L'Astre Tyran

[Luna RedMoon]

Le vaisseau venait d'atterrir à Balmorra. Une nouvelle vie. Je voulais crée une nouvelle vie pour moi, reprendre un nouveau départ et qui sait découvrir ce dont je pouvais être capable. Je descendis du vaisseau et serra mon sac contre moi et griffonna le nom de la colonie dans laquelle je venais d'atterrir. J'allais peut-être m'y plaire. Ma voix intérieure me murmura à l'oreille que je devrais aller explorer les environs. Je souris. Finalement se faire aider par cette source sublime et sombre qui vivait en moi allait m'aider à affronter ce nouveau départ.

Je marcha tranquillement dans les rues en admirant cet endroit que je ne connaissais pas. Soudainement je percuta quelqu'un maladroitement et tomba au sol en lâchant mon carnet dans lequel je tentais de dessiner la plateforme.

[Alayna Tega]

Balmorra. Une planète frontière entre la Confédération et la République. A quelque encablure se trouver le Coeur de la Nouvelle République. Cette particularité en faisait l'une des planètes stratégiques de la Confédération. C'était pour cette raison qu'Alayna se trouvait sur ce monde. Elle y avait annoncé un renforcement des contrôles aux frontières et une augmentation des effectifs armées. L'éternel argument du crime lui servait toujours autant. Grace à cette chimère, elle prenait en douceur le contrôle total de la Confédération et se préparait à étouffer dans l'oeuf la moindre opposition.

Après les salutations d'usages avec les responsables locaux, la Prima avait entrepris la traversé de la grande esplanade, au bout de laquelle l'attendait un cortège de speeder. Son passage sur la planète avait été officialisé tardivement, et le lieux et les horaires étaient restés flou jusqu'au dernier moment. Si bien que devant ce manque de manque de publicité, les passants qui croisés son escorte semblaient étonnés. Après tout, on ne croisait pas la dirigeante de la Confédération tout les jours dans sa rue.

Autour de la Princesse, six gardes Chandrilliens avançaient. Ses soldats à l'armure d'un autre temps révétait un casque en forme de tête de phénix et tenait à la main une longue lance blaster. Un peu plus loin, une vingtaine de A-DefCorps s'était réparti sur l'esplanade, en partie en tenue civile. Ajouter à cela les snipers de rigueur, les drones de surveillance et la canonnière survolant la ville et vous aviez là tout le dispositif qui démontrait bien que cette innocente sortie dans la rue n'avait rien d'une improvisation.

A mesure que le cortège avançait, quelque badaux c'était regroupé, histoire d'échanger quelques mots avec la Prima, voir de lui serrait la main. Un jeu auquel Alayna se prêtait volontiers. Elle ne pouvait que prendre du plaisir à voir tout ses concitoyens heureux de la croiser. Cette popularité grisante donnait à la jeune fille une immanquable sensation de divinité. Pour les autres, elle était intouchable. Une lointaine icone qu'on disait intangible et omnisciente. Une déesse parmi les mortelles. Un sentiment délectable dont elle se nourrissait pour œuvrer toujours mieux.

La traversée était presque terminait lorsque les rassemblement créa un petit incident. Une jeune fille paraissant perdue avait heurté un homme qui tentait de serrer la main de la Prima en se faufilant. Si l'homme arriva à ses fins, la jeune humaine se retrouvait à terre, visiblement surprise, a deux doigts de se faire écraser par la masse d’aficionados de la Chandrillienne.

« Attention ! Écartez-vous s'il vous plait, il y a quelqu'un à terre. »

A peine la Princesse avait-elle demandé de l'espace que la foule s'était écarté de la jeune malchanceuse.

« Je vous saluerai toute et tous juste après. »

La foule se diluer peu à peu, aider par les gardes Chandrilliens, afin de laisser la place à la Prima de s'approcher de la jeune fille. La Prima s'abaissa et posa genou à terre, prenant soin de plié correctement sa robe bleu ciel. Avec un sourire qui lui donnait une image totalement innocente, elle s'adressa à la jeune fille:

« Vous allez bien ? Rien de casser ? »

[Luna RedMoon]

En voyant la foule se disperser je ressentis un immense soulagement. J'avais eu tellement peur. J'aurai pu être écrasée par cette foule. Je repris mon petit sac en toile vivement et mes carnets à même le sol. Quelle sotte j'étais de me laisser distraire par mes dessins. Puis j'entendis une voix. Une voix si douce qui semblait m'être adressée. C'était la voix douce d'une femme. Je me tournais alors vers elle. En voyant cette jeune femme si belle s'adressant à moi j'en fu déroutée. Elle incarnait une telle grâce et une telle prestance face à moi qui étais au sol. Elle avait l'air si gentille. On aurait dit un ange. Ces yeux brillaient d'une si belle lueur. J'avais bien l'impression qu'elle détenait un pouvoir immense. Je perdis mon regard et voyant ses habits luxueux puis cette foule au loin. Ils devaient être tous là pour elle. Elle avait même des gardes Chandrilliens. Cette femme devait être une princesse. Aussitôt je le réalisa : c'était la Prima. Je me redressa rapidement et m'inclina respectueusement en y mettant autant de grâce que je le pouvais :

« Je vais bien votre Altesse, je vous assure. Veillez me pardonner si j'ai interrompu votre traversée. Je suis si maladroite. Je ne regardais pas ou j'allais et j'étais totalement perdue dans mes pensées »

Je rougie violemment et bassa les yeux et ma tête toujours de manière respectueuse craignant de l'avoir dérangée. Je n'étais personne et elle était tout. J'étais en train de fuir ma vie tandis qu'elle l'a menait avec grâce, fermeté et élégance. Je ne me contrôlais pas et elle semblait concentrait tant de pouvoir en elle. Je soupira discrètement de mes réflexions personnelles :


« Je ne voudrais pas vous faire perdre plus de temps votre Altesse. Je vous remercie infiniment pour m'avoir sortie de ce mauvais pas, j'ai bien failli me faire écraser »

Je ris délicatement de manière gênée et stressée à l'idée d'avoir pu dérangé la Prima. Je me tortille les mains ne sachant que faire devant la Prima.

[Alayna Tega]

La jeune fille se mit à rougir aussitôt qu’elle eut reconnu Alayna. La jeune Princesse songea qu’elle aurait certainement eu la même réaction qu’elle par le passé. Lorsqu’elle ne s’était pas affirmé et n’avait pas pris pleine conscience de sa puissance. Aujourd’hui, les joues se coloraient rarement de pourpre, car peu de personne étaient capables de faire ressortir la jeune femme qui se cachait derrière la politicienne. Ce constat lui arrache un franc sourire.

« Vous n’avez pas à vous excuser de votre maladresse. Tout le monde l’est à un moment ou un autre. »

Doucement, la Princesse se releva, aidant la jeune fille à faire de même. D’un regard furtif, elle l’observa fugacement. Des vêtements simples, un carnet de dessin. La jeune fille ne semblait guère être de la bourgeoisie qui emplissait la capitale de Balmorra. Le carnet indiquait une volonté artistique indéniable. Mais son attitude et sa posture ne révélait pas la suffisance souvent affiché par les gens de bonne naissance. D’une certaine manière, elle renvoyait l’image qu’avait dû renvoyer Alayna à une certaine époque.

« Vous ne me faites pas perdre mon temps, au contraire. Venez, marchons un peu. »

Aussitôt dit, elle commença à s’éloigner de la foule, marchant vers le convoi de speeder. Elle jeta un regard rapide en arrière vers ses soutiens et ses gardes. D’un signe de la tête, elle fit comprendre à ses troupes qu’elle saluerait tout ce petit monde avant d’entrer dans les véhicules.

« Ce devrait être à moi de m’excuser à vrai dire. Si je n’avais pas était là, cette foule n’aurait pas manqué de vous écrasez. Et vous n’auriez pas était interrompue dans ce qui semblait être une déambulation artistique. »

La jeune femme décrocha un large sourire. Tout était relatif. Sans Alayna, il n’y aurait pas eu de chute. D’une certaine manière, la Prima était responsable de la chute de la jeune fille. Alayna aimait particulièrement changer de point de vue de la sorte. Sa mère lui avait appris à le faire. C’était une manière efficace de comprendre les liens de causalités qui parcouraient le monde. Savoir quel pion déplacer pour obtenir le résultat voulu. C’était là l’art dans lequel la famille Tega excellait. Mère et Fille avait créé à elle deux une fable qui avait transformé un nom de famille en dynastie.

« Alors dites-moi. Comment vous appelez vous ? Êtes-vous une artiste à la recherche d’un sujet à coucher sur le papier ? »

[Luna RedMoon]

Son sourire était si bienveillant. Au fond d'elle même Luna savait que trop bien qu'elle l'analysait. Thomas lui avait appris à décoder certains regards. Ceux que les personnes pouvaient avoir pour détailler quelqu'un, l'analyser. Mais le regard de la Prima était encore plus pénétrant. Comme si elle pouvait lire en elle. Elle n'avait pas du tout l'air de la juger au contraire. Luna le savait et en était quasiment certaine. Ne voulant pas contrarier la Prima, elle la suivit sagement en marchant près d'elle mais en laissant une distance raisonnable pour ne pas se montrer trop envahissante. En lui accordant un de ces rares sourires, Luna lui répondit calmement les yeux remplis de fierté :

« Je m'appelle Luna Évangeline RedMoon votre Altesse »

Elle sourit quand elle lui parla de son carnet à dessin. C'était quelque chose qui lui tenait beaucoup à cœur. Une part d'elle même était inscrite dedans. Tout en confiance elle lui répondit d'une voix calme et posée :

« Non votre Altesse, j'adore dessiner mais pour vous dire la vérité je ne suis personne, juste une jeune femme qui recherche une nouvelle vie loin de... »

Luna s'arrêta soudain de parler. Devait-elle lui parler de sa part d'ombre qui la torturait sans cesse, de son manque de contrôle et de sa fuite du temple des jedis ? Elle voulait lui faire confiance mais qu'adviendrait-il d'elle si la Prima ne voyait pas sa fuite d'un bon œil. Elle se crispa et sa respiration s'accéléra. Sa part d'ombre lui murmura :

« Pourquoi tu ne lui parles pas de son secret ? Elle pourrait nous aider et te protéger qui sait ? »

Elle sera les poings violement prise par ses sentiments elle perdit légèrement le contrôle d'elle-même pendant une minute et ces yeux prirent des piquementations de rouge. Elle se parla mentalement :

« Arrête. Je dois me concentrer. C'est hors de question que je dévoile que je suis instable ! »

Elle inspira longuement puis repris un faible sourire et un peu hésitante elle se tourna vers la Prima :

« Je fuis quelque chose votre Altesse. Je voudrais trouver qui je suis réellement à vrai dire et mes dessins m'aident à me…canaliser »

Elle baissa la tête ne voulant pas en rajouter davantage. Elle devait déjà lutter intérieurement en elle pour éviter de laisser sa nature la plus profonde surgir face à la Prima.

[Alayna Tega]

Luna Evangeline RedMoon. Alayna scanna intuitivement les noms de familles qu’elles connaissaient. Ceux des familles royales du noyau, des nobliaux de part et d’autre de la galaxie. Mais Redmoon ne lui évoquait rien. Manie un peu stupide compte tenu de la situation. Il aurait été évident pour tous que Luna n’était pas la riche héritière d’un quelconque dignitaire planétaire. Mais Alayna avait cette habitude de vérifier. Pour être certains de savoir à qui elle s’adressait.

A mesure qu’elles avançaient, la Princesse en a apprenait un peu plus sur la jeune fille. Ainsi donc, elle adorait dessiner. Ce qu’Alayna avait déjà en partie deviné au vue du carnet de dessin qu’elle tenait à la main. Mais cela permettait de confirmer l’image que la Prima c’était faite de Luna.

Subitement, alors qu’elle avançait vers le speeder, la jeune fille marqua une pause dans son discours. Alayna l’observa du coin de l’œil, comme pour la sonder. Elle avait une étrange impression. Le ressenti d’un étrange malaise. Un point l’intriguait. Elle ne savait pas encore quoi. Mais elle le découvrirait.

La jeune fille fuyait ? Que fuyait-elle exactement ? Alayna aurait pu poser la question, mais elle savait combien certains points personnels pouvaient être durs à révéler.

« Au finale, nous tendons tous à rechercher une nouvelle vie. »

La Princesse s’arrêta alors que le binôme arrivait à proximité des véhicules. Elle se plaça face à la jeune fille pour la regarder dans les yeux.

« Parfois, fuir n’est pas ce que le destin requiert. »

Alayna affichait un sourire chaleureux. Fuir n’était que rarement la solution. Echapper à un problème était différent de le régler. Elle avait fait de cette vérité l’un de ses dogmes personnels. Elle aurait pu fuir et s’effacer quand le Parlement avait voulu son éviction. Mais elle l’avait affronté. Certes, de manière fourbe et radicale, mais elle avait vaincu son adversaire.

« Peut-être qu’affronter ce que vous fuyez vous apportera la nouvelle vie que vous recherchez. C’est souvent en vainquant ses peurs que l’on arrive à avancer. »

Alayna regarda la jeune fille avec un air un peu plus sérieux.

« Vous n’êtes pas en danger au moins ? Votre sécurité est assurée ? »

[Luna RedMoon]

Luna médita sur les paroles de la Prima. Oui, fuir n'est pas une solution mais elle n'avait pas tant de choix que ça. Elle n'avait personne dans ce monde. Il y avait bien Thomas mais il ne lui pardonnerait probablement pas de s'être enfui du temple comme ça toute seule et sans l'avertir. Elle soupira de regret pour celui qu'elle considérait comme son mentor, son père adoptif. Un jour qui sait. Le sourire de la Prima la rassurait. Elle le lui rendit :

« Certes ! J'aimerai beaucoup affronter ce que je fuis mais je risquerais de m'y perdre voir de ne jamais pouvoir revenir en arrière »

Vaincre ces peurs...Oui elle en avait à vaincre. Beaucoup trop. Même si elle voulait savoir ce qu'elle pouvait faire de cette part d'elle pleine de mystère à ses yeux, il lui faudrait bien apprendre et être suivit. Seule elle ne pourrait rien faire. En fait si elle pourrait...mais cela ne se finirait pas forcément bien comme avec son "maitre". Elle se mordit la lèvre à ce souvenir. Le sang de son maitre qui glissait sur le sol à cause d'un seul moment d'écart de sa part. Le mot "Monstre" raisonnait encore dans sa tète mais elle tenta de le chasser rapidement. Mais elle devait bien l'admettre dans sa plus grande rage elle était capable de causer la mort. Elle ne devait pas s'approcher des gens. Et surtout pas des gens qu'elle aimait. Mais elle se devait d'affronter sa part d'ombre coute que coute sinon cela pourrait devenir un bain de sang la prochaine fois qu'une personne lui ferait du mal. Elle se dit mentalement et calmement en inspirant profondément : Oui je peux le faire ! Je ne suis pas faible. Je suis forte. Je ne dois pas me laisser distraire par la force mais la contrôler.

Elle vit soudain le regard plus sérieux de la Prima et l'écouta plus attentivement. En danger. Mm. Elle ne savait pas si les jedis la chercher. Serait-il une menace vers sa liberté ? Elle n'en avait aucune idée. Mais elle, elle pourrait être un danger potentiel pour la population. Sa sécurité. Elle n'avait personne maintenant. Se protéger seule elle avait déjà eu à la faire et Thomas l'avait formée mais de là à dire qu'elle en était assurée...Quand elle vit qu'elle était arrivée près des véhicules son sang se glaça petit à petit. Elle allait se retrouver seule. Toutefois comme lui avait dit Thomas on ne devait pas montrer à quelqu'un qu'on était en position de faiblesse. Elle répondit doucement mais distinctement :

« Je ne pense pas être en danger. Mais je pourrais devenir un danger j'en ai bien peur votre Altesse. C'est aussi pour ça que j'ai voulu fuir. Quant à ma sécurité, je suis seule à l'assurer »

Elle se dit au fond d'elle la fin de la phrase qu'elle refusait encore d'admettre : enfin tant que j'en suis encore capable

[Alayna Tega]

Se perdre dans l’affrontement contre ses peurs était le risque. A sa manière, Alayna s’était perdu dans son combat. Sa lutte était devenue un acharnement, qui lui-même s’était transformé en obsession haineuse. Au final, en voulant affronter ses problèmes, elle avait fait sauter le parlement. Juste ça.

« C’est le risque. Mais parfois, fuir vous oblige à survivre plus qu’à vivre. »

Si le risque d’entamer l’affrontement était de se perdre dedans, le risque de la fuite était plus insidieux. Semblant sécurisante, cette course en avant des ennuis n’était en réalité qu’une éternelle contrainte. Fuir ne permettait pas de vivre. Tout au mieux, on pouvait espérer survivre. Confortablement peut être à certains instants. Mais toujours sur la lame du rasoir. Un jour ou l’autre, la fuite devrait reprendre. Et la mascarade que l’on pouvait bien appeler vie s’effondrerait.

La jeune écouta attentivement la jeune fille aborder le danger et la sécurité. Elle n’était pas elle-même en danger dans l’immédiat. Voilà qui était plus rassurant. Mais la suite cultiva la curiosité de la Princesse. Devenir un danger ? Pourquoi ? Comment ? Alayna ne comprenait pas encore où voulait en venir cette jeune fille. La rencontre avec cette artiste renversé par la foule prenait doucement un tournant bien intéressant. La Chandrillienne avait en elle un ressenti particulier. Un pressentiment qu’elle n’avait que peu ressenti par le passé. Sabina et Ewilya avait peut-être était les seuls à piquer autant à vif la curiosité de la Princesse. Quelque chose lui échappait, et elle adorait ça.

« Devenir un danger ? Vous me semblant pourtant avoir tout de la parfaite et gentille jeune fille ? »

Alayna abusait autant qu’elle le pouvait de son image de chaleureuse jeune femme. Elle avait ce charme, qu’on aurait pu dire héréditaire si Maya avait été sa mère biologique, qui la rendait aussi proche que possible d’un ange gardien. Un visage fin et serein. Un sourire chaleureux, franc. Et une voix aussi douce que possible. Evidemment, la jeune fille avait travaillé l’ensemble pour l’accordait en une symphonie de bienveillance. Elle avait travaillé à paraître ce qu’elle n’était plus. Innocente et bienveillante.

« Vous avez de la famille ici sur Balmorra ? Ou quelqu’un pourrait vous aider à lutter ? »

[Luna RedMoon]

Survivre. C'était exactement ça. Pour l'instant elle voulait survivre mais son but premier était avant tout de vivre en trouvant sa véritable nature. Trouver sa place dans ce monde. Elle ne pourrait pas fuir éternellement ce qu'elle était. Elle devait l'accepter voir vivre avec dans la meilleur des cas. Mais saurais-t-elle la contrôler ? Elle le souhaiter plus que tout. Elle serra le collier de sa mère dans sa main pleine d'espoir. Ces parents avaient foi en elle. Elle pouvait très bien y arriver. Le seule soucis c'était la solitude. Dans de nombreux manuels qu'elle avait pu lire dans le temple, la solitude amenait souvent à la destruction, la perte de contrôle. Mais en réfléchissant bien, Luna se dit qu'il était tout à fait possible que sa part d'ombre dont elle rêvait tant pourrait lui plaire. D'autant plus si elle pouvait ne plus avoir peur grâce à elle. La puissance avait parfois un gout bien plus sécurisant que la paix. Elle se redressa et calla une mèche rebelle de ses cheveux long derrière l'oreille et caressa au passage la perle que Thomas lui avait offert. Ses nattes tressées dans ses cheveux représentaient aussi ces victoires. Elle ne devait pas l'oublier. En tout Luna était fort impressionnée de la prestance dont manifester la Prima. Elle avait l'air de n'avoir peur de rien. Elle avait l'air d'un ange. Après tout il pouvait exister de bonnes personnes dans ce monde. Elle aurait aimé être comme elle.

Voyant que sa réponse attisait la curiosité de la Prima elle sourit poliment se retenant de faire un haussement de sourcil habituel et de lever les yeux au ciel quand celle-ci lui répondit. Elle ? Une "parfaite et gentille jeune fille" ? Elle gloussa intérieurement. Elle l'avait été oui jusqu'au jour ou elle avait dérapée. La colère était si grande. Concrètement elle pourrait très bien la retrouver si on la titillait encore un peu ou l'on touchait encore une fois à elle comme une esclave. Elle n'étais pas une parfaite et gentille jeune fille, loin de là. Au fond sous son visage d'ange, ses gestes un peu gauche et son allure de jeune fille semblant "parfaite" elle savait au plus profond d'elle même qu'elle en voulait plus. Elle souhaite être aussi élégante que les jeunes femmes de cette station et que la Prima. Elle voulait que tout le monde la respecte avec autant de respect que la Prima qui se trouvait face à elle. Elle ne voulait pas qu'on la traite comme une enfant mais comme une adulte à qui ont confirait des tâches. Elle ne voulait surtout pas qu'on pense qu'elle était faible. Personne ne savait de quoi elle était vraiment capable. Elle même avait quelques doutes. Une chose était sûre elle était loin d'être toujours cette jeune fille gentille que son physique pouvait révélait. Dans un sens cela l'a fait sourire. Si personne ne la voyait comme une menace cela pouvait également jouer en sa faveur. Après tout elle devait quand même survivre vu qu'elle était seule.

« Je n'ai pas de famille votre Altesse ni ici ni ailleurs. Je crois que personne ne peut m'aider dans ma lutte à moins de m'aider à trouver quelqu'un qui saurait se contrôler totalement je ne vous pas qui pourrait m'aider »

Soudain songeuse elle se tourna face à la Prima :

« Votre Altesse ? J'aurai une question à vous soumettre : Connaissez vous quelqu'un qui pourrait aider une personne qui... »

Elle hésita à lui dire puis ferma les yeux et préféra être totalement franche avec elle :

« Une personne qui ne sait pas contrôler sa force »

Elle la regarda droit dans les yeux cette fois et retient son souffle.

[Alayna Tega]

Luna et Alayna avait donc ce point commun. Des orphelines. L’une et l’autre avaient perdu leurs parents trop tôt. Celle qui était aujourd’hui là Prima devait sa situation à la rencontre fortuite avec une femme qui était devenu par la suite sa mère adoptive. Sans ce coup du destin, personne ne pouvait dire comment Alayna aurait fini. Elle qui possédait en elle une part d’obscurité depuis son enfance, elle aurait pu mal tournée. Quoique, objectivement, on ne pouvait pas foncièrement dire qu’elle avait bien tournée. Mais sa noirceur avait été guidée, canalisé. Si bien qu’elle avait appris à la domestiqué pour sans servir comme arme. Une sorte de pacte avec le diable où elle avait abandonné plus qu’elle avait obtenue, sans en être consciente.

Ce lien entre les deux jeunes filles donnait à Alayna un sentiment d’empathie incroyablement fort. Elle qui ressentait si peu habituellement. Elle savait que la jeune fille était certainement à la croisé des chemins. Et les mots qu’elle rajouta les yeux fermés ne firent renforcer cette sensation. Contrôler sa force. La force. Luna était sensitive. Le ressenti qu’elle avait eu s’expliquer. La jeune fille avait une aura, faible, mais que la Prima avait ressenti sans réussir à l’interpréter. Et lorsqu’elle comprit, à l’empathie se mêla un autre sentiment. Une satisfaction intense. Presque jubilatoire.

Alors qu’elle avait découvert il y a peu la sensibilité d’Ewilya, voilà qu’une nouvelle sensible à la force se présenter à elle. Et celle-ci ne demandait qu’à apprendre. La crainte qu’Alayna avait ressenti à l’idée de ne pas être à la hauteur d’instruire c’était éclipser devant les possibilités qui se dessiner pour l’avenir. Son sourire n’avait rien trahis de ses réflexions.

« Il se pourrait que je connaisse quelqu’un qui pourrait vous aider. »

Elle-même. Elle pouvait lui apprendre à canaliser sa noirceur pour en faire sa force. La rendre puissante. Belle. Forte. Faire d’elle une cavalière obscure, une ombre avançant devant la Prima.

« Mais il faudra me faire confiance. Et une fois que vous aurez commencé, vous ne pourrait plus faire demi-tour. »

Faire demi-tour serait impossible. Ou du moins, pas sans y perdre la vie. Le sourire d’Alayna était toujours là, assurant une face angélique au démon qui se réveillait.

« Je peux aider. Si vous êtes prêt à vous battre, rejoignez-moi au crépuscule sur la plateforme 42 de l’astroport. Je ferais émettre un laissé-passé à votre nom. Prenez vos affaires, si vous venez, nous ne resterons pas sur Balmorra. »

Alayna regarda autour d’elle. Ses gardes avaient ouvert les portes des speeders et la foule s’amassait devant.

« Il est temps que je vous laisses. N’oubliez pas. Plateforme 42. »

Alayna tourna talon après un ultime sourire chaleureux. Elle savait que les chances de voir Luna la rejoindre ne devaient pas être très élevées. Mais elle espérait la voir arriver tout à l’heure. Le temps pour ses services de mener une courte mais précise enquête sur la jeune fille. A attendant, elle avait une foule à saluer…

***

Le soleil se couchait sur Balmorra. A l’Astroport, les derniers vols commerciaux s’affichaient. En tant que planète frontière, le monde était un véritable hub pour le transport passager. La plateforme 42 faisait partie des plateformes habituellement réservés aux paquebots desservant Hapes. Mais en cette soirée, c’était une corvette Marauder qui occupait l’espace. Pour y accédait, pas moins de trois contrôles de sécurité, avec contrôle de l’identité et palpation de sécurité, était nécessaire. Au pied de la bête qui visiblement s’apprêtait à quitter la planète, les techniciens s’afféraient. Des chasseurs d’escortes étaient déjà en vol. A quelques mètres de la rampe principale d’accès, des gardes Chandrilliens faisaient office d’ultime rempart. Chaque nouveau venu devait se présenter à eux. En espérant être en règle…