- dim. 9 déc. 2018 09:06
#34454
- - Je voulais juste nous éviter d’autres problèmes.
Elle ramassa son bonnet noir, tombé par terre pendant l’affolement de leur baiser, passant ses cheveux derrière les oreilles avant de secouer le bonnet pour en retirer toutes les saletés qui avaient pu s’y agglutiner. Son geste devenait machinal alors qu’elle se laissait envahir par la sensation de chaleur qui s’était répandue dans tout son corps, avec une intensité plus légèrement marquée au niveau de son bas ventre. Elle savait ce que c’était, elle savait ce que cela voulait dire et cela ne manquait pas de lui causer bien des tracas, la faisant même marmonner :
- - Embêtant…
Dans toute la suite d'événements prévus de son plan celui-ci était bel et bien un élément perturbateur qu’elle aurait aimé ne pas voir se pointer. Alors elle se rabroua mentalement, on était trop proche d’un résultat pour déconner, il fallait rester pro quoiqu’il arrive, ce type, aussi craquant qu’il fût avec son faux air de mauvais garçon et sa barbe de trois jours ne devait pas représenter un obstacle pour elle, c’était inacceptable. La réalité était toute autre : elle avait encore l’odeur légèrement musquée qui lui restait dans le nez, la douceur de ses caresses alors qu’il avait répondu à son baiser, même si ça avait été avec surprise.
La Force lui souriait, pourtant, car un nouvel arrivant venait lui sortir cette impression de la tête et le nouveau venu ne faisait pas que ça : il lui donnait une nouvelle information, celle que la Jedi recherchait : la localisation du Jedi depuis son transfert sauvage. Le plus dur pour elle fût de se retenir d’afficher un sourire : sa mission semblait être une totale réussite. Pour autant elle ne se laissa pas dépasser par tout ça, elle avait le sentiment que tout ceci n’était pas terminé et qu’elle avait encore sa place ici et maintenant dans cette mascarade. Alors qu’elle s’apprêtait à s’approcher du nouvel arrivant, Riggs posa sa main sur la nuque de l’homme dans un geste qu’il voulait amical, tout en intimant l’ordre à Hayley de rester où elle était. Cela l’embêtait, mais elle n’avait pas le choix, elle devait bien le reconnaître. Après tout Riggs était bel et bien son supérieur dans cette affaire et s’attirer ses foudres c’était perdre sa protection et ranimer la suspicion qu’elle semblait avoir réussi à éteindre pour le moment. Alors elle s’adossa au mur, aux côtés des différents détritus qui jonchaient la rue, le regard vers l’endroit vers lequel les deux hommes avaient disparu. Elle avait le sentiment de n’être que ballotée d’un endroit à un autre dans cette histoire, sentiment qui se trouvait renforcé par le fait qu’on lui demandait - encore - de rester de côté pendant que les grands s’occupaient de régler des affaires de grands.
- - C’est pas plus mal, Hayley, reste au calme, pour une fois.
Il est vrai que la miss avait le chic pour cavaler de péripéties en péripéties, alors maintenant qu’elle avait l’occasion de se poser et de ne rien faire… Elle s’apprêtait à se saisir d’une nouvelle clope lorsqu’elle entendit un bruit étouffé venir du coin de rue où les deux hommes venaient de partir. Elle fronça les sourcils, devait-elle y aller ? Au moins pour savoir ce qu’il se passe ? Et si elle se faisait remarquer au milieu d’une scène qu’elle n’était pas censée voir ? Les conséquences pouvaient êtres fatales pour elle et sa couverture.
…
Tant pis pour elle, elle maudit sa curiosité en silence tandis qu’elle s’avançait en direction de l’embranchement de la ruelle où les deux s’étaient enfoncés, progressant prudemment en essayant de faire le moins de bruit possible. Et ce qu’elle vit la surprit. Que Riggs fut un membre d’une organisation raciste passait encore, elle pouvait le concevoir dans une certaine mesure, mais malgré tout ce qu’elle avait vu, tout ce qu’elle avait vécu, elle avait du mal à réaliser qu’il puisse être capable de tuer. C’était perturbant de se représenter quelque chose et de le réaliser de visu. Et pourtant Riggs avait égorgé l’homme comme un goret, le maintenant à terre et étouffant tout sons grâce à sa main sur la bouche du pauvre gars. Il ne l’avait pas encore vu mais il n’y avait pas de doutes possible : la scène était aussi limpide que les motivations du plus bas criminel. Lui, se tenant sur le cadavre d’un homme qui se vidait lentement de son sang au niveau du cou, la main autour d’un poignard qui avait reçu quelques projections du liquide carmin avec cet air visiblement essoufflé que lui avait demandé cet effort.
Elle n’avait que quelques secondes pour réagir, tourner les talons, fuir, faire comme si de rien n’était, plus que quelques secondes.
Trop tard.
Il s’était redressé d’un geste vif, se retournant dans une attitude qui dénotait un comportement de tueur professionnel, c’était comme si l’être qui gisait à ses pieds n’avait rien été de plus que des poubelles qu’on sortait. Le regard de la rouquine alla de l’homme au corps étendu, pour revenir sur Riggs. Sa confusion était palpable mais elle était l’illustration d’un malaise vis-à-vis de sa situation et de ce que ferait Riggs. Allait-il la liquider, comme il avait liquidé cet homme ? Elle fronça les sourcils, si tel était le cas, elle ne se laisserait pas faire sans combattre et Riggs apprendrait bien vite à ses dépends que la petite Hayley était pleine de surprises dont il ne soupçonnait probablement pas même l’existence. Son mentor la voyait comme une faible femme, autant entretenir cette illusion et quand il commença à s’approcher d’elle, elle amorça un léger mouvement de recul. Il essaya de la rassurer alors, expliquant sa version des faits, un récit qui ne semblait pas rassurer la corellienne qui s’empara d’une main tremblante d’une cigarette, l’allumant de nouveau grâce à la pyrokinésie, geste qu’elle camoufla en donnant l’impression qu’elle avait utilisé un bête briquet. Il s’approcha encore, rencontrant un nouveau mouvement de la part d’Hayley qui semblait plus que suspicieuse. Ses lèvres semblaient trembler tandis qu’elle expirait la fumée dansante :
- - Mmm...mmoi… ? U...uune...taupe… ?
Elle ne semblait pas comprendre.
- - T...t...tu...as...tué...pour...mmm...moi… ?
Presque proche d’un état catatonique, si on en jugeait à son apparence. Riggs tenta de lui prendre le bras, geste qu’elle refusa d’un mouvement qu’elle voulait ferme, se reculant pour être certaine qu’il ne l’approcherait pas plus. Devant son refus, il embraya sur une nouvelle destination pour eux deux, une information qu’elle accueillit avec un air interdit.
En dedans, elle était plus que parée à réagir à toute agression de la part de l’homme et elle restait aux aguets du moindre signe qui le trahirait de quelques intentions belliqueuses. C’est alors qu’ils s’apprêtaient à sortir de la ruelle que les deux gros bras qu’elle pensait avoir égaré alors qu’elle avait bécoté Riggs s’interposèrent entre la sortie et eux. Et l’air menaçant que tout deux affichaient était on ne peut plus clair concernant leurs intentions et ce qu’il pensait d’eux. Le subterfuge d’Hayley n’avait pas fonctionné, elle n’en avait retiré que le plaisir du goût de Riggs, dommage. C’est Hayley qui tenta de calmer le jeu d’emblée :
- - Ok, les gars, pas besoin de…
Elle n’eût pas l’occasion de terminer sa phrase, le premier homme s’élançait sur Riggs, lui décochant un coup dans les côtes qui le fit s’effondrer quand l’autre fondit sur Hayley, ne la ratant que parce que la Force était avec elle. Elle perdit de vue Riggs, son assaillant la forçant à reculer jusqu’à la ruelle où gisait encore le cadavre tué par son soi-disant protecteur. L’armoire à glace tenta de lui asséner plusieurs coups qu’elle esquiva sans trop de difficultés, l’homme en face avait pour lui la force brut mais il semblait pecher en termes de vitesse, c’est du moins ce que la rouquine crût jusqu’à ce qu’il la balaie comme une brindille, l’envoyant s’écraser contre un container à déchets métallique. Sonnée, elle n’eût que peu de temps pour réfléchir et pas forcément les moyens de faire autrement : elle tendit la main vers l’homme qui s’apprêtait à terminer son assaut convoquant la Force à venir enlacer le cou de la brute, le stoppant net. Ce pouvoir était un héritage de son passé trouble, de son flirt avec le Côté Obscur, un moyen de tuer les gens sans y penser, se débarrasser d’eux aussi facilement qu’on écrase une brindille. A travers ce pouvoir, elle sentit les relents de sa prisonnière tenter de s’insinuer en elle et la tentation de resserrer la prise de la Force autour du cou du malheureux qui l’avait attaqué était grande, c’était si facile, il suffisait de serrer un peu plus fort et la vie s’écoulerait hors de son assaillant. Encore quelques millimètres et l’homme passerait de vie à trépas, juste quelques millimètres… L’image fugace du vieux Curwee passa devant ses yeux, ainsi que la vision d’elle-même tenant un bébé en compagnie d’un homme, la vision qu’elle avait eu juste avant qu’Oxious ne meurt. Elle maintint l’étreinte, de manière à sentir l’homme perdre connaissance et le laissa tomber sur le sol. Elle reprit son souffle, qu’elle avait saccadée autant dû à la douleur qu’à la lutte intérieure qu’elle avait dû mettre en oeuvre pour ne pas tuer cet homme. Et ce n’est que l’arrivée impromptu de Riggs qui la réveilla. Celui-ci cherchait à s’assurer qu’elle allait bien, passant ses mains sur son corps pour vérifier que tout était ok et Hayley ne réagit pas, il se saisit de sa main, l’obligeant à se relever et la forçant à se reprendre. Le ton de la Jedi se voulait plus ferme quand elle s’adressa à Riggs :
- - Il y a un centre commercial non loin, allons nous cacher là-bas, on ira dans ta boîte de nuit quand il fera nuit, là on attirerait trop l’attention à cette heure de la journée.
Il n’était effectivement encore que 14h, bien trop tôt pour aller dans un club sans éveiller de soupçons. Et comme si ça ne suffisait pas, c’est Hayley qui prenait l’initiative de les mener jusqu’au centre commercial.
Utilisation de la Force
Pouvoirs :
Pouvoirs :
- Pyrokinésie - Pratiqué
- Étranglement - Pratiqué