L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Helera Kor'rial
#31643
Les choses déjà devenaient compliquées avant même qu’elles n’aient réellement débuté. Son père trop taquin avec son promis, et ce dernier trop anxieux pour percevoir le second. Il ne restait qu’elle, au milieu de ces deux personnalités, essayant de créer une seule montagne de ces deux hommes. Pas chose aisée.

« Vous voulez boire quelque chose ? »

Les deux la regardèrent, personne ne répondit vraiment. Mais elle sut ce qu’elle devait faire dans tous les cas. Ils s’installèrent face à face dans un duel de regard perdu d’avance pour le prince. Perdu parce qu’il n’osait pas montrer de sa carrure envers son père, qui n’avait rien d’un monstre. Dans le placard en hauteur, elle récupéra deux verres qu’elle remplit d’eau fraîche avant de les poser sur la table. Ensuite, elle s’assit à côté de son prince. Et ainsi commença le long discours. Carn écouta avec attention et ne l’interrompit pas. D’abord les bras croisés, bien adossé à sa chaise, il privilégia par la suite une position proche de son verre, le tenant entre ses deux mains et le faisant jouer de droite à gauche. Les mains du tétien se posèrent sur la table et très vite elle entendit son appel. Facile désormais quand leurs esprits étaient liés comme cela. S’en était-il simplement rendu compte ? A sa demande silencieuse, elle lui saisit sa main droite avec la sienne, la droite. Installée sur sa droite toujours, elle posa la gauche sur sa jambe et se rapprocha de lui. Compliqué toutes ces histoires de gauche et de droite. Carn haussa un sourcil face à ladite annonce. Helera se pinça les lèvres, elle savait qu’il s’imaginait au pire, tout père qu’il était. Mauvais choix de mot, lui intima t-elle dans l’esprit. Mais il en fit fie et ne fut pas décontenancé. Même, il réussit à la faire intervenir quand il fut question de sentiment, alors Helera opina du chef face à son père dans un sourire gratifiant. Vint la partie avec Leia, que son père n’avait pas entendu parler, pour n’être au courant de rien en manière d’actualité. Un choix pour s’éloigner du monde, pour se concentrer sur le siens propre. Helera entendait toutes ses pensées baladeuses, plus ou moins clairement. Cela la réconforta d’entendre ce qui se tramait dans sa tête, du moins les partis les plus importantes. Sa main se balada sur sa jambe en signe de réconfort et l’autre serra plus fort sa main. Oh oui elle l’aimait, et oui il entendrait cette pensée qu’elle cria presque dans ce lien fragile qui les unissait. Elle ne regardait pas, se contentant de fixer la table, concentrée à la fois sur ses paroles et ses pensées.

Prochaine tirade sur la Force, il ignorait tout, encore. Il ne savait toujours pas ce qu’il était, et refusait de l’admettre. Devait-elle lui initier malgré sa répugnance ? Son éloignement ? Son détachement de tout cela. Difficile à qualifier. Ce serait à voir à l’usage, s’il était assez réceptif, sinon, elle n’irait jamais contre sa volonté. Cela aussi il risquait de l’entendre. Zut. Helera lui jeta un regard, espérant percevoir un changement en lui au cas où. Visiblement, il gardait tout cela pour lui, ou alors il n’avait pas entendu. Bon, à voir à l’usage… Sa main continua de se balader sur sa jambe tandis qu’il demanda approbation. Son père essaya essaya d’ouvrir la bouche, mais il continua davantage. Helera en sourit et baissa la tête, retenant un rire. Oh oui il parlait beaucoup et les mots défilaient comme un torrent interrompu. Au moins, cela allait changer. Il n’y en avait pas à tous les coins de rues sur Nelvaan, des orateurs. Des comme lui, aucun. Et gare à celles ou ceux qui lorgnaient sur lui, il était à elle. Privilège royal. La thèse exposée, il partit directement sur l’anti-thèse, Carn continuait d’écouter. Puis l’aveu, qui cette fit complètement rougir Helera. Même pas essayer de parler pour le moment, car le discours continuait de défiler. Du pourpre qui lui montait aux joues et qui lui donnait des bouffées de chaleur soudaine. Un petit rouge qui contrastait avec la couleur de ses cheveux. De plus en plus, elle avait envie de lui, au fur et à mesure que les compliments défilaient. Sacré prince, il savait comment lui parler. Même quand il ne le voulait pas, vraisemblablement. Sa main remontait lentement vers son entre jambe, ne serait-ce que pour jouer, même dans une situtation aussi compliqué pour lui. Une petite déconcentration pour vérifier s’il arrivait à rester stoïque malgré ses petits doigts défilants. Lentement, elle fit glisser le bout de ses doigts.

Puis … le mariage ? Cette fois Helera écarquilla les yeux avant de cacher son regard vers cette table de bois massif, sa main s’arrêta, à demi posée sur sa souveraineté. Venait-il de faire une demande ? Non non, une interprétation. Il ne faut pas interprêter, c’est dangereux. Oui, il y avait encore l’inverse à faire, respecter les coutumes, c’était aller voir ses parents surement. Qu’est ce que cela allait être de discuter avec des impériaux. Encore une histoire qui avait un risque de terminer en autre boudin. Les coutumes étant ce qu’elles étaient, elle n’avait pas vraiment le choix. Puisqu’elle avait fait serment pour elle, de faire tout ce qui était en son pouvoir pour rester à ses côtés, elle n’avait pas vraiment le choix. Difficile que tout cela, vraiment difficile. Elle espérait que sa mère soit gentille et qu’elle ne la prenne pas pour une moins que rien, ou comme une fille de mauvaise fréquentation. Il y avait la cour aussi, qui sans doute la verrait comme une profiteuse. Que dire à tous ces gens qui avaient pouvoir et richesse ? Helera déglutit. Encore des péripéties en devenir. Finalement, il s’arrêta et le silence revint. Helera releva lentement la tête vers Althar, puis vers Carn, lui signifiant qu’il pouvait y aller. Carn sembla éteint et finalement eu une lueur dans les yeux, comme s’il se réveillait.

« Oui oui, heu … »

Il prit une gorgée de son eau froide.

« C’est bien aimable à vous Althar de me prévenir de votre relation. A vrai dire, je ne m’étais pas du tout attendu à cela. Je connaissais un peu vos coutumes, mais j’étais loin de m’imaginer que cela allait m’arriver. J’ai connu votre père, un homme bien, un homme bon. J’ose espérer qu’il aura transmis ces valeurs à son fils unique. Vous êtes un prince de l’empire, vous aurez à rendre des comptes autant à votre peuple, qu’à votre empereur. La chose sera ardue, sachant ce qu’il est, et ce qu’il hait. »

Des jeux de mots pour exprimer la difficulté de la situtation. Carn semblait hésiter. Il fronça les sourcils et se redressa sur son siège. Finalement, il tourna la tête vers sa fille.

« Est-ce que tu l’aimes ? »

« Bien sûr que je l’aime. Je suis prêt à tout pour lui, vraiment tout. »

Carn eut un gloussement puis haussa les épaules avant de finir son verre cul sec. Il termina par planter son regard dans celui du prince.

« Alors qui suis-je pour m’opposer à cela ? Vous avez ma bénédiction, si c’est cela que vous êtes venus chercher. C’est à ma fille de décider, mais j’imagine que vous êtes le bienvenu ici, pour aussi longtemps que vous le souhaitez. Cette planète est un havre de paix, alors profitez en. Par contre pour l’holonet, il faut oublier. Il faudra un relais avec la flotte. »

Il se leva d’un bond et se dirigea vers l’unique fenêtre, regardant à travers le bouclier thermique l’extérieur animé d’une vie constante et inaltérable. Il sembla réfléchir. Derrière lui, Helera tourna la tête vers le prince, se rendant compte que sa main était toujours posée sur ses attribus. Elle fit sa tête de coupable et étira un grand sourire puis enleva finalement cette main pour l’y lever seulement un pouce, en guise de félicitation. Action qu’elle relaya mentalement également.

« Vous ne savez pas que vous êtes plus proche de nous que vous semblez le croire ? »

Helera fut interrompue et tourna la tête vers Carn. Ce dernier se retourna, l’air interrogateur, sérieux et méditatif. Il avait une main croisée, et l’autre qui se baladait sous son menton.

« J’imagine que vous n’avez pas de formation dans l’empire. Les gens comme vous et nous ne sont pas tellement les bienvenus. »

Il ne put s’empêcher de tourner un regard vers Helera. Elle, savait de quoi il voulait parler. Vingt quatre ans en arrière, le choix le plus difficile d’un père. Abandonner sa fille à une collègue pour la protéger d’un empire qui faisait la chasse aux personnes comme elle. La confier avec l’espoir qu’elle serait en sécurité, sans savoir que sa vie allait être menacée tout au long de vingt quatre années qui allaient suivre.

« Bien bien, vous le saurez en temps utile. »

« Tu restes manger ? » Le coupa-t-elle.

L’atmosphère retombait lentement vers la morosité et les regrets d’un passé révolu. Helera ne voulait pas permettre cela. Ce qui a été est passé. L’avenir est devant eux désormais. Devant et seulement devant. Son père l’avait sauvé, l’avait retrouvé, au pire moment de sa vie. Rien à dire dessus. Elle ne lui en voulait pas. Cela de plus lui rappelait tout ce qu’elle avait fait, au nom de cette empire. Son père hésitait.

« Tu en penses quoi ? »

C’était à Althar qu’elle posa la question désormais. Histoire que cela le motive à rester, parce que bien entendu, elle connaissait la réponse.
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By Althar Fanrel Keto
#31739
Ca aurait pu se passer plus mal ... mais aussi se passer mieux. A vrai dire, il avait tellement redouté cet instant, réfléchi et imaginé une centaine de fois dans son esprit tout au long des jours précédents qu'il avait fallu que ça sorte finalement. En bien ou en mal, les dés s'étaient joués dès que le moulin à parole s'était lancé. Et ce duel, puisque cela semblait définitivement en être un, serait mené sur la capacité à tenir le terrain. Ce qui, visiblement, avait été plutôt une réussite. Ou un mauvais point, c'est selon. Tout cela, il le verrait quand il aurait fini de déclamer tout ce qui trottait dans son cerveau enfiévré d'un arôme aux cheveux blancs.

Mais était-ce pure intoxication amoureuse pour cet esprit si innocent ? Le lien qui les unissait ne cessait d'évoluer. Lors de leurs retrouvailles, s'il n'était qu'une étrange amitié inexplicable, il avait suffi d'un peu de patience et d'attention pour qu'il se mue en quelque chose de plus amoureux. Bien plus qu'intime ou charnel, il avait finit par être une forme d'évidence dont seule la destinée avait le secret. Mais un détail, il y a deux mois, avait soudainement changé : son potentiel, prisonnier par la torture d'un seul, avait été libéré au prix d'un effort commun. Mais encore trop à vif par cette illumination forcé, cette magie qui était leur n'avait pas goûté à tout ce qu'elle pouvait faire. Mais au fil des semaines, la chose était devenue plus naturelle, plus ostensible dans l'esprit d'un Prince non-initié, pour aboutir à des retrouvailles. Et avec elle l'occasion ultime de faire d'un simple fil une corde solide et concrète entre elle et lui. L'occasion n'avait pas encore été très propice, chacun plongé dans l'excitation incommensurable de goûter à la présence de l'autre, et ne justifiant donc pas la véritable existence d'un tel lien. Mais dès à présent, à l'instant où ils devaient faire front commun, main dans la main, il n'y avait pas eut d'hésitation. C'était presque évident, presque sous ses yeux. Elle était là, quelque part, hors de sa vue, hors du monde concret, et ne demandait qu'à se lier à lui. Une main tendue, chaude, lumineuse, tellement au centre de son regard qu'il ne l'avait jamais remarqué pour ce qu'elle était.

Et ce ne fut que maintenant, lorsqu'un adversaire insurmontable le faisait flancher, qu'elle lui apparût inconsciemment. Presque avec anxiété, voire même une légère appréhension de ce qui pouvait se passer dans un esprit qui avait subi quelques violences, un doigt têtan avait effleuré cette main kuati. Un espoir, inconscient, qu'elle pouvait être la bonne, la chance nécessaire pour ne plus jamais faiblir face à l'ennemi. Une nouvelle caresse, une première phrase en passe de se finir, et finalement le grand plongeon. Pourquoi hésiter, si c'est bien elle ? La Force, parfois, se pose moins de questions qu'un Prince amoureux. Il goûterait à cette présence autant qu'elle goûterait à la sienne, parce qu'au fond d'eux ils savent que leurs sentiments sont bien réels. Aujourd'hui s'officialise pour de bon une relation tant attendue par l'une, et étrangement souhaité par l'autre. Telles deux plantes qui tentent de conquérir un jardin à deux, elles ont fait le choix de s'articuler l'une autour de l'autre pour aller toujours plus haut, s'appuyant tour à tour sur l'autre pour y arriver. Un lien inextricable dont le résultat était inconnu sur le long terme, mais qui aujourd'hui semblait être le meilleur choix possible. L'amour de deux personnes qui veulent juste passer une vie ensemble.

Alors entends, Roi des Kor'rial, Roi de la toundra, ce que le prétendant vient te montrer. Main dans la main, il n'y a qu'un couple face à toi. Lentement, au fil des mots, c'est un esprit aventureux et en plein combat qui s'ouvre aux yeux curieux de sa compagne. Sans le vouloir, sans s'en rendre compte, toute sa lutte se dénude et ne devient plus qu'un ensemble de fils tendus qu'elle peut apercevoir : une motivation, un but, un espoir. Tout un tas de choses qui le poussent à parler, encore et encore, pour convaincre celui qui l'était peut-être déjà. Mais le plus comique dans tout cela, il ne faut pas l'ignorer, est bien le double-sens permis par cette magie. Celui qui s'offre, à son tour, sait recevoir, pour peu qu'il écoute. Mais était-ce le cas d'un Althar en pleine déclamation ? Peut-être que oui ... peut-être que non. Du moins, ce fut tout un ensemble de données non-identifiées qu'il n'était pas prêt à analyser. Trop pris, trop concentré, s'il ne s'était déjà pas rendu compte de ce qu'il venait de faire avec Helera, ce fut encore moins le cas pour tout ce qu'elle pensait. Seulement ... ce n'est pas aussi simple. Source de sa volonté et de sa verbe trop pleine d'énergie, elle était un courant paisible qui l'aidait à se déplacer dans cet océan. D'abord sans remous, sans agressions, il débuta donc lentement sur ses propres bases, avec ses propres arguments et ses idées claires. Simple, non ? Ce courant désormais rejoint, sans retourner son embarcation, le début du voyage n'eut rien de compliqué. Seul un instant, une très paisible vague qui frappa sa coque et lui fit regretter un mot. Mais c'était sûrement dû à la tête que tirait Carn, non ? Difficile à dire. Mais il était confiant, oh oui, à cet instant, il voguait dans une direction aussi certaine que pouvait l'être son existence. Vous savez pourquoi ? Parce qu'il sait qu'elle l'aime. C'est une évidence, oui, c'est si certain qu'il peut fermer les yeux et se jeter sur cet océan sans craindre de se perdre, ou d'y mourir. Parce qu'elle est là, et qu'il fait ça pour elle. Elle est la bonne, c'est une certitude, pourquoi sentirait-il tout cela autrement ?

Il ne remarqua même pas la main. Ce que l'on apprend, dès les premières leçons, lorsque l'on essaie de former quelqu'un à la parole publique, est d'être imperturbable, et concentré. D'être capable de garder le fil malgré son environnement et tout ce qui pourrait venir vous faire dérailler ou même vous mettre en situation difficile. L'adaptation, aussi, en découle. Mais elle n'est pas forcément nécessaire, ici. Il suffit de continuer, et de ne pas flancher. Flancher à cause de quoi, d'ailleurs ? Un doute passa dans son esprit, avec l'impression de manquer d'une information. Mais qu'elle était elle ? Une inconnue dans l'équation, qui sembla brouiller soudainement la destination de son propre navire. Etait-ce le courant qui venait de le faire tourner sur lui-même ? Une sensation de regrets, et la barque reprit sa route comme si de rien n'était. Boarf, parfois on pense à beaucoup de choses en parlant, ce devrait être toute l'excitation de ce qui était en train de se passer qui venait interférer dans la clarté de ses idées. Cela ne pouvait être que ça, non, pour l'orateur des contrées sauvages ? Cela faisait un bon rôle, peut-être, pour l'étranger qu'il était. Loin des standards gris, et encore plus de ceux nelvan, que pouvait-il espérer de cette planète ? Sûrement une place de conteur, ou d'annonceur public. Ce serait marrant, tiens, n'a-t-elle pas dit que les choses s'échangent contre du savoir ? Un théatre ! Oui un beau théatre en bois, à l'extérieur, ce serait splendide. Enfin, il ne faudrait pas d'autres femmes dans la troupe. Il n'appartient qu'à Helera, et il n'a d'yeux que pour elle. Et puis même, regardez la ... Si innocente et pourtant si grande. Quelque part, c'était un honneur de se sentir si attaché à elle, sa main le tenait lui pour ne pas qu'il parte, et pas un autre. Il fallait qu'il le lui dise, encore, même devant son père. Elle est bien trop importante pour ne pas le savoir, et pour ne pas lui dire une fois de plus ! Combien de fois l'a-t-il fait aujourd'hui ? Trop peut-être, mais surtout pas assez. De l'amour, sincère, réel, c'est tout ce qu'il y a entre eux. Il faut qu'elle l'entende, et qu'elle le savoure ... tout comme lui a envie de la savourer. Elle est si mignonne à rougir de la sorte, cela lui ferait presque perdre pied dans ses idées. Il fait chaud, non ? Vivement qu'ils ne soient plus que tous les deux pour ... se retrouver. Pffiou, non, il s'égare. Ce n'est pas ce pour quoi il est là.

Donc, oui. Hm. Il ne fit pas trop attention à la main, ou en tout cas s'efforça de l'ignorer malgré le retour de flammes qui avait lieu dans ses entrailles. Pourquoi il était là ? Ha oui. Oui. Helera. Leur relation. Son affirmation. Voilà, oui, attends, qu'est-ce qu'il vient de dire ? Un élan de surprise soudain le frappa, manquant de renverser sa pauvre barque. Le courant était devenu presque incontrôlable, l'espace d'un instant. Ses mots avaient-ils dépassés sa pensée ? Difficile à dire, mais la mer sembla soudainement agitée. Il fallait essayer de s'apaiser, trouver des points de stabilité. La famille, Helera. Eux. Tous ensemble, ils pourraient former une famille heureuse, enfin ! Lui offrir une chance de trouver la stabilité qui avait tant manquée à cette écorchée vive. Ha moins que ... et si ça se passait mal ? Le courant sembla partir à contre-sens, freinant soudainement son élan. Et si elle ne se faisait pas accepter ? Si mère la traitait mal ? Hein, qu'est ce qu'il se passerait ? Mais ... comment est-ce qu'il en vient à penser ça ? C'est idiot. Non, bien sûr que non, cette fois quelque chose cloche. S'il y a bien une chose dont il est sûr, c'est qu'elle viendra, et que cela se passera bien. Que ses parents la traiteront comme il se doit. Elle est bien trop parfaite, trop douce, pour être rejetée de la sorte. Son esprit qui se dédouble de la sorte n'est pas uen bonne chose, mais au moins, il a fini.

Il est temps de souffler, et de revenir à sa propre réalité. Bercé qu'il le fut par cette source de vie soudaine, l'épreuve était devenue une démonstration de force. Quelque part, sans qu'il ne sache où, il était certain d'avoir la force de tout traverser pour elle, quitte à défier l'Empereur lui-même. Bon, bien sûr, il faudrait reprendre son souffle avant, dans un sourire presque gêné adressé à Helera. Mais il venait de faire son devoir, il était au moins satisfait de cela. Que se passerait-il maintenant ?



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Son regard se reporta sur Carn, qui sembla lui aussi reprendre vie. Cela frappa presque Althar, qui se rendit compte soudainement de la longueur de son discours, et de ce que cela pouvait donner sur les autres. Avait-il fait une bêtise ? Un mélange d'inquiétudes et de doutes l'envahirent soudainement. Et s'il était comme Helera ? Qu'il n'appréciait pas les longs discours mais plutôt les actions franches ? Oh non, quel idiot ... Le verre d'eau, et la réponse définitive. S'il avait imaginé une certaine quantité de scénarios partant d'un câlin familial intense à une bagarre aux poings, celle-ci fut étrangement plus difficile à accepter. Comme si une certaine froideur se dégageait de cette réponse, ou un désintérêt. Avait-il dit trop de bêtises ? N'aimait-il pas sa fille ? Que signifiait tout cela ? "Bien aimable" déjà était ... il ne comprit pas. "Loin de m'arriver" fut le coup de grâce. Venait-il de s'en prendre à lui, ou de lui faire du mal ? Pourquoi le rejetait-il de la sorte ? L'Empire maintenant, l'excuse d'une vie au-dehors qui serait susceptible de peser sur eux. Etait-ce un moyen de lui faire comprendre qu'il n'était qu'une source de problèmes pour Helera ? Si seulement il pouvait lui faire comprendre tout ce qu'il ferait pour elle, tout ce qu'il était prêt à braver pour cette femme. Un Sénat ne l'avait pas arrêté, qu'est ce que ce serait maintenant ? Il a beau être un Prince, il peut faire d'énormes bêtises comme les autres. Celle d'aimer Helera n'en était pas une, mais celle de tout faire pour elle, par contre, peut-être. Non, en vérité. Il le ferait en pleine âme et conscience. C'est le principe même de l'amour. Mais lui renvoyer ça à la figure ... Althar fit en sorte d'afficher un visage neutre, mais au fond de lui il regrettait presque. Comme un enfant à qui l'on vient d'interdire quelque chose.

Il pouvait consulter Helera, oui, vu que c'était la principale intéressée. Elle confirma, heureusement, tout cela. Pour finalement qu'il revienne sur lui. Ses yeux dans les siens, c'est finalement une amère victoire qui lui est concédée. Une acceptation, un certain dédain, un oui qui n'en est pas. Helera est la seule à décider, c'était certain, il ne pouvait pas lui retirer ça. Althar inclina la tête, pour unique réponse, comme si le son l'avait quitté. Le ton semblait moins dur, moins froid, mais ce n'était pas la joie qu'il avait espéré d'un homme comme celui-la. Il acquisca de la tête lentement à l'évocation de l'holonet, avant de le regarder partir à la fenêtre. C'était donc ... fini ? Ses yeux se portèrent sur Helera, sans trop savoir quoi faire, puis sur sa main posée en évidence sur une zone très personnelle de son anatomie. Un rougissement, et une légère gêne. L'humeur n'était plus à cela, présentement, mais ils avaient fini. Moui. L'enthousiasme têtan était au point mort. Elle se voulait joueuse, mais lui n'en avait plus l'appétit. Il tira sa main qu'il tenait toujours, la seule de chair, pour y apposer un baiser avec un sourire. Ne rien montrer, et ne rien dire. Juste lui montrer qu'il est heureux, c'était l'essentiel, à cet instant. Le début de leur nouvelle vie. Il avait du mal à le réaliser, concrètement. C'était moins ... joyeux qu'il l'espérait.

Mais très rapidement une énigmatique allusion tira les regards vers ce beau-père en devenir. Comme eux ? Rapport à l'Empire ? Pour le coup, il ne comprit pas. Cheveux blancs ? Un Kor'rial ? Une lignée royale ? Difficile à dire, et comme lui il rabattit son regard sur Helera, un sourcil haussé. Mais au contraire, elle répondit avec une question. Elle prit de court le Prince, ne se sentant plus tellement volontaire pour faire face à l'ascendant Kor'rial, mais tant pis. Pas de réponse. Il n'était pas chaud. Et une consultation princière, qui ne sut pas tellement quoi dire de plus, tout d'abord.

    « Et bien ... Enfin, tu es chez toi, comme tu le veux, et peut-être qu'il est occupé ... Enfin ce serait un honneur, mais c'est comme vous le souhaitez tous les deux ... »

Sa main libre vint gratter l'arrière de ses cheveux à moitié peignés. Il était gêné, mais cela ne l'empêcha pas de forcer un sourire à Carn. Ok, peut-être qu'Althar n'était pas enjoué par la réponse, mais cela ne retirait pas l'espoir qu'un jour il soit accepté par cet homme. Helera confirma donc le repas, finalisant le second round de cette tentative. Il faudrait la jouer fine, pour espérer tirer un sourire au Gris. Déjà Althar envisageait la nouvelle manière de faire, qui était peut-être meilleure que la précédente. Cela valait mieux, et il n'avait plus rien à perdre de toute façon. Il se pencha vers Helera, la retenant avant qu'elle ne se redresse.

    [Tout bas.] « Tu sais de quoi il parlait ? Enfin, je vais aller le voir et je reviens t'aider d'accord ? Premier repas de famille ... »

L'idée avait de quoi être amusante, quitte même à faire sourire un Althar un peu trop rigide depuis la réponse paternelle. Un repas de famille ... Oui, concrètement, c'est ce que c'était. Sa famille à elle, et lui qui s'y ajoutait. Première fois ou presque. Etrange et excitant, ou futur échec retentissant ? Ils allaient vite le savoir. Il se redressa lentement et se permit un dernier sourire à sa moitié, avant de poser un baiser dans ses cheveux. Leur nouvelle vie, oui. La chaise remise à sa place, il réajusta sa chemise, inspira fort et s'approcha d'un pas mesuré de la fameuse fenêtre et de Carn. Pour le coup, il n'était plus très certain de ce qu'il espérait faire, à cet instant. Ce face à face pouvait être dangereux tout autant qu'il pouvait aider son cas. Etait-il en train de se tirer une balle dans le pied ? Trop tard, de toute manière. Penaud ou presque, il prit place à côté de lui, son regard porté dans le vide offert par la fenêtre. Nul doute que ce qu'on devait y voir était intéressant, mais ce n'était pas l'objet de sa présence. Il se racla doucement la gorge, sans trouver la force de le regarder. Mais il avait bien l'intention de lui parler.

    « Monsieur ... Je ... je tenais à m'excuser pour ... ma manière de faire ... et la longueur ... je voulais pas vous assommer ... vous êtes si .. impressionnant, avec vos grandes épaules et votre regard ... »

Bien sûr, il ne parla pas trop fort. Le but restait, d'une certaine façon, de ne pas être trop entendu par Helera. Cette fois, cependant, il osa relever les yeux vers lui.

    « C'est juste que j'espérais que ... enfin ... démarrer du bon pied, et vous annoncer en face que nous allons vivre ensemble avec votre fille ... »

Ses yeux repartirent vers l'extérieur, cette fois. Le ton, calme et presque profond, démontrait bien l'espèce de sincérité qui l'avait habité dans tout ce qu'il avait fait ce matin. Un père à honorer, pour pouvoir aimer sa fille. C'était pas plus compliqué que ça.

    « Je l'aime et ... je comprends que vous n'acceptiez pas ma présence. Je .. je ferai en sorte de ne pas vous déranger plus que cela, et je vous fais serment sur ma vie de mes intentions sincères à l'égard d'Helera. Mais .. j'espère qu'un jour vous ... dans 1, 5 ou 10 ou 30 ans .. vous vous direz que vous pouvez compter sur moi pour vous aider, quelle que soit la chose à faire, Monsieur parce que je suis .. enfin ... serais ... votre .. gendre ... La famille est quelque chose d'important, par chez moi, simplement .. Que vous le vouliez ou non, vous êtes mon beau-père, même si c'est dur à entendre ... Un jour, peut-être, lorsque je vous aurai prouvé ma valeur. »

Finalement, il inspira une dernière fois avant de se tourner vers le kuati, et le regarder dans les yeux. Légèrement rougi parce qu'il avait dit, il n'en restait pas relativement sérieux dans son air, bien qu'aucune méchanceté ou froideur n'était palpable. Juste un peu d'espoir, et une promesse pour l'avenir.

    « Est-ce que ... vous accepteriez qu'on ... se serre la main ? Je suis heureux et enchanté de vous connaître, Monsieur. »

Cette fois, il eut droit à une dernière inclinaison de tête et surtout un sourire qui se voulait amical. La main tendue du têtan, quant à elle, attendait de savoir ce qu'il en serait de son sort ...



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Quelques minutes plus tard, Althar avait fini par revenir vers la cuisine, sans trop savoir ce qu'il fallait retenir de cette courte entrevue en privé. Mais tant pis, ce qui est fait est fait. Maintenant, il se trouvait à côté d'une Helera occupée à préparer quelques aliments typiques du coin, alors qu'une viande semblait déjà en train de cuire et autre chose tout juste mis sur le feu. Il renifla le fumet qui s'en échappait avec appétit, le tout dégageant une odeur pas si désagréable. Il aurait aimé pouvoir se glisser derrière elle, et garder ses mains sur ses hanches pour en apprécier le confort, mais le moment n'était pas tellement propice, avec un parent non loin.

    « Dis moi ce que je dois faire, je vais t'aider, il va falloir t'y habituer, ma Reine. »

Hm. Mince. Il n'osa pas regarder derrière lui, mais ses joues prirent un peu de rouge à l'évocation du titre d'Helera. Comment devait-il l'appeler devant son père ? Helera ? Et fallait qu'il se prive des gestes d'affection, pour ne pas le gêner lui, ou elle ? Il n'en savait rien, tout ça était bien trop nouveau. A partir de cet instant tout était en vérité une nouveauté totale même pour lui. Vivre avec quelqu'un réellement, rencontrer ses parents, manger avec ses parents ... C'était là hyper sérieux, et surtout extrêmement mystérieux. Les jours qui arrivent risquent d'être beaucoup de tâtonnements pour trouver le bon comportement, cela allait être comique. Mais en attendant, le repas, oui. Bon, à vrai dire, bien qu'il soit à côté d'elle devant ce plan de travail il ne put s'empêcher de s'y coller concrètement. Et plus amusé par cette proximité qu'intéressé par la cuisine, il jetait quelques regards à Helera. Même comme ça, même chez elle, elle est mignonne.

    « Tu me permets de goûter ? »

Et c'est sans gêne, en ignorant un peu la réponse quoi qu'il arrive, qu'il attrapa la main droite de sa dulcinée. Pour précision, depuis le débat Althar se trouvait à la droite de la Grise. Et sa main droite dans la sienne, comme s'il devait accompagner ses doigts dans leur aventure, il alla prendre un morceau de ce qui mijotait tout doucement devant eux, encore en train de chauffer sans se brûler. Lentement, avec application, il fit en sorte que les doigts féminins prennent entre eux un morceau tout en sauce qui se trouvait dans la préparation. Et un peu plus rapidement, quitte à garer la paume ouverte de son autre main en dessous de ce convoi exceptionnel, il ramena l'ensemble dans sa propre bouche, les doigts avec. Le geste était volontairement peu élégant, mais au moins Carn ne le verrait pas. Hop, la bouche pleine, c'est sa langue qui nettoya cet outil organique avec application, en se retenant de rigoler. Et maintenant qu'elle était libre, il goûta avec franchise à ce qu'il avait en bouche. L'instant d'après son visage s'éclaira d'une légère surprise. Et hop, une main têtane qui ne se gêne pas pour goûter une nouvelle fois, quitte à s'expliquer ensuite.

    « Ché que ché pô mauvais du tout ! Tu m'avais caché que t'étais si bonne cuisinière, t'es vraiment bonne à marier tu le sais ? »

Il éclata de rire face tant à ce qu'elle venait de dire, vieille conception misogyne d'un temps révolu et surtout face à la tête d'Helera. Il ne pouvait pas s'en empêcher, comme si se retrouver avec elle le coupait du rester du monde. Il n'y avait plus qu'elle, et c'est ce qui comptait à cet instant, quitte même à oublier celui qui les attendait non loin. Pour se faire pardonner, Althar prit un nouveau morceau dans le plat, manquant presque de s'y brûler, et souffla légèrement dessus avant de le rapprocher de la bouche de la Grise. Elle méritait bien cette récompense, non, après toutes ces émotions. Althar profita de cette proximité pour lui voler un baiser sur la joue, et sussurrer une chose à son oreille.

    [Tout bas.] « Mais cela ne vaut pas le meilleur des plats ... le seul qui me donne faim ... »

Mystérieux, langoureux, plein de sous-entendus, il plissa les yeux pour la défier du regard. Et encore une fois, c'est sa main droite qui eut droit à tous les honneurs, mais sans jamais détourner le regard. Lentement, élégamment, et presque avec sensualité, il la prit tout doucement après une caresse du bout des doigts sur celle-ci. Vide, repliée comme si elle tenait quelque chose entre ses doigts à elle, il la ramena dans sa propre bouche où une langue joueuse joua avec eux et leurs ongles courts sans honte. Quelques coups de dents mimèrent tout l'appétit qu'il avait pour celle-ci, et le message passa facilement. Le met de choix n'est en aucun cas quelque chose qui se trouve dans un plat. C'est bien plus vivant que ça, bien plus doux sous la langue. Elle en mourrait d'envie, il en était sûr, parce que lui-même était en train de baver rien qu'à l'idée de ce qu'ils pourraient faire après, pour cet anniversaire royal. Mais chaque chose en son temps, oui. Lentement, gardant sa main dans la sienne, il la ramena plus bas, beaucoup plus bas, vers son propre bassin. Oserait-il, ici ? Non, quand même pas. Et puis, un peu de jeu, madame, un peu de jeu ! Viens donc là, sous ma chemise, essuyer ces doigts plein de bave. Oh mais, est-ce là un ventre un peu plus musclé que la dernière fois, et légèrement contracté par un amant plein de confiance mal-placée ? Oh oui oui oui, elle méritait bien ça pour patienter encore un peu. Et fier de lui, tout chevaleresque qu'il fut, il tira sa chemise pour la garder prisonnière là-dessous, se penchant de nouveau vers elle. Cette fois, c'était moins excitant, à vrai dire, voire même un tue-l'amour. Mais ils auraient profité, l'espace d'un instant.

    [Tout bas.] « Mais avant, mon amour ... Vas parler à ton père, s'il te plait ... Tout cela ne l'enchante pas, et je crois qu'il ne m'apprécie pas ... Et puis, sa petite fille et devenue une femme, alors ... Vas lui parler, s'il te plait, d'accord ? Si ça passe pas, buvez un verre ensemble ... Je gère la cuisine, t'en fais pas. »

Et hop, un baiser volé et une main libérée. Est-ce qu'elle avait réellement le choix, en fait ? Pas tellement. Forçant presque la chose, il l'incita d'une main au creux des reins à faire demi-tour et retrouver celui qui attendait derrière eux. C'était la moindre des choses à faire, et si ce n'était pas Althar qui arriverait à sauver la situation, peut-être qu'elle y arriverait. C'était la seule autre explication valable qu'avait trouvé le têtan, de toute manière. Soit cela venait du fait qu'il n'était pas apprécié par Carn, soit celui-ci était malheureux vis à vis de sa fille. Et ça, clairement, ce n'est pas une discussion qu'il peut avoir à sa place. Silencieusement, donc, Althar tâcha de voir où en était un peu tout. Ok, il gère, il gère ... Bon, pas tellement. Comme un étudiant qui n'a plus cuisiné depuis un certain temps, quoi. Ca arrive à tout le monde non ? Suffit de touiller ici, vérifier que ça brûle pas là, et finir de nettoyer ça. Ok, ça peut le faire, ça peut le faire. Ha mais attendez, il manque quelque chose là.

Hm ... Pas ici, pas là, il farfouilla les meubles d'en bas, un peu timidement. Il n'était pas chez lui, ou en tout cas n'arrivait pas encore à se dire qu'il était pleinement dans son nouveau lieu de vie. Mais rien en bas. En haut peut-être. Il se recula pour espérer voir ce qu'il cherchait, et effectivement, il avait vu juste. Mais pas sûr de l'attraper comme ça. La main tendue il farfouilla pour attirer à lui l'objet tant nécessaire jusqu'à arriver à le faire tomber, ce dernier chutant maladroitement à côté de sa main. Oui, un Prince aussi c'est maladroit. Mais avec rapidité et flexibilité, il tendit la main pour essayer de le rattraper un peu plus bas. Mais clairement, pour quiconque le regarderait faire, ce ne serait jamais assez rapide. Non, et pourtant, à 50 centimètres du sol, c'est presque par magie que la chose pourtant à 15 centimètres de sa main y revint soudainement, presque en contradiction de toutes les logiques de la gravité. Et lui, l'air de rien, reprit ce qu'il était en train de faire. Cette sauce allait être parfaite, il y tenait.



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Finalement, après avoir mis la table joyeusement et servi tout ce qui pouvait l'être pour ce festin de Roi, le trio s'était installé confortablement pour se remplir le ventre. Cette fois Althar s'était placé à la droite d'Helera, lui laissant la primeur de se mettre face à son père, et surtout de pouvoir utiliser sa main droite, sa main humaine, pour accéder à Althar, et non l'inverse. C'était tout calculé, si elle l'acceptait. Et maintenant que tout le monde avait l'assiette pleine, et s'apprêtait à se sustenter, ne manquait donc plus qu'un sujet de discussion, et une raison de s'amuser, en quelques sortes. Mais Althar avait beau se creuser l'esprit pour trouver un sujet de discussion que les deux Kor'rial avaient en commun, en dehors du travail, rien ne venait. Leur histoire commune semblait si difficile et bannir tant de sujets qu'auraient pu avoir une fille et un père normal qu'il ne sut pas tellement quoi dire, au départ. Alors il se contenta de manger, lentement. Il faut dire que l'ensemble était appréciable après avoir mangé autant de rations à réchauffer durant le voyage.

    « C'est vraiment bon Helera, tu es une excellente cuisinière, merci pour ce repas. »

Il lui adressa un sourire chaleureux avant de reprendre une nouvelle bouchée, jetant un regard vers Carn pour voir sa réaction. La nourriture pouvait servir de premier sujet de discussion, non ? Bon, on va trouver mieux. Après tout, qu'est ce qui réunissait tout le petit monde ici ? Helera, bien sûr, Helera ...

    « Je sais pas vous, Monsieur, mais j'ai toujours cru qu'Helera finirait avec un membre de votre Ordre .. je sais pas, une femme forte et entreprenante comme elle, il lui faut quelqu'un à sa hauteur ... Bon, hélas, elle dit que non et que c'est moi qu'elle préfère, mais je n'y crois toujours pas non plus ... Regardez, même Loran se trouve avec Lyana, et tous les deux sont Gris non ? »

Il posa ses yeux sur Helera, en sentant qu'elle n'était pas tellement d'accord avec ce qu'il disait. C'était risqué.

    « Mais bon, c'est une chance qu'un diamant aussi pur que votre fille ne soit pas déjà engagée, à son âge ... Il faudrait être fou pour passer à côté d'elle sans la remarquer ... Comme quoi c'est pas si désespéré, à son âge ... Oulah non, c'est pas ce que je veux dire hein ? »

Ok, retraite tactique, retraite tactique, les yeux vers son assiette et la tête rentrée entre les épaules. Changer de sujet, changer de sujet, se faire discret. Jeter un regard discret et lâcher quelques mots en direction de son aimée.

    « Excuses-moi, je veux dire ... je m'estime extrêmement chanceux d'être à côté de toi aujourd'hui, à la place de qui que ce soit d'autre, parce que ta vie t'as permis de rencontrer des centaines de gens bien intéressants que moi, c'est simplement ça ... Pardonnes moi ... »

Il baissa de nouveau les yeux et se tut un instant de plus, essayant de laisser passer ce moment de flottement au profit de quelques légumes qu'il mangea discrètement. Cela suffirait peut-être à faire passer ce mauvais moment. Peut-être valait-il mieux s'adresser à Carn, maintenant.

    « Et du coup, Monsieur, vous faites partis des shamans vous aussi ? Ce sont les anciens c'est ça ? Non pas que vous êtes vieux, c'est pas ça, non mais non mais comme vous avez beaucoup de vécu, et que vous êtes un sensitif et honorable maître, vous pourriez faire partie des sages ... Hm. »

C'est maladroit, surtout quand on essaie de s'intéresser vraiment à son beau-père.

    « Vous .. vous vous servez toujours de l'arme à votre ceinture ? Elle est très impressionnante. J'ose pas imaginer quand elle doit être maniée ... Je serais curieux de voir les Gris et les nelvans se battrent au sabre. Hm, je pourrais aller voir, Helera ? Oh, mais d'ailleurs Monsieur, vous ... vous formez toujours des apprentis ? Au sabre notamment ? Est-ce que ... que vous prenez des spectateurs, lors de vos ... entraînements ? Vous devez être forts, vous avez la carrure ... enfin ... vous êtes toujours bien bâtis pour ... Hm. Je .. je me tais, je me tais, excusez moi. »

Cette fois, le têtan n'osa plus lever les yeux de la table. Vraiment, c'est bien plus simple de flatter un homme politique. Mais alors essayer de s'attirer les bonnes grâces de quelqu'un comme ça, c'est de l'ordre de l'impossible, il commençait à le comprendre. Dommage, il aurait bien aimé aller se promener avec lui au milieu de la neige, ou même juste le regarder faire. Mais ça semblait assez compliqué, désormais, à force de sous-entendre qu'il était vieux. Althar finit par se gratter la tête, se risquant à un regard vers Helera et Carn, l'air amusé.

    « Il faudra qu'on remette ça, n'est-ce pas ? Peut-être mangez-vous déjà souvent ensemble, je ne connais pas vos habitudes, mais les repas de famille, enfin ... de votre famille, c'est sympa quand même ... une ou plusieurs fois par semaine, pourquoi pas, et même avec Loran et Lyana si .. ça vous intéresse, bien sûr ... »

Une interrogation dans le regard. L'idée lui plaisait bien. Manger avec beau-papa tous les dimanches c'est une bonne tradition. Fini de vivre seule pour cette Reine, et finie pour cette famille de vivre de la sorte. On s'aime, non ? Alors pourquoi on vit tous à part ? Ils sont si compliqués ces Gris ...
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By Helera Kor'rial
#31754
Althar ne semblait pas le suivre, ne considérant pas l’endroit comme son foyer. Comment lui en vouloir, après seulement quelques heures de présence sur la planète. Pour Helera, c’était autre chose. Les mots, les décisions, tout avait du mal à sortir, mais une fois que c’était dit, que les dieux étaient témoins de ses paroles, elle en assumait pleinement les conséquences et les répercurssions. Althar n’avait pas été invité à passer séjour ici, il y avait été invité à y vivre. Cette maison était sienne, et pour Helera, rien ne changerait. De ce principe, elle n’était pas seule décideur ici, loin s’en faut. Cela encore s’apprendrait à l’usage. Comment devait-elle réagir à l’inverse ? Mise à part pour ses parents … Oui, pas besoin d’en dire plus. Ses parents passeraient dans tous les cas comme les êtres mystiques qu’il ne fallait pas froisser. Prise à son propre piège. Hm … Il avait finalement peut-être raison, pour l’instant.

« Alors tu restes ici. Ordre de ta reine. »

Carn étira un sourire sans rien répondre. Mains croisées dans le dos, il fixa l’extérieur de la pièce. Le vent se levait lentement et l’on voyait quelques bourrasques de neiges fouetter au dehors. On l’entendait également qui frappait de son fouet de glace les parois du château, s’infiltrant et sifflant à travers les interstices imaginaires d’un bâtiment trop bien construit pur présenter des ponts thermiques. A l’intérieur, on ne ressentait pas de fraicheur, mais on l’entendait qui hurlait et geignait. Helera s’était déplacée dans la cuisine, au dessus de l’évier, elle regardait également par l’autre fenêtre, fronça les sourcils. Elle retroussa son nez et renifla l’air, puis se décida à sortir de l’autre bac de froid qu’est le frigidaire une pièce de filet mignon de bantha. Une viande située au niveau des côtes de l’animal. Spéciale pour les plats mijotés. Elle sortit la bête et commença le découpage, rejointe par un Althar dans une semi panique.

« Je t’expliquerai. » Eluda-t-elle.

De toute manière, il ne comptait pas l’écouter tout de suite, trop concentré dans la tâche de contenter son père. Avant qu’il ne parte, elle fit un petit bond en tendant les lèvres afin de les y déposer sur sa joue. Ses mains n’étaient pas libres, pour le moment. Le baiser du courage, comme on pouvait l’appeler. Puis elle le regarda s’éloigner et retourna finalement à sa tâche. Ce repas n’allait pas se faire tout seul, même si elle aurait pu engager des robots pour le faire. Non, il était important de garder son humanité. Il était important de ne pas être assisté en permanence. Les robots, ce n’était pas son dada danas tous les cas, et loin de les répugner, elle ne les aimait pas particulièrement. Il n’y avait même qu’un seul robot sur Nelvaan et c’était T8, l’astromécano noir, ancien gardien d’Andeddu.




De l’autre côté de la pièce, du côté salle à manger, le prince chercha à attirer l’attention d’un père légèrement absent. Derrière eux, la table, à leur gauche, la cuisine d’oû venait Althar. Elle n’était pas séparée par le séjour avec une cloison fermée, mais avec un semblant d’arche de bois qui si l’on se trouvait aux extrémités du séjour, l’on ne pouvait pas voir l’intérieur. Le cuisinier était relativement tranquille pour faire sa cuisine. De plus, la table n’était pas directement en face de l’ouverture de cette dernière, permettant encore une fois de laisser la quiétude nécessaire à ce travail si délicat de la préparation des mets.

« Impressionnant ? »

Lui faisait-il du rentre dedans ? Ah non, il était un noble habitué aux compliments. Cela lui rappelait cette mission de protection et surveillance. Tout le lui rappelait en fait. Sa jeunesse rebelle à servir les Jedi. Une bien belle époque, même si la guerre faisait rage. Une guerre interminable. C’est bien simple, il n’avait pas l’impression d’avoir fait autre chose que cela depuis ce moment. Il n’y a que depuis peu que tout semblait se calmer et il prenait désormais un repos bien mérité. Il esquissa donc un sourire après cette petite réflexion.

« Je suis vieux et morose. Vous verez quand vous aurez mon âge et que le poids de la vie vous assaillera. Vous vous placerez exactement comme moi, devant une fenêtre, et vous regarderez la tempête à l’extérieur en pensant à ce que vous avez accompli. Les regrets et les victoires. »

Contraire au code Jedi que de se tourner vers un passé révolu. Mais il était déjà vénérable et pas aussi sage que ses maîtres. Loin de là. Très loin. Il se retourna complètement vers lui, prenant appuie de sa main droite sur le rebord de la fenêtre de pierre.

« Ne vous en faites pas, je ne suis pas un méchant père. Du moment que vous ne lui faites pas du mal ou que vous n’essayez pas de lui nuir, je n’ai rien à dire dans votre relation. De ce fait, je vous considérerai comme mon gendre dans tous les cas. »

Il esquissa encore un sourire quand il parla de son royaume. Décidémment…

« Et puis arrêtons vraiment ces vouvoyements. Nous sommes une famille après tout. Si tu cherches mon assentiment pour votre relation. Si tu cherches mon acccord et bien passons à des tutoyements de rigueur. Qu’en dis tu ? Es-tu prêt à faire cela pour moi ? »

Carn n’étaiat pas quelqu’un de méchant, et il n’avait pas une aura démoniaque, loin de là. Non, il était juste fatigué et cela se voyait. L’homme à la tenue de cuir et à la veste bleu, ressemblant davantage à un trappeur qu’à à un ancien soldat d’élite de la grande république galactique.

« La famille, oui, est aussi important pour vous que la Force l’est pour nous. Nous sommes une famille de sensitif, à quelques exceptions près. La mère d’Helera par exemple n’était pas une sensitive, même si elle en avait toutes les capacités J’imagine que l’on t’a expliqué ce que c’était. Une énergie qui maintien la galaxie en un tout unique. Qui navigue entre les ètres vivants mais également à travers eux. Pas que les sensitifs, tout le monde. Tu la vois quand tu fermes les yeux. »

Il mima ses paroles par le geste, tout en levant doucement la main.

« Tu la sens qui te caresse le derme de la peau, qui élève tes poils, qui navigue comme un souffle dans ton esprit. Elle est là, présente, et jamais ne t’abandonne. Cela, Althar, c’est la Force. »

Mais il revint à lui. Ces histoires de Jedi était du passé et la découverte du potentiel de quelqu’un était une affaire qui ne concernait plus les Jedi. Pas ceux qu’il avait connu en tous cas. Non, cette époque était belle et bien passé et les retours en arrière était impossible. Aussi recréer ce qui avait été relevait probablement de la folie. Il rouvrit finalement les yeux et posa son regard bleuté sur le prince qui lui tendait la main.

« Enchanté également, Prince d’Impératrice Teta. Enchanté et râvi. »




Les odeurs se mélangeaient, le fumet dégageait une odeur salée de légume en pleine ébulition. Pourtant, cela n’était pas. La viandes avaient été coupés en tranche de quelques centimètres d’épaisseurs et baignaient dans une eau trouble, remplie d’herbe et d’un bouillon qui révélait toutes ses odeurs. La vapeur dégagée par le bouillon condensait au niveau des murs de pierre dont la rugosité apparente donnait un style vétuste. Pourtant… La pierre était blafarde et sans la lumière jaunâtre de petite chaleur, qui donnait cette impression de lumière douce, l’on se serait très vite senti mal. Tout était dans l’éclairage. Il y avait un plan de travail à la droite de l’évier devant la fenêtre, et des appareils de cuissons sur la gauche. Un four également, pour le moment éteint, sous les plaques. Un frigidaire sur la droite pour une cuisine toute équipée. Derrière, un semblant de bar, qui faisait le prolongement de l’arche d’entrée à la cuisine. Althar arriva dans un timtamare digne des plus grandes pachidermes. Non pas qu’il faisait du bruit, mais ses pensées étaient tellement puissantes, sans aucun contrôle, qu’elle le perçut avant même qu’il ne sache lui-même qu’il était là. Dos à lui, elle regardait le plat qui cuisait, appréciant la simplement la beauté des aliments qui barbotaient dans l’eau bouillante. Elle le sentit approcher et passer une tête par-dessus son épaule, jugeant ce qu’il avait sous les yeux.

« Pour l’instant il n’y a pas grand-chose à faire, si ce n’est regarder l’eau qui s’évapore. »

Finalement, après avoir regardé ce plat, il finit par se laisser tenter par le goût. Evidemment, il était comme cela. Elle était bien placée pour le savoir après tout. Il plaça une main sur la sienne et entreméla les doigts dans les siens avant de s’approcher du repas qui cuisait.

« Ne t’amuse pas à refaire ce que je vais faire, hein ? »

Oui, fallait-il le préciser quand même que quand il y avait un dégagement de vapeur, c’est que l’eau s’évaporait. Et une eau s’évaporant c’était une eau à 100 °C. Mais c’était sans compter sans le sel qui se trouvait dans cette même eau, catalyseur de la réaction d’évaporation. Et oui, une eau salée s’évaporait au-delà de 100 °C. Cela permettait de cuir les plats plus vite. Aussi ne fallait-il pas se risquer à y plonger les doigts sans savoir parfaitement comment tout cela fonctionnait. Mais pour une experte de l’énergie, ce n’était qu’une broutille. Elle s’approcha et récupéra un morceau tandis dissipant la chaleur rapidement au contact de ses doigts avant de les y approcher de la bouche de son prince, qui menait ce petit orchestre. Une cuisson pour éviter qu’il ne se brûle la langue également qui entre ses doigts maîtrisait absolument tout le process. Mais le gourmant personnage ne se contenta pas de la viande et attrapa également ses doigts. Elle lâcha et accompagné de ses lèvres et d’un regard appuyé sur ce qu’elle faisait retira ses doigts fins. Sa remarque qui plus est lui fit plaisir. Mais il n’était pas sûr d’aimer sans y avoir vraiment goutté. Ou alors disait-il cela pour lui faire plaisir ? Non, surement pas. Espérons-le en fait. Puis … Deuxième remarque sur le mariage. Elle se contenta d’un sourire tandis qu’il rigola vraiment. Bonne à marier vraiment ? Elle s’était résolue à ne plus avoir ce genre de vie et tout se transformait finalement grâce à lui. Une conception fixe qui s’évaporait comme cette eau au fond de la marmitte. Elle enroula ses bras autour de son coup, prenant soin d’avoir les mains bien loin de lui pour éviter tout contact avec ses vêtements. Le gras ne part pas, comme disent les mamans.

« Habiles ces petites mains, hein ? »

Elle gloussa à son tour et se fit nourrir. Tout cela servit par une petite parole à double sens. Trop de métaphores entre eux dans un jeu qui vaguait entre réelle et allusions. Cela lui plaisait de pouvoir se comporter de manière aussi libérée avec lui en réalité. Il était le seul avec qui elle pouvait avoir ce genre de relation et c’était sans doute ce qui faisait que tout était si merveilleux. Justement, là où elle faisait tout pour ne pas le tacher, il prit sa main entre la sienne et y déposa un baiser avant de l’y croquer lentement. Des petites pressions de ses pointes couleurs ivoires qui lui firent presque exploser la volonté qu’elle mettait en œuvre pour se retenir tout contact avec lui. Elle sentit sa langue qui jouait avec ses doigts et enlevait le suprlus de sel et de sauce qui l’y recouvraient. Un mouvement sensuel qui rajouta de l’huile sur le feu, une huile dangereusement inflammable et explosive. Finalement, il l’y retira et descendit doucement vers le bas de son corps, tandis qu’Helera se rapprocha inévitablement de lui, sa bouche mi-ouverte à quelques millimètres de la sienne, fixant ses yeux. Il la fit s’essuyer dessus, sans aucun respect du tissu. Heureusement qu’il avait tout nettoyé auparavant. Althar cependant ne se contenta pas de cela et dans un rapide mouvement l’y emprisonna à l’intérieur. Tout contre lui, au plus proche de la chaleur de son corps, ses deux mains bloquées au niveau de ses hanches, sur lesquelles elle les laissa reposer. Ainsi prisonnière, elle ne pouvait pas vraiment profiter, juste supposer, avec seulement un contact avec son nouveau corps musclé. La grise fit un pas en avant, le forçant à se reculer jusqu’à ce qu’il rencontre le rebord de lévier. Elle colla seulement son visage contre le sien, joue contre joue, se frottant presque comme un chat en manque d’affection. Sa respiration s’était sensiblement accelerée et son bas ventre la brûlait du désir innasouvie qui l’emplissait. Dans un chuchotement au travers de son oreille, les yeux fermés :

« Tu vas me faire exploser, j’ai envie de toi… »

Et du bout de ses lèvres déposa un baiser sur sa joue et attrapa son oreille dans sa bouche tout en mordillant le lobe. Privée de ses bras, elle n’en restait pas moins habile avec sa bouche. Elle lui aurait presque sautée dessus s’il n’y avait pas tous ces aléas autour d’eux. Il essaya de lui expliquer quelque chose, mais écouta à moitié, les yeux toujours à demi fermés, mordillant l’oreille tout en restant collée à lui.

« Mais non, tu présumes trop … Reste encore un peu … Juste un peu … »

Ce n’était que que des murmures, des souffles à demi prononcés. Ses doigts quant à eux s’enfoncèrent dans la chaire de ses hanches pour l’attirer un peu plus à elle. Elle en avait tellement envie… Le lien qui les unissait en suintait de toute part et elle ne retenait plus ses sentiments à son égard. Une sorte de feu d’artifice de toutes les couleurs, mêlant désir, passion et amour. Son bas ventre continuait de la faire souffrir de son état de demandeur, lui procuranat des frissons jusque dans les poils de la nuque. Et heureusement qu’il fut là pour l’y séparer de lui, car elle n’y aurait pas arrivée toute seule. Il l’excitait plus que de raison, plus que part sa simple présence, c’était toute son aura qui l’enveloppait. Le soleil qu’elle était s’était laissée mangé par la sienne, pourtant plus petite. La chaleur de son torse qui l’avait tant manqué et sur lequel elle était collée, qui réchauffait même à travers ses propres vêtements. Tout était de sa faute, qu’on se le dire. Il n’avait qu’à pas être aussi désirable, voilà. Du coup, ce fut à sa responsabilité de terminer tout cela et d’arriver à l’y séparer. D’abord en l’enlevant de son contact, puis avec un baiser. Elle arriva finalement à reprendre conscience de ses actes et revenir à la réalité des choses. Elle avait terriblement chaud et agita sa chemise pour se ventiler, tandis que ses joues avaient considérablement rougies. Helera se contenait, c’était l’essentiel. Même si cette envie persistait, tout était sous contrôle, pour le moment.

« Oui oui, tu as raison tu as raison … Mais ce n’est que … partie remise hein ! C’est moi qui te le dit. »

Finalement, elle prépara trois assiettes et rentra dans la salle à manger avec ces dernières, avisant son père de l’aider à mettre le reste. La suite de la conversation pouvait débuter et ce ne serait que banalité qui serait échanger. Pas de quoi en faire un roman.

Le repas quant à lui fut servit quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir convenablement mijoté. Les plats étaient servis les uns dans les autres. De la viande bovine servit dans un jus de légume, soit des oignons, quelques échalottes, accompagné de pomme de terre douce, avec ce léger goût de carotte en arrière plan, à tel point que l’on n’était jamais sûr de ce que l’on mangeait. Son père les remercia d’un mouvement de tête pour le repas et mangea à sa faim sans rechigner sur aucun morceau. Il ne parla pas au début, laissant le prince briser le silence. C’est ce qu’il fit évidemment. Le premier sujet de conversation fut des plus maladroit, peut-être, mais sûrement pas pour le père. C’est Helera qui le regarda avec de grands yeux. Evidemment, elle ne croyait pas qu’il croyait lui-même ce dont il était en train de dire. Pourtant, elle ne pu s’empêcher de répondre :

« Pourquoi faudrait-il quelqu’un à ma hauteur ? Et puis il n’y a pas de hauteur à prendre. Ce n’est pas pareil et puis … roh. Ce qui est, est. Il ne faut pas trouver d’explication à tout. »

Carn quant à lui esquissa un sourire. Mais le prince n’en avait pas fini.

« Mais tu as fini dis dont ! »

Elle agita la fourchette devant lui tout en l’y faisant tournoyer dans un mouvement qui se voulait presque menaçant.

« Je pourrai te battre rien qu’avec cette fourchette petite prince. Heureusement que c’est mon qui est là pour te protéger, sinon je t’aurai déjà sauté dessus. »

Le double tranchant de la phrase mêlé au retournement des protagonistes lui tira un sourire. Ce prince devait être remis à sa place. Cas désespéré qu’il osait dire. Tout se payait dans tous les cas, alors elle lui lança un regard de défi, mêlé à l’espieglerie. Il voulait jouer, hein ? En fait non, il ne voulait pas, il enchaînait juste les mauvais mots. Pour un beau parleur, il se retrouvait prit dans son propre piège. « Ancien » face à son père, bien joué petit prince. Il voulait facher la fille et le père, et risquer une guerre contre les Gris tout entier. Il se devait d’être recadré et Helera s’en faisait désormais cheval de bataille. Elle savait qu’il pouvait lire en lui et elle en profita pour lui lancer tout le défi de ses pensées vers les siennes. Un lourd combat allait avoir lieu !

« Non, je ne suis pas un chaman. Ils ont simplement des plantes que je récupère dont seuls eux ont le secret dont ils jalousement précieusement toutes les informations. Je ne suis pas non plus un soldat, plus. Juste un observateur ou un diseur de bonne aventure. Je vais-je viens. »

Il prit son sabre et le montra à Althar. Helera étira un sourire et baissa la tête. Ce qui allait suivre, il l’avait bien cherché, et elle savait ce qu’il allait se passer. Ainsi donc, il montra le sabre bien en vue du jeune homme et hocha un sourcil. Il fixait la poignée avec une attention toute particulière, comme un trophé.

« Ceci n’est pas une arme. Ceci est un sabre. Le sabre qui protège le bien et le défend contre les attaques du mal. Protéger et servir, dans une lutte perpetuelle pour trouver son équilibre. Ceci, Althar, est l’outil d’une période civilisée, l’où on se battait davantage avec sa foi, qu’avec ses trippes, au sens propre. Où l’honneur et les règles existaient encore. Une période révolue. »

Il rangea le sabre.

« Des spectateurs ? Former ? Non. Et je ne crois pas avoir formé quelqu’un d’autre que mon fils et quelques bons amis qui ne sont plus de ce monde aujourd’hui. »

Helera les avait tués, pour la plupart. Sans commentaire.

« Maintenant, si tu es prêt à recevoir les enseignements des Jedi à accepter qui tu es et ce que tu vaux. Je pourrais t’apprendre les bases j’imagine. Mais c’est un entraînement difficile. Très difficile. Cela requiera discipline, application, abandon de toi… »

« Et surement aussi des bleus, quelques bosses et heu … Un froid constant qui te glace jusque dans les os. Mais bon c’est aussi l’assurance que tu auras des plats bien chauds quand tu rentreras. Parce que quoi que je prépare, je n’aurai même plus besoin de faire cuire. Et puis, s’il faut te réchauffer… »

Carn esquissa un sourire tout en finissant son assiette et Helera jeta un regard à son prince, faisant fit du paternel. Les taboos, ce n’était pas vraiment ce dont elle s’embêttait à transporter. Mais en revanche, elle savait que lui, il n’aimait pas vraiment exposer cela. Tout se payait, disait-on ? Helera se mordit la lèvre et lui jeta un regard provocateur. Finalement, elle lacha son couvert pour déposer sa main sur la sienne, en signe de réconfort tout de même dans l’épreuve qu’il s’obligeait à supporter pour l’honneur des coutumes de ses ancêtres. Finalement, en fin de repas, Helera débarassa les assiettes et les emporta toutes dans la cuisine.

« Raconte moi un peu les nouvelles de l’empire du centre. Ici les nouvelles, les histoires et les informations se vendent à prix fort, alors ce sera sûrement mon gain pour te donner des leçons. Je trouve que c’est un marché honnête, hein ma fille ? »

Il haussa la voix pour que la su-nommée puisse entendre ce dont ils étaient en train de discourir. Mais perdue dans sa vaisselle, elle n’entendit qu’à moitié ce qui était dit, et encore. Même avec cela, elle acquiscea avec le même ton.

« Oui oui, très honnête ! »
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By Althar Fanrel Keto
#31846
    « J'aimerai vous tutoyer mais ... vous êtes vous, je ne peux vraiment pas, je suis désolé ... Tutoyez et appelez moi Althar, ou comme vous le souhaitez, mais vous restez encore la figure d'autorité, la hauteur, la sagesse, vous êtes son père ... Et je n'oserai jamais vous tutoyer, vraiment ... »

Le rouge aux joues, c'était la réponse la plus honnête qu'il pouvait donner à cet homme qui lui inspirait tant de sentiments. En le rejoignant à la fenêtre, il ne s'était pas attendu à voir quelqu'un d'aussi tourmenté et si profond. Il avait vécu tant de choses, et avait été témoin d'autant plus d'évènements, ce qui en faisait ressortir une forme presque sombre, morose. Mais surtout, c'était une forme de sagesse et de grandeur qu'Althar en voyait chez celui qui se prenait à faire le bilan d'une vie, le regard vers l'horizon. D'une certaine manière, il avait une classe naturelle qui appelait à beaucoup de sentiments chez Althar. Et c'était une raison de plus pour ne pas le tutoyer aussi simplement. Il était l'enfant à côté du grand monsieur, et cela se percevait malgré l'effort qu'il essayait de maintenir pour paraître tout à fait normal et en ordre comme le gendre idéal qu'on l'avait préparé à être.

    « Si .. si vous me le permettez ... quoi que la vie vous ai réservé, et quoi qu'elle puisse encore garder en réserve pour vous, sachez que vous dégagez ... quelque chose de bien, je ne sais pas l'expliquer. Vos enfants réunis, vous même en forme et plein d'énergie, surtout visiblement en pleine quête spirituelle ... c'est .. quelque chose. Oui ce n'est pas une bonne manière de vous complimenter, mais ... voilà, enfin, peut-être que c'est parce que vous êtes lié à Helera, mais je crois que vous faites partie de ceux que l'on écoute, et à qui on fait confiance quoi qu'il arrive. Vous êtes ... un père, ça doit être ça, plein d'expérience et de souvenirs, et en passe de faire la paix avec lui-même ... mais là ce serait m'avancer un peu trop, pardonnez moi. »

Il baissa la tête, en sachant que ce qu'il disait pouvait être mal compris. Ils ne se connaissaient pas, c'était une certitude, et se faire entendre dire par Althar qu'on a réussi sa vie pouvait être à double tranchant. Un jugement, ou une moquerie, alors qu'au final le Prince ne faisait qu'exprimer la confiance naturelle qu'inspirait malgré tout la figure paternelle. Mâture, marqué par la vie, il a tout pour remplir ce personnage si singulier que l'on retrouve parfois, dans les vieux contes ... il est l'ancien qu'on écoute, le héros résolu à une vie calme après avoir trop souffert de ce qu'il a été, ou encore simplement le formateur. Une autorité qui ne s'est pas construite juste parce qu'on a une grosse voix et de gros muscles, mais plutôt parce qu'on sait en l'écoutant, et en le voyant, qu'il a vécu des choses, et qu'il connait bien plus qu'il n'en dira jamais. Le regard perçant du Kor'rial laissait entendre tant de choses, et paraissait bien différent de tous les faux-semblants et artifices qu'un Prince pouvait percevoir à la cour. Beaucoup se voulaient donneurs de leçon, mais guère nombreux étaient ceux dignes d'être écoutés. La vie ne décide pas de l'alignement des conditions, et parfois le plus sage disparaît sans n'avoir jamais vu personne. Mais lui, ce père à l'odeur si forte, était au milieu des siens, et pouvait être une pierre angulaire du monde idéal que se représentait le Prince en regardant Nelvan.

Après tout, c'était ça le problème actuel qu'avait le têtan. Sans le vouloir, sans s'en rendre compte, tout comme Helera était le centre de fantasmes en tout genre, Carn se trouvait entouré d'une aura lumineuse que tout semblait renforcer. De cette petite rebelle qui lui avait tenu tête il y a des mois elle s'était révélée être la femme la plus puissante d'un Royaume et de tout un Ordre qu'elle avait bâtie de ses deux mains humaines. Comment, dès lors, ne pas voir chez elle les plus grandes qualités ? Battante née, réunificatrice, bâtisseuse, guerrière, savante, femme au grand coeur, humaine ... Si peu de choses formulables et tant d'autres non-dites, elle était splendidement parfaite. Son géniteur ne pouvait donc qu'en être un homme grandiose, élevé par son rôle particulier dans leur couple. Le père. L'ordre supérieur, et la barrière de sécurité finale, à même de les éloigner l'un de l'autre. Autant espérer qu'il soit bon et miséricordieux dans ce cas, n'est-ce pas ? Sage et aux cheveux gris, aux marques du temps et aux mains caleuses. Oh oui depuis que son coeur avait fondu pour s'accrocher à celui d'Helera, le prétendant rêvait yeux et bouche ouverts.

Si en plus on lui fait très subtilement un cours sur la Force, comment peut-on lutter contre ces idées hein ? Il faisait tout pour flatter son gendre dans le sens du poil, et cela fonctionnait merveilleusement bien. Cela devait d'ailleurs se ressentir par l'attention toujours plus grande qu'il portait au kuati, n'hésitant plus à prendre appui à côté de la fenêtre et en délaisser totalement la vue pour regarder celui qui parlait. Qui aurait pu avoir pu lui parler de cela ? L'idée l'amusa, mais bien évidemment ce n'était pas quelque chose qu'il connaissait. Et de la manière dont il présenta cela, quelque part, il rajoutait un élément au puzzle Kor'rial qui était en train de s'assembler sur Nelvan. La Force était semble-t-il leur lien, et leur identité. Elle est l'élément central qui les caractérise, comme s'ils s'étaient bâtis autour de son existence. De ce qu'Helera avait raconté d'elle, cela correspondait bien au cheminement chaotique qu'elle avait eu. C'était bien le seul élément qui n'avait jamais inféré malgré tous les camps où elle était passé, et toutes les existences qu'elle avait croisé. La Force, pure et innocente, unique élément de cohésion de la Galaxie ? Cela ferait un bon bouquin, si c'était aussi simple. Fallait-il qu'il avoue connaître ce qui était arrivé à sa femme ? C'était un peu tôt, peut-être. Ses yeux se portèrent sur ses doigts et le mouvement fluide qu'il essayait d'avoir, décrochant un timide sourire chez un Althar aux sourcils relevés. Il avait beau essayer de se le représenter, et de ne pas se poser plus de questions que ce que lui présentait l'homme, mais ce n'était pas facile à comprendre. Et la conclusion, directement tournée vers lui, eut fini de laisser rêveur le jeune sensitif incompris qu'il était. Que pouvait-il répliquer à tout cela ? Il n'en savait rien, à vrai dire. Sûrement beaucoup de choses, mais quoi ? Comment parler de quelque chose qu'on ne peut pas matérialiser et dont on ne connaîtra jamais l'existence, parce qu'elle est impalpable et invisible ?

Non, plutôt que se résoudre à s'enfermer dans des réflexions trop compliquées il valait mieux se concentrer sur la joie que lui procurait ce moment. Lui serrer la main, pour lui montrer la reconnaissance qu'il avait pour lui à le prendre ainsi au sérieux et à accepter de parler aussi ouvertement. Cet homme était bon, et était en passe de l'initier (ou en tout cas c'est ce qu'il espérait secrètement dans son petit coeur) à la magie qui entourait les Kor'rial. C'était aussi fascinant qu'invraisemblable, il était juste venu demander une approbation, et il repartait avec des leçons qui valaient des milliards.

    « Non non tout ça ne fait pas partie de l'éducation princière, pas encore en tout cas ... » Petit rire amusé. « Tout ça est tellement ... » Il n'y avait pas vraiment de mot pour tout ça. En tout cas, lui, était incapable d'en parler. « Mais comment savez-vous qu'elle est là ? Je veux dire, est-ce qu'un jour vous avez été comme quelqu'un de normal, comme moi, qui ne sent pas tout cela ? Ma peau n'est balayée que par la chaleur de cette pièce, au mieux, et mon esprit est plus habité par les sentiments qui m'ont fait venir ici plutôt que tout autre chose ... Est-ce que ... enfin, pardonnez mon ignorance, peut-être que ma question est stupide mais ... elle .. elle a une odeur ? Un goût ? Ou bien c'est un sentiment, une sensation ? C'est ... c'est tellement fou cette magie, cette chose, c'est ... pardonnez encore une fois mon indiscrétion, mais comment vous l'avez découvert, vous ?

    Même Helera ne me parle pas vraiment de tout cela, peut-être qu'elle a peur que ça mette une trop grande distance entre nous, je sais pas, alors que pas du tout, je pourrais vous écouter des heures ...
    »

Etrangement, elle n'avait jamais vraiment parlé de tout cela explicitement avec Althar. Les leçons, les discussions, oui, mais aussi franchement ? Pas vraiment, ou alors il devait être occupé à la regarder parler, en soupirant amoureusement devant celle qu'il devait quitter. Mais bon. Quoi que ce beau-père avait à y répondre, la simple présentation lui avait offert des étoiles dans les yeux, et c'est ce qui suffisait. Ne manquait donc plus qu'à essayer de comprendre plus profondément ce qu'il disait, si le kuati acceptait d'en parler. Un Gris qui évoque tout cela sans honte mérite bien toute sa gratitude, ils ne doivent pas être si nombreux à être aussi ouverts avec les non-initiés. Mais il fut malgré tout tiré à la réalité par la très fine odeur qui commençait à poindre de leur côté. La cuisine, oui, c'est vrai. Après que Carn ait eu répondu, le Prince se risqua cependant à couper court à la discussion comme un enfant qu'une mère appelle.

    « Pardonnez-moi, si cela ne vous dérange pas ... Peut-être pourrions-nous continuer notre discussion durant le repas, si vous le voulez bien ? J'ai promis à votre fille que je l'aiderai à préparer ... »

Althar s'inclina prestement en attendant la réponse, à l'image du protocole nécessaire pour saluer un homme de haut rang, avant de finalement rejoindre la cuisine avec une certaine satisfaction. Premier échange et première discussion avec son père : check et plutôt bien réussie, c'était à marquer d'une pierre blanche ! Plus qu'à faire aussi "bien" pour tout le restant de sa vie. Dur.


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Ha ça oui il n'était pas tellement discret dans ses pensées. Mais comment ne pas l'être dans une telle situation ? Retrouver celle avec qui il veut faire sa vie, avoir une discussion sérieuse et intéressante avec le père de celle-ci, le tout pour désormais retourner à ses côtés à elle ? Oh que non il n'était pas discret ni même subtil sur ses sentiments à cet instant. La cuisine s'offrit à son regard de manière plus vivante. Cozy, rustique mais très intimiste, la silhouette qui l'occupait lui permit de comprendre un peu mieux ce qui avait manqué lors de la visite : la vie discrète d'une jeune femme. Cuisinait-elle tous les jours pour elle ? De la sorte ? Seule et perdue dans ses pensées et son travail ? Cela devait donner des raisons de se morfondre, oui. Il n'arrêtait pas de se dire ça, depuis qu'il était arrivé ici. Etait-ce pour légitimer l'invasion qu'il était en train de mener ? Le voulait-elle là, au moins ? Ses doutes arrivaient parfois à reprendre le dessus, mais il les chassa en s'approchant d'elle. En une seconde, en une présence, la situation redevenait aussi simple que douce. Son sourire qui se dessina sur son visage d'ange, le fumet d'un plat aussi beau que bon, et surtout leur capacité à retrouver cette complicité si appréciable. Il ne faut pas grand chose pour s'amuser, quand on est deux, et surtout gourmands qui plus est.

La dégustation qu'il s'offrit fut exquise, et la légère fierté qu'en éprouvait Helera était encore meilleure. Son sourire était la chose la plus belle qu'il pouvait voir ici, de toute façon. Alors un morceau pour soi, et un morceau pour elle, chacun a droit à sa part. Bon bien sûr, il n'avait que vaguement conscience de tout le processus qu'elle mettait en oeuvre dans ses doigts. Mais cela n'empêchait pas de les remercier à sa manière, non, tout joueur qu'il fut. Et baveux. Une main sur sa hanche à elle, alors elle le gardait prisonnier entre des poignets de son côté, il ne pouvait s'empêcher d'avoir des pensées impures en la voyant manger comme ça. Et si en plus elle même n'hésite plus à lancer des allusions, il n'y a guère plus que Carn qui serait capable des les interrompre dans leur folie.

    « Il n'y a visiblement rien qu'elle ne savent pas faire ... elles méritent des petites attentions elles aussi ... »

Et c'est comme ça qu'on se retrouve à dévorer les charmants doigts d'une Reine cuisinière. La scène était cocasse, presque improbable, mais il mit tout l'effort qu'il put à dévorer ces petits doigts si agiles. C'était pas désagréable, en soi, la sentir réagir à chaque mouvement de langue ou à une morsure très légère réveillait d'autres envies plus ... gourmandes. Mais ce n'était pas le moment, pas encore, pour l'instant il n'y a que ces quelques doigts qui auront droit à cet honneur. De quoi lui donner un autre appétit, celui qui dépasse de très loin l'estomac et qui vous fait vibrer tout le corps. Est-ce que c'est méchant ? Non, pas tellement, en sachant qu'elle a osé lui infliger pendant qu'il discutait d'une chose très important avec son propre père, et parce que de toute façon si c'est pas lui qui le fait ce sera forcément elle. Est-ce que je mens ? Bien sûr que non. Donc, c'était bien normal de vouloir jouer de la sorte avec cette main, d'une manière suffisamment suggestive pour que même Althar ne voit pas venir la suite. Pris au piège de son propre jeu, elle tentait de reprendre l'ascendant malgré tout le terrain qu'il lui avait offert. Presque chatouilleux, sentir ces doigts explorer ses hanches manquait presque de le faire rire malgré tout. Mais coincé entre l'évier et cette femme au désir débordant, il aurait fallu de peu pour que l'atmosphère s'embrase.

Son corps contre le sien, son envie qui retrouve la sienne, son esprit que se perd au milieu de son désir, elle l'embaume de toute la folie qui est leur à cet instant. Ce parfum, cette douceur qu'elle met en oeuvre ne se frottant à lui, et pourquoi pas une main princière qui se prend à se balader sur le dossier de la Grise. Serait-ce si mal de se laisser faire, et de mettre fin à de longs mois d'attente maintenant ? Ce serait tellement bon, et tellement puissant, juste une fois, rapidement ... Non, bien sûr que non. Mais ... Ce mordillement, ces sensations qu'elle lui offre sans qu'il ne le veuille, c'est lui qui se retrouve frustré à la tenter autant. Elle l'avoue, elle met des mots sur toute l'électricité qui se noue entre eux et leurs frottements. Une envie, oui. Exploser. C'est le mot. Renverser tout ce qu'il y a sur la table et ne plus tenir compte de leur réalité. Juste se laisser aller à leur fougue commune pour se prouver qu'on est bel et bien ensemble, et surtout très amoureux.

    [Tout bas.] « Tu m'as tellement manqué ... Juste une heure à tenir ... »

Le repas, la chaleur d'un plat qui mijote pas très loin de son dos, l'odeur salée qui se mélange au parfum boisé de son amante, et la culpabilité très forte d'avoir envie de cela alors qu'il est dans la pièce d'à côté. C'est une des premières leçons d'un Prince, parfois on n'a pas forcément ce que l'on désire ! Et la Force sait combien il la désire, à cet instant. Et puisqu'il est le seul à avoir gardé une infime pointe de raison, en passe de disparaitre sous les mordillements volontaires sur son oreille, il doit accomplir son devoir pour le bien de tous. La rappeler à elle, la faire revenir de l'autre monde pour qu'ils puissent au moins finir ce repas et se débarrasser de cet invité avant d'en venir au dessert si attendu. Et oui ma Reine, il faut parfois sacrifier son plaisir pour le bien commun. Et non, ce n'est pas en prenant vos aises sur ce corps que cela changera, allez allez jeune dame ! Même en l'éloignant dans un baiser ardent elle résistait, mais c'était vain, elle le savait. Une main princière se perdit sa joue pour essayer de l'apaiser, mais c'était peut-être contre-productif.

    « Oui oui ... Tu auras peut-être droit à tout cela ... Vas donc ... »

Dans un dernier geste de tendresse il réajusta les cheveux de sa gourmande Grise et lui essaya son front rougi d'envie. Pfffiou ... Ils n'étaient pas passés loin de la catastrophe. Reportant son attention sur les plats qui continuaient de cuire, Althar pu se rendre compte combien lui aussi avait eut un coup de chaleur, et surtout voir les rougeurs infligées à ses hanches par les mains Kor'rial. Ainsi donc elle voulait jouer à ça ... Très bien. En attendant, il était temps que l'esprit retrouve un peu de quiétude et de calme face à la prochaine épreuve : manger en famille. Et puis bon, c'était bien plus facile maintenant que ses pensées n'étaient plus là pour l’enivrer, non ? C'est pas parce qu'ils sont tous les deux en manque de l'autre que c'est si intense ? Si seulement c'était vrai, si seulement ils n'étaient pas aussi gourmands ...

Et après un petit moment à essayer de faire semblant de savoir ce qu'on fait, à préparer un plat et à aider à finir de mettre la table, les trois adultes de la pièce finirent par s'installer pour commencer à manger.

La dégustation était, il faut le dire, très bonne. Si bonne qu'aucun n'osait parler pour briser le silence instauré par le repas si goutu qu'ils étaient en train d'honorer. Entre les Kor'rial qui se regardaient en chiens de faïence, et un Althar qui ne sait pas comment se tenir avec ce père presque en face de lui, l'ambiance aurait pu être ... plus lourde. Mais était-ce réellement ce qu'on voulait pour un premier repas ensemble ? Pas forcément. Ca aurait été dommage d'entacher la journée de la sorte. Non non non, on est là pour bien manger mais pas pour se fâcher. Que dire, dans ce cas ? A elle ou à lui ? Qui serait le plus à même de relancer la discussion s'il venait à être interpellé ? Le vieux sage semblait plus dans la réflexion, dans le temps pris et les sentiments enfouis, ou presque. Enfin, peut-être. Ou pas du tout. Hmpf. Quant à Helera, la présence de son père semblait quand même la rendre silencieuse, ou en tout cas plus mal à l'aise. Pourtant elle avait bien proposé le dîner, non ? Dans ce cas, enfin, si elle est naturelle, ils pourraient discuter, et créer un bon échange de tout ça. Althar servit donc un peu d'eau à chacun et se risqua à sa première tentative de discussion à propos d'Helera, tout en liant son père à l'ensemble. Un bon équilibre, une bonne tentative, le tout pour mettre en perspective leur relation. Tous les ingrédients étaient là pour que ce soit parfait. Quelle foirade. Holalalala, cette réaction et cette gêne, se faire engueuler devant Carn par une Helera qu'il n'avait jamais vu comme ça. S'il avait pu se faire tout petit il l'aurait fait, baissant le regard et la tête au milieu de ses épaules de peur de prendre un mauvais coup de la part de la Grise. Une excuse ? Encore pire, cette fois il était fait, menacé d'une fourchette et de sous-entendus dont il n'était plus très certain, tout honteux qu'il fut.

Le ton qu'elle employait avait de quoi inquiéter, et le regard qu'ils s'échangèrent, l'instant d'après, était plein d'éclairs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Qu'est-ce qu'elle cherchait à faire ? Il sentait bien là qu'elle l'appelait aussi à répondre, à braver l'interdit et lui tenir tête devant son père à elle, mais était-ce vraiment une bonne idée ? Ha oui, son petit jeu s'éclaircissait au fil de ses pensées devenues un vrai appel au défi envers la jeune femme. Elle aurait peut-être mérité un coup de fourchette en retour, et un duel en bonne et due forme sur sa fameuse capacité à lui sauter dessus aussi facilement. Un coup bien placé, et hop, un décolleté d'arrangé. Elle aurait vite déchanté, la mignonne, avec un Prince bien plus en forme qu'auparavant. Il aurait du lui montrer les dents. Mais trop tard, trop tard et vraiment pas le bon moment, s'il en jugeait du regard de Carn. Oui voilà, il était là pour lui, et pas pour un autre. Autant ne pas se laisser déborder par cette jeune effrontée qui ne lui veut que du mal. Une question, alors, malgré toute la diversion et la nuisance qu'elle laissait chez lui, comme s'il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'elle. Quelle sorcière à utiliser sa magie pour qu'elle ne quitte jamais ses pensées, quelle sorcière belle et désirable qui était une bénédiction à goûter dans chacune de ses idées. Mais cela le faisait choisir les mauvais mots, et se méprendre dans certains propos qui auraient du être plus sympathiques. Rhaaa. Pourquoi les femmes ont donc tant de pouvoir ?!

A sa première question, et surtout sa première réponse, il se trouva incapable de trouver quoi répondre. Il ne le connaissait pas encore, pour ne pas dire pas du tout, il était donc impossible de juger de ce qu'il paraissait bon qu'il soit. Ou même s'il mentait. Mais il lui faisait confiance, alors il se contenta d'un hochement de tête et d'un sourire. Pas un chaman mais pourtant qui agit comme tel. Curieux. Peut-être que leurs futures balades dans la neige et leurs séances de coupage de bois en commun finiraient de les rapprocher, leur offrant comme ça une nouvelle occasion de discuter de tout ça. Eux sous la neige, emmitouflés de peaux de bête, abattant une énorme vibro-hache sur une buche. La classe. Nouvelle question, alors ? Cette fois la réponse fit naître une curiosité sans bornes, que le seul fait de porter sa man à son sabre aura suffi à éveiller. S'arrêtant même de manger pour le regarder avec de grands yeux, son regard défilait entre le visage du Jedi et son arme, les sourcils haussés en attendant ce qu'il en dirait. Cet homme en était un de leçons, et cette fois peut-être encore ce serait l'occasion d'une nouvelle. Comme l'enfant qu'il était, formé sur Têta par un précepteur trop bavard pour son propre bien, ses yeux s'étaient illuminés de mille étoiles en le voyant faire. Un vague souvenir de mots sur des Jedi, sous le portrait d'Odan-Urr, sans le savoir. Carn le renvoyait à ces moments de rêveries les plus folles. Pour ce côté mystique, lui au moins en offrait pour son argent, contrairement à une Helera peu affable sur ces questions. Qu'allait-il dire ? La Grise percevait certainement l'excitation folle qui était en train d'envahir chaque partie de son corps, sans parler de l'admiration pour son père. Ce n'était plus Althar qu'elle avait à côté d'elle, mais un enfant de 10 ans. Un sabre, oui oui oui. Honneur, noblesse, oui ! Chevalerie ! Prince ! OUI ! Bien contre mal ! Mais oui, oui de oui de oui ! L'ascenseur émotionnel montait en flèche très dangereusement. Est-ce qu'il devait lui dire que lui aussi avait une épée, pour les duels d'honneurs qu'il menait ? Et qu'on l'avait éduqué pour faire de ce principe un point cardinal de sa manière de pensée ? Il chercha les mots, n'arrivant plus à cacher le sentiment de satisfaction qui éclairait son sourire.

Mais ce n'était pas aussi simple. La vie ne l'est jamais autant, comme une Reine qui veut satisfaire un besoin physique ne peut se le permettre en présence de son père, un Prince n'apprendra jamais les choses d'un temps révolu par un homme qui a tourné la page. Le rêve doit rester un rêve, il n'est qu'une aspiration, un but derrière lequel on court, pour changer son existence, sans jamais vraiment l'atteindre. C'est lui qui nous permet de juger des bons et mauvais choix de notre existence. Ses rêves à lui étaient faits d'amour, de liberté, et de chevalerie. Et le meilleur des choix dans cette direction fut certainement la femme qui était à ses côtés, et pour qui il était prêt aujourd'hui à devenir un adulte. Mais à l'inverse, combien de mauvaises voies avait-il fallu prendre pour en arriver là ? Combien de fois s'était-il perdu loin de l'honneur ou du bien commun ? Trop certainement, écartant Helera de sa route des mois durant jusqu'à toucher le fond. Pourtant tout cela n'entachait pas son rêve. En rien un voile ne s'était porté sur ses aspirations ni ses battements de coeur intenses en écoutant son beau-père évoquer son ancienne vie dont il ne connaissait rien. Pourquoi avait-il cru qu'il pouvait le former ? C'était idiot, il n'était même pas de la famille. Rhaa. Certainement paraissait-il faible, ou trop propre sur lui, un Prince d'apparat. Un bon à rien dont la présence dérange plus qu'elle ne rend service. Il avait formé Loran, et même d'autres gens intimes. Voilà. C'était sûr. C'était la preuve. Tu es naïf mon bon Althar, si naïf et innocent !

    [Bas.] « Je .. je comprends, je ne voulais pas me montrer trop en ... »

Les yeux baissés, marmonnant les excuses de l'enfant à son précepteur, comme à une époque lointaine, il ne vit même pas le regard que lui portait le Gris. Et surtout, il ne vit pas qu'il n'en avait pas fini. Althar redressa la tête avec fougue, ouvrant en grand ses yeux et même sa bouche. Des apprentissages Jedi ? Comme les vrais ? Les anciens ? Les vrais de vrais ? Avec lui ? Quoi ? C'est une blague ? Dites le si c'est une blague ! Il aurait pu en trépigner sur la table, presque. Ses mains repoussèrent l'assiette pendant qu'il essayait de reprendre un peu d'air pour réaliser la proposition. De vraies montagnes russes émotionnelles, aussi folles que dangereuses. Etait-ce une manière de parler ou bien réel ? Il fallait qu'il reprenne ses esprits, qu'il redevienne sérieux un instant. Helera en rajouta une couche, détournant l'attention du Prince vers elle. Etait-ce un défi ou une volonté de le faire craindre le pire suite à la proposition ? Ce qu'elle disait paraissait tellement improbable, rajoutant une forme d'absurde comique à tout cela qu'il ne sut plus si c'était réellement une proposition ou juste un petit jeu entre eux pour se moquer du frileux têtan qui visitait Nelvan. Et voilà qu'elle insinuait ouvertement les choses maintenant, devant un Prince qui ne savait plus où se mettre. Mais son regard plein d'appétit de sa part lui tira quand même un sourire en coin, comme si la perspective de pouvoir se réconforter au fond d'un lit avec elle suffisait à effacer tout le reste. Hm. Quand même ! Un peu de tenu, non mais ... Ses yeux finirent par se reporter sur son assiette. Il n'osa pas répondre tout de suite, encore échaudé par l'espèce de feu d'artifice qui venait d'avoir lieu dans son crâne, entre proposition folle et idées indécentes. Une main retrouva un peu de nourriture, tandis que l'autre accueillit avec grand réconfort cette autre main. Et puis zut, elle méritait bien un baiser, quand même. Ses doigts prirent leurs places entre les siens, et ce fut là finalement le meilleur moyen de se calmer. Comme toujours.

    « Hmm ... Tu .. tu as dit .. que même sans faire cuire ce sera bon ? Mais ... »

Son regardait se perdait sur la table au fil des mots. Les regarder revenait à se risquer pour juger de la réalité de la proposition ou non, et c'est bien cela qui lui faisait peur. L'envie d'y croire était très forte. Et finalement, il retrouva le visage de l'humain après une dernière hésitation, balayant la dernière gène offerte par les allusions d'Helera d'un serrage de main plus concret.

    « C'est .. une vraie proposition ? »

Regard à Helera, puis à Carn.

    « Vraiment ? »

Nouvel échange de regards.

    « C'est que c'est si ... inatten ... surprenant ? »

Cette fois il les dévisagea presque. Comment fallait-il considérer une telle proposition ? Comme l'acceptation sincère, par son père, de sa présence ? Et sa volonté de passer du temps ensemble ? Comme une manière pour Helera de s'assurer qu'Althar s'insérait bien dans ce monde nelvan qui n'était pas le sien ? A moins qu'elle ne cherche à se débarrasser de lui, et que ce ne soit qu'un moyen de moyen de ne pas l'avoir dans les pattes à longueur de journée. Qui plus est, des leçons données par le vieil homme, quitte à casser un bras ou deux ne feraient pas de mal à un Prince qui s'est invité sur cette planète sans invitation. Quelque part, il n'était pas certain de mériter tant d'honneurs, ni même de les vivre avec autant de joie. Il en faisait certainement beaucoup trop, mais n'était-ce pas la magie de la phase de découverte ? Helera et son monde, son père, ces moments de famille et cette vie à la dure sur ce monde inhabitable. Tout ça représentait tellement d'inconnus, alors qu'il n'était là que depuis une demie-journée, qu'il fallait se raccrocher à n'importe quoi, au moindre espoir capable de le rassurer. En direction d'Helera, il tâta le terrain avec un peu de plus de sympathie, dans cet esprit joueur encore timide devant son père sans trop savoir où il en était.

    « Tu veux vraiment que je me fasse aussi mal que ça rien que pour toi ? C'est pour m'avoir à ta merci c'est ça ... ? Pffff ... les Reines et leurs lubies ... »

Un petit rire vint conclure la phrase, montrant bien combien il n'était pas vraiment serein. Mais quitte à se faire pardonner de ces défis qu'il n'osait pas formuler ouvertement à la jeune femme, comme celui de savoir si elle en avait marre du trop plein d'énergie d'un homme qui ne demandait qu'à la dépenser avec elle, ou même si elle appréciait juste le fait qu'il se fasse mal pour qu'elle ait le dessus sur lui. Tant de choses non-formulées qui resteraient au milieu de ses pensées, désormais redirigées vers Carn.

    « Est-ce que vous me permettez une question peut-être étrange ? Je ne crache pas sur l'honneur que cela représente pour moi, que vous ne pouvez pas imaginer, mais ... je ne suis ni votre fils, ni l'un de vos proches, Monsieur, je suis simplement ... »

Le temps de parler sa main avait fini par se redresser, pour montrer une dernière fois leurs dix doigts entrelacés les uns avec les autres. Un symbole, toujours et éternellement.

    « ... celui qui entend se dédier à votre fille, qui n'est qu'un prétendant, pour l'instant, et que vous ne connaissez quasiment pas. Pourquoi .. pourquoi me proposer cela, dans ce cas ? Enfin, je crois que je m'en fais une montagne .. hahaha .. pardonnez-moi, je ne peux pas m'en empêcher ... mais quoi qu'il arrive je passerai toutes les épreuves qu'il faut pour être digne de vivre ici, et devenir un chasseur, un jour, et .. autre chose. » Regard qui se veut discret vers Helera, mais qui ne l'est pas forcément. Oui. Mariage ou capacité à être son égal, c'est ce que cache son esprit dans ses mots. « Quoi qu'il arrive, je ne suis pas en mesure de refuser, et je n'en ai pas la volonté, si votre proposition est réelle. Merci Monsieur. »

Cette fois, après la gêne et la timidité c'est un simple sourire, un de ceux qui marquent son vrai sentiment et la gratitude sincère à l'égard de cet homme qui finit par s'afficher sur son visage. Et comme s'il avait besoin d'en faire un peu plus, de se rassurer une ultime fois, Helera eut droit à un baiser sur l'épaule, sur cet habit qui la couvrait, pour se donner la preuve qu'il était certain de ce qu'il faisait, même devant lui. Par contre, avec toutes ces émotions, il n'en avait pas fini son assiette qui était devenue presque froide. C'est avec quelques bouchées énergiques qu'il vida celle-ci dans son intégralité, faisant honneur à ce qu'il venait de manger avec gourmandise - Oui c'est pas très élégant de se resservir soi-même, mais quand on a faim et que c'est bon on peut le faire non ? Tsss. - et qui lui remplissait désormais bien l'estomac. C'est qu'il avait presque oublié qu'il fallait être capable de se bouger ensuite. Mais c'était son problème, c'est pas un repas qui l'empêcherait de faire ça. C'est ça de faire des banquets et leurs dérives en Tapani. Tout ça amenait donc à une fin de repas, et un rassemblement de tous les couverts. Sa Grise prit les devants bien qu'il en ait eut l'intention, au moins cela, laissant Althar face à celui qu'il redoutait. Et sans vraiment qu'il ne s'y attende, une question bien forte fut posée histoire de le mettre moyennement en confiance. Raconter des choses, en prix pour ses cours. C'était totalement déséquilibré, mais on ne peut que dire difficilement non à un homme si bien armé. Et Helera qui appuie, forcément.

    « Cela ne vaudra jamais votre sagesse, je le crains ... L'Empire du Centre, c'est une bien belle manière de l'appeler, même si ce n'est plus tellement le cas ... Non non, bref, mon père n'a plus trop le temps de siéger depuis qu'il est devenu Grand Vizir, avec le nouvel Empereur. Longue histoire que je ne suis pas censé connaître, je crois, et que j'éviterais donc de raconter, je m'en excuse. Mais autrement, oui, ma mère, la Reine, s'occupe du Royaume tandis que j'essaie de l'aider comme je peux. Mais avec mes bêtises de l'an passé ce ne fut pas tellement une réussite ... Mon père ne veut pas l'avouer, mais il garde un oeil sur tout ça quand même. Donc calme et pas calme ... Mais cela ne vous aidera pas tellement à avoir des informations utiles, je crois bien ... »

La suite fut un vague descriptif de ce qu'il se passe dans l'Empire, des réformes, des mouvements, de la paix, de choses et d'autres pas trop approfondies pour ne pas l'ennuyer non plus. Ce n'était pas si palpitant, le Noyau Profond, et encore moins l'Empire. Mais il avait demandé, alors il serait servi.

    « Ne me dites pas que tout ceci est très honnête ... Laissez moi vous rendre service autrement, quitte à ce que ce soit hors de cette planète, ou tout ce que vous voudrez d'autre ... Je m'en voudrai de n'être pas assez ... reconnaissant avec vous, et c'est un euphémisme ... Me parler, m'accepter, ne pas en vouloir à votre fille, et même ... me proposer cela, c'est si ... généreux ! Votre ouverture d'esprit vous honore, Monsieur ... »

Il inclina la tête avec le sourire. Ses propos étaient bel et bien sincères. Tout ceci se déroulait bien mieux qu'il ne l'espérait, vraiment mieux. Mais, à sa manière, comme le Prince trop rationnel qui se devait de ne pas accepter sa fortune aussi prestement, une dernière question devint nécessaire. Tout cela ne peut décemment pas lui arriver aussi facilement. C'est impossible. Il réajuste un instant sa chemise, pour se motiver, et replongea son regard dans les diamants bleus du paternel. Au moins il ne pouvait pas douter qu'elle était bien sa fille, avec des yeux si semblables. Enfin bref.

    « Mais dites-moi ... Excusez moi de revenir une nouvelle fois là-dessus ... Si je comprends bien ce que vous voulez m'enseigner, n'est-ce pas là une affaire qui est normalement réservée aux ... initiés ? Vous êtes quelqu'un qui a de la sagesse à revendre, à offrir, face à cette vie qui a du être votre ... mais pourquoi le faire avec moi ? Les Jedi se forment entre eux, ils s'apprennent entre eux parce qu'ils ont ... cette toile entre eux, comme vous avez dit ... N'est-ce pas dangereux d'en parler avec n'importe qui ? Surtout aux non préparés ? Hm. Je parle peut-être trop, excusez moi encore une fois, vous êtes tellement ... Hm bref. »
Bon, ce n'était pas comme ça qu'il l'avait envisagé dans sa tête, et encore une fois, à trop faire face à cette figure d'autorité il s'était perdu lui-même dans sa question, quitte même à chercher à la justifier et s'enrouler encore plus dans sa propre corde. Et voilà où on en arrive, une nouvelle fois. Ce ne serait pas évident de se retrouver seul avec lui, c'était une certitude. Mais non, ce serait pas forcément comme ça, il y aurait Helera non ? Non, comme maintenant, avec sa chaise vide et son absence ressentie. Que fait-elle ? Est-ce que c'est la présence de son père qui l'empêche de rester avec eux ? Et puis pourquoi c'est elle qui fait ça hein ? Althar est là aussi pour ces tâches-là. Il va falloir qu'elle prenne l'habitude de déléguer, et de se laisser aller. Oui. Et puis voilà, si elle n'est pas là, comment peut-il faire pour se concentrer avec toutes les pensées qu'il a pour elle ? Non non non, ça ne va pas. Lentement le Prince recula sa chaise de la table.

    « Je vais voir ce qu'elle fait, et surtout chercher quelque chose pour .. marquer le coup, si cela vous va ? Et puis c'est son anniversaire à elle, à la Grande Reine ... je reviens vite, excusez moi. »
Désormais debout, ramassant les derniers éléments en trop sur cette table, il laissa un sourire en pourboire au vieil homme avant de le quitter. La cuisine n'était pas loin, mais sa démarcation était suffisamment marquée pour donner l'impression d'être ailleurs. L'avait-elle entendu ? Peut-être pas, pas plus que lui ne l'avait entendu. Il déposa son fardeau où il put, non loin d'elle, pour en gagner les dernières mètres rapidement. Elle avait quasiment finie de faire la vaisselle, à ce qu'il semblait. Comme un enfant qu'on venait de gronder, l'air triste était exagéré à souhait, le pas un peu lourd, et la manière de parler marquer par de fausses larmes que même la Force ne pouvait pas voir.

    « Holalalala ... Helera ... La voix était faussement grave, surtout qu'elle pouvait très bien percevoir la bêtise qu'il avait en tête. Ton père me déteste ... il vient de me le dire ... il a pas apprécié que je l'appelle ... Beau-papa ... »

Il éclata de rire avant de glisser sa tête de nouveau entre son épaule et sa tête, cette fois ne se gênant pas le moins du monde pour se coller derrière elle. La position était naturelle entre eux, un peu trop même, comme une mauvaise habitude dont il n'arrivait pas à se défaire. Ses bras entourèrent le ventre plein de la jeune femme avec douceur alors que le Prince exaltait du bonheur de la retrouver, elle et toute sa vie soudaine.

    « Vous vous parlez pas trop n'est-ce pas ? Je pensais que vous étiez comme ça, c'est dommage, je l'aime bien à ton père ... mais je comprends ... je ferai comme tu le souhaites mon amour ... »

Si sérieux, et pourtant si taquin dans son comportement. Il était prêt à tout pour elle, quitte à se dédoubler pour paraître avec l'un, et vivre avec l'autre. Comme si cela ne suffisait pas, de la retenir de la sorte, il fallait en plus qu'il s'immisce un peu plus vers elle en posant ses lèvres sur sa nuque. N'était-il donc jamais repu ? Oh que non, quelques baisers sur cette zone érogène annonçaient la couleur. Et ne valait-il mieux même pas évoquer ses pensées plus explicites les unes que les autres. Mais quelque chose au milieu de celles-ci différait du simple désir humain, une subtilité s'était glissé au milieu de tout ça.

    « Et tu n'as pas besoin de faire tout cela, je m'en occuperai dès que le repas sera fini ... Je suis là maintenant, profites-en pour souffler et goûter à la vie à deux, et à l'exploitation de ton ... que suis-je ? Ton amant ? Ton petit copain ? Ton Althar, peut-être ? Hm, on va se contenter de ça, laisses ces tâches à ton Althar, et ne t'embêtes plus avec tout ça, laisses faire ton petit Prince .. »
Tout en parlant, quelques baisers s'étaient glissés une nouvelle fois près de son cou, au milieu de cheveux rebelles qu'il essayait en vain d'apprivoiser sans les mains. Mais mieux encore, avec toute la douceur qui était sienne, ses mains descendirent le long des bras de la Grise pour glisser ses propres mains dans les siennes. Alors que lors de la dégustation c'était l'inverse, comme une seconde autorité qui voulait s'imposer, cette fois il désirait s'y substituer. S'ajoute à cela le fait qu'il ait insisté sur les deux derniers mots de sa phrase, et cela donne un cocktail surprenant, et surtout dangereux. Le menton posé sur son épaule, sa joue contre la sienne, ils pouvaient observer tous les deux ce qu'elle avait devant elle. De la vaisselle finie, peut-être restait-il un verre ou quelque chose d'autre. Ce n'était pas intéressant, non, ce qui l'était bien plus, au delà des mains pleines de mousse, était une fourchette nettoyée il y a peu et en train de sécher à côté de l'évier.

    « Oh mais ... tu as nettoyé des fourchettes ... »

La main princière s'en saisit pour la montrer bien devant eux. Comprenait-elle où il voulait en venir ?

    « Attends, ça me rappelle quelque chose .. Tu m'as dit quoi ? Même avec une fourchette je peux te battre ? »

Son corps se colla plus clairement contre le sien. Même s'il ne l'empêchait en rien de bouger ou même de se défendre, c'était l'intention qui comptait à cet instant. Fier de lui, il ruminait sa vengeance depuis l'instant où elle avait osé le défier avec une telle force.

    « Es-tu si sûre de toi, chère Reine ? »

A partir de cet instant, quoi qu'elle fasse, il se déroberait à ses gestes à elle. Pas même un baiser, une caresse ou une quelconque attention ne pourrait être acceptée chez lui qui était habité par cette envie de lui montrer qu'il ne se laisserait pas faire. Elle voulait jouer ? Alors il jouerait ... maintenant ou après ? Remettre du bois dans les braises ? Ou bien carrément goûter à ce met qui l'attendait depuis trop longtemps ? Il ne le savait pas plus qu'elle, et c'est certainement ce qui les rendait fous à tous les deux.

    « Et dire que tu me parles de me réchauffer, si je venais à avoir froid ... mais te souviens-tu de comment on fait, déjà, sans ta magie ? »

Peut-être qu'un petit peu de danse entre leurs bassins pouvait le lui rappeler, tout comme sa bouche qui effleure sa joue, sans jamais s'y arrêter.

    « A moins que tu aies oublié ce qu'un Petit Prince peut faire à une Grande Reine ? Il ne lui en faut pas beaucoup non plus pour la faire trembler et activer ses petits doigts de pieds fous ... »

Ses lèvres s'arrêtèrent une nouvelle fois sur son cou. Mais plutôt que de choisir un point proche de l'oreille, il était allé plus bas, plus vers ce buste qu'il ne pourrait pas atteindre mais que quelques baisers pouvaient faire trembler, malgré la distance avec l'épicentre. Fallait-il lui rappeler combien ils s'étaient exercés pour apprendre à connaître le corps de l'autre ? Trop de fois pour des gens normaux.

    « Pour battre une Grande Reine ... Une déesse de chair et de beauté, il suffirait ... d'un doigt ... »

Et hop, une fourchette qui dégringole dans l'évier sale, sans honte. Un défi, un vrai, à l'autorité de la jeune femme. Tu souhaitais faire ton truc dans ton coin ? Oh non, tout ça c'est fini. Je suis là, et je suis bien déterminé à te le rappeler. Elle aimait jouer, et ça tombe bien, lui aussi. Ok, pas devant son père, mais quand même. C'est mieux que rien non ? Lentement, d'un doigt trempé d'un peu de mousse ou d'eau selon ce qui est utilisé par la jeune femme dans ce monde si rustique, il vint lui toucher le bout du nez, comme s'il souhaitait marquer celui-ci de son doigt vengeur. Puis, continuant son chemin, il glissa tout autant que son décolleté le permit, poussant le bouchon sans honte. Des yeux gourmands ne se génèrent d'ailleurs pas pour regarder ce qui s'offrait à lui. Après tout, il avait là un premier explorateur qui dégageait le terrain. Et lorsque finalement le tissu apporta la dernière résistance, il fit un bond pour venir perdre cet index bien plus bas ... Non pas là où elle l'aurait attendu, mais plutôt sous son habit, au creux de ce nombril qu'il triturait sans gêne.

    « Ou alors ... »

Jusqu'à maintenant elle pouvait sentir son souffle chaud sur son épaule, et sur sa nuque. Mais tandis qu'il se taisait lui et son ton malicieux une nouvelle sensation plus ... humide se fit sentir sur cette zone sensible. Tout doucement c'est avec sa langue qu'il traça un chemin passant de son cou à sa joue, pour trouver une oreille toute mignonne cachée derrière des cheveux. C'était sale comme manière de faire, mais il fallait qu'elle comprenne combien il était sérieux dans sa tentative de la déstabiliser. Le lieu devint la nouvelle cave de ce monstre baveux qui s'amusait à en marquer tout le territoire par sa présence, quitte à offrir plus de rire et de dégout que de véritable excitation. Deux grands enfants qui s'affrontaient, voilà ce qu'ils étaient, de toute façon. Il ne lui infligea pas cette torture bien longtemps, préférant user de cette proximité pour y sussurrer quelque mots.

    « La langue d'un petit Prince suffit parfois à faire vaciller de si Grandes Reines .. La Grande Mère elle-même redoute ce sort ... Alors que eux ... »

Il baissa de nouveau la tête, pour qu'elle comprenne bien de qui il parlait. Oh oui, ces deux là, ces deux monts de chair qui était source de bien des envies, ces deux monts dont l'image semblait gravée dans l'esprit d'Althar et qui étaient l'origine, à cet instant, de pensées propres à lui souhaiter de se réaliser. Oh oui, il fallait une dose très forte d'envie pour jouer de la sorte avec celle qui partagerait sa vie, mais c'était bien à cause de l'amour qu'il était fou d'elle.

    « ... eux ils savent ce qui les attend ... et ils en frémissent d'envie ... regardes les ... »

Vue la position, sa bouche était à quelques centimètres de son épaule. Il suffisait donc de tendre les lèvres pour y apposer quelques baisers de plus, de lui apporter un peu plus encore cette soif d'attentions particulières, de la faire frémir un peu plus en sachant ce qu'il adviendrait quand il n'y aurait plus personne pour les gêner. Mais cette fois, sa bouche resta à la jonction de sa nuque et de son épaule alors qu'il entendait finir son petit manège. Elle le savait, le jeu était vicié dès le départ de toute manière.

    « Mais pour l'instant, je tiens simplement ma promesse, où que tu sois, je te libèrerai ma si splendide Reine ... D'un doigt, pour l'heure ... N'oublies jamais qui tu défies, petite Reine ... »

Il bougeait, une main disparue, que faisait-il ? Deux choses très simples. Une marque, sur cette proie qui était sienne et qui avait osé s'en prendre à lui, par ses dents sur cette peau blanche. Des crocs à peine appuyés, plus pour y laisser une trace temporaire que lui faire mal, loin de l'optique charnelle et plaisante qu'il espérait lui offrir. Et en même temps, sa main libre, celle qui n'est pas sur son ventre, qui se glisse au creux des reins, dans son dos, jusqu'à y remonter pour atteindre la gêne de tissu qui s'y trouve. Un doigt, a-t-il dit, pour la libérer. Un doigt qui dégrafe le vilain morceau de tissu qui les retenait prisonniers. Il était si prévenant envers eux, si gentil et plein d'attentions que cela en était presque touchants ... ou bien pas du tout. Si gentil, vraiment ? Ceci fait, il se redressa, l'air satisfait, et lâcha tout ce qu'il tenait ou faisait. Il se reculerait même si elle venait à en demander plus. Pire que cela, il lui prit la main et se tourna vers la salle à manger, pour lui rappeler qu'il y avait un invité. Et oui, tout se paye. Supportes donc ce soutien-gorge qui se défait sans pouvoir l'enlever, car tout ceci m'est réservé. Il riait au fond de lui, oh oui, il riait comme l'adolescent vigoureux qu'il était. C'était vilain sans l'être, un jeu sans danger mais diablement excitant.

    « Ton père nous attend, je lui ai promis un verre. Tu as de l'alcool quelque part ? »

Pas le choix, gente Reine. Nous sommes attendus. Ne le vois-tu pas à mon sourire en coin ? Oserais-tu afficher ma morsure sur ta peau aux yeux de ton père, exposant tous les vices qui nous habitent ? Ou même seras-tu capable de t'asseoir sur moi, pour ce dernier acte ? Oh belle Reine, que je t'aime.
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By Helera Kor'rial
#31864
D’un côté, il y avait le fait qu’il n’est pas compris le second degré dont elle faisait preuve. De l’autre, son excitation et plus que cela, fascination pour la Force. La liaison de leur main ne fut que la réponse logique à sa détresse et il s’y réfugiea comme un lapin s’enterrait dans son terrier. Cela la fit sourire, mais ne chercha pas pour autant à lui sauver la mise pour cette fois. Disons … pour le jeu ? C’était une assez bonne excuse. Et puis, elle ne devait pas se montrer femme trop docile après tout. Les étoiles de mers, les hommes ne les aimaient pas, du moins c’est ce qu’elle supposait. Les pensées du prince à la proposition de son père furent un ouragan d’émotions et de questionnement. Une tempête sans haut ni bas qu’elle eut du mal à déchiffrer. Tout s’enchainait beaucoup trop vite et sans aucune cohérence. Il ne maîtrisait plus rien, ni ne se rendait compte qu’elle était encore dans son esprit. Helera en fronça les sourcils et dû relacher un peu de la pression pour se protéger de ces pensées superflux. Carn quant à lui ne répondit pas aux remarques du prince et se contenta de fendre son visage d’un sourire tout en croisant les bras et s’adossa plus au fond de son siège. Lui aussi jouait-il ? Difficile à dire. Helera aurait préféré que la révélation se passe autrement mais tout s’était enchaîné très vite et à peine le prince était il arrivé qu’il avait fallut contacter son père. Et puis elle n’avait prévenu personne, et puis … Trop compliqué, trop de chose à planifier qui par la surprise fait tout s’effondrer. Maintenant, c’est les pots cassés qu’il faudrait réparer. De sa main encore dans la sienne, elle libérer son index qui s’engouffra au creux des deux leurs et caressa la paume d’Althar. Des petits mouvements alétoires sur la peau intérieure aux endroits qu’elle pouvait atteindre. Des lubies ?

« Oh tu sais, j’en ai des tas de lubies. Tu ne vas pas ressortir en un seul morceau d’ici toi. »

Sarcasme évidemment. Elle posa un baiser sur sa joue pour bien le lui faire comprendre.

« Un acte désintéressé né de la simple volonté de partager les enseignements de la Force, c’est cela mon garçon. Ce genre d’enseignement qui, si tu veux mon avis, doit être dispensé à tout un chacun, car ils sont la marque de la noblesse d’âme et de corps. Se dédier à la Force, c’est se dédier à la vie elle-même. »

Encore un court que la spiritualité, qu’Althar ne pouvait pas réellement comprendre, ni peut-être ne le voulait ? Peu importe. Tout cela, c’était à lui de le découvrir en temps utile. Il apprendrait seule ce que tout cela signifiait quand il y sera confronté. De grés ou de force, désormais, son destin n’appartenait qu’à la volonté unique de la Force, diront les plus fanatiques. Le repas finalement se termina, et Helera s’ecclypsa. On en venait alors la question d’un homme passionné par les mondes extérieurs, qui pour autant de surfait pas sur l’holonet.

« Grand Vizir… Il est le second de l’empire j’imagine. »

Carn se frottait la barbe de trois jours tout en réfléchissant, ou faisant mine de le faire.

« C’est intéressant. Une paix durable, enfin. Depuis la guerre noire, la guerre des clones, la Galaxie est en sang. Je ne peux que réjouir de rejoindre la Force tout en sachant que ma fille et sa famille vivent avec un semblant de sécurité. Si tout cela se concrétise, alors nous avons des jours radieux devant nous. »

Le père, pour la suite, éluda la proposition d’un revers de main. Un marché était comme un contrat. Une fois accepté, il était interdit de revenir dessus. Ce dont le Prince avait peur n’était que des craintes citadines d’un homme trop bien élevé. Un homme qui changerait vite au contact du peuple qui l’avait accueilli et accepté d’en faire l’un des leurs.

« C’est exact. Les initiés des Jedi s’appellent des Padawan. Des enfants pour la plupart que la Force mettait sur notre chemin. Des enfants que nous formions pour qu’ils deviennet à leur tour des Jedi. Mais à époque difficile, mesures difficiles. Tu n’es pas un enfant, mais tu pourras tout aussi bien apprendre la Force. Et puis je ne suis plus vraiment un Jedi, donc j’imagine que je ne ferai pas souffrir le code. »

Il étira un sourire, bien conscient qu’il ne répondait pas totalement à sa question. Ou du moins si, mais ne l’amenait pas à l’évidence vers laquelle ses questions mourraient d’envie de l’y diriger. C’était la première leçon qu’il était en train d’éprouver. La patience. Finalement, il se résigna pour le moment et partit chercher conquête ailleurs. Conquête de son nouveau prénom avait finit la vaisselle. Deux temps trois mouvements et tout avait été rangés. Une manière également de laisser les hommes entre eux. C’était finalement pour cela que le repas avait lieux. Helera restait à l’écoute de son amant et savait rester à sa place quand cela était nécessaire. Il lui dit une bétise tandis avant de poser sa tête sur son épaule.

« N’importe quoi toi. »

En réponse à cela, elle lui jeta quelques gouttes au visage et posa sa main mouillée sur les siennes. Ce n’était que de l’eau, alors aucune crainte à avoir. Helera laissa tomber sa tête un peu plus en arrière afin d’avoir assez de giration pour gratifier son visage d’un autre baiser.

« Comment cela ? On se parle normalement, je crois. Il faut bien te dire que je ne le connais que depuis quelques mois. Je n’ai pas eu mon enfance à son contact ni même n’ai vécu de … vraie relation. Il en souffre autant que moi, je pense… »

Il posa ses lèvres sur sa nuque, ce qui lui lança une vague de frisson. Ses poiles se hérissèrent tandis qu’elle baissa légèrement la tête cette fois. Elle aimait bien quand il faisait cela. C’était une sensation qui la détendait. Ainsi, elle s’était arretée presque de bouger et se laissait faire, entre ses bras. Mains liées et corps en contact. Puis la question. Qu’était-il ? Pourquoi la lui posait-il ? N’avait-il pas confiance ou ce n’était que de la peur ?

« Tu es … mon cœur, mon amour, mon amant, mon … heu … preux chevalier ? »

Elle gloussa légèrement tandis qu’il ponctuait chacun de ses mots par un baiser dans son cou. Visiblement, il n’avait pas apprécié le mot Petit Prince. C’était bon à savoir quand il faudrait le taquiner. Cela serait alors son mot pour le faire partir au quart de tour, heyhey. Ses mains plus puissantes et plus grande qu’elles enserrèrent ses tous petits doigts et les entourèrent totalement. Sa joue posée contre la sienne, elle ne disait rien, elle était bien. Tandis que lui regardait la vaisselle, Helera avait fermé les yeux et aurait même pu s’assoupir tout contre lui, se sachant soutenu et totalement en confiance. Limite, elle aurait même pu tanguer de gauche à droite dans une valse amoureuse ou ni l’un ni l’autre n’auraient parlé. Simplement auraient-ils apprécié le contact et la présence de leur moitié respective. C’était peut-être trop à l’eau de rose que tout cela. Helera rouvrit un œil quand il l’interpella. Des fourchettes ? Oh …

« Même sans fourchette, hein. Je vois que ton amour propre a été entaché mon beau prince ? Allons nous devoir nous battre pour prouver qui est le plus fort ? »

Il lui fit une remarque sur ses pieds qui la fit sourire, voir même glousser.

« Un doigt ? Non peut-être deux, tout de même. »

La remarque se voulait être particulièrement provocatrice, alors elle leva la tête par-dessus son épaule pour tenter de croiser le regard de celui qui se tenait derrière elle, plein de sous entendus. Mais pour montrer son autorité, il jeta la fourchette dans le bac sale rempli de mousse qu’elle venait de laver. Elle força le trait en ouvrant la bouche et montrant un air choqué. Le prince ne s’arrêta pas là et se saisit de la mousse pour lui en mettre sur le nez, pour lequel elle se débattit le visage, ce qui finit inévitablement par une grosse trace sur le bord du visage. Ce doigt continua alors dans son cou jusque vers sa chemise, tandis qu’elle sentait le regard princier qui s’intéressait à ce qui se trouvait derrière sa protection. L’inviolable trésor de glace. Elle se colla un peu plus à lui en se laissant légèrement tomber en arrière.

« J’espère que tu apprécies la vue. »

Sa main droite vint rejoindre celle de son prince au niveau de son nombrile pour l’y enserrer doigts entre doigts, tandis que l’autre remonta le long de son cou, suivant la trace jusqu’au creux de son visage, afin de s’y poser sur sa joue. Une texture dont elle ne s’attendait pas vint se superposer avec le souffle d’Althar, ce qui la fit relever l’épaule par réflexe et se tourner. Rêvait-elle ou il était en train de lui lécher le cou ? Tout cela devrait encore être ajouté à la liste des sévices à lui rendre au centuple. Pour autant, cela fit monter son désir, encore, dans un manège de montagne russe qui ne cessait d’aller et venir. Il fit ensuite une remarque sur la grande mère, ce qui pour le coup la fit rire aux éclats.

« Je doute que la grande mère ne soit quelqu’un de physique, mon cœur. Mais il est vrai que tu devrais te concentrer sur ta reine. Il y a des affaires que la Grande Mère ne s’occupe pas. »

Nouvelle remarque sur sa poitrine. Il en avait envie, hein ? Elle baissa la tête encore par pur réflexe sachant qu’il n’y avait rien de plus surprenant. Peut-être un peu plus tourné vers l’avant, mais cela, il ne pouvait pas le voir, elle le sentait juste. Helera continuait de regarder sa poitrine, se demandant ce qu’il y trouvait de si splendide. Quoi que … Au pire, ce n’était pas son affaire, du moment qu’il y prenait du plaisir et qu’il aimait à récompenser ses seins par des baisers et coups de langue appliqués, qui était-elle pour juger ?

« Je n’en doute pas, mon grand prince ! »

Dans cette position de soumission volontairement assumée rapport à lui, elle lui laissa l’ascendant. Non pas qu’elle ne voulait pas se battre, mais elle aimait bien également savoir qu’il était là, supérieur à sa condition, toujours prêt à veiller sur elle, à la protéger, à prendre les décisions, à guider le navire qu’était leur relation. Un royaume a gérer, c’était déjà assez compliqué. Qu’est ce qu’il faisait ? Elle le sentait bouger derrière lui et vint même jusqu’à mordre son épaule, pour l’y laisser une marque. Ah vraiment ? Elle tourna la tête vers lui et fit mine de grogner. Ce n’était pas la douleur qui allait la faire trembler et surtout pas celle là. Mais toute louve se doit de défendre ses intérêts. Au moins de le montrer. Sa main se balada dans son dos dans une caresse appliquée dans une position, fallait-il l’avouer, fort bizzare, quand soudain, clic. Son soutien gorge fut dégraffé. Par réflexe, elle posa une main sur sa poitrine.

« Hey. Tu ne crois pas qu’on devrait … Attend il tombe. »

Il surenchérit.

« J’ai une bouteille que les Nelvaaniens m’ont offert. Mais… Je vais pas … »

Il lui prit la main qui tenait sa poitrine et sans honte la traîna derrire elle. Mais que faisait-il le bougre ? Rapidement, elle se frotta le côté des joues avec son épaule pour y enlever la mousse et d’un rapide mouvement de dent redressa sa chemise par-dessus sa marque de morsure. Tout en tenant fermement son seul bras dont elle avait le contrôle contre son corps afin que le soutien gorge ne s’enfuit définitivement. Le visage rouge, elle pénétra malgré elle dans la salle à manger, guidé par un Althar totalement heureux. Elle perçut même une de ses pensées. Ce n’était pas vraiment à cela quand elle espérait être guidée, mais c’était toujours mieux que rien, ceci dit. Ou plutôt, c’était un début. Ce dernier avait légèrement décallé sa chaise et fermait les yeux, les croisés. A leur retour, il reprit vit.

« Qu’est ce que cela ? L’anniversaire d’Helera. Je ne bois pas, mais j’imagine que je peux faire une exception. »

Althar prit place alors sur son siège et Helera s’assit sur lui. Mais comme elle n’avait plus de languette dans le dos, elle se colla contre lui au maximum pour que ce soit lui, sa languette. Limiter la casse. Cependant, elle se tourna vers lui.

« Les verres… »

Il l’avait fait exprès, c’était sûr. D’abord rose tomate, elle en devint rouge cerise. Elle ne pouvait pas bouger et si Althar le faisait, tout allait tomber et cela allait se voir. Oh la honte. Pas de panique. Toujours une solution. D’une main, elle la pointa vers la cuisine tandis qu’un placard claque. Trois verres, des shooters, arrivèrent en rang et se positionnèrent devant eux. Son père lui lança un regard incrédule, presque autoritaire.

« Oui je sais, la Force ne doit pas faciliter la vie, nous ne sommes pas des sith, toussa toussa. Cas de force majeur, dirons-nous. »

Son père ne comprit pas et haussa même un sourcil, mais Helera se tourna du côté vers son prince et lui étira un grand sourire appuyé et non sincère lourd de conséquence. Elle n’était pas enervée, ni triste, circonspecte ou quoi que ce soit. Tout cela était simple pour lui rappeler que c’était de sa faute. Un verre à chacun fut servi de l’eau de vie nelvaanienne, distillé à partir des plantes de la forêt. Ces mêmes plantes que Booros utilisait pour faire sa soupe. De manière plus travaillé évidemment. Un santé, un tchine et hop. Ils burent d’une traite. Carn après ça n’allait pas plus en boire. Un, cela était suffisant pour un homme qui ne buvait pas. Cependant, il ne laissa pas le silence s’installer.

« Par rapport à ce que l’on parlait tout à l’heure, Althar. La Force, tu la sens avec un sixième sens. Tu le sais, c’est tout. Un jour, plus jeune, j’étais tout jeune et je n’avais pas conscience de ce que j’avais. Pourtant, j’étais déjà « anormal » car la Force s’exprimait à travers mes actions et en fonction de mes sentiments. A l’inverse d’aujourd’hui, c’était une autre époque, et l’on n’avait pas à craindre de se faire réprimer par sa différence. Kuat ne dérogeait pas. Tu vas bien Helera ? »

La jeune femme en question était toujours aussi rouge. En fait, au moment d’avoir claqué son verre avec celui des autres, elle s’était un peu trop approchée, voir éloigné de sa sangle humaine, si bien que le tissu était en train de lentement descendre le long de son dos. Lentement, en une caresse qui n’avait rien de désirable, mais bien gênante, dans tous les sens du terme. Sa jambe s’agitait sur celle d’Althar tandis que l’anxiété la gagnait. Que faire … Vite vite.

« Oui oui. Je dois … heu … aller aux toilettes ! »

D’un bond elle se leva et aussitôt eut-elle tourné le dos qu’elle plaqua une main contre sa poitrine pour éviter que tout ne retombe. Elle marmonna dans sa barbe et s’éloigna pour aller s’enfermer dans la salle de bain. Finalement, elle jura intérieurement en se retrouvant devant le miroir. Ici, elle ne pouvait pas entendre ce qu’ils se disaient. C’est bien pour cela qu’elle se permit la remarque.

« Sacré Althar. Il ne perd rien pour attendre. »

Helera enleva sa chemise et réajusta son soutien gorge puis posa ses mains sur ses hanches tout en regardant son reflet dans le miroir d’en face.

« Oh et puis zut. »

Elle défit l’accroche dans son dos et retira le soutien gorge. Pendant quelques secondes, elle s’ausculta, tournant la tête à droite et gauche, histoire de s’inspecter. C’était sans doute le seul moment où elle aurait l’occasion avant qu’elle ne se retrouva collée à Althar, à dessein. De face, de profil. Elle n’aimait pas son corps de toute manière, alors Althar était sans doute là pour l’aime à sa place. Elle souffla de dépit après son auscultation.

« T’as grossi ma fille, il va falloir se mettre au régime… »

Enfin, elle remit sa chemise et garda son soutien gorge en boule au creux de sa main et rejoint les deux hommes. Bien sûr, elle avait remis ses cheveux en place et ses vêtements afin de pas paraitre la « mieux » possible. Cheveux désormais détachés par le prince, légèrement ondulés. Elle avait agité la tête à droite et gauche pour les garder au naturel. Ainsi, elle était revenue toute contente, avec le bruit de la chasse d’eau pour couvrir sa fuite et ainsi reprit place sur Althar. Sans interrompre leur conversation, elle glissa sa main dans la sienne et lui transféra le soutien gorge, l’y laissa, et posa ses deux mains sur la table, bien en évidence de son père. Mantenant, tu te débrouilles avec cela ! Bonne chance.

« J’ai été trouvé par un maître Jedi. Maitre Kha Los, un Quatar d’une sagesse incomensurable je dois dire. Il m’a enseigné tout ce que je devais savoir sur la force, et évidemment le maniement du sabre laser. A l’époque, il n’y avait que quelques rixes dans la galaxie et les Jedi intervenaient surtout en tant que parlementaires. C’est quand la guerre des clones a éclaté que les choses ont vraiment commencé à changer. Je devais avoir dans la vingtaine je crois. Mon maître est mort dans les premiers temps du conflit, ce qui à l’époque à un peu radicaliser ma façon de penser. Je pensais que les Jedi n’avaient pas à se mêler de ce genre de confit, et pour autant j’étais tiraillé par la perte brutale de mon maître. Une forme de vengeance, on peut le dire, naissait en moi. Je te passe les détails. Il y a eu ensuite la prise de contrôle par Sidious etc. La guerre civile. »

Carn continuait de se frotter la barbe tout en discourant, le regard perdu dans ses souvenirs. Il n’avait pas le visage de quelqu’un de triste, ni même avec des regrets. Juste celle d’un compteur.

« J’ai bon espoir que tout s’arrange. Mais comme l’on dit, tout vient à point, à qui sait attendre. Bon. Ce n’est pas tout cela, mais je ne vais pas vous embêter plus longtemps tous les deux. Merci bien pour ce repas, c’était fameux. Nous allons être amené à nous revoir, j’imagine. »
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By Althar Fanrel Keto
#31939
Le baiser sur sa joue réchauffa sa joue comme une brûlure, encore trop peu habitué à l'idée que ce serait désormais leur quotidien que de montrer cette affection à la Galaxie entière. Même devant son père elle devenait à l'aise à l'idée de faire cela ... Tout était gagné, donc ? Si taquine, elle aurait mérité bien plus qu'un sourire pour réponse, mais ce n'était pas encore le moment.

Avant cela, un dernier éclaircissement, à la fois presque vital et artificiel. Avait-il espéré entendre autre chose ? Se faire entendre dire qu'il était différent des autres, qu'il venait de rejoindre ce clan à part parce qu'il était comme eux ? Il y avait bien eu un même rituel d'introduction pour les espèces de sociétés mondaines qui peuplaient le Noyau. Un rendez-vous mystérieux autour d'une table, un appât, et finalement une récompense, une révélation sur tout ce qui vous caractérise et vous rend spécial au point de mériter d'entrer le Club des Gentlemans amateurs de Bourbon d'Alderaan du Quartier Sud de Cinnagar. Tout ça pour ça. Mais pourtant, avec simplement quelques mots, une aura de mystère, et un sourire, cela suffisait à se sentir un autre homme. Lui, ce sage aux yeux d'océan, ne cachait-il rien derrière cette porte ? Non. Ni le Prince ni Helera ne sont plus des enfants. La magie n'est bonne que pour ceux qui ont besoin de se réfugier quelque part pour être heureux. Vivre à ses côtés serait largement suffisant pour combler tous les manques que sa vie pouvait avoir. Pas d'enchantement ni de pouvoirs spéciaux. Il ne l'espérait pas, pas vraiment, ni n'en éprouva de regrets. C'était une des possibilités, une parmi tant d'autres, et c'est bien pour ça qu'il n'en éprouva presque rien. Un hochement de tête convaincu balaya donc le sujet, aussi simplement qu'il était venu. S'éduquer parce que ce devrait être normal, la logique se tenait et se suffisait d'elle-même. Se confronter à tous ces sensitifs n'allait pas être une mince affaire, et sans guide il aurait été bon pour trébucher dans ses gros sabots d'impérial notoire. Se dédier à la vie elle-même. Ses pensées ne purent s'empêcher d'aller vers cette pile sur jambes qui s'occupait dans la cuisine. Douce perspective, si elle en est.

La suite fut un nouveau monologue princier - c'est vrai qu'il en fait un peu trop souvent ! - et une courte réponse. Second de l'Empire, une simple réponse silencieuse par un hochement de tête. L'homme réfléchissait, comme toujours. Un vieux sage. Oui, c'était sûr. Et finalement, l'espoir de paix. Ce n'est pas ce que retint Althar de ce qu'il avait dit. Tout ça, d'accord, la paix, ce doux espoir délaissé par un Prince malmené, ok. Non, il venait de dire « Helera et sa famille. » Helera et sa famille. Helera et sa famille. Elle, lui, leur couple, leur vie, leur union, leur avenir. Helera et sa famille. Il venait juste de reconnaître le fait qu'Helera était en train de fonder une famille, et qu'elle était libre de cela, qu'il acceptait pleinement cet état de fait. Qu'il acceptait cette famille, à savoir Althar. Lui, le père d'Helera ! Lui ! Une consécration, une reconnaissance, un propos presque incroyable et inattendu au milieu de tout ça. Une famille ... Mais lui aussi en faisait partie, lui aussi connaitrait la paix de la Galaxie après avoir tant vécu ! Oui oui oui, Helera, une famille. Il hésita à le gratifier de mains serrées, ou de quelque chose, pour lui faire comprendre ses remerciements, mais il évita, tout de même, pour ne pas montrer plus de joie qu'il ne le faudrait. Sa famille ... Quand il raconterait ça à Helera ! Halalalala. Peut-être bien qu'il méritait la paix, ce vieux bonhomme alors. Et peut-être même plus ? Non, pas de marché plus enrichissant pour lui. Tant pis, il devra donc se coltiner un Althar un peu collant qui voudra l'aider dans des taches plus ou moins ardues ! Il l'aura bien cherché !

Etait-il tant que cela un homme citadin ? Peut-être, ou peut-être pas. Il le verrait bien, quand il l'aurait dans les pattes. Il serait un Padawan ? Vraiment ? Le Temple, oui, le Temple, cela lui rappelait quelque chose. Les petits enfants, là, présents dans le dortoir, celui-là où il s'était évanoui, lors de sa rencontre avec Arial. Etait-ce des Padawans ? Ce serait logique. Peut-être serait-il bon de lui raconter cela, à l'avenir. Là ce n'était pas le moment, pas tellement, autant ne pas l'assommer avec ça. Un étudiant de la Force, voilà une formulation excitante ! Combien de temps cela fait depuis la dernière fois qu'il a mis les pieds dans une salle de cours ? Moins de 10 ans, 7 peut-être ? Difficile à dire, mais l'exercice s'annonçait au moins reposant. Restait à voir si le cours exclusif avec le professeur allait être aussi bien qu'il osait le vendre ... Mais souffrir le code, quoi ? Ce final lui tira une incompréhension qu'il n'ose pas demander. Quel code ? Souffrir ? Hm. Si c'est encore cette histoire de faire des trucs dans le froid ... Il n'y a pas intérêt. Brrrr. Bon, sur ce mystère et ses questionnements multiples, à moitié éteints par le raisonnement judicieux d'un père prévoyant, Althar finit par aller retrouver celle qui occupait ses pensées.

Il y aurait eut tant à faire et tant à dire, comme à chaque fois qu'ils se retrouvaient. Elle la première avait lancé les hostilités en lui jetant de l'eau, et lui l'avait lancé sur sa relation avec son père. Forcément ils seraient amenés à en parler, et forcément il venait de faire l'erreur de le prendre trop à légère. Cette distance, et cette gêne, ces choses à changer et corriger. S'il n'avait pas encore envisagé quel rôle il aurait sur Nelvaan, celui-la en tout cas était en train de passer en haut de la liste de priorités. Douce Reine, si précieusement parfaite, entre ses bras. Elle aussi se serait laissée aller, ainsi retrouvée, hors du temps et de l'espace, sa joue contre la sienne. Maintenant qu'il s'en rendait compte, ils n'avaient pas soufflé depuis qu'ils s'étaient retrouvés, presque à vouloir griller trop d'étapes pour faire en sorte que tout soit parfait. Non, non, cela ne le serait que lorsqu'ils seraient enfin seuls, sans réfléchir ni agir, simplement l'un contre l'autre. A respirer à l'unisson, et retrouver le goût si apaisant de cette vie tout juste envisagée il y a quelques mois. Ils auraient le temps, maintenant. Tout le temps qu'ils voudraient, vraiment, pour s'apprécier ou se détester. Pour vivre ce roman irréel et fantasmé que semblait être leur vie commune dans leurs esprits. Cela aurait été si simple ... mais il faut y ajouter parfois un peu de piquant, n'est-ce pas ? Chacun à son tour, rajouter un peu de couleurs pour faire de cette oeuvre d'art la plus belle qui soit. C'est pour cela qu'il lui était impossible d'interrompre sa lancée, et de jouer avec elle de cette terrible manière. Preux chevalier disait-elle, sans savoir les sévices qu'il lui réservait. Un défi lancé à son visage avec pour témoin tout un évier innocent. Elle mordait à l'hameçon, un doigt, deux doigts, il n'osa pas dire trois même s'il le pensa très fort. Elle goûterait de nouveau à tous ces plaisirs d'ici peu, si elle l'y autorisait. Mais pas maintenant, pas à cet instant. Il n'arrivait pas encore à s'y faire, à ses allusions qu'elle lui lançait sans qu'il n'y soit préparé. Cette guerrière aux guêtres si simples qui n'était pas du tout innocente. Comment arrivait-il encore à l'imaginer comme ça ? C'était incompréhensible pour lui, mais tellement fascinant à redécouvrir à chaque fois, comme un bonbon dont le goût si délicieux caché en son centre se dévoilait à chaque fois à sa grande surprise, sans qu'il ne se lasse d'en manger. Une exquise gourmandise dont l'enveloppe était aussi parfaite que son contenu. Une métaphore douteuse, peut-être, mais si concrète lorsque le Prince la regardait. Ses yeux pétillaient pour chaque centimètre de peau il voyait d'elle. Ce n'était guère nouveau, guère une découverte, mais il ne pouvait s'en empêcher. Peut-être la magie des premiers mois, ou peut-être pas, lui était certain que cela durerait. Jamais il ne s'habituerait à pouvoir cotoyer une telle femme. Et c'est bien pour ça qu'il devait agir comme ça. Jouer, la piquer au vif, la déranger pour qu'elle ne le perde pas de vue. Alors ce serait peut-être par le plaisir, ou par l'offense à une divinité dont elle était l'incarnation, à ses yeux, par cette danse épicée qu'ils menaient sans honte. Bien sûr qu'il aimait ce qu'il voyait, bien sûr qu'il ne demandait qu'à en faire plus, mais c'était aussi sûr que le plaisir qu'il tirait de rigoler avec elle de tout ça. Cette Reine serait de toute manière la seule à recevoir l'offrande de son Prince, elle n'avait rien à craindre.

C'est en tout cas ce qui aurait du se passer. Grand Prince, reconnaissait elle, alors qu'il lui sussurrait l'avant-goût de ce qu'il se passerait bientôt. Trop tard, ma Reine, trop tard pour s'incliner, il est temps d'être exemplaire ! Si votre père a été témoin de votre première attaque, alors qu'il soit témoin de la mienne ! Une vilainie de plus pour une Helera qui n'avait pas vu venir la suite. En un clignement d'yeux ils étaient déjà partis, elle et son rouge aux lèvres. C'était risqué, et même presque trop, mais pris dans le moment il ne fallait pas réfléchir. Jouer ses cartes avant qu'elle ne se venge de manière bien pire, c'était certain. Et voilà, ils étaient de nouveau installés face à lui, l'un sur l'autre. C'était ... osé, oui. Où est-ce qu'il fallait mettre ses mains ? Et sa tête ? C'était un plaisir sucré-salé qu'elle était en train de lui offrir, le tentant par une proximité assumée mais en étant face à son père. Qu'est-ce qu'il était supposé faire, hein ? Puisqu'il semblait servir de dossier à la jeune femme, c'est avec un peu d'hésitation qu'il l'entoura de ses bras au niveau de la taille, comme une ceinture de sécurité. C'était à peu près la seule chose véritablement possible à faire, et cela évitait peut-être les ambiguités. Ou peut-être pas du tout, en fait, puisqu'une de ses mains se retrouvait sur sa cuisse, et l'autre vers une hanche qu'elle retenait à sa manière avec douceur. Le pire resta quand même son regard. Oh oui, ils se regardèrent quand elle tourna la tête. Un sourire, une manière de le fixer, tout là-dedans lui fit presque regretter d'avoir fait ça. Ses joues ne quittaient plus leurs teintes cramoisies. Jamais il ne l'avait vu comme ça, pas même les premières fois ensemble. Non, cette fois il avait touché quelque chose qu'il n'aurait peut-être pas dû. Mais elle aurait protesté plus vivement si cela avait été grave, non ? Hm. Sourire, oui. Lui aussi lui adressa un sourire, même s'il ne savait pas s'il était censé se réjouir ou pas. Un peu d'électricité dans l'air, donc. Il se permit quand même un baiser sur l'épaule pour première offrande d'excuse.

Finalement, le fameux alcool nelvan fut servi. Carn accepta un verre, pour l'occasion. C'était la dernière chose qui manquait à ce petit repas : une célébration. L'odeur qui se dégageait de tout cela était assez forte, très boisée, un peu trop, même. Mais il n'allait reculer après en avoir eut l'idée. Le petit verre en main, ses yeux allèrent de Carn à Helera.

    « A la plus parfaite et plus intelligente, et belle, et grandiose des Kor'rial ! Sans vous offenser, monsieur, bien sûr ... Et ce n'est pas de la flatterie, juste la vérité .. Bon anniversaire mon amour ! Preut ! Preull ? Santé ! »

Difficile ce langage uniquement à la mémoire d'une soirée éméchée, mais il avait tenté. Il descendit cul sec la boisson et se retint de tousser, profitant d'avoir Helera devant lui pour cacher sa difficulté derrière son dos. Il fait chaud ici non ? Ca a le mérite de purifier l'estomac ... Pffouah. Quelle mauvaise idée. La couleur de ses joues s'accorda l'espace d'un instant à celles d'Helera au moins. Mais il fallait faire bonne figure, se forcer à faire semblant que la gorge ne grattait pas, que ce n'était rien. Surtout que le vieux monsieur était plutôt en forme, avec le verre. Ca avait du le revigorer. Qui sait ce que les shamans boivent quand ils sont entre eux ? Si en plus ils rentrent la nuit, dans la pénombre, il n'y a plus d'explications à chercher. Il suffisait de goûter à cet élixir des montagnes pour comprendre. Bref. Althar ajouta un dernier baiser chaste sur la joue d'Helera, après ce toast, pour remercier l'heureuse personne qui était à l'origine de tout cela. Un baiser simple, un bisou des plus timides, mais aussi des plus réels. Peu habitué à le faire devant son père, mais cela viendrait. Un signe d'affection, de la sincérité, et une dose d'amour savamment dosée. Les choses pouvaient enfin reprendre leur cours. Et Althar non plus ne comptait pas spécialement en boire de nouveau, ce n'était vraiment pas le but de tout cela. Surtout après y avoir goûté.

La Force, oui. Le fait de se faire appeler par son prénom, forcément, tend à ramener à la réalité. Donc. Oui. Un sixième sens. Pour lui la chose était évidente, tellement qu'elle ne souffrait pas d'explications plus profondes que cela. Peut-être qu'Helera aurait pu y apporter sa vision, son sentiment, mais visiblement elle avait l'esprit ailleurs. Une gêne, la bêtise princière. Et cette jambe qui remue avec fureur. Difficile de se concentrer, mais il s'essaya à une caresse difficile de cette cuisse dans l'espoir de l'apaiser. En vain. Se reconcentrer, et arrêter de lui jeter des regards en coin. S'exprimer à travers les actes et les sentiments. Qu'est-ce que cela pouvait vouloir ? Ce sont tant de choses difficilement imaginables que même lui, tout rêveur qu'il fut, préféra ne plus chercher à comprendre. Se confronter à un vrai sensitif amenait forcément à un tel constant, en réalité. Comment imaginer l'imaginable ? La part de magie qui en faisait le charme en était également la source de la frustration éternelle. Le monde de l'informulé et de l'informulable n'a pas vocation à être expliqué. Il n'est bien qu'une expérience que chacun vivra à sa manière, et dont le secret restera à tout jamais gardé dans l'esprit du sensitif. Vivre la magie pour la comprendre, tel était le maître mot de ce monde. Haaa Carn, main tendue et pourtant fossé si grand. S'il n'y avait que l'Empire dans tout cela, les choses seraient peut-être plus simples pour tout le monde. Mais ce n'est pas le cas, et ne le sera jamais. L'interrogation destinée à Helera, cependant, le tira de ses réflexions pour reporter son regard sur celle qu'il avait condamné à cette souffrance.

Etait-il allé trop loin ? Elle démarra comme une furie, quittant sa galante compagnie sous un prétexte discutable, le pas rapide. Althar ne put retenir un sourire en coin, perdant ses yeux vers la table sans oser trop affronter un Carn qui ne comprenait pas. Qu'avait-il fait, holalala .... Il ne se connaissait pas aussi joueur, tout ça était à cause d'elle ! Il réajusta sa chemise avant de reporter son attention sur celui-ci. La Force, oui. Un sujet essentiel et le pire moment pour l'aborder. Damn it. Qu'était-elle en train de faire ? Il ne pouvait s'empêcher d'y penser, à tel point qu'il eut l'impression qu'elle l'appela, l'espace d'un instant. Son regard alla une seconde dans la direction de la porte avant de revenir sur Carn. N'importe quoi. Il fallait qu'il calme ses ardeurs et ses pensées, l'air trop naturel de cette planète devait un peu trop l'atteindre. Purger ses pensées, essayer de se rassurer. Quelques pensées négatives se mêlaient à tout ça, sur ses craintes quant au physique de la Grise. Quelque chose à propos d'aimer, ou de changer. Pourquoi pensait-il à cela ? Il n'en avait aucune idée tant elle lui avait paru plus resplendissante que jamais. Bizarre. Donc, essayer de penser à autre chose.

    « Les temps ont changé, oui ... »

Pas forcément très concentré, ce n'était pas évident d'en formuler une réponse plus évidente. Le père enchaina sur son propre passé, comme il le lui avait demandé. Mais une nouvelle fois perturbé par une Helera qui s'installe de nouveau sur lui. Cela avait été compliqué de résister, mais il n'avait pas flanché en allant poser son regard sur la jeune femme qui revenait plus détendue que jamais. Ses mains retrouvèrent leur place, tranquillement, pour s'assurer qu'elle ne partirait pas une nouvelle fois. Il la gratifia d'un petit baiser sur l'épaule, sans quitter du regard celui qui était en train de parler. Une main vint chercher la sienne, qui n'opposa évidemment aucune résistance. Mais plutôt que retrouver la chaleur humaine de cette peau si douce, une autre sensation plus rugueuse vint à la rencontre de son épiderme. Il décala la tête et jeta un très court regard à l'objet que la Reine avait totalement délaissée, tout autant que lui à qui elle n'adressa même pas un sourire. Son .. Soutien-gorge ? Quoi ? Il manqua de mal avaler sa salive, soudainement pris d'un léger rire qu'il fallut s'efforcer de cacher. Oh la bougresse, oh la bougresse. Elle osait tout, celle-ci, vraiment tout. Et maintenant c'était à lui de rattraper ça ? Alors qu'elle avait commencé ? Il aurait du la mordre plus fort. S'il l'avait pu, il l'aurait de nouveau fait, à cet instant, pour lui montrer. Mais bien sûr que non, cette heure était réservée aux Jedi, et à un passé trop lointain pour qu'Helera et lui ne l'aient connu. Un de ces passés glorieux que l'Empire évitait de trop montrer, et que la parole contenait encore chez les ainés, comme une gêne suprême. Il n'y a bien que dans la Nouvelle République qu'on se réfère à cette époque, hélas, comme l'unique source d'inspiration sabordée par une époque impériale rejetée. La réputation des Jedi, leur mythe, tout était là. Si lointain et transparent, réminiscence éphémère d'un Jedi que la vie avait maltraité. Althar chercha quelque chose à répondre, mais rien ne venait. Pas plus qu'il ne savait quoi faire de cet objet de luxure entre ses doigts, voué à lui laisser imaginer des choses qu'il lui était interdit de regarder. Peut-être le glisser sous sa jambe, ou dans une poche ? Hmpf, c'est quand même très grand. Sous son haut à elle ? Ou bien le laisser tomber sous la table ? Ca pourrait être une solution, personne ne le verrait. Mais tandis que ses pensées essayaient de s'en sortir dans cette double situation, même Helera préféra écouter plutôt que parler. Tout va s'arranger, oui. Il était optimiste. Peut-être qu'il disait vrai, mais lui n'avait visiblement jamais eu à se confronter à son beau-père avec les sous-vêtements de sa fille dans sa main. Sauf qu'il annonçait déjà son départ, face à ses deux élèves silencieux et un Althar qui prenait des couleurs à vue d'oeil.

Mince ! Vite ! Quoi ? Sa compagne se leva la première, saluant son père à sa manière, tandis qu'Althar cherchait tant bien que mal quoi faire de son fardeau. La cuisine ? Le jeter ? Le poser sur la table ? La poche, non, ça rentre toujours pas. Damn, Helera ! Trop tard il n'avait pas fait attention, le parent passait à côté pour le saluer. Vite, le changer de main et ... maladresse, panique, rapidité. L'objet, par terre, et ramassé aussi vite qu'il le peut, avec un Prince aussi rouge que l'était Helera tout à l'heure. Une main gauche, occupée donc, mise derrière lui et une main droite tendue pour serrer sa main.

    « C'était un honneur de vous rencontrer, j'espère que nous nous reverrons vite ... Un vrai plaisir, merci pour votre gentillesse Beau-père, c'est inespéré ... »
Il venait de dire ça ? Oh non ... Ca n'en finissait plus, pris totalement au dépourvu par tout ça. Il fallait faire mine de les laisser tranquilles tous les deux, laisser la place à Helera, oui voilà. Vas-y ma fille, t'es la meilleure, c'est pour ça que je t'aime ! Pour forcer la chose, dans cette panique folle, il fit mine d'essuyer la tablée où ils venaient de manger. Oui, un soutien-gorge pour chiffon. De loin l'illusion est bonne non ? Bon, c'est pas grave, on veut pas savoir, pourvu qu'il ne dise rien. Althar s'efforça de faire son meilleur numéro, même si l'exercice était assez difficile avec tous les efforts mis en oeuvre pour ne pas abîmer l'objet. Couleur chair la chose pouvait faire illusion, non ? Ca avait tellement bien commencé, pourquoi avait-elle fait ça ! Rhalala, c'était de sa faute ! Oui, même si c'est lui qui l'a fait tomber, oui oui oui. Elle le paierait au centuple ! Surtout sans soutien-gorge. Un rire niais berça son esprit et finalement la porte se referma. Le Prince se redressa, près de la table et se tourna vers elle. Il allait se faire recevoir, c'était sûr, à tel point qu'il se protégea derrière ses bras, l'épaule en avant, en attendant la pluie de coups annoncés par sa guerrière allégée en vêtements. Qu'ils viennent ou non il attendrait, se laissant faire, jusqu'à pouvoir agir. Oh oui, une action, simple, directe, une main libre qui vient se poser un instant sur la poitrine de sa belle pour vérifier si c'est vrai, et goûter un peu de tout cela en une pression très légère. Comme l'adolescent prépubère qu'il était intérieurement, il ne put s'empêcher d'en éclater de rire et de finalement prendre Helera dans ses bras, tout simplement.

    « Je voulais juste vérifier, pardon ... »

Il souffla un grand coup, pour se calmer. Prisonnière de ses bras, il ne se gêna pas pour imposer ce qui était en vérité un câlin des plus tendres, aux épaules relachées et à la douceur retrouvée. Après avoir courus depuis qu'il était arrivé, il était peut-être temps de se poser pour respirer et apprécier l'instant. Son visage au creux du sien, au milieu de son parfum et de ses cheveux relachés, il se sentait chez lui, en quelque sorte. Une maison à forme humaine qui valait tout autre logement matériel. Avec elle il pouvait se calmer intérieurement, et arriver à faire redescendre un rythme cardiaque devenu un peu trop fort. Les idées plus tellement claires redevenaient plus agréables, plus douces, moins osées. S'il avait eut l'idée de déchirer sa tenue pour dévoiler ce qu'elle renfermait, comme ultime provocation, il est clair que son esprit était en passe de devenir bien trop déraisonnable. Non, il fallait avant tout se retrouver, vraiment. Elle et lui, comme autrefois, dans le silence du vaisseau, à profiter de l'autre sans parler.

    « On est officiellement en couple alors ... En couple et installés, mon Amour. Merci ... »

C'était idiot, mais il éprouvait quand même de la gratitude à la voir ainsi l'accepter aussi facilement dans sa vie. Il venait d'envahir toute son intimité, et elle n'avait pas tellement hésité à le faire venir chez lui, le présenter à son père, et même plus. C'était tellement, sans s'annoncer, qu'il se devait d'être reconnaissant de tous les sentiments qu'elle portait. Il descendit lentement ses mains vers les fesses d'Helera, et commença à fléchir, pour lui signifier son intention de la porter. Il n'y avait pas forcément besoin de parler, pas toujours. Juste de se laisser faire, dans les bras de l'autre, qui le faisait avec plus d'aise que par le passé. Lentement, précautionneusement, même, il mena sa si fragile cargaison jusque dans la chambre. Il rangera, au pire il le lui dirait si elle venait à le lui demander. Mais pour l'instant, un peu de silence, et de tendresse. Avec douceur il la posa sur le lit, la gratifiant d'un baiser sur le front. Mais au lieu de la rejoindre, de simplement se poser là et goûter à ses lèvres jusqu'à sombrer dans l'état d'extase qui aurait été sien à se lancer dans leurs ébats, il s'agenouilla au bord du lit avec un sourire chaleureux. Le soutien-gorge, prise de guerre restée dans sa main, s'installa sur son épaule. Sa voix était très calme, et très posée, volontairement basse dans le but de ne pas briser l'instant.

    « Ceci est confisqué, parce qu'une Reine ne doit pas souffrir quand elle est déjà parfaite, et parce qu'il n'est pas assez beau pour elle. »

Un peu plus amusé, mais toujours aussi calme, ses mains attrapèrent son pied droit qui pendait encore là. Et oui, la chose était amplement réfléchie et bien calculée. Avec douceur, comme on le lui avait appris il y a longtemps, ses pouces se mirent lentement à se déplacer sur ce pied royal, tandis qu'il la regardait elle, son astre de plein jour. Vivre avec elle, oui, finalement. Que la destinée est heureuse, parfois. Le massage était très doux, et très appliqué, il fallait au moins le reconnaître.

    « Après ce que je t'ai fait subir il faut bien que je me rattrape ma Lera ... »

Profitant de l'avoir entre les mains, il fit glisser lentement la chaussette de sa douce avec régularité, sans vraiment forcer ni tirer, pour en dévoiler la peau blanche. Un geste simple, sans interrompre ce massage ni son regard amoureux vers elle. Le petit manège prit une nouvelle tournure lorsque le dessus de ce petit pied de sa grande guerrière se dévoila à son regard. Et cette fois, comme un baise-main des plus élégants, c'est avec toute la tendresse qui était sienne que ses lèvres se posèrent dessus, avant de lui adresser un nouveau sourire.

    « Que veux-tu faire maintenant, Soleil de mes jours ? Pour celle qui m'a fait traverser la Galaxie je ne suis pas venu les mains vides. Ma besace est à l'image de mon coeur, trop pleine de l'amour que j'éprouve pour celle qui m'a offert une place à ses côtés. Tu me rends fou, prêt à jouer les poètes ... mous ? Mauvaise rime .. Fous .. les poètes fous, et à vouloir chanter sous ta fenêtre rien que pour voir ton si doux sourire ... »

Un nouveau baiser sur ce pied qu'il libéra enfin de sa couverture de fortune, avec toujours autant de douceur, avant de se pencher pour poser un baiser sur son genoux, sans cesser son massage.

    « Quel cadeau souhaites-tu ? Je peux aller chercher les autres en courant, si tu le désires, pour que nous profitions du reste de la journée pour que tu me racontes tout ce que tu as fait depuis que nous nous sommes quittés ... Tout en oubliant pas qu'il y a un cadeau plus vivant que d'autre ... Prêt à te masser tout le corps, selon tes désirs, ma douce compagne ... »

Sa main gauche, au poignet entouré de son noeud de cadeau lacha un instant ce pied pour défaire un bouton de sa chemise. Il allait reprendre ce qu'il faisait avant de se raviser et en ouvrir un de plus, quitte à écarter un peu les deux pans de tissu pour bien offrir à sa vue ce qu'il avait travaillé pour elle. Et finalement, sur cette tentation paisible, il posa un baiser sur le gros orteil de la Grise avant de reprendre plus que jamais calmement son massage. Oh oui, volupté et légèreté étaient les maîtres mots de cet instant princier, un vrai souffle après ces retrouvailles intensément énergiques. Il ne demandait rien de plus, après tout, simplement être en sa présence. C'est tout ce qui lui importait désormais, loin étaient passés la planète, son père, ou toute autre interférence. Il n'y avait qu'elle. Et son empreinte dans la Force, délice suprême que sa propre aura avait définitivement adoptée. Une véritable déesse elle était.
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By Helera Kor'rial
#31964
Ambiance


« Un honneur et un plaisir partagé Prince Althar. Ma porte vous est ouverte si vous avez le moindre souci. »

Carn posa de nouveau une main sur son épaule, décidément, tandis que l’autre serra celle tendue d’un prince. Il ne nota pas l’expression de beau père mais en étira un sourire. Chaque chose en son temps, pour un père qui toujours gardait un œil. Le prince fut ensuite relayé par la reine qui d’une unique étreinte salua son père.

« Prends soin de toi ma fille. Et pense à venir me voir ces prochains temps. Je pars dans quelques semaines pour Kuat, rendre visite à ta mère ».

« Je n’y manquerai pas Papa », répondit-elle.« Je ne compte pas partir en vadrouille tout de suite de toute manière. »

Elle lui envoya un sourire sans repenser à cette blessure qui, malgré tout, n’était pas capable de se refermer. Cette blessure de ce matricide ignoble qui avait brisé sa famille. Rien que d’y penser, cela lui donnait la nausée, encore. Sa mère aurait-elle apprécié Althar ? Oh oui surement, et elles en auraient sûrement discuté toutes les deux. Une mère aurait compris les problèmes d’une fille qui découvrait tout cela. Elle l’aurait sûrement guidée à contrôler ses émotions, sa manière de se comporter avec un homme, pour lui montrer son amour, pour le contenter. Caitlyn Kor’rial, assassinée par sa propre fille, perdue dans la Force, attendant que l’on vienne la rejoindre. Le sourire sur le visage d’Helera se târit bien vite et elle dû faire un effort colossal pour retenir la tristesse qui nimbait son esprit. Ce sentiment était bien trop négatif pour être partagé, alors elle l’enferma sans le montrer à Althar. La porte venait de claquer et elle se retrouva désormais seule devant le palier de la porte. Un grand vide immense l’envahit, laissé par une porte qui claque. Pourtant ce vide n’était qu’illusion, car le bruissement du tissu contre la table de bois la ramena à la réalité. Elle se retourna, voyant un Althar en train d’essuyer les miettes restantes avec … son soutien gorge ?

Ce vide n’existait pas, et il en était la preuve. Elle éclata de rire et la morosité s’enfuit aussitôt. Elle ne s’approcha pas tout de suite, l’observa sous toutes les coutures. Il était beau, il était unique, il était là. Plus qu’un homme, il était un pilier. Un géant du centre qui maintenait son esprit fragile à bout de bras. Qui faisait de ses tracas, de son passé noir, un lointain souvenir. Un pas vers lui, comblant la distance qui les séparait enfin et une main posée sur sa poitrine. Vérifier ? Ouais c’est ça. Elle étira un sourire puis ne pu s’empêcher de glousser, avant qu’il ne la prenne finalement dans ses bras. Deux puissants organes qui lui procuraient ce dont elle avait besoin à ce moment précis. Un calin. Juste un calin avec lui, le sentir, autant par le nez que par la chaleur. Sa tête se posa au creux laissé par son coup et son épaule. Son souffle ralentit, en même temps que son rythme cardiaque. Ils étaient enfin seuls, loin du tracas et de l’honneur, loin des peuples. Juste eux, dans un appartement en haut du château. La reine dans les bras de son chevalier sauveur. Ses deux mains se perdirent entre ses homoplates pour y caresser la musculature des dorsaux.

« En couple, oui. Officiellement de mon côté du moins. »

Il restait encore la partie la plus difficile, mais ce moment n’était pas celui de l’anxiété d’un futur prochain qui allait probalement la mettre mal à l’aise. Non, c’était un moment pour eux.

« Merci à toi Althar, de m’aimer », furent les derniers mots qu’elle lui souffla dans l’oreille, suivit d’un baiser sur sa joue.

Un amour qui lui avait fait défaut pendant si longtemps et qui aujourd’hui, l’ennivrait d’une passion si profonde qu’elle pouvait guérir tous ses problèmes. Les mains princièrent finalement déscendirent le long de son dos, jusqu’à ses fesses, puis s’en servir d’appuie pour la lever. Gymnaste de sa formation, elle fit un petit saut pour l’y aider, et accrocha ses jambes autour de ses hanches. Le voyage fut de courte durée, et lentement elle fut déposée sur le lit, les cheveux en bataille qui se répandirent tout autour de sa nuque. Cependant, il ne la rejoint pas, aussi étrange que cela puisse paraître. Oh ? Helera mit un bras derrière sa tête pour s’en servir d’appuie et de le voir plus clairement.

« Confisqué mon prince ? Sachez pour ma défense que j’ai été prise au dépourvue ce jour. Si votre présence avait été annoncée, soyez certain que j’aurai préféré une tenue plus adéquate. Sans cet ignoble serre poitrine, cela va de soi. »

Elle connaissait son goût pour le topless, et puis elle savait que les soutiens gorges ne lui servaient pas à grande chose, au grand damn de son conjoint probablement. C’était une question de proportion malheureusement, et si la Force lui avait donné tout un tas de choses, une poitrine appréciable n’en faisait pas parti. Au moins pourrait-elle se rattraper en contentant Althar en retirant ce vilain tissu. Il n’était pas nécessaire qu’elle fasse comme tout le monde après tout. Althar ensuite attrapa son pied pour y commencer des pressions délicates et appuyées dans des caresses. C’était une bonne idée. Alors il fallait continuer dans ce jeu.

« Si tu savais comme j’ai souffert … »

Du coup, alors que le premier fut débarassé de sa chaussette, elle tendit le deuxième, avec un sourire innocent. Après tout, il ne pouvait pas se contenter d’un seul sans rendre l’autre jaloux. Non, c’était une question d’équité après tout. Et puis ce genre de massage procurait réellement le plus grand bien. Il détendait. C’est alors qu’il se lança dans un poème improvisé sur le tas, avec une maîtrise quasi-parfaite. C’était la différence majeure avec lui. Si elle pouvait être considérée comme une guerrière, elle n’avait aucune connaissance dans la maîtrise des mots. Par son éducation, Althar maniait très bien la langue, dans tous les sens du terme. Cela la fit sourire. Elle l’admirait pour ce don dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Il était bien meilleur qu’elle, dans tous les domaines. Cela lui allait entièrement, comme cela, elle pouvait enfin se reposer sur quelqu’un. Pas de lui déleguer, non. Juste se reposer, au sens littéral, sur lui, sans éprouver la moindre sensation de décallage.

« Noooon. » Lui ordonna-t-elle presque. Un peu trop vivement à son goût. Dans un murmure, elle compléta.

« Reste avec moi… S’il te plait. »

Nouveau sourire coupable cette fois. C’était juste lui qu’elle voulait, pas les autres, personne d’autre. Althar se redressa avec son nœud autour du poignet et commença à défaire sa chemise, découvrant corps scuplté dans la roche des montagnes bleus, celle qui bordait la capitale Nelvaan, et s’etendaient de toutes leurs splendeurs en formant une cuvette jusqu’à l’autre bout de la plaine. Elle se mordit la lèvre et releva finalement le regard vers Althar qui déjà reprenait son massage sur ces pieds. C’était si apaisant. Mais la Force permettait bien plus, si jamais elle avait l’occasion de lui montrer. Chaque chose en son temps. Elle tendit une main vers lui et bougea les doigts, tandis que les derniers boutons de la chemise princière sautèrent.

« Il va falloir que tu lèves les bras ou je vais devoir déchirer cette belle chemise. »

Un avertissement comme un autre, pour celle qui pouvait déchirer le métal. Finalement, toujours en bougeant les doigts, la chemise s’envola et resta quelques secondes en l’air, avant de finalement retomber à terre. Helera, une main toujours derrière la tête, garda une esquisse sur le coin des lèvres. Impressionné ? Non, ce n’était qu’un tour de magie facile. Finalement, elle se redressa après un dernier mouvement de sa main sur ses pieds. Apaisée, calme, et surtout sans un mot, elle plaça sa main gauche sous le menton de son prince, l’attirant à elle tandis qu’elle retourna en position couchée. Elle l’embrassa ensuite dans ce genre de baiser qui n’était qu’une des nombreuses preuves d’amour qu’elle avait en sa possession. Ses mains ne se privèrent pas pour se balader sur son dos tandis qu’il se tenait sur elle.

Helera cependant avec une idée en tête, alors elle fit en sorte de rouler sur le lit avec lui pour se retrouver sur lui. Elle l’embrassa une ultime fois tout en donnant quelques coups de bassins fictifs afin de faire monter le désir qui déjà se remettait à lui faire bouillonner l’esprit. Elle prit ses mains dans les siennes et les coinça lentement sous son dos. Enfin, elle plaça ses genoux sur ces poignets, sans lui faire mal, pour l’y bloquer. Le prochain jeu ne devait souffrir d’aucune triche. Helera se redressa finalement bien droite et leva les bras comme pour s’étirer.

« Le désir est à l’image de la volonté. Il nous pousse à faire des choses que l’on ne serait pas capable de faire habituellement. La volonté mon cœur c’est ce qui nous donne la Force. »

Le parallèle entre les deux mots était bien évidemment voulu. Elle descendit finalement ses mains en les faisant glisser sur sa chemise, moulant ses formes.

« Jusqu’ou va la volonté de ton désir mon cœur ? A quel point suis-je désirable pour toi ? »

Elle ricanna à sa prochaine bétise, bien avant de le lui avoir dit. Elle ne lui mettait pas la pression, ce genre de moment dans tous les cas n’était pas propice.

« Il y a bien longtemps que tu n’as pas vu ce qui se cache sous cette chemise. Tu as envie de voir ce qui s’y trouve ? Alors enlève là, cette vilaine chemise. Mais, sans les mains. »

Helera comptait bien l’empêcher de bouger, dans tous les cas. Alors il n’y avait que la Force qui pouvait lui enlever ce bout de tissus blanc qui resseulait ce dont il aimait tant à maltraîter. C’était la récompense après l’effort qu’il avait à subir. Un court effort. Les padawans levaient des pierres. Lui, des bouts de tissus. La force de la volonté. La Force tournoyante et puissante. C'était à lui de jouer.
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By Althar Fanrel Keto
#32046
Les adieux se passèrent bien, malgré tout, et furent rapides. Althar, pris dans sa maladresse, ne comprit pas tout ce qu'impliquait le voyage paternel. Ce sujet si sensible, si sécant entre eux qu'elle en souffrirait éternellement. Cette plaie béante qui ne se refermait et dont il ne soupçonnait pas l'existence. Pourtant la Force permettait bien des choses, si on l'acceptait. Elle transcendait les consciences et les sentiments, unissant deux esprits qui s'étaient liés. D'une tristesse alarmante et moribonde elle appelait son alter-ego à la délicatesse, et à la compréhension. Il aurait pu faire mille bêtises, mille mots sur la situation, mais il préféra naturellement la soutenir. La réchauffer. Lui offrir l'amour qu'elle méritait, celui qui était mis à l'épreuve par cet acte passé. Cette magie qui les unissait avait abattu la barrière de la réflexion, et rendue naturelle l'action envers l'autre. L'évidence de son besoin, et de la tendresse nécessaire pour son bien. Deux bras réconfortants, pour en voir un sourire. La plus belle des récompenses, quoi quelle en pense.

C'est sur cette vague de calme qu'il la mena jusqu'à la chambre. Elle pouvait être bien reconnaissante qu'il l'aime, cela ne valait rien à côté de ce qu'elle faisait pour lui, et qu'il essayait en vain de lui rendre ne serait-ce qu'un dixième par tous ses efforts. Même celui qu'il s'apprêtait à mettre en oeuvre, ses mains sur ses pieds, s'inscrivait dans cette logique. Lui prouver combien elle est importante à ses yeux, et combien elle lui a offert jusqu'à présent. C'est là toute la folie offerte par la Force, pour lui. La folie de savoir, et d'être certain qu'elle éprouve quelque chose pour lui, sans qu'il ne sache comment. Ce qu'elle dégage lorsqu'ils se retrouvent, cette sensation lorsqu'il l'a prise dans ses bras, cette étincelle qui existe à chaque fois qu'il croise le regard ... Ces toutes petites choses qui lui paraissent maintenant évidentes, alors qu'elles ne l'ont jamais été jusqu'à maintenant, lui font comprendre qu'elle est la bonne. Celle avec qui il peut ne plus y avoir de retenue, qu'il peut aimer en sachant qu'elle est sincère. Quand on sait que ce n'est pas à sens unique, qu'on est aimés en retour, le cycle vertueux se lance et bientôt le plein potentiel pourra être envisagé. Cette femme aux muscles saillants et au regard de braise, cette Reine bien mieux placée que lui, cette humaine qui le regardait tout en plaisantant, goûtant au plaisir offert par les attentions princières. Ce serait elle, oui. Celle-la qui, presque ironiquement, trouvait chaussure à son pied par ce baise-pied déplacé.

Tout ceci n'aurait pas eu le même goût si cela n'avait pas été aussi spontané. Trop de prévision tue le plaisir, et surtout en retire tout le naturel. Ce soutien-gorge qu'elle n'aurait pas porté, par exemple, aurait manqué à leur jeu et surtout à son épanouissement à elle. Enfin, peut-être. Elle peut bien prétendre que c'est son Prince qui aime tant la regarder ainsi dénudée, il n'en reste pas moins qu'il n'a jamais demandé une telle chose depuis qu'il la connait. C'est elle qui apprécie ce regard, et qui aime cette liberté. Lui n'est qu'un spectateur gourmand pour qui ce goût pour la nudité ne déplait pas, bien au contraire. Ce corps qu'elle trouve si peu désirable mais que lui admire et dévore d'un oeil insatiable, ces formes si douces qu'il aimerait pouvoir les flatter en permanence. C'est un doux paradoxe que son désir permanent n'arrive pourtant pas à cacher. Tant pis, un jour peut-être comprendra-t-elle combien cette poitrine est particulièrement belle. Pour l'instant, elle pouvait juste profiter du moment, et laisser se faire masser.

    « Alors je vais devoir prendre soin de toi, mon Amour ... »

La permanence du jeu, et de cette ambiance si légère. Bien sûr qu'il lui aurait massé l'autre pied et plus encore si elle le lui demandait. Avec douceur et passion ses doigts prenaient soin de ce talon qu'il découvrait lentement. Oui, il aurait suffit d'un mot et il l'aurait massé pour le reste de la journée, ou même le reste de la vie. Sa vie aurait dû le destiner à se dédier à un peuple, à son propre peuple et tous ceux qu'il représentait, pour leur bien à tous. Mais non, par innocence, peut-être, il découvrait combien il était plus plaisant de se dédier à une personne. D'oublier ses propres envies, et son propre bien, pour simplement la voir, elle, se sentir mieux, et prendre plaisir à être de la sorte choyée. Il aimait ça, sans le comprendre. Se dire qu'elle pouvait enfin goûter à son tour à cette vie qui lui souriait. Se dire qu'elle avait enfin trouvé quelqu'un qui la traiterait comme elle aurait dû toujours l'être, après tout ce qu'elle a vécu. Quelqu'un prêt à embrasser ses pieds sans hésitation juste pour lui prouver la guerrière était en fait la plus splendide des femmes de cette Galaxie. Ce sentiment, cette ambiance, tout cela le rendait euphorique. Sans éclats de joie, sans explosions d'énergie, simplement bien, heureux, enjoué, passionné. Cela méritait un poème nul, et une offrande de cadeaux de plus. Sa réaction tira un rire chez le Prince. Elle aimait donc les massages à ce point-là, c'était une bonne chose à savoir. Mais il aurait du comprendre qu'il venait d'ouvrir la Boite de Pandore. Un massage, oui. La chemise à moitié ouverte, oui. Mais un masseur torse nu ? C'était évident qu'elle était du genre à aimer ça. Il ne vit pas tout de suite l'effet de ces doigts remuants, face à lui. C'est en sentant l'air sur ses abdominaux que la chose lui apparut, dans un air presque exagérément impressionné et amusé. Cette caresse à distance n'était qu'un subterfuge invisible pour le dénuder, chose bien peu courante dans sa vie. Cette magie est si ... le rappel, par cette Sorcière aux cheveux blancs le força à lever les bras, l'air un peu idiot. Sans violence ni même brusquerie, sans qu'il ne sente rien, son habit le quitta. Et ça, c'est impressionnant. Il n'y a pas à dire, c'est avec elle qu'il découvrait encore un millier de choses dans leur chambre. C'en était si impressionnant qu'il se décida à délaisser son massage pour la récompenser d'un baiser, avec la lenteur de la proie recouvrant petit à petit sa proie. Il ne fallait pas briser l'instant, rien de plus, garder ce romantisme qui tire chez lui un sourire en sentant cette main trouver son menton.

    « Je reste avec toi maintenant, je n'ai plus l'intention de te quitter maintenant que je t'ai retrouvé mon Amour ... »

Une réponse tendre soufflée en réponse à son refus notoire exprimé fortement l'instant d'avant, une manière de s'assurer que ce qu'ils font est bel et bien réel. La main princière retrouve ce visage, qu'elle caresse d'un pouce timide, mais surtout lui, le têtan, finit par goûter à ces lèvres qui lui font tant de bien. S'il s'était refusé jusqu'à maintenant à un tel baiser ce n'est pas pour rien. Dès l'instant où leurs bouches se retrouvent, les choses finissent par déraper et dériver. Dès qu'ils s'unissent, le temps et la réalité n'a plus d'importance pour eux. Comme s'ils avaient conscience qu'en le faisant ils sacrifiaient tout le reste. Et cela, oui, cela rajoutait encore plus d'intérêts à fondre amoureusement dans cette embrassade passionnée. Pris dans leur luxure, il retira machinalement ses bottes, et fit même attention à ne pas l'écraser, comme à chaque fois. Comme une attention de plus que ce petit corps méritait plus que d'autres. Mais avant même qu'il ne l'ait réalisé, son amante renversa la situation pour le dominer. Elle n'est pas Reine pour rien, après tout. Et tandis qu'il s'évertuait à articuler du mieux qu'il pouvait ses efforts pour l'embrasser, un très faible sentiment le traversa pour lui signifier que tout ceci n'était pas destiné à ce qu'il pensait. Mais, noyé au milieu de ses propres désirs malmenés par le bassin kuati, il fut compliqué de penser à autre chose, à cet instant. Non, il désirait simplement garder un peu plus ses lèvres contre les siennes, retrouver un peu plus encore ce qu'ils avaient vécu dans ce vaisseau, quitte à refuser de rompre leur union. Ses mains de parts et d'autres de son corps, prêtes à l'empêcher de se redresser ne purent hélas rien faire face à la direction des deux Grises. Sans résistance, Althar se laissa faire. Les mains bloquées l'intriguèrent, mais il n'était jamais opposé aux nouvelles expériences. Et puis cette figure d'autorité qu'elle incarnait en public avait bien le droit de s'exprimer dans le cadre privé. Qu'avait-elle en tête ? Lui, beaucoup de choses, suffisamment pour écourter son envie et la remplacer par un certain amusement. Et visiblement, il n'était pas le seul. Il se prêterait donc au jeu, sans cesser de la regarder. Oui oui, avec ce regard là, celui qu'il fait lorsqu'il l'admire. Enfin, ça c'est pour quand elle ne s'étire pas, elle et ses formes soudainement si bien dessinées que des yeux gourmands ne sauraient épargner de leur appétit. S'il y a bien une chose qui n'est pas élégante, chez lui, c'est bien celle de ne pas savoir lui résister. M'enfin bon ...

La leçon débuta avec ce point de vue des plus favorables, qui rendait presque difficile la concentration sur le joli minois royal. La volonté faisait faire des choses absurdes, oui, surtout couplée au désir. D'une certaine manière, il s'y connaissait là-dedans. La preuve en était sa présence sur cette planète et tout ce qui s'était déroulé jusqu'à maintenant, même le fait d'être totalement à sa merci. Il ne répondit donc rien, encore plus subjugué par le geste qu'elle eut ensuite. A quoi jouait-elle ? Ce n'était pas son genre, d'habitude. Boarf, de toute façon, on s'en fiche pas mal, la vue est loin d'être déplaisante même si l'habit commence à être de trop. Il aurait du essayer de lui enlever pendant qu'ils s'embrassaient. Enfin bon, elle est toujours aussi belle, cette Déesse du Froid. Sûrement était-elle en train de sentir son émoi, pour oser vilainement le piquer sur ce sujet. Pour protestation, un sourire en coin, il essaya de se redresser, à la seule force de ses muscles abdominaux, mais elle le repoussa à peine eut-il fait quelques centimètres. La vilaine, si elle savait combien elle était désirable, si elle savait combien sa beauté aurait pu faire tourner la tête de la moitié de la population masculine de la Galaxie sûrement aurait-elle trouvé un bien meilleur parti que lui. L'ordre final fut asséné, comme une bonne leçon qu'elle voulait lui donner avec son sourire si enjôleur. Elle voulait jouer alors, c'est ça ? Lui interdire la facilité de déballer cette sucrerie qu'il mangeait à la déraison ?

    « Très bien, très bien ... Sans les mains ... Si c'est avec les dents il suffisait de demander alors, mais ne t'étonnes pas de ce que je vais en faire ... »

Une nouvelle contraction, un peu plus forte, pour réussir à se redresser face à celle qui le bloque là, et un nouvel échec retentissant, le souffle à retrouver après cet effort. Il avait beau chercher ce qu'elle lui demandait, il n'y avait aucune évidence sur la solution. Les yeux plissés, il ne se départissait pas pour autant de son sourire. l faut parfois de la difficulté pour apprécier à sa juste valeur ce qu'on a obtenu. Ce serait le cas pour cette Helera joueuse, met de choix pour ce dessert en train de devenir plat principal. Un coup d'oeil à droite, et un autre à gauche, mais rien d'évident non plus, elle-même lui faisant comprendre que c'était son corps qu'il fallait regarder et non le reste. Alors c'est comme cela ? Elle ferait bien de se rappeler qu'elle ne pèse pas lourd, la fameuse Louve, et qu'aussi courageusement installée sur lui elle fut, leur promiscuité est dangereuse ... Ce serait regrettable qu'il s'amuse avec son bassin à son tour, non ? N'aime-t-elle pas ça ? Il se sent tellement bêtement à se remuer comme ça, avec elle qui joue faussement le jeu qu'il ne peut s'empêcher d'avoir un éclat de rire. La simplicité de ces moments paraît tellement surréaliste à côté de ce qu'est leur vie que cela fait un bien fou. Tout ça pour quoi hein ? Pour la déshabiller sans les mains. Il n'y a vraiment qu'eux pour faire ça, c'est certain. Et c'est pour ça qu'ils appréciaient cela autant, et surtout, qu'ils s'aimaient avec une telle force. Le fou rire commun s'éteignit de lui-même tandis qu'ils s'observaient avec tendresse. Elle continuait d'attendre quelque chose de lui, sans qu'il n'arrive à mettre le doigt dessus. Le vouloir, oui, d'accord, mais ca ne fonctionne pas aussi simplement que ça dans la vie. Mais au moins cela lui offrait l'occasion de l'observer sous toutes les coutures sans qu'elle ne puisse rien y redire. Et puis, c'est pas désagréable de sentir ces deux mains sur son torse, baladeuses et tranquilles comme toujours.

    « Helera ... tu sais qu'avant ton si splendide physique ... c'est toi que j'aime, n'est-ce pas ? Toi et ton intelligence, ta folie, ta bravoure, tes yeux si bleus, ton sourire si mignon et ta beauté si splen ... D'accord, oui tu es peut-être la plus belle femme de cette Galaxie, d'accord, mais ne prends pas la grosse tête hein ... »

La réaction ne se fit pas attendre, avec un pincement qui lui tira un cri plus de surprise qu'autre chose, avant de rigoler de nouveau. Qu'est-ce qu'il n'était pas prêt à faire pour elle, hein ...

    « Je plaisante, je plaisante ... je voulais juste te rappeler que je t'aime, et que c'est plus important encore que ta poitrine. Si tu mets ta main sur mon coeur je suis sûr que tu peux le sentir ... mais bon, ça n'empêche pas, oui, de me demander s'ils sont comme je les ai gardé en tête ... Voluptueux, doux, magnifiques, parfaits ... Hmmm ... » L'air rêveur qui s'afficha sur son visage rajouta un peu plus au comique de la scène, malgré lui. Etait-il sérieux ? Elle seule le savait, capable de lire dans son propre esprit. « La première fois que je les ai vu ... et je ne te dis pas le goût ... Regardes les, si fiers et si impatients ... Je crois que je suis amoureux ... »

Nouvelle réaction et nouveau fou rire, il fallait qu'il se reconcentre, cela n'allait plus. Même elle le lui rappela, rappelant l'Epée de Damoclès posée au-dessus de lui. Si vile et si inattendue, comment était-il censé gagner ? Il s'efforça de se calmer, sa Grise était à moitié sérieuse, après tout. Elle n'avait pas cherché à le recentrer de la sorte pour rien. Mais la vision outrageante de ce que renfermait cette dernière couche de vêtements avait le don de le déconcentrer. Si visibles, si apaisants, si proches, elle avait réveillé chez lui un désir qu'il avait lui-même du mal à calmer alors même qu'ils étaient si proches de le faire. Deux mois d'attente, deux longs mois pour en venir là. Même eux, pointant fièrement au travers de leur cage, semblaient ne demander que ça. Il n'avait pas souvenir de les avoir déjà vus de la sorte, ce qui n'empêcherait pas de s'en occuper, bien au contraire. La curiosité n'en donne que plus envie.

Bon. Assez. Assez. Les yeux fermés, il soupire. Que faire, maintenant ? Trouver une solution. Tout ce qu'il veut ne se résume qu'à lui retirer sa tenue, après tout. Juste ça. Lui retirer son vêtement sans les mains, à cette si parfaite jeune femme avec qui il ferait sa vie. Avec Helera Kor'rial. Juste lui retirer un vêtement. Cela a au moins le don de l'amener à se concentrer, un peu plus apaisé qu'il est désormais. La respiration lente, sans trop bouger, la solution va bien finir par apparaître. Au moins, par cette intense volonté d'y arriver, une chose positive est à en retirer : leur lien mental est devenu intense. Cette volonté d'y arriver, cette volonté de résoudre quelque chose qu'il ne comprenait pas le forçait à s'ouvrir mentalement. A se servir de sa présence pour se motiver, à se rappeler combien il serait prêt à tout pour elle. Tout ça pour .. un vêtement. Un bruit de tissu attira son attention, comme un espoir qu'elle ait succombé à cause du temps qu'il prenait, mais aussitôt eut-il ouvert ses yeux qu'il n'y eut plus rien, à part elle et son drôle de sourire. Pourtant il était sûr de l'avoir entendu ... Hmmm. Ses encouragements étaient un peu vides, quand même. Elle aurait au moins pu donner un indice. Il referma les yeux, sans savoir quoi faire. Il sentait bien qu'il était sur la bonne voie, quelque chose, ou quelqu'un, le lui disait sans qu'il le sache, mais quand même. Suffit-il vraiment de désirer pour qu'elle retirer ses vêtements ? C'est un jeu, c'est ça, pour qu'elle lise dans son esprit et qu'elle juge s'il la désire suffisamment ? Si c'est cela, elle risque de se faire peur à voir combien il le veut, à présent. Il l'imagine, il l'illustre, il sait ce qu'il doit se passer. Mais pas comment. Il y a du bruit, de nouveau, quelque chose. Il ne veut pas savoir. Ses mains ont l'air d'être toujours sur son torse. Il ne sait plus, pourquoi est-ce que cela ne lui paraît pas évident hein ? Juste ça, juste de la volonté qu'elle disait, juste relever cette malheureuse chemise !

C'était frustrant, parce que le temps qu'il perdait à cela il ne le passait pas réellement avec elle. Il l'avait au centre de son esprit, au coeur même de tout son problème et de toutes ses pensées, mais cela ne valait pas la réalité du monde visible, et des sensations concrètes. Il aurait mieux fait de déchirer cette chemise, à grands coups de mains pour arranger cette situation de malheur, et il aurait pu la retrouver, elle, son jeune amour, si innocent et pourtant impur, si précipité et pourtant tellement certain, retrouver sa future femme. Helera. Un craquement, du tissu qu'on déchire. Il rouvrit les yeux pour découvrir que le décolleté, soudainement, s'était agrandi sur une bonne distance de la chemise, à son plus grand étonnement et surtout à celui d'Helera, qui n'avait pas lâché son torse. Qu'est ce qu'il venait de se passer ? Il ne comprenait pas, et à vrai dire il ne chercha pas tellement à comprendre. Avait-elle mal ? Le bruit lui avait semblé très fort, trop peut-être, et son air à moitié fière, à moitié surprise n'en eut pas fini de le mettre dans l'incompréhension. Avec toute la force de l'homme de prime jeunesse qu'il était, il retira sa main de sous son jambe avec force, et se redressa vivement pour lui faire face, l'air inquiet. Bien sûr qu'à force physique naturelle il pouvait lui faire concurrence, lui, jeune Prince qui cherchait à l'impressionner et à être à la hauteur de la Grise. Bien sûr qu'il était capable de se défaire de son faux lien, mais bien sûr, aussi, qu'il se laissait prendre au jeu avec beaucoup de volonté. Mais à cet instant, ce n'était plus du jeu, juste une forme légère de peur pour elle, sa main trouvant doucement sa joue et ses cheveux pour s'assurer qu'elle est toujours aussi concrète, sous ses yeux.

    « Mon Amour, est-ce que ça va ?! Tu n'as rien ? Qu'est-ce que ... »

Bien malgré elle, sous la volonté puissante de son amant inquiet, Helera se trouvait désormais assise sur celui qui lui faisait face, le dos droit. Ses yeux l'inspectèrent, maintenant que leurs visages étaient proches, sans qu'aucune explication ne vienne. La Force ne souffre d'aucune explication, après tout. Elle est là, elle agit, et c'est tout. C'est ce qu'on appelle de la magie, non ? Mais ça, il n'allait pas encore le comprendre. Non, pas avant de l'avoir embrassé. Quoique, maintenant que c'était fait, peut-être fallait-il constater d'abord le terrible accident survenu. Juste un coup d'oeil, un seul, à ce qui se passait un peu plus bas, entre eux. Il en oublia presque le fait que leurs visages s'étaient rapprochés jusqu'à la limite de la zone de sécurité. C'est elle qui lui rappela sa présence, l'obligeant à détacher son regard des deux précieuses formes qu'il avait convoité et se retrouvaient désormais libres. Et quitte à rougir de ce réflexe malheureux, il ne lui laissa pas l'occasion de se faire réprimander. Un baiser, oui, mais un baiser intense. Très intense. Parfois, il n'y a pas besoin de parler, juste à sacrifier une chemise et se laisser faire pour que finalement les choses se réalisent. C'est là un autre genre de magie, celui qui fait renaître cette alchimie si forte entre vous, et qui vous rappelle pourquoi vous avez fait le choix de cette nouvelle vie. Et oui, à cet instant, c'est bien un nouveau pan de leur destinée commune qui débute, celui d'une vie de couple qui commence. Intense et prodigieux, interminable et jamais satisfait. Voilà un duo qui apprend toujours à se connaître mais que rien ne semble prêt à arrêter, désormais. Ca sert à ça, l'amour ...
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