L'Astre Tyran

[Hayley Curwee]

Ambiance

[font=georgia]« C'est lors de sa mission sur Corellia que se construisit vraiment avec plus de netteté le personnage de Simurgh, un personnage basé sur le paradoxe : calme et empressement, raison et passion, froid et chaud. »
Leland Steitser, bras droit de Simurgh.[/font]



David Bolz.

Hayley tapotait sa plaque de données afin d'en apprendre plus sur ce personnage haut en couleurs dont Stanley Kebeick lui avait transmis le dossier pendant le voyage, en effet, celui-ci semblait être la clé vers l'objectif de sa mission, a savoir Variise Al-Anka. Elle se frotta les yeux tandis qu'apparaissaient les différentes données afférentes au dossier de M. Bolz, elle n'avait pas beaucoup dormis, pas assez a son goût du moins. Elle n'osait même pas se regarder dans un miroir, cette fois, probable qu'elle se serait fait peur. C'était là le désavantage d'être la seule a gérer son vaisseau, désavantage qu'elle avait choisi bon gré mal gré. Elle se passa la main dans les cheveux et tourna la tête de gauche a droite puis de droite a gauche, dans le seul but d'essayer de remettre un peu d'énergie dans ces gestes. Elle était loin d'avoir terminé, très loin, car pour attraper ce Bolz il fallait se montrer un brin plus subtil qu'a l'accoutumé, celui-ci semblait se terrer dans les tréfonds du Secteur Bleu de Coronet, probablement a l'abri et protégé.
Enfin, du moins c'est ce qu'il pensait très certainement, mais Hayley se chargerait de le faire mentir lui et son impression de sécurité.

Elle quitta le Havoc, le verrouillant derrière elle et prit le monorail qui la conduisait vers le Secteur Bleu, avant de commencer son escapade elle se devait de retourner dans son ancien appartement, appartement qu'elle retrouva après un voyage d'une quinzaine de minutes et d'un trajet a pied d'une dizaine de minutes a travers un Secteur Bleu qui révélait tout son caractère inquiétant pour la populace en pleine nuit, comme a cet instant. Il n'était que dix heures du soir, mais dealers et prostituées commençaient déjà a se partager le pavé. Pendant son cheminement Hayley s'était faite accoster au moins une bonne demi-douzaine de fois par l'un ou l'autre représentant de ces deux 'métiers'.

Finalement, elle parvint a atteindre son ancien appartement, lorsqu'elle inséra la clé et finit par y rentrer, elle le trouva comme elle l'avait laissé quelques mois auparavant, avec juste un peu de poussières et de toiles d'araignées en plus. Elle referma la porte derrière et se colla dos contre celle-ci, elle avait eût la désagréable impression d'être suivie tout ce temps, impression qui venait de se confirmer a l'instant-même puisqu'elle avait put percevoir une silhouette encapuchonnée au moment où elle avait refermé la porte. Elle soupira, verrouilla celle-ci et s'affaira a préparer sa recherche de Bolz...


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Lorsqu'elle avait quitté son appartement son aspect avait changé du tout au tout, passant de son habituel visage au cheveux éclatants et aux yeux verts avec un teint légèrement hâlé a celui d'une jeune femme dont la minceur et la pâleur maladive laissait quand même discerner des yeux noisettes et de longs cheveux noirs. Il fallait qu'elle brouille les pistes, d'autant plus sur Corellia qu'elle savait être le fief de la NR et dont le très célèbre Jim Antilles était un partisan de la cause Jedi (bien qu'il ne semblait pas non plus en être le fervent soutien comme avait pu l'être Bail Organa, mais bon...).

A présent elle se retrouvait dans un bar du Secteur Bleu nommé 'L'Intransigeant' nom tout a fait en accord avec l'humeur de Hayley a cette heure-ci. Celle-ci avait remué tout ses contacts dans le Secteur Bleu afin de récolter des informations sur Bolz, elle avait informé ceux-ci qu'elle se trouverait a ce bar pour les entendre et qu'elle payerait grassement si l'information était satisfaisante, mais pour ça, elle avait mentit. Ne restait plus qu'a attendre à présent...

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

« Variise est disparue depuis près de douze ans et je la crois réellement morte. »
« J'ai un plan, Shana, et j'aurai besoin de toi, de l'Ordre, de Malik... de Variise. Car oui, je compte partir à sa recherche. »

- Shana D'ulin et Ilyas Dhanab Al-Asad sur Emberlene, quelques semaines plus tôt.

Le Sultan, avec son exil de dix ans, avait également son réseau de contact dans les milieux plus obscurs de la Galaxie. Ainsi, lorsqu'on lui annonça qu'un individu sur Corellia était à la recherche de David Bolz, ancien lieutenant des Têtes brûlées, la curiosité du Sultan fut immédiatement piquée. Qui, à l'exception d'Ilyas, pouvait bien vouloir retrouver cet ancien mercenaire et rebelle dans les bas-fonds de Coronet? C'était sans compter que ce Bolz pouvait aisément avoir quelques infos sur Variise et Ily s'était juré de la retrouver pour la réintégrer au conseil de l'Ordre Mistryl. L'Emberlenois avait donc toutes les raisons du monde de quitter Merisee, où il était venu visiter Dana, et s'envoler vers le Noyau Interne. Abandonnant tout vêtement moindrement luxueux, il se remit dans la peau du vagabond qu'il avait été pendant dix ans et entreprit son périple vers Corellia.

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L'Intransigeant. Il s'était arrêté quelques instants devant l'entrée de ce bar miteux du Secteur bleu. Rapidement après s'être posé sur Corellia, Ilyas avait contacté quelques connaissances sur la planète et avait vite localisé cette personne s'intéressant à leur cible commune. Une femme. Cela avait tout d'abord surprit le Sultan qui, sans être particulièrement misogyne, s'attendait à un mercenaire ou chasseur de prime avec un peu plus de testostérone. L'habitude, probablement. Bref, cigarette au bec, il l'avait épié jusqu'à ce qu'elle entre dans un appartement des quartiers miteux. Là, il était retourné voir ses contacts pour voir ce qu'ils détenaient sur Bolz. Selon bien des rumeurs, il se terrait dans les bas-quartiers, au service d'un pourvoyeur de "bonne compagnie". Des prostituées. Un proxénète. Voilà un milieu qu'Ilyas avait quitté depuis peu et il ne s'était pas imaginé y retourner aussi rapidement.

Poussant la porte du bar, Ily enligna directement le bar et s'y assis. Rapide signe au barman, commande d'un scotch puis pivot sur son siège pour observer cette jeune femme, assise dans l'ombre. Il n'était pas dupe. Malgré le déguisement, Ilyas savait pertinemment qu'elle était exactement la même personne qu'il avait suivi jusqu'à son appartement. Lorsqu'elle fit mine de regarder dans sa direction, le Sultan dévia le regard vers cet éclairage au néon qui clignotait à un rythme irrégulier, signe qu'il allait bientôt rendre l'âme.

Sans en avertir le barman, Ilyas prit son verre, paya - en ajoutant quelques crédits en pourboire - se leva et s'approcha de la table où était assise cette mystérieuse inconnue. Cheveux noirs, teint cadavérique, elle était bien loin du bronzage de l'homme des dunes d'Emberlene et de sa forte carrure de mercenaire. Envoyant les pans de son manteau, rapiécé à quelques endroits, derrière son dos, Ilyas désigna avec son verre à moitié plein le siège libre en face de la femme.

[font=georgia]« Attendez-vous de la compagnie, mademoiselle? »[/font]

Le barbu planta alors son regard azur dans celui de son interlocutrice.

[font=georgia]« ... car j'ai eu vent que quiconque avec des informations sur Monsieur Bolz était le bienvenu à cette table. »[/font]

[Hayley Curwee]

[font=georgia]« La plupart des demoiselles attendent toujours de la compagnie, attente souvent inassouvie par ailleurs. Compter sur les autres a souvent pour résultat la déception. »[/font]

Elle jeta un regard glacial à celui qui était intervenu, lui indiquant d'un signe de tête qu'il pouvait s'installer sur la chaise en face d'elle. Elle le jaugea, détaillant son visage, il avait la peau buriné par le sable a en juger par sa couleur de peau et la fierté de ses traits, la teinte de ses cheveux d'un noir de jais complétait un tableau parfait de ces images que l'on pouvait parfois admirer décrivant les lointaines peuplades vivant sur des planètes de sables. Un bref coup d’œil au reste de son corps lui indiqua qu'il était taillé dans du roc. Probablement un mercenaire. Un mercenaire qui semblait détenir des informations sur Bolz, ou du moins qui prétendait en détenir, Hayley décida de rester sur ses gardes, ce pouvait tout aussi bien être un piège...

Elle prit la parole sur un ton neutre, mais gardait un visage fermé, dénué de toutes émotions :

[font=georgia]« M. Bolz a éveillé pas mal d'intérêt, effectivement, mais je gage que moi et ceux que je représente ne sommes pas les seuls à nous y intéresser. Si vous êtes là, c'est que vous avez des informations sur où et comment le trouver. Et que vous voulez du fric pour me donner ces informations. Est ce que je me trompe ? »[/font]

Ou bien que tu t'y intéresses toi même et que tu risques de vouloir me doubler, mais si tel est le cas je t'attendrais au tournant espèce d'enfoiré. Elle le quitta du regard, observant le reste du bar. Il était miteux et la plupart des personnes qui composaient sa clientèle pouvaient recevoir le même qualificatif. Son regard fût attiré par un type qui portait un long manteau noir délavé avec une capuche et dont on apercevait – bien entendu – pas le visage. Elle s'était sentie épiée par ce type, sans pour autant qu'elle fût sur que ce soit bien le cas, elle se promit néanmoins de garder un œil sur lui, au cas où il agirait de manière suspecte. Elle se rapprocha de la table, prenant un air un peu conspirateur, après avoir lancé encore quelques coups d’œils autour d'elle pour être sûre de ne pas être écoutée par quelques oreilles bien trop indiscrète.

Indiscrétion qui pourrait se révéler bien vite dangereuse si elle était découverte par Hayley et son double Simurgh.

Finalement, elle lâcha quelques mots bien malgré elle pour décider l'autre a parler, elle avait un type a retrouver qui pourrait probablement la mener a son réel objectif, et elle avait envie de torcher ça au plus vite :

[font=georgia]« Bien, donnez moi ce dont j'ai besoin et nous discuterons paiement, vous comme moi n'avons pas de temps a perdre et le plus vite je saurais où trouver M. Bolz, le plus vite je pourrais vaquer. »[/font]

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

« La plupart des demoiselles attendent toujours de la compagnie, attente souvent inassouvie par ailleurs. Compter sur les autres a souvent pour résultat la déception. »

Joyeux.

Ilyas prit tout de même place devant la demoiselle, déposant délicatement son verre sur la table chancelante. Ensuite le sultan s'amusa à analyser son interlocutrice. Yeux bruns et cheveux longs noirs : assez banal comme look. Soudainement, elle s'approcha au-dessus de ladite table - Ily l'imita, amusé - et lui proposa de lui fournir ses informations contre de l'argent. Ensuite ils se laisseraient et leur collaboration serait terminée assez rapidement.

Souriant, le sultan se cala à nouveau dans le fond de son siège, agrippant au passage son verre. Il fit tourner en rond les glaçons à l'intérieur, pensif. Il adorait le son de la glace contre le verre. Puis, l'Emberlenois avala d'un coup le contenu, tendit le bras pour déposer à nouveau sur la table le contenant et fixa la jeune femme, silencieux. Il se passa sa main gauche dans la barbe. Main sertie d'une alliance... d'une très belle alliance. Il soupira :

[font=georgia]« Vous vous trompez sur plusieurs points, mademoiselle. »[/font]

Sourire amicale, il poursuivit, après avoir posé sa deuxième main sur la table.

[font=georgia]« Si je suis à la recherche de ce Monsieur Bolz, ce n'est visiblement pas pour l'argent. Je suis toutefois prêt à vous aider à le retrouver. Une fois notre mission accomplie, il sera évidemment à vous. Je n'ai que quelques questions à lui poser. Vous semblez connaître cette planète mieux que moi. Je suis un homme de la Bordure Extérieure après tout! Mes informations sur le personnage contre votre maîtrise du territoire. Cela vous convient-il? »[/font]

Il attendit une réponse positive de la part de la femme avant de lui dévoiler ce qu'il savait et le fait que d'autres informateurs pouvaient lui révéler bien plus, si nécessaire. En cas de refus, il tournerait gentiment les talons et poursuivrait seul sa quête, déçu de n'avoir pu compter sur une partenaire qui semblait connaître de fond en comble cette planète.

Main tendue, en attente d'une poignée qui scellerait ce partenariat.

HJ : si tu accepte, on peut sauter une étape et faire comme si je te dévoilait ce que je sais sur Bolz dans les bas-quartiers avec le proxénète. Restera qu'à trouver qui est son employeur.

[Hayley Curwee]

L'air était frais. Hayley – ou Simurgh il était difficile de distinguer les deux a présent – sent les frissons parcourir son corps alors qu'elle marche d'un pas lent mais assuré dans les rues du Secteur Bleu de Coronet accompagné de l'homme rencontré plus tôt.
Contre toutes attentes, contre tout bon sens, elle lui avait serré la main et accepté qu'ils fassent équipe, chose qui ne l'enchantait guère.

Le fond de l'air était frais et les rues voyaient se côtoyer les pires rebuts de l'humanité, proxo, putes, dealers. Et le couple qui bravait le froid ne semblait pas passer inaperçu aux vues des regards qu'on leur portait. Elle semblait minable, lui clinquant, ils étaient fait pour être repérés. Alors qu'ils continuaient à avancer en toute tranquillité dans les rues sombres et perdues du Secteur Bleu, elle prit la parole avec une nonchalance certaine :

[font=georgia]« Tu m'as pas donné ton nom, tu t'appelles comment ? Moi c'est Simurgh, c'est le nom qu'on me donne dans le métier. »[/font]

Même si ça faisait peu de temps qu'elle y était. Le contraste entre lui et elle était assez déroutant, elle était doté d'un certain sérieux et son apparence physique laissait pressentir une certaine froideur, tout le contraire de la chaleur et de la solidité qui se dégageait de son compagnon. Contraste une fois de plus avec l'apparence frêle et fragile de la jeune femme qu'elle maintenait par Illusion de Force. Elle dissimulait également son lien avec la Force, une précaution a laquelle elle ne dérogeait presque jamais, surtout maintenant qu'elle se trouvait pile sur le chemin qui se trouvait entre Jedi et Sith, chemin qui risquait de déboucher sur sa fin et celle de ses projets si elle venait a croiser l'un ou l'autre représentant de ces deux organisations. Elle avait envie de parler, caractère qu'on pouvait difficilement lui attribuer en temps normal, mais il était probable que le manque de contacts sociaux ait cet effet là... Et puis, autant tuer le temps, ils étaient encore loin de la planque de Drexl Spivey, le proxénète qui était sensé bosser avec Bolz.

[font=georgia]« Et toi, pourquoi tu cherches Bolz ? Qu'est ce que tu veux savoir exactement ? »[/font]

Question innocente, pas tellement, si elle pouvait déterminer ce qu'il voulait exactement du type qu'ils recherchaient, elle pourrait savoir quelle était la limite a la confiance qu'elle pouvait lui accorder et où se trouverait, de fait, le point divergent qu'il ne faudrait pas dépasser.

Les minutes passaient et ils se rapprochaient de leur destination, le Golden Cat.

Le Golden Cat était un très vieux manoir datant de l'époque où le Secteur Bleu était encore un endroit fréquentable, une époque bien loin car la lie de la civilisation ne foulait pas du pied encore ce quartier paumé. A cette époque une des plus grandes familles corelliennes avait fait construire un manoir dont le faste et la splendeur n'avait que bien peu d'égaux sur Coronet. Et lorsqu'on arrivait en face de ce bâtiment, on ne pouvait ressentir que mélancolie en contemplant l'apparence terne donnée par les couleurs bariolés de cet ancien manoir maintenant reconvertie en maison de passe.

Maison de passe tenue par Drexl Spivey depuis au moins cinq bonnes années.


PnJ : Drexl Spivey

De tout les malfrats et les voyous qui composaient l'environnement urbain du Secteur Bleu de Coronet, Drexl Spivey était probablement l'un des prédateurs les plus acharnés et les plus sauvages. Il avait toujours mené ses affaires dans la violence sans jamais dévier de cette voie et jusqu'ici ça lui avait plutôt bien réussi. Drexl restait pourtant un petit poisson qui nageait depuis peu dans le grand bassin parmi les requins et autres barracudas. Il n’empêchait pourtant pas a celui-ci de s'être fait très rapidement un nom.

Alors qu'ils n'étaient plus qu'a quelques pas de la rue qui menait directement au Golden Cat, Hayley se stoppa net, s'adossant a un mur et prenant la parole à voix basse, baissant la tête :

[font=georgia]« On est a portée de notre destination maintenant, est-ce que tu as un plan ou au moins un ordre d'idées sur la façon dont on se conduire ? Drexl Spivey n'est pas un enfant de cœur, loin de là, on l'a déjà vu arracher l’œil d'un mec qui l'avait regardé avec insistance et encore, je te raconte pas comment il se conduit avec ses propres putes. Alors si tu veux réfléchir a un plan d'action, c'est le moment ou jamais. »[/font]

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

Elle avait accepté. Voilà qui était surprenant! Ilyas était donc accompagné de celle qui se dénommait Simurgh dans les bas-fonds de Coronet. Ayant contacté quelques références dans le milieu, le sultan avait tôt fait d'associer le nom de Bolz à celui Drexl Spivey. Une vermine comme il ne s'en faisait plus ce Spivey. Son contact lui avait justement raconté cette histoire d'oeil arraché et cela avait fait rire Ilyas qui y voyait là une parfaite caricature de la brute que l'on voyait dans bien des holofilms. Sauf que là, c'était la réalité.

En chemin vers le Golden Cat, Simurgh décida de briser la glace et d'entamer la discussion. La dépassant de plusieurs centimètres, Ilyas abaissa les yeux sur le pâle visage de sa compagne quelques instants avant de recracher en l'air une bouffée de fumée de la cigarette qu'il avait péniblement allumé quelques instants plus tôt. Il ventait particulièrement fort en cette soirée corellienne. Depuis qu'il était revenu d'exil il s'était juré d'abandonner cette mauvaise habitude. Pour Dana. Il ne l'avait pas encore honoré. Maintenant le même rythme de marche, il répondit de sa voix au fort accent d'Emberlene :

[font=georgia]« Moi c'est Ilyas. Le reste serait beaucoup trop long à réciter. »[/font]

Ilyas Dhanab Almahdi Ihtisham Al-Asad Rangre préféra donc s'en tenir à son prénom. Maintenant, elle voulait savoir pourquoi il cherchait David. Pour Variise, évidemment! Mais Ilyas était également curieux de savoir ce qui était arrivé au reste de l'escouade autrefois connue sous le nom des Têtes brûlées. Bolz en était le lieutenant, Variise la commandant et Ilyas supervisait leurs opérations. Remettre sur pied cette équipe pouvait être bénéfique pour Emberlene et le Corellien constituait la première personne contact.

[font=georgia]« Bolz était autrefois un bon ami et j'aimerais bien renouer avec certains de mes anciens amis. »[/font]

La mercenaire n'obtiendrait pas plus que cette phrase qui en disait déjà beaucoup. Entretemps, ils étaient arrivés tout près du repaire de Spivey et Simurgh le questionnait maintenant sur une idée de plan à suivre. Le proxénète était connu pour ses méthodes violentes? Il cherchait d'abord et avant tout à intimider : et le remède d'Ilyas face à l'intimidation? Intimider encore plus fort.

[font=georgia]« Tu as une arme? Et tu m'as l'air d'une fille qui n'a pas froid aux yeux. Et si l'on faisait goûter à ce Spivey de sa propre médecine à base d'yeux? »[/font]

Discrètement, Ilyas s'assura qu'il avait bien assez de cartouche dans son blaster et ajusta son fouet électronique accroché à sa ceinture. Il adressa finalement un clin d'oeil complice à Simurgh. Son petit doigt lui disait qu'elle avait vu bien pire qu'un petit proxénète de Coronet. Et cela tombait plutôt bien parce que le sultan aussi avait déjà vu bien pire.

[Hayley Curwee]

Simurgh, cette jeune femme a l'air de gothique catapultée directement d'anciens temps où la dépression était une mode que l'on affichait dans ses goûts vestimentaires et (mono)chromiques ne pipa mot. Elle acquiesça et s'éloigna progressivement de Ilyas. Le mot d'ordre était d'intervenir, ils avaient tout les deux cartes blanches, probable que le basané voudrait se lancer dans cet affaire de front, grand bien lui en fasse, Simurgh, elle, allait se trouver un point d'observation et intervenir rapidement et silencieusement, probable que le mercenaire aurait besoin d'un peu d'effet de surprise dans les péripéties qu'il allait affronter.

Simurgh s'alluma une clope, continuant sa progression sous couverture vers le Golden Cat, elle avait repéré une grille voisine qui lui permettrait de s'insérer discrètement dans le manoir. Un rapide regard alors qu'elle s'appuie contre un réverbère pour ramasser un papier qu'elle a fait tomber : un garde seulement montrant ostensiblement un DL-44. Un jeu d'enfant.

Le temps ralentit. Les gouttes de pluie s'allongent. Simurgh marche, du moins c'est ce que son esprit enregistre, elle marche dans un monde qui n'avance pas, ou peu. Elle arrive a portée du garde, se saisit de sa clé dans sa poche droite et prendre le temps d'ouvrir la grille qu'elle pousse dans un bruit sourd. A ce moment précis du temps, le garde est condamné, Simurgh a déjà prit sa décision, il est trop tard pour essayer d'épargner des vies. Onze ans trop tard. Un moment déterminant de sa vie a concentré énormément de violence, elle a lutté contre celui-ci et son mal-être toute sa vie, mais il n'est plus temps de lutter. Il n'y a plus de place que pour l'acceptation. C'est le déterminisme et c'est très vrai, surtout pour elle.

La lame blanche sort brièvement et s'enfonce au milieu d'une gorge qui ne peut plus émettre que des borborygmes d'agonie étouffés, dernière trace d'une existence inutile qui essaye de prouver pathétiquement qu'elle existe et qu'elle a besoin d'être reconnue, peu avant sa fin. Mais c'est trop tard.

Onze ans trop tard.

Le corps sans vie s'effondre sur l'épaule bienveillante de Simurgh qui le transporte a l'abri derrière cette grille qu'elle referme a clé. Elle ne veut pas de gêneurs. Là, elle trouve un coin bien douillet pour déposer le cadavre du garde derrière un tas d'ordure relativement récent, ici il pourra se décomposer rapidement et son existence pathétique servira un but bien plus grand que lui. Elle se détourne du spectacle de cette charogne affriolante pour réfléchir a la suite des opérations, son entrée fût rapide et précise, une frappe chirurgicale facile a effectuer du fait de son lien avec la Force et de la maîtrise du pouvoir Vitesse de Force.

Elle tire de nouveau sur sa clope et laisse s'échapper une fumée dansante. Elle n'a pas la possibilité de savoir où se trouve exactement Drexl Spivey, alors elle se dit qu'il y a peut-être moyen de le trouver vite en s'infiltrant dans le manoir. Prenant un peu de recul et levant la tête, elle aperçoit un rebord assez large pour accueillir une personne de sa corpulence, elle concentra la Force autour de ses jambes et s'élança, d'un air décidé.

Mink avait presque terminé sa ronde au premier étage du manoir le Golden Cat, plus que quelques mètres et il aurait le plaisir de refaire le chemin inverse. Après avoir examiné la bibliothèque d'époque occupé par les VIP cramés aux glitterstim il avait atteint le couloir qui menait sur une fenêtre, or, celle-ci était sensée être fermée, mais il constatait le contraire a cet instant. Méfiant, Mink observa sans bouger les deux côtés du couloir, pas de mouvements, pas âme qui vive. Qui avait bien pu ouvrir cette fenêtre ? Encore un de ces cons défoncés ? Possible, ce n'était pas la première fois qu'ils agissaient comme les dingues qu'ils sont. Mink s'avança donc pour refermer la fenêtre, il tendit le bras pour ramener la fenêtre vers lui mais sa main traversa la fenêtre. Le cerveau de Mink n'eût pas le temps de comprendre ce qu'il se passait, pas plus qu'il n'eût la possibilité de résoudre l'énigme de cette fenêtre évanescente. La main de Mink avait été saisie avec vigueur l'entraînant dans une chute rapide. Mink n'avait aucun moyen de s'en sortir, la réception avait été organisé de manière a être la plus piquante qui soit.

Mink s'empala sur la grille et mourut presque aussitôt.

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

HJ : « Les Aventures de Simurgh et Ily seront de retour après cette pause! »
« Vous en avez marre des taches qui s'accumulent dans votre réfrigérateur? Essayez le nouv... »
ON REPREND! HOULA!

Pour sa part, Ilyas regarda la jeune femme s'éloigner dans l'obscurité, un sourire au coin des lèvres. Contrairement à l'impression que pouvait laisser le physique de Simurgh, le Sultan n'avait pas peur pour elle. Quelque chose lui disait qu'elle en avait déjà vu des vertes et des pas mûres. Enfonçant ses mains dans les poches profondes de son long manteau de voyage, Ily reprit donc tranquillement la route vers l'entrée principale du Golden Cat.

Quelque chose qu'il n'avait jamais compris des holofilms d'action qu'il avait regardé était cette fâcheuse habitude des héros à planifier mille et une façon d'infiltrer la base ennemie. Or, le moyen le plus simple aux yeux du Sultan serait de simplement se présenter et de demander poliment un entretien avec son ennemi pour ensuite le descendre proprement. Généralement, les ennemis d'holofilms d'action ignorent que les héros existent, ils s'en prennent toujours à des cibles plus importantes : gouvernements, polices, compagnies. Ils ne verraient donc pas arriver le mec venu le descendre. Arrivé devant l'entrée principale de l'immense grille de sécurité entourant le manoir du dénommé Drexl Spivey, Ilyas y rencontra un grand gaillard dénommé Spyke. Du moins, c'est comme cela que l'appelait l'autre bonhomme l'accompagnant à l'entrée, un autre humain plutôt baraqué.

[font=georgia]« Bonsoir messieurs, j'aimerais rencontrer Monsieur Spivey. »[/font]

Les mains toujours enfouies dans les poches de son manteau, Ilyas fixait tour à tour les deux gardiens qui le dévisageaient. Puis ils éclatèrent d'un gros rire gras. Spyke, qui devait mesuré près de six pieds quatre et peser dans les deux cents livres, regarda l'Emberlenois droit dans les yeux.

« Et tu te prends pour qui? »
[font=georgia]« Un client voulant rencontrer Monsieur Spivey. »[/font]

Spyke sortit alors son blaster du holster accroché à sa ceinture et le braqua lentement dans la direction du Sultan qui demeura calme. Le compagnon du géant chauve paraissait tout aussi menaçant mais ne semblait pas armé.

« Écoute mon gars, Spivey ne rencontre pas n'importe qui et tu viens de foirer ta chance de mettre les pieds dans le Golden Cat alors fout-moi le camp. »

Ce devait être pour cela que les héros des holofilms d'action planifiait leur infiltration à l'avance, se dit Ilyas. Vif comme l'éclair, il saisit à deux mains l'immense bras armé de Spyke et le fit tourner dans la direction de son compagnon au même moment où le laser était tiré. Surpris, Spyke ne comprit pas qu'il venait de descendre son ami quand le pied d'Ilyas frappa l'arrière de son genou, l'obligeant à fléchir devant le Sultan qui le désarma et l'assomma d'un coup de crosse derrière la tête.

Ilyas ouvrit silencieusement la grille et s'engagea dans l'allée menant à l'entrée du manoir. D'une fenêtre du deuxième étage, un autre homme de main le héla, mais Ily l'ignora fonçant droit sur la porte d'entrée en bois plutôt mal entretenu. Les systèmes de sécurité pouvaient refermer une plaque de métal par-dessus mais ils étaient désactivés, facilitant le travail du Sultan qui, d'un coup de pied bien placé, défonça bruyamment la porte d'entrée. Blaster dégainé, il fit irruption dans le hall d'entrée où il descendit sans hésité deux hommes de main jouant aux cartes à une table sur sa droite. Un ascenseur menait aux étages supérieurs et deux portes dans le fond au reste du rez-de-chaussée. Des bruits de bottes au premier étage incitèrent Ilyas à se poster à la gauche de l'ascenseur dont les portes s'ouvrirent quelques instants plus tard.

« BAM! BAM! BAM! »

Un touché à l'épaule, désarmé et affalé au sol, un autre directement entre les deux yeux, mort, et le dernier touché à la rotule, hurlant de douleur sur le plancher couvert de sang. Ilyas s'approcha lentement du dernier après avoir donné un violent coup de pied dans la mâchoire du premier qui tentait de prendre son arme. Posant sa botte droite sur le genou ensanglanté du pauvre type, Ilyas y appliqua une petite pression qui décupla sa souffrance.

[font=georgia]« Où est Spivey? »[/font]
« Au... au deu... au deuxième... son... bureau... pitié. »

Et l'Emberlenois le laissa à ses douleurs, s'engouffrant dans l'ascenseur et appuyant sur le chiffre 2. À l'ouverture des portes, il tomba sur Simurgh, en pleine forme.

[font=georgia]« Le bureau »[/font] dit-il simplement.

[Hayley Curwee]

Le vent balayait les cheveux haut au dessus de la nuque de Simurgh, les cheveux longs et noirs qu'une illusion créé par la Force entretenait avait l'aspect des serpents de la Méduse se tortillant, crachant et sifflant, un mouvement de main et la fenêtre se referma, cessant de faire danser les cheveux de la chasseuse de primes. Celle-ci lança un regard glacé en direction d'une porte entrouverte où l'on apercevait les silhouettes étendues de quelques camés aux vues des odeurs qui s'échappaient mollement de la pièce.

L'espace d'un instant fugitif elle se trouve confronté à un dilemme.

Les portes se closent instantanément, verrouillé dans un ballet minutieusement synchronisé.

Elle ne prends pas de plaisir particulier a tuer, certes, mais c'est plus le besoin d'être fixé rapidement sur le sort de Bolz qui lui importe, elle n'a pas de temps a perdre. Elle avance alors sans broncher vers l'ascenseur accordant le moins d'attention possible aux coups de blasters qu'on entendait au rez de chaussée. Étonnant que personne ne cherche a intervenir a cet étage, s'était-elle débarrassée de tout le monde ?

Le point du canon d'un blaster sur sa nuque.

Visiblement, non, il restait quelqu'un ici.



« T'es qui ? T'as rien a foutre ici ! »


Simurgh n'était pas de ceux qui faisaient dans la subtilité dans ce genre de situations. Il eût été plus sage d'user de Persuasion de Force pour parvenir a ses fins très certainement, mais voilà, Simurgh n'était pas convaincue que ce serait assez marquant. Le blaster glissa des mains du garde et se retourna contre sa tempe :



« C'est exact. Mais si ça peut te rassurer je disparais de ta vue dans quelques secondes. »
-Quoi ? Non, non, non... NON !


Une détonation.

Un cadavre de plus dans son sillage. Elle ne se sent pas plus perturbée qu'auparavant, peut-être un brin plus vide, mais ça reste une hypothèse. La porte de l'ascenseur s'ouvre sur Ilyas qui lâche un simple mot. Elle acquiesce sans piper mot et s'engouffre dans l'ascenseur. Elle n'avait pas envie de parler, la seule chose pour laquelle elle se sentait concernée a cet instant était l'espèce de brume froide qui s'insinuait dans son estomac, elle se demandait si cette sensation était normale et si elle allait se maintenir au fur et a mesure qu'elle tuerait de sang-froid. Une partie de sa personne ne demande qu'a réessayer dans le but de satisfaire sa curiosité malsaine. Ses yeux froids se posent sur l'indicateur de l'ascenseur qui indique la progression imminente vers le second étage, elle écarte Ilyas d'un geste nonchalant, se saisit de son sabre laser qu'elle allume et utilise pour découper une plaque dans le toit de l'ascenseur, elle demande l'aide d'Ilyas pour monter d'un regard. Lui faisant la courte échelle elle se retrouve alors a l'aider a la rejoindre. Il lui lance un regard interrogateur pour le sabre, elle a bien sentit sa curiosité mêlé d'une certaine envie alors elle réponds sans chaleur :



« Je l'ai piqué a une Jedi que j'ai tué. C'est bien pratique. »


Une sonnerie retentit alors que le deuxième étage arrive et les deux retiennent leur souffle : grand bien leur en fasse car au moment de l'arrivée l'intérieur de l'ascenseur est envahit par les tirs multiples et acharnés de lasers. Nul doute que s'ils étaient restés ils auraient fait des passoires respectables. Les tirs cessent et ils sont plus ou moins bloqués, elle n'a pas envie d'utiliser la Force en sa présence, c'aurait été en révéler trop sur elle a un inconnu. Si elle avait eût une grenade ou détonateur thermale elle l'aurait balancé dans la pièce histoire de calmer tout ces trouduc'. Mais elle n'avait rien de tout ça et elle se trouvait coincée ici pour le moment a la merci d'un plan qui germerait peut-être dans le crâne bronzé d'Ilyas.

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

Rapidement, Ilyas balaya le fait qu'il trouvait bizarre qu'une jeune femme ait eu l'occasion de tuer une Jedi quelque part dans la Galaxie. Les gardiens de la République n'étaient pas du genre à se laisser avoir par de simples mercenaires. Le Sultan préféra se concentrer sur trouver une sortie de secours. Balayant de ses yeux bleus les alentours de la cage de l'ascenseur, il tomba sur une grille de ventilation. Cliché mais efficace comme moyen de fuir les ennuis. À genoux, il tenta d'arracher à mains nues le grillage mais la lame du sabre de Simurgh y fut plus efficace. Les deux intrus s'engouffrèrent ensuite dans la conduite ainsi révélée.

Quelques mètres plus loin, les voix de leur comité d'accueil se firent entendre derrière eux.

« Eh les mecs, y a personne dans cet ascenseur! »

Ils n'avaient plus beaucoup de temps. Ilyas bifurqua à droite dans une seconde conduite d'aération et regarda à travers les différents grillages qu'il croisait. Une voix nerveuse se fit alors entendre sous eux :

« Deux merdes tentent d'infiltrer le Golden Cat?! Vous savez ce... ce que vous avez à faire! Tu... Tuez-les! »

Puis la voix se ravisa.

« En... en fait amenez-les devant moi. J'ai deux... deux mots à leur dire. »

Il devait s'agir de Drexl Spivey en personne. Faisant silencieusement signe à Simurgh qu'ils devaient descendre de la conduite, il fit retirer la grille la plus proche puis, sans plus d'avertissement, se laissa tomber dans le bureau. Fusil blaster pointé directement vers la sale gueule de Spivey, Ilyas lui ordonna de se reculer de son bureau en bois de bonne qualité. Or, un violent coup vint heurter la tête de l'Emberlenois qui tomba immédiatement contre le sol.

Il n'avait pas remarqué les deux hommes de main également présents dans la pièce.