L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Figurant parmi les mondes les plus connus de toute la galaxie, Corellia est pour beaucoup synonyme de technologie et de voyage spatial. Pour d'autres cette planète est le symbole des fauteurs de trouble et de tout ce que l'univers compte de hors-la-loi.
Gouvernement : Affinités avec Nouvelle République - Indépendantiste
Avatar de l’utilisateur
By Hayley Curwee
#29190
Un moment de nostalgie



16:00, heure locale
Corellia - Coronet


Paramore - Native Tongue


      - Je suppose que maintenant qu’on s’est retrouvé, je vais à nouveau te servir de chauffeur ?
      - Et moi que je vais devoir supporter tes jérémiades à longueur de journée ?

    Tout était parfaitement rentré dans l’ordre depuis que Tulkas et Miriana avait rejoint le Temple Jedi, de cela Rookie pouvait attester. Il tourna sa tête en demie-sphère vers ses deux maîtresses, Hayley et Miriana, les observant alors qu’une fois de plus elles se crêpait le chignon et il se fit la réflexion qu’une fois encore, elles ne pouvaient s’en empêcher lorsqu’elles étaient dans la même pièce. Parfois il y avait des accalmies dans cette relation orageuse qu’entretenait les deux organiques mais ils étaient aussi rare que les bains pour les Hutts. Il quitta bien vite le cockpit du vaisseau pour repartir du côté des cabines où se trouvait Tulkas et une petite twi’lek qui l’appréciait beaucoup.

      - Tu ne t’es même pas excusée de nous avoir lâché !
      - Je l’ai fait des centaines de fois depuis qu’on s’est retrouvée mais tu ne cesse de me les renvoyer en prétendant que je n’y crois pas une seconde !
      - Et bien c’est vrai ! Tu n’y crois pas !

    Hayley ferma les yeux, effectuant des mouvements de négation de la tête, à chaque fois c’était pareil et le fait qu’elle et Tulkas ait dû traverser de nombreuses épreuves rien que pour la retrouver avait empiré les choses, d’ordinaire elle aurait tout à fait relancé les choses afin de ne pas lui laisser la satisfaction d’avoir raison, mais elle préféra se murer dans le silence, lui concédant une victoire qu’elle s’empressa de célébrer en reniflant avec mépris. On approchait de Corellia, elle le sentait, cela tenait plus de l’intuition que d’autres chose à vrai dire, mais les événements lui donnèrent raison. Le Havoc sortit d’hyperespace, lui permettant de contempler la planète. Ah… Corellia… Enfin de retour… Le sentiment qui gonflait son coeur à la vue de la planète était indescriptible, mais c’était quelque chose d’agréable. Elle avait pensé ne jamais la revoir, que son exil sur Impératrice Têta serait éternel et que la planète ne resterait plus qu’un simple souvenir, qui s’ecornerait avec le temps. Alors la voir là, devant elle… Elle sentait son coeur s’étreindre devant cette vision et sa gorge semblait ne vouloir laisser passer aucun mot, mais elle parvint à articuler avec difficulté :

      - C’est...si...beau…

    Miriana ne fit aucun commentaire, elle n’avait pas de sentiment particulier concernant Corellia et elle n’avait pas spécialement envie de gâcher ce moment, se délectant de ce qu’elle avait pu grapiller jusqu’ici. Au bout d’une longue minute emplie d’un silence relativement dérangeant, Miriana prit la parole :

      - Tu sais… Tu devrais t’assurer que Tulkas n’a pas bouffé ton apprentie, il la regardait avec un sourire mauvais tout à l’heure… Je vais me charger des autorités, d’acc’ ?
      - Euh… Oui...

    Elle se leva, lança un dernier regard en direction de Miriana qui lui tournait le dos, visiblement occupée avec les différents calculs de trajectoire et recevant l’appel des autorités locales concernant les raisons qui poussait le Havoc à se trouver au-dessus de Corellia. Elle voulait dire quelque chose, s’excuser à nouveau, elle s’apprêtait à ouvrir la bouche mais Miriana commençait à dialoguer avec l’officier en charge de l’appel. Elle quitta le cockpit en direction des cabines où se trouvait Tulkas et Ty Ly, Rookie lui passa devant, pestant contre ce vaisseau qui semblait trouver la moindre excuse pour en faire le moins possible. Souriante, elle pénétra dans la cabine, trouvant la petite twilek visiblement passionnée par les histoires que lui comptait le barabel :

      - … Et là elle sss’est retournée vers les ssstormtroopers, l’air décontracté, son sssabre toujours allumé et a sssoufflé un “Bouh” et les mecs ssse sssont carapatés à vitesssse grand V ! ARH ARH ARH ARH ARH !
      - Hi hi hi !
      - Ce n’est pas le genre d’histoire qu’il faudrait raconter à une padawan…

    Instantanément, la twilek sursauta et reprit contenance presque aussi vite, se tournant vers son maître, visiblement prête à fournir toutes les justifications nécessaires. Mais Hayley lui sourit et la padawan pût se détendre. Elle vint prendre place dans un lit, à côté de Tulkas qui était à moitié plié pour tenir correctement. Contrairement à Miriana, il ne lui avait pas tenu rigueur de son absence, il avait fait preuve d’une indéfectible loyauté, ne lui posant même pas de questions sur les raisons qui l’avait poussé à disparaître des écrans radars et elle lui en était reconnaissante, c’était une chose d’avouer cette faute au Grand Maître du Nouvel Ordre Jedi, c’en était une autre d’en parler à un ami. Offrant son éternel sourire rempli de crocs, Tulkas s’adressa à Hayley :

      - Du coup sss’est quoi l’objectif de la misssion ?
      - Rien de bien excitant pour toi et Miriana, j’en ai bien peur… J’ai eu Maître Morellion peu avant notre départ, il m’a expliqué que Jim Antilles n’envisageait pas de laisser s’installer sur leur terre autre chose que des Jedi Corelliens, Or, cet Ordre a périclité à cause de l’Ordre 66. Il va falloir étudier la possibilité de les faire renaître pour pouvoir s’installer en tant que chapitre du Nouvel Ordre Jedi.
      - Maître Curwee ! Ca risque de poser un problème !
      - Ah oui ? Lequel ?
      - Il serait question de faire cohabiter un chapitre d’un Ordre différent avec celui que nous aurons aidé à rebâtir ou bien de l’assimiler ?
      - En effet...

    Cette petite ne manquait pas de vivacité, Hayley lui accorda un nouveau sourire, la twilek savait que chaque sourire était l’équivalent de félicitations à son égard, elle en était d’autant plus heureuse qu’elle les savait rare. Elle avait souvent entendu ici ou là des bruits de couloir sur son Maître et l’on disait que c’était quelqu’un d’assez dur et elle l’avait senti. Leur lien était tout récent, mais il y avait quelque chose en elle de perturbant, quelque chose qu’elle n’avait jamais rencontré jusqu’alors chez un être, quelque chose dont elle ne voulait visiblement pas parler.

      - Et comment tu comptes t’y prendre ?
      - Excellente question. Je sais que je ne suis pas la seule à vouloir la renaissance de l’Ordre Corellien à l’heure actuelle, un certain Matarmeno Krahnn cherche lui aussi à raviver la flamme, toi et Miriana devrez fouiner de ce côté là, ça vous permettra de ne pas rester ici à attendre, néanmoins prends garde, je crois qu’elle est sur les nerfs en ce moment…
      - Je sssais la gérer, sssette petite. Et de ton côté ?
      - Je n’ai qu’une histoire succinte de l’Ordre Corellien, ça va être compliqué de me pointer si j’en connais pas un minimum et puis j’ai deux ou trois petites choses à vérifier également…

    Le barabel acquiesça, pour lui tout était ok, les objectifs étaient simples et bien défini, c’était carré et on lui laissait relativement assez de libertés pour exécuter sa…

      - Ahem, par contre Tulkas, essayons d’éviter autant que faire se peut les problèmes avec la CorSec, d’acc’ ? Pas de désintégration, d’accord ?
      - Comme tu voudras.

    Bon, il avait presque toute liberté pour faire son travail, c’était ça le problème avec Ayley, en tant que Jedi elle avait parfois du mal à s’amuser. Ce fût ce moment que Miriana choisis pour leur signaler que l'atterrissage se ferait sous peu et qu’il serait de bon aloi de se cramponner.

    Image


    Les deux groupes s’étaient rapidement séparés, Hayley avait proposé qu’ils se retrouvent dans l’ancien appart’ de son père, mais Miriana et Tulkas avaient refusés, prétextant qu’ils trouveraient sûrement plus confortable dans le Secteur Bleu, ce que la Jedi accueillit avec un haussement de sourcil. Ah… Coronet… Un lieu chargé de souvenir pour elle… La dernière fois qu’elle était venue, c’était pour rencontrer Jim Antilles, une rencontre qui avait laissé un goût d’inachevé, hélas… Non, elle se trompait, ce n’était pas la dernière fois qu’elle était venue, la dernière fois qu’elle était venue, elle avait été accompagnée de ce mercenaire et ils avaient tués, elle se souvenait maintenant. A l’époque l’emprise du Simurgh était forte, c’était peu avant que le Simurgh prenne totalement le contrôle d’elle, peu avant la mort de Keran. Sa gorge se serra, il n’était pas temps de songer à son passé, il n’était plus temps de le raviver car c’était une souffrance, une souffrance qui nourrissait sa part sombre, celle qui ne demandait qu’à se libérer. Mais elle avait fait ce qu’il fallait et grâce à l’aide d’Arial, elles avaient en partie réussi à affaiblir la bête.

    Un oiseau volait dans le ciel et Hayley l’observa poursuivre sa course. Le vent soufflait doucement, soulevant légèrement les cheveux de la Maître et les lekkus de son apprentie, elles marchaient à pas lent, profitant du calme pour admirer les lieux et s’émerveiller des immeubles harmonieux qui y avaient été bâtis. Le soleil était radieux mais commençait déjà sa lente descente, elle estimait que l’on se rapprochait des 17h, ce qui leur laissait peu de temps pour commencer leur tâche, toutefois elles continuèrent vers leur destination. Hayley avait expliqué à Ty Ly quel en était l’objectif : la Bibliothèque Nationale de Corellia, la-bas elles pourraient se documenter sur l’Ordre des Jedi Corelliens et en apprendre plus sur ce qui faisait les fondements de celui-ci, tout en se renseignant sur l’histoire de ces Jedi et leur importance dans le secteur et la galaxie. Ce serait un travail de longue haleine, à n’en pas douter, mais ça ne lui faisait pas peur et sa padawan en était plus qu’enchantée : elle adorait les livres et finir dans les bibliothèques était probablement ce qu’elle pouvait espérer de mieux pour elle, surtout que sa Maître avait la fâcheuse tendance à préférer l’action.

    Elles pénétrèrent dans un bâtiment somptueux qui semblait sorti d’un autre âge, de longues colonnades s’étendaient à l’entrée pour un bâtiment qui semblait avoir été érigé exprès pour abriter la sagesse des hommes. Sur le fronton s’étirait la représentation des trois espèces natives de Corellia : un humain, un drall et un sélonien. Les trois êtres se tenaient la main, la levant vers le ciel avec ce qui semblait être un regard plein d’espoir. On sentait que le marbre qui composait le bâtiment avait traversé les âges et il semblait pourtant encore toujours aussi impeccable. En passant elle caressa l’une des colonnes de sa main pour sentir la douceur de la pierre, cela lui rappelait tellement de choses, comme les ruines sur Bunduki, cette planète si chère à son coeur et qui lui manquait tant.

    Finalement elles arrivèrent à l’accueil et les deux Jedi firent sensation, principalement à cause de la tenue d’Hayley : une robe de bure vert émeraude, celle que portait les Jedi Corelliens du temps où ils étaient encore actifs. On lui lançait de nombreux regards mais sans vraiment oser lui adresser la parole, elle se sentait gênée et en même temps flattée, une sensation pour le moins troublante. Elle n’eût pourtant pas le loisir de trop s’apesantir sur tout cela, une bibliothécaire de l’accueil avait prit l’initiative de leur proposer de les guider :

      - Puis-je vous aider ?
      - Oui en effet, je me nomme Hayley Curwee et voici Ty Ly, nous sommes à la recherche d’ouvrages sur l’Ordre Jedi Corelliens, plus précisément son histoire et ses hauts faits.
      - Oh… Je vois… Suivez-moi !

    Et elle fila à toute vitesse, les entraînant à travers les immenses rayonnages où étaient exposés différents livres, Hayley comme sa padawan se sentaient obligée de tourner la tête pour scruter les couvertures et la taille des ouvrages, constatant parfois combien certains volumes étaient énormes. Finalement la bibliothécaire les mena à un rayon, leur précisant sa fonction :

      - C’est ici que nous stockons les ouvrages qui traitent de l’Histoire spirituelle liée à la Force. Si vous cherchez précisément l’Ordre Jedi de Corellia il devrait se trouver ici.

    Et elle pointa du doigt une rangée de livres en hauteur. Après s’être assurée qu’on avait plus besoin d’elle et après s’être fait remerciée par les deux Jedi, elle fila assez vite, visiblement déjà appelée pour d’autres affaires. Hayley grimpa à l’escalier pour atteindre la rangée qui concernait ce qui l’intéressait, elle trouva un Traité de la Force dans le Secteur Corellien, Histoires et épopées des Jedi Corellien ou encore Des principes des Jedi Corelliens. Un autre livre retint son attention, relié de cuir et l’air relativement ancien, il portait le titre suivant : Les Grandes Familles de l’Ordre, celui-ci semblait traiter des familles fondatrices de l’Ordre Jedi de Corellia et de leur lignée. En aurait-elle besoin ? Elle pensait que non. Pour autant, elle devait reconnaître qu’elle était curieuse de savoir si son père et sa mère était consignée dedans. Que savait-elle de ses parents ? A trente-deux ans, elle devait avouer que la seule réponse qu’elle pouvait donner c’était rien. Rien de leur histoire si ce n’est les vagues morceaux épars que le vieux Ian avait bien daigné lui fournir. Autant dire presque rien. Elle s’en empara, jugeant qu’il pourrait sûrement apporter quelque chose en plus d’assouvir son besoin de réponse. Elle quitta tant bien que mal son perchoir, essayant de ne pas faire tomber les bouquins, qu’elle déposa sur la table de travail, cherchant Ty Ly du coin de l’oeil. La petite twilek avait disparu, ne la sentant pas en danger, elle s’installa à la table et commença à se plonger dans le premier livre. Il était question de l’étude de la Force dans le Secteur Corellien, ce qu’elle y trouva remontait au origines de la question. L’historien qui s’était chargé de de consigner les informations avançait que Corellia avait toujours été peuplé d’êtres ayant la capacité de faire us de la Force et que dès cette époque là les sources indiquaient que bien souvent ils se mettaient au service de la communauté dans le but de la protéger. Il était également noté que l’Ordre Jedi avait tendance à selectionner des adeptes dans le Secteur Corellien, humain le plus souvent. Quand à l’Ordre Jedi Corellien il prend sa naissance dans un schisme qui s’est opéré dans l’Ordre Jedi, au bout d’un moment de nombreux corelliens Jedi se sont attachés à vouloir défendre seulement le Secteur Corellien et à n’effectuer que des missions concernant ledit Secteur, c’est ainsi que naquit l’Ordre Jedi Corellien. Elle n’avait abordé qu’un quart du volume quand il fût signalé aux utilisateurs que la bibliothèque allait bientôt fermer. Ce fût ce moment que choisit Ty Ly pour pointer le bout de son petit nez, brandissant un ouvrage non identifié :

      - Maître ! Regardez ça ! Ce pourrait-être utile !

    Elle regardait le livre, d’un air un peu interdit, en parcourant quelques pages. Rien à propos de l’Ordre de Corellia, elle ne voyait pas vraiment quel était l’intérêt dans le contexte. Elle reporta son attention sur la couverture, elle était violette, l’on pouvait y distinguer plusieurs choses, comme notamment une représentation en relief d’un visage doté visiblement d’un port altier. Il semblait exhiber une sorte de petit sourire en coin dont il ne voulait se départir, ses cheveux étaient d’un noir de jais, sa peau légèrement bronzé et une lueur vive éclairait son regard. Au dessus, à la place de ce qui semblait être le titre, ne se trouvait qu’un X.. Elle ne savait dire pourquoi mais à la vue de ce livre, elle se sentait troublée, comme si quelque chose du passé tentait de la happer à nouveau, pour l’emmener sur un chemin qu’elle avait oublié. Elle parvint à détacher son regard de la couverture du livre, non sans devoir lutter, puis accepta la proposition de sa padawan. Il était temps pour eux de quitter les lieux, elles s’acquitèrent des droits d’inscriptions et empruntèrent les quelques ouvrages qu’elle avait repéré, en plus de l’étrange livre à la couverture violette que sa padawan lui avait rapporté. Puis elles quittèrent les lieux, empruntant un speeder en commun afin d’atteindre le Secteur Bleu où se trouvait l’ancien appartement d’Hayley, celui que son père lui avait légué à sa mort. Elles durent parcourir la rue pendant près d’une bonne dizaine de minutes avant de l’atteindre et, fort heureusement pour elles, celle-ci n’était pas encore très agitée ce qui soulagea Hayley, celle-ci ne voulant pas confronter la petite padawan à ce pan de la réalité sale qui existait. Elle inséra la clé à l’intérieur de la serrure et ouvrit la porte de l'appartement, le retrouvant une fois encore comme elle l’avait laissé deux ans auparavant, mais cette fois-ci la poussière et les toiles d’araignées proliféraient un peu partout, Hayley se retourna vers Ty Ly, qui grimaçait, et lui adressa un sourire :

      - Bon et bien euh… C’est chez moi…
      - …
      - Ca mériterais un bon coup de balai, je te l’accorde !

    Les deux filles se mirent donc à l’ouvrage, passant coup de balai et plumeau afin de dégager la poussière de l’appartement et de chasser les nombreuses araignées qui avait fait de l’appartement leur royaume. Elles y passèrent bien une bonne heure et demie et très vite le ventre des deux filles criait famine, leur rappelant que ces efforts méritaient réconfort. Ty Ly alla s’installer dans l’ancienne chambre d’Hayley pendant que cette dernière commandait de quoi manger, elle profita du laps de temps qui les séparait de la livraison pour poser les livres sur la table de chevet de sa chambre, celle qu’occupait son père. Finalement elles fûrent livrées et partagèrent le repas sur la table de la cuisine, parlant de ce que pensait Ty Ly des compagnons d’Hayley. Elle adorait Rookie et Tulkas mais était plus mesurée concernant Miriana. Après quoi la petite alla se coucher. Hayley, elle, alla prendre sa douche et rejoignit son lit après ça.



    Installée en tailleur sur son lit, uniquement couverte par ses sous-vêtements, elle observait avec intensité la couverture violette de l’oeuvre. A plusieurs endroits des traces marquait le cuir, elle passa l’index de sa main gauche dessus, le déplaçant à la rencontre du portrait en relief de l’homme, après quoi elle alla sur l’unique lettre qui composait le titre X.. Elle connaissait ce livre, de cela elle était certaine. Et à présent la mémoire semblait vouloir s’inviter à la fête, la ramener à ce moment précis de son existence, un moment qu’elle aurait pensé rester bien loin d’elle, dans les limbes de son esprit.

    10:00, heure locale
    Kuat - Kuat City

    An 13 de l’Ere Impériale


    Image
    PnJ Contextuel : Sir Dylan R’izzan


      - Père, qu’en est-il de cette rencontre que vous avez organisé aujourd’hui ?

    Le patriarche observa sa fille, ses cheveux bruns la distinguait de sa jumelle qui semblait mettre un point d’honneur à ne pas vouloir ressembler à sa soeur. Au delà de ça, c’était presque tout qui les distinguait, la vie, dans une singulière ironie dont elle avait le secret, s’était chargée de ne rendre aucune de ces deux filles semblable à l’autre en terme de psychologie, ce qui contrastait avec le fait qu’elles avaient toutes deux la même apparence physique.

      - Nous recevons le Prince Althar Fanrel Keto, ma chère Nan’la, ainsi que son père, je l’espère.
      - Oh, je vois… J’imagine qu’il serait appréciable que j’enfile la plus belle de mes robes ?
      - En effet, nos serviteurs vont te préparer.

    Il tapa dans ses mains et l’une des servante vint à leur appel, se chargeant d’aider Nan’la à se vêtir correctement pour cet important rendez-vous que Sir Dylan R’izzan avait arrangé. En la regardant partir il sentit une vague de fierté étreindre son coeur, c’était elle sa digne descendante, celle qui parviendrait à apporter la gloire que les R’izzan méritait tant elle était dotée d’un esprit acéré et était capable de concevoir l’importance du calcul politique dans sa propre destinée et celle de sa famille. Elle était parfaite. Tout le contraire de sa jumelle. Car si Hayley ne manquait pas d’une certaine intelligence, aux yeux du patriarche R’izzan elle ne faisait aucun effort pour la démontrer, ni pour s’insérer dans les jeux de relations que cherchait à tisser Sir R’izzan. A ses yeux elle était une éternelle déception et il semblait qu’elle se complaisait dans cette situation ce qui ne provoquait que mépris chez le noble. Malheureusement pour lui, elle parvenait à se soustraire à ses tentatives d’autoritarisme en se réfugiant sous l’aile protectrice de sa mégère de femme, Kaithleen R’izzan qui semblait déceler quelque chose en elle qui échappait totalement à Dylan.

    Songeant qu’il serait de bon aloi de vérifier que sa seconde fille était fin prête pour ce rendez-vous il se dirigea vers la porte de sa chambre, toqua et patienta longuement devant celle-ci, les mains derrière le dos, attendant qu’on l’invite à entrer. Une musique de sauvage couvrait les bruits de l’intérieur de la chambre, si bien qu’il doutait qu’elle ait entendu quoi que ce soit. Devait-il entrer ? Pour le peu de respect qu’il avait pour elle, il cherchait néanmoins à lui préserver un minimum d’intimité, espérant que cela lui conserverait une certaine sympathie de la part d’Hayley et qu’à force elle chercherait à répondre aux attentes que formulait son père à son égard. Il insista avec plus de vigueur, cette fois :

      - Quoi ? Foutez-moi la paix !
      - Jeune fille, ce n’est pas de cette manière que l’on t’a éduqué. Et ouvre-moi immédiatement cette porte !

    Il entendit un claquement, puis le bruit de quelque chose qui se brisait et finalement Hayley lui ouvrit la porte, vêtue seulement d’un t-shirt noir et d’une culotte. Pouvait-il vraiment espérer quelque chose de cette jeune écervelée ? Il en doutait. Il lui lança un regard en coin, fixant sa tenue :

      - Tu aurais pu…
      - Il fallait que je vienne “immédiatement”.
      - Ahem… Je tiens à te rappeler que nous recevons des invités, de manière imminente, il serait donc de bon ton de changer de tenue pour quelque chose de plus…”habillé”.

    Elle lui lança un regard noir, puis lui claqua la porte au nez. Allait-elle venir ? Il l’espérait, si jamais Rhedatt Fanrel venait comme il l’avait espéré, ou plutôt comme il avait intrigué pour, il serait capital qu’il voit l’image d’une famille complète et unie, même si Kaithleen n’était présentement pas disponible. Il souffla un bon coup, tentant de se calmer, l’un des majordomes vint à sa rencontre :

      - Sir, nos invités sont arrivés.
      - Oh, donnez moi deux minutes, le temps de m’installer.
      - Très bien, Sir.

    D’un pas vif, il s’avança en direction de la salle de réception, vérifia que tout était impeccable et profita d’un reflet dans une vitre pour s’assurer que sa tenue était correct. Il avait l’aspect d’un homme d’affaire mais arborait également quelques médailles dû à son sang et l’importance de sa famille sur la planète, d’autres lui avait également été remise suite à ses contributions personnelles pour Kuat. Il en imposait. Il n’avait aucune raison de ne pas parvenir à atteindre ses objectifs, Nan’la était parfaite et Hayley servirait à la rendre bien plus attractive par sa propre capacité à n’être qu’une éternelle déception. Ne restait qu’à mettre le grappin sur le petit Fanrel et de cela, Nan’la était capable, il le savait.

    Il prit une posture bien droite, admira son sourire de société dans le même reflet qui lui avait servi auparavant et fit signaler qu’on pouvait recevoir les Fanrel. Le majordome s’avança jusqu’à la porte du luxueux appartement, prêt à les faire entrer.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#29316
----------------------------------------------------------
Impératrice Têta, Palais Royal,
Il y a peu de temps.



Errer pour errer ... La fatigue du corps, parfois, ne vaut pas celle de l'esprit. Depuis combien de temps était-il là ? Combien de jours avait-il passé à dormir, à se faire dorloter dans un monde qui l'entretient dans sa léthargie ? Depuis son retour le goût du risque lui était passé, comme si ce vaisseau, et cette expérience, avaient rappelé à la réalité ce Prince arrogant. Il n'était qu'un simple mortel dont seul le bacta avait rétabli son corps d’Éphèse de ses marques corrompues. Dormir et manger, quelques heures de plus, se reposer, voir le soleil se coucher, et se réveiller alors qu'il est au zénith. Perdre son temps. Encore et encore, parce que l'envie n'y est pas, la fatigue est là, le traumatisme de choses que personne ne devraient voir. Une vie royale, en somme, où l'on s'enferme entre 4 murs et on profite d'une vie sans fatigue. Mais jusqu'à quand ? Pourquoi ? A quoi rime tout cela ? Mais ... à l'inverse, affronter ce monde extérieur, cette nécessité de se battre pour survivre ... Il l'avait déjà fait, mais comme ça ? A ce point ? Et ces coups ... Puis ce mal de tête ... Non, peut-être bien que ça n'en valait pas la peine, que c'était trop épuisant. Pas la force, de toute façon ...

Puis vient le jour où le soleil perce suffisamment pour vous réchauffer le visage. Les yeux dans le vague, cherchant un signe, un sens à tout cela. Etendu dans un lit aux dimensions presque disproportionnées, il observait. Il respirait. Quoi faire ? Quoi faire maintenant ? Cette vie ? Cet instant ? Ce monde ? La lassitude la lassitude, l'envie d'avoir envie. Le corps était remis depuis un moment, mais l'esprit restait une chose fragile ...A moins d'une impulsion. D'un geste. Briser la monotonie de ces journées à ne rien faire. Il avait beau avoir eut la visite de certains amis, et de sa famille, rien n'y faisait. Mais aujourd'hui, quelque chose était différent. Peut-être était-ce cette chaleur sur sa peau nue, ou bien le fait que sa migraine ne venait pas. Peut-être que les choses devaient changer aujourd'hui, ou peut-être pas. Bouger, se changer les idées. Chercher la foi. Quelque part. Ailleurs. Sortir de ses draps qui l'étouffent et qui le font suer. Lentement, dans un effort trop peu pratiqué ces derniers jours, Althar se redressa dans son lit, et jusqu'au bord de celui-ci. Doucement mais sûrement il finit par poser les pieds par terre et y prendre appui, délaissant la moiteur du lit pour la fraicheur de parquet. Voir la vie debout, déjà, lui offrait un peu d'air frais ... Ah moins que ce ne soit le fait d'être simplement dans son plus simple appareil. Face au léger frisson qui le parcourut, une main prit vaguement le drap qu'elle tira à lui, pour s'en faire un vague habit Ca suffirait à ne pas choquer les gouvernantes.

Ha, Têta ... Loin des yeux loin du coeur ne s'était jamais appliqué à toi. Qu'importe les années où j'ai pu me tenir loin de toi, il n'y a bien que ce Palais qui soit ma forteresse de solitude. Il n'y a qu'ici que je respire, aujourd'hui, face à ce monde qui nous veut du mal. Le regard vers la grande baie et le ciel parcouru de files de vaisseaux ne purent qu'accentuer cet espèce de malaise qu'il venait de ressentir à cette pensée. Devait-il regretter de s'être rendu sur ce Destroyer ? De voir ce qu'il y avait vu ? De ressentir tout ce qu'il y avait ressenti ? Et ses hommes ? Ceux-là, est-ce qu'il fallait continuer à les pleurer pour leur sacrifice ? Parce que lui était là, et pas eux ? Il lui fallait autre chose, un autre monde, une pensée différente. Autre chose. Ce n'est pas à son bureau, qu'il farfouilla, ou même sur sa table en désordre où il prit un restant de plat du jour d'avant que cela arriverait. A cet instant, sans aucune envie de se glisser devant un hologramme froid et distant, il préféra la chaleur du livre, et de ses pages sous ses doigts. Un regard à gauche, puis à droite, et c'est ainsi que le Prince partit dans cette aventure reconstructrice. Un couloir, un turbolift, des gardes qui firent mine de ne pas remarquer la tenue un peu étrange voire affriolante de l'humain, et finalement la Bibliothèque personnelle de la famille royale. Lieu de mystères et d'héritages, elle restait peu fréquentée malgré sa richesse. Mal rangée, poussièreuse, quantité d'ouvrages en tout genre y étaient entreposées, dernier vestige d'une pratique matérielle qui n'existe presque plus aujourd'hui. Au moins, ici, il pourrait s'évader, et trouver ... autre chose. Le regard désormais se perdait sur ces rayonnages au milieu desquels il déambulait. Plus qu'une trace concrète du passé, certains d'entre eux évoquaient des instants de vie qui l'avaient amené jusqu'à aujourd'hui. Sa jeunesse, son enfance, son maître et ses cours, les lectures de voyage, l'odeur de cette histoire au coin des cuisines, ou bien celui-ci qu'il avait tomber dans l'eau lors d'un après-midi à la plage. Tout cela sentait bon, tout cela était vivant.

La relative froideur de la pièce, et la lumière plus tamisée ne le firent même pas tiquer, maintenant que son esprit s'était aventuré dans cette quête. Depuis des jours, maintenant, il oubliait ce qu'il avait et ce qu'il restait de lui. Il oubliait combien il était pathétique après tout ça, comme si les 3 femmes qui étaient avec lui s'étaient arrêtées de vivre après tout ça ... Non, pathétique, c'était le mot. Mais ces livres, ce monde, tout cela le chassait loin, comme si c'était là le dernier rempart à sa honte. Et cela fonctionnait, aussi triste que cela soit. Il cala son drap sous son bras pour se libérer la main, trouvant une première proie qui titillait son intérêt. Un roman lu il y a bien longtemps, oui, cette histoire d'amoureux transis. Il manqua presque de faire tomber toute une pile de livres sur lui juste pour l'avoir retiré, mais le pire fut évité, l'amenant déjà à parcourir quelques pages pour se décider. Quelques pas de plus, et un bien plus gros lui rappela qu'il ne l'avait jamais fini. Pourquoi pas, oui, sinon ... C'est vrai que la question robotique est intéressante ... Une, deux, quelques rangées de plus ... Ha moins que ... Il n'avait pas vraiment regardé, concentré sur ce qu'il avait en main, mais pourtant ... Il fit quelques pas en arrière, et fureta sur sa droite, certain d'avoir vu quelque chose, sans dire quoi. Non, pas ça, ni ça, et celui-la, qu'est ce qu'il fait ici ? Ca c'est bon pour la poubelle mais celui-la ... Il posa lourdement ses deux bouquins qu'il avait sous le bras sur un niveau en dessous, sans trop faire attention au dérangement déjà en l'état, pour poser ses yeux sur la reliure violette ...



Celui-la. Oui. Quelque chose au fond de lui le lui rappelait, mais quoi ? Plus il y réfléchissait, et plus cela le travaillait. Du bout du doigt il prit contact avec le bouquin, pour en vérifier bel et bien la présence, et finalement l'attirer jusqu'à lui. Ce serait celui-la, il en était certain, plus que tout ce qu'il avait pu l'être jusqu'à ce jour-là. Le chemin du retour fut dédié au détail de la couverture, qui l’hypnotisait sans qu'il ne sache dire pourquoi. Ce X. et ce visage ... Ce regard. Il ne se sentit même pas remonter à l'étage de sa chambre, ni même y entrer. Non, l en avait assez de réfléchir, il voulait simplement lire. Librement. Dehors, sur cette terrasse, d'où on ne lui fera pas remarquer sa sale tête, et sa tenue indécente. Juste lire, et se laisser happer par ces quelques lignes, qui, par la grâce de leurs traits, finirent par débloquer ce souvenir lointain ... Une autre époque, une autre vie, d'autres visages ...



----------------------------------------------------------
Kuat, Résidence R'izzan,
An 13 du Calendrier Impérial.



Image
--- Ilya Fanrel Keto Ravellion ---
Reine de Cinnagar.



Le ciel était beau, ce jour-là. Il laissait entrevoir le titanesque anneau planétaire, comme si cette folie humaine avait toujours fait partie de cet horizon dénaturé. Le speeder et son véhicule d'escorte fusaient à bon rythme jusqu'à leur destination, qui s'annonçait peu à peu. A l'intérieur, 4 personnes, dont 3 royales. Cela tonnait, presque.

    « - Je n'en reviens toujours pas que tu aies accepté un arrangement de fiançailles ...
    - Je te le répète, ce n'est pas un arrangement. Il choisira le moment venu, ce n'est là que des rencontres, rien de plus. »
Le couple se fixa un moment, avant qu'un geste ou deux, fugaces, se fassent entre les deux. Est-ce qu'ils se parlaient ? Se comprenaient ? C'était dans ces moments qu'Althar les fixait avec intensité, pour comprendre enfin s'il s'agissait vraiment d'une discussion entre eux, ou s'il s'imaginait purement et simplement une capacité non-naturelle. Cela l'amusait autant que cela lui déplaisait, mais bon, c'est ça les parents ... A la droite du jeune garçon le chandrilen, presque gêné dans cet habitacle trop petit, se penchait maintenant vers lui pour murmurer à l'oreille du Prince.

    « Tu sais, c'est pas la peine de les regarder comme ça, toi aussi tu seras comme ça un jour, avec celle qui t'accompagnera. Peut-être même qu'elle aussi elle te fera la leçon et que tu ne sauras pas quoi répondre ... »
Le précepteur échangea un sourire complique avec son élève, qui eut du mal à contenir son amusement. C'était étrange, parfois, de voir combien l'ensemble formait une famille composite. Le chandrilien était avec eux depuis si longtemps qu'ils n'y faisaient presque plus attention, et qu'aujourd'hui Althar était plus que complice avec lui. Et à cet instant, encore, c'était palpable, quand les uns discutaient, les autres s'amusaient. La synergie arrivait à se faire malgré tout, et c'était le plus important. La famille n'avait pas l'occasion de se réunir très souvent en nombre si complet, et aujourd'hui ferait exception dans ce voyage diplomatique. Le rendez vous accordé au Sire R'izzan faisait partie de la tournée royale qui avait lieu sur quelques jours pour découvrir entre autres quelques nouveaux vaisseaux et autres arrangements commerciaux et diplomatiques d'importance. C'était ainsi que cela fonctionnait, à cette époque. Pas de frontière, juste de la liberté.

Et c'est comme ça qu'on en venait à poser un speeder chez un Seigneur local, et qu'on allait s'y présenter selon le protocole. Il n'était pas rare pour la famille royale de se voir offrir de telles propositions, héritage d'anciennes pratiques de maisons nobles, plus prégnantes dans certains coins de la Galaxie très traditionalistes que dans d'autres. Parfois une princesse, parfois une héritière de grande bourgeoisie, sinon la noblesse. Tout ça était un ballet complexe et répétitif que le temps n'arrivait pas à abolir. Il n'y avait que le couple royal pour s'y refuser, mais pas cette fois. Pourquoi ne pas profiter du voyage, puisqu'on le lui demande ? Kuat dispose bien d'une histoire riche, et d'une organisation nobiliaire très fameuse, alors pourquoi pas ... Et puis avec un Althar grandissant, les rapports à la gente féminine devenaient moins anodins, et plus sincères. Maintenant tout cela avait un sens, offrant une perspective encore lointaine à celui-ci pour faire le choix de celle qui trônera avec lui. Qui sait qui il choisira ? Peut-être que tout cela n'aura pas d'importance ? Il ne le saurait que le moment venu, alors aujourd'hui il en profiterait, et cela permettrait d'offrir de nouvelles perspectives d'expansion à la famille royale en rencontrant de nouvelles personnes. Tout l'intérêt reposait là-dedans.

Face à l'entrée, le chandrilien vérifia une dernière fois la tenue d'un Althar maintenant un peu gêné, voire piqué au vif de se faire materner de la sorte. Douze ans .. Il est assez grand pour savoir s'habiller non ? Quand même, et puis on lui avait choisi la tenue, alors bon, comment est-ce qu'il pouvait se tromper ? Ca suffit maintenant. Il leva les yeux au ciel, avant de voir la figure paternelle s'approcher. Un sourire, et beaucoup d'interrogations en réponse chez le Prince. Ha, réajuster son col. Bien sûr.

    « Souviens-toi, toujours écouter une femme quand elle te parle. »

Le jeune Prince fronça les sourcils pour toute réponse, alors que le Roi se faisait presque bousculer par la figure maternelle, cette fois. A son tour, celle-ci réajusta les cheveux de son fils, avec un air amusé.

    « Alors écoutes moi bien ... Tu n'as pas intérêt à me quitter pour n'importe qui cher Prince. »

La main s'égara sur la joue du garçon, qu'elle caressa tendrement avant de s'écarter pour s'adresser au Roi, sans parler. Encore. Quelle mauvaise habitude qu'ils avaient là, même si elle ne se remarquait pas. Que pouvaient-ils se dire, maintenant, hein ? Althar jeta un nouveau regard vers l'alien, pour y chercher une explication à la séquence qui venait de se passer sous ses yeux. Il ne se l'explicait pas, parfois. De l'attention et de la tendresse sortie de nulle part. Là, comme ça, alors qu'il pouvait passer des jours où seul un dîner les réunissait. Etrange sentiment, alors, face à tant de soin. Toujours est-il que désormais ils s'avançaient doucement vers l'intérieur. Les choses sérieuses commençaient, même s'il espérait que ça finirait vite. Rencontrer des gens de son âge ça peut paraître simple, mais ça l'est plus pour eux qui lui ordonnent que lui qui doit supporter les jérémiades ou les facéties de filles de noblesse mal éduquées. Et oui, même à cet âge on en a conscience, surtout quand on a été bien éduqué. C'est ce qui fait toute la différence, certains l'apprendraient à leurs dépends. De sa tenue bleue, et sa cape grise, le Prince de taille adéquate pour son âge s'avançait le menton droit derrière ses parents, suivi de près par son précepteur, présent quoi qu'il arrive. C'était une des conditions, souvent, pour avoir la présence du Prince, manière un peu détournée de justifier la présence d'un chandrilien en plein lieu de pouvoir impérial.


Mais là n'était pas la question. Ils furent guidés dans la demeure luxueuse, qui avait un cachet certain, et soudainement le contact fut établi. Des salutations, des présentations, quelques mots rapides, un geste de politesse d'Althar envers leur hôte, et les parents royaux pourraient donc discuter avec celui-ci plus sérieusement. Le couple royal abordait la rencontrer avec légèreté et sympathie, peu pris par l'enjeu que semblait vouloir faire exister l'hôte. Ainsi installés dans le salon, la rencontre se faisait avec une certaine simplicité de la part des deux parents, qui n'avaient pas à redire au Prince qu'il avait à faire. C'est ainsi que le Roi eut tout le loisir d'exprimer son plaisir d'être là, et de remarquer les quelques médailles sur le buste de l'humain. Au moins sa dévotion et sa force de volonté n'étaient pas à questionner, si l'on en croyait les récompenses. Cela permettrait au moins de lancer cette discussion.

De son côté Althar s'écarta de l'emprise parentale pour saluer le Sire, lorsque son tour fut venu, puis pour se détourner vers la raison de sa présence dans cette noble maisonnée. A son tour de faire bonne impression, alors. Pas de stress, juste de la curiosité. La jeune fille s'était tenu à côté de son père, qui n'avait pas à hésité à l'encourager à aller vers lui, et c'est ainsi qu'ils se trouvèrent à mi-chemin l'un l'autre. Maintenant, il fallait établir le contact. Propre sur lui, il connaissait les gestes avec une application millimétrée, suivi non loin par son précepteur, toujours à veiller au grain. Un pas élégant, le dos droit, et le sourire de convenance, il s'avança vers cette Nan'la, qui avait l'air charmante au demeurant. A lui de briser le silence, selon la coutume.

    « Mademoiselle, c'est un plaisir de vous rencontrer. »

Les mots étaient appris et répétés. La voix était encore en train de se former, noircissant peut-être un peu le tableau, mais la révérence fit oublier cela alors qu'il attrapait maladroitement la main de la jeune fille. A cette aînée il entendait y déposer un baiser sur le dessus de la peau. Il n'aimait pas ça, mais pas le choix si il ne voulait pas se faire réprimander. Et puis, elle avait l'air sympa, et jolie, en fait. Son sourire avait quelque chose de charmant. C'était donc elle qu'on devait lui présenter ? Il lui adressa un sourire simple, un peu naïf, à la recherche d'un compliment susceptible de faire de l'effet. Il est vrai que la jeune impériale avec fait des efforts de présentation indiscutables, et la tenue lui allait à ravir, même lui pouvait le dire. En attendant, il fallait se souvenir de ce que lui avait enseigné son précepteur. Mais ça, c'est autre chose, surtout face à une jolie jeune fille.
Modifié en dernier par Althar Fanrel Keto le ven. 28 juil. 2017 10:15, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
By Hayley Curwee
#29331
    Ils étaient là. Enfin. Des mois et des mois d’intrigues avaient réussi à créer le lien, le patriarche avait réussi à tisser sa toile jusqu’à Rhedatt Fanrel Keto pour l’attirer lui et son fils dans son piège. Et sa femme. Mais peu importait sa femme, Sir Dylan R’izzan n’en avait cure d’elle. Debout, la main sur un canapé qui trônait dans la salle de réception, le patriarche R’izzan avait prit une posture droite, l’autre main derrière le dos. Nan’la l’avait rejointe, lui lançant un regard entendu alors qu’elle avait enfilé sa plus belle robe, d’un bleu plutôt clair et ornementé à la dernière mode impériale. Elle n’avait pas fait les choses à moitié, ça non. Une occasion comme celle là ne se présenterait pas tous le temps, autant se donner les moyens de la saisir, donc.

    Alors que le majordome les amenait à son maître, Sir Dylan R’izzan fit son plus beau sourire de société, accueillant les Fanrel à grands renforts d’hyperboles :

      - Votre Majesté ! C’est un honneur que de pouvoir enfin vous rencontrer ! J’attends cette entrevue depuis tellement longtemps ! Mais entrez ! Installez-vous ! Je suis ravi de vous accueillir !

    D’une poigne vigoureuse, il serra la main du Roi, après quoi il se tourna vers sa femme, lui appliquant un baisemain plein de retenu après quelques mots :

      - Je vois que vous avez ramené le plus beau joyau de votre couronne, Votre Majesté !

    Enfin, son attention se porta sur le Prince, auquel il serra la main dans un grand sourire :

      - Ainsi donc, voici le futur du Noyau Profond, il ne pouvait espérer mieux à ce que je vois !


    Sir Dylan R’izzan était quelqu’un de plutôt à l’aise dans ce qui était mondain, cela avait toujours été comme une seconde nature pour lui, quelque chose d’aussi simple que de marcher. Il avait donc très vite acquis la réputation de quelqu’un avec qui se lier, d’ailleurs il aimait à dire que la seule chose qu’un homme possédait, c’était sa réputation et cette maxime qu’il avait faite sienne l’avait toujours permis d’éviter la plupart des cahots sur le chemin de son existence, si l’on exceptait bien sûr, sa femme. Il serait d’ailleurs bon ton de s’excuser vis à vis de son absence :

      - Je vous prie de pardonner ma femme qui n’a pu être parmi nous. Elle tient farouchement à garder son emploi malgré le confort que notre vie lui procure, c’est assez cocasse !

    Il partit d’un petit rire. Il imaginait que c’était mieux d’en rire en tous cas. Alors que tout le monde prenait place, la jeune Nan’la sortait de l’ombre de son père, comme un bijoutier qui cherchait à vous révéler le plus beau diamant de sa collection après vous en avoir ménagé la surprise. Elle affichait un sourire un peu candide et des traits fins, bien que légèrement anguleux, des yeux d’un vert très clair et des cheveux bruns coiffés en natte. Son corps révélait peu de formes, elle semblait très mince, peut-être même trop au regard de ce que l’on attendait d’une potentielle épouse, mais ce n’était pas un mal, pour le patriarche, l’amour pourvoierait à cette faiblesse. Néanmoins, elle avait pour elle d’être une femme bien qu’elle fût encore jeune.. Ainsi donc, les choses sérieuses pouvaient commencer, Nan’la avait sa proie, à elle de démontrer ses qualités de chasseresses pour en obtenir les faveurs.

      - Ah ! Mais voici donc ma fille, Nan'la !

    Et les choses s’engagèrent donc, le Prince se saisissant de sa main pour lui inflige un baisemain, tous en l’agrémentant de quelques paroles d’usage :

      - Mademoiselle, c'est un plaisir de vous rencontrer.

    Elle parut retenir son souffle alors que les lèvres du jeune garçon s’apposait sur son gant froncé, pour finalement n’en arborer qu’un pâle sourire, offrant l’image d’une jeune fille qui manifestait un intérêt certain pour le Prince, qu’elle semblait avoir toutes les peines du monde à modérer. Sa voix était aussi douce qu’un murmure, quelque chose de si fragile qu’il semblait compliqué de l’attraper :

      - Tout le plaisir est pour moi, Votre Altesse.

    Et se saisit des coins de sa robe de chaque mains, pour s’incliner lentement face au Prince. Elle aussi avait longuement répétée les différents gestes, s’entraînant lors d’entrevues avec des familles dont le potentiel s’avérait de valeur moindre et d’intérêt limité. Progressivement, les regards quittèrent les deux jeunes gens pour se diriger vers les adultes, viendrait un moment où l’on parlerait certainement à mots couverts de l’avenir de Nan’la et d’Althar, pour autant il n’était pas encore temps d’en arriver là, il faudrait d’abord souffrir les politesses et autres formules d’usages qui étaient nécessaires au bon déroulement de l’évènement. Tout cela était millimétré afin que le cadre en soit respecté, pour que cela ait une validité incontestable par la suite. D’une voix chaleureuse, le patriarche prit la parole, pour s’assurer de la sympathie des Fanrel Keto :

      - Vous avez fait bon voyage ? J’ose espérer que oui en tous cas, le voyage n’est certes pas long mais par les temps qui courent…

    Dylan faisait là allusion à ces nouvelles alarmantes qui parfois transpiraient hors de l’armée, rebelles et pirates cherchaient à saper les fondements même de l’ordre que l’Impératrice cherchait à maintenir, ces anarchistes lui donnait la nausée, à tel point qu’il avait un temps considéré la possibilité d’inscrire Nan’la à l’Académie Militaire de Carida afin qu’elle débarrasse cette vermine du glorieux Empire. Mais de tous ceux qu’il haïssait le plus, c’était les Jedi, ces manipulateurs prétentieux qui avaient cherchés à assassiner Palpatine en son temps et qui avait voulu prendre le contrôle du régime afin d’asseoir leur domination sur la galaxie. Il espérait qu’ils avaient tous été exterminés et que l’on entendrait plus jamais parler d’eux.

    Alors que le roi Fanrel avait commencé à lui décrire les détails de son voyage, il ne pût s’empêcher de tourner distraitement la tête vers l’entrée de la pièce où venait de se présenter une silhouette indistincte, parvenant enfin à la détailler, il ne pût s’empêcher de crier :

      - Oh ! Seigneur … !



    Attirant ainsi tous les regards vers l’entrée, bien malencontreusement. C’était comme si Nan’la avait un double, mais un double qui exhibait des cheveux d’un rouge vif, un maquillage trop accentué qui la faisait ressembler à une fille des bas-fonds de Kuat City (Mon Dieu ?! Comment faisait-elle pour mettre autant de fard à paupières noir ?), et une robe noire excessivement simple accompagnée de leggings déchirés qui laissait entrapercevoir sa peau, le tout complété par des talons hauts là encore, noirs. Le monochrome semblait prédominer chez cette personne, entre sa peau plutôt pâle et ses vêtements noirs, la seule chose un tant soit peu coloré chez elle semblait être ses cheveux rouges et ses yeux couleurs émeraude. Quand il avait pensé qu’elle servirait la cause de Nan’la par sa seule présence, il n’avait pas pensé à ça, il devait bien le reconnaître, c’était une monstruosité et il dût lutter contre ses instincts premiers pour ne pas lui infliger un soufflet et l’envoyer végéter dans sa chambre, oui, la tentation était grande mais passer à l’acte ne servirait pas sa cause et même si cette petite crétine venait de plomber de beaucoup la rencontre, il ne se laisserait pas entraîner par le fond à cause d’elle.

    Malgré tout elle avait un air un peu timide, pas le même genre que sa soeur malgré le fait qu’elles soient jumelles et elle s’avançait d’un pas mesuré, s’approchant de Rhedatt tout en reproduisant le geste de sa soeur avec sa robe, s’inclinant devant le roi et sa reine :

      - Heureuse de faire la connaissance de vous et de votre reine, votre Majesté.

    Il y avait dans son ton quelque chose qui dénotait, comme si elle était amusée soit par la situation, soit par le comique certain qui devait se dégager de cette scène. Après quoi elle se tourna vers le chagrien, le précepteur d’Althar pour s’incliner aussi, un poil plus bas que pour les royaux invités pour qui aurait l’oeil pour ce genre de détails. C’est ce moment précis que choisit le chef de famille pour prendre la parole, il était temps pour lui d’essayer de limiter les dégâts que cette peste avait occasionné :

      - Euh, ahem… Voici mon autre fille, Hayley, veuillez l’excuser, elle est un peu… Enfin, vous savez…? A cet âge là, ils sont parfois incontrôlables, n’est-ce pas ?

    Ainsi, il passerait pour un papa un peu gâteau, volontiers ouvert d’esprit, cela pouvait être un atout de ce qu’il savait du roi, l’on disait que politiquement c’était un modéré, il y avait donc de grandes choses qu’il en soit de même de son caractère, il pourrait donc créer une certaine empathie.

    Hayley, quand à elle, s’approcha du Prince, d’abord avec un air interrogateur voyant qu’il restait interdit en l’observant puis prenant une moue un peu réprobatrice, làchant un très impoli :

      - Ahem, ahem…

    Qu’on aurait pu traduire par un : “Bon, j’ai le droit à mon baisemain, moi aussi ?”.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#29343
Image
--- Rhedatt Fanrel [Keto] ---
Roi d'Impératrice Têta.



L'accueil fut somme toute à la hauteur du personnage, accueillant et chaleureux. Le spectacle de cette petite famille qui les attendait, et qui se montrait très volontaire dans cette optique incitait à plus de sympathie que de méfiance. Introduit de la sorte, il n'y avait de raison de regretter cette visite peu conventionnelle, que rien n'avait vraiment prévu à cette heure. Et face aux deux, nul besoin donc de réfréner les élans de chaleur quels qu'ils soient. Une main serrée, un sourire et un hochement de tête, et même une révérence en réponse au baise-main et aux compliments. Même Althar fut honoré par leur hôte, même si chacun savait voir là l'intérêt avant la politesse. Le regard royal se porta finalement sur la jeune fille qui se montre bien à la lumière, et les deux parents purent lui adresser un sourire amical, supposant que la pauvre petite était empêtrée dans cette histoire sans pour autant souhaiter la chose. Ilya fut la plus amicale, mais cela ne dura pas longtemps puisque les choses sérieuses commençaient, et qu'Althar prenait les devants de son côté.

    « Ce n'est rien, chacun a des engagements qu'il est parfois difficile de quitter. Vous la saluerez de notre part, s'il vous plait, et lui signifirez que vous avez là une belle famille, à ce qu'il semble. »

Un compliment simple, mais honnête. Tous les deux semblaient s'accorder, et toute la maison respirait de cette image qu'ils s'efforçaient de rendre. Et puis elle avait l'air mignonne, cette petite, ainsi habillée. Elle ferait certainement une impériale prometteuse, si elle faisait les bons choix. Comment en douter face à un si joli minois ? Rhedatt regarda la scène d'un oeil plus amusé qu'intéressé, étant surtout présent là pour discuter affaires, alors qu'Ilya surveillait d'un oeil son fils. Oui, il s'appliquait, c'était bien. On lui avait bien appris. C'est une certitude. Peut-être qu'après tout ce n'était pas une si mauvaise idée que de venir ... Ils iraient bien ensemble, même si elle est un peu plus vieille ... Mignonne, oui.

Et finalement l'attention revint au Seigneur R'izzan, qui posait les questions communes pour débuter les rencontres. Visiblement lui aussi avait entendu parler de certaines choses sur les évènements qui se déroulaient dans la Galaxie à l'heure actuelle. Rien d'alarmant, mais cela avait le don de faire parler dans les salons, que ce soit sur Kuat ou ailleurs. Etrange frémissement s'il en était. Mais cela suffirait amplement à s'entendre.

    « Oh vous savez, nous avons faits escale par Anaxes et Brentall, et finalement Kuat. Si le Noyau était véritablement menacé, peut-être aurions-nous à nous inquiéter, je crois bien que nous sommes toujours libres de nos mouvements, alors bon, pas d'inquiétudes à avoir. Kuat, d'ailleurs, est une très belle planète, nous avons eu l'occasion de visi ... »


----------------------------------

De son côté Althar se perdait donc face à cette jeune fille. Tentant malgré tout de montrer l'assurance d'un Prince, son incapacité à trouver un bon compliment adéquat fut dérangée par la voix mélodieuse de la jeune fille, qui lui répondit. Le rouge lui monta aux joues, et ses yeux se perdirent un peu vers le sol tandis qu'il cherchait où mettre ses mains maintenant. Pas facile de bien réagir face à son aînée qui lui souriait à pleines dents. Et oui, à cet âge, on jauge et on apprend, on découvre que le sexe opposé a un pouvoir étrange sur soi, qui fait faire un peu n'importe quoi, et qui met mal à l'aise. Surtout quand on est que tous les deux, et que votre précepteur ne vous a pas appris l'étape suivante. Et maintenant ? Il relevait les yeux, dans cet instant facheux, pour regarder celle qui le toisait. Ce vert ... ce vert si peu commun ... Il attirait le regard avec une magie très puissante. Peut-être .. peut-être commencer par là alors ...

    « Vous .. vous avez de très beaux y ... »

Se faire couper. Dans un moment des plus étranges. Peut-être celui qui faisait franchir la ligne. Est-ce que cette pratique n'était-elle pas immorale à souhait ? Est-ce qu'ils n'étaient pas en train de forcer la nature d'une manière très peu souhaitable ? Après tout on demandait à des enfants, ou adolescents pour l'une d'entre eux, de forcer des sentiments alors qu'ils découvraient à peine ce dont il s'agissait ? Et cela allait loin, comment ne pas voir là une étrange sexualisation de ces enfants ? Comment pouvait-on continuer à faire prospérer une telle pratique ? Difficile à dire, mais au moins une R'izzan s'employait à faire changer les choses. A sa façon. En l'interrompant.

----------------------------------



    - Oh ! Seigneur … !
Les deux conversations furent interrompues avec l'exclamation du Sire. Qu'est-ce que .. quoi ? Attirés par le regard exorbité du patriarche, chacun tourna à son tour sa tête pour y découvrir une tornade, une ombre, un être sorti d'un autre monde. Une rebelle. Une furie. Noire comme son âme, une copie étrangement proche de Nan'la passa devant le Prince pour se présenter à une famille royale toute spectatrice de la scène, qu'elle peinait à comprendre. Mais une fois face à eux, tout s'éclarcissait, surtout en la voyant se présenter avec les mêmes manières que sa soeur. Rhedatt retint un éclat de rire dans sa barbe brune, amusé devant une telle jeune fille aux manières pourtant si propres, alors que sa femme se voulait plus mesurée, presque grave, saluant en retour la jeune fille, malgré le ton employé.

Difficile de ne pas voir l'acte de rebellion qu'elle tentait visiblement de faire, avec largesse vue le maquillage. Ilya jeta un regard piquant à Rhedatt, qui du reprendre son sérieux et détourner ses yeux de la deuxième soeur. Le père n'avait pas l'air enchanté, cela se comprenait, mais visiblement l'attitude entre les deux familles était fortement décalée. Là où les R'izzan semblaient prendre au sérieux l'ensemble de la rencontre, les Fanrel étaient plus détendus, plus accessibles dans une situation où l'enjeu restait moins important pour eux, et où les choses, à leurs yeux, ne pouvaient être artificiellement arrangées. Rhedatt acquièsca face à la tentative malheureuse du père qui essayait de reprendre le contrôle de son bateau, alors qu'Ilya observait faire la jeune fille face au précepteur. Celui-ci ne cacha pas son sourire ainsi que sa sympathie face au geste, auquel il rendit un salut noble des plus propres, d'égal à égal. Ses deux mètres passés n'y changèrent rien, même si la scène pouvait avoir un étrange aspect comique. Finalement peut-être pouvaient-ils se reconcentrer ...

    « Et oui, et oui, nous ne savons pas de quoi sont faits nos enfants ... Ce n'est qu'une passade de toute façon. Ne lui en voulez pas, elle est très bien éduquée, c'est une certitude en tout cas. »

La voix apaisante de la Reine était sincère, surtout à la fin de sa phrase. Le sourire qui l'accompagnait lui aussi, ramenant un peu de douceur à tout cela. La référence au salut à l'alien était peut-être assez peu subtile, mais c'était notable, surtout pour les Fanrel. Leur réputation n'était pas fondée sur du vent, et le fait qu'ils aient osé l'amener en disait déjà long.

    « Mais oui, nous sommes tous passés par là, j'imagine que ne pas avoir une mère suffisamment présente, ou une soeur trop en réussite pousse à se faire remarquer. Allons, n'en ayez pas honte, elles sont toutes les deux très charmants au demeurant. »

Peut-être bien que Rhedatt étaient tombés dans le panneau. Peut-être bien que Nan'la s'en trouvait gratifiée, mais aussi peut-être bien qu'Ilya lança un nouveau regard à Rhedatt, après qu'il ait parlé de la mère. Cela ne se faisait pas de juger les gens, surtout quand on les connait depuis 5 minutes. Soit, soit, il ne le referait pas. Pourvu qu'il ne l'ait pas vexé au moins. Le ton employé était pourtant celui de l'amitié, et du conseil qu'on donne à un proche. Soit. Soit. Peut-être valait-il mieux passer à autre chose alors. Vite, trouver autre chose. Car oui, ça aussi c'est un trait familial.

    « C'est donc votre maisonnée familiale, à ce qu'il semblerait ? Vous pouvez en être très fier, j'imagine, c'est un beau domaine ... »



----------------------------------

Alors comme ça les parents ont eu les premiers honneurs, et maintenant on réclame ceux du Prince. Celui-ci était resté planté devant Nan'la, à regarder avec de grands yeux la seconde soeur en action. Il avait tenté de voir la réaction de Nan'la, qui n'était pas très jouasse face à ce spectacle, mais il ne pouvait rien y faire. Et fatalement, après qu'elle ait vu les adultes, elle viendrait vers lui. Ou peut-être pas. Elle n'était pas très rassurante, à vrai dire. Et si elle le bousculait ? Est-ce qu'il allait se ridiculiser en tombant ? Ou est-ce qu'il fallait résister, et abattre avec lui tous les principes de respect et de galanterie ? Pas le temps de réfléchir, trop tard.

    « Ahem, ahem … »
Quoi ? Ha, oui, d'accord. Pardon. Le regard vers la première soeur, dans une tentative de trouver une alliée, ne servit pas à grand chose à cet instant. Il fallait affronter sa tortionnaire imaginaire, et faire face. D'une main toujours un peu hésitante, il prit donc fébrilement celle de la jeune fille pour y poser un baiser timide. Ce regard réprobateur le mettait mal à l'aise, clairement, et le contact avec la peau nue lui fit presque bizarre tant son aura le surplombait. Ces cheveux de feu, et ces yeux verts ... Un vrai dragon. Lentement, et presque faussement, il étira un très léger sourire forcé et fit un pas en arrière.

    « C'est un honneur de vous rencontrer, Mademoiselle. »

Voilà, c'était fait, c'était dit. Peut-être qu'elle allait le laisser tranquille maintenant, peut-être qu'il pourrait juste aller regarder l'Holonet avec Nan'la, ou trouver un truc intéressant à faire, mais pas rester avec elle. Brrr ... Elle avait l'air si froide, et si isolée ... Par instinct, ou par bêtise, toujours est-il qu'Althar, toujours tourné vers Hayley, fit quelques pas pour se placer à côté de sa seule alliée dans cette situation. Face à cette ennemie soudainement incarnée, Nan'la paraissait une franche amie en qui il pouvait avoir confiance. C'était aussi simple que ça. Si simple qu'il en était presque effaré, désormais à côté d'elle. Chercher quelque chose, quelqu'un ... Maître Dez ? Et maintenant ? Qu'est ce que je fais ? Qu'est ce qu'il se passe ? Le jeune prince, aux joues si rouges, était un peu dépassé par cette scène aux allures si étranges. C'est ça, quand on en a pas encore l'habitude. Deux soeurs pour un Prince, qui lui en serait presque à vouloir s'enfuir ... à moins qu'on ne le retienne par la main ?
Avatar de l’utilisateur
By Hayley Curwee
#29405
      - Et oui, et oui, nous ne savons pas de quoi sont faits nos enfants ... Ce n'est qu'une passade de toute façon. Ne lui en voulez pas, elle est très bien éduquée, c'est une certitude en tout cas.

    Dans la salle de réception, personne n’en avait actuellement conscience, mais la Reine venait de mettre le doigt sur quelque chose de savoureusement ironique : ni Hayley, ni Nan’la n’était à proprement parler le fruit de la semence de Sir Dylan R’izzan. Bien sûr tout le monde l’ignorait et cette remarque n’avait d’autre intention que de faire sourire le lecteur averti. Le kuati adressa un sourire volontiers complice à la reine, autant lui laisser à penser qu’il était parfaitement d’accord sur ce point, cela ne pouvait que lui être bénéfique. Le roi embraya sur quelques remarques non dénuées de bon sens :

      - Mais oui, nous sommes tous passés par là, j'imagine que ne pas avoir une mère suffisamment présente, ou une soeur trop en réussite pousse à se faire remarquer. Allons, n'en ayez pas honte, elles sont toutes les deux très charmants au demeurant.

    Il semblait pour autant qu’il voulait éviter un scandale, reprenant sur un ton plus jovial :

      - C'est donc votre maisonnée familiale, à ce qu'il semblerait ? Vous pouvez en être très fier, j'imagine, c'est un beau domaine ...

    Le patriarche partageait l’opinion du roi, autant lui faire savoir, cela ne lui permettrait que d’engranger un peu plus de points pour cette union :

      - Je ne peux qu’approuver ce que vous dites, héla....
      - LA FERME !

    Ébahi, le chef de famille se retourna vers l’impudente qui osait encore le défier, impudente qui lançait un regard noir au roi d’ailleurs, quand elle ne se retournait pas vers lui de manière ostensible. Petite merdeuse, après tout ce que j’ai fais pour toi, tu oses me tourner en ridicule pendant cette entrevue d’une importance qui dépasse ta pauvre petite vie minable ? Parce qu’on ne fait pas assez attention à toi et à ta mère ? Sir Dylan R’izzan restait silencieux, pourtant, bloqué par cette petite peste incontrôlable qui semblait bel et bien décidée à lui en faire voir de toutes les couleurs. Il la fixait sans ciller, un grand sourire un peu faux s’étirant entre ses lèvres, laissant un silence inconfortable s’installer.

    Nan’la ne cachait décidément pas son hostilité à la vue de sa soeur qui s’était posée à ses côtés, exigeant un baisemain que sa tenue aurait dû repousser tout net. Elle la toisait d’un air supérieur, un poil méprisante, ne dissimulant aucunement le dégoût qu’elle ressentait à la vue de la tenue de sa jumelle. Elle sentait que son père était bloqué par sa fille, que la situation lui semblait impossible à dépêtrer, c’était donc à elle de jouer, d’essayer de changer la donne. D’une voix douce, elle s’adressa au Prince :

      - Que diriez-vous de faire quelques pas en ma compagnie, mon Prince ?

    Elle lui offrit un sourire un peu timide, présentant un bras dont il se saisit un peu maladroitement, après quoi ils se dirigèrent lentement hors de la pièce. Hayley, quand à elle, lança un regard en direction de son père, puis du roi, toujours furibonde, puis quitta la pièce à son tour, visiblement pas mécontente de ne plus avoir à souffrir la présence des adultes. Sir Dylan R’izzan s’empara d’un mouchoir dans sa veste et s’en servit pour se le passer sur la tempe pour essuyer la sueur qui coulait. Après quoi il se tourna vers Rhedatt, un grand sourire un peu gêné aux lèvres, essayant de dissiper le malaise. Hayley pouvait entendre quelques mots avant que les bruits de la conversation ne lui échappe :

      - Excusez-moi pour cette jeune écervelée, bien, si nous …

    Elle fût tentée d’y retourner, espérant qu’en insistant bien elle pourrait provoquer une crise cardiaque à son vieux, mais finalement elle poursuivit sa route. Sans se l’avouer, elle nourrissait une certaine curiosité à l’égard de ce jeune Prince du Noyau Profond. Sans savoir vraiment où elle allait, elle les retrouvait du côté du jardin à ciel ouvert, dernière folie à la mode dans les rangs de la noblesse kuati auquel son père avait cédé pour épater la galerie, pour autant elle ne s’en plaignait pas, elle venait souvent ici accompagnée de sa mère afin de s’allonger dans le calme. Sa mère lui disait souvent qu’ici, on pouvait écouter la vie et même si elle ne comprenait pas vraiment ce qu’elle voulait dire par là, elle avait la sensation au fond d’elle qu’elle disait la vérité. Elle s’appuya sur l’encadrure de l’entrée, observant les deux tourtereaux qui roucoulaient déjà, cela avait quelque chose d’écoeurant vu d’ici. Elle n’avait aucune idée de ce à quoi jouait Nan’la, mais ça ne lui plaisait guère. Elle se décida à les scruter juste d’ici, se promettant d’intervenir si quelque chose n’allait pas…

    La petite brune tournait souvent la tête vers Althar, le fixant avec intensité pour ensuite revenir sur le chemin qu’ils empruntaient. Ils défilaient entre les différents arbres que son père avait fait venir de tas de planètes. Son père savait que dans ce monde les apparences comptaient, il faisait donc toujours en sorte qu’elles soient toujours de son côté, mieux valait en faire un avantage qu’un inconvénient. Ils s'arrêtèrent devant la fenêtre, Nan’la l’avait mené là, sentant assez vite que le jeune prince était un peu dépassé par les évènements, probablement troublé par cette sale peste d’Hayley, aussi elle chercha à amenuiser les effets qu’elle avait pu avoir sur son compagnon, cherchant à capter son regard des yeux :

      - Mon Prince, je vous prie de m’excuser pour le comportement de ma soeur, celle-ci a tendance à rechercher la provocation.

    Elle prit un air grave, rompant le contact visuel pour regarder par la fenêtre les speeders et l’agitation effrénée de Kuat City, la capitale :

      - C’est un peu terrifiant mon Prince, j’ai parfois l’impression que ma soeur finira mal, ça ne m’étonnerais pas qu’elle devienne criminelle ou pirate…

    Sa voix parut se briser lorsqu’elle terminait sa phrase et elle baissa la tête sous le coup de l’émotion. En vérité il n’y avait pas plus maître de ses émotions que la petite Nan’la qui savait y faire pour pleurer sur commande. Une capacité qu’elle avait apprise sous la férule de son père, car oui, comme dit plus haut il était important de maîtriser les apparences car l’on pouvait ainsi berner les plus faibles de cette façon pour les amener là où on voulait. Althar semblait gêné, ce qu’elle trouvait encourageant, il suffisait d’appuyer au bon endroit et elle pourrait obtenir ce qu’elle cherchait, elle tenta donc de minauder quelque chose entre quelques sanglots :

      - Je… Snif… Désolé… Snif…

    Et elle sut que c’était gagné, Althar s’approcha d’elle, la prenant dans ses bras dans l’intention évidente de la consoler, alors elle enfouit sa tête dans son cou. Une femme en détresse était tellement puissante, elle pouvait avoir le contrôle si tant est qu’elle savait se servir correctement de cet état. Le Prince essayait de la consoler, bien sûr et elle aurait très certainement put continuer son opération séduction, si toutefois une nouvelle intervention de sa soeur n’avait pas tout gâché :

      - Ahem, ahem…

    Il semblait qu’en la présence du Prince, elle ne soit pas décidée à exprimer plus que ces deux onomatopées. Du bout des doigts elle tendait un mouchoir à sa soeur jumelle, qui s’en saisit d’un geste un peu trop brusque pour ne pas révéler la colère qui s’emparait d’elle. Hayley devait s’être fixée comme objectif de faire en sorte de toute faire capoter, ce qui agaçait profondément sa soeur. Elle prit la parole et s’en était fini de la douceur de sa voix, elle semblait plutôt sur le point d’entrer dans une crise de rage :

      - Tu as pour objectif de gâcher cette journée pour tout le monde, Hayley ? Tu n’as rien de mieux à faire ? Va donc retrouver tes punks d’amis et fiche la paix au Prince !
      - Oh moi j’étais juste venu pour effacer ce terrible chagrin qui gâchait tes traits, ma très chère Nan’la.

    Elle haussa les épaules, laissant apparaître l’ombre d’un sourire sur son visage encore un brin juvénile, malgré l’application qu’elle mettait à se maquiller pour se donner l’air d’une femme. Elle s’installa d’un air un peu lascif sur la chaise longue, provocante jusqu’au bout des ongles en ne quittant pas d’un instant le regard du jeune Althar. Finalement, d’un ton tous aussi provocant, elle s’adressa à Althar :

      - Alors, jeune Prince ? Qu’êtes-vous venu faire ici au juste ? Goûter aux plaisirs que recèle Kuat, mh ?


    C’est ce moment que choisit la bretelle gauche de sa robe pour glisser un peu, mais ça ne semblait pas la déranger outre-mesure, bien au contraire. Hayley se conduisait ainsi avec ses amis d’ordinaire, pourquoi devrait-elle être gênée ? Elle adressa un grand sourire au Prince tandis que Nan’la fulminait.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#29425
L'arrivée de la jeune seconde semblait s'être conclue, au regard du couple royal, qui tentait tant bien que mal de relancer la discussion face à un père qui semblait douter un peu de sa fille. Celui-ci avait commencé à leur répondre, pour essayer de reprendre la main sur la situation, mais ce fut vain.

    « LA FERME ! »

Ha bon. Et bien. C'est .. Heu ... Hmmm ... Inattendu. La kuati était visiblement très rebelle, pour oser parler de la sorte. Rhedatt eut un air très surpris, face à cette attitude, alors qu'Ilya fronça les sourcils. Le plus gênant, dans cette histoire, est qu'il est toujours difficile de faire la morale à un enfant qui n'est pas le sien. Bien sûr, on en a la facilité, mais face à son propre père ce serait encore plus le remettre en question. Difficile donc de réagir autrement que par un affichage de cette surprise désagréable. Le silence qui s'ensuivit fut d'autant plus désagréable, chacun restant figé dans cette scène macabrement mise en scène. Elle avait réussi, l'air de rien. Et sa fuite, à grands pas, fut donc difficilement arrêtée par des invités qui s'en trouvèrent presque soulagés. Quelle furie celle-la ... Pauvre Sire ... Ce ne serait pas évident de la contenir, à moins peut-être de l'envoyer à la dure. Ou lui ouvrir l'horizon. Tout dépend de quelle école on est.

Rhedatt se permit donc un grattement de gorge, avant de jeter un regard à Dylan, espérant qu'ils arriveraient à passer outre ce moment un peu ... étrange. Les excuses qui suivirent ne finirent que de mettre le couple mal à l'aise, qui s'empressa d'acquiéscer pour essayer de retrouver un peu de contenance, et offrir un répit au kuati ...


----------------------------------



De son côté Althar continuait à jeter des regards à son mentor, totalement perdu dans cette situation qui semblait déraper au plus haut point. Il n'aurait jamais pu parler de la sorte à ses parents, lui, même si parfois ils l'exaspéraient. Non, le respect et la diplomatie se devaient d'être les principes cardinaux de la communication, comme on le lui répétait. Et puis quand même ... Quelle mauvaise éducation, celle-la. Elle faisait peur. Il n'avait pas eut tort de ne pas faire de vagues face à elle, et maintenant qu'il était à proximité de Nan'la, peut-être serait-il épargné du courroux de cette dingue. Elle serait capable de le frapper, il en était persuadé en la voyant. Et comme il l'espérait au fond de lui, c'était la favorite qui le sortirait de là. Un soulagement ...

    « - Que diriez-vous de faire quelques pas en ma compagnie, mon Prince ? »

Cette petite voix qui l'interrogea au moment propice, et ce sourire si sincère. Comment se refuser à une telle demande, surtout si cela permet d'éviter le reste de la scène, et s'éloigner d'Hayley ? Une nouvelle fois ses yeux se posèrent sur le changrien, qui hocha la tête avec sérieux, avant de lui faire un clin d'oeil. Qu'est ce que ? Quelle signification cela avait donc ? Mais pas le temps de réfléchir, elle lui présentait déjà son bras, derrière lequel il passe le sien avec un peu d'inquiétude, de peur de la toucher, ou de faire un geste trop maladroit. Il eut la tentation de lui tenir la main, mais ne réussit juste qu'à lui frôler les doigts avec une honte qu'il maquilla piètrement. Ne rien dire, et la suivre.

Ils laissèrent derrière eux un climat froid, ramenant un peu l'estomac du Prince à la place où il aurait dû être. Et puis son guide était très sympathique, lui offrant malgré elle une visite à laquelle il tacha de s'intéresser, comme on le lui avait enseigné. Ou en tout cas, il fit mine de s'y intéresser, encore un peu déboussolé dans ce domaine qui lui était totalement inconnu, et cette famille qui l'était d'autant plus. Il ne fit pas trop attention aux regards fréquents que lui adressait sa promise, à moitié plongé dans ses pensées. Un seul fut véritablement capté, auquel il adressa un sourire un peu niais, pas forcément très clair dans son message ni même dans sa mesure. Quel idiot. Et finalement, après cette promenade aux allures botaniques, son guide lui offrit du repos près d'une des fenêtres, alors que son bras quitta le sien. Althar ne savait pas vraiment comment se tenir, en fait. Entre prendre appui sur le mur, ou regarder la jeune fille, le choix fut difficile. Seule son absence de courage le guida, et il n'osa pas affronter son regard. Ou du moins, jusqu'à qu'elle tente tant bien que mal de l'amener à la regarder, lui qui ne savait toujours pas où se mettre. Et maintenant ? Qu'est ce qu'il est censé faire ?

    « Mon Prince, je vous prie de m’excuser pour le comportement de ma soeur, celle-ci a tendance à rechercher la provocation. »

La tentative de la jeune fille ne fut accueillie que par une légère surprise du Prince, qui ne savait vraiment plus comme agir, en réalité. Il regrettait à cet instant le manque de son mentor, qui l'aurait peut-être guidé ou conseillé, ou pas du tout ... Mais là, face à elle, qui semblait malheureuse comme ça ... Ses joues rougirent légèrement alors que son regard se perdit vers ses pieds en même temps qu'elle le quittait du regard.

    « C’est un peu terrifiant mon Prince, j’ai parfois l’impression que ma soeur finira mal, ça ne m’étonnerait pas qu’elle devienne criminelle ou pirate… »

Oh, wow. La pensée, la tristesse, et cette voix qui s'effondrait. Quoi dire ? Quoi faire ? Il posa son regard sur elle, une main se grattant le derrière de la tête alors qu'il affichait clairement la gêne. La pauvre ... Mais ... Bon, il peut pas la laisser comme ça ... Mais il la connait pas ... Mais la pauvre ... Il eut un premier pas hésitant puis finalement, après une grande inspiration, et un peu de courage faussement retrouvé il allait se risquer à tapoter son épaule d'une main de sympathie, avec maladresse.

    « - Je… Snif… Désolé… Snif… »

Oh non, elle pleure. Oh non non non ... Il ne fallait plus réfléchir maintenant, et laisser les choses se faire d'elles-même. Un nouveau pas, une main qui se posa tout doucement sur elle, et elle plongea sur son épaule dans un geste maîtrisé. Il ne recula pas malgré la surprise, et se contenta donc d'essayer de trouver où mettre ses mains sur le corps frêle de Nan'la. Une main maladroite resta en haut de son dos, pour faire comme dans les holo-films et faire aller doucement sa main sur ce grand espace, dans une tentative de réconfort. Son autre main quant à elle fut presque tremblante, et nettement plus maladroite à l'idée de se poser sur une hanche, voire un rein. La gêne était intense, et l'impréparation palpable. Pauvre jeune fille, dont il sentait le parfum agréable si près de son propre visage ... Qu'elle sentait bon. Et cette tristesse, cette inquiétude, elle paraissait si fragile à cet instant, entre ses doigts. Il se prenait presque à perdre sa gêne qu'il avait un instant avant, trop touché par cette jeune fille si triste. Ses yeux se perdirent vers le sol, sa tête à proximité de la sienne, de sorte qu'il ne vit rien arriver. Il ne vit vraiment rien arriver ...

Ô femme qu'es-tu en train de me faire ? Alors que je méprends à apprécier ce contact interdit, mon esprit devient trouble, et mon coeur emballé. Que m'as-tu fait pour que je ne sache plus réagir à ton contact, ô femme que ...

    « Ahem, ahem… »

Le même son, la même interruption, la même gêne, froide et lugubre, en voyant le visage de la jumelle. Ces yeux noircis, percés de ces émeraudes, il en eut un frisson en même temps qu'il retirait ses mains de sa promise, par pudeur. Le visage était à la fois gêné et inquiet, cette fois. Elle l'interrompait à un moment inopportun, vraiment. Même sa protégée le prit mal, vue la réaction un peu ... sèche. Althar s'en étonna un peu, visiblement au milieu d'un conflit qu'il ne maitrisait pas le moins du monde. Il n'avait pas eut l'occasion de dire quoi que ce soit jusque-là, et ça avait l'air parti pour continuer, vu que les deux semblaient déterminés à se crêper le chignon. Où se mettre, hein ... Une main du Prince s'était malencontreusement (ou bien volontairement ... qui sait ?) retrouvée bloquée dans le dos de Nan'la, qu'elle ne quittait pas. Il n'osait pas la bouger, à vrai dire, comme si la proximité restait son dernier rempart dans cet affrontement. Petit, se faire petit, très petit ... Les yeux se baladèrent de l'une à l'autre puis finalement restèrent sur Hayley, plus naturellement. Qu'est ce qu'il faisait au milieu des deux, hein ? Peut-être bien qu'il devrait rentrer .. Mais Nan'la ... Argh ... Pas la laisser à sa soeur, peut-être qu'il peut la ramener avec elle, vu qu'ils sont encore collés l'un à l'autre, sans qu'Althar ne s'en rendre compte. Le stress, l'inquiétude, la tension ...

Elle ne le quittait pas des yeux, et lui oscillait entre elle et quelques éléments autour d'elle, sans trop savoir pourquoi. Ces yeux étaient un vrai harpon, autant que sa manière de faire, qui attirait l'oeil, même si ce n'était pas forcément pour les raisons que l'on pourrait penser. Cette femme ... Elle faisait femme, elle faisait plus grande que lui. Peut-être que sa crainte venait de là, surtout quand elle continuait de le faire, là, avec ses manières, et ses gestes et .. et ... et ...

Le Prince prit une couleur cramoisie alors qu'elle était en train de lui parler. Les choses de la vie, pour un jeune garçon de 13 ans, restent lointaines. Mais la pudeur, elle, est bien là. Ce bout de peau qui se dévoile fait un ravage que seuls quelques trépignements, pour pouvoir regarder ailleurs voire même ne plus être tenté de regarder, arrivent à calmer. Ce n'est pas le sourire amusé de la jeune femme qui le mettrait plus à l'aise, non non, c'est bien pire, elle se moque de lui, et il tombe droit dedans, gêné par cette épaule qu'il n'a jamais vu de si près, à l'heure où les jeunes filles arriveraient à faire battre son petit coeur plus vite. La question, oui, essayer de faire semblant d'être normal, d'être comme elle, un adulte. Il fait chaud, mais il ne faut pas y penser, juste se concentrer sur autre chose de moins gênant que tout cela ... Il regardait ses pieds, maintenant, et ceux de Nan'la qui n'allait sûrement pas tarder à égorger sa soeur.

Il chercha un peu sa voix, au fond de ses entrailles, avant de placer son premier mots depuis le début de la rencontre, sans ne plus oser regarder vers Hayley, les joues en feu.

    « Je .. Hmmm ... Je suis venu vous rencontrer pour .. vous .. heu ... rencontrer. Et appelez-moi Althar, Mademo .. Mesdemoiselles ... »

Maladroit, maladroit ! Que tu es maladroit mon enfant ! L'hésitation était palpable à 1 kilomètre à la ronde, surtout lorsqu'on l'entendait débiter des bêtises pareils, trop gêné par les deux filles qui l'entouraient pour arriver à être normal. Le pire dans tout ça est qu'ironiquement il répondait véritablement à la dernière allusion de la future Jedi, sans se rendre compte du sous-entendu qui lui passait totalement au-dessus de la tête. Goûter les merveilles de Kuat ... Il les avait devant lui, c'était une certitude. Et c'est pour ça qu'il tentait tant bien que mal de se lier avec Nan'la, en lui adressant la fin de sa phrase, comme si la barrière princière devait s'abattre entre eux. Sa couleur ne se perdait pas, oh que non, elle allait même en s'amplifiant, si cela était encore possible, tandis que la main libre du Prince, celle qui n'était pas dans le dos de Nan'la cherchait la main libre la plus proche de celle-ci. Ce n'était pas très discret, ni même très évident, mais ses doigts cherchaient les siens, tout doucement, sans vraiment s'imposer. La peau de la jeune fille était douce, et le geste très osé aux yeux du jeune Prince, mais le message était direct. Au moindre regard qu'elle lui adresserait il lui sourirait, pour qu'elle se détende, pour qu'elle reste calme avec lui, qu'elle ne l'abandonne pas face à sa soeur qui avait un peu trop chaud. Peu importe ce qu'elle elle dirait, il devait se marier avec Nan'la, lui.
Avatar de l’utilisateur
By Hayley Curwee
#29437
    - Je .. Hmmm ... Je suis venu vous rencontrer pour .. vous .. heu ... rencontrer. Et appelez-moi Althar, Mademo .. Mesdemoiselles ...

    Alors que le Prince semblait passionné par le fait de contempler ses pieds, Hayley lâcha un soupir des plus bruyant qui n’avait d’autre but que d’attirer son attention. Bingo ! Si elle avait légèrement baissé la tête, elle n’avait pourtant pas l’intention de lâcher le jeune prince du regard et son regard émeraude semblait essayer de percer ce qui dissimulait derrière les jolis yeux noisettes du petit Prince d’Impératrice Têta. Bien qu’Hayley fût plus habituée à côtoyer des garçons plus âgés, elle devait reconnaître qu’il ne manquait pas de charme, malgré sa taille encore petite et ses traits toujours un brin juvéniles. Sa brune de soeur n’appréciait pas ce qu’il se passait, elle était donc déterminée à reprendre la main sur Hayley, d’une voix plus calme elle s’adressa au Prince, donc :

      - Vous savez mon Prince, nous pourrions très bien aller voir d’autres…
      - Mais peut-être que le Prince est très bien, ici.

    Il semblait que les deux soeurs n’étaient pas décidées à appeler le Prince par son prénom. Etait-ce par pure révérence ? Ou peut-être par moquerie ? La frontière était si mince entre les deux qu’il était difficile de donner une réponse claire aux deux questions. Qui plus est, Hayley continuait ce petit jeu un peu pervers qui consistait à s’opposer frontalement à Nan’la devant le Prince, dans le but de le déstabiliser et jusqu’ici on pouvait dire que cela marchait plutôt bien ! Althar était gêné et Nan’la avait le plus grand mal à ne pas sortir de ses gonds devant lui car si la jumelle d’Hayley était très bonne pour maîtriser ses émotions, il y avait une personne dans cette galaxie qui parvenait à l’agacer avec une facilité déconcertante et cette personne c’était Hayley. La galaxie ne devait pas manquer d’ironie pour avoir fait en sorte que les deux soient obligées de se côtoyer au quotidien. Nan’la reprit d’une voix calme :

      - Mais pourquoi est-ce que tu fais ça, Hayley ? Tu cherches à ridiculiser notre famille ?
      - Non, juste toi et papa. Ainsi que vos combines dégueulasses.

    Elle haussa les épaules tout en prenant un air indifférent alors que sa seconde bretelle glissait aussi, d’un geste négligent elle la remonta, ainsi que l’autre. Nan’la tremblait, de sa vie elle ne s’était jamais sentie aussi furieuse, alors que sa peste de soeur cherchait à démolir ce que leur père avait mis tant de temps à bâtir, pour se créer une opportunité telle qu’elle ne se présentait qu’une seule fois dans la vie d’une famille aussi ambitieuse. Hayley quitta finalement la chaise longue, puis parut chercher quelque chose du regard dans le jardin alors que le petit couple continuait à l’observer, complètement médusé par son attitude.

    Elle s’accroupit dans un geste totalement dénué de grâce, glissant sa main sous l’un des pots en bois qui contenait un jeune arbre baffor, elle parut farfouiller pendant une bonne minute, mais sortit finalement la main de dessous le pot avec la mine déconfite, marmonnant plus pour elle-même que pour les autres :

      - … pas là … ou peut-être que j’ai pas cherché au bon endroit … ?

    Du coup elle passait à un autre pot sans se soucier de ce qui se passait du côté de Nan’la et Althar. La brune souffla, probablement autant pour relâcher la pression que pour signaler combien elle ne pouvait plus supporter sa soeur et elle sentit le regard du Prince se poser sur elle, alors elle se composa un visage un peu plus serein et souriant, juste pour le Prince. Elle s’empara de sa main, diffusant sa propre chaleur dans la main un peu moite de ce dernier, il semblait en proie au stress ou à la gêne et cela semblait tout à fait logique lorsque l’on devait se confronter à cette peste d’Hayley, d’une voix empreinte de douceur elle entreprit de faire une proposition au Prince :

      - Mon Prince, voudriez-vous peut-être voir notre biblio…
      - Merde !

    Althar se retourna vers Hayley, les yeux plissés, l’air de juger un peu la soeur de Nan’la, il semblait que la jeune femme fût décidée à utiliser avec application le plus de jurons possibles, détruisant là encore méticuleusement l’ambiance que Nan’la s’évertuait à créer. Cette fois-ci l’attention du jeune couple ne quittait plus Hayley, la regardant fouiller sous encore deux ou trois pots qui parsemaient le jardin. Finalement elle parut trouver ce qu’elle cherchait, c’était un paquet rouge de petite taille qui semblait un peu mal en point mais duquel elle sortit un fin tube blanc rempli de tabac. Nan’la ne put retenir un :

      - Au nom du ciel…

    Hayley parut les remarquer alors qu’elle portait sa clope à sa bouche et appuyait une première fois sur le briquet dans un clic caractéristique. Elle avança le paquet vers Althar, lui proposant d’en prendre une :

      - Tu veux essayer ?

    Elle arborait un franc sourire, ne semblant pas le moins du monde gênée par la situation, mais le Prince refusa d’un geste de la main, visiblement pas prêt à s’encanailler. Qu'à cela ne tienne, il manquait une occasion de faire quelque chose que ses parents ne lui avait pas imposé de faire, aussi elle haussa les épaules, fit cliquer une ou deux fois son briquet tout en protégeant de ses mains la flammèche alors qu’elle la portait à la cigarette entre ses lèvres. Lèvres qui tirèrent sur le fin tube comme si elle pouvait en aspirer une certaine libération sensuelle, recrachant la fumée peu après d’un geste expert. Ce n’était visiblement pas la première fois qu’elle fumait, elle semblait même y être habituée. Elle tira de nouveau sur la clope et recracha cette fois la fumée sur le visage du Prince avec un air amusé. C’est le moment que choisit Nan’la pour intervenir :

      - Hayley ! Tu es malade ?!

    Elle prit Althar par la main et l’entraîna vers la sortie du jardin, laissant Hayley seule mais visiblement très satisfaite de la situation.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#29442
Et voilà que la pécheresse trouvait toujours le moyen de faire revenir son pauvre regard mal à l'aise sur elle ... Ce soupir qui attira son attention, à cet instant, le ramena à cette vue qu'il se devait d'affronter. Cette épaule nue ... Non, ne pas la regarder ... Et ces yeux ardents ... Il était piégé. Suffisamment pour que sa soeur bouillonne encore plus contre lui. Il était un met de choix dans un repas de louves aux dents acérées. Et ce n'était pas sa maigre volonté, à cet instant, qui allait faire changer les choses. D'autant que cela s'envenimait à une vitesse folle, plus vite qu'il n'arrivait vraiment à s'adapter. Bon sang, qu'est ce que ça doit être naze d'avoir des soeurs.

    « - Vous savez mon Prince, nous pourrions très bien aller voir d’autres…
    - Mais peut-être que le Prince est très bien, ici. »

Cela répliquait beaucoup trop vite, et il était en plein milieu. Oh bon sang, mais calmez vous, je vais ce que vous voulez, arrêtez de vous énerver ... Le ping pong kuati n'était hélas pas un sport auquel il excellait.

    « Je v ... »

Trop tard. De sa petite voix sans assurance il ne réussit même pas à se faire remarquer. Les éclairs s'abattaient désormais froidement entre l'une et l'autre, c'était palpable. Un peu trop même.

    « - Mais pourquoi est-ce que tu fais ça, Hayley ? Tu cherches à ridiculiser notre famille ?
    - Non, juste toi et papa. Ainsi que vos combines dégueulasses. »

Wowowow ... La famille se déchirait sous ses yeux alors qu'il n'avait rien demandé. Les filles, je suis toujours là, je voulais juste vous épouser, pas me retrouve au milieu de votre crépages de chignon ... Je suis censé faire quoi hein ? Quelle posture adopter quand on se retrouve projeté chez des gens qu'on ne connait pas, et qui en plus commencent à se crier dessus comme s'ils allaient s'étriper ? Heureusement pour lui la bataille allait s'arrêter là, sur ce coup violent de la rebelle. Pauvre Nan'la ... Peut-être qu'un petit geste d'affection, un calin mal engagé suffirait un peu à l'apaiser après les mots de cette vipère. Il jeta un regard vers Hayley, qui haussa les épaules avec nonchalance alors qu'elle passait déjà à autre chose. Mais bien sûr, comme si le sort devait s'acharner sur son innocence, elle dévoila un peu plus encore de son petit corps de femme. Suffisamment pour qu'Althar se détourne avec vivacité, cherchant à l'opposé du jardin un point d'intérêt pour ne pas penser à ce qu'il venait de voir. Qu'est ce qu'il faisait chaud ... Cette peau, quelle impudeur ! Pas de doute, c'était une femme celle-la, une de celles qu'il voit parfois au Palais et qui sont toujours en train de ricaner avec les autres nobles. Celles qui parfois lui parlent, et tentent de faire genre qu'elles sont jeunes, alors qu'elles ne comprennent rien à rien. Pfff. Oui, Hayley était une femme. Avec de beaux yeux.

Le bruit de l'effort qu'elle entreprit pour se lever finit par attirer de nouveau l'attention du Prince. La curiosité malsaine qu'il éprouvait face à cet interdit si accessible dépassait de très peu le taux de pudeur dont il disposait. C'est toujours l'interdit qui attire les âmes les plus faibles, surtout lorsqu'on est si jeune, et qu'on a jamais vu de si près une telle chose. Voilà une gourmandise dangereuse, que l'on n'assume pas, et qui déçoit très vite. Dommage, Hayley s'éloignait déjà sous l'oeil hagard des tourtereaux, n'offrant qu'une vue limitée de la silhouette de dos de la jeune fille. Quelques années de plus et elle le faisait craquer juste par ses manières de faire ... Si elle avait su ... En attendant elle fouillait en grommelant les pots contenant certaines plantes très belles, de-ci de-là. Qu'est ce qu'elle pouvait donc bien chercher ? Une arme ? Elle en serait capable. Heureusement que Nan'la restait là ... Il tourna la tête vers elle, un peu timidement, et croisa son regard à elle. Ce petit sourire qu'elle lui adressa eut une réaction un peu inattendue chez lui : tout son poitrail eut soudain un coup de chaud. La seule réponse appropriée à tant de charmes incarnées en un visage fut un sourire niais, alors même que leurs mains se joignaient dans une osmose mentalement parfaite, mais en réalité malaisante de non-maîtrise de soi. Un vrai gosse. Et sa voix douce, encore une fois ...

    « - Mon Prince, voudriez-vous peut-être voir notre biblio…
    - m&?!e ! »

Si seulement elle n'était pas là, si seulement ! Il aurait été incapable de refuser, mais non, forcément, l'ogre à la voix tonitruante jura salement. C'était à croire qu'elle ne cherchait qu'à les interrompre, après tout. Le regard qu'il lui lança en réponse se voulait là la réunion de tout son courage. Mais ce ne fut qu'un air blasé face à ce juron qui apparut sur la face gênée du Prince. Quelle éducation ... Il commençait à comprendre Nan'la. Elle était vraiment un rejeton celle-la, aucune qualité, aucune pudeur, elle ne valait rien à côté de Nan'la. C'est sûr. Elle pouvait faire semblant d'être intéressante, Althar ne s'y intéressait pas. Et non, c'est pas parce qu'il la regarde qu'il la trouve intéressante. Juste pathétique. Pauv'fille. C'tout. Il ne comprit pas de suite ce qu'elle était en train de faire, ce n'est qu'au « - Au nom du ciel… » de sa soeur qu'il comprit, l'air dégoûté. Vraiment corrompue jusqu'à la moelle ... Aucun interdit ne vaut pour cette femme ... Elle est folle. Totalement folle. Brrr ... Ca titillait sa curiosité avec déraison. Cette bravade et ce courage décérébré ... Non, pauv'fille. C'tout.

Et elle était encore moins gênée en faisant un pas vers lui, la main tendue pour lui offrir un de ses trucs d'adulte. Non, il était trop bien appris pour ça. Cette saleté tuait plus qu'elle ne servait réellement, il le savait et en était convaincu, on lui avait répété maintes fois au milieu de ses entrainements réguliers. Et genre comme ça elle était à l'aise. A la cool.

    « - Tu veux essayer ? »

On se tutoie maintenant ? T'es ma bro' ? Qu'est ce qu'il t'arrive ? Il se contenta de lui faire signe que non, ajoutant une grimace presque dégoutée à la simple idée de goûter. Elle le faisait exprès, elle fait l'adulte. Urgh ... Quelle était exaspérante, à faire comme ça. On aurait dit une grande soeur qui garde le reste de ses cadets ... Ou bien qui essayait de faire la maline face à ces petits. Pffff ... Ces lèvres, et cette fumée ... Il ne la quitta pas du regard, pas vraiment, sans qu'il ne se rende compte des secondes qui s'écoulaient. Là encore elle le surpassait, parce qu'elle le surprenait .. encore. L'écran de fumée le frappa de front, au point qu'il se prit à tousser légèrement face au goût désagréable en bouche. La chose de trop pour sa soeur visiblement ...

    « - Hayley ! Tu es malade ?! »

Ce fut la dernière parole qu'il entendit alors qu'on le tractait déjà d'un rythme rapide vers l'intérieur, le laissant jeter un dernier regard plein d'incompréhension à la fumeuse. Pourquoi s'en prendre à lui de la sorte ? Pourquoi jouer aussi méchamment ? Il ne lui avait rien fait ... Et si elle veut jouer avec des adultes, alors elle avait qu'à rester avec les parents, et les laisser tranquilles. Nan'la méritait pas ça, non mais ! Ce fut donc sans rechigner qu'il partit à la suite de son hôte, main dans la main, traversant la maison inconnue avec rapidité. La destination paraissait venir d'elle même, dans un endroit qu'Hayley ne devait pas fréquenter vu son niveau intellectuel : la bibliothèque. A la formulation de l'idée, Althar acquiesca, soulagé de se trouver enfin seul avec elle. Parce que oui, maintenant, cela lui tardait presque. Il était là pour elle, et pourtant il n'avait même pas eut le temps d'être avec elle, toujours embêtés par l'autre machin là. Alors ils seraient que tous les deux, maintenant ...


----------------------------------



D'un pas plus détendu, heureusement, le petit couple pénétra dans l'antre du savoir. La vue qui s'offrait à eux était splendide, rappelant sans conteste ce qu'il avait au Palais. Ces rayonnages pleins, si nombreux, habitant l'endroit avec la droiture de la noblesse ... Splendide. Il adressa un sourire à Nan'la, qui ne s'arrêta pas vraiment à la porte non plus, quitte à venir jusque-là. Cette bibliothèque était impressionnante, oui, même pour lui. Ne lui lachant plus la main, ses yeux se perdirent à regarder le nombre de rayons ... Et bien, au moins ils seraient au calme ici. Voire même un peu trop, si on considère le grand bureau bien en vue ici. De ce qu'il en comprit, il s'agissait là du trône paternel. Pas touche alors, et se tenir à carreaux, juste au cas où. Pas de bêtises, non non. Ou tout du moins, juste un petit peu, vu comment Nan'la ferme la porte derrière eux. Alors c'est maintenant que tout se joue ? Que toi et moi apprenons à se connaître ? Enfin tous seuls, ma promise ...

Althar ne fit mine de rien, mais la leçon de son Maître lui revint vite. Le menton haut et le dos droit. Les mains jointes au creux des reins, il jetait quelques regards à son guide improvisée avec qui il débuta cette balade un peu sur-réaliste. Il fallait profiter de cet instant de calme, seuls à seuls, pour essayer de se jauger, et se tenter. Il faisait le paon, très pathétiquement, face à une jeune fille qui lui était déjà acquise. Un sourire niais difficilement enlevable de sa bouche, Althar faisait mine de s'intéresser grandement aux quelques commentaires qu'elle faisait sur les lieux, l'endroit et tout autre sujet qu'elle souhaitait. Quoi qu'il arrive il partageait son regard entre ce qu'elle désignait vaguement et le visage angélique de celle-ci. Il la dévorait plus qu'il ne l'aurait imaginé, comme si cette protectrice au grand coeur avait réussi à le faire tomber dans ses filets juste en faisant preuve d'attention sincère. Que sa voix est douce, et son parfum délicat ... Il était si pris dans son rêve éveillé qu'il ne fit pas attention à sa trajectoire ainsi déviée, manquant de mettre un coup d'épaules contre une rangée de livres qui n'avaient rien demandée. Il ne put retenir un rire idiot, retrouvant sa tête de rouge de tout à l'heure, une main derrière la tête. C'était peut-être l'occasion de tenter quelque chose, maintenant qu'elle était malencontreusement concentrée sur lui.

    « Vous .. enfin .. Tu .. Enfin ... Vous êtes au secondaire alors ? Et heu ... C'est dur au secondaire ? »

Les questions avaient un intérêt douteux jusque là, mais cela avait don de cristalliser la situation au milieu de ce rayonnage, dans le silence de mort si propice à une discussion intime. Pourquoi était-il comprendre la politique alors que les relations avec l'autre sont si complexes ... et difficiles à vivre.

    « Ca doit prendre beaucoup de temps, de ce qu'on dit ... Enfin j'espère pas trop non plus parce que ... Enfin ... Vous ... Tu voyages beaucoup toi ? Je peux .. me .. permettre ? »

Ouh, la gêne du tutoiement. Il se fit violence pour passer ce cap, parce que ça devenait naturel dans une telle ambiance, face à face, à discuter devant une flopée de livres comme s'ils étaient deux adultes en train de discuter. La réponse positive de la kuati provoqua un agrandissement du sourire, et un regard vers ses pieds ... Arf, quelle lutte sans fin que de lui parler ... Il leva les yeux, et se força à faire semblant que c'était normal, que c'était cool entre eux. Ouais voilà, faire genre. Comme ça, comme avec les autres parfois dans les classes communes.

    « Parce qu'en fait ... Tu vois ... Ben on pourrait peut-être se revoir si jamais tu viens .. enfin, quand tu veux hein .. mais au Palais, chez moi ... Peut-être que ton père il dirait oui, et heu .. tu comprends ... »

C'était difficile à faire venir, surtout quand on sait pas comment le formuler. Il faisait peine à voir, aussi rouge que son épiderme en mutation le permettait encore, et se tortillant sur ses deux pieds. Lui-même au fond de lui sentait qu'il allait droit dans le mur ... Peut-être qu'il fallait conclure plus vite. A vrai dire, dans le speeder qui les avait mené là pas mal de scènes s'était déroulées dans sa tête, dont une qu'on lui avait raconté lors d'un après-midi entre amis. C'était celle de la diversion. Elle marchait à chaque fois, si elle était assez rapidement faite. C'était peut-être l'occasion de tenter, surtout quand on est embourbé comme ça, l'air bête.

    « Oh tu as vu ... Ce livre, là, c'est celui qui parle du bantha de Coruscant ? »

La main lorrdienne sembla désigner quelque chose en face de Nan'la, une couverture parmi tant d'autres qu'il faudrait peut-être approcher pour comprendre. Surtout pour comprendre que c'était un flan au goût douteux. Toujours est-il que cela suffirait à attirer suffisamment son attention pour qu'il fasse le pas de distance qui les séparait et se risquer à poser avec rapidité un baiser sur ce qu'il souhaitait être sa joue. Ses mains restèrent un peu à distance malgré tout, comme s'il n'osait pas franchir totalement le pas de la prendre totalement dans ses bras une nouvelle fois à ce moment-là. Quoi qu'il en soit, il posa ses lèvres sur elle, mais avait-il était assez rapide pour cette joue si douce ... ? Oh que oui, elle avait réussie à l’obnubiler pour qu'il passe le cap avec le peu de courage qu'il avait, sans faire attention à tout le reste ...
Avatar de l’utilisateur
By Hayley Curwee
#29457
    Elle avait réussi. Ils étaient parvenu elle et le Prince à quitter le jardin tout en abandonnant Hayley là-bas. Elle revoyait encore l’image de cette furie qui les observait avec un sourire un peu mauvais, recrachant de la fumée tandis qu’elle ne les lâchait pas des yeux. Ce n’était pas fini, elle en avait le sentiment. Sa soeur s’était persuadée qu’il était de son devoir de briser ses efforts et ceux de son père et cela passait par laisser la plus désagréable des impressions au petit Fanrel Keto. Le plan de sa soeur était de frapper fort aux moments qu’elle jugerait opportun pour saboter l’affection qu’elle s’évertuait à créer entre elle et le Prince. Instinctivement le seul plan qui lui venait à l’esprit était de frapper tout aussi fort pour qu’il ait plus de souvenirs positifs que négatifs de ce moment et qu’il considère que l’attachement de Nan’la lui fût indispensable. Sa jeunesse était un avantage puisqu’il manifestait une innocence qui confinait à la naïveté, plût à la Force que ce trait ne perdure pas car alors il pourrait être un jouet dans les mains de femmes aussi expertes qu’elle dans l’art de manier les hommes et se jouer d’eux.

    Elle continuait à l’observer tandis qu’il se perdait dans la contemplation des nombreux ouvrages, elle se fit alors la réflexion que la niaiserie avait quelque chose d’attachant. Mais elle maintint sa prise sur la main de son compagnon, gageant que la chaleur qu’ils se partageaient jouait pour elle et lui permettrait de maintenir le lien ténu qu’elle travaillait à former.

    Il prit une posture un peu plus altière, malgré le mépris qu’elle avait pour ce petit être qui ne semblait avoir aucunement conscience des enjeux de ce rendez-vous et de combien il était son jouet, elle devait bien lui reconnaître qu’il ne manquait pas de prestance et que les nobles du Noyau Profond, s’ils étaient tous aussi bien formés sur ce sujet, n’avaient rien à envier sur la noblesse d’autres secteurs. Mais les Fanrel semblaient loins des intrigues qui ceignait le pouvoir en général, c’était d’une tristesse. Il avait lâché sa main, donc, la laissant au milieu de la pièce alors qu’il en faisait le tour, semblant détailler les rayonnages. Souriante, elle s’attacha à lui narrer l’histoire de ces lieux :

      - La Maison des R’izzan possède cette bibliothèque depuis les fondements de sa propre histoire, qui s’est souvent confondue avec celle de la capitale et de la planète. Nous nous sommes tenues aux côtés de la Maison Kuat afin de bâtir cette planète prospère que vous avez pu admirer. Mais notre famille a souvent considéré que le vrai pouvoir résidait le plus souvent dans la connaissance, d’où le fait que nous attachions une importance particulière aux livres. Certains des ouvrages les plus rares de la galaxie, comme par exemple l’ouvrage X. rédigé peu après le Premier Grand Schisme font partie de cette collection !

    Elle fixait intensément le Prince qui lui jetait des coups d’oeil réguliers, tant et si bien qu’il faillit se cogner contre l’un des rayonnages ce qui la fit pouffer de rire, tout autant que lui d’ailleurs. Oh, ce n’était pas un rire moqueur, mais plutôt un rire qui cherchait à consolider une complicité et son rire cristallin avait quelque chose de définitivement séduisant.

      - Vous .. enfin .. Tu .. Enfin ... Vous êtes au secondaire alors ? Et heu ... C'est dur au secondaire ?
      - Pas tant que ça et l’école qu’a choisi notre père promet un bon avenir en termes de réputations et de débouchés, tout en séparant le bon grain de l’ivraie aux niveau des fréquentations. Mais hélas, cela n’empêche pas ma soeur de fréquenter je ne sais trop quels loubards qu’elle a dégoté dans les environs…
      - Ca doit prendre beaucoup de temps, de ce qu'on dit ... Enfin j'espère pas trop non plus parce que ... Enfin ... Vous ... Tu voyages beaucoup toi ? Je peux .. me .. permettre ?
      - Vous pouvez absolument tout vous permettre, mon Prince.

    L’insistance qu’elle avait eût sur le “mon” ne laissait pas de doute possible sur l’affection qu’elle nourrissait envers lui, surtout lorsqu’elle l’agrémenta d’un sourire complice accompagné d’un regard appuyé. Elle se décida pourtant à répondre à la question d’Althar :

      - Il m’arrive de voyager, oui, souvent pour accompagner mon père dans ses voyages, nous avons pu voir Kattada, Coruscant bien entendu, Alderaan ou encore Anaxes, des hauts-lieux de la noblesse, s’il en est.
      - Parce qu'en fait ... Tu vois ... Ben on pourrait peut-être se revoir si jamais tu viens .. enfin, quand tu veux hein .. mais au Palais, chez moi ... Peut-être que ton père il dirait oui, et heu .. tu comprends ...
      - Oh… Et bien, je...

    Elle rougit un peu, mais était-ce dû à l’audace de la proposition ou le faisait-elle sur commande ? En tout cas elle n’eût pas l’occasion de terminer sa phrase, ni de répondre à la question vu que le Prince semblait décidé à changer de sujet, probablement gêné par ses propos. Elle pouvait lui reconnaître que c’était assez surprenant et donc pas moins charmant :

      - Oh tu as vu ... Ce livre, là, c'est celui qui parle du bantha de Coruscant ?

    Elle ne pipa mot, le laissant faire, pour arriver à ses fins, il fallait savoir laisser agir l’autre, pour pouvoir le mener là où on voulait et bientôt elle le sentit se rapprocher, jusqu’à ce que ses lèvres soit assez proche des joues de la jeune R’izzan, tout en sachant quelle était sa fonction et pourquoi elle agissait de la sorte avec lui, elle ne s’en trouvait pas moins saisie par l’instant, à quelques mesures d’en avoir le souffle coupé. Et puis les lèvres se posèrent sur sa joue alors qu’elle retenait sa respiration, un moment dont la durée de vie avait été aussi courte qu’une battement de cils. Lorsque le Prince se recula, Nan’la avait fermé les yeux, se composant avec application le visage de celle qui avait été complètement troublée par le baiser de son partenaire, reprenant avec difficulté un rythme de respiration plus apaisé, parvenant à murmurer tant bien que mal :

      - Oh… Mon Prince…
      - Tu devrais essayer ses lèvres, Althar. A ce qu’il se dit au lycée, elles sont bien plus savoureuses.


    Le spectre qui planait au-dessus du petit couple semblait s’en être revenu, ne laissant qu’une accalmie de courte durée à Nan’la et Althar, au grand dam de la soeur d’Hayley. Tout deux avaient été absorbés par le moment, ne prêtant pas attention à l’ombre furtive que la soeur aux cheveux ardents qui s’était pourtant appuyée une fois encore dans l’encadrure de la porte, les bras croisés et un sourire en coin au visage, observant avec un air un peu supérieur le petit couple qui s’était formé et rapproché. Finalement, elle quitta son coin, toujours armée de sa cigarette dont la fumée exécutait une danse lascive à mesure qu’elle bougeait, cela avait quelque chose d’incroyablement sexuel de voir la fumée se trémousser ainsi, comme une danseuse twilek cherchant à séduire son amant. Hayley s’installa sur le bureau de son père, écrasant un dossier qui portait la mention “Important !”. Elle mit de l’ordre dans sa robe, tirant de nouveau sur la clope ce-faisant, puis reportant son attention sur Althar, braquant son intense regard émeraude sur le Prince qui semblait de nouveau incapable de se détourner d’elle. Nan’la, elle, restait interdite, incapable de réagir à la dernière intervention de sa soeur. Puisqu’elle ne voulait pas parler, alors Hayley n’allait pas se priver :

      - Tu te plais ici, Prince Althar ?

    Tout comme sa phrase précédente, il y avait de nombreux sous-entendus dans cette phrase, elle s’enquérait de son état bien entendu, mais il y avait également autre chose. Le petit Prince avait-il conscience du caractère profondément dégueulasse de ce qu’il était en train de vivre ? Avait-il la maturité suffisante pour le concevoir et le comprendre de toute manière ? En tout cas Hayley détestait cette façon de faire, tout comme elle détestait les adultes qui s’adonnait à ce jeu cruel et ridicule. Elle se sentait si furieuse à l’intérieur, elle aurait eût envie de leur crier leur quatre vérités mais elle savait que la provocation devait avoir ses limites, non pas que son père la battrait, mais il pourrait s’arranger pour faire de sa vie et de celle de sa mère un enfer. Les Fanrel n’avaient pas l’air vraiment mauvais, mais ils perpétuaient cette vieillerie et pour cela ils n’en étaient pas moins méprisables.

    C’est ce moment que choisit un livre pour tomber de son rayon. Comme par magie. Et tous trois se tournèrent vers le livre pour le regarder avec suspicion. Hayley trouvait ça bizarre, surtout que cela s’était manifesté alors qu’elle avait toute cette colère en elle, une colère telle qu’elle avait eût l’impression qu’elle la rendait toute puissante. Alors qu’un silence s’installait, Nan’la choisit de le troubler, disant quelques choses dont tous avaient plus ou moins conscience :

      - Tous les livres étaient bien rangés. Comment aurait-il pût tomber ?


    Bonne question, mais personne ne semblait en mesure d’y apporter une réponse. Althar s’était légèrement reculé avec le bruit du livre, aussi Hayley choisit d’en profiter, rapprochant petit à petit ses doigts, pour finalement laisser son index caresser le dessus de la main gauche du Prince qu’elle sentit tressaillir et tourner son regard vers elle. Un regard auquel elle répondit par un sourire plus sympathique que ce qu’il avait pu voir d’elle jusqu’alors, mais qui ne l’empêchait pas de continuer à fumer de son autre main.

    Mais cette fois, elle avait l’obligeance de décaler ses lèvres de manière à la souffler vers sa droite pour éviter à Althar d’en subir les affres.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#29483
Il est des petites victoires dans la vie qu'on ne saurait pas oublier. Celle de pouvoir embrasser une fille, ou en tout cas poser ses lèvres sur sa peau, en est une ... Un pauvre Prince de 13 ans peut bien avoir 10 filles qui le courtisent, ce n'est pas pour autant qu'il sait s'en approcher, ni même y faire. Et cet instant volé avec Nan'la fut d'une volupté inespérée pour le pauvre impérial. C'était à croire qu'il venait de tomber dans du coton, en cet instant, et que rien d'autre autour n'importait. Une joue, une chaleur, un contact. Plus rien ne peut l'arrêter. C'était comme une explosion, un contact soudain et électrisant autant pour lui que pour elle. Son « Oh… Mon Prince… » lâché par sa petite voix si tendre l'appelait à faire plus. A oser, à essayer de goûter à ce bout de chair d'où sortait ce son si mélodieux. Le rouge qui était sur ses joues n'était plus seulement une preuve de sa timidité, mais surtout une preuve de cette excitation face à cette situation si agréable ... Jusqu'à maintenant.

    « - Tu devrais essayer ses lèvres, Althar. A ce qu’il se dit au lycée, elles sont bien plus savoureuses. »

Le contact visuel et physique fut aussi vite brisé qu'il ne s'était construit, accablé par la présence d'une intrus. Même Althar ne l'avait pas vu venir, trop concentré à faire l'idiot avec son aînée plutôt qu'à agir avec son cerveau. Mais non, mais non, les hormones, la puberté ... Quelle sale période. Bref. La phrase fut une sacrée douche froide, aussi puissante qu'aurait pu le souhaiter la seconde soeur. Plus question de se tenir la main, ni même de rester proches l'un de l'autre, quelque chose venait de s'insinuer entre eux. Etait-ce du dégoût ? De la désillusion ? Ou simplement le spectre d'une vie totalement différente à l'extérieur de ces murs ? De ces garçons plus vieux que lui avec lesquelles elles traînaient ? Garce. Cette situation qui venait de changer du tout au tout était dévastatrice dans cette confiance en soi si difficile à se bâtir à cet âge. Tout ça grâce à Hayley. Et à Nan'la. Oui. Elle aussi était fautive.

Le regard d'Althar s'était vidée de cette substance en une fraction de seconde. Et désormais il observait Hayley, n'osant plus chercher du côté de sa soeur le courage qu'elle n'avait plus. Elle s'était tue, et restait muette. Voilà les pires mots de notre langue : le silence. Le silence coupable, le silence honteux, le silence douloureux. Il y faisait face, sans s'en douter. Il le voyait, sans le comprendre. Il était simplement déçu qu'elle ne lui dise pas tout l'opposé. Mais non, elle n'avait rien dit, offrant la part du lion à l'autre rebelle qui se glissait non loin d'eux sur le bureau paternel. Injure suprême d'une fille envers son père, elle n'avait honte de rien. Sa démarche féline, et l'étrange ruban qui la suivait ne faisaient qu'appuyer cette ambiance unique qui pesait sur eux. Elle se pavanait telle la gagnante du duel ... L'était-elle vraiment ? Difficile à dire, n'avait pas sacrifié un pion important pour réussir à prendre la main : la confiance ? Ha jeune dame, tu veux te faire maître de ce petit jeu, mais tu manques encore de vision globale. Tu es jeune, mon amie. Tu es jeune. Le regard princier resta laconique face aux légères visions révélatrices lorsqu'elle s'assit et se réajusta, avant de se caler sur son propre abysse, aussi inquisiteur que fascinant.

Elle pouvait le transpercer de part en part, c'était une certitude. Ce vert, cette profondeur ... Il aurait pu s'y perdre, si les choses n'avaient pas eu à changer. Tout entier ces yeux, ces magnifiques yeux, appelaient à une nouvelle tentation folle. Il n'appréciait pas cette fille dont il ne se souvenait même pas du prénom, mais pourtant ses yeux auraient pu lui faire faire n'importe quoi. Mais la réalité le rappelait toujours.

    « Tu te plais ici, Prince Althar ? »

La question était étrange, et posée avec ce même ton qu'il ne comprenait pas. Ce mystère permanent dans les pensées d'Hayley la rendaient presque inaccessible, placée au-dessus de lui sans qu'il ne sache si elle l'appréciait ou le détestait. Et ces mots n'appelaient pas à en comprendre leur subtilité. Il ne les comprenait pas, pas plus que l'évidente allusion sexuelle par laquelle elle était revenue. Que devait-il y répondre ? Qu'il se plaisait, jusqu'à se rappeler que cela ne faisait qu'un quart d'heure que tout cela durait, et qu'il ne le connaissait pas le moins du monde ? Qu'il avait cru faire honneur à une fille qui n'en avait cure de lui ? Que cette bibliothèque était bien ? Qu'il aurait peut-être dû rester sur Têta, enfermé dans son Palais où son tuteur est toujours là pour lui apprendre les choses de la vie ? Pour rattraper ses propres erreurs ? Il lacha un soupir, son regard toujours dans le sien, avant de sursauter.

Le bruit. Le livre qui venait de chuter. La surprise. Bon sang. Il avait l'air malin, encore. Son regard, comme ceux de ses compagnonnes d'aventure, s'était tourné vers l'origine du bruit. Bizarre. Ca n'avait pas l'air d'être si mal rangé pourtant, m'enfin ... Seule Nan'la fit l'effort de s'inquiéter de cela, comme si elle avait besoin de s'éloigner. Soit. Soit. Puis un frisson. Un étrange frisson, presque agréable, doux, mais surtout inattendu. Son regard se posa un instant sur ce doigt profiteur, paisible, surprenant, avant d'en revenir à cette Hayley qui ne le lachait pas des yeux.

    « - Tous les livres étaient bien rangés. Comment aurait-il pût tomber ? »

Il l'ignorait. Trop concentré sur ce visage qui soudain s'éclairait d'une lumière nouvelle, plus chaude, plus sympathique, son esprit ne savait plus. Elle était une femme, une vraie femme, de celle qu'on ne saurait résister. Qui n'en rêverait pas ? Mordante, aventurière, magnifique ... Au fond de lui la tentation d'accepter ce simple sourire, d'accepter cette sympathie, le tiraillait. Elle avait été si distante jusqu'à présente, il n'aurait suffi que d'un sourire princier pour remettre les choses à plat. Seule une fossette timide sembla poindre au coin de ses lèvres, sur une de ces joues, avant de disparaitre aussi vite qu'elle était venue. Non, cette fumeuse si hypnotique en avait trop fait. Elle se jouait de lui depuis le début, et ce n'est pas un sourire et une caresse qui changeraient les choses à cet instant. Non, il fallait qu'il se reprenne, qu'il n'oublie pas pourquoi il était malheureux à cet instant. Parce que c'était le cas. Comment ne pas voir dans ce monde de manœuvres et de fausseté la douloureuse expérience d'une vie princière impossiblement sociale ? Lui qui à treize ans peut prétendre à un trône est déjà le centre d'une galaxie de prétendants mielleux, d'amitiés illusoires et de mensonges aussi fréquents que l'envie d'uriner ? Comment ne pas se retrouver de nouveau dans ce couloir sombre de l'amitié impossible d'un enfant envers ses pairs ... On a beau lui répéter à longueur de journée les beaux principes qu'il devra appliquer une fois sur le trône, il est des choses, elles, qui ne peuvent pas être apprises autrement que par la difficulté de la vie. Et il l'apprenait sèchement encore aujourd'hui.

Il aurait pu lui faire comprendre qu'il appréciait le geste, qu'il en avait eut une réaction épidermique des plus révélatrices, mais non. L'indifférence, face à elle. L'indifférence grossière d'un gosse de 13 ans à qui l'on vient de révéler une vérité crue. Et c'est pour cela que ses intestins étaient brûlants. Comme ses mots, d'un ton moins maitrisé mais plus .. désespéré.

    « Je me plaisais, Mademoiselle ... ? » Un oubli de nom. Tant pis. « Je me plaisais, jusqu'à que vous parliez ... Vous vous jouez de moi, n'est-ce pas ? Je suis juste un pauvre Prince avec qui on s'amuse pour passer le temps, parce qu'on a que ça à faire pendant une heure ... Bien sûr, comme tous les autres, comme sur Têta ... Ils se prétendent mes amis mais ils se moquent de moi, je le sais. Je le vois. Je l'ai vu là, avec vous deux. Bien sûr que vous vous moquez, parce que vous êtes plus grandes, parce que vous avez vos petits copains et que je ne suis qu'un enfant. Vous rigolerez bien demain, avec vos petits amis et vos classes kuati face à ce petit gosse venu de loin.

    Et bien non. je suis un Prince, et je ne veux pas me marier de toute façon. Je suis trop jeune pour ça !
    »

Là. C'est assez clair, là ?! Il lança le même regard orageux à Hayley et Nan'la, comme s'il avait besoin de régler un compte qui n'en était pas un. Peut-être n'était-ce pas dit pour elles, mais pour d'autres personnes hors de cette pièce. Comme une catharsis douloureuse qui ressortait au premier vent opposé. Il l'avait rugi avec la hargne d'un jeune bouc de 13 ans que rien ne pouvait plus arrêter. Et bien qu'il en soit ainsi, mesdemoiselles. D'un geste sec il tourna les talons et les laissa là, aussi belles que bêtes, la bouche ouverte. Il ne comptait pas partir ou quoi que ce soit, mais juste prendre de la distance le temps de souffler. Un rayon, deux rayons, trois rayons ... Bref, inutile de compter, finalement il avait pris une des possibilités et s'était glissé entre deux rangées, pour se poser. Et maintenant ? Quoi faire ? Rester dans son coin ? Pleurer ? Rester silencieux jusqu'à qu'on vienne le chercher ? Pfff ... Attendre ...


----------------------------------



Ce qu'il y avait d'agréable à faire des scènes de la sorte, déjà à cet âge, c'est qu'on laisse là les autres face à leurs vérités. Elles goûtent à un caractère désagréable qui ne fait que les renvoyer sur leurs propres erreurs. En l'espèce, il était certain qu'elles comprendraient. Enfin, il l'espérait, mais elles finiraient par comprendre. Et peut-être qu'alors il se passerait quelque chose. Sa fuite rapide lui offrait au moins un bon répit dont il aurait été prêt à parier la durée. Oseraient-elles s'approcher ? Oseraient-elles s'excuser, ou continuer leurs petites magouilles ? Difficile à dire, puisqu'il ne les connaissait pas. Difficile à juger, puisque jusque maintenant elles n'avaient fait que minauder inutilement. Il soufflait, dans le silence relaxant de son antre au milieu du savoir. Un simple soupir ...

Et une porte qui s'ouvre. La silhouette qui la passe semble trouver le besoin de baisser la tête pour entrer dans la somptueuse bibliothèque. Un regard à gauche, un regard à droite, et finalement un pas avant vers les deux jeunes R'izz ... Curwee. L'ombre telle qu'elle est visible est imposante, surplombante, presque carrée. Sa musculature laisserait baver n'importe qui, si on ignore les énormes cornes sur le haut du crâne. Un chagrien. Un beau. Un bleu. Face à elles, dans sa tenue richement décorée, et colorée. Le précepteur. Il n'hésitait pas à s'avancer ce lieu inconnu, les mains dans le dos, le regard curieux. Il alla droit vers Hayley, de ses deux mètres. La porte s'était refermée derrière lui, heureusement ... Pas de traces des parents. Il se planta droit devant la jeune fille, dont l'odeur de cigarette empestait dans tout son sillage. Qu'importe qu'elle cache l'objet de son délit ou non, le regard se braqua sur elle, avec une très légère sévérité.

    « Un Majordome m'a dit vous avoir vu entrer ici. Je commençais à m'inquiéter, où est le Prince ? »
Une vraie mère poule. Le regard se déporta vers l'endroit que semblait désigner les regards hagards des deux nobles.

    « Dois-je comprendre que cela ne se passe pas bien ? Jeune fille, votre discrétion est largement discutable, si c'est ce que vous souhaitez vraiment. Donc je vous prierais de me rendre ce cancer ambulant, parce qu'il vous rongera plus qu'autre chose. »
La main était tendue face à elle.

    « Et non ça ne fait pas cool, ça fait juste puant. Comme cette odeur désagréable. Et quant au Prince, je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais il n'y avait nul besoin de le renvoyer je ne sais où si vous ne vouliez pas le rencontrer. La famille royale sait écouter quand il le faut, il suffisait de s'exprimer. Je vous prierai donc de ne pas vous en prendre à lui, et de vous montrer digne de votre rang et de celui en votre présence. Il reviendra vous parler quand il se sentira prêt.

    Me suis-je fait comprendre ?
    »

Pas besoin d'aller voir Althar ... S'il ne hurlait pas c'est que la situation n'était pas compliquée, ni dangereuse. Les coups comme ça étaient ... moins réguliers, mais après tant d'années passées ensemble l'un savait compter sur l'autre. Ils s'épaulaient. Se protégeaient. La fusion était totale et sincère ... Avoir à éduquer un si jeune enfant, et cela jusqu'à sa maturité ... L'expérience était intense, mais si révélatrice. Et encore une fois Maître Dez était venu le sortir d'un pétrin désagréable qu'il n'aurait pas à assumer beaucoup plus longtemps, quoi qu'il arrive. Juste venir voir s'il en sort, en bien ou en mal, et l'aider discrètement à redresser la barre. N'était-ce pas son rôle ? Bon, d'accord, là ce n'était pas discret, mais au moins c'était bien redressé. Il pouvait repartir l'esprit tranquille maintenant : soit Althar le rejoindrait d'ici peu, soit il y resterait là dans une meilleure situation. Gagnant gagnant. Plus qu'à voir.

Non-loin de là, Althar était resté silencieux, à écouter la voix imposante de son précepteur. Il n'avait pas pu retenir un sourire, à certaines allusions, et une moue face à d'autres, mais bon. L'entendre lui rappelait qu'il n'était pas en territoire hostile. Il n'était pas seul, loin de là ... pas besoin de perdre ses moyens de la sorte ... Enfin, encore un instant seul, et ça ira mieux ... Le regard perdu sur les livres, il attendrait.
long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]