L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Helera Kor'rial
#28644
Le froid, le gel, le grincement du métal face à la compression dû au froid. Helera revenait chez elle, dans son foyer d’accueil. Après ces quelques mois à errer dans la galaxie, à la recherche de la vérité. Après avoir retrouvé tant de vieilles connaissances, Mya, ses parents ou bien Jenna. Après avoir compris que la fuite n’allait pas résoudre ses problèmes, que les dommages d’un corps, ne valait pas l’abandon de l’espoir. Après tout cela, elle était revenue. Son corps avait été réparé, son esprit apaisé. Même si elle en avait été séparée, elle pouvait encore le sentir. Son bras existait encore. Bougeant les doigts robotisés un à un, elle esquissa un bref sourire. C’était cela son nouveau corps. Le cliquetis des systèmes en mouvement résonnèrent et vibrèrent, se répercutant dans tout le reste du bras. Elle ferma les yeux, afin de sentir davantage son nouveau corps. Le bras n’avait pas encore été recouvert de synthéchaire. Et le noire de l’alliage faisait contraste avec la relative blancheur de ses habits. Helera n’avait pas d’artifices particuliers, un pantalon de cuir beige et une chemise blanche. Chemise qui avait probablement vu autant de combat que son sabre …

« Helera, à tribord ! »

Sous les ordres du pilote, son frère, elle tourna le regard sur la droite, de son côté. Assise sur le siège du co-pilote, elle avait toute la possibilité d’apprécier le paysage. Alors que seulement un petit village était érigé sur la planète, il y avait désormais une véritable forteresse, accolée à la montagne. Devant celle-ci, des tentes, à demi en pierre, à demi en cuir épais de Bantha des neiges. En un demi cercle dont le centre était l’immense structure, les petites bâtisses semblaient toutes à genoux. La différence de taille était impressionnante. Au-delà, les habitations se diversifiaient. De la pierre, de la peau ou du métal. Toutes ces technologies qui cohabitaient ensemble, produisait un tout assez unique en son genre. Cette fois, il n’y avait plus d’ordre, mais plutôt des regroupements. Certains bâtiments plus grands que les autres avaient été regroupés en périphérie de cette deuxième partie du village. Ils étaient pour la plupart des camps d’entrainements. De sa hauteur, la grise pu apercevoir des petites silhouettes, déjà en action. Nelvar et Gris, s’entrainant main dans la main. Ces camps purent se compter par dizaine, offrant à l’ensemble de la population Nelvar les outils pour se défendre, si tant est que soit leur souhait. Ici, on n’apprenait pas à tirer au blaster, on apprenait à se défendre au corps à corps. Les Nelvar recevaient ainsi le même entraînement que les ombres. Des forces d’élites, dont la vocation n’était que de protéger le dogme gris, et désormais, protéger le clan et surtout le peuple. Enfin, comme une immense barrière, une force impénétrable, une merveille architecturale, la grande muraille en construction. Plusieurs dizaines de mètres de hauteur, bien supérieur à la taille d’un TB-TT. Cette muraille servait de défense passive face aux attaques dévastatrices des Horax. Tout n’était pas encore construit et l’on voyait la progression des travaux. Au-delà, une multitude de fermes, de champs et autres productions agricoles. Ceux dont l’âme était plutôt tournée vers la bèche que vers la lance s’occupaient principalement de produire et récolter de la nourriture. Enfin, on devinait au loin plusieurs groupes de chasses. Pas de système de taxe, pas d’impôt. La communauté était fondée sur la coopération. Chacun avait le rôle qu’il désirait avoir, organisant ainsi un monde utopique. Que ce soit du côté des gris comme chez les Nelvar, il n’y avait pas vocation à être envieux envers le voisin. Il n’y avait rien à jalouser, pas de richesse ni de position sociale. Tous vivaient exactement comme selon leur désir, selon les rites de la Grande Mère et de la Force mélangée. Oh, il y avait des difficultés, comme dans n’importe quelle société, mais elles se réglaient souvent dans des duels, des jeux ou des exercices mettant en avant la détermination plutôt que les coups bas. Pas de rancœurs, pas de désir de vengeance, car tous, du fermier aux chasseurs, en passant par le sensitif, était soumis au jugement de la Grande Mère. Il n’y avait pas d’intérêt à aller contre son commandement et cela finissait généralement dans un partage de nourriture.

Quoi qu’il en soit, le spectacle que lui offrait le développement de la société lui mis les larmes à l’œil. Ils avaient réussi à bâtir un foyer avec un autre peuple, se protégeant mutuellement.

« Tout cela, c’est à toi que nous le devons. Pour eux, tu es Ohorag Nelvar, pour nous tu es la fondatrice de l’ordre. Mais pour moi, tu restes ma grande sœur. »

Helera se retourna vers lui avec un sourire, posant sa main robotique sur la sienne. Elle ne sentit pas le contact, ni la chaleur de sa peau. Mais elle pu aisément les deviner. Tant que la vie perdurait, il restait de l’espoir. Cela lui fit chaud au cœur. Elle ne prononça pas plus de mots, et le silence retomba jusqu’à l’atterrissage sur une des plateformes aux sommets des tours.

Quand elle descendit, quelques gris la saluèrent en s’inclinant, geste qu’elle leur rendit. Les deux sensitifs l’accompagnèrent, mené par son frère, dirigeant de l’ordre. Ils firent rapidement le tour de l’immense bâtisse, dont Loran commentait les pièces une à une.

« C’est le premier temple gris de l’histoire. Mais permet également à la population de se replier en cas de siège. Il sert d’infirmerie, de stockage et de zones tampons pour les activités de production, situées dans la montagne. Ce bâtiment n’est pas qu’un lieu de culte, il permet d’assurer toutes les fonctions qui font défaut à l’organisation du village. Chaque pièce, chaque couloir a une utilité ici et rien n’a été laissé au hasard. Maintenant, si tu veux bien me suivre, il y a une dernière pièce que les Nelvaaniens ont absolument voulu te construire. »

« Me construire ? »

Sa curiosité piquée, elle se demanda ce que les hommes loups lui avaient préparés. Une chambre spéciale, une statue, ou bien ? Trois couloirs plus loin, ils pénétrèrent dans ce qui semblait être le centre du château. Située directement contre la montagne, on pouvait y voir les irrégularités de la roche contre le mur du fond. La salle s’étalait sur une quasi-centaine de mètres pour une deux doubles dizaines en largeur. Ils arrivèrent par le fond, et dès l’entrée, sur chaque côté, tombaient des escaliers permettant à de potentiels spectateurs de s’y assoir. La pente était douce, mais s’étendait sur plus de la moitié de la longueur. Au fond, sur une dizaine de mètre, s’étendait des places libres, et enfin contre le mur, ou plutôt, dans le mur, un siège. Une sorte de trône fait de roche dans la roche. Tout y avait été grossièrement sculpté, donnant un aspect imposant et un style architectural particulièrement joli selon ses goûts. Trois Nelvar étaient déjà sur place, et semblait l’y attendre. Helera jeta un coup d’œil à son frère qui continua à marcher droit devant, tout en y esquissant un sourire. La Grise reconnut parmi les trois indigènes le chaman Booros, dont les babines étaient également retroussées en guise de sourire. Soudain leurs regards se portèrent sur son bras et tout signe d’amabilité s’évanouit. L’un d’eux le pointa du doigt en guise de surprise :

« Holt Kazed ! »

Il sortit de la grande salle en courant. L’autre Nelvaanien s’agenouilla à terre. Booros s’approcha d’elle et prit son bras dans ses mains velues.

« La prophétie se confirme, Ohorag Nelvar. Je savais que tu nous mènerais loin, mais j’étais loin de me douter que la Grande Mère nous avait envoyé son plus grand guerrier. »

Il s’agenouilla, ses mains toujours tenant les siennes.

« Holt Kazed, Ohorag Nelvar. Nous sommes tes obligés. Aujourd’hui, et jusqu’à ce que la grande mère te rappelle… Nous avons sculpté ce trône pour toi. Guide nous. Dirige nous. Nous te suivrons. »
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By Helera Kor'rial
#28770
Ambiance


Helera regarda tour à tour son frère et le nelvaanien à ses pieds. La panique montait en elle. Reine ? Non, il y avait une erreur.

« Attendez, Chaman Booros, qu’est ce que Holt Khazed ? »

Elle retira ses mains et eu un mouvement de recule. L’autre chaman vint se placer à ses côtés et posa ses pattes velues sur ses épaules, essayant tant bien que mal de la rassurer. Le chaman Booros quant à lui se releva et se frotta le menton. Toujours en langue Nelvar, il expliqua :

« Holt Kazed est une prophétie. Celle d’un grand guerrier qui aurait perdu sa main en combat contre une bête monstrueuse. Mais, voyant son talent et la pureté de son cœur, la Grande Mère lui aurait offert un nouveau bras, mécanique. Le rendant ainsi bien plus fort et capable de défaire tous les ennemis de Nelvaan. Il est dit que Holt Kazed viendrait à un moment où nous aurions vraiment besoin de lui, et où la Grande Mère elle-même serait meurtrie en son sein. Holt Khazed aurait alors guéri le monde, et ranimé la détermination dans le peuple. »

Booros étira ses babines. Tout se recoupait avec elle, leur venu sur ce monde. Comment est-ce que cela était possible ? Comment avaient-ils pu prévoir leur arrivée chez eux, et surtout qu’ils allaient les aider à prospérer. La Force était très puissante dans les chamans de cette planète. Leur don de divination était réellement impressionnant. Le Chaman derrière elle approcha légèrement son museau de son oreille et murmura à son tour.

« Il est cependant dit que le pouvoir détenu par ce guerrier ne cesserait de croître, jusqu’au moment où il prendrait le contrôle sur lui. Ce dernier assassinerait alors ses amis, étranglerai l’être aimé et finalement serait détruit par son pouvoir. »

Booros jeta alors un regard noir vers l’autre chaman, qui soutien son regard.

« Elle doit tout savoir. Pensiez-vous déjà cacher des choses à notre reine, Booros ? »

L’autre ne répondit pas mais passa sa main derrière le cou de Helera, la dégageant de l’emprise de l’autre chaman. Ils marchèrent tous deux.

« Tu es avec nous, Ohorag Nelvar. Et nous sommes avec toi. Nous ne laisserons pas cette tragédie se réaliser jusqu’au bout. La Grande Mère a de grands projets, j’en ai l’intime conviction. Mais nous ne devons pas nous laisser abattre par de si sombres paroles. Tout est en train de se mettre en place et les lignes du destin se mêlent et s’entre-mêlent. Tous autant que nous sommes, au sein de l’Orek, te protégereons de ce funeste destin. Tu as ma parole, Ohorag Nelvar. Nous avançons ensemble, nous combattrons ensemble. Et si la grande mère le veut, nous nous retrouverons pour la grande chasse ! »

« Mais Grand chaman, je ne veux pas être reine. Je n’en ai pas l’étoffe. Je n’ai pas la prestence qu’elles ont toutes, je ne sais pas parler en publique, je … Je vous représenterai mal. »

Helera se laissait guider à travers la pièce, alors qu’un tas de scénarii catastrophes tournaient dans sa tête. Elle allait les trahir, elle le savait. Trahir leur confiance par son incompétence. Les guider était une chose, les diriger une autre… Elle se laissa tomber assise et le chaman se plaça devant elle.

« C’est justement parce que tu ne le veux pas, que tu es la mieux placer pour nous diriger. Ton monde est rempli d’avarice. Ton désintéressement pour ce poste te rend la plus compétente pour l’obtenir. »

Helera hocha négativement la tête, pendant que le chaman reculait lentement. Elle s’accouda au siège et y posa sa tête, le regard tourné vers le sol. Que devait-elle faire. Allait-elle leur dire qu’elle ne pouvait pas ? Qu’allait penser les gris de cette prise de pouvoir. Helera ne voulait pas que cela sonne comme une trahison. La porte à l’extreme opposé de la pièce claque, et elle y releva la tête, avant de constater qu’elle était installée sur le trone. En face d’elle, plusieurs silhouettes apparurent les unes derrières les autres. Des Gris, des Nelvaaniens. Chamans, artisants, chasseur ou combattant. Certains plus âgé que d’autres, des apprentis comme des vieillards entrèrent à la suite. Ils se distribuèrent dans la salle en silence, avec un ton solenelle. La bouche légèrement ouverte, la grise jeta des coups d’œil ça et là. Elle n’avait plus le contrôle de la situation. Son frère apparut à ses côtés. Elle se leva du siège sculté en précipitation.

« Je ne peux pas le faire, Loran. Je ne sais pas diriger. »

Son frère, sans un mot, plaça une tunique rouge qu’il portait sur le bras. Lentement, il l’accrocha à Helera, et y ajusta les deux parties avec un pendentif. Il évoquait un satellite naturel, ou quelque chose comme cela.

« Tu es la fondatrice de notre ordre, tu es notre grand maître. Tu as ramené la paix dans nos cœurs, tu as libérés quelques milliers d’esclaves. Tu as donné une seconde chance à des gens qui ne la méritaient pas. Tu nous as guidés à travers la galaxie, jour et nuit, pour venir ici, notre refuge. Tu as aidé ce peuple à croître… Qui est la plus compétente à ton avis ? Ton règne ne sera pas celui du devoir. Tu ne seras pas une reine dirigeante. Tu seras une protectrice. Une reine qui veille sur son peuple, plutôt que de le commander. Voilà ce que tu es, Helera Kor’rial. »

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Sans un mot, elle l’étreignit. Oh oui, ce titre l’intimidait. Elle n’était jamais allée aussi haut, et n’avait jamais vraiment demandé à y arriver. Qu’est ce que l’histoire allait retenir d’elle ? C’était bien à elle d’en décider, maintenant. La peur s’imisceait dans son esprit, mais les paroles de son frère lui permettait de rester calme. La confiance que tous portaient en elle était sans doute le signe dont elle avait besoin. Ils croyaient en elle. Que demander de plus ? Du regard, elle repéra plusieurs têtes connues, comme quelques enseignants sensitifs, des chamans de l’orek. Mais également le chef du village et son fils, tous deux côtes à côtes. Ils lui administrèrent un hochement de tête entendu quand elle les regarda, et en échange leur tendit un sourire. Il y avait également son père et son oncle, les deux côtes à côtes. Les deux frères ennemis qui ne se parlèrent pas, mais s'aimaient d'un amour sincère. Enfin, Jenny était là également, lui faisait un petit signe de la main dissimulé. Un silence de cathédrale était tombé sur l’assemblé. Booros s’approcha une ultime fois vers elle, un cercle doré dans la main. Oh non, ils avaient déjà tout prévu… Loran esquissa un sourire, puisque partageant en partie sa pensée. Le chaman Booros vint se placer devant elle. Plus grands d’un bon demi-mètre, il la toisa un moment.

« Ohorag Nelvar, guide du peuple. Holt Kazed, guerrier et protecteur de la grande mère. Tu nous as été envoyé pour nous montrer la voie. Le peuple Nelvar a été unifié grâce à toi, et chaque jour, de nouveaux clans se joignent à nous. Partout sur notre terre, on parle de toi comme celle qui nous sauvera. Tu es une élue, choisie par la grande mère. Ton destin prend forme ici et maintenant. Helera Kor’rial, devient notre Krinar, notre reine. »

Et il posa délicatement la couronne sur sa tête, avant de se placer sur le côté. Le diadème était ornée en son centre d'une lune, complétant ainsi le signe des Gris. Elle regarda l’assemblée et esquissa un bref sourire.

« Vous avez placé votre confiance en moi, tous autant que vous êtes. Jamais je ne l’oublierai. Vous êtes ma famille, mes frères et sœurs de clan. Je vous guiderai, je le promets. Que la Grande Mère m’en soit témoin aujourd’hui, ensemble, nous brillerons dans la galaxie comme un millier de brasero ! »


Ils levèrent la main au ciel, puis frappèrent de leur poing leur cœur. Un discours simple. Que dire de plus. Mais, alors que l’assemblée frappait encore et encore sur leur torse, Helera ferma les yeux et prit une grande inspiration. C’est alors qu’elle commença à chanter, un hymne mélodieux et plein d’espoir. Et elle chanta, d’une voix particulièrement douce et juste, une chanson de courage. Beaucoup la reconnurent, et accompagnèrent la reine. Ainsi débuta le reigne, de la première reine de Nelvaan.


En avant la musique !


Vers la terre, fixons (0:12)
Dans les tréfonds, où le mal, continue son expansion,
On se prépare, on pense à la bataille
Marchons ensemble, côte à côte, bataillons de foi sans faille
Avançons, comme un seul, vers la victoire

Nous sommes les gris, défenseurs, de la liberté d’autrui (1:02)
Chevaliers de la Force, notre destin
Indéfectible protecteur, sacrifié pour notre demain
Un jour viendra où sonnera le chant des Gris.
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