L'Astre Tyran

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Figurant parmi les mondes les plus connus de toute la galaxie, Corellia est pour beaucoup synonyme de technologie et de voyage spatial. Pour d'autres cette planète est le symbole des fauteurs de trouble et de tout ce que l'univers compte de hors-la-loi.
Gouvernement : Affinités avec Nouvelle République - Indépendantiste
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By Hayley Curwee
#3148
    Assise seule dans un coin de la salle d'attente, Hayley feuilletait distraitement les journaux et autres magazines de Corellia dont les plus pessimiste comme 'Le Rapide' annonçait une invasion impériale sous peu et recommandait l'abandon du régime républicain pour un retour a l'Empire a travers des tournures de phrases et des holo-images inquiétantes représentant des destroyers stellaires impériaux détruisant une navette républicaine. Il était titré : « Pourquoi Corellia doit rejoindre l'Empire ? » et était sous-titré d'une analyse en une quinzaine de points qui montrait qu'une guerre contre l'Empire et ses restes se solderait inéluctablement par une défaite cinglante de Corellia. Hayley reposa non sans un certain dégoût le journal sur la table de salon songeant que si son vieux était tombé sur ça il s'en serait servit pour se torcher le...

    Hayley était perdue dans ses pensées, elle songeait qu'elle n'était pas venue ici depuis la dernière entrevue avec Jim et lors de ce moment particulier elle et son père avait fait de Darth Oxious un manchot, puis son père l'avait fait reconnaître comme corellienne après avoir envoyé balader une secrétaire un peu trop gonflante. Ç’avait été une journée étrange, pleine de rebondissements et relativement drôle lors de son entrevue avec le patron de la CTC Jim Antilles. Y penser ne faisait que raviver le souvenir de la perte de son père, elle réprima une larme qui semblait bien décider a s'échapper pour suivre l'arrondi de son visage et se composa un visage neutre. Corellia était peuplé de bons comme de mauvais souvenirs et en ce sens il était difficile de revenir ici. De toute manière, pour Hayley, il était presque devenu difficile de revenir dans ce genre de mondes civilisés, toutes ces années d'exil aux côtés de Vos et des Suivants de Palawa l'avait détourné de l'urbanisation, lui préférant la beauté de ruines ou bien de forteresses de pierres taillées avec un art certain.

    La secrétaire jetait parfois quelques coups d’œil dans sa direction, il faut dire que cette femme vêtue d'une robe de bure traditionnelle Jedi d'un vert émeraude ne passait pas inaperçue dans le lot d'hommes d'affaires aux costumes parfaitement taillés qui attendaient a côté d'elle. Si d'ordinaire elle préférait la liberté d'action et la relative discrétion de sa combinaison (moulante) de combat, elle avait opté pour l'habit Jedi a cette occasion car elle était ici de manière tout a fait officielle cette fois.

    Finalement, après un temps qui lui parut considérable, la secrétaire se tourna de nouveau vers elle pour l'appeler, elle lui indiqua le bureau de Jim Antilles – qu'elle connaissait déjà mais qu'elle se garda bien de faire remarquer – et la laissa se diriger vers l'endroit désigné. Hayley toqua, attendit que retentisse l'invitation et pénétra dans le bureau. Rien n'avait changé, ou presque, et en entrant elle ne pût s'empêcher de caresser le diamant artificiel ceignant son cou qui avait autrefois été les cendres de son père. Tradition corellienne.

    Comme la dernière fois, Jim se trouvait là, dans son bureau, examinant une pile de dossiers aux proportions terrifiantes. Elle ôta sa capuche, révélant des cheveux d'un bleu clair et s'inclina, le saluant a la manière des Jedi. Celui-ci lui rendit son salut et lui proposa finalement de prendre place en face de lui, Hayley aurait pût commencer en allant droit au but, mais c'aurait été impoli et bien plus important encore que cela : ça n'aurait pas satisfait sa curiosité. Elle prit donc la parole d'une voix douce où les intonations de son basic laissait entendre les accents de cette Kuat qui l'avait élevé :


      « Cela fait un certain temps que nous ne nous sommes vu Monsieur Antilles, la dernière fois n'a pas été une rencontre des plus joyeuses mais je n'ai pas oublié vos conseils d'alors et ils tournent constamment dans ma tête, vous avez été en quelques sorte mon obligation de ne pas sombrer. »

    Elle sourit, un sourire franc et honnête, chaleureux et triste a la fois, le genre de sourire dont elle seule pouvait être capable :


      « Comment allez-vous ? Je suis sincèrement heureuse de vous revoir ici, en face de moi, vivant. Comment vous-même et Corellia avez traversé la guerre ? »
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By Jim Antilles
#4748
Combien d’années s’étaient écoulées depuis qu’il l’avait vue la dernière fois ? Son cerveau calcula rapidement pour ralentir sur sept ou huit ans. Ils étaient encore bien jeunes à l’époque malgré les responsabilités qu’ils avaient déjà endossées. Ils l’étaient un peu moins maintenant mais il pouvait difficilement oublier une personne comme Hayley. Il gardait en mémoire tous les visages qu’il croisait et la jeune femme ne faisait pas grand-chose pour passer inaperçue. Ils s’assirent confortablement une fois montés à son bureau. Le huis clos qu’il conférait permettait des discussions en toute discrétion dans un confort appréciable.

- Cela fait longtemps en effet mais je suis heureux d’apprendre que mon expérience aura pu vous servir depuis. Quand j’étais enfant, mon père m’a confié qu’on tombait pour apprendre à mieux savoir se relever. Se laisser aller au désespoir ne mobilise jamais de bonnes énergies.

On frappa à la porte et une employée apporta des boissons et quelques accompagnements pour cette entrevue. Jim la remercia aimablement avant qu’elle ne prenne congé. Plus personne ne viendrait les déranger maintenant. Il se redressa dans le fauteuil qu’il occupait avant de répondre à la jeune femme. Comment résumer toutes ces années assez succinctement pour ne pas lui paraître ennuyeux ?

- Nous avons fait le dos rond à partir du durcissement post Yavin. Nous ne pouvions pas nous permettre de défier ouvertement le pouvoir et de nous risquer à maintenir de liens trop évidents avec l’Alliance. Après Endor, la situation s’est inversée et nous avons profité du faible investissement impérial dans le secteur pour reprendre notre liberté. Par la force des choses je suis devenu Diktat puis Gouverneur Général du Secteur. Moi qui n’avais jamais trop tenu à ce concept d’homme providentiel, je n’aurais pourtant pas aimé que ce soit un autre qui prenne cette place. Il reste quelques hommes dangereux ici…

Ses pensées s’étaient assombries tout à coup. Il avait fait disparaître rapidement l’holojournal qu’avait regardé la jeune femme en l’attendant. Ce genre de pensée défaitiste n’était pas tolérable. De même, certains relents parfaitement appropriés à la Haute Culture Humaine impériale avaient été ravivés pendant la période d’occupation. Le propre cousin de Han Solo, ce héros corellien, rappelait les heures sombres de l’histoire corellienne des millénaires auparavant. Le clientélisme au sens ethnologique du terme avait été chose normale des millénaires auparavant. Ce racisme limité mais toujours présent n’attendait qu’une marque de faiblesse du pouvoir en place pour grossir. Le constat qu’il pouvait en tirer était… qu’il digressait !

- Je réalise que je ne sais même pas comment vous appeler ! Mademoiselle ? Chevalier ? Maître ? Vous avez aussi tellement de noms : R’izzan, Curwee, Curtis… A votre tour de parler un peu de vous ! … Enfin si vous avez le temps, j’imagine que vous n’êtes pas venue pour une simple conversation amicale…

Il lui adressa un large sourire alors qu’il reculait dans son fauteuil pour reprendre de la distance et se calmer. Cette rencontre aussi informelle qu’imprévue suscitait en lui un sentiment étrange qu’il avait du mal à expliquer. Il essaya pourtant de justifier son comportement inhabituellement frénétique à la jeune femme.

- Désolé si je m’emballe un peu, votre visite… m’excite ? N’y voyez aucune allusion déplacée, c’est juste votre venue, dans cette tenue interdite pendant si longtemps. Je crois que les gens commencent à prendre conscience de notre pleine liberté retrouvée. On n’a plus à cacher nos idées, on n’a plus à renier nos traditions, on n’a plus à ravaler notre fierté…

Une certaine émotion le gagnait et il ne la cachait plus depuis deux ans déjà. Une joie pleine et entière, tout simplement.
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By Hayley Curwee
#4788
      « Le protocole voudrait que ce soit Maître R'izzan, mais pour vous, ce sera Hayley. »

    Elle lui adressa un clin d’œil complice, ils n'avaient pas partagé beaucoup de choses ensemble, mais bien assez pour qu'elle se considère comme une proche de lui et qu'elle lui permette de briser ce genre de barrières protocolaires qu'elle trouvait parfois ennuyeuses. Corellia s'en était bien sortie, globalement, elle avait choisi Jim pour meneur et cela n'étonnait pas outre-mesure que le système n'en était sortie que plus grand et indépendant de l'emprise impériale. Elle sourit en repensant a ses derniers mots, par le passé il l'avait traité de groupie en insinuant qu'elle couchait avec le vieux Motorhead, elle pouffa de rire, Jim semblait avoir une prédilection pour les blagues vaseuses et un poil graveleuses. Avec le même amusement et un pâle sourire, elle lui répondit sur un ton qui laissait apparaître la taquinerie :


      « Je vous excite ? C'est une information intéressante qui n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde, prenez garde que je ne vous prenne aux mots. »

    Elle se mordit les lèvres avec un nouveau sourire complice. L'ancienne Hayley aurait probablement été pire. L'ancienne Hayley aurait probablement sauté sur l'occasion – et Jim en passant – mais cette Hayley s'était calmée ces dernières années, exil, entraînement, guérilla, guerre, des années avaient passés, les priorités avaient changés, le sexe n'était plus une nécessité comme ça avait pu l'être par le passé, la Force se suffisait a elle-même et passer son temps a la contempler et vivre en harmonie avec elle était une satisfaction plus intéressante. Mais bon, elle aurait pas craché sur un peu de cul, la Hayley, quand même...
    Elle songea a tout ce qu'elle avait accomplit et jaugea que c'était bien peu par rapport a ce qu'elle avait espéré, son ton redevint sérieux et elle prit la parole :


      « Vous êtes très perspicace et moi trop peu subtile, une combinaison d'enfer. Pour commencer, je tiens a vous faire cette confidence, je ne me suis jamais sentie a l'aise dans ces tenues Jedi, trop peu pratiques a mon goût. Mais bon, j'ai voulu marquer l'occasion, et cette tenue appartenait a ma mère et... »

    Elle laissa sa phrase en suspens, déglutit, puis trouva le courage de continuer :


      « Je suis heureuse que le Secteur Corellien s'en soit bien sortit. Mais cela ne m'étonne pas, vous étiez l'homme de la situation. Il s'est passé beaucoup de chose en sept ans, mais j'ai l'impression de n'avoir rien fait. Je suis resté pendant près de deux ans cachée sur la planète Bunduki en compagnie du Maître Jedi Quinlan Vos, pendant tout ce temps nous nous sommes consacrés a la Force et surtout a mon entraînement, il savait ma soif d'apprendre et il a fait tout ce qu'il pouvait pour la rassasier. Nous en avons aussi profité pour nous rapprocher d'un petit groupe qui pratiquait le Teräs Käsi et m'aider a me perfectionner encore plus dans ma maîtrise de la Force. Et puis nous avons décidé de nous joindre a la Rébellion dans le corps d'armée des SpecOps, pas des enfants de cœur comme vous devez le savoir. On a notamment lancé une action sur Barab I qui a permit de botter le cul du gouverneur impérial local. Après quelques autres actions dans le genre, on a été mobilisés sur Endor parmi la flotte, on y a participé avec mon vaisseau, le Havoc, peut-être en avez-vous déjà entendu parler ? Une fois Endor terminée on a quitté l'Alliance, l'Impératrice et Vader c'était terminé, notre job aussi, notre priorité était les Sith, l'Alliance s'occuperait de libérer les peuples. Oui, je sais, c'est assez dur comme façon de voir les choses, mais moi comme Quinlan ne nous sentions plus concernés par ça. Alors on est retournés sur Bunduki pour continuer a parfaire mes arts Jedi. Récemment j'ai rejoins l'Ordre fondé par Maître Luke Skywalker et nous avons entamé la traque de Adrix Nodo, souverain de Géonosis qui s'est avéré être un Seigneur Sith. Voilà, voilà... Ahem... »

    Rappeler tout ça lui faisait une sensation étrange, Jim était le premier a avoir une version abrégée de son histoire, c'était bizarre. Vraiment.
    Hayley posa sa main sur celle de Jim qui était sur le bureau, et lui sourit :


      « C'est bon de vous revoir Jim, et c'est encore plus bon d'être libre de le faire dans cette tenue, ne plus avoir a me cacher, ne plus devoir craindre l'Empire a mes trousses... Je suis heureuse que l'Alliance ait réussit, mais je ne peux m'empêcher aux moyens qui ont été employés pour arriver a cette victoire et cette liberté. Et cette idée m'insupporte. »

    Elle n'avait pas oublié les paroles d'Adrix, ça non. Et si ce qu'il disait était vrai, alors elle devrait agir très vite. Elle ôta sa main de celle de Jim, celle-ci s'était avérée chaude et agréable au toucher, le simple contact de la peau contre la peau lui avait manqué. Elle avait beaucoup parlé, mais il lui restait encore beaucoup a dire, hélas :


      « Je suis venu vous rappeler que j'ai encore une dette d'honneur envers vous, une dette de Corellienne, celle que mon père vous devait. Sachez que si vous avez besoin de moi pour quoi que ce soit – ou presque – je répondrais présente. Je tiens aussi a vous rappeler que je serais toujours a votre disposition pour défendre Corellia. Toujours. Mais comme vous l'avez si bien deviné, je viens aussi avec une requête de la part de l'Ordre Jedi, ce sera quelque chose qui devra rester secret au maximum, nous devrons mobiliser le moins de monde possible et favoriser la discrétion autant que faire se peut. Est-ce acceptable pour vous ? »

    Elle se tut. Elle en avait dit beaucoup, elle en attendait autant. Et avant de poursuivre, elle voulait être sur que Jim Antilles pourrait accepter ces conditions, auquel cas elle repartirait. Elle ne voulait pas lui faire prendre de risques, elle ne voulait pas que Corellia en prenne pour elle et l'Ordre, du moins si ce risque n'était pas consentit.
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