- dim. 5 août 2018 08:29
#33460
- Adieu
Avant-propos : Dans la chronologie de mon personnage, ce rp vient clore son cycle, il se passe donc juste après l'event "Ce que l'Orgueil avait forgé" et bien après tous les rps actuellement en cours pour les Jedi Corelliens qui sont, eux, chronologiquement bien plus anciens (voire ma chronologie pour ceux que ça intéresse).
- La lumière allait et venait, c’était ainsi que les néons fonctionnaient. Un coup rose, un coup noir. Un coup rose, un coup noir. Un coup…
Ses yeux étaient fixés sur la rue, comme souvent. Elle regardait les rues qui restaient animés, même à cette heure tardive. Ils avançaient tous, l’air de rien, avec un objectif en tête, aussi futile soit-il. Des existences inutiles, des rêves brisés, des envies volées, voilà tout ce qu’elle voyait de là où elle était. Tout cela n’avait pas le moindre putain de sens. A aucun moment, à aucun endroit. Vide, inutile et vain. Elle sentit le désespoir étreindre son coeur et elle songea que ce n’était qu’une fois de plus et que ce ne serait sûrement pas la dernière.
Elle n’avait pas envie de pleurer, elle s’était déjà épuisée à le faire toute la journée, tout comme elle avait passé la journée recroquevillée sur le rebord intérieur de sa fenêtre, à observer à travers les stores les gens qui allaient et venaient, faisant leur vie au gré de leurs besoins, ne se rendant pas bien compte de combien tout ceci était insensé. Son ventre grondait, elle n’avait rien mangé de la journée, mais elle refusait d’avaler quoi que ce soit pour le moment. C’était sa façon à elle de protester contre ce qu’il s’était passé, de faire pénitence pour ses propres erreurs. Avec un peu de chance, cela la conduirait peut-être à un réel sacrifice, elle pourrait éventuellement transformer cette douleur qui la torturait pour la transcender, en faire quelque chose d’autre.
Sa position la faisait souffrir, mais c’était une douleur qui, elle, était la bienvenue. Elle sentait l’épuisement la gagner, petit à petit, c’était en grande partie dû à son manque d’appétit, elle le savait. Elle se laissa glisser lourdement du bord de la fenêtre, laissant son regard errer au hasard dans la chambre, distinguant tous les détails de ce beau bordel qu’elle avait provoqué en laissant traîner ça et là ses affaires depuis son retour de Terminus. Bizarrement, elle n’avait plus coeur à ranger les choses, ou encore moins encore que par le passé (Hayley avait toujours été une fille bordélique). Son regard fût attiré par sa ceinture utilitaire Jedi qui traînait sur sa commode, son sabre personnel ainsi que celui de la Femme Sombre, chacun à une extrémité l’un de l’autre. Elle resta bloquée pendant près de deux minutes dessus, le fixant intensément. Quelque chose se réveilla en elle, son sang ne fit qu’un tour et elle avança à grands pas vers la ceinture qu’elle enfila autour de son jean. Elle pouvait y aller, il n’était pas trop tard, elle pouvait encore faire appel à ce pouvoir au fond d’elle, nul doute qu’il répondrait présent. Elle fonça vers la porte posant sa main sur la poignée, prête à la tourner pour sortir et se libérer. Mais encore une fois elle arrêta son geste, dans l’attente de quelque chose sûrement. Elle contemplait sa main sur la poignée, espérant trouver une réponse et au bout d’une dizaine de secondes, se ravisa, sans vraiment savoir pourquoi.
Comme animée d’une vie propre, ses pas la menèrent vers la salle de bain, s'arrêtant vers la baignoire auquel elle porta un regard fatigué. Oui, pourquoi pas ? Elle ôta sa ceinture, la balançant sur un meuble non loin, s’approcha de la baignoire et laissa couler l’eau chaude et l’eau froide après avoir placé le bouchon. Elle se déshabilla à toute vitesse, sans grâce, appuyant la praticité plutôt que la beauté de la chose et son regard vide se posa sur l’eau qui s’écoulait à toute vitesse, remplissant petit à petit le creux pour laisser une onde plate remplie de mousse qui ne lui arracha pourtant pas le moindre sourire.
Elle avança sa jambe gauche au contact, y trempant ses doigts de pied pour commencer. L’eau était brûlante et son corps froid protesta contre cette désagréable sensation qui lui était infligée sans réelle bonne raison.
- - Rien à foutre.
Elle avait déclaré ça avec une rage sourde tandis que glissait sa jambe, puis son corps. Son corps entièrement immergé ou presque, elle se réfugia dans cette impression qu’elle avait de cramer de froid, sensation des plus contradictoire mais pas nécessairement fausse pour autant. Au bout d’un moment, son corps s’y habitua et elle n’eût plus aucun problème avec ce paradoxe qu’elle avait ressentit, ce qui lui posa là un vrai problème. Sa quête n’était pas achevée, elle en avait le sentiment, elle voulait ressentir plus, souffrir pour essayer d’oblitérer sa peine, dans un désespérant mais vif espoir de créer du sens.
Elle se laissa finalement choir, son inaction la conduisant passivement à s’enfoncer dans l’eau, jusqu’à ce qu’elle se rapproche dangereusement de son visage, las, elle stoppa le lente mouvement. Un simple mouvement, c’est ce ridicule geste, ce témoignage dérisoire qui la séparait de s’enfoncer un peu plus jusqu’à s’y abandonner. Une frontière mince qui faisait tout basculer. Il était évident qu’elle fit un rapprochement direct avec quelque chose qui l’intéressait directement : vie et mort.
La Force était justification de toutes choses. Elle était un déterminisme dans chaque acte, il n’y avait rien qui ne se faisait sans que cela ne fasse partie de son grand plan. Alors si elle se laissait aller, si elle abandonne la lutte, cela ne peut être autre chose que la volonté de la Force. Oui, c’était bien possible. Si elle chutait vers le néant il n’y avait pas d’autres possibilités : la Force le voulait.
Son regard s’attarde sur son pieds qui retient son corps de s’enfoncer plus avant, l’idée de faire autrement apparaît dans son esprit, mais l’engourdissement de la chaleur, la fatigue dû au manque de sommeil et les repas qu’elle a sauté finissent d’achever son choix. Elle plisse les yeux une dernière fois et puis elle se laisse glisser. L’eau la recouvre entièrement à présent, la chaleur l’envahit, contribue à diffuser cet engourdissement général, elle rationne son oxygène jusqu’à la dernière seconde, en un dernier réflexe de survie. Et puis elle se laisser aller une fois qu’elle n’a plus rien.
Ca ne durera pas bien longtemps.
Modifié en dernier par Hayley Curwee le mer. 26 déc. 2018 23:55, modifié 1 fois.