L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Helera Kor'rial
#32055
« Ton corps plus droit, fléchis les bras. Sabre collé contre toi. Non, pas comme ça. Avec un vrai sabre tu risques de te faire mal. Au niveau de l’épaule. Posture défensive. Rappelle-toi ce que je t’ai dit, tu n’attaques pas le premier. Alors tu te défends. Voilà. Maintenant, ne bouge pas. »

Sur la plaine gelée d’une Nelvaan qui ne faisait que se réveiller, aux premières lueurs de la journée. Une étoile qui lentement se levait à l’horizon et qui tendait tant bien que mal de réchauffer un monde en proie à la neige. Plusieurs dizaines de degrés dans les négatifs, leur seule protection, c’était le tapas, ce pouvoir qui les protégeait de ce froid mortel. Un pouvoir qui pompait également dans leur énergie, mais avec lequel ils devaient faire face pour s’entraîner. C’était ainsi, si l’on voulait avoir une chance de pouvoir se défendre contre l’ennemi. Althar depuis les deux derniers mois avait été entraîné exclusivement à cela. Se prémunir du froid. Au début, il ne pouvait se déplacer sans les amas de peaux et de pull que finalement ils avaient fait venir de Llanic. Puis plus le temps passait, plus la Force s’éveillait en lui, plus il avait pu retirer des vêtemtents. Aujourd’hui était finalement le grand jour. Cela où il pouvait prétendre à un entraînement similaire à celui qu’il avait vu, quelques années plutôt. Celui de gris, tous torse nu qui se battait dans un froid glacial. C’était également pour Helera de pouvoir enfin sortir prendre l’air. Le dernier mois avait été sujet à des maux de tête et des douleurs dans le corps. Un mois pendant lequel elle avait perdu l’appetit à cause de nausées succssives. Comme à son habitude, elle ne s’était pas plein de son état, mais avait néanmoins lancée quelques recherches sur la Force. Les répercutions étaient là, et plus de nouvelle de Jeny depuis quelques temps. Plus rien qui n’indiquait où elle était et ce qu’elle faisait. Elle avait craint le pire. Peu d’officiers supérieurs étaient présents sur Nelvaan, tous en vadrouilles dans les alentours du secteur afin d’unifier l’empire. Ne restait plus qu’El’syn, le commandant de Jeny, qui avec son équipe avait retracé le chemin. Tout cela l’avait profondément troublé et elle avait même dû rester au lit pendant une ou deux journées. La Force avait cela qu’elle ne demandait qu’à être maîtrisée, mais plus on s’approchait de l’excellence, plus les contre coups étaient puissants. Pourtant, tout redscendait lentement et enfin elle se sentait d’attaque.

C’était finalement un des premiers entraînements avec son chéri. La plupart du temps, il restait avec les vieux du villages, Booros ou Carn, pour en apprendre davantage la langue avec l’un et la maîtrise de la Force avec l’autre. Quelque fois même, c’était avec son frère qu’il était revenu à la maison. Althar avait ce petit quelque chose qui avait tout changé dans sa petite vie de solitude au sommet du château vide. D’abord, il avait fait en sorte d’organiser toute une série de repas une à deux fois dans le mois. Que ce soit dans le chateaux, dans une grande salle qu’ils avaient aménagée ou au dehors, ils se retrouvaient tous pour échanger devant un festin. Les habitudes d’un futur roi, d’un noble du centre, qui était venus se transposer ici, dans une planète qui n’avaient pour ainsi dire rien de noble. En revanche, elle avait bien fait attention de ne pas provoquer de disparité entre ceux qui venaient, les proches, et les autres. Ce n’était pas les nobles et le peuple, mais bien la famille propre. Helera avait été très attentive aux remarques du peuple à ce sujet et aurait tout de suite mis fin à cela s’il y avait eu la moindre contestation. Ou alors fait aggrandir le château pour accueillir tout le monde. Mais c’était impossible, entendons-nous bien. Heureusement que Nelvaan et son peuple n’avait pas cet esprit pétant et « toujours avoir un avis » propre à la société galactique actuelle. Elle avait remarqué qu’ils n’en avaient finalement rien à faire et toujours été honoré de la rencontrer et d’échanger des cordialités, des histoires ou ce genre de choses. On vivait toujours aussi simplement, sans société de consommation, sans politique, sans médias. Juste pour le simple fait de vivre. Une bien longue finalement observation qui avait pu lui prendre également pas mal de temps. Auditer le peuple était toujours une bonne chose et elle comptait leur bonheur comme la première source de satisfaction.

Althar en face d’elle, armé de son sabre en bois, prenant la posture mythique des Jedi. Helera quant à elle fit tourner son sabre d’entraînement entre ses mains et se plaça en face de lui, soufflant de la vapeur d’eau. Un duel de regard, une esquisse de sourire puis première passe. C’est elle qui attaqua en premier, comme elle le lui avait appris. Le premier coup fut dirigé au niveau de l’épaule inverse à la garde. Mouvement lattéral du bassin pour le contrer.

« Un adversaire ne se fera pas prier pour t’attaquer. Tu dois être prêt à chaque instant. »

Nouvelle passe, cette fois elle frappa sur l’épaule opposé, la hanche, fit un tour sur elle-même et dirigea le sabre vers le coup. Elle se retrouva épaule contre épaule avec lui.

« Le fait de tenir ton sabre latéralement te permet de protéger toute la partie supérieure de ton corps et en un minimum de mouvement, protéger le bas. »

Elle donna un coup de hanche pour sortir du contact avec lui et virevolta sur elle-même pour se remettre en position. Helera réajusta son haut qui lui couvrait la poitrine, du tissus enroulé plusieurs fois qui la plaquait contre son torse pour ne pas la gêner. Pantalon standard en bas.

« Cependant, un ennemi ne te fera pas toujours l’honneur de t’attaquer à la loyal. A toi de prévoir le mouvement. »

Sur ces mots, elle lui lança de la neige dans la figure et tenta l’estoc de la pointe de son baton dans sa direction. Même avec la neige dans la tête, un mouvement de poignet dévia l’attaque et lui donna l’opportuntié de contre attaquer. Il ne s’en priva pas et s’essayer à une attaque hoyzontale. Helera se laissa tomber sur sa jambe pliant les genoux au maximum tandis que le sabre passait au dessus d’elle. Le centre de gravité ainsi déplacé l’obligeant à faire une roulade une fois au sol pour se retrouver d’elle lui. Elle se releva rapidement et lui fit de nouveau face. Pourtant, elle sentit encore que son point de gravité était décallé sur le côté. Une sorte de barre sur le haut de son front l’obligea à froncer les sourcils. Elle planta son sabre dans la neige pour en faire un appui et leva l’autre main pour signifier à Althar de ne pas attaquer. Helera blémit à vu d’œil si bien qu’elle aurait pu disparaître dans la neige.

« J’ai une perte de tension … »

Il fallait le temps que cela revienne. Un écran se posa devant ses yeux, comme des piaillements de différentes couleurs et des tâches noirâtres. Le contre coup de se relever trop vite. En plein combat, c’était la mort. Visiblement, elle était bien trop diminuée pour pouvoir apprendre quoi que ce soit à Althar. Helera s’énerva contre elle-même. Toujours un truc qui n’allait pas, jamais rien ne pouvait se passer comme elle l’avait prévu.

« Deux secondes c’est juste que … »

L’écran finalement devint totalement noir et il n’y eu plus rien. Le froid, c’est tout ce qui lui revint en tête. Les lames gelées de l’impitoyable Nelvaan.




Quand elle ouvrit les yeux, elle n’avait pas perdu le fil de sa pensée, elle murmura :

« Que j’ai mal à la tête … »

Helera sursauta dans le lit où on l’avait installé. Sa tête tembourinnait encore et le sang dans ses tempes battaient la chamade. Elle regarda dans les alentours et vit un visage amical. Althar était posé sur le bord du lit et semblait réjouit de la voir se réveiller.

« Qu’est ce qui s’est passé ? Je me suis endormi longtemps ? »

Ses mains tremblaient légèrement du fait du manque de sucre et elle avait la bouche légèrement pateuse. Dormi, c’était le mot. Ou plutôt le malaise. Peut-être n’avait-elle pas assez mangé ? Peut-être que son corps devenait trop vieux pour résister à tout cela. Les vieux maîtres Jedi pourtant arrivaient toujours à se mouvoir. Elle se redressa sur le lit, sans vraiment avoir de véritable explication à donner au prince. Juste un sourire, et une main sur sa joue.

« Ne t’en fais pas. Ca va mieux. »

Des frissons lui parcoururent le corps. Des frissons de froid. Tout ce qu’elle avait mis en place pour se protéger de ce dernier avait totalement cédé. Son corps n’avait sans doute pas apprécié. Il y avait du rhume dans l’air. Helera était toujours autant palote et des cernes venaient de se creuser sous son regard. Son esprit était presque autant vivace mais le corps ne suivait plus.

« Tu te fais du souci toi. »

Ce n’était pas vraiment une question. Et cela ne l’aida pas à voir le positif. Hm ….
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By Althar Fanrel Keto
#32127
Ce monde était d'une beauté innocente. Eclairés par les lueurs d'un soleil naissant, les deux humains avaient pu admirer tout ce qu'une nature sauvage avait encore à offrir. Althar, peut-être plus sensible à cette existence nouvelle encore, ne cessait de s'émerveiller de la splendeur offerte par ce monde. Un blancheur pure, un horizon dégagé, et une présence à ses côtés. Tout son mode de vie avait changé, mais il s'y plaisait. Il y avait quelque chose de passionnant, de tellement nouveau et incroyable qu'il n'arrivait pas à le regretter. Cela ne pouvait être qu'eux, de toute façon, à traverser le village pour rejoindre le terrain d'entraînement alors que le jour se levait à peine. Son bras autour de son épaule, sa vie n'avait jamais été aussi paisible qu'elle ne le fut à cet instant.

Et après tant de longues semaines à découvrir et à échanger avec autant de nouvelles personnes, à revoir fondamentalement tout ce qu'il pensait acquis sur ce monde, il faisait face à sa nouvelle formatrice. Tout ceci avait éveillé impatience et un peu d'inquiétude - malgré tout - en même temps. Et à présent, il était torse nu, en pantalon prévu pour le sport et en bottes, face à elle. Oh non, il n'avait pas encore osé le short, mais cela viendrait, forcément, il ne s'était jamais senti aussi bien dans ce froid mordant. A peine deux mois et voilà que des 4 couches de vêtements qui lui couvraient chaque parcelle de son corps il avait fini avec elle, en petite tenue, pour s'entraîner. Oh oui, cela avait tardé à Helera. Au fil des jours, il commençait à le sentir. Cette envie de bouger, de sortir de sa cage pour se défouler, toute cette énergie qu'elle ne dépensait pas avec lui et qui se perdait dans tant d'autres choses. Elle se sentait enfin bien, tout ceci ne pouvait donc n'être que du bon. L'arme en main, très rustique, lui rappelait combien il était novice en bien des choses. Mais il ne lui ferait pas l'affront de lui rappeler sa carrière de duelliste, dans sa jeunesse. Certes le sabre est plus lourd, et plus long, mais bon. En garde.

Un filet de vapeur, sous son sourire innocent, traversa son champs de vision. La position avait dû être reprise un peu mieux, mais il s'efforçait de s'appliquer. Il faut dire que le climat local n'incitait pas à faire des bêtises, et surtout que .. enfin ... elle est armée, quoi. Mais cela ne l'avait pas empêché de gagner, la première fois qu'ils avaient combattu. Peut-être que cette fois-ci aussi. Bon, certes, de la défense, certes. D'accord. Mais elle verrait ce que serait un Althar sérieux. Ou presque. Il ne put s'empêcher de répondre à son regard, tirant chez chacun d'eux un sourire amusé. Inutile de se parler pour savoir ce qu'on pense, littéralement. Et elle entama donc la démonstration, précise et incisive, comme toujours. Impressionnante. Un coup vers l'épaule, et un premier blocage. Le froid mordant, l'air brûlant, ça commence. Vivifiant, revigorant, elle ne laisse rien pour se reposer. Une leçon, une frappe, une contre-attaque, en répétition, et un Althar encore très rigide par cette habitude un peu perdue. Les "cours" reçus jusque-là l'avaient épargné, ou presque, d'un véritable entraînement physique comme il s'en était imposé lorsqu'il était revenu sur Têta. Ha, tentatrice, elle se risquait même à se coller à lui, pour lui apprendre. Et un coup de hanche, brisant presque tout le sérieux de l'élève déjà en difficulté, vint mettre fin à ce premier tour de chauffe. Cela mettait du temps à venir, mais ses entrailles commençaient à se réchauffer d'elles-même, à leur rythme. Mais visiblement c'était elle qui avait le plus chaud, s'il se fiait au geste qu'il ne pu s'empêcher de regarder. Cette tenue était étrange, presque une manière d'annuler une partie de ses charmes, alors même qu'au final cela ne faisait plus grand différence, visuellement, chez lui. A moins que ce soit plus simple pour se mouvoir. Hm. Mais c'est un peu trop s'éloigner de ce qu'elle dit. Déloyauté, déshonneur, quoi ? Il n'eut pas le luxe de lui demander de répéter, aspergé par cette neige qui lui refroidit le visage sans qu'il ne le comprenne.

    « C'est de la triche ! »

Protestation inutile et battue en brèche par une vicieuse Grise qui repartait au combat. Un réflexe, un seul, aidé par cette magie terrible, et il évita l'humiliation, gagnant suffisamment de temps pour s'essayer à un coup pour la faire reculer. Mais ce serait vite oublier l'incroyable souplesse dont elle fait preuve, et qui l'étonne toujours autant, dans d'autres situations. Hm. La tactique aura au moins eu le don de fonctionner, lui offrant le temps de s'essuyer enfin et de lui faire de nouveau face, reparti pour ce défi. Comment a-t-elle dit déjà ? Là, comme ça, le sabre droit, les bons appuis, elle va voir. Il se rêvait presque à pouvoir tenir face à elle, à résister à toutes ses attaques et finalement la vaincre d'un geste triomphant, réclamant son unique récompense : un baiser de la Reine de ce Royaume. Mais ce combat de titans si aisément envisagé se trouva mis en pause d'une main levée, l'amenant à souffler pour respirer un peu plus aisément. Mais celle qu'il ne quittait pas vraiment du regard, s'attendant à une potentielle attaque volontairement vicieuse, ne bronzait pas au soleil. Bien au contraire. Il fit un pas en sa direction, un sourcil haussé, le sabre vers son dos.

    « Helera ... »

Une justification prononcée. Cela ne l'empêcherait de venir la soutenir.

    « On peut arrêter si tu veux, tu n'as pas beaucoup mangé ce matin ... »

Deux secondes, oui, avait-elle dit. Ce fut bien assez pour la voir perdre pied, elle et toutes ses pensées. Sans vraiment le chercher, cette fusion devenue une part centrale de leur fonctionnement pu le prévenir de la détresse soudaine dans laquelle elle sombrait. D'un instant d'énervement très confus ce fut le vide, terrible et froid, qui éclata en lieu et place de la vivacité royale qui vivait dans ses pensées. L'urgence, et l'inquiétude. Tout lacher pour la rattraper, un peu tard, épargnant un buste lourdement chu vers lui. Un prénom formulé plusieurs fois, de la détresse, et une décision prise rapidement. Retour dans leur donjon sacré.


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Il voulait de l'exercice ? Il en avait eu. Une Grise dans les bras, un pas de course dont aucune pause ne saurait être tolérée, et surtout un froid qui lui retombait sur la peau à une vitesse impressionnante. Le chateau ne lui avait jamais paru si loin alors même que cette ville ne représentait en rien une mégalopole. Et oui, c'est bien pour ça qu'ils sont capables de la traverser de long en large à pied. Mais là, sans qu'elle ne réagisse à aucune de ses sollicitations, il fallait courir. Presque paniquer, en remontant les escaliers avec les bras en feu, et réussir à ouvrir la porte sans le vouloir, pour traverser toute l'habitation et arriver dans la chambre. Ses poumons étaient en train de brûler de l'intérieur, mais il n'en avait rien à faire. Encaisser, pour atteindre son but. Pour elle. Il la déposa délicatement sur leur lit, pour s'évertuer ensuite à le défaire alors même qu'il s'était appliqué à l'arranger proprement avant de partir, et finalement l'y glisser à l'intérieur. Toujours pas de signe de retour à elle, qu'est ce qui était en train de se passer ? Si pâle, et si froide, c'était presque terrifiant de la voir inanimée de la sorte.

Tant pis, sans respect pour leurs tenues ou quoi que ce soit d'autre, il se glissa sous les couvertures à son tour pour se coller à elle. Il fallait la réchauffer, elle - et lui par la même occasion - et il n'y avait de meilleur remède que la chaleur humaine. La frictionner, la recouvrir jusqu'au menton, souffler toute la chaleur de son propre corps sur cette peau nue, et faire en sorte qu'elle aille mieux. Bon sang, rien ne le faisait réagir, rien de rien, pas un mot, pas un baiser inquiet, pas une main serrée, rien. Les minutes passèrent, et à part la chaleur retrouvée sous la couche de couverture au-dessus d'eux il n'y avait aucun changement. Fallait-il chercher un médecin ? Un Gris ? Booros ? Et si c'était rien, hein ? Bon sang, tellement peu préparé à ça, à savoir quoi faire. Il est un humain comme un autre, un de ceux qui ne savent pas comme réagir quand ils voient un proche s'effondrer soudainement. Oh oui, de la culpabilité. S'il l'avait forcé à manger un peu plus ce matin, ou si ils avaient repoussé ça à un autre jour, ou s'ils étaient restés habillés, ou ... trop de possibilités, trop de situations, pas assez d'explications. Il finit par la relacher de son étreinte pour l'installer un peu mieux dans le lit, ajustant coussins et couvertures pour être sûr qu'elle ne se trouve pas mal installée. Hop, bottes retirées, et tentation de lui changer le haut, mais ce n'est pas la priorité. Non, pour l'instant, sorti des couettes, il faut comprendre. Juste comprendre. Une main, tout doucement, finit par glisser avec précaution sur ce visage pour en arranger les cheveux, et dégager un front où ses lèvres se posent. D'une manière ou d'une autre, il faut rester unis, peau contre peau. Toujours, ou des choses terribles se passent. C'est pour ça qu'il ne cesse de caresser avec tendresse ce front malheureux, ou que sa main n'est jamais loin de la sienne, s'il doit s'éloigner un peu.

Elle va se réveiller, n'est-ce pas ? C'est obligé, elle respire, elle a juste eu un mauvais moment ... Non ? Il avait fini par à son tour s'éloigner un peu du lit, pour boire un coup et ramener ce qu'il fallait sur le meuble de chevet, avant de s'être réinstallé sur le bord du lit. Il la fixait, plus que jamais. Même un baise-main, posé avec amour sur sa main inerte, n'y faisait rien. Il la reposa sur le lit, tout doucement, pour y laisser des doigts l'effleurer, et sombrer dans l'inquiétude qui lui servait d'habit, à cet instant. La demie-heure était déjà passée, et aucun signe de changement d'état.

Accroches toi mon Amour ... Je suis là, ça va aller ...

Des mots informulés, et inexistants. Mais une pensée, un lien, une présence. Un sentiment, une énergie à lui offrir. Deux mois ou presque, oui, pour comprendre que son propre potentiel est ... différent. Ce jour là, lors de cet ébat-là, il s'était refusé à comprendre. Puis ils avaient recommencé, elle l'avait poussé à le refaire, à en parler, à comprendre. La Force, la magie, l'essence. Et plus qu'autre chose, plus que ce dépassement de soi, elle est cette chose qui les unit avec étrangeté. Avec aucune autre personne il n'avait connu cette simplicité et cette évidence, cette forme de complémentarité et de fusion qui était en train de le redéfinir totalement. Plus qu'une présence qui s'était imposée au fil du temps, elle était une part entière de son existence, à présent. Et ce n'est qu'en mettant des mots dessus qu'il comprit toute l'étendue de ce qui pouvait se faire entre eux. Quoi qu'il pense, quoi qu'il ressente pour elle, sans qu'il ne le montre ou ne l'exprime, elle le savait. C'était là, tout comme pour lui elle était là, toujours, dans ses peines et ses joies, dans ses moments de doute ou d'excitation. Tout devenait plus savoureux, plus exquis et éclatant dans ce monde. Tout prenait sens avec elle. Mais à présent, il n'y avait que détresse. Pas un bruit. Pas une pensée. Juste le rythme régulier de sa respiration, accompagné par la caresse opérée sur sa main.

Je t'aime Helera ... Ne baisses pas les bras ...

Une certaine détresse se maintenait au fond de lui en voyant ce visage inerte. C'est avec cette attention portée sur la pâleur de sa peau qu'il se rendit compte combien elle semblait marquée. Depuis quand paraissait-elle aussi fatiguée ? Ces cernes, tout doucement caressées d'un pouce attristé, et cette blancheur, depuis quand étaient-elles là ? Ces dernières semaines Althar avait fait en sorte de laisser respirer Helera. Nouveau venu dans sa propre demeure, nouvelle curiosité et nouvelle énergie au sein de son monde, il s'en voulait de trop bousculer un univers qu'il essayait encore de comprendre. Alors, pour arriver à épargner sa fleur immaculée des brûlures ardentes d'un soleil trop présent, il s'occupait à l'extérieur du chateau, avec un beau-père très patient et des grands sages toujours plus bavards. Tout semblait encore en rodage, chaque heure, chaque instant, il aurait préféré rester avec elle, mais elle n'aurait pas apprécié sa présence. Un sacrifice douloureux qui, semble-t-il, fut une grave erreur. Il n'avait pas été là suffisamment pour percevoir la gravité de ce qu'elle subissait, résurgence probable des quelques signes annonciateurs des semaines précédentes. Il s'était occupé d'elle lorsqu'elle était restée alitée, mais le reste lui était passé sous le nez, à part certaines infections alimentaires au réveil, sûrement dû à l'étrangeté des repas qu'ils avaient parfois. Non, il avait été trop peu concentré sur celle qu'il aurait dû chérir bien plus sérieusement, celle qui recevrait un baiser sur le front, avec l'espoir qu'elle se réveille. Femme fatiguée et malade, il comptait s'en occuper avec toute l'attention qu'elle nécessitait. Rhaaa, culpabilité et remords. Pourquoi ne s'étaient-ils pas parlés de cela ? Etait-ce parce qu'il n'écoutait pas ? Parce qu'elle travaillait trop ? Être si important de sa vie, pourquoi sombres-tu dans un tel mal sans qu'il n'arrive à le comprendre ?

Après ce visage trop paisible c'est au tour de cette main d'être de nouveau traitée avec tous les honneurs. Que peut-il faire en attendant ? Portée jusqu'à un front qui l'implore, marquée de la brûlure de deux lèvres peinées, il ne reste qu'un refuge pour celui qui s'inquiète. Et dire que c'est le plus âgé des Kor'rial qui l'y a initié ... si étrange et si peu habituel, encore, pour lui, qu'il n'en a pas le réflexe. La Force, élément de magie d'un Prince encore trop rationnel pour y recourir, est pourtant peut-être le seul moyen de retrouver de l'espoir. Le seul endroit, s'il en croit ses formateurs émérites, qui puisse apporter un peu de paix à l'âme et qui transcende tout le reste. Un univers si difficile à atteindre, lorsqu'on a l'esprit trop préoccupé, qu'il en devient déstabilisant lorsqu'on tombe dedans. Méditer, disaient-ils, méditer pour y arriver. C'est ce qu'il se mit en tête de faire, dans le silence accablant de leur cage dorée, dans l'espoir de trouver une réponse quelconque. Il n'y a pas plus de raison logique de le faire qu'autre chose, mais il en ressentait une frustration, un besoin. Un quelque chose qui le poussait à le faire, à cet instant, les yeux fermés, ses deux mains autour de celle de la Grise. Respirer longuement, et arrêter de penser. Oublier ses propres sens pour en écouter le tout dernier, l'autre, celui qui lui rappelle qu'elle est bel et bien là, à côté de lui, si proche de lui. Helera ... flamme audacieusement grise, imposante et colorée. Une douceur iridescente qu'il était agréable de cotoyer, même dans cet outremonde, et qui transparaissait de toute l'ampleur de ce qu'elle était. Depuis le temps qu'elle cultivait sa propre magie, elle en était devenue un repère pour beaucoup de sensitifs qui "l'éprouvaient" au travers de la Force. Marquée par ses actes passés, et parfois épargnée par la pureté de ses dernières intentions, elle vivait au gré de sa vie tumultueuse. C'est en la percevant, à chaque fois qu'il l'avait fait en sa présence, qu'il se rappelait combien il ne pourrait jamais arriver à la suivre. Véritable maître dans un domaine qui lui serait à jamais difficile, elle s'était bâtie de toutes ces expériences vécues pour nourrir sa propre flamme. Et cette capacité à garder ce feu intact lui prouvait combien elle n'allait pas s'arrêter aujourd'hui parce qu'il était là. Ce potentiel, cette incarnation, tout ceci ne mérite pas de s'arrêter à cause d'un homme. Jamais il ne la retiendrait. Mais tout ceci n'était qu'admiration. Admiration naïve et innocente d'un élève pour l'exemple qui vivait devant lui. Non, il ne pouvait pas se le permettre, à cette heure, en la sachant ainsi inconsciente.

    Le silence. Une vie, pleine et concrète, qui respire devant lui. Une flamme, une forme, une entité. Grande et lumineuse, phare au milieu de l'obscurité. Silencieusement vivante. Loin était sa main et son corps, il n'y avait que sa présence, en cet instant, qui prenait sens. Impalpable et admirable, beauté brute sous des yeux amoureux, et parfum si doux dans ce monde sans saveur. Comme ces flammes, la nuit tombée, que l'on se prend à observer par hypnotisme. Ethérée et volatile. Existence non-dérangée, solitaire et éternelle. Une vie inconsciente, qu'il était impossible de réveiller. Le calme, et l'air paisible. Et une intonation. Une nuance, soudaine, là, sur cet ensemble. Une couleur différente, discrète, éphémère. Disparue au milieu de tout le reste, absorbée par une nouvelle évaporation. La maladie ? L'incompréhension, dangereuse, à même de le faire sortir de sa propre concentration. Une inspiration, pour ne pas perdre de vue la source de ses pensées, et de nouveau le silence. Engourdissant, presque, face la taille de celle qui le surplombait. Avait-il eut un moment d'égarement, dans sa contemplation gratuite de sa compagne ? Tant de complexité et de formes, tant d'éclats de vie et d'éruptions en tout sens, partout où son regard se posait il découvrait une nouvelle courbure et une nouvelle teinte à ce souffle de vie. Silence, et douceur inavouable. Perdu, au milieu de cet infini, avec pour seule présence cette femme. Et un nouveau battement. Il en était sûr. Là, quelque part, dans cette intrication de filaments et d'énergie. Quelque chose de si petit et malgré tout si puissant qu'il n'arrivait pas à le comprendre. Informe, pluriel, incandescent, et .. disparu. Une hallucination ? Une incompréhension. Le mal, discret et insidieux. L'inquiétude.

Il rouvrit les yeux, et elle n'avait toujours pas bougée. Un nouveau baiser sur sa main n'y changerait rien, mais il ne pouvait s'en empêcher, dernier signe d'amour possible pour celle qui luttait à son côté.


____________________________



Les minutes qui suivirent furent placées sous le signe de l'inaction. Sans elle à ses côtés, il n'y avait rien à faire ici. Pas de divertissement, pas de goût à vivre quoi que ce soit d'autre. Cette femme pour qui il éprouvait les plus déraisonnables des sentiments, et qui recevaient régulièrement un baiser sur la main, pour lui donner de la force. Peut-être que cela fonctionna, au final, car elle finit par revenir à elle, sans qu'il ne s'en rende compte. C'est sa petite voix, et l'irruption soudaine de ses pensées, qui lui fit comprendre qu'il s'était inquiété pour rien. Il ne put s'empêcher de lui sourire, se penchant un peu plus vers elle pour s'assurer qu'elle ne repartait pas dans son sombre monde, et pour lui montrer qu'elle pouvait compter sur lui.

    « Ma Lera ... Une éternité sans toi ... peut-être une heure ... environ ... je ne sais pas ... On était en train de s'entrainer au sabre ... et tu as dit que tu avais perdu de la tension, ou je ne sais pas, et tu as tourné de l'oeil ... Je me suis tellement inquiété pour toi mon Amour ... »

Il avait l'air bête, à dire ça, comme s'il découvrait que les gens pouvaient tomber malades. Un enfant, presque, qui avait observé sa mère attraper un rhume. C'était idiot mais pourtant tellement sincère. Il suffisait de le voir faire, alors qu'elle essayait de se redresser dans le lit. Avec l'énergie qu'il retrouvait en sa présence, il ne lui fallu qu'un instant pour attraper les autres oreillers et les caler dans son dos, pour qu'elle y soit la plus confortable possible. Et tout aussi envahissant qu'il était, il ne pu s'empêcher d'attraper avec tendresse ce visage pour y apposer un baiser de soulagement sur son front, les yeux lumineux. Assis un peu plus près d'elle, désormais, il la détaillait du regard en la laissant faire. Cette main froide ne le dérangeait pas, au contraire, elle le rassurait. Ce geste qui était sien, cette main kuati qu'il n'hésita pas à accompagner de la sienne, serrant sa joue contre elle. Et un baiser volé, au creux de celle-ci, avec un sourire. Il retrouvait son propre soleil, sa propre source de volonté. Là, dans ses pensées, devant lui, dans son coeur. Bien consciente, bien présente, elle essayait même de le rassurer. Mais sa couleur la trahissait quand même, l'air de rien, qu'elle le veuille ou non. Peut-être qu'elle pouvait le voir chez lui, ou le trouver dans ses propres pensées. L'inquiétude. La peur que cela recommence. L'incompréhension. L'envie de la serrer dans ses bras, pour se rassurer.

    « J'aime quand tu me tombes dans les bras, parce que tu retombes amoureuse de moi ... mais pas quand c'est parce que tu te sens mal, ça me fait peur ... J'aurai dû te dire de manger un peu plus ce matin, ou de faire tout ça habillés, ou dans une salle, en bas ... Tu m'as fait peur, tu n'étais même pas là, même pas où je t'ai cherché, mon Amour ... Est-ce que c'est parce que tu es malade ? Je vais t'aider, Helera, tu le sais bien, je vais rester là, je vais m'occuper de toi, tu n'aimes pas ça mais laisses toi faire, et dis moi ce qui ne va pas ... je peux .. je peux aller chercher un des docteurs si tu veux ... »

L'inquiétude, oui, permanente, et un nouveau baiser inquiet sur sa main, sans la quitter du regard. Il transparaissait, à cet instant, d'un amour sans limite. Prêt à tout pour qu'elle se sente mieux. Ses yeux se posèrent de nouveau sur les siens, appelant à un autre remède, à une autre preuve d'amour, quitte à tomber malade à son tour. Un baiser, sur ses lèvres, pour lui redonner un peu de salive, un peu de chaleur. Rien de forcé, rien de long, juste de quoi la rassurer elle, ou plutôt lui, on ne sait plus trop.

    « Restes au chaud ma louve, restes sous la couette, tu trembles ... Je n'ai pas osé te changer ... Je vais, je vais te chercher ce qu'il faut. »

Ses mots étaient sortis en même temps qu'il réajustait et tirait sur cette couette pour la couvrir jusqu'au menton, ou presque. Il allait la materner, oui, à moins qu'elle ne s'y oppose vivement. Mais elle devait certainement apprécier cela, cette attention permanente, qui n'était en rien de la pitié, mais juste de l'amour. Ne pas en faire trop, pour ne pas qu'elle le prenne mal, mais pas non plus l'ignorer, parce qu'elle mérite tout ce qu'il lui fait. D'un pas rapide, et d'une démonstration encore timide de la Force, c'est après un coup d'oeil vers elle qu'il tendit la main vers sa propre chemise, posée sur la chaise devant le Bureau, à un mètre de lui. Intense concentration, et grosse dose de volonté finirent par avoir raison du bout de vêtement qui vint avec beaucoup de mal dans sa main. Il se tourna vers elle avec le sourire, comme si tout cela n'avait été que prétexte à une démonstration. Mais bien sûr que non, tout cela avait une utilité, qui se dépêcha de mettre en oeuvre en lui offrant sa chemise avec le sourire. Dire que lui était toujours torse nu, c'était presque paradoxal, dans leur relation. Mais bon, en la voyant toute tremblante de froide de la sorte, il lui fallait une tenue épaisse. Une de celle qu'elle met parfois, quand elle n'a pas envie de s'habiller lorsqu'ils restent ensemble à s'occuper. Une simple chemise, épaisse, et surtout portée par Althar. Il en profita quand même pour lui voler un baiser sur la joue, comme seul prix à payer pour tout cela, avant de réfléchir.

    « Je vais te faire un plateau .. je vais aller te chercher de quoi manger, ce sera mieux que cette eau, on va te redonner des forces, ça te fera du bien ... Et un bois dans la cheminée, ok restes là ! Je reviens, mon Horax Gris ... »

Cette fois c'était son genoux, à peine distinguable sous la couverture, qu'il embrasse théâtralement. Oh oui, il se sentait bien mieux en la voyant comme cela, et c'est ce qui lui donnait l'énergie pour déplacer une montagne. La cuisine, devenue un nouveau lieu commun de leur royaume d'intérieur, ne renfermait plus de secret, ou presque. Attentif aux leçons de sa guide, il commençait à en connaître les positions exactes, et donc tout ce qu'il lui fallait. Hop, un bras tendu ici, un casserole qui chauffe là, et le tout rassemblé rapidement. Un reste de petit-déjeuner surtout honoré par un Prince trop gourmand, et il rassemblait l'ensemble. Un chocolat chaud, des pâtisseries, et même les quelques malheureux fruits dont ils disposaient par moment, le tout dans un plateau, en rajoutant un très simple supplément : de l'aspirine, prise parmi là aussi rares médicaments dont ils disposaient. En règle générale elle avait une constitution de transpacier, ou même de de phrik ou quelconque autre métal que rien n'aurait su attendre. La médecine traditionnelle n'était donc d'aucune utilité pour elle. Mais l'arrivée d'un fils de la ville, peu confronté aux climats rudes de ce monde immaculé, avait légèrement bouleversé ses habitudes. M'enfin bon. Ce n'était guère important, à cet instant. Le serveur exhibitionniste déposa donc l'ensemble des victuailles au bord du lit, avec douceur. Malgré toute la rapidité qu'il mettait à faire tout cela, c'était tout de même sans donner l'impression de courir. Il ne voulait pas l'étouffer, pas la presser.

    « Je t'ai mis ce que tu préfères, normalement ... et de quoi t'enlever ton mal de tête, j'espère ... Si ça te va ... je peux te préparer du salé autrement ... ou te laisser te reposer, comme tu veux ... »

Le valeureux Prince se gratta la tête, un sourire presque gêné sur le visage. La laisser respirer, oui. Donc. Allez, allez. Il jeta un vague regard au plateau, pour se dire que c'était une bonne chose, et tourna le dos lentement pour se diriger vers la cheminée qui trônait face au lit, ou presque. Un havre de chaleur des plus agréables, le soir venu, pour discuter et se retrouver. C'est là qu'il se prenait à rêver, parfois, qu'aucun Royaume ne les retenait, face à ces braises crépitantes et leurs deux corps serrés l'un contre l'autre. Elle dans ses bras, évoquant un de ses espoirs, et lui contribuant à l'image en y ajoutant une bêtise, ou en commençant à prévoir le plan. Des soirées diablement simples, mais ô combien bienfaitrices. Et c'est dans cet âtre où ne restait que les charbons de la nuit précédente qu'il s'empressa de tenter de relancer leur brasier. Ce n'était pas quelque chose dans laquelle il excellait, mais à force de le faire la chose venait d'elle-même. Un charbon, un petit bois, et un plus gros, pour relancer, là. Pousser l'ensemble, le faire respirer, et c'était réparti pour de bon. Et tout ça en seulement quelques minutes, il pouvait s'en féliciter. C'est qu'avec les efforts faits lui commençait à avoir chaud, ne restait plus qu'à savoir si elle était en train de manger. Il se retourna donc pour inspecter si le plateau avait été touché, lui et sa gourmande propriétaire. Les mains jointes dans le dos, il revint vers le lit l'air de rien, forçant un air innocent.

    « Une Reine qui mange au lit ... le début des mauvaises habitudes ... et des hanches à croquer ! » Un éclat de rire. « Allez, fais moi un petit peu de place s'il te plait ... »

La demande était simple, tout autant que la manière dont il vint s'installer : face à elle. Croisant les jambes, et l'incitant à faire de même, il espérait qu'elle ne bouge pas trop, au final, si ce n'est de faire revenir ses jambes sur elle. Avec douceur, il prit le plateau pour le placer entre eux, sans jamais se défaire de son air joueur, malgré tout. La gravité avait laissé place à quelque chose de plus calme, de plus naturel. Et si elle n'avait pas été aussi blanche que l'oreiller, peut-être que cette scène aurait pu avoir lieu un matin comme un autre. Coupant un petit morceau d'une espèce de brioche locale, il l'approcha doucement de la bouche de sa moitié.

    « Un morceau pour .. moi ? »

Il le plaça devant sa bouche, dans l'espoir qu'elle le mange, comme une enfant. Et si ce n'était pas le cas, ce serait lui qui le mangerait, à moins qu'il ne refasse le même geste mais en mangeant le morceau cette fois.

    « Un morceau pour toi ... »

Chacun avait droit à sa ration, comme ça, s'efforçant de montrer l'exemple. L'appétit n'était pas tellement là, après les émotions encore fraîches, mais s'il fallait se forcer pour qu'elle le fasse aussi, alors il irait jusqu'à se remplir l'estomac pour elle. L'autre solution, tout aussi joueuse, consista à tremper son index dans le chocolat chaud. C'était plus qu'une addiction pour cette boisson qu'elle avait, c'était une vraie religion. Inexplicable, oui, mais il était prêt à se convertir, là encore. Son doigt chocolaté se dirigea donc sur sa propre joue droite et y dessina un coeur, avant qu'il ne se décide à tendre la joue vers elle. Un moyen de joindre l'utile à l'agréable, comme il leur arrivait souvent de le faire. Et puis cette langue ne le dérangeait pas plus que ça, il s'était fait à ces drôles de manières, un peu bestiales, qui avaient cours entre eux deux. Même lui y prenait goût. Mais ce n'était pas l'atmosphère adéquate pour de telles pensées.

    « Tu sais, plus tu manges et plus je t'embrasserai, au final ... Si cela a encore de l'importance à tes yeux, tu sais ce qu'il te reste à faire ma Neige éternelle ... hmm moins bien ce surnom ... ma nébuleuse argentée ! Mieux, mieux ... Et puis il te faudra au moins ça pour arriver à me battre au prochain entraînement. »

Et il recommença son manège en lui tendant un morceau un peu plus gros, cette fois, quitte à la récompenser d'un cours baiser sur ses lèvres, au-dessus du plateau. Un sourire satisfait sur le visage, désormais, c'est sa joue qui reçut une caresse, et ses cheveux qui furent replacés plus sereinement pour lui laisser admirer son si doux visage.

    « Bon d'accord, j'arrête là, je voudrais juste tenter une dernière chose ... si tu es d'accord ? Tu me fais confiance, n'est-ce pas ? »

C'était une question qui n'en était pas forcément une, en vérité. Le plateau fut déplacé prestement pour être redéposé sur le bord du lit, pour ne plus les gêner. Avec douceur, après un léger étirement de la nuque, il prit ses mains dans les siennes, sans la quitter du regard. Sans pouvoir s'en empêcher, il fit un baise-main à chacune, avant de reprendre.

    « Dis moi comment tu te sens. Est-ce que ... tu as mal ? Tu es fatiguée ? Fermes les yeux ... »


**********************************************


Face à elle, un Prince qui faisait de même, en l'écoutant. Lentement, il inspira profondément avant d'expirer avec tout autant de longueur. Ses pouces caressèrent ses mains, et son souffle se calma avec lenteur. Inspiration, expiration. L'écoute attentive, et le repos opéré par l'abandon de la tension qui les habitait. L'exercice qu'il était en train de faire était un défi pour l'initié qu'il représentait, mais cela ne le découragerait pas pour autant. Seul, avec le temps qu'il fallait, il avait réussi à percevoir celle qui rayonnait devant lui. Désormais, couplé dans son effort avec la Grise, et l'état d'esprit complètement différent, la chose s'avèrerait bien plus longue.

    « Remplis bien tes poumons, et expires ... »

Il connaissait bien sa leçon. Si Carn s'était évertué à la lui rappeler régulièrement ce n'était pas pour rien. Recommencer, chaque jour, le plus simple des exercices de la Force. Se concentrer et la percevoir. Comprendre sa présence. Encore, et encore, dans le silence le plus total, et l'effort mental le plus complet. Tout reposait sur sa propre discipline de l'esprit, autant pour lui que pour elle, qui ne devait sûrement plus faire cela désormais. Elle avait passé ce stade, et ce besoin, il y a bien longtemps. Cela pouvait au moins l'amuser, peut-être, ou rajouter un peu d'innocence au moment qu'ils étaient en train de passer.

    « Fais le vide dans ton esprit ... C'est .. c'est ton père qui m'a appris à faire ça ... Reposes toi sur moi si tu en sens le besoin, ou dis moi si c'est trop exigeant, il faut te préserver ... »

Difficile de se concentrer, lorsqu'on parle. Reprendre, allez. Se concentrer. Inspirer, expirer. Essayer de caler sa respiration sur la sienne, de ne pas se laisser envahir par sa présence. Elle est là sa pire distraction tout comme son meilleur allié, maître de la Force et terrible tentatrice source de beaucoup de questions. Il fait cela pour elle, pour essayer de lui faire comprendre quelque chose, sans arriver à le dire et éviter de passer pour un idiot. Peut-être que tous les deux, unis de la sorte, seraient à même de dénouer le noeud qui planait chez sa Grise. Nouvelle inspiration, plus longue, et le tout rejeté avec autant de volonté.

    « Helera ... »

De longues secondes.

    « J'ai vu quelque chose tout à l'heure .. dans .. la Force ... »

Plus il parlait, et moins il arrivait à retrouver l'état de grâce dans lequel il avait réussi malgré tout à se mettre tout à l'heure. Etait-ce de le faire avec elle qui le rendait aussi peu stable ? La justification à tout ce manège était venue un peu tard, sûrement parce qu'il n'avait pas osé le formuler. La crainte que ce soit grave, ou la peur d'avoir rêvé quelque chose avait dominé. Mais pris qu'il était dans son propre piège, forcément, il fallait se donner consistance. Incarner le guide, ici, alors même qu'il n'arrivait pas à se plonger dans la Force. Un bon moyen, donc, de faire bonne figure. Mais l'évocation de son expérience passée serait un point d'ancrage. Ce qu'il avait perçu, ce qu'il avait ressenti, tout ceci lui donnait quelque chose à atteindre. C'était imprimé dans son esprit, et il voulait lui montrer. Lui prouver. Un nouvel effort pourrait se faire. Porté par le souffle régulier d'un Maître en détresse, s'oubliant dans les douces mains de la plus parfaite des érudites, il suffisait de chasser ses propres pensées et ses propres sentiments. Oublier ce qu'il s'est passé, oublier leur monde, n'entendre que le crépitement des flammes, au loin, et le bruit de leurs peaux qui se confondent. Ce palais d'hiver, foyer chaleureux d'un couple bienheureux, est devenu un havre de paix où nulle pensée ne saurait les faire dévier. Le temps n'a plus de prise pour ceux qui s'en distancent. Cette réalité, silencieuse et réconfortante, finit par s'évaporer lentement, au prix de ses sentiments. L'obscurité de la nuit, d'abord. Le calme flagrant, et impassible. Non pas une nuit inquiétante, mais plutôt reposante. De celle qui dissout dans son existence tous les problèmes de la journée. Et la fraîcheur, venue du ciel.

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Un zephir sifflant au grès du relief se fait entendre. L'obscurité profonde, très lentement, au gré des rayons de soleil qui percent les montagnes blanches, finit par lever son voile. Leur lit royal, radeau d'une fortune amoureuse, a disparue. Il est seul, dans ce monde derrière ses paupières. Le firmament est splendide. Visible, drapé de son millier d'étoiles. Pas un nuage. Un nouveau souffle, glissant sur sa peau dénudée, finit par réveiller des crépitements. Un feu, un petit cercle nourri richement de ce bois naturel, crépite de plus belle. Il l'éclaire, et il le réchauffe. Il est doux, et capte son regard dans ce relief encore trop flou pour ses yeux d'humains. Puis une présence. Un saut, une réception, elle est là. Elle est toujours là, c'est elle qui permet au feu de survivre. Cet amour, brûlant et si prompt à le réchauffer, qu'ils savent observer tous les deux. Son visage contre le sien, sa présence contre la sienne, c'est cet amour qui les éclaire. Incapable d'en brûler les bûches qui l'alimentent, il semble éternel. Nul besoin de se parler, dans ce monde. Nul besoin de formuler quelque chose. S'aimer, simplement, dans un monde comme dans l'autre. Il suffit d'un sourire pour que la flamme grandisse encore.

Mais la vie n'est pas qu'amour. Elle est crainte. Incompréhension. Découverte. Le monde continue de s'éclairer avec le calme qui le connaît. Un univers intouché, immaculée. Bercé par cette neige qui le couvre avec légèreté. Cet horizon inviolé, tout juste éclairé et pourtant reconnaissable. Une vision innocente et si reconnaissable. Ces plaines glacées, battues par les vents, et des monts toujours plus éloignés. Une fenêtre sur leur monde, un spectacle gravé dans sa mémoire. La lumière continue de percer, au lointain. Chaleureuse et salvatrice, la seule à même de révéler la beauté de cette vision. Réchauffés par ces flammes en pleine danse, ils ne peuvent que profiter de la beauté de leur univers. Cette neige qui les berce, ce feu qui fait briller les yeux, et cette perspective qui les enchante. Une vie comme ils n'en connaîtront jamais d'autres, sur cette planète. Un regard, pour cette femme, et un sourire. Mais à l'horizon se dresse un géant. Plein d'énergie, et plein de volonté, ce n'est pourtant que l'aurore. Déjà brillant de mille feux, drapé de couleurs flamboyantes, cet astre se dessine lentement. Timidement, même. Mais c'est avec lui que prend sens cette planète, c'est avec lui que les plaines se réveillent, et que les montagnes redeviennent grandes et imbattables. Le noyau d'un atome dont ils ne seraient que l'orbite. Lui et son ombre ... une seconde forme, qui pointe à son tour dans les gorges de ces Montagnes Bleues. Un alter ego tout aussi flamboyant, comme si l'un comme l'autre n'arrivaient pas à se faire de l'ombre. Une cohabitation bien voulue, et presque aussi facilement souhaitée par l'un que par l'autre. Un spectacle si unique qu'il n'arrivait plus à en détacher son regard.

Trop unique. Une inquiétude naquit, au creux de ses entrailles. Une peur suffisante pour faire s'effacer ce monde sous ses yeux, malgré toutes ses luttes. Une peur qui ramena son monde à ce qu'il était, qui rappela la présence de ses mains dans celles d'une autre. L'esprit reprenait sa place, et ses idées redevenaient limpides, fluides. Un éclair, soudain. Une pensée interdite à formuler. Une incompréhension telle que sa voix elle-même semblait atteinte, si basse et perdue qu'elle pouvait être ...

    « ... Helera ... tu ... tu es ... c'est ... ? »
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By Helera Kor'rial
#32133
Une éternité ? Elle n’avait pas été réveillé par un baiser du prince charmant pourtant. Ou alors elle ne s’en souvenait pas. Helera était groggie, la tête lourde et les tempes qui sifflaient, qui battaient dans sa tête. Elle se releva et trouva vite les coussins qu’il lui installa dans le dos. Plus vite que la lumière, sans demande ni exigence, avec toute la gentilesse dont il pouvait faire preuve. Une poupée, un mannequin qui voit son propre corps. C’était à peu près ce qu’elle ressentait. La concentration était particulièrement difficile et elle avait dû mal à démeler tout cela dans sa tête. Ce n’était qu’une petite chute après tout. Une chute de rien du tout et une inquiétude trop démesurée de la part d’Althar, surement. Les regrets suivirent bien rapidement et elle y coupa court en posa une main agars sur sa joue.

« Tu n’y es pour rien. J’ai vécu bien pire que d’aller m’entraîner dans la neige. Non, c’est sûrement autre chose, je ne sais pas. Je n’ai plus toute ma lucidité. »

Elle n’aimait pas que l’on s’occupe d’elle ? Assurement. « On » ne désignait personne qui lui était proche. Si c’était lui en revanche, elle n’allait jamais dire non. Bien au contraire. Elle aimait se faire cajoler par Althar, se faire entretenir et toutes ces choses qui lui donnent l’impression d’être une femme aimée. Cela n’avait rien à voir avec de la servitude, un retour d’ascensseur ou ce genre de choses. Non, on parlait bien d’un acte désintéressé que seul ses sentiments guidaient auprès d’elle. Cela, c’était sûrement ce qu’elle appréciait le plus. Elle aurait très bien pu se laisser tomber malade rien que pour avoir toute son attention tout le temps. Mais ce n’était pas chose possible. D’abord car la maladie n’était pas propice à la rigolade, puis pour ne pas l’étouffer. Il l’embrassa sur la main et elle étira un sourire absent, suivi d’un autre au creux de son visage. A défaut d’avoir assez de réactivité pour l’action, elle pu l’apprécier à sa manière. Pas le temps de dire la suite, il se sauva. Presque. Il se leva simplement et tendit la main vers la chaise. Oh, cela devenait interessant. Elle se releva lentement pour regarder tour à tour la chemise et son conjoint. Il peut le faire, il va le faire. La chemise lentement s’envola jusqu’à elle. Cependant, la différence entre une chemise et une couverture épaisse était tellement infime que s’en était limite insultant pour le froid lui-même que d’y prétendre. Helera dans tous les cas se réchauffait lentement dans le lit, et c’était suffisant. Non, elle attrapa la chemise pour un autre usage.

« Bien joué ! »

Finalement, elle la déplia et la serra simplement contre elle, comme un doudou. L’odeur était plus importante finalement que la chaleur que l’usage aurait pu procurer. La couverture jusqu’au menton, la chemise serrée entre ses bras, elle redescendit lentement sous les couvertures. Althar s’occupait de tout et elle avait assez confiance pour le laisser faire. Cela devait sans doute être une des premières fois que l’on s’occupait d’elle à ce point. Mise à part quand elle avait perdu un bras, et encore, elle ne voulait pas qu’on la touche ni qu’on la regarde. Là, elle se laissait faire simplement tandis que tout s’activait autour d’elle. Son regard dans tous les cas n’arrivait pas à suivre la dynamique du prince qui fit trois actions en une. Ce mal de crane l’assaillait toujours et semblait creuser dans les bords de sa tête. C’était assez insuportable. La Force elle-même n’était plus là, tandis que sa maîtresse était bien trop faible pour ne serait-ce que soulever une chemise. C’est sans doute cette perpspective qui lui fit le plus peur. Etre privée de la Force, c’était sans doute pire que de perdre un bras. C’était tout une extension de son existence qui s’évanouissait. On n’en était pas là, évidemment. Helera sentait par moment les flux et réminiscence de cette énergie, sans pour autant avoir les capacités de se concentrer dessus. Plus tard, ne pas brusquer. Elle n’était pas en guerre, elle n’avait rien à prouver. Le temps ferait son œuvre. Ici, sur leur planète, personne ne voulait sa mort et donc la tranquilité était de mise. Althar au torse nu et saillant revint quelques minutes ensuite. Helera s’était mise sur le flanc droit et aurait très bien pu sucer son pouce qu’elle aurait parfaitement eu l’allure d’une enfant. L’odeur du chocolat se répandit dans la pièce.

Lentement et avec une grimace, elle se redressa de nouveau, gardant cette chemise au creux de ses bras.

« Merci mon cœur. »

Pourtant, malgré les viennoiseries, son estomac était noué et cette nausée sous jaccente lui bridait. Elle se força à poser les lèvres dans le chocolat chaud. Même ça, ce n’avait plus de goût. Pourtant l’odeur y était. Autant manger des cendres. Elle s’énerva intérieurement de cette condition de déchets qui devait sans doute être déplaisante à voir, mais surement pas autant à vivre. Du coup, elle se frotta les yeux et regarda Althar qui relançait le feu de la cheminé. Le crépitement, c’était bien ça. Cela détendait. Les flammes dansantes en plus et on pouvait s’endormir tranquillement. Mais déjà le prince revint et inspecta son plateau d’un œil inquisiteur qui trancha avec la blague qu’il lui lança. Ce n’est pas avec ce qu’elle mangeait qu’elle allait pouvoir grossir. Et puis dans tous les cas, elle avait assez pris ces derniers jours pour s’amuser à faire cela quotidiennement. Elle étira un sourire avec toute la fatigue dont elle était accablée et comme une marionnette obéit sans vraiment y penser. Face à lui, il se saisit d’un bout de brioche pour l’y montrer. Elle le mangea par pur obéissance bien que le goût ne soit toujours pas au rendez vous. La manière cependant dont il entreprit de distribuer la nourriture lui tira un hoquet de rire.

« Pfff. T’es bête. »

Mais ce n’était que le début, en rélalité, des bétises. Il trempa son doigt dans le chocolat et s’y dessina un cœur coulant sur la joue. Elle hocha négativement la tête en le voyant faire. En fait, c’était sûrement lui l’enfant du couple. Mais quand il lui tendit, elle ne pu s’empêcher à y renoncer et y donna quelques coups de langue. Puis, la motivation, ou sans doute la culpabilité. De l’importance ? Bien sûr que cela avait de l’importance. Pourquoi cela n’en aurait plus ? Pensait-il qu’elle ne l’aimait plus ? N’était-elle pas assez aimante envers lui ou voulait-il plus que ce qu’il avait ? Peut-être qu’elle ne le contentait pas finalement et qu’il commençait à se lasser d’elle. Helera baissa la tête, perdue dans sa pensée. Finalement, c’est la culpabilité qui prit le dessus et elle commençait à s’en vouloir de tout gacher entre eux. Pourtant elle ne voulait pas qu’il parte… Pas le choix, malgré le gout de cendre, elle devait prendre le prochain morceau qu’il lui tendit. Puis ce fut terminé, le calvaire se termina quand il décida d’arrêter de la nourrir. Helera s’en serait presque réjouit et ses yeux nimbés d’un voile opaque cherchèrent à comprendre la suite du programme. Ses mains dans les siennes, elle obéit et ferma les yeux.

« Oui je te fais confiance. Je suis un peu tout ça à la fois… »

Chaques mots étaient un calvaire et le poids de toute l’existence de la galaxie semblait l’alourdir de minutes en minutes, si bien qu’elle crut faire une autre rechute. Helera inspira longuement et expira tout aussi doucement. Elle se concentra sur le contact avec ces mains étrangèrent qu’elle gardait précautionneusement dans les siennes, n’hésitat pas à balader le bout de ses doigts contre sa peau. Le moment présent, c’était le plus important. Le passé est révolu et le futur incertain. Seul compte le présent. Dans la Force, Helera n’était plus qu’une supernova décrépite dont les pulsations étaient incertaines, ponctuelles et désordonnées. On était très loin de la géante ardente d’alors. Cet entraînement, elle l’avait eu des années auparavant. Mais dans son état, elle écoutait simplement les conseils et ordres de son conjoint. Elle se laissa aller dans les flux de Force, se laissant porter par les courants qui la traversait, accrochée à Althar qui l’y guidait tant bien que mal. C’était plus que reposant et cela faisait du bien. Ou moins, cela avait le don d’innhiber certaines de ses douleurs mentales en se concentrant sur autre chose. Elle s’apaisait petit à petit et sa respiration reprenait un rythme plus normal. Elle ne garda en tête que la présence d’Althar comme seul guide et rien d’autres.

Il l’entraîna vers les songes, les paysages idylliques d’un monde couvert de paix et de bienfaisance. De sa simple présence, Helera en tire toute l’énergie onirique dont elle avait sans doute besoin. Elle se laissa porter toujours dans cet aurore aux étendus enneigées. Nelvaan, elle la reconnaissait. La vue de la fenêtre sur le monde qui l’avait accueillie, qui berçait de sa neige éternelle les paysages déjà recouverts de cette couche blanche. Althar la transporta ailleurs, car il y vit autre chose. De l’horizon, de l’étoile qui dardaient de ses rayons les habitations du peuple, s’élevait deux sphères tout autant puissantes. Tournant l’une autre de l’autre, défiant les lois de la gravité. Althar s’y perdit en contemplation spirituelle tandis qu’Helera n’y vit là qu’un quotidien. Une présence qu’elle avait déjà ressentie auparavant, qui existait depuis assez longtemps pour que cela fasse partis d’elle. Une sorte de porte que l’on ne regarde que du coin de l’œil, sans se concentrer sur ce qu’il y a derrière. Un endroit dont on a omis l’existence involontairement car sa seule présence s’est éveillée tellement imperceptiblement que l’on en à pas remarquer la tangibilité. Le monde bascula et ces deux petites étoiles devinrent également le centre de ses attentions. Tout trembla néanmoins et elle fut emportée loin d’Althar, dans un univers qui défilaient à toute allure. Il y eut des rires, des paroles inaudibles. Des situations dont elle ne perçut pas la portée ni le sens mais qui n’avait pour autant rien d’effrayant. Des rires d’enfants, des odeurs et des impressions de déjà vu, d’identité. Caitlyn Kor’rial qui rejoue avec elle dans la neige. Qui lui parle et lui explique. Non. Il n’y avait pas de neige sur Kuat. Les voix se mêlent entre elles et se confondent.

« Maman, vient jouer à la neige ! »

Elle étira un sourire sans trop savoir pourquoi. « Maman ». Le mot résonnait à travers les dédales de son esprit. Il y eu des pulsations lumineuses et des flashs rapides. Une figure aux longs cheveux sur un trone, deux sabres lasers, des chandeliers enflammés, un peuple à genoux en guise de respect, des chevaliers gris qui courraient dans la forêt, un guide en capuche. Deux jeunes gens qui, côte à côte, regardaient dans sa direction. « Maman ».

Helera émergea dans une inspiration et porta une main devant sa bouche ouverte, tandis qu’aucun son n’y pu sortir. La surprise l’avait de nouveau assomée et elle ne pu bouger tandis qu’elle se remémoraient ce voyage vers Kuat où elle avait vu cette famille si heureuse. Et l’acceptation ce jour là, que jamais elle n’aurait de famille, que jamais elle ne pouvait avoir d’enfants. Son regard alterna entre les deux yeux du prince qui ne put lui-même pas s’exprimer davantage. Helera la deuxième main qui vint rejoindre la première. Sa vision se brouilla tandis que les larmes s’accumulèrent au creux de ses paupières et coulèrent le long de ses joues. Dans un geste précipité, elle sortit de sous la couette et s’avança vers Althar, entourant son buste de ses cuisses et son cou de ses bras. Une étreinte nécessaire tandis qu’elle continuait à pleurer silencieusement. Elle chuchota lentement, entre deux hoquets.

« On … On va être parents … Je suis enceinte … Je vais être maman … »

Le simple fait de le formuler la transcenda davantage et elle fut clouée sur place, serrant Althar de toutes ses forces. Elle passa rapidement une main sur ses yeux pour en enlever les larmes en trop. Tout s’expliquait, en fait. Tout ce qu’elle ressentait, le pourquoi des derniers mois et le présage des prochains. Tant de questions la harcelaient. Quand, pourquoi … Etait-elle triste ou heureuse ? Est-ce qu’Althar avait seulement planifié d’être père un jour ? Est-ce qu’il n’allait pas l’abandonner après ça ? Comment allait-il le prendre ? La nausée la rattrapa de plus belle mais elle ne bougea pas car seule son épaule en support lui procurait les bienfaits qu’elle recherchait. Elle ferma les yeux et continua à pleurer en silence tandis que ses barrières avaient déjà été brisées et que la peur la rattrapa aussitôt.
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By Althar Fanrel Keto
#32140
Ce qu'il venait de voir, et surtout de ressentir, serait marqué à jamais dans son esprit. Il bredouilla quelques mots, assailli de trop de choses pour comprendre, et croisa son regard. Terrible, inquiet, presque perdu, un de ces regards qui vous fait comprendre que la situation est très mauvaise. Il ne sut pas comment réagir. Pas face à elle, pas quand elle est comme ça. Par mimétisme de cette perdition soudaine, tout leur château de cartes s'effondra en une seconde. En un clignement d'yeux.

Pourtant, au lieu de les séparer, au lieu de dériver lentement chacun d'un côté, elle retomba dans ses bras. Avec force, avec panique, avec une pression qu'il ne lui connaissait pas. Lui était encore resté bloqué parce l'enchainement des choses. Ne restait donc qu'à l'accueillir et la ... réconforter ? Il ne comprenait pas. Quelque chose clochait, c'était aussi incompréhensible que furieux. Même avec la bouche ouverte aucun son ne sortait. Ses mains hésitantes ne trouvèrent pas leur place tout de suite, ce n'est qu'en sentant ses larmes sur sa propre peau qu'il comprit la nécessité de cette union. Ces larmes brûlantes, et terriblement douloureuses.

    « On … On va être parents … Je suis enceinte … Je vais être maman … »

Un chuchotement. Un simple chuchotement, un souffle discret dans son cou, en un seul instant capable de lui donner le vertige. Il était un brin de paille balayé par une tempête. Une chose était de le ressentir, et une autre de le comprendre. Se l'entendre dire était ... déconcertant. Follement déconcertant. A un point où il lui fallait se réfugier dans ces cheveux blancs et ne plus rien dire. Aucune femme n'avait osé lui dire une telle chose. Jamais il ne s'était retrouvé dans une telle situation et à vrai dire, c'était une bonne chose. Non pas parce qu'il aurait égrainé des héritiers dans la Galaxie, mais plutôt parce que ce moment est pur. Les questions se comptent par centaines, sur tout un tas de choses, mais non, ce n'est pas en cela qu'il y a pureté. Non, elle se trouve dans cette caresse, silencieuse, de ces cheveux emmêlés, et de ce dos dénudé. Elle est dans ce geste de réconfort qu'il essaie d'avoir en embrassant ce crâne à porté de bouche, en lui faisant comprendre qu'elle peut se laisser aller, qu'elle peut tout lâcher. Il la tient, lui, malgré tout ce qui arrive. Peut-être bien qu'ils se sont déjà confrontés à s'occuper d'enfants, lui à la materner elle, lorsqu'il en a l'occasion, et elle à prendre soin de lui et de son comportement fantasque lors de son soin. Une manière subtile, peut-être, de leur faire comprendre qu'ils sont prêts, sans le savoir. Ce petit corps blotti contre lui était la seule chose qui comptait, de toute façon. Elle avait besoin de faire sortir tout ça, et lui avait besoin de temps pour comprendre.



Depuis quand était-elle enceinte ? Etait-ce depuis qu'il était revenu ? Ou bien la fois sur le vaisseau ? Etait-il bien le père ? Non, ça n'est pas une vraie question. Pas vraiment. Il connaît la réponse. Se réfugier dans un doute comme celui-la serait totalement suicidaire. Mais ne se protégeaient-ils pas ? A moins que ses produits ne marchaient plus. Et qu'elle ne prenait rien non plus. Est-ce qu'ils auraient du le voir venir ? Non ... si. Totalement. A moins, bien sûr, de se laisser aveugler simplement par ses sentiments. Le désir physique n'est qu'un bonus, lorsqu'on est avec la bonne personne. C'est ce qu'il retirait de tous ces instants passés à la regarder, et à l'écouter. Rien n'importait d'autre, au final. Son royaume, sa vie, ses propres envies. Tout plaquer pour la retrouver elle, et pour s'installer avec elle. Une folie qu'il ne regrettait en rien, et que le destin semblait accepter favorablement, quitte à les encourager. Des enfants. S'était-il un jour imaginé père ? Oui, évidemment. Une descendance pour un trône, et surtout une excuse de plus pour délaisser ses obligations. Plus que cela, pour cet amour déraisonnable qu'il voue à sa femme et qui mériterait d'être offert à d'autres personnes. Oh oui, des enfants, les siens, les leurs. Si jeune, déjà, est-ce qu'il la condamnait elle ? L'idée le traversa, en parallèle de ces larmes qui n'en finissaient plus. Mais pourtant ...

Au fond de son esprit, au fond de son être, aucun sentiment négatif n'arrivait à émerger. De la crainte, peut-être, oui, forcément. Mais refuser cela ? Vraiment ? C'était une telle hérésie qu'il préférait en mourir plutôt que d'en arriver là. Il ne se l'expliquait pas, mais c'est ce qui le travaillait le plus. Elle pleurait alors que lui était en passe de réaliser ce que cela signifierait de bon dans sa vie. Et avec cette nouvelle situation, il ne demandait qu'à célébrer. Le hurler sur tous les toits, l'affirmer à qui voulait l'entendre. Le dire à Helera, encore et encore. Des enfants. Il serait père. Là, bientôt. Avec des bébés, des êtres qui partageraient une partie de ce qu'il est, et une autre de ce qu'elle est. Elle serait mère. Rien que cette perspective, aussi inconcevable était-elle, était une bénédiction. Ces derniers mois n'avaient été que la destruction systématique de repères dans tous ses actes. Leia, Helera, les Régions Inconnues, Nelvan. A chaque semaine venait son prix, son sacrifice. Et finalement, tout s'était stoppé il y a deux mois. Deux courts mois, où il s'était posé sur Nelvan pour ne plus en repartir. Il ne connaissait rien, à part elle. Juste elle. Et c'est autour d'elle que tout se reconstruisait lentement. Sa propre identité, ce qu'il pensait connaître du monde, et sa place dans la Galaxie. Au fil des jours, au fil des discussions, il se réinventait. Et par cette découverte, c'était peut-être la dernière partie du puzzle qu'était sa vie qui venait enfin de se compléter. Un tableau vivant dont Althar n'était plus le centre, uniquement la silhouette la plus haute. Au centre se trouvaient deux petits êtres qu'il observait en souriant, ses mains entourant une Helera appuyée contre son buste. Le tout surplombait une Têta couverte de neige, pour mieux signifier l'acceptation finale de ces deux mondes. A y regarder de plus près, les anciens avaient été trop artificiels. Figés. Mono-centré. Il s'était vu beaucoup de choses, et aucune ne s'était finalement réalisé. Mais cette fois, cette image respirait. Elle était bien vivante, entre les regards échangés entre elle et lui, et les quelques gestes d'affection offerts à ces enfants trop énergiques pour attendre devant cet objectif. Ce tableau était vivant. Réellement vivant. Et il était heureux.

Rien que pour cela, pour tout ce qui était en train de devenir une évidence, il était perdu face à cette réaction qui semblait à l'opposée de la sienne. D'un air perdu et au langage inexistant il était passé à un certain timide, incontrolé, qu'il dissimulait dans la crinière de la Grise. Sa main se risqua à quitter ses cheveux pour essayer d'apprécier avec tendresse sa joue, et retirer avec délicatesse cette humidité si tranchante.

    « Helera ... »

Un chuchotement, sans quitter ses caresses. Il veut persister à la bercer, et la garder contre lui.

    « Ma Lera ... mon Amour ... »

Il n'y a pas toujours besoin de se faire face pour se parler. Ses lèvres trouvèrent leur chemin sur cette tête pour y apposer un nouveau baiser.

    « C'est ... tu es la plus belle chose qui me sois arrivée, Helera ... la plus belle et la plus formidable ... et ces enfants .. nos .. nos enfants ... nos enfants seront notre .. seront ... ils sont le ... la ... ils sont notre réussite ... C'est .. »

Les mots étaient bien plus difficiles à prononcer qu'il ne l'avait imaginé. Avec eux vient un flot d'émotions jamais connues, et très difficile à retenir. Un mélange de fierté, d'amour, d'excitation, de fébrilité, de tout plein de choses qui le font se cacher contre elle et ne pas oser les prononcer. Leurs enfants. Leurs propres enfants. Une folie.

    « Je ferai tout ce qu'il faut Helera ... Pour te préserver, pur te permettre de vivre ta vie, pour tout ce que tu souhaiteras ... Je m'y consacrerai, je ... Je les amènerai sur Têta même si ... même si je préfèrerai ne pas m'en séparer, et ne pas te quitter ... je t'offrirai le temps pour ta jeunesse, pour ton trône, pour tout ce que tu voudras faire ... Ne .. ne les vois pas comme un frein mais .. mais ... comme une matérialisation de notre amour ... Ne pleures plus mon Amour ... s'il te plait ... parles moi ... dis moi pourquoi ... »
Cette fois, c'était une autre manière de la confronter. Sans quitter sa peau, et ce dos caressé, il s'efforça avec lenteur et beaucoup d'efforts d'essayer de la ramener vers sa position initiale. Ses coussins, son fauteuil réservé, sans pour autant la lâcher. Ne rien brusquer, pas à cet instant, juste l'inciter à se laisser aller un peu plus, à l'autoriser à lui faire face, même si près, pour qu'il puisse embrasser son front, et lui montrer le bonheur qui habite son regard. La position était inconfortable mais elle était la plus propice à essayer de discuter franchement. Tête contre tête, souffle contre souffle, dans le cocon créé par leurs deux corps unifiés.

    « On en a jamais parlé ... jamais vraiment .. sur le fait de savoir si ... si tu voulais des enfants ... Tu es encore jeune, tu as plein de projets ... je sais bien, mais ... »
Non, il ne trouvait pas ses mots. Vraiment pas. A côté, avouer ses sentiments et parler d'amour lui paraissait être la chose la plus simple qui soit.

    « ... fonder une famille ... avoir des vies que .. que nous avons créé ... qui ... qui pourront jouer avec leur grand père, qui vivront la vie plus épanouie qu'ils pourront ... est-ce que ... est-ce que ce n'est pas beau ? Ils seront ce qu'ils voudront, ils auront tout pour eux ... On leur offrira un monde où ils pourront grandir sans que personne ne leur pose problème, sans qu'aucun frein à leurs envies n'existent ... Ils seront aimés, ils auront une très très grande famille ... et ils seront aussi beaux que toi ... aussi gentils, aussi courageux, aussi intelligents, aussi habiles que toi mon Amour ... ils seront les enfants les plus parfaits, et les plus heureux de cette Galaxie si .. si nous les élevons ensemble, Helera .. ma Lera ... »

Elle aurait pu s'attendre à ce qu'il l'embrasse, ou la serre contre lui, alors que ses mains n'avaient pas bougé de leur prison, bloquées entre le dos d'Helera et les coussins. Non, au contraire, il se défaisait des mains de la Grise pour descendre lentement. Elle connaissait cette sensation, cette volupté utilisée lorsqu'ils leur prenaient de faire des choses non-protégées, mais cette fois, les baisers sur sa peau restaient plus discrets. Sa destination était évidente, et silencieuse. Cette peau qui ne représentait rien, jusque-là, et qui était aujourd'hui la partie la plus précieuse d'Helera. Un petit ventre qui avait malgré lui pris des formes. Certes, elles avaient été visibles, mais mises au compte d'un relachement généralisé depuis son arrivée, il arrive à tout le monde de prendre quelques kilos en trop. Une douceur pas déplaisante pour un Althar gourmand, mais qui se retrouvait donc face à un spectacle unique. Ce petit ventre au secret dévoilé, et au nombril travaillé. Avec mille précautions ce sont ses lèvres qui trouvèrent leur place, pour y apposer la trace de ses sentiments. Aussi fou que cela pouvait paraître, des êtres inexistants et inconnus, découverts quelques minutes plus tôt, et déjà aussi follement aimés que sa Kor'rial en chair et en os entre ses mains. Si certains pouvaient parfois douter de leur existence, lui avait une certitude profonde de tout cela. Et il suffisait d'en voir la réaction d'Helera pour s'en assurer. Ils étaient là, qu'ils les aient voulu ou non, cachés sous cette blancheur qu'il embrassait avec tendresse. Leurs enfants, leurs splendides et magnifiques enfants. Le front contre son ventre, sans appuyer dessus, il se prosternait. Il aurait voulu les sentir, voulu les entendre, mais c'était trop tôt encore, trop frais. Ils étaient là sans l'être, ils seraient là sans qu'il ne l'oublie jamais. Et sans même qu'il n'en ait conscience, ils se parleraient avant l'heure. Eux aussi trouveraient leurs place dans son esprit avec leurs pensées innocentes. Mais ce n'était pas le moment. Pour l'instant, ils n'étaient que la douceur d'une peau qu'il ne connaissait que trop bien, et cela en resterait ainsi. Les yeux fermés, c'était une manière de leur souhaiter la bienvenue. Lui, père ... oui, père. Ils changeraient sa vie dans le bon sens. Ils seraient sa nouvelle direction, sa raison d'être. Ses propres enfants. Fallait-il se permettre de la gratitude si Helera les rejetait ? La question le dérangeait, et c'est pour ça qu'il n'osait pas l'imaginer. Il fallait simplement les remercier d'exister, leur signifier qu'ils étaient désirés. Le fruit d'un amour inconditionnel, et l'avenir toujours plus conséquent de ce couple. Il laissa trainer son visage sur ces abdominaux en passe de s'éloigner, le temps de quelques pensées. Ce serait la première fois d'une longue série, rien ne serait plus pareil. Un dernier baiser, un dernier souhait pour ces existences à venir, et il se redressa, sans oser la regarder.

Face à elle, redressé, sans avoir retiré ses mains, il n'osait pas l'affronter. Timidement, peut-être, à cause de ce sourire qui s'opposait à la fraîcheur de ses larmes l'instant d'avant, et surtout parce que son regard était bloqué sur ce ventre. C'est avec beaucoup de difficultés qu'il releva les yeux, lentement, d'abord vers cette tenue qui était très malmenée par leurs mouvements successifs, mais dont il n'était pas en mesure de réajuster la pudeur, et ensuite vers ce visage. Dans ce duel qui n'en était pas un, sa seule arme était son sourire. Pas trop grand, pas trop tendancieux, juste un peu fier. Un sourire lumineux, attendri parce qu'il voyait, et porté par un regard qui se fixa sur celui d'Helera. Juste lui sourire, pour la convaincre, une dernière fois, pour la faire sourire elle, et pour trouver une position commune. Aussi belle que la première fois, plus rayonnante, peut-être, encore. Les marques de sa tristesse et de sa fatigue n'avaient pas d'importance à ses yeux, pas après tout. Elle était sa guerrière, à chaque instant, qu'importe ce qu'il se passait. L'assurance qu'elle a toujours au fond des yeux, et ce petit éclat, au coin de ses lèvres, qui le font craquer à chaque fois. C'est en libérant lentement sa main droite qu'il peut se permettre, peut-être, d'effacer tout doucement les ultimes traces de cette tristesse sur ces joues d'ébène, de chaque côté, sans se départir de son sourire. L'instant a besoin d'être posé, chaque esprit a besoin de se calmer, c'est peut-être pour ça qu'il prend son temps, en faisant ça. Caresser sa joue, réajuster ses cheveux, et flatter ce menton avec délicatesse. Et sans détacher son pouce et son index de celui-ci, se rapprocher, sans la quitter des yeux, pour l'embrasser comme la première fois. Les mots sont inutiles et artificiels pour ceux qui s'aiment et se connaissent. Un baiser langoureux, tranquille, et très doux. Non pas s'embrasser pour le plaisir, mais pour se pardonner, se réunir. Pour laisser le naturel parler de lui-même.

C'était à croire qu'il était devenu muet, parce qu'il ne trouva rien à dire lorsque leurs lèvres se séparèrent. Son front resta près du sien, et son nez tenta de défier le sien, pour la faire réagir. Ce n'était pas bizarre, c'était simplement le souhait de ne pas la quitter. Mais la position n'était pas adéquate. Il fallait autre chose, une dernière chose. D'un bras un peu aveugle, et surtout extrêmement chargé, il prit le plateau pour le poser hors du lit, vers une table de chevet supposément là où elle devait être. Ne pas se cogner, ne rien faire tomber, c'était compliqué, mais ce fut fait. Et tandis que son autre main était restée sur sa joue, c'est avec un peu plus de tendresse qu'il embrassa sa joue. Cette fois, il était temps de se décaler, et de se mettre à son niveau à elle. Un regard d'excuse, lentement, et des mains baladeuses qui éloignèrent Helera de ses coussins. Juste assez pour que son Prince prenne place entre sa Reine et son dossier. Il essaya de ne pas la brusquer, avec plus ou moins de réussite, et finalement l'incita à se réinstaller comme elle l'était. Ses mains passèrent sur ses bras et en sentirent le froid qui persistait encore, malgré toutes leurs émotions. Avec un peu d'énergie, sans la secouer, il se mit en tête de les frictionner légèrement, dans un premier temps. Sa bouche, elle, trouva sa place sur son épaule droite, où elle déposa quelques baisers. Mais il ne s'était pas posé là pour ça. Le chemin de ses bras le mena jusqu'à ses mains, tout en faisant en sorte de couvrir de ses propres bras ceux de la Grise, toujours dans cette optique de la réchauffer. A droite, sur la main de chair d'Helera, il posa la sienne par-dessus. A gauche, c'est sous cette main cybernétique qu'il glissa la sienne. Et dans un dernier geste attentionné, il ramena les deux jusqu'en haut, malgré l'indélicatesse de la position, et souffla dessus pour les réchauffer. Le geste suivant était prévisible, mais il n'était pas un rapide. Ne pas courir, profiter, découvrir. Réchauffer ces deux mains pour épargner ce petit corps meurtri. Elle pouvait en fait de même, si elle souhaitait, après tout sa tête était à quelques centimètres de la sienne.

Et finalement, après un baiser volé sur sa joue, il ramena les deux vers ce ventre, avec appréhension. Un chuchotement, de nouveau, et un encouragement. Installée comme elle l'était, le buste était penché en arrière de toute manière, entre les jambes princières.

    « Regardes, mon Amour ... »

Ses yeux quittèrent le visage d'Helera, si près, pour se porter vers leurs mains. Et tout délicatement, elles prirent la place qu'elles auraient désormais pour les 6 mois suivants. Sans bouger, d'abord, puis tout doucement, pour la main princière, une caresse d'un pouce intimidé. A cet endroit, sous ce très léger renflement, vivaient deux êtres en train de grandir. Deux petits êtres qui vivraient, un jour prochain, avec eux. Leurs enfants. Leurs propres enfants. Là, dans ce ventre musclé là. Ses yeux humides, dans un éclat de rire nerveux, nécessitèrent sa main libre pour être libérés de leur charge. Ca y est. Heureux. Il comprenait ce que cela signifiait. Il en était certain. Et le rouge aux joues, maintenant, sans cesser sa caresse toute symbolique, il réfugia son visage au creux du sien, avec un baiser non-ciblé. Renifler son odeur, une nouvelle fois, pour se rassurer, avant de faire un dernier geste : tirer la couverture, et essayer de se couvrir de nouveau. Il pouvait sentir combien elle n'était pas encore totalement chaude, et imaginait bien que se faire caresser le ventre pouvait être lassant, quand on est aussi peu habillée. Tendant son bras, il tira l'ensemble, et lui offrir le choix de s'arrêter à la taille ou de remonter totalement la couette jusqu'à leurs épaules. Par ce geste, il espérait qu'elle comprenne qu'il ne comptait pas partir. Au contraire.

    « Je ... je ne te l'ai jamais assez dit, Helera. Je ne veux plus que tu en doute, jamais plus, je t'aime. Vraiment, de tout ce que je suis, et quoi qu'il se passe je serais là pour toi, ma Lera. Pour cette période et pour après, je serais là. Quand tu te sentiras mal, quand tu auras besoin de chaleur ou de réconfort, quand tu auras faim, ou envie de je ne sais quoi, tu sais que je serais là. »

Il soupira doucement, réajustant ses bras autour d'elle pour qu'elle comprenne qu'il avait besoin de la sentir contre lui.

    « On va te soigner d'abord, et te faire retrouver des forces ... puis ... peut-être qu'on pourra voir dans la semaine si tu es condamnée à ne plus jamais me battre au sabre ... et sinon ... Peut-être que ... enfin ... est-ce que .. est-ce que tu veux le cacher aux autres ? Je vais un peu vite, excuses moi, c'est juste que .. là, je ne sais pas ce qu'il faut faire maintenant, si .. il y a un rituel, ou si tu veux faire quelque chose de spécial ... A moins qu'on discute de ça après une grasse matinée ... »

Un nouveau baiser dans ses cheveux. L'idée ne lui déplaisait pas, malgré le surplus de vêtements à son goût. Mais la position était parfaite.

    « On va être parents ... Tu vas être maman et je serais papa ... On va être .. parents ... On va être parents. On .. va .. être .. parents ... on va être parents ?! Des enfants qui ... seront les nôtres ... nos enfants ... Mais .. mais ... C'est .. réel ? C'est bien réel ? Tu es bien la femme que j'aime, et qui viens de m'annoncer qu'elle est .. enceinte ? Helera ? Tu es bien la plus fantastique femme de cette Galaxie ? Et on va avoir des enfants ensemble ? Toi et moi ? »
Parfois les pensées ont besoin d'être formulées pour prendre tout leur sens. Il passerait par ces réalisations répétées encore de nombreuses fois, mais à chaque fois qu'il se faisait à cette idée, il se rendait compte une nouvelle fois de ce qu'elle signifiait. Et le dire, comme il l'avait fait là, y contribuait. Il éclata de rire, en se rendant compte de l'absurde de son attitude, lui offrant une énième raison de se cacher à côté d'elle, avec honte. C'est d'ailleurs sur le ton de cet humour qu'il se permit une dernière question.

    « Est-ce que ... est-ce que ... je suis bien ... le ... enfin ... j'imagine qu'avec le nombre de tes sous-vêtements que j'ai déchiré il fallait bien que ça arrive ... et je n'en ai même pas honte, non non ! »
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By Helera Kor'rial
#32151
Des questions, il y en avait eu des centaines, des milliers. Des interrogations sur l’avenir, le passé et même le présent. Compléter une bonne ligne de conduite afin de se faire bien voir, afin de ne pas s’attirer les foudres des dieux. Comparaitre devant des assemblés et leur faire croire que vous étiez la détermination incarnée. Guider, entrainer et motiver pour atteindre l’objectif suprême. Se battre, souffrir, perdre une partie de soi, retourner à la guerre, sous les canonnades des obusiers et les hurlements des soldats déchainés. Courir à en perdre la vie, courir sans penser au lendemain. Mais après tout cela, elle avait froid. Pour la première fois de sa vie, Helera était transit, mue dans une aura gelée qui tétanisait ses muscles et levait ses poils comme un milier de soldat. Elle pleurait toutes les larmes qui n’avaient jamais pu s’exprimer, tous les regrets qu’elle avait, toutes les souffrances éprouvées. Elle pleurait contre Althar, son réconfort, sa chaleur et son guide éternel. Tout était boulversé et l’ordre naturel des choses s’en retrouvait chamboulé. Ce qui était acquis ne l’était plus, ce qui devait l’être était remis en question. Le silence persistait et c’était sans doute cela le plus douloureux. Ne pas savoir, espérer et redouter. Un mot, son prénom, un murmure dans son oreille tandis que les caresses dans ses cheveux et sur son crane redouble d’intensité. Dès la troisième phrase, une seconde vague de larmes chargèrent. Helera n’avait plus le contrôle sur son propre corps désormais. Et ces mots, si touchant et réconfortant, qui imprimait dans l’air une vérité dont elle avait renié l’existence. Des enfants, les siens, les leurs. Ils allaient être parents de deux petits êtres. C’était une merveille à laquelle rien dans son existence n’aurait pu prévoir. Althar continua ses propos et se projeta déjà avec eux. Cette simple projection pour laquelle elle le serra encore plus contre elle avec toutes les forces qui lui restait. Alors tout était remis en question. Le trone, les gris, Nelvaan, Téta. Les priorités changeaient. Tout était relayé en second tandis que sa famille et ses enfants passeraient inexorablement loin en première position. Comment les choses devront être perçues à l’avenir par les nelvaaniens, par les parents d’Althar dont elle ne connaissait même pas le nom. Comment avancer dans un monde inconnu alors que ses enfants n’étaient toujours pas nés et qu’ils seraient le centre d’une attention renouvelée. Peut-être le centre de convoitises… Helera se laissa installer contre les coussins tout en essayant de retenir ses larmes au fond d’elle, tel un barrage spirituel.

« Je ne pensais pas … Je ne pensais pas que cela pouvait m’arriver. J’avais fait une croix sur cette possibilité, compte tenu de … ma vie, tu comprends ? C’est … merveilleux et cela me fait peur. Du coup, je n’arrive pas à me contrôler. Rien que lorsque j’y pense, ça me fait pleurer.
»

A peine eut-elle terminée qu’elle fondit de nouveau en larme. Elle dissimula son visage derrière ses mains et se laissa totalement aller contre les coussins. La douleur physique n’existait plus, ralayé par cette détresse psychique et ce bonheur interdit qui l’accablait. C’était presque trop beau pour être réalité, trop réaliste pour être un rêve. Se projeter, les voir courir dans la neige, les voir se battre, les voirs discourir, piloter, naviguer, marchander. Tout cela était tout simplement trop difficile à encaisser en une seule fois, et ces deux petits bouts quant à eux continuaient de croître à l’intérieur de son ventre. Son ventre qui trouva un intérêt pour le Prince et ses mains, lentement descendant pour rencontrer ses enfants. Helera en arrêta même de pleurer, seulement pris de quelques hoquets de tristesse dû à l’élévation irrégulière de son diaphragme. Des baisers sur son ventre, elle en rit nerveusement, passant du tout au rien. D’un geste de la main, elle chassa de nouveau ses larmes et expira doucement pour tenter de se calmer. Ces enfants étaient une bénédiction, personne n’y doutait, personne ne pourrait dire le contraire. Personne ne leur fera du mal. Elle laissa glisser ses mains dans ses cheveux et regardait elle-même son ventre qui travaillait déjà. Un sourire béat, un nouveau rire incontrôlé.

« C’est magnifique. Je n’aurai pas pu rêver meilleur père pour mes enfants. Ils seront fiers de toi, fiers d’être élevé par un homme comme toi. Je sais qu’ils seront aimés. Aussi fort que je t’aime Althar. »

Timidement, le sus-nommé redressa la tête et tenta un sourire vers elle, qu’elle lui rendit aussitôt. Tout était enfin expliqué, et quelle explication … Du coup, cela voulait dire qu’un régime n’était pas nécessaire et qu’elle ne s’alimentait juste pas comme il le fallait. Sans le savoir, elle avait peut-être déjà nuit à leur santé. Et elle allait devoir y remedier dans les délais les plus brefs. Cela en allait de leur santé. Oui, à ces petits êtres qu’elle aimait déjà plus que tout au monde. Ou peut-être autant que cette tête de nigaud qui la regardait avec des yeux interrogateurs et un sourire sur le coin des lèvres. Ses lèvres sur lesquelles elle fait passer son pouce alors même que sa main est posée sur la joue adjacente. Ses lèvres qui se rapprochent des siennes pour l’embrasser et enfin ponctuer cet ascensseur émotionnel qui s’amusait avec son esprit. Mais cela allait mieux, car il était là, et qu’ils ne partiraient pas. Et peut être surtout parce qu’il l’embrassait avec tout l’amour qu’elle aurait pu attendre de lui à ce moment crucial. Un amour réciproque ; facile et évident. C’est alors qu’ils restèrent dans cette position de stase, collés l’un contre l’autre. Leur souffle se mélangeant, le silence retombant. C’est alors que le prince continua de bouger et de déplacer le plateau. Lentement, il se décalla sur le côté et glissa derrière elle, avec une précaution démesurée dont il était le seul à connaître la recette. Helera se laissa faire, n’étant plus que marionette sous ses mains expertes. Ce fut un changement de dossier radical, qui la réchauffait comme il le fallait. Ses bras l’entourèrent et la serrèrent contre lui. Cette protection qui l’entoura et qui veillait sur elle et leurs enfants. Ses doigts se glissèrent entre ceux de son amant pour s’y laisser guider jusqu’à son ventre, devenu zone privilégiée de leurs attentes. Elle suivit son regard jusqu’à son ventre qui déjà formait une petite boule qui n’allait cesser de croître dans les mois qui allaient suivre. Tout était tellement beau, tellement magnifique, idyllique presque.

Althar finalement se réfugia dans son cou, pour lequel elle tira la tête dans le sens inverse et pour l’y laisser toute la place de l’embrasser. Puis, c’est à son tour qu’elle laissa tomber la sienne contre son épaule et embrassa sa joue. Ainsi posée, elle ne bougea pas et distribua successivement des baisers à cette peau qui se présentait à son contact. De simple baiser alors que la situation la fit de nouveau hoqueter de rire. Elle réajusta la couverture jusqu’en amont du ventre et sentit de nouveau ses bras qui l’entourèrent avec vigueur, tandis qu’il lui sussurra des mots doux à l’oreille.

« Je t’aime aussi Althar. J’espère bien que tu seras là quand j’aurai envie de manger des … trucs que l’on ne mange pas normalement. Et cela, à trois heures du matin ! »

Elle gloussa et tourna la tête vers l’avant, vers la cheminée qui crépitait. Le cacher aux autres, c’était bien cela la question.

« Pas besoin de le cacher aux Nelvaaniens. Mais à la galaxie, il faudrait mieux, pour l’instant. Je n’ai jamais parlé de cela à Booros et je ne sais pas si mon statut doit être remis en cause. En tous cas pour toi, ça ne m’étonnerait pas que cela induise une intronisation en bonne et dûe forme. Tu vas avoir des poils qui vont pousser de partout et de grandes dents dans ta machoire qui va s’allonger. »

Cette conception la fit sourire. Par contre, quelque chose continuait de la gêner. Et pour le coup, c’était elle qui le ressentait cette fois. Inutile de se demander d’où cela pouvait provenir … Pour l’instant elle se tut pour continuer de discuter avec lui.

« Cela m’en a tout l’air mon amour. On va être parent des enfants des plus beaux et des plus forts enfants de cette galaxie. Pour l’instant je ne les sens pas encore car ils n’ont pas de conscience propre. Mais cela va venir. Et s’ils sont sensitifs… S’ils sont sensitifs, ils ne contrôleront pas leur pouvoir. J’espère qu’ils sauront un minimum garder leur calme tant qu’ils sont dans mon ventre. »

Cette conception était parfaitement fortuite. Jamais il ne s’était vu qu’un sensitif faisait du bazar avec la Force à l’intérieur même du ventre de sa mère. En revanche, c’était tout le reste qui allait pouvoir se produire, peut-être. Cela risque d’être amusant de voir des assiettes voler dans tous les sens. Peut-être se faisait-elle des films mais cela la fit de nouveau sourire. Se projeter, c’était déjà l’accepter. C’était beau, c’était parfait. Comment aurait-elle pu rêver mieux à ce moment ? Elle s’autorisa même à fermer les yeux et se laisser bercer contre les battements de cœur de son amant, pensant à un avenir prochain, un avenir heureux, un avenir radieux. Le contact avec sa peau la réchauffa jusque dans son âme, apaisant son esprit à tel point que tout rien n’avait plus d’importance désormais. Ses bras étaient la sécurité qui lui faisait tout simplement du bien. Alors quand les esprits se lissèrent et s’homogénéisèrent, Althar se permit une blague. La seule qu’il aurait véritablement pu faire, à laquelle elle s’attendait. Cela ne lui empêcha pas de glousser ce qui fit bouger tout son buste.

« Tu verras bien quand ils seront là. S’ils ont des poils partout et bien … »

Elle décalla ça tête sur le côté et remonta le regard afin de voir sa réaction, un grand sourire sur le coin des lèvres. Bien sûr que ce n’était pas possible. Et puis Helera était le genre de personne à aimer sans partager. L’amour qu’elle ressentait ne pouvait pas etre fissionné entre plusieurs. Althar pouvait dormir sur ses deux oreilles. Elle lui glissa un baiser sur la joue et retourna dans sa position initiale, prenant elle-même les bras d’Althar pour s’y enrouler.

« Et puis de toute manière, quand leur conscience aura évolué, tu sauras. Tu sentiras. »

C’était la Force. On sait sans savoir. L’instinct. On ne pouvait pas décrire ce qui n’était pas.

« Tu sais que j’ai vraiment beaucoup de chance de t’avoir. Vraiment beaucoup. Je ne sais pas vers quelle direction nous nous dirigeons, mais je suis certaine que ce sera radieux. Je t’aime Althar Fanrel Keto. Je t’aime mais je suis trop faible pour faire quoi que ce soit … Toutes ces émotions en si peu de temps, cela m’a … fatigué. Et par contre … Tu seras un amour si tu pouvais détacher ce qui m’enserre la poitrine. »

C’était bien cela le problème. Ce truc lui faisait mal depuis les quelques temps où elle l’avait enfilé pour s’entrainer. Alors même qu’elle ne s’y était pas plainds ce matin, puisque ce n’était pas son genre. Ce matin encore … Une période où elle n’était pas enceinte et où elle pensait simplement à une sensibilité étrangère qui « allait passer ». Que finalement cette soudaine sensibilité venait bien évidemment de la grossesse en elle-même. C’était incroyable … Elle se pencha en avant pour qu’il la défasse de ce bout de tissus et l’y jeta à terre quand ce fut fait. Cela lui donna une étrange bouffée de chaleur, comme si elle venait d’être libérée d’une étreinte. Finalement, elle retourna contre lui et pour y apprécier l’entièreté du contact. Elle s’autorisa un regard à sa poitrine. C’était peut-être un mythe cette histoire de prise de volume, car elle ne trouvait pas que cela change réellement. En revanche, elle pouvait le sentir qu’ils travaillaient, qu’ils faisaient leur … truc ?

« On devait faire plein de choses aujourd’hui, et finalement on va rester au lit toute la journée… Comment tu vas faire pour me supporter, je vais devenir pénible… C’est vraiment bizarre tout ça, le destin, la Force. Après toutes ses années, je m’interroge encore sur les liants de cet univers. Mais en même temps … Tout cela me dépasse tellement que je ne peux plus m’y intéresser. On va être parent et cela c’est sans doute la plus belle chose de l’univers. Je suis si heureuse d’être avec toi Althar. Vraiment heureuse … »
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