L'Astre Tyran

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By Haya Fuu
#14543
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Alfec était installé dans son fauteuil tout cuir, derrière son bureau de bois précieux. Cela faisait bien longtemps qu'il ne se servait plus ni de l'un ni de l'autre. Autour de lui, il n'y avait plus que les vestiges de sa vie passée. Pourtant il y revenait toujours quand il s'agissait de recevoir. Il faut dire qu'on ne le sollicitait généralement que pour son paraître d'ancien mafieux rangé, et que la pièce faisait généralement son effet aux visiteurs en quête d'un peu de sensationnel.

L'humain ne se plaignait pas des rares visites qu'il recevait, même si l'on s'intéressait toujours plus à ses histoires sordides qu'à sa personne. Cela lui rappelait combien il avait de la chance d'avoir eu l'opportunité de bénéficier d'un arrangement avec les autorités. Désormais assigné à résidence pour le reste de ses jours, ouvrir ses portes aux étudiants en droits comme aux journalistes étaient devenu sa seule source de réelle distraction.

Ses derniers temps, il se sentait faiblir. Les quintes de toux qu'il avait le faisaient souffrir depuis sa dernière opération. Le chirurgien lui avait dit que c'était à cause de l'intubation, que cela passerait rapidement. Il avait aussi du mal à s'accoutumer à son nouveau cœur artificiel. La fatigue le gagnait rapidement au moindre effort, même venir à son bureau lui coûtait. Bien sûr il bénéficiait d'une aide à domicile, et un droïd médical était en permanence à surveiller ses signes vitaux. Juges et enquêteurs avaient encore bien des secrets à découvrir, et ils ne le laisseraient pas partir sans avoir pu obtenir tout de lui.

Son interphone sonna, et la voix de son secrétaire se fit entendre.
"- Monsieur, votre visite vient d'arriver.
- Oui. Toussotement. Faites patienter cinq minutes. Nouveaux toussotements, l'humain appliqua un mouchoir à sa bouche. Cinq minutes et faites la entrer." Il replia avec soin son mouchoir, avant de le ranger dans la poche de son pantalon, puis de trouver une position qui lui soit confortable.

L'année universitaire venait de débuter, et comme chaque année à cette période, un certain nombre d'étudiants souhaitait avoir une entrevue. C'était devenu une sorte de rituel. Il épluchait les demandes, formulées avec plus ou moins de tact, et en sélectionnait quelques unes en fonction de son humeur. Mais cette année les choses avaient été différentes. Il en avait reçu une qui portait sur des faits peu connus, ou plutôt sur des faits connus d'un cercle très fermé de personnes, et qu'un étudiant en droit n'était pas supposé connaître. Alors il avait accepté cette seule et unique interview, relativement inquiétante.

La porte en bois massif doublé d'un matelassage de cuir noir s'ouvrit. Aussitôt, Alfec reconnu sa visiteuse. Il blêmit et se raidit dans son fauteuil, perceptiblement. Aussitôt le garde porta la main à son arme tandis que la jeune femme s'avançait d'un pas sûr dans la pièce. Pris d'une sorte de spasme nerveux, il avait tout à coup bien du mal à respirer, tandis que ses doigts se crispaient sur son sous-main.
"- Halte !, ordonna le secrétaire. Ne bougez plus !
- Ca ira., répondit la femme, Juste le temps qu'il se remette de ses émotions."

Vêtue d'une élégante combinaison à fleurs taillée dans un tissus léger, la femme s'était installée dans le fauteuil Voltaire qui faisait face au bureau, après que le secrétaire soit reparti à la demande de l'humain.
"- Vous allez bien ?, demanda l'étudiante sur un ton ironique.
- Ca va aller. L'âge pardonne moins que la justice, il faut croire."

C’était plus le choc de voir ressurgir aussi concrètement son passé que la surprise, qui avait causé l’émoi du mafieux repenti. Alfec savait pourtant que plus le temps passait, et plus il se rapprochait de ce moment où elle reviendrait. Pourtant il avait tant espérer que ce ne soit jamais le cas. Reprenant ces esprits face à cette figure surgit d'un passé qu'il espérait s'éloigner, il ouvrit un de ses tiroir et en sorti un petit appareil qu'il posa devant lui. Maladroitement, il l'activa et se tut, en attendant qu'une ligne de voyants au rouge passe progressivement au vert.

"- Tu es folle d'être venue ici. Mais ça je le savais, déjà tu me diras., reprit-il.
- Merci d'avoir bien voulu me recevoir. Je n'étais pas certaine que tu acceptes si je t'avais fait ma demande directement.
- Dis ce que tu veux et arrête tes faux semblants. Je te répondrais. Je suis vieux, mon temps m'est précieux., fit-il savoir sans ambages.
- Un petit cour d'histoire, pour commencer. J'ai appris qu'il y avait eu pas mal de mouvement depuis notre départ.
- Depuis la disparition d'Itradious tu veux dire. Tant de choses reposaient sur ses magouilles, ses arrangements, ses complots ou ses manigances. Appelle ça comme tu veux. Deux mois après votre disparition, des informations très confidentielles se sont retrouvée sur l'holonet. Tel juge corrompu, tel homme d'affaire qui couvrait un trafic de drogue, tout ce qu'Itradious avait sur nous se retrouvait progressivement répandu sur la place publique. On a fait une descente chez lui, tout fouillé. C'était de la folie furieuse, comme si chaque pas que nous faisions dans son petit palais nous éviterait peut-être de nous ruiner. C'est ce qui t'intéresse je suppose.
- Tu supposes bien. Vous avez du en trouver des choses., l'invita-t-elle à continuer.
- Ce n'est rien de le dire. A commencer par son temple. Moi qui le trouvais déjà bien atteint quand il organisait certaines de ses soirées, ce que l'on a découvert dans les sous sols dépassaient l'imagination de tous. Les prisonniers, morts de faim ou d'autres choses, le laboratoire. Mais sur le coup, on n'y a pas prêté attention. Nous, ce que l'on voulait, c'était la base de données, c'était mettre la main sur ce qu'il avait contre nous, et qui allait nous conduire à notre perte si les fuites continuaient.
- Vous êtes malins, vous avez trouvé. Sinon vous ne bénéficieriez pas de cette belle demeure.
- De cette belle prison., corrigea Alfec. On a trouvé et tout coupé, puis on s'est réuni. Un moment unique : tous les grands pontes, mais aussi une partie des autorités locales ou planétaires. Tout ce que Loretto comptait d'ordures à la solde d'Itradious, cela en faisait du beau monde. Et on a décidé. On a fait croire à un grand ménage. On a choisi quelques boucs émissaires parmi ceux qui étaient les plus compromis par ce qui se trouvait sur l'holonet. Un sacré grand ménage, et un sacré grand bordel. Il a même fallu refaire certaines élections quand le parti de la NDL s'est écroulé.
- La NDL, je l'avais presque oublié. La Nouvelle Démocratie de Loretto, ce nom nous avait fait beaucoup rire à l'époque. Le premier parti de Loretto monté de toute pièce pour protéger les intérêts criminels de la planète.
- Tout ça s'est fini maintenant. Cela fait plus de dix ans que j'ai raccroché. Je me doute de ce que tu es venue rechercher, mais je t'assure qu'il vaut mieux ne pas déterrer ce genre de choses. Ton secret est bien gardé, ne prend pas le risque de le faire ressortir au grand jour.
- Raconte, je suis grande, je déciderai.
- On s'est tous entendus, et on a continué nos affaires, dans l'ombre, comme avant. Sauf que tout le monde se méfiait de tout le monde, et que plus le temps passait, et moins il y avait de pression. La jeune génération est arrivée avec ses idées. Certains ont voulu la jouer solo. On ne pouvait pas leur reprocher. Les autorités étaient complètement dépassées, ne sachant plus qui était avec qui, qui était condamnable et qui ne l'était pas. On a vu débarquer tueurs et chasseurs de primes. Vraiment une sale période, avec des meurtres tous les jours, des règlements de comptes en pleine rue... J'ai préféré quitter Loretto, et tout abandonner, plutôt que de finir à nourrir les poissons ou à pourrir dans un fossé.
- Et tu es revenu pour ramasser les morceaux., conclu à tort l'Anzat.
- Non, le passé rattrape toujours le présent. Sache-le. Je me suis fait capturer à peine un mois plus tard par un chasseur de prime qui m'a ramené ici. J'ai pu négocier contre une peine aménagée. Tu sais, le droit a repris son indépendance sous la direction de la nouvelle présidence planétaire. Et aujourd'hui encore, ils traquent les anciens comme des criminels de guerre. Ils ont même une section spéciale rien que pour les gens comme toi et moi.
- Faisons un petit retour en arrière. Je suppose que les données que vous avez récupérées sont toujours à l'abri.
- Ne joue pas à ce jeu, tu y perdras tout ce que tu as.
- Réponds., le ton était nullement agressif. Les données sont toujours à l'abri ?
- Oui, je suppose. Mais comme je te l'ai dit, elles sont dépassées.
- Où je peux les trouver ?
- Tu ne changeras pas d'avis., se résigna l'homme.
- Où ?, insista l'Anzat.
- La dernière fois que j'en ai entendu parler, elles étaient stockées dans le musée de Duos'tine. Mais je doute qu'ils les y aient laissées après avoir appris que j'avais été arrêté.
- Hé bien je te remercie pour ton accueil et pour ce cour magistral riche en informations., Haya se leva. Je suis heureuse de t'avoir revu.
- Pas la peine de jouer ta comédie. Ne revient plus me voir, c'est tout ce que je te demande.
- Ca, je ne peux pas te le promettre.", Haya sourit avant de passer délicatement sa langue sur sa lèvre supérieure, langoureusement.

Le fait est que l’ancien palais d’Itradious avait été entièrement rasé, pour laisser place à un hôpital spécialisé à l’intention des blessés de guerre. Il faut avouer que la lutte entre Empire et Nouvelle République lui amenait son lot de patients. C’est en cherchant dans les parutions des journaux locaux qu’elle avait appris la condamnation de l’un de ses anciens clients, si tant est que l’on puisse l’appeler comme cela.

Maintenant, elle allait devoir retrouver les autres, ceux qui n’étaient pas tombés sous le coup de la justice et qui pourraient la renseigner. Les affaires reprenaient.
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By Haya Fuu
#14562
Loretto était un monde que n'importe quel observateur aurait aisément qualifié de tranquille. La vie, à tous les niveaux de la société, y suivait son cour sans heurs. Même l'ascension au pouvoir de Palpatine, la fondation de l'Empire, et sa chute ensuite, n'avait pas réellement eu d'influence sur cette modeste planète. Elle ne se trouvait pas sur un grand carrefour hyperspatial, ne possédait que peu d'intérêt stratégiques, militairement parlant, et ses ressources étaient suffisantes pour qu'elle soit économiquement indépendante, sans pour autant attirer la convoitise de ses voisins. On y venait pour affaires ou pour le tourisme.

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Pourtant, il y a quelques années de cela, alors que la galaxie voyait s'affronter l'Empire et l'Alliance Rebelle, une guerre d'une autre nature se déclarait sur Loretto. Une sorte de cataclysme politique et social. L'association des grands criminels œuvrant sur la planète était entrain de s'effriter, et la succession se faisait dans le sang. La justice semblait asphyxiée par les affaires mises au grand jour, et qui la rendait aussi coupable que ceux qu'elle aurait du condamner, pendant que des politiciens véreux tentaient de faire passer des lois, dont le sens ambigüe laissait la population suspicieuse à leur égard.

Un groupe d'hommes et de femmes s'était alors réveillé. Des héros, dirait-on, qui avaient décidé de passer outre les conventions pour sauver ce qui restait de la planète. Ils se sont rapidement retrouvés avec les mains aussi sales que ceux qu'ils pourchassaient. Une nouvelle force était née, et malgré ses pratiques, elle voyait son soutient grandir au sein de la population, stigmatisée par une insécurité qui atteignait des sommets.

Cette funeste période de l'histoire de Loretto causait aujourd’hui bien du souci à Haya. En effet, il lui avait fallut du temps pour ce reconstituer une liste de trois noms parmi les personnalités qu'elle avait connues lors du règne d'Itradious. Trois personnes encore vivante, et encore sur la planète. Tous les autres avaient soit fuis dans un exil forcé, soit avaient dû faire face aux foudres de leurs concurrents, de la loi, ou des Justiciers. Rien de particulièrement encourageant pour l'Anzat, qui se voyait déjà devant infiltrer ce qu'elle appelait les nouveaux gérants du crime organisé, probables héritiers de ce qu’elle cherchait.


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Annasthasia Konksi était une humaine qui avait longtemps dirigé les aspects liés à la main d'œuvre sur Loretto. Comprenez ici l'esclavage, la prostitution et les syndicats, principalement. Alors que l'on aurait pu penser qu'une mère de deux enfants aurait développé un certain esprit maternel, Annasthasia semblait tout à fait hermétique aux valeurs de la maternité. Ces enfants quittèrent rapidement Loretto avec leur père, pour disparaître quelques temps plus tard, sans laisser de trace. Agée de près de soixante-dix ans maintenant, elle avait réussi à maintenir son entreprise en toutes circonstances. Elle coulait une retraite paisible et bien méritée, selon elle, dans une villa, sous haute sécurité.

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Patch Hustinger, aussi connu sous le pseudo de Patchy, avait commencé jeune dealer avant de rapidement grimper les échelons de son organisation, pour finalement en prendre la tête grâce à l'action d'Itradious en sa faveur. C'était une personne affichant toujours sa bonne humeur. Humain, grand et maigre, sa chevelure noire avait rapidement virée au gris après la quarantaine. Il ne fallait toutefois pas se fier à son entrain. Patchy était avant tout un calculateur motivé par l'appât du gain. Désormais à la tête de plus gros trafic de drogue de Loretto, il semblait intouchable malgré une prime assez conséquente mise sur sa tête par les autorités planétaires.

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Enfin, Herk'lil'g, Aqualish originaire d'Ando, avait fait son trou dans le racket et l'extorsion. Encore un des favoris d'Itradious, qui avait su rapidement voir en cet individu sans scrupule et brutal, un meneur. Malgré un tempérament difficile, il avait réussi à s'imposer parmi les pontes de la criminalité sur Loretto. Ses méthodes étaient simples, pour ne pas dire simplistes, puisqu'elles se résumaient généralement en trois mots : payer ou mourir. Haya avait souvent eu à faire à lui. Principalement à cause des excès dont il était capable quand une opération ne tournait pas comme il le souhaitait. Elle en gardait le souvenir d'un Aqualish impulsif qui ne savait réagir que par la violence. Haya avait finalement retrouvé sa trace dans les bas-fonds de la capitale. Il avait à l'évidence bien moins réussi que ses deux autres comparses, même s'il était toujours en vie et toujours dans le circuit.

A la réflexion, Haya avait rapidement mis de côté l'Aqualish. En toute logique, s'il avait réussi à mettre la main sur les données qu'elle cherchait, il ne se serait probablement pas installé dans un quartier comme celui dans lequel elle l'avait retrouvé. Restait les deux humains. Localiser Annasthasia n'avait pas été bien difficile, mais l'atteindre serait nettement plus compliqué. Et puis il y avait Patchy, mais remonter jusqu'à lui allait s'avéré long, à n'en pas douter, mais ce serait aussi l'occasion de peut-être se mettre une bonne prime dans la poche, bien que ce ne fut pas le but recherché.

Haya était allongée sur le lit dans une chambre d'hôtel, dont les lumières étaient éteintes, à réfléchir à une stratégie. Annasthasia recevrait sa visite en premier. Peut-être aurait-elle des informations pouvant mener à Patchy, peut-être son apparente impunité était-elle en rapport avec les données que Haya convoitait. Cela faisait déjà trop de peut-être pour l'Anzat, mais elle n'avait pas trop le choix si elle voulait atteindre ses objectifs sur Loretto. Il lui faudrait effectuer une reconnaissance des lieux, puis trouver un moyen de se renseigner sur les habitudes de la vieille dame. Faire amie-amie avec du personnel à son service était une méthode relativement fiable, pourvu que sa nouvelle connaissance soit assez proche de sa cible.

Enfin elle senti la Présence de celui qu'elle attendait. Elle l'avait repéré la veille, alors qu'elle était toute à ses réflexions, dans la chambre située juste en dessous de celle dans laquelle elle patientait. Etant à jeun depuis quelques jours déjà, Haya avait eu bien du mal à retourner à ses pensées. Usant de sa Vision de Force, elle avait ainsi scrutée la chambre pour y découvrir un Jilruan. Peau bleue, yeux jaunes et une aura qui promettait un bon repas. Malheureusement pour elle, l'individu était rapidement reparti, mais s'était décidé, son prochain passage sonnerait l'heure du repas.

Alors qu'en temps normal, si elle avait été simple Anzat, Haya aurait du prendre le risque de pénétrer dans la chambre de sa proie par effraction, et risquer de se faire surprendre par un client, du personnel, ou une caméra de surveillance judicieusement placée, son statut d'arcaniste lui avait permis de faire appel à la Force, et de passer directement dans la chambre qu'elle visait grâce à son pouvoir de téléportation. Dont elle avait eu le temps de se remettre de l’usage, assez fatiguant cette fois, en attendant le retour du Jilruan.

La porte coulissante s'ouvrit, la lumière s'alluma sur la pièce vide, la porte se referma. Haya avait appris à figer ses victimes progressivement, ce qui leur permettait de se trouver un équilibre seules debout, alors que lorsqu'elle était plus brusque, elle entraînait souvent la chute du paralysé. Que le Jilruan ai senti quelque chose ou non de la présence de Haya dans sa chambre, dès lors que la porte s'était refermée, son sort était sellé. Désormais incapable du moindre geste, l'Anzat n'avait plus qu'à se servir. Par prudence, elle commença toutefois par retirer la courte épée à la lame droite et fine que le Jilruan cachait sous sa robe. Cette dernière avait du servir il y avait peu de temps, en témoignait les quelques gouttes de sang non encore coagulées qui s'étaient nichées derrière la garde de l'arme blanche. Un tueur à gage ? Peu importait.

L’Anzat préféra quitter l'hôtel dès le lendemain matin. Le corps du Jilruan, avec sa propre épée plantée en plein cœur, serait probablement découvert dès que le personnel s'occupant des chambres déciderait de passer outre le voyant 'Ne pas déranger', puis la police serait appelée, et une enquête dite de voisinage mise en œuvre, et Haya ne souhaitait aucunement entrer en relation avec ces personnes, du moins pour le moment.

Non, pour le moment, ce qu'elle souhaitait, c'était de se rapprocher d'Annasthasia Konski.

[table align="left" border="0" bgcolor=black]Pouvoirs Utilisés :
  • Vision (Pratiqué)
  • Téléportation (Connu)
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By Haya Fuu
#14580
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Gordon était arrivé à l'heure juste de son service, comme il le faisait tous les jours de toutes les semaines de toutes les années. Impeccablement vêtu, dans son costume noir qu'il avait en cinq exemplaires, nœud papillon noir, chemise blanche et gants blancs, il était directement allé voir le staff de la sécurité pour faire le point de l'emploi du temps de Mme Konski. Puis il avait battu le rassemblement du personnel de maison sur le coup des six heures. Il avait méthodiquement fixé les objectifs de chacun, et s'était assuré que tous et toutes aient bien compris les tâches qui les attendaient, tout en vérifiant discrètement les tenues de chacun.

Cela faisait bientôt dix ans que l'humain officiait auprès de cette richissime famille, même s'il était avant tout là pour soulager la doyenne dans ses activités journalières. Il mettait un point d'honneur à faire que la vie de la vieille dame s'écoule devant elle le plus calmement possible. A ce titre, il connaissait tout de ses habitudes, et réussissait même maintenant à anticiper certaines de ses demandes incongrues. En cela il était aidé de quelques personnes de confiance, à commencer par le responsable de la sécurité, Ghiold'Ver'Shernua, un Chiss qui sortait du commun par la couleur argentée de sa peau et ses cheveux d'un noir profond. En second lieu, il avait Zion Henios, une Togruta qui s'occupait principalement de la gestion du personnel.

A la tête de cette équipe se trouvait Draven Konski, le fils. Humain, il était assez petit avec son mètre soixante trois, mais particulièrement nerveux. Son retour n'était pas passé inaperçu, et avait donné lieu à une bataille juridique entre lui et sa mère, qui avait duré plusieurs années. En effet, Son père avait quitté Loretto alors qu'il n'avait que quelques mois à peine, sans raison apparente, et il avait ainsi grandi loin de sa mère. Naturellement elle avait fini par faire le deuil de son fils, et avait eu beaucoup de mal à le voir revenir. Aujourd'hui, ses compétences de gestionnaire lui avaient permis de prouver à tous qu'il méritait la place qu'il occupait.

C'était donc un véritable microcosme qui se déployait autour de Mme Konski. Mais cela ne l'empêchait pas d'avoir bien du mal à accepter son lent déclin. Depuis son opération de la hanche, suite à une chute survenue l'été précédent, elle avait besoin d'une canne pour se déplacer. Il lui avait fallut du temps pour accepter cet état de fait, mais, à la longue, elle avait préféré cette solution plutôt que d'avoir constamment Gordon sur ses talons.

Installée dans une villa qu'elle s'était faite construire, elle disposait de tout le confort qu'elle pouvait souhaiter. Avec son fils à la tête de ses finances, elle avait beaucoup de temps libre. Organiser des repas mondains n'avait plus de secret pour elle, et tout le beau monde de la capitale de Loretto se félicitait d'y être régulièrement invité. Bénévolement, elle s'occupait aussi des soirées de gala importantes, comme celle à l'intention de la 'Réconciliation', évènement instauré par la nouvelle présidence, qui voulait que le peuple et ses représentants soient à nouveau en confiance. Bien sûr, les invités y étaient triés sur le volet, et seuls les principaux dirigeants des grands partis en place pouvait se vanter d'y avoir accès.

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La surveillance qu'avait établie Haya sur ce petit monde portait ses fruits. La sécurité y était efficace, plusieurs journalistes peu respectueux de la vie privée s'étaient faits interceptés malgré les stratagèmes employés. Il faut dire qu'après avoir passé une enceinte mise sous la surveillance constante de caméras, il fallait encore franchir une zone de cinq mètres de large vide de tout obstacle, mais surtout équipée de détecteurs de mouvements, pour atteindre le petit bois qui formait une protection efficace contre les voyeurs en tout genre. Et pour finir, des patrouilles de trois hommes en arme circulaient aléatoirement sur tout ce périmètre, généralement accompagnées d'un chien ou de détecteurs portatifs.

Le seul point faible du système était une fouille parfois vite faite des véhicules entrants. Mais là encore, rien n'était joué. Disons qu'elle estimait qu'une fois sur dix, elle aurait pu passer la grille d'entrée, en supposant qu'il n'y ai pas de gardes au déchargement, ce qui était peu probable. Autrement dit, passer par là était bien trop hasardeux. Par contre il y avait peut-être une possibilité avec une bonne couverture. Haya commença à noter donc les entreprises dont les chauffeurs passaient régulièrement les grilles.

Le travail de surveillance n'était pas particulièrement palpitant, et à force de trop attendre dans les environs de la villa, elle risquait chaque instant un peu plus de se faire remarquer. Ayant déjà récolté bon nombre d'informations à l'utilité plus ou moins pertinente, Haya s'était décidée à passer à l'action. Elle avait déjà les grands traits de son plan en tête, il ne restait plus qu'à tout mettre en place. Et c'est d'un pas décidé qu'elle se rendit dans un bar des bas-fonds pour fêter la chose, mais pas seulement.

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Le Paladisio était à ce titre un bon exemple de ses cantinas que l'on vient visiter plus pour sa clientèle en dehors de la légalité, que pour sa carte. Les musiciens se succédaient sur une scène réduite à son minimum, tandis que le bruit de la salle couvrait le son des instruments. Ainsi, malgré un réel effort scénique, le guitariste qui s'y produisait prêchait la bonne musique dans le vide. Toutes les tables étaient occupées, sans surprise, et seules quelques places au bar étaient restées libres. Haya se posa sur un des tabourets et fit signe au barman, un Gossam qui faisait le spectacle en jonglant avec ses bouteilles et ses shakers.

"- Une corellienne, froide, pas glacée.
- Et avec ça ?, interrogea le Gossam après avoir tirer un verre au bec.
- Une brutasse pour un boulot pas compliqué., annonça l'Anzat sans détour.
- Tu vois avec le Chagrien dans le coin là-bas."

L'individu avait calé sa masse dans une large banquette et tenait sa table comme on aurait tenu un bureau. A sa droite se trouvait un Rodien dont il ne faisait aucun doute qu'il était là en cas de problème.
"- Que puis-je pour toi, jeune demoiselle ?, demanda-t-il alors que Haya se présentait devant lui.
- Je cherche quelqu'un pour un cassage de gueule.
- Genre ?
- Genre la nouvelle copine de mon ex. Histoire qu'elle comprenne que j'aime pas qu'on me pique mon mec, mais anonyme. Tu vois ?
- Je vois. 2000 crédits et c'est réglé dans la semaine.
- Quoi ?! A ce prix là je m'en charge moi-même. Tu crois que j'ai la tune qui apparait par magie sur mon compte ?, feignit de s'insurger Haya.
- 1500, pas moins.
- C'est un boulot sans risque, la meuf elle fait 40 kilos toute mouillée. En dix minutes s'est torché. 1000 ...
- Dégage., répondit sobrement le Chagrien et se ravançant sur la table.
- Bon, ok pour 1500. Ca marche ?
- <Grogrnement> Je veux une photo et où on peut la trouver. Après tu reviens plus jamais me voir, on ne se connait pas, on ne s'est jamais vu.", conclut-il.

Haya lui glissa un cliché pris à l'insu de sa victime, et indiqua son adresse ainsi que son lieu de travail, fila les crédits et quitta la cantina. Elle avait bon espoir que le boulot soit fait, même si visiblement son interlocuteur ne semblait pas intéressé plus que cela de conclure l'affaire.

L'Anzat avait choisi une humaine, une jeune femme qui devait avoir dans la petite vingtaine. Elle l'avait remarqué alors qu'elle était venue livrer des fleurs à plusieurs reprises à la villa Konski. La boutique dans laquelle elle travaillait était modeste, ce qui convenait parfaitement à Haya. Une filature bien faite lui avait permis de trouver son lieu de résidence, un immeuble de logements destinés à la masse laborieuse de Loretto. Elle faisait une bonne partie du trajet à pied avant de prendre les transports en commun. Idéal pour ce qu'elle voulait faire. Restait à espérer que le job se fasse rapidement.

Et elle n'eut pas trop à attendre. A peine deux jours. L'embuscade était un peu grossière, mais néanmoins efficace. Ce soir là, un homme assez carré, dans la quarantaine, semblait attendre à un arrêt de transports en commun. Il avait emboité le pas à la rouquine sans que celle-ci ne remarque quoi que ce soit. En même temps, elle avait peu de raisons de soupçonner ce qui allait lui arriver. Haya prit la suite, se rapprochant rapidement.

La brute se décida à passer à l'action alors qu’ils longeaient un terrain en friche. Un panneau sur le grillage le clôturant annonçait un nouvel immeuble de logements allant du studio au F3, à des prix attractifs. L'homme vint au niveau de la jeune femme et se retourna après l'avoir dépassée. Sans sommation, il la saisi par le col de son manteau et la plaqua au grillage avant de lui envoyer une volée de coups au visage, puis un unique à l'estomac qui fit que la fleuriste tomba à terre. Alors que le type s'apprêtait à lui mettre un second coup de pied de ses chaussures coquées, il reçu un coup de poing puissant en joue droite. Il en cracha une gerbe de salive.

Indéniablement habitué aux bagarres de pochtron, il ne réalisa pas immédiatement que son adversaire était rompue à l'exercice. Son crochet du gauche fut esquivé, tout comme celui du droit. Trop lents pour l'Anzat, dont les réflexes étaient bien affutés. Le crochet suivant fut paré et suivi d'un enchainement pieds poings, dont il ne pu se dégager qu'en prenant la fuite. La rouquine était toujours à terre, pliée en deux. C'est Haya qui l'aida à se relever.

La commanditaire se demanda un court instant si elle n'aurait pas du intervenir plus tôt. C'est avec les lèvres ressemblant et de petites saucisses cocktail, le nez plié et en sang, et les joues qui commençaient à virer de couleur, sans parler des yeux qu'elle avaient bien du mal à garder légèrement ouverts, que la fleuriste regagna son petit studio grâce avec l'aide providentielle de Haya.

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By Haya Fuu
#14585
C'est au troisième étage d'un immeuble mal entretenu que se trouvait le petit studio que louaient Kari et Dirk. Ils s'étaient installés là en attendant des jours meilleurs. Dirk travaillait comme mécanicien dans un garage, tandis que Kari avait trouvé un emploi de fleuriste. Leurs salaires médiocres ne leur permettaient pas de s'offrir d'extras : à peine leur restait-il de quoi manger après avoir payé loyer et charges. Pourtant, malgré une certaine précarité, ils s'estimaient heureux d'avoir un endroit où dormir, à l'abri du froid.

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Kari était installée sur une des deux chaises de la cuisine, tandis que Haya lui nettoyait le visage avec soin. Déjà elle avait meilleure tête, sans le sang qui lui avait coulé des narines autour de la bouche pour finir en goutte à goutte sous le menton. Elle appliquait maintenant avec soin un linge imbibé contenant un bloc réfrigérant, afin de réduire le gonflement de son visage. Le plus difficile pour Kari avait été lorsque l'Anzat lui avait remis en place le cartilage du nez : jusque là elle n'avait rien connu de tel en matière de douleur.

"- Essayez de maintenir la poche là, comme ça., Haya avait pris la main de la fleuriste pour lui montrer où poser la glace. Ca ne me regarde pas forcément, mais vous savez pourquoi cet homme vous a attaqué ?
- Non, fe ne fais pas. , avait répondu avec bien du mal la jeune femme, chaque mot lui étant douloureux.
- Bon, j'ai fait ce que j'ai pu, vous avez déjà plus fière allure. Mais les traces vont rester quelques jours. Vous êtes seule ici ?, Haya connaissait déjà la réponse rien qu'en ayant regardé le contenu de l'évier.
- Mon mari devrait rentrer bientôt.
- Dans ce cas je vais rester avec vous pour l'attendre. Je n'avais rien de prévu de toute façon.
- Fait ventil à vous.", se contenta de répondre Kari.
Devant la difficulté qu'avait sa victime à parler, Haya préféra ne pas continuer la conversation, et la laisser se remettre lentement. Les minutes s'égrainaient sur l'afficheur de la cuisine, dans le silence du studio.

Enfin la porte s'ouvrit. Un homme, dans les âges de Kari, fit son entrée. Blond, yeux bleus, nez droit, il portait encore une trace de graisse sur le bas de sa joue gauche. Il était habillé d'un pantalon de toile, qui n'était pas sans rappeler à haya son propre treillis, et un sweet faisant la promotion d'une équipe locale de Hi-lo ball. On peut parler de choc lorsqu'il découvrit le visage de sa bien-aimée, aussi salement amoché. Quelques explications plus tard, il remercia Haya pour son intervention.

Les heures avaient succédées aux minutes sur l'afficheur de la cuisine, et Dirk raccompagnait maintenant Haya vers la porte.
"- C'est vraiment une chance que vous vous soyez trouvée là. Merci encore., l'homme était sincère, c'est ce que confirmait le pouvoir d'Empathie à l'arcaniste.
- C'est normal, ... Enfin, je pense. Dites, je ne voudrais pas avoir l'air d'abuser ou de profiter, mais il se trouve que je viens d'arriver en ville. Je me demandais... Éventuellement, ...Est-ce que je pourrais passer la nuit chez vous ?, Haya senti un léger trouble chez son interlocuteur. Je me ferai aussi petite que possible.
- C'est que ..., hésita l'homme. Enfin oui, je pense, ce serai mal venu de vous mettre à la porte alors que vous avez aidé Kari. Bien sûr., il se retourna pour s'adresser à la jeune femme, toujours assise sur sa chaise. Kari, Ikomi voudrait savoir si elle peut rester cette nuit., Kari répondit d'un geste que l'homme interpréta comme un oui.
- Merci, vous ne verrez pas que je suis là, promis.", Haya fit un large sourire.

Le repas avait été vite envoyé. Une boîte de ce que l'Anzat appelait habituellement du prémaché d'algues et poissons. Peu ragoutant mais nourrissant. Kari ne disait pas grand chose. Elle pouvait désormais ouvrir d'avantage les yeux, mais ses lèvres restaient encore bien boursouflées, et sa joue gauche, comme le dessus de son nez, avaient viré de couleur pour tourner au bleu sombre. Haya, quant à elle, travailla son charme auprès du couple. Elle aurait pu le liquider, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais , d’une part, elle avait encore besoin de Kari pour accéder à la villa Konski, et, d'autre part, Dirk lui plaisait bien. Tout cela générait en elle un désir frustré qu'elle utilisa pour manipuler le couple en le sondant sans vergogne.

Au petit matin, tout le monde fut réveillé par le bip-bip insistant d'un réveil. Il était temps pour Dirk de se préparer, alors que Haya prenait soin d'examiner le visage de Kari. Ce n'était pas bien joli à voir. Dirk confia la jeune femme à l'Anzat avant d'aller travailler. Les yeux de Kari la firent souffrir quand elle commença à pleurer devant son miroir, et ses reniflements n'arrangèrent rien au niveau de son nez.
"- Peu pas travailler comme fa., s'était-elle dit en se regardant.
- Je peux vous aider ?, s'était enquit Haya, vivement intéressée.
- Ve ne penfe pas, Il faut que v'y aille. Prévenir mes patrons.
- Dans ce cas laissez moi vous accompagner, au moins.
- Fi vous voulez.", Kari était résignée, le travail ne manquait pas à la fleuristerie, elle pourrait certainement rester dans l'arrière boutique.

Le trajet prenait en tout trois quart d'heure. La boutique était située dans une petite galerie marchande presque déserte à cette heure matinale. On était bien loin de celles qui ne dormaient jamais, et que l'on trouvait sur les planètes surpeuplées comme Corruscant ou Impératrice Têta. Le couple qui gérait la boutique se montra fort compatissant au sort de leur employée. Mais ils devaient aussi admettre que dans son état, ils préféraient lui donner une journée de congé sans solde. Pour autant, Kari ne voulu pas s'avouer vaincue et insista pour rester dans l'arrière boutique. Tant qu'elle n'avait pas de contact avec les clients, il n'y avait pas de mal. Et si elle rentrait chez elle, il leur manquerait du personnel. Malgré la douleur, Kari argumentait avec passion et intelligence.

"- Je peux peut-être l'aider, si Kari me dit quoi faire., fini par suggérer Haya.
- Ca me fait tout de même un salaire de plus..., contesta la patronne, qui s'occupait de la comptabilité, visiblement.
- Et puis dans son état..., surenchérit le patron.
- Disons, vous me prenez, Kari me guide, vous me payez. Kari, tu m'héberges contre ce que je gagne. Tout le monde s'y retrouve. L'affaire est faite.
- Kari, tu en penses quoi ?, Interrogea la patronne.
- Fais bien.,àA l'évidence peu convaincue, la jeune femme n'avait plus d'argument à faire valoir, et ce qui comptait, c'est qu'au final le salaire tombe, même s'il y avait une bouche en plus à nourrir.
- Soit, alors au travail, parce que là on a déjà pris du retard.", lança avec entrain le patron pour clore la discussion.

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Et mine de rien, il y avait effectivement du travail. Kari forma au pied levé une Haya qui s'efforçait de mémoriser ne serait-ce que le nom des fleurs. Elle travailla à la composition de bouquets, effectua une tournée de livraison, sauf à la villa Konski que le patron avait décidé de faire lui-même, réceptionna et contrôla les arrivages, et prit même quelques commandes.

En soit, Haya n'était pas vraiment intéressée par ce job, mais la porte qu'il devait lui ouvrir suffisait à la motiver. A la fin de la journée, Kari avait félicité Haya sur le chemin du retour, pour son attention et son assiduité. C'est sans surprise que Kari décida de faire un léger détour, pour ne pas repasser dans la rue où elle s'état faite agressée la veille au soir.

Quelques jours se succédèrent, et Haya les mit à profit pour s'attacher l'amitié de la jeune fleuriste, et l'attention de son copain, de sorte qu'ils ne voyaient pas d'inconvénient à la garder auprès d'eux. Kari se remettait petit à petit, et bientôt elle pourrait reprendre son activité au grand damne de l'Anzat, qui n'avait toujours pas eu accès à la villa Konski. Et même si les patrons étaient satisfaits du travail de Haya, ils ne comptaient pas l'embaucher pour autant.

Mais un matin, alors que Kari avait accepté une dernière fois que Haya la remplace, une fois le speeder de livraison chargé, le patron qui devait partir effectuer sa livraison journalière eu un malaise. Sans raison apparente, il s'était senti faiblir, comme surpris par une forte fatigue, un épuisement soudain. Il avait du mal à respirer, et son cœur semblait avoir du mal à retrouver un rythme régulier. L'impatience et le risque de voir se refermer une bonne opportunité avait finalement poussée l'arcaniste à agir…Et le côté obscur de la Force avait été légèrement mis à contribution dans l’opération.

Contraint, le patron contacta son client pour lui annoncer qu'exceptionnellement, il enverrait une coursière faire la livraison à sa place. La conversation avait duré quelques longues minutes, mais finalement l'accord avait été donné pour que Haya puisse s'en occuper. Rapidement, Kari et son patron lui avait listé la destination de chacun des pots et bouquets, à l’aide d’un plan rapidement griffonné. Elle devrait aussi récupérer les fleurs installées la veille, et faire émarger le bulletin de livraisons pour un certain Gordon, qui l'accompagnerait durait la tournée.

Le tour était joué, Haya allait enfin pénétrer dans l'antre de la famille Konski.

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By Haya Fuu
#14591
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Les troupes impériales étaient parties aussi vite qu'elles étaient venues. Le temps de faire savoir que Loretto était désormais sous la domination de l'Empire, de Palpatine. Aucune résistance ne leur avait été opposées, bien au contraire, nombreux parmi les politiques comme parmi la population, sont ceux qui virent cette arrivée comme une solution à l'insécurité. Toutefois il n'en fut rien. Aucune garnison n'était restée plus de six mois d'affilée, aucune opération de maintien de l'ordre n'avait été menée par les autorités impériales. Rien.

Rien, hormis de nouveaux impôts pour financer l'effort de guerre. Rien hormis de la corruption supplémentaire. Etait-il imaginable qu'à l'époque, les commerces devaient payer les différentes factions du crime organisé pour tenir leur établissement, devaient payer les taxes à l'état, les taxes à l'Empire, et verser régulièrement des pots de vin pour ne pas avoir à subir une fermeture administrative. En ce temps là, les factions criminelles qui s'opposaient sur Loretto avaient besoin de main d'œuvre et de soldats. Alors les jeunes, désœuvrés, faisaient leurs classes dans des gangs de rue avant de rejoindre l’une ou l’autre.

Pour peu que l'on manqua de scrupules, il était facile de se faire des crédits. Certains l'avaient bien compris. Les trafics en tout genre tournaient à plein régimes, tandis que les autorités se contentaient de bloquer le système judiciaire contre des dessous de table. Ainsi, les plus ambitieux des grands pontes du crime organisés manœuvraient avec finesse afin de se maintenir, à coup d'assassinat, de chantage ou de corruption. Parmi ses gros poissons, on trouvait Annasthasia Konski. Jamais inquiétée par la justice, toujours respectée par ses pairs.

En ayant la main mise sur l'esclavage, elle disposait d'une solide main-d’œuvre, quasi inépuisable, et surtout bon marché. Une Twi'lek offerte à un juge en mal d'amour contre la disparition d'un dossier, un Barabel en cadeau à un ministre de l'intérieur pour le jouer dans des arènes clandestine afin de pouvoir faire débarquer sa marchandise sans être inquiété par les douanes... Et des syndicats qu'elle tenait dans le creux de sa main grâce à des élections truquées au possible.

Les affaires marchaient bien, très bien même. Elle acheta un terrain pour une bouchée de pain, grâce à quelques arrangements dont elle avait le secret, et y fit bâtir sa villa. C'était son temps de gloire.

Et justement, ce jour là, se présentait aux grilles de sa demeure une personne que beaucoup pensaient ne jamais revoir sur Loretto. Dans un speeder aux couleurs de la fleuristerie pour laquelle elle travaillait, Haya patientait tandis que le garde en faction contactait son supérieur par comlink.

"- Ikomi Isa, elle me présente le pass de Kari, la fleuriste.
- pshhh.. Ok..pshhh... Vu avec sher ... Pshhh .. Contrôle ...Pshhh...Laisse passer.
- Bien reçu, on vous l'envoie si tout est en ordre., le garde rangea son comlink avant de demander à Haya de quitter son véhicule. Dans le même temps il fit signe à un autre des gardes en faction à la grille principale.
- Ecartez les bras et les jambes s'il vous plait., Il passa un détecteur le long de son corps, soigneusement, pendant que son collègue utilisait un miroir monté sur une tige télescopique pour inspecter sous le speeder.
- RAS en dessous., signala l'homme en allant ranger sa perche.
- Vérifie le chargement aussi.", ordonna le chef de groupe.

Après avoir passé un appareil, probablement un renifleur, à moins que ce ne fût un détecteur de micros, ou les deux d'ailleurs, le garde referma les portes arrières du véhicule de livraison.
"- RAS chef., conclut-il.
- Vous pouvez y aller mademoiselle. Suivez le chemin, on vous attend.", sans autre forme de politesse, il ouvrit la grille alors que l'Anzat reprenait les commandes du speeder.

Après avoir passé le petit bois, Haya découvrit enfin la fameuse villa Konski. Elle n'eut pas vraiment le temps d'observer la façade blanche ornée de colonnades : un homme en tenue noire et armé lui fit signe de le rejoindre et de se garer à côté de l'aile ouest du bâtiment, là où se trouvait l'accès pour les livraisons, selon le plan rapide que lui avaient fait Kari et son patron.

"- Votre nom ?", visiblement les gardes ne s'embêtaient pas avec la politesse.
- Ikomi Isa, je remplace Kari à la boutique.
- Vous pouvez descendre."

Haya s'exécuta pour aller à l'arrière préparer la palette sur répulseur. Elle la chargea en se remémorant les conseils que lui avait donnés la fleuriste sur l'ordre des pièces à visiter, pour un peu tout mélanger. Cela lui permettrait de gagner du temps à l'intérieur, pour observer les lieux. Alors qu'elle disposait les derniers pots, le majordome fit son apparition.

"- Bonjour, je suis Gordon Rhimsplay, je vais vous accompagner durant votre tournée. Merci de vous conformer à mes instructions., se présenta-t-il sur un ton légèrement pompeux.
- Ikomi Isa, je vous suis.", se contenta de répondre la fausse fleuriste.

La villa ne manquait ni de charme ni de luxe. Tout y était impeccablement tenu, des sols brillants aux fenêtres sans traces, des meubles parfaitement époussetés aux coussins gonflés et harmonieusement disposés sur les chaises et les divans. Dans les couloirs, seul le bourdonnement du chariot et le claquement léger des pas de Haya se faisaient entendre. Même Gordon avançait sans bruit. L'Anzat observait avec attention et discrétion tandis que le majordome la guidait de salons en chambres, de boudoirs en salles de bain. Mme Konski aimait que sa villa soit fleurie, c'était indéniable.

"- Excusez-moi, mais est-ce que je pourrai aller aux toilettes ?", avait demandé Haya alors qu'il lui restait une bonne moitié de sa livraison à effectuer.
- Certainement., la réponse avait laissé paraître un franc désaccord de la part de Gordon. Sher, tu peux m'envoyer quelqu'un aux toilettes en zone 2. Merci."

Abandonnant les parties privées de la villa, Gordon conduisit Haya dans la partie destinée aux employés. Ici, l'habitation était bien moins éblouissante et nettement plus sobre et fonctionnelle. Certaines peintures au plafond se fissuraient même par endroits. Un garde les attendait devant des toilettes mixtes.

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"- Vous restez avec elle, et vous me rappelez quand elle aura fini.
- Bien Monsieur."

Haya laissa sa palette sur le côté du couloir avant de pénétrer dans la pièce. Elles offraient deux places ouvertes, et, à sa surprise, le garde la suivit à l'intérieur. En temps normal, cela ne l'aurait pas dérangé outre mesure, mais là elle avait des projets, et le garde risquait de les compromettre par sa seule présence.

"- Puisque vous êtes là, vous pouvez m'aider à dézipper ma combinaison ? Ce serait aimable de votre part.", lui demanda Haya en lui tournant le dos et en relevant ses cheveux.
L'homme du avoir une légère hésitation avant de descendre la fermeture au bas de son dos. Haya fit glisser le fin tissu en imprimé fleuri jusqu'à ses chevilles avant de s'installer.
"- Et surtout n'en profitez pas trop.", lui fit-elle remarquer alors que le garde semblait hypnotisé par les formes de l'Anzat.

Lorsque ce dernier ne bougea plus, paralysé qu'il était, Haya commença à se concentrer. Il lui fallait agir rapidement, car maintenir sa Vison de Force et la paralysie pouvait être compliqué. Sans hésitation, elle se pinça discrètement les côtes afin de faire venir un peu de douleur supplémentaire et en profiter pour la conjuguer avec la pression de temps pour en appeler d'avantage au côté obscur. Les murs s'effacèrent et Haya commença et observer autour d'elle. Le temps manquant et l'angoisse généraient autour d'elle un flux de Force supplémentaire qu'elle utilisait pour aller toujours plus vite et plus loin. Et comme à chaque fois dans ces cas là, le retour à ses sens fut relativement brutal et difficile, au point qu'elle perdit le contrôle du garde.

Immédiatement ce dernier tandis sa main au comlink fixé à sa ceinture. Sa paralysie avait durée quelques minutes, et le comportement de la jeune femme sous sa surveillance ne lui disait rien de bon, mais alors rien de bon du tout. D'autant qu'elle avait commencé à basculer dangereusement sur l'avant. Il se passait quelque chose d'anormal, c'était certain. Malheureusement pour lui, son initiative fut stoppée nette dès que la jeune femme avait repris son équilibre.

Il s'en était fallut de peu. Haya se releva, et se positionna face garde, pour lui prendre la tête entre ses mains. Son cœur battait encore un peu la chamade, et là, il allait falloir éviter de se louper, sous peine de beaucoup compliquer la situation. Lentement, elle respira en ajustant son rythme à celui du garde, toujours immobile. Elle percevait l'aura de l'humain maintenant. Plus pour se rassurer elle même qu'autre chose, elle accola son front au sien. Ce n'était nullement nécessaire pour ce qu'elle s'apprêtait à faire, mais le contact physique lui permettait surtout d'assoir d'avantage encore la force de la paralysie qu'elle imposait à sa victime.

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Sans compassion aucune, elle s'attaqua à sa mémoire, supprimant les derniers instants qu'il venait de vivre, juste pour ne conserver que ce moment où il l'avait regardée installée pour se soulager, alors qu'elle était quasi nue sur les toilettes. Au moins cela lui ferait-il un beau souvenir pour sa journée, sans pour autant qu'il aille s'en vanter auprès de Gordon, qui pouvait commencer à trouver que le petit pipi durait un peu trop. Une fois le ménage fait, elle prit le temps d'un long baiser déposé sur les lèvres du garde, la position s'y prêtait, et la transition mémorielle ne serait pas trop violente. Et surtout l'arcaniste en profitait pour maintenir un équilibre pour le moins instable, du fait de l'utilisation coûteuse de la Force qu'elle venait de faire.

Le garde, après s'être laissé prendre au jeu, fit un pas en arrière alors que l'Anzat le relâchait finalement. Elle remonta sa combinaison, sans se soucier du garde qui avait viré rouge au possible.
"- Fermeture, s'il te plait. Et pas de mains baladeuses hein ?", le ton était un rien coquin.
Rapidement, l'homme en noir rappela Gordon avant de disparaître, laissant à Haya le choix d'une explication qu'elle ne fourni pas, ce qui finalement en était peut-être une...

Durant tout le reste de sa tournée, l'Anzat ne croisa que peu de personnel : elle savait désormais que sa visite avait été organisée pour qu'elle rencontre le moins de monde possible, c'était une évidence. Elle tenta bien aussi de converser avec Gordon, mais ce dernier se montra peu loquace, se contentant de lui indiquer bouquets et pots à remplacer. Gagner du temps en mélangent les fleurs n'avait pas servi à grand chose, il fallait bien se l'avouer. Aucune des pièces qu'elle avait visité n'avait présenté d'intérêt particulier, mises à par les toilettes, paradoxalement.

Il ne restait plus à Haya qu'à s'en retourner à la fleuristerie. La première phase de sa mission était un demi-succès seulement. Mais elle allait persévérer, à n'en point douter.


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By Haya Fuu
#14592
C'est alors qu'était apparu le petit groupe à qui la population donnerait le surnom des 'Justiciers'. Loin de se conformer aux lois en vigueur sur Loretto, ils allaient lutter contre le mal qui rongeait la société avec des méthodes aussi efficaces que contestables. Leur premier fait d'arme fut d'intercepter une livraison de drogue en provenance de l'hégémonie Hutt.

Le bilan, côté criminels, avait été particulièrement lourd, puisque personne n'y avait réchappé : les dockers qui procédaient au déchargement, les gardes qui devaient sécuriser la transaction, les agents des douanes qui avaient géré l'enregistrement de la cargaison, l'équipage de la barge qui avait opéré le transbordement. Il avait été fait référence à une quarantaine de morts. Et ce n'était là qu'un début.

Les actions coups de poings se concentraient toujours sur de gros évènements, ou sur des notables dont l'intégrité était avant tout une affaire du passé. En réaction, il fut proposé une prime de 50 000 crédits à qui permettrait de donner des informations aboutissant à la capture ou à la mort de chacun des justiciers. Mais cela ne servit à rien d'autre qu'à générer des délations abusives, et des exécutions sommaires. Rien n'y faisait, les Justiciers semblaient simplement intouchables.

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Forcément, certaines factions en profitèrent aussi pour régler leurs comptes avec leurs voisins. Et elles découvrirent que si les Justiciers étaient visiblement intouchables, ce n'était pas le cas de leur réputation. Ainsi, un paquebot de luxe, le Silver Fish, en est encore aujourd'hui l'illustration la plus parlante. Ce navire, capable de transporter près de 3000 passagers, vit se dérouler à son bord une bataille rangée entre l'équipage et un groupe se faisant passer pour les Justiciers. Le navire finit par être coulé sans qu'aucune enquête ne puisse déterminer avec précision qui en avait été la cause. Ce qui est certain, c'est que l'image des Justiciers en avait été durablement écornée.

Mais tout cela était loin des préoccupations de Haya. En ce dernier jour travaillé de la semaine, Kari avait dissimulé les marques devenues jaunâtres qui entachaient son visage, grâce à une quantité de maquillage assez conséquente. Désormais en mesure de reprendre une activité normale à la fleuristerie, elle mettait du même coup Haya sur la touche. Pour autant, elle lui était reconnaissante de tout l'aide qu'elle lui avait apportée durant cette difficile période, et c'est avec plaisir qu'elle lui proposa de rester, avec l'accord de Dirk, encore quelques jours chez eux, le temps que l'Anzat puisse se retourner.

Naturellement, Haya n'avait pu refuser une telle offre, et se délectait à l'avance des deux jours qui arrivaient. Car elle avait de beaux projets en tête. Kari avait quitté l'appartement, précédé d'une petite demi-heure par Dirk. L'Anzat avait rapidement rangé l'appartement, non qu'elle s'en senti responsable le moindre du monde, mais elle aimait bien travailler dans l'ordre.

En début d'après-midi, elle appela le beau blondinet.
"- Dirk, c'est Ikomi, j'ai du aller rechercher Kari à la fleuristerie.
- ...
- Non, rien de grave, elle ne se sentait pas bien. Tu crois que tu pourrais revenir rapidement ? Elle te demande ?
- ...
- Elle s'est endormie là. Tu peux revenir ou non ?
- ...
- Bon, ok, on t'attend. Essaie de ne pas trop tarder s'il te plait."

Naturellement, c'est presque une heure plus tard que Dirk faisait son apparition dans l'appartement. A peine eut-il franchi la porte que Haya lui sauta littéralement dessus, l'empêchant de faire machine arrière. L'ambiance était tamisée, très intimiste, et la jeune femme trop légèrement vêtue pour jouer à l'infirmière auprès de Kari.

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Pleine de désir, elle sentait l'aura de Dirk accolée à la sienne, elle sentait son inquiétude pour Kari, elle ressentait ses doutes, elle percevait son envie.

"- Enfin te voilà.
- Ikomi ! A quoi tu joues là ?, il y avait plus de surprise que de colère, signe engageant.
- Ecoute, depuis qu'on s'est vu on en meurt d'envie., Haya était collé au jeune homme et cherchait ses lèvres avec les siennes.
- Mais ..., protesta-t-il en tournant la tête. Ce n'est pas une raison., manque de confiance.
- Je ne suis pas assez bien pour toi ?, demanda Haya en glissant une main sous son sweet gris.
- Kari n'est pas là., insista-t-il. Crainte, non pas pour elle, mais plus emprunte de la peur de se faire surprendre.
- Non, il n'y a que toi et moi., enfin elle réussi à accrocher les lèvres de Dirk, mais ce dernier refusa de lui rendre le baiser.
- Ce n'est pas raisonnable Ikomi., mais elle ressentait son désir croître dans son aura.
- Qui te parle d'être raisonnable ? Dans deux jours je ne serai plus là. Profitons tant que c'est possible., à nouveau Haya tenta un baiser. Y avait-il eu un léger retour...

Dirk avait finalement cédé. Ce n'était pas une grande victoire en soi pour Haya. Son Empathie de Force l'avait guidée, et elle savait mettre en confiance. Le jeune homme, quant à, lui avait été pris de court, et n'avait pas vraiment su se défendre. Quoi qu'il en soit, cet après-midi passé ensemble avait scellé un peu plus son destin, sans qu'il s'en douta. C'est pris d'une légère panique qu'il s'esquiva peu avant le retour de Kari, après avoir méticuleusement rangé l'appartement sous le regard amusé de sa maîtresse, qui ne manquait pas une occasion de le taquiner en déplaçant les objets qu’ils s’obstinait à remettre en place

Naturellement, il ne sut pas trop où se mettre durant le repas du soir. Il évitait aussi bien le regard de Haya que celui de sa femme. Difficile situation, qu'il résolu en annonçant qu'il était fatigué et qu'il allait se coucher tôt. Kari et Haya discutèrent assez longuement. L'Anzat lui confia qu'elle avait de bonnes chances de se trouver un logement pour le lundi, et qu'elle ne se faisait guère de soucis pour ce qui était de se trouver un job. Se fut l'occasion pour Kari de lui dire que parfois elle faisait des extras à la villa Konski, quand il y avait des soirées, peut-être serait-elle intéressée.

Alors que les deux femmes se séparaient, Haya attrapa délicatement la main de la fleuriste.

"- Tu sais Kari...
- Oui ?
- Enfin, j'ai vraiment été contente de te rencontrer., Haya parlait timidement en regardant leurs mains.
- Moi aussi, je ne sais pas ce qui me serais arrivé sans toi.
- Ce que je veux te dire, c'est ..., Haya avait attrapé une des boucles rousses de la fleuriste et l'avait enroulée autour de son doigt.
- Oui, vas-y, je t'écoute., Kari avait attrapé le poignet de Haya pour lui faire lâcher sa mèche de cheveux.
- C'est ... , Haya s'avança pour tenter de déposer un baiser su les lèvres de la jeune femme qui ne comprenait pas vraiment la situation.
- Que..., la fleuriste se recula. Non mais tu es sérieuse ?
- C'est que Dirk...
- Dirk quoi ?, l’interrompit la jeune femme alors qu'une étincelle passait dans ses yeux. Dirk quoi ?, répéta-t-elle.
- Non, ce n'est pas ce que tu crois, je peux t'expliquer..., Probablement nulle autre réponse n'aurait pu être plus explicite.
- Dirk quoi ?, répéta encore une fois Kari alors que son visage se décomposait, elle fit un pas en arrière. Dirk Quoi ?, Elle gifla Haya qui ne tenta pas d'esquiver. La douleur fit monter en elle le pouvoir obscur de la Force, brièvement, telle une vague venue s'échouer sur un rivage vierge, et s'était retirée dans l'instant.

Kari gifla son amie une seconde fois, avant de se ruer dans la petite chambre à coucher. Elle hurla sur son mari alors endormi. Il mit bien du temps à comprendre ce qui se passait, alors qu'une pluie de coups de poings s'abattait sur lui.

Kari était presque hystérique, pleurait de rage. La trahison des siens était un mal difficile à supporter. Qui plus est, loin de calmer le jeu, Haya se faisait un malin plaisir à faire s'envenimer la dispute, gérant l'un et l'autre. Forcément ils en étaient venus aux mains, mais galvanisés par l'arcaniste, la douleur des coups les entraînait vers d'avantage de violence, plutôt que de les ramener au calme.

De retour dans la pièce à vivre, ils ne savaient plus vraiment pourquoi ils se disputaient. Chacun voyait en l'autre la cause de ses malheurs. Haya jonglait avec eux, jetant de l'huile sur le feu quand l'occasion se présentait. A dessein, elle avait ouvert le tiroir contenant les couverts, avant de le renverser, sous prétexte de se protéger. Il n'avait fallut que peu de temps avant que Kari ne se saisisse de l’un des couteux de cuisine tombé sur la table. Puis le drame que l'Anzat attendait tant arriva. Qu'elle délectation pour elle. Pour elle ou pour son maître, elle n'aurait su le dire.

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Dirk gisait à terre, dans les éclats de verre. La lame avait pénétré son torse, dans une diagonale montante. Il crachait du sang sous le regard hébété de sa femme qui tenait encore l'arme du crime.

"- Nooooooonnn ! !, implora-t-elle
- Mais si.", lui répondit l'Anzat avec un large sourire, alors que ses tentacules sortaient de ses joues.

Kari voulu lui faire face, mais elle ne pouvait plus bouger. Il était temps pour Haya de prendre possession de son appartement, avec un jour d'avance.

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By Haya Fuu
#14649
Haya circulait dans le large couloir de la villa Konski, devant elle, Annasthasia la précédait.
"- En tout état de cause, Denim n'avait pas à faire ce qu'il a fait. Nous avons établi des règles., le ton de l'humaine était particulièrement sérieux.
- Certes, c'est une faute qui mérite sanction, nous sommes tous d'accord là-dessus., avait répondu simplement Haya.
- Alors pourquoi venir ? De toute façon nous savons tous que nos opinions ne sont que consultatives. Dans tous les cas tu feras ce qui te chante.
- Ce n'est pas précisément pour Denim que je suis venue. Il sera sanctionné comme il se doit. Je voulais ton avis sur son successeur..., L'Anzat laissa sa phrase en suspend, comme une invitation faite à Annasthasia pour qu'elle dise ce qu'elle en pensait.
- Bien sûr, son successeur., elle se dit qu'elle aurait du s'en douter. Il me semble qu'il n'y a guère de choix. Même si je soupçonne notre beau brun de ne pas être blanc comme neige dans cette affaire.
- Kylie est aussi en lisse. Elle a les faveurs de certains.
- Elle n'a pas la poigne. Si j'en suis arrivé là, c'est parce que je sais ce que je veux et parce que j'y mets les moyens. Tout ce qui a guidé Kylie jusqu'ici, c'est la chance. Et la chance, ça tourne, vite.
- La chance, c'est discutable. Mais soit."

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Le couple était arrivé dans un petit salon au mobilier à l'esthétique très épurée. La discussion se poursuivait. Un duo de Bith interprétait une mélodie discrète.
"- Tu sais qu'il faudra traiter Kylie., continua Haya.
- C'est évident. Mais comme je te l'ai dit, pour moi elle ne vaut pas la peine que l'on s'y intéresse. Si tu veux je m’occuperai même personnellement de la recaser.
- Non, même si je sais que tu en tirerais un bon pris, chacun reste dans son domaine. Et en l’occurrence, c’est à moi que revient cette tâche. Alors passons aux affaires qui nous occupent plus personnellement., le regard de l'arcaniste c'était porté brièvement sur les deux musiciens.
- Partez !, ordonna immédiatement Annasthasia à ses deux esclaves, qui lui obéirent sur le champ. Nos affaires donc."

La discussion qui suivi portait principalement sur le chiffre qu'avait dégagé l'organisation de la famille Konski. Entre la traite d’esclaves et la prostitution, son secteur était parmi les plus rentables de Loretto. Il était aisé de comprendre pourquoi elle mettait tout en œuvre pour assurer ses arrières, et ne pardonnait rien à qui viendrait marcher sur ses plates bandes, comme l’avait fait Denim. Mais rien de bien passionnant ne fut dit au final, sauf pour d'éventuels représentants de l'ordre, mais cela faisait bien longtemps qu'ils travaillaient pour les criminels de tout poils, plus que pour la population qu'ils étaient censés protéger.

"- Alors l'affaire est entendue ma chère. J'enverrai ma secrétaire finaliser nos opérations avec Denim et Kylie., concluait Haya.
- Secrétaire..., Annasthasia émit un petit rire. Appelle la comme tu veux : maîtresse, main droite, pute ou âme vengeresse, mais secrétaire...Franchement !
- Alors j'enverrai Haya s'en occuper, si c'est plus approprié.", et Haya se mit à en rire avec Annasthasia.

Le film passa à l'envers, en accéléré. Quelque chose était intervenu, quelque chose dans la Force avait changé, l'avait attiré ici. Elle n'était plus la fleuriste dans la villa Konski. Car elle n'était pas la fleuriste, car ce n'était pas la villa Konski qu'elle avait visitée pour la première fois, quelques jours auparavant.

Haya ouvrit les yeux. Elle était bien ans l'appartement de Kari et Dirk. Le couple gisait encore à même le sol, près d'elle. Devant se trouvait, à terre, un large rouleau de papier en partie dévidé, et sur lequel elle avait tracé toute la matinée les plans de la villa Konski, la vraie.

L'arcaniste qu'elle était avait travaillé dur à explorer sa mémoire, à retrouver le bref instant de sa vie, où, grâce à la Force, elle avait pu observer la plus grande partie de la bâtisse où vivait désormais Annasthasia Konski. Mais l'exercice avait été laborieux et exténuant, car elle était loin de le maîtriser à la perfection et ne le pratiquait que très rarement.

Les pouvoirs de la Force touchaient à tout, la Force était tout, en tout lieu et en tout temps. Après s'être dégagée un espace de travail assez vaste. Haya avait donc commencé son travail de concentration. Elle savait qu'il lui serait difficile d'obtenir ce qu'elle voulait par le simple biais des exercices habituels, aussi avait-elle choisi de s'imprégner du côté obscur par la douleur. C'était le plus simple à mettre en œuvre ici, et elle pouvait craindre qu'une douleur plus grande encore si sa prochaine visite de la villa si elle se faisait prendre, faisant naître une légère peur sous-jacente.

De sa main gauche elle avait donc lentement enfoncé la pointe d'un couteau dans sa cuisse, qu'elle manipulait avec précaution, afin de gérer au mieux la douleur. Lentement elle s'était enfoncée dans la Force, et lentement le côté obscur avait pris le dessus, au fil des heures. Alors la situation avait commencé à lui échapper, sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle s'était retrouvée dans un souvenir qui n'était pas le sien, mais qu'elle s'était appropriée.

Certains disent que l'on est la somme des expériences que l'on a vécu. Mais qu'en est-il des souvenirs qui sont en nous, mais qui ne sont pas issus de notre propre expérience. Ces souvenirs nous influencent-ils ? Ces souvenirs avaient-ils transformé Haya en une autre Haya, lorsqu'ils étaient venus à elle ? Etait-ce parce que son maître avait tenté de prendre possession d'elle lorsqu'elle absorbait sa soupe, qu'elle avait senti la Force affluer ? Ou était-ce Haya qui avait absorbé une partie des souvenir d'Itradious en même temps que sa soupe ? Cette expérience avait troublé l'Anzat au plus haut point. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose d'approchant.

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Epuisée, aussi bien physiquement que mentalement, l'arcaniste contempla le plan tracé avant de se décider à prendre un peu de repos avant de tenter de mettre au point sa stratégie. C'était juste indispensable.

C'est seulement en milieu d'après-midi que Haya se remit au travail. Si elle ne se trompait pas, elle serait rapidement contactée par le fleuriste pour remplacer Kari. Il lui fallait être prête, ce qui incluait d’avoir mémorisé les plans de la villa, mais aussi de savoir comment elle allait procéder une fois à l'intérieur, car elle n'aurait pas plus d’une minute de marge de manœuvre.

Ce qui la rassurait, c'est que le plan qu'elle avait sous les yeux était cohérent, dans le sens où les pièces ne se recouvraient pas, les accès aux étages se correspondaient tous, et même les conduits dans certains murs se trouvaient en bonne place. Pour elle, le plan était fiable, malgré son étrange expérience de la fin de matinée. Elle avait indiqué dessus les caméras, ainsi que les positions des personnes qu'elle avait distinguées dans sa Vision. Alors seulement elle avait commencé son travail d'analyse, pour enfin se décider sur l'approche qu'elle allait avoir.

Prochaine étape, renouer le contact avec Annasthasia Konski.

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  • Mémoire (Connu)
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By Haya Fuu
#14664
Sans surprise, en ces heures matinales du premier jour d'une nouvelle semaine, le comlink de Kari bipait dans le vide. Sa propriétaire, étendue face contre terre, sa chevelure rousse formant un large soleil sur le sol blanc, portait dans son dos la trace sanglante du couteau de cuisine, là où il avait déchiré son chemiser pour pénétrer sa chair et fendre ses organes. L'arme improvisée était quelque part dans l'appartement.

Une fois, deux fois, trois fois. Etonnant cette habitude que l'on a à attendre le troisième échec avant de mettre en œuvre une autre option. Cette fois, l'autre option fut le comlink de Haya.
"- Bonjour. Excusez moi de vous déranger, mais nous essayons de contacter Kari. Elle n'est pas venue ce matin et elle ne répond pas. Comme on sait que vous êtes proches, on se demandait si vous saviez si elle viendrait ...
- Malheureusement, je suis partie de chez elle il y a deux jours, mais je peux essayer de l'appeler., répondit sobrement l'Anzat, installée dans le petit canapé usé qui faisait face au corps de son ancienne amie.
- Vous seriez disponible ce matin ?, demanda de but en blanc le fleuriste.
- Oui, je peux arriver dans une petite heure si cela vous convient., proposa l'Anzat en se levant.
- On vous attend alors."

Et voilà, l'affaire était faite. Avant de plier bagages, Haya pris le temps de brûler le plan qu'elle avait fait de la villa Konski après y avoir jeté un dernier coup d'œil. Elle vérifia que tout était en ordre, ou plutôt en désordre, avant de quitter Kari et Dirk. De bons compagnons, pour ce qu'elle s'en rappellerait.

La nouvelle fleuriste donna tout ce qu'elle pouvait dans cette occupation. C'était bien là une des caractéristiques de son peuple, à se passionner pour quelque chose sur un coup de tête. Après tout, c’est comme cela qu’elle avait commencé sa formation auprès d’Itradious.

L'avantage, c'est que cela lui permettait d'apprendre toujours plus, l'inconvénient, c'est qu’elle avait une conscience très aigüe de la perfection, au point que bien souvent, lorsque la courbe d'apprentissage croisait celle de la perfectibilité, elle préférait passer à autre chose plutôt que de s'échiner à progresser pour des gains minimes.

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En l'occurrence, après une semaine, il y avait encore largement de quoi apprendre, et si Haya avait toujours en tête son objectif principal, elle goûtait avec un intérêt non feint à l'art floral. Ses employeurs se félicitaient à leur tour, comme tant de personnes avant eux, d'être tombé sur cette perle rare, motivée et efficace. Mais comme dit bien souvent, l'histoire est un éternel recommencement, et peut-être le découvriraient-ils à leurs dépends.

Dans son état, Kari était bien en peine de donner de ses nouvelles, et naturellement, Haya fut reconduite dans ses fonctions de vacataire pour le jour suivant. Malgré des horaires à rallonge, Haya avait trouvé à finaliser son plan.

C'est avec entrain qu'elle prépara la livraison pour la villa Konski. Le parfum des fleurs coupées et délicatement arrangées, en bouquets colorés, flottait dans le speeder. Le temps n'était pas trop à la fête, et de sombres nuages s'étaient accumulés durant la nuit, menaçant de déverser leur pluie sur la capitale de la planète. Le garde de faction au portail principal enregistra l'arrivée de la fleuriste tandis que son collègue procédait à une fouille en règle du véhicule.

Haya avait arrêté son speeder au même endroit que lors de sa visite précédente, toujours suivant le consignes d'un garde posté à l'entrée de service. Elle se lança dans le parcourt des différentes pièces à fleurir, sous l'œil vigilant du même garde. Haya se demandait si Kari bénéficiait du même service à la personne après toutes les visites qu’elle avait faites. Probablement.

Son garde du corps était fort peu loquace. Il se contentait de la suivre, la remettant sur le bon chemin dès qu'elle tentait de s'en écarter, poliment, mais fermement. D'après le plan qu'elle avait réalisé deux jours avant, le plus simple était de passer à nouveau par les toilettes, mais en gardant la sécurité à la porte. A partir de là, elle ne disposerait que de quelques minutes pour accéder à Annasthasia, qui, à cette heure, prenait une collation dans sa chambre. Du moins était-ce le cas la semaine précédente.

Ainsi, une fois de plus, l'arcaniste simula un besoin pressant d'aller aux toilettes. Après avoir contacté sa hiérarchie, le garde en noir l'invita à le suivre.
"- Attendez-moi ici et ne laissez personne entrer., tenta Haya, avec sa Persuasion de Force. Mais pour le coup, le contact qu'elle avait avec le garde était faible, et elle doutait du résultat.
- Bien sûr mademoiselle., répondit ce dernier en souriant, accusant du même coup l'échec de la tentative de Persuasion. Faites vite.
- Je vais essayer.", répondit l'Anzat en rendant le sourire.

Au moins le garde avait-il accepté de rester à l'extérieur. Il faut dire qu'elle ne risquait pas de filer, les seules issues étant les cuvettes des toilettes, et une grille d'aération de la dimension d'une petite assiette. Sauf que Haya était une arcaniste, pas la meilleure, pas encore, mais elle avait les moyens de ses ambitions. Du moins le pensait-elle...

Un bruit sourd se fit entendre dans les toilettes. Immédiatement le garde, qui était resté posté à leur porte, appela la fleuriste avant d'entrer. La jeune femme se relevait difficilement, prenant appuis sur un petit lavabo.

"- Vous allez bien ? J'appelle un médi-droïd...
- Non, merci. Ca va aller., répondit immédiatement Haya. Juste un petit étourdissement. Je dors assez mal en ce moment, je suis un peu trop fatiguée.
- Vous êtes certaines ? Vous avez l'air très pâle.
- Oui, ne vous inquiétez pas. Haya se pencha sur le lavabo pour se rafraichir le visage. Je suis désolée."

Il avait été rare pour l'arcaniste de se planter autant en beauté, sauf peut-être à ses débuts. Sa concentration, afin de se téléporter, lui avait fait défaut une demi seconde tout au plus, mais cela avait suffit pour que le pouvoir de la Force la submerge, puis se retire, aussi rapidement, emportant avec lui toute l'énergie de la jeune femme. Haya prit encore de longues secondes avant de se tenir correctement sans appuis.

"- Bon, j'ai encore du travail.", dit-elle, autant pour elle que pour le garde, avant de se remettre en route, d'un pas qui restait mal assuré.

Quoiqu'il en soit, il lui fallait donner le change jusqu'au bout, si elle ne voulait pas perdre toute possibilité de revenir ultérieurement. La fin de la tournée fut bien difficile. Un mal de tête lui cintrait la tête, et elle n'avait qu'une envie, se coucher et se reposer, sombrer dans un profond sommeil vide de rêves, dans lequel la douleur se dissoudrait.

Alors qu'elle venait de finir de remplacer les dernières fleurs dans un couloir anonyme de la villa, l'oreillette du garde grésilla. Haya n'y aurait pas vraiment prêté attention, si cette fois, contrairement aux précédentes, le garde n'avait pas porté sa main à son oreille, comme pour mieux entendre ce qui se disait en enfonçant d’avantage le petit appareil.

Ce qui était plus inquiétant, était que l'homme avait finalement donné un petit coup sec sur l'avant de son arme, libérant la sangle qui la maintenait, et la passant du même coup en position de combat. Ce ne fut guère une surprise quand le garde l'invita à faire demi-tour alors qu'elle prenait la direction de la sortie.

"- Ce n'est pas pour tout de suite mademoiselle. Veuillez laisser votre équipement ici et passer devant. Merci."

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  • Téléportation (Connu)
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By Haya Fuu
#14671
Ils empruntèrent un couloir long de quelques mètres à peine, avant de prendre un escalier situé sur leur droite, pour passer à l'étage. Nouveau couloir, une caméra de surveillance installée dans un angle s'était arrêtée sur eux. Haya marchait en tête, et suivait les consignes du garde, qui pointait ostensiblement son arme dans sa direction.

Nouveau coude, les portes se succédaient, et une autre caméra les avaient pris en charge. L'Anzat aurait pu se défaire de son guide sans difficulté, mais elle connaissait le chemin qu'il lui faisait prendre. Elle avait suffisamment étudié les plans de la villa, pour savoir qu'après le prochaine bifurcation, ils se trouveraient face à une porte, et que derrière cette porte se trouvait la chambre d'Annasthasia Konski.

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Un Chiss à la forte Présence attendait là.
"- C'est bon, je m'en charge, retournez à votre poste., se contenta-t-il de dire au garde, qui, après un salut, reparti. Par ici.", dit-il à Haya en passant une carte devant un lecteur habilement maquillé, et ouvrant la porte de la chambre.

Il émanait de la pièce une sensation étrange. Le mobilier, assurément avant-gardiste, était de blanc et de transparences. L'ensemble était particulièrement lumineux, ce qui faisait que les tenues des personnes présentes y contrastaient, que ce soit l'uniforme noir du Chiss, la combinaison fleurie de l'Anzat, ou encore la robe faite d'une sorte de Damas d'Annasthasia.

La porte s'était refermée derrière le soldat à la peau argentée, laissant le petit groupe dans un silence profond. Haya découvrait les effets du temps sur l'humaine, qui se coiffait à l'aide d'une brosse à la poignée nacrée, assise devant une coiffeuse au large miroir ovale.

"- Au moins Itradious avait-il la bienséance de se présenter avant d'entrer.", l'accueil était glacial, Annasthasia n'avait pas détourné son regard de sa chevelure. La femme cessa finalement de se coiffer, et regarda Haya au travers du miroir. Elle lança un regard au Chiss.
"- Sept minutes madame.
- Le temps nous est compté, comme toujours. Pourquoi es-tu là ?, demanda Annasthasia avec une franchise qui lui était déjà coutumière autrefois. Mais ce n'était que pure rhétorique. Tu espérais faire main basse sur l'héritage de feu ton mentor, sans nul doute. Alors je vais te donner un conseil qui t'a sûrement déjà été donné : laisse le dragon dormir si tu ne veux pas qu'il te dévore. Quitte cette planète.
- Mes projets ne vont pas dans ce sens.
- Tes projets. Les seuls projets que tu n'ais jamais eu, étaient de t'envoyer en l'air avec tout ce qui pouvait passer entre tes cuisses. Voudrais-tu me faire croire que tu as de vraies ambitions désormais ? Soyons sérieuses.
- Je n'étais pas la première dans ce domaine, me semble-t-il.
- Je ne te permets pas, catin !, le ton était cinglant. Itradious était un visionnaire, il a su nous unifier et bâtir un empire. C'était un homme d'avenir.
- C'était un manipulateur qui c'est servi de vous tous pour assouvir ses propres fantasmes., se contenta d'avancer Haya sur un ton égal. Elle se savait marcher sur des œufs.
- Et nous avons plié à sa volonté, parce qu'il avait su nous permettre d'assouvir les notres., Annasthasia s'était calmée aussi vite qu'elle s'était énervée.
- Cinq minutes.
- Mais il n'en reste rien que des souvenirs. Alors que veux-tu ?
- Je veux nous rendre notre grandeur passée., Joué la carte de la franchise paraissait être la meilleure des solution, compte tenu de la situation dans laquelle Haya se trouvait.
- Tu ne sais pas contre quoi tu marches. J'ai choisi de me soumettre au nouveau pouvoir, pour garder un semblant de liberté. Ils sont partout, ils savent tout, ils t'exploiteront et de balanceront aux ordures comme tant d’autres qui se sont crus plus futés. Tu es toujours aussi belle, tu finiras sur un trottoir ou vendue à un Hutt, avec moins de chance.
- Votre fils ?
- Entre autre. Tu sais mieux que moi ce qu'il en est advenu, n'est-ce pas ? Je te l'ai dit, ils sont puissants., le ton de la vieille femme était emprunt d'une profonde lassitude.
- Le défi sera d'autant plus intéressant.
- Tu parles comme la gamine innocente et naïve d'autrefois. Tu es toujours aussi inconsciente.
- Disons que j'ai une autre conscience des choses.
- Stupide, tu es stupide.
- Trois minutes., interrompit le Chiss.
- Tu sais que je ne vais pas pouvoir te laisser repartir. Ce serait signer mon arrêt de mort. Mais avant, je vais tout de même te dire ce que tu veux savoir. Ou plutôt ce que j'en sais. Disons que ce sera mon cadeau d'au revoir., elle fit une pause. Global Sécurité de Loretto. GSL, ils fournissent toutes les plus grandes entreprises en système de sécurité et personnel spécialisé. Ils ont des soutiens à tous les niveaux, mais ne font pas l'unanimité. Vivante tu ne les atteindras jamais. Herk a tenté sa chance, maintenant il noie ce qui lui reste d'honneur dans l'alcool à la cantina de "Sol de Pierre". Tu te rappelles de lui. Cet Aqualish incapable de faire la différence entre une Twi'lek pure souche importée de Riloth, et un steack de Bantha. Ils ne l'ont même pas buté, c'est dire combien il compte dans la balance. Mais ce ne sera pas ton cas., le regard que lança Haya en direction du Chiss à l'uniforme noir, marqué des initiales GSL en lettre d'or, n'échappa pas à Annasthasia. Je te l'ai dit, ils ne font pas l’unanimité., elle sourit.
- Une minute.
- Dans ce cas il ne me reste qu'à te dire adieux, chère Annasthasia.
- Nous nous retrouverons dans la Force, je n'en ai plus pour longtemps, quoi qu'il advienne, dans un avenir proche. C'est bien comme cela que vous dîtes entre vous non ?
- Oui."

Annasthasia quitta sa chaise translucide et s'approcha de l'Anzat. Le temps n'avait pas marqué son visage tant que ses mains fines à la peau maintenant tachetée et aux veines apparentes. Elle regarda Haya dans les yeux et lui caressa le visage.

"- Comme tu as su rester belle, tu as toujours été d'une valeur inestimable, j'aurai tant voulu m'occuper de ta revente.", c'était bien là un compliment, fait à la façon de l'ancienne esclavagiste.

Le Chiss ouvrit la porte et laissa passer Haya, avant de la raccompagner vers l'extérieur. Dire qu'elle fut surprise quand le premier tir l'atteignit, aurait été mentir. Annasthasia avait été très claire sur ses intentions à son égard. Mais elle aurait apprécié quelque chose de plus soigné, de plus théâtral, qu'une misérable exécution, qui plus est dans le dos. Un autre tir suivi immédiatement. Laissant l'Anzat tomber à genoux avant de finir face contre terre.

Chose étrange, la première pensée qui lui vint fut la vision de Kari. Haya l'avait laissée dans une position fort similaire à la sienne, quand elle l'avait quittée, dans son appartement. Immédiatement après, deux gardes étaient arrivés, l'arme au poing. Le Chiss rengainait la sienne. Un des hommes un noir s'agenouilla auprès de l'Anzat et pris son pouls.
"- Rien., conclut-il.
- A la décharge., signifia le Chiss.
- A vos ordres.", répondirent les deux gardes simultanément. Ils saluèrent avant de disparaître avec le corps de Haya.

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"- Elle était quand même canon la meuf.
- Tu peux te la faire, on la déballe vite fait et zoup. En plus elle se plaindra pas si t’y vas trop fort.
- Mais t'es dégueulasses tu sais, je disais juste que je la trouvais canon, c'est tout.
- Ho calme, c'était une blague, c'est tout. Tiens, celui là a l'air pas mal. En plus il me semble que sur ce modèle, l'air conditionné était de série.
- Je ne suis pas certain que ça va lui être très utile., répondit l'homme, en regardant le sac plastique qui était étalé à leurs pieds. Je prends les pieds, aide moi. A trois."

Les pistons de la presse hydraulique émirent un long gémissement alors qu'ils se mettaient en action. Lentement ils avançaient sur le speeder déposé entre ses puissantes mâchoires. D’ici moins de deux minutes, la presse livrerait un cube de quelques centimètres de côtés, qui glisserait ensuite vers la bouche incandescente de l'incinérateur, qui se chargerait à son tour de faire fondre le tout avant de le passer dans une centrifugeuse.

Le couvercle de la broyeuse refermé, il était temps de penser à rapidement quitter les lieux. La situation était stressante, au moins la douleur des tirs s'était-elle bien dissipée durant le trajet jusqu'à la décharge. Haya serra les poings, s'immergeant avec prudence dans la Force.

Elle la sentait présente tout autour d'elle, l'entourant, faisant vivre une autre vie à ce qui environnait l'arcaniste, et pourtant fermée à tant de personnes. Telle une pieuvre aux mille bras, la côté obscur tentait de s'approprier l'esprit de Haya, mais cette fois elle la maîtrisait, et la retourna comme on aurait retourné un gant. Le bruit du métal qui plait lui parvenait déjà. L'airspeeder se redessina autour d'elle. Un choc se fit quand la presse joua sur l'action des pistons face à la résistance de l'appareil.

Haya voyait maintenant la presse, chaque vérin, chaque millilitre du liquide qui donnait sa puissance à la bête infernale, chaque boulon qui la maintenait solidement fixée sur son socle de béton. Plus loin, les amas de ferrailles, anciens speeder, droïds ou autres. Quelque chose céda. Quelque chose qui lui bloquait les jambes et commençait lentement à les lui broyer. La douleur était un immense appel à la puissance du côté obscur, qui revint à elle. Le bruit était devenu assourdissant, avec le crissement du métal qui pliait et frottait en tout sens.
Le Force devenait hors de contrôle pour l'Anzat, qui commençait malgré ses efforts à se noyer dans le torrent de sensations qu'elle déversait en elle. Le rappel à la réalité fut on ne peut plus douloureux, alors que quelque chose lui donna l'impression de la couper en deux au niveau de la ceinture abdominale. Elle aurait crié si, totalement contorsionnée, sa mâchoire n'avait été bloquée par une déformation de la banquette sur laquelle elle avait été négligemment jetée quelques minutes plus tôt.

Tout disparu,… Tout s'était éteint.


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  • Vision (Pratiqué)
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By Haya Fuu
#14749
Dan avait préparé sa petite liste de courses. Rien d'exceptionnel. Il avait rangé le vieux papier froissé dans la poche de son duffle-coat usé jusqu'à la doublure. Une petite gorgée pour le trajet, et il était parti. C'est avec un grognement sourd qu'il avait ouvert la grille rouillée, et à moitié coincée, qui permettait d'accéder à la conduite. Il la traversa à croupetons.

Il se trouvait vieux pour ce genre d'exercices. Et dire que quand il était jeune, ça l’amusait. Il s’imaginait être un agent secret ou un voleur de haut niveau. Il était tombé bien bas. Arrivé de l'autre côté, il se moucha bruyamment dans sa manche, et ravala une lampée du liquide ambré qui clapotait dans sa flasque. Un rot sorti. Pas grave.

A force de venir ici, il commençait à bien connaître l'endroit. Armé de son chalumeau de poche et de quelques autres outils, Dan le pochtron s'en allait prélever quelques pièces détachées, sur les restes de véhicules et droïds qui s'entrelassaient dans une sorte d'orgie de métal. Enfin, c'est comme cela que Dan voyait les choses.

Normalement, l'accès à la casse était interdit, surtout depuis que c'était devenu, plus ou moins officiellement, une annexe de la morgue. A ceci près que les cadavres y étaient incinérés en toute illégalité, plutôt que conservés bien au frais avec une étiquette à l'orteil. Dan s'en foutait, ce qu'il voulait, s'était toucher un peu de pognon en revendant ses pièces que personne ne viendrait réclamer.

Allée du Womp, rangée Corellia, il y trouverait un afficheur. Dan avait donné un nom à chaque rangée et à chaque allée, un moyen de se repérer comme un autre. Le Womp était un nettoyeur, à mi-chemin entre le droïd et la moto-crotte. Corellia, parce qu'il y avait un panneau publicitaire à l'entrée de la rangée, vantant les bienfaits de leur célèbre bière locale. Cela faisait bien longtemps qu'il n'en buvait plus. Son palais préférait les alcools plus forts.

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Jamais, depuis qu'il venait ici, et cela faisait un moment, il n'avait croisé un cadavre. Ces collègues de pont, plus frileux, le lui demandaient régulièrement. Mais non, jamais il n'avait vu un seul petit bout du moindre cadavre dans la décharge. Des saloperies de rats obèses, oui, mais un cadavre, jamais. Ce qui avait attiré son attention, au départ, c'était justement deux rats posé sur le bord de l'allée, creusée avec soin par un bulldozer, entre deux amoncellements de ferraille.

Il avait avalé une nouvelle gorgée tirée de sa flasque pour s'assurer qu'il ne voyait pas double, mais non. Deux bons gros rats gisaient sur le flanc. Avec toute la prudence dont un homme déjà bien entamé par l'alcool était capable, il s'était rapproché. Les bestioles n'avaient pas bronché, même après un coup de pied. On ne sait jamais, qu'elles aient eu le sommeil particulièrement lourd.

Alors seulement il avait vu un bras sortant d'un air speeder en presque bon état. Sale, couvert d'huile ou de graisse, de poussière. Crasseux, mais pas beaucoup plus que lui-même, pour dire la vérité. Il appela, d'abord timidement, puis avec un peu plus de voix. Mais pas trop, il ne fallait pas attirer l'attention du gardien et risquer de se faire jeter.

Pas de réponse. Dan se baissa un peu pour se mettre au niveau de ce qui restait de la fenêtre côté passager du speeder. Le soleil de fin de journée tombait juste, éclairant le visage d'une jeune femme. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas trouvé aussi près d'une femme, pensa-t-il. Enfin, si l'on exceptait Candy. Mais Candy, c'était plus vraiment une femme.

Elle avait bien morflé la petite. Assise sur son siège, la tête sur le côté, inerte. Ses fringues dans le même état qu'elle. Les yeux de Dan descendirent bien naturellement du visage terreux pour glisser vers son décolleté dont il ne restait plus grand chose. Les habits en lambeaux ne cachaient plus guère le corps cadavérique. D'ailleurs, Dan se le disait bien que c'était un cadavre. Et que c'était malsain d'avoir les pensées qu’il commençait à voir. Que c'était déjà malsain si elle avait été vivante, et que là en plus elle était morte.

Mais cela faisait tellement longtemps. Dan avala une nouvelle lampée, comme pour se donner le courage de céder à la tentation, et caressa sans délicatesse sa barbe rugueuse, pour en chasser les quelques gouttes de liquide qui s'y étaient perdues. Et puis il n'y avait personne pour savoir. Il jeta un œil aux alentours pour confirmer, avant de glisser sa main, lentement, pour saisir entre deux de ses doigts calleux les restes de tissus fleuris, et les écarter, délicatement.

Concentré, il en tirait la langue. Ménageant son désir, il agissait lentement, comme pour ne pas réveiller la jeune femme endormie. C'est trop malsain se répétait-il. Alors le corps se cambra. Dan voulu retirer sa main, mais il ne pouvait pas. Des yeux grands ouverts plongeaient dans les siens, l'air de dire "Je t'ais pris sur le fait.". Un craquement sourd se fit entendre. Ce n'était pas Dan. La femme ouvrit la bouche comme pour crier mais aucun son ne sorti.

Paniqué, Dan essayait de se dégager. Mais il ne pouvait pas. Le regard livide de la femme était toujours braqué sur lui. Elle s'était saisi de son poignet, et le serrait avec force. Seulement alors son courage, on son instinct de survie, se rappela à lui, du moins c'est ce qu'il cru. Dans des efforts surhumains il tenta de dégager son bras. Mais elle ne voulait rien lâcher, et au contraire, à chaque seconde qui passait, elle l'attirait d'avantage à elle.

Maintenant, le clochard avait le bras jusqu'à l'épaule dans le speeder. Il avait bien tenté de prendre appuis sur le fuselage défoncé de l'engin, mais la traction était trop forte. Et puis le bras qui s’était contenté de pendouiller jusqu'ici le saisi dans le dos, pour le plaquer dans une étreinte puissante qui lui aurait presque broyé les côtes.

[table border=1 cellspacing=20]ImageJamais elle n'aurait pensé avoir un jour à se servir de l'Etreinte de Force sur elle-même. Ni même pensé que ses capacités de guérison joueraient contre elle. Mais voilà, après s'être téléportée de justesse pour quitter le broyeur, elle avait du ramper jusque dans une carcasse de speeder pour s'y dissimuler. Et durant ce laps de temps, les os brisés de ses jambes s'étaient ressoudés, un peu n'importe comment.

Alors elle avait attendu, ou s'était évanouie, Haya ne savait plus très bien. Elle avait simplement capté les deux rats qui s'étaient approchés, et elle avait absorbé leurs maigres vies et attendant mieux. Puis ce fut le tour d’un être humain, s'était beaucoup mieux qu'un rat, même ivre, même clochard. Le bonhomme lui avait permis de se remettre plus ou moins en état. Avec un bon DD-13, les choses auraient été plus simples et moins douloureuses, probablement, mais là, il fallait faire avec les moyens du bord.

L'Anzat s'était finalement extirpée de sa cachette. A la voir, on aurait pu la prendre pour un de ces zombis tout droit tiré d'un film de série B. Lentement, elle s'était attaqué à Dan. Non pas pour le manger, mais pour remplacer le peu de ce qui restait de sa combinaison. Circuler à moitié nue, ensanglantée, et avec des airs de morte-vivante, n'était certainement pas le mieux pour passer inaperçue, surtout sur une planète habitée essentiellement d'humains.

Ainsi, après avoir dévêtu Dan, puis l'avoir glissé de là où elle venait, Haya entreprit de se changer. Par un bête automatisme, elle avait fouillé ses poches pour récupérer le peu de choses qui lui restaient. Bien lui en fit, car elle y découvrit une plaque qui ne lui appartenait certainement pas. Crachant dessus pour la lustrer, elle pouvait y lire le nom d'un établissement ainsi qu'un numéro, peut-être une chambre...Sa prochaine destination, sans nul doute. [/table]
Ce n'est qu'à la nuit tombée que l'Anzat quitta la décharge. Quant à Dan, bientôt il viendrait gonfler une statistique ou une autre, qui serait à son tour oubliée de la bureaucratie de Loretto.

[table align="left" border="0" bgcolor=black]Pouvoirs Utilisés :
  • Téléportation (Connu)
  • Absorption de vie (Connu)
  • Etreinte de Force (Connu)
[/table]
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