- jeu. 7 déc. 2017 15:48
#30683
Les lumières de la nuit était sombres, mornes, stagnantes … L’horreur d’une nuit sans lune, sur une planète où elle avait élue domicile. Une nuit sans vent, sans bruit, sans odeur. Une nuit où sa solitude était des plus lourdes. La ville était endormie, l’aube allait pointer, dans quelques heures seulement. Elle suivait les lumières des automates, guidant sa voie à travers le dédale des ruelles. Les mains dans les poches de son veston troué et sale, la tête qui regardait le sol, qui suivait ces lumières, toujours les lumières. Il faisait froid, pinçant. Sa peau était mordue là où elle y présentait de la peau. Son T-shirt portait un trou sur le côté, et son pantalon déchiré sur la longueur de la jambe droite. Pour le premier, elle avait dû se battre face à une horde de chiens enragés, voyant en elle la nourriture qu’ils cherchaient. Ils étaient tous morts. La deuxième, elle avait cherché simplement à escalader des barbelés, afin de voler ce qu’elle pouvait dans un entrepôt frigorifique. En plus de cette déchirure, c’est sa peau qui avait été entaillée et qui avait pissé le sang pendant plusieurs jours. Elle avait du coup arraché des bouts de son veston, mêlé à des sacs poubelles de plastique, afin d’emprisonner la blessure. Le sang n’avait plus coulé depuis, mais elle sentait désormais des démangeaisons à la place. Elle avait peur de retirer son pansement improvisé. Peur de ce qu’elle trouverait en dessous. Finalement, elle n’avait plus rien sentit au bout de sept jours, mais elle avait néanmoins décidé de le garder jusqu’à sa prochaine douche. L’eau propre n’était pas ce qui abondait dans la ville, contrairement à la racaille qui traînait çà et là. La plupart prenaient leur jambe à leur cou quand elle approchait. Les autres brandissaient leurs armes, et c’est elle qui partaient. La loi de la jungle. Battue ou être battue.
Toujours est-il qu’elle était toujours seule, qu’elle s’affaiblissait de jour en jour, qu’elle avait de plus en plus de mal à se nourrir. Le cercle était sacrément vicieux. Les entrepôts étaient toujours protégés, les maisons fermées, les immeubles surveillés. Il ne restait alors que les dealers du coin, avec lesquels elle arrivait à récupérer sa drogue. En échange de quelques barrettes de son précieux crédit. Sauf que la limite basse avait été atteinte, et qu’elle n’avait plus rien. Ni argent, ni drogue. Ses mains tremblaient, son esprit lui faisait mal. Son estomac était tout retourné et braillait à chaque foulée. Son torse tambourinait lentement et chaque coup était un supplice supplémentaire qui relançait chacune de ses blessures. Un pas devant l’autre, elle continuait à suivre ces lumières. Parce que c’est tout ce qui lui restait, les lumières floutées qui dansaient devant ses yeux, pas après pas. Elle attendait l’aube, pour retourner dormir, bercée par la chaleur des rayons de l’étoile. Parce que la nuit était bien trop froide, bien trop dangereuse. Combien s’endormait sans pouvoir se réveiller ? Non, elle connaissait le froid, elle connaissait les dangers. Et elle ne se ferait pas avoir. Marcher, bouger, c’était se réchauffer. La drogue aidait la plupart du temps, mais elle n’en avait pas. Un dealer, elle devait en trouver un, absolument. Ses mains continuaient de trembler, serrées au niveau de son torse. Son regard se porta à droite, puis à gauche. Il n’y avait pas un chat, pas un bruit, pas de vent ni de présence. Elle soupira doucement de manière saccadée, laissant la fumée s’échapper lentement de ses lèvres transites, devenues bleues.
Elle quitta le quartier résidentiel dans lequel elle se trouvait, abandonnant les petites maisonnettes toutes identiques, les arbustes taillés à la perception, les piscines et autres jeux pour enfants. Elle abandonna ses lampadaires qui lui permettaient de suivre sa voie, et s’enfonça davantage dans la nuit obscure, le froid qui lui mordait la peau. Elle avança pendant quelques minutes supplémentaires, et la lumière revint. Au loin. Un énorme bâtiment tout de tôles bardés. Ce bâtiment dont les hautes tours laissait échapper un épais rayon lumineux, si puissant qu’il était le phare dans les ténèbres, la voie vers la rédemption. Bientôt, elle atteint ce bâtiment, sur sa gauche, énorme colosse de métal et se plaça au centre de la lumière. A sa droite, des grillages, des mètres et des mètres de grillage. Derrière, un petit lopin de terre, entourant un énième bâtiment. Surement administratif. Elle était dans une ZI, probablement désaffectée. Pas de gardiens, pas de surveillants. Seule la lumière qui trahissait un entretien régulier de la ville. Seulement à une dizaine de minute, ce lieu par l’ombre qu’il laissait contre le sol était lugubre. Au-delà, on ne voyait rien. La lumière qui produisait ce contre jours était bien trop forte, et pourtant, elle savait qu’elle y trouverait ce qu’elle cherchait. La seule voie possible, après tout. La seule qui en valait la peine. S’enfoncer dans les ténèbres, plus profondément encore. Laisser la lumière pour se dissimuler les ombres, et embrasser pleinement le danger. Car derrière cette ombre, elle trouverait sans doute ce qu’elle cherchait, mais également ce qu’elle ne pouvait accepter.
Toujours est-il qu’elle était toujours seule, qu’elle s’affaiblissait de jour en jour, qu’elle avait de plus en plus de mal à se nourrir. Le cercle était sacrément vicieux. Les entrepôts étaient toujours protégés, les maisons fermées, les immeubles surveillés. Il ne restait alors que les dealers du coin, avec lesquels elle arrivait à récupérer sa drogue. En échange de quelques barrettes de son précieux crédit. Sauf que la limite basse avait été atteinte, et qu’elle n’avait plus rien. Ni argent, ni drogue. Ses mains tremblaient, son esprit lui faisait mal. Son estomac était tout retourné et braillait à chaque foulée. Son torse tambourinait lentement et chaque coup était un supplice supplémentaire qui relançait chacune de ses blessures. Un pas devant l’autre, elle continuait à suivre ces lumières. Parce que c’est tout ce qui lui restait, les lumières floutées qui dansaient devant ses yeux, pas après pas. Elle attendait l’aube, pour retourner dormir, bercée par la chaleur des rayons de l’étoile. Parce que la nuit était bien trop froide, bien trop dangereuse. Combien s’endormait sans pouvoir se réveiller ? Non, elle connaissait le froid, elle connaissait les dangers. Et elle ne se ferait pas avoir. Marcher, bouger, c’était se réchauffer. La drogue aidait la plupart du temps, mais elle n’en avait pas. Un dealer, elle devait en trouver un, absolument. Ses mains continuaient de trembler, serrées au niveau de son torse. Son regard se porta à droite, puis à gauche. Il n’y avait pas un chat, pas un bruit, pas de vent ni de présence. Elle soupira doucement de manière saccadée, laissant la fumée s’échapper lentement de ses lèvres transites, devenues bleues.
Elle quitta le quartier résidentiel dans lequel elle se trouvait, abandonnant les petites maisonnettes toutes identiques, les arbustes taillés à la perception, les piscines et autres jeux pour enfants. Elle abandonna ses lampadaires qui lui permettaient de suivre sa voie, et s’enfonça davantage dans la nuit obscure, le froid qui lui mordait la peau. Elle avança pendant quelques minutes supplémentaires, et la lumière revint. Au loin. Un énorme bâtiment tout de tôles bardés. Ce bâtiment dont les hautes tours laissait échapper un épais rayon lumineux, si puissant qu’il était le phare dans les ténèbres, la voie vers la rédemption. Bientôt, elle atteint ce bâtiment, sur sa gauche, énorme colosse de métal et se plaça au centre de la lumière. A sa droite, des grillages, des mètres et des mètres de grillage. Derrière, un petit lopin de terre, entourant un énième bâtiment. Surement administratif. Elle était dans une ZI, probablement désaffectée. Pas de gardiens, pas de surveillants. Seule la lumière qui trahissait un entretien régulier de la ville. Seulement à une dizaine de minute, ce lieu par l’ombre qu’il laissait contre le sol était lugubre. Au-delà, on ne voyait rien. La lumière qui produisait ce contre jours était bien trop forte, et pourtant, elle savait qu’elle y trouverait ce qu’elle cherchait. La seule voie possible, après tout. La seule qui en valait la peine. S’enfoncer dans les ténèbres, plus profondément encore. Laisser la lumière pour se dissimuler les ombres, et embrasser pleinement le danger. Car derrière cette ombre, elle trouverait sans doute ce qu’elle cherchait, mais également ce qu’elle ne pouvait accepter.