L'Astre Tyran

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Connue pour ses canyons de cristal, Chandrila, joyau discret de la Nouvelle République, est avant tout un monde agricole magnifique qui exporte la majorité de sa production vers les mondes surpeuplés du Noyau. Ses immenses plaines abritent une population répartie en petites communautés, laquelle s'organise selon un système de démocratie directe.
Gouvernement : Confédération des Systèmes Unis
#32276
Misha lui envoya un regard faussement noir. Evoquer son ancien prétendant, c'était quand même assez bas, même si au fond de ses yeux scintillait une lueur amusée. Clairement, elle n'aurait pas pu faire semblant toute sa vie. Etre la jeune fille puis la jeune femme modèle, la potiche qu'on emmène dans les galas pour faire joli à son bras, la bonne maîtresse de maison qui s'occupe de l'intendance, des repas et des enfants. Non, tout ça, c'était absolument pas pour elle, et elle préférait cent fois sa vie de vagabondage, que ce qui était prévu pour elle sur Corellia. Même si elle n'avait trouvé encore aucun endroit qui arrivait à la cheville de sa planète d'origine.

- C'est mon côté bien trop sociable ça, tu vois... Je peux pas m'empêcher de discuter avec les gens, d'essayer d'en apprendre plus sur eux, sur leurs activités, sur le pourquoi ils sont là. Mais bon, si j'avais su que ça me vaudrait un détour en cellule, je n'y serai sans doute pas allée.

Son compagnon semblait mépriser les militaires, et pour autant, même si Rost avait été méfiant envers elle au départ, elle n'avait pas grand chose à leur reprocher.

- Tu es dur, Ciaphas. Ils ne m'ont rien fait, si ce n'est quelques heures en cellules. Et le temps des réparations de mon vaisseau, j'étais libre de tout mouvement à bord. Ils sont restés très respectueux et courtois. Vraiment, je ne vois pas ce qu'on pourrait bien leur reprocher. Me concernant en tout cas.

Il lui proposa d'aller chercher des vêtements secs, ou d'aller faire un tour ailleurs. Mais la rouquine n'était pas sûre de vouloir se retrouver dans un endroit clôt avec lui tout de suite. Elle avait une fâcheuse tendance à s'enfuir après que les choses ne soient devenues un peu trop concrètes, alors elle voulait essayer de profiter encore un peu de l'instant.

- Ah ça te fait rire hein, de me voir embarassée ? Et bien tu sais quoi ?

La rouquine se leva, sa robe mouillée collant à sa silhouette. Elle riait, délicate mais sincère. Ecartant les bras, dans un rayon de soleil, elle semblait baignée de lumière. Elle n'avait pas honte, ne craignait le regard de personne. Forte et confiante, elle se tenait devant lui.

- Je n'ai rien contre visiter de nouveaux endroits Cain. Mais je dois te parler, vraiment. Je voudrais...

Misha regarda autour d'eux, l'espace de quelques secondes. Elle était plutôt sûre de son choix, mais n'avait pas vraiment envisagé la réponse de Cain. Que faire en cas de refus ? Ellle n'y avait pas pensé.

- Je voudrais réintégrer l'équipage du Rêve.
#32280
Cain détestait les militaires en général, inutile de le nier. Oh, il n'aimait guère les républicains ou impériaux, dans la situation présente plutôt les premiers, conséquence des explications de la belle sur son emprisonnement par l'un d'eux. Mais c'était avant tout un constat global, il les méprisait pour ce qu'ils étaient et représentaient d'une part et à cause de son passif d'autre part. Ces imbéciles n'étaient que les suppôts d'un gouvernement hypocrite qui avaient décidé de troquer leur liberté contre un salaire et un repas chaud pour devenir de simples instruments obéissants.

Il y avait également un côté plus personnel. Son géniteur, puisse-t-il crever la gueule ouverte dans quelque trou paumé du lointain Nord, n'avait pas été ce qu'on pourrait appeler un père modèle et avait passé l'essentiel de l'enfance de Cain loin de Corellia et sa famille. Il avait eu beau s'entendre expliquer que c'était pour le bien de leur famille, qu'il leur envoyait sa solde pour les aider à vivre, cela n'avait eu aucun effet sur son fils, lequel avait grandi sans figure paternelle.

Nulle surprise donc à ce qu'il ne les portait pas dans son cœur tous autant qu'ils étaient.

Oh je suis sûr qu'ils t'ont fait les yeux doux et tout sourires, c'est comme ça qu'ils fonctionnent, d'abord le méchant flic et si ça marche pas, les sourires en veux-tu en voilà et si tu fait pas gaffe, ça finit en recrutement dans leur armée tout ça.

Sa subtile tentative de la forcer à rester ou immobile et cachée ici ou bien de bouger ailleurs pour revêtir d'autres vêtements avait en tout cas fait long feu, la bougresse n'ayant visiblement aucune honte de danser sur place pour exhiber fièrement le tissu encore ardemment humide lui collant à la peau. Pas qu'il allait s'en plaindre après tout, le spectacle était à son goût et même bien plus. Eh quoi, pourquoi détourner le regard après tout? Si elle avait voulu qu'il ne regarde pas, elle lui aurait signifié clairement. Et puis il n'y avait rien à voir qu'il n'avait déjà vu...

En revanche, sa déclaration suivante fit disparaître le sourire amusé du criminel aussi vite qu'un Hutt ne dévore une limace. Réintégrer son équipage. Voilà une chose à laquelle en toute franchise il ne s'était pas attendu du tout tant la jeune femme semblait tenir à son indépendance. Elle lui avait également clairement dit sans détour que la vie de criminelle passée à tuer ou être tuée n'était pas pour elle. Et cela il pouvait le comprendre, il était même d'accord avec elle, elle avait trop de cœur pour faire ce métier, trop de gentillesse et de bonté d'âme malgré une féroce résolution et un courage indéniables.

Il ne comprenait pas pourquoi elle émettait ce désir, il ne comprenait pas au nom de quoi elle souhaitait renoncer soudainement à cette liberté qui lui était si chère et pour... Pour quoi au juste? Une vie de mensonges, de cruauté, de meurtres, de manipulations? Une vie ou, tôt ou tard, il n'y avait qu'une seule issue? Était-ce vraiment là ce qu'elle voulait? En était-elle seulement consciente? Savait-elle ce qu'elle lui demandait? Pouvait-elle imaginer ce que tout cela impliquait?

Le silence qui suivit sa déclaration fut bien pire que celui qui avait suivi sa tentative de blague plus tôt au spatioport. Il n'était pas seulement inconfortable, il était malsain. Cain se contentait de la regarder sans mot dire, incapable de parler ou d'émettre un son. Il fallait pourtant qu'il le fasse. Qu'il parle. Qu'il dise ce qu'il avait à dire et ensuite avise selon sa réaction. Mais il savait qu'elle ne serait assurément pas la bonne.

Misha.

Son nom, si simple à prononcer et pourtant une épreuve pour lui dont la passion et l'amour qu'il ressentait à son encontre étaient en cet instant une torture. Il posa un regard étrange sur le visage si avenant de la Corellienne, mi-désolé mi-triste. Sa voix n'était plus celle du joyeux aventurier qu'elle avait l'habitude d'entendre mais celle de l'amant qui tentait d'avertir sa bien-aimée.

Je ne peux pas t'y autoriser. C'est impossible.

Il lut à ce moment la déception, la tristesse, le regret et, était-ce possible?, le dégoût. Peut-être s'était-il trompé dans son appréciation de sa réaction. Il sentit qu'il lui fallait s'expliquer, lui dire les raisons, qu'elle comprenne.

Si cela ne dépendait que de moi, j'accepterais. Avec joie même, je serais tout à fait heureux de te revoir parmi nous. Mais ce n'est pas le cas. Je... Les choses ont changé depuis Corellia, j'ai changé. Je ne suis plus un petit pirate sans importance ni problème que tu peux fréquenter en toute tranquillité. Je ne peux pas t'en dire plus, pour ta sécurité, mais sache ceci : si tu devais nous rejoindre, tu mettrais alors les pieds dans un sac de nœuds dont tu ne pourrais jamais te dépêtrer.

Comprends-tu? Tu serais en danger, un danger mortel de tout les instants. Je ne peux pas m'y résoudre, je n'en ai pas le droit. Je sais ce que tu vas dire, tu vas me dire que tu n'as pas peur, que tu n'en as rien à faire du danger, que tu sais te défendre. Mais il y a des limites à ce que toi comme moi pouvons encaisser. Ceux pour qui je travaille...
Soupir de colère. Ce ne sont pas des bons samaritains, ils essaieront de se servir de toi comme ils le voudront et personne ne pourra les en empêcher, personne.

C'est pour ta sécurité Misha. Tu n'es pas de ce monde dans lequel je vis et tu ne pourras jamais en être. Tu n'es pas destinée à devenir comme nous autres criminels sommes, tu ne DOIS PAS le devenir. Pardonne-moi Misha, pardonne-moi. Je ne peux pas accepter ta demande.


Car l'amour qu'il lui vouait l'obligeait à faire preuve de cette immonde faiblesse et pitié, cette méprisable volonté de protéger de gré ou de force l'objet de ses désirs. Qu'il se condamne très probablement ainsi à la perdre ne lui échappait mais il en allait ainsi dans leur monde. Il fallait être prêt à tout sacrifier, même ceux que l'on aimait. Et parfois, pour protéger quelqu'un que l'on aime, on doit la rejeter aussi loin que possible de soi, dans l'espoir qu'ainsi elle sera hors de portée des représailles et des dégâts collatéraux.
#32286
- Pardon ?!

La rouquine écarquilla les yeux. Alors là, elle s'était attendue à beaucoup de réaction, mais clairement pas à un refus catégorique. Et ça ne lui plaisait pas du tout. Certes, il était capitaine de son vaisseau, et par conséquent responsable de son équipage. Peut être finalement, qu'elle aurait du revenir véritablement enceinte, au moins il ne l'aurait sans doute pas refoulée à ce point.

- C'est toi qui vois.

Elle lui tourna le dos, et son regard se perdit sur l'étendue bleue. Elle était vexée, énormément, et cela se traduisait directement sur son visage, qui s'était fermé directement. C'est un peu pour ça qu'elle lui avait tourné le dos d'ailleurs, pour ne pas qu'il puisse en lire encore plus sur ses traits, plus qu'il ne le faisait déjà.

- Mais tu crois quoi Cain ?

Elle fit à nouveau volte face, un sourire mauvais, presque malsain sur les lèvres douces qui d'ordinaire n'envoyaient à Ciaphas que de la douceur et de la tendresse. C'était étonnant un peu, d'ailleurs, peut etre qu'il ne reconnaitrait pas ce côté d'elle, et justement c'était exactement là qu'elle voulait en venir.

- Tu crois que quand je ne suis pas avec toi, je retourne m'enterrer sur Corellia, je regarde le ciel en me demandant «Mais que fais donc mon téméraire pirate ? Dans quel coin de la galaxie erre-t-il ? Au devant de quels dangers est-il en train d'approcher ? » ? Et bien scoop, monsieur Cain. Ce n'est pas le cas.

Sans toi, je fais la même chose qu'avec toi, sauf que tu n'es pas là pour le voir. Ah mais peut être que tu préfèrais ne pas le savoir. Tu veux me protéger en m'interdisant de revenir sur le Rêve Corellien ? Tu crois que tu me protèges de quoi exactement ? De toi, d'eux ? Du monde ? JE NE SUIS PAS EN SUCRE, MONSIEUR CAIN.
Est ce que les gens autour d'eux l'avaient entendue hausser le ton ? Sans aucun doute oui, dans la mesure où de nombreuses têtes s'étaient tournées vers le duo. Enfin c'est pas important. C'était sans doute la possibilité de garder un œil sur moi, vu que tu cherches à ce point à me protéger. Tant pis.

Elle lui en voulait, c'était clair et net. D'ailleurs, elle commençait à s'éloigner de quelques pas.

- C'était une mauvaise idée de te contacter, j'le savais, j'aurai pas du. Après tout, toi tu m'avais oubliée, vu que t'as jamais cherché à me contacter.
#32291
Et ce qui devait arriver arriva. Une dispute tout ce qu'il y a de plus banale et facile sur un sujet tout aussi banal et facile à cause d'une attitude banale et classique. Fallait-il s'attendre à autre chose après tout? Misha n'était pas une femelle soumise et qui baissait les yeux comme on en voyait trop, elle n'hésitait pas à répliquer d'un ton sec lorsqu'elle l'estimait nécessaire. Et il valait mieux ne pas être dans le coin quand elle piquait une crise, la belle avait le don de passer de douce compagne à furie irritable.

Aussi ne fut-il pas surpris qu'au lieu d'afficher son désarroi et sa tristesse, elle ne réagisse de manière complètement inversée. Lui tournant le dos, le ton mauvais et contrarié voire carrément furieux, ses yeux lui lançant malgré tout des éclairs. Et ses paroles qui résonnaient en lui dont la froideur et la laide vérité le transpercèrent plus durement qu'un tir de blaster (et pourtant il en avait connu de ce genre de douleur).

Oui il s'était comporté en imbécile pompeux et stupide, la rabaissant au statut d'objet de paille qu'il lui fallait, dans un stupide élan protecteur typiquement masculin, recouvrir quitte à la cacher aux yeux du monde, cela afin d'éviter qu'elle ne subisse les épreuves de la vie. Il avait commis l'erreur la plus commune qui soit pour un homme amoureux, quelle douce ironie! Il pouvait tenir tête à des seigneurs du crime sans ciller mais ne savait absolument pas comment se comporter avec une représentante du beau sexe.

Je n'ai jamais dit ça...

Crétin. Crétin crétin crétin! Ne lui parle pas comme ça, ne prend pas un ton faussement amical ou chagriné, ne fait pas l'effarouché ni l'animal soumis car ce n'est assurément pas ce qu'elle attend de toi. Sitôt ses reproches déversés, la voilà qui commence à s'éloigner de lui et chaque pas qu'elle fait ne fait que creuser un peu plus le fossé qui les sépare à présent. Il savait que s'il n'agissait pas rapidement, une fracture apparaîtrait et c'en serait fini de leur relation.

Mais après tout, que faire? Comment lui expliquer pour qu'elle comprenne ses intentions, ses sentiments? Comment lui faire accepter que c'est la peur de la perdre qui le pousse à la rejeter en périphérie de sa vie précisément parce qu'en cette place, il pourra l'aimer sans craindre la perte? Comment concilier passion et inquiétudes du lendemain? Comment créer un lien si puissant qu'il ne se rompra pas facilement? Comment l'entretenir?

Et le voilà donc, idiot et malheureux, seul, tandis qu'elle s'en va, incapable de réagir à son éloignement. Le criminel n'a jamais été doué dans ce genre de situations. Mais c'est justement cette crainte de la perdre qui le pousse finalement à agir. Le mouvement du mécanisme s'enclenche et la machine se remet en marche d'abord tout doucement puis de plus en plus vite. Il faut que les engrenages redémarrent pour que tout fonctionne de nouveau. Et ainsi Cain se porte en courant presque pour rattraper celle qu'il aime envers et contre tout, sachant pourtant son combat perdu d'avance.

Parce qu'il a commis l'erreur qu'il ne faut pas commettre, parce qu'il a sous-estimé leur relation, parce qu'il n'a pas voulu comprendre qu'un lien de cette sorte, ça doit se conserver même à travers la distance, qu'il ne suffit pas de rencontres au gré du temps par ci par là, il faut quelque chose de plus. Il faut trouver en soi la force et le courage de maintenir ce lien, il faut en mesurer l'importance. La mérite-t-il? Non. Mais la désire-t-il? Oui, plus que tout. Il sait que sans elle, il est incomplet et malheureux, il manque quelque chose dans sa vie.

Il la rattrape finalement sans trop de peine mais, au moment de tendre la main pour lui toucher le bras et la forcer à se retourner, il hésite. Ne serait-ce pas au fond mieux qu'ils en restent là? Elle ne serait ainsi plus en danger de par sa relation avec lui si elle ne le revoit plus jamais n'est-ce pas? A quoi bon s'attaquer à une ex-compagne pour faire souffrir si le lien n'est plus? Est-ce aussi simple au fond? Il secoue la tête et finalement, trouve le courage de la forcer d'une pression ferme mais légère sur son épaule nue à se retourner.

Elle darde sur lui son regard vert emplis de colère et de mépris, lui donnant l'impression d'être face à un juge impitoyable et reste silencieuse, suspendant son verdict en attendant son plaidoyer. Il déglutit, mal à l'aise et ne sachant pas trop par ou commencer ni que dire. Autant être aussi honnête que possible.

Je ne voulais pas être aussi... Stupide. Je n'ai jamais voulu te considérer comme une poupée de porcelaine qui se briserait si on l'effleure, je suis même bien placé pour savoir que c'est diablement le contraire...

Il eut un petit rire nerveux, elle gardait un visage de marbre. Pas facile du tout.

Je sais bien que tu ne te tournes pas les pouces en attendant de me revoir, tu es aventureuse, tu n'as pas froid aux yeux et tu ne te laisses dicter ta conduite par personne. C'est ce que j'aime chez toi, tu agis comme tu l'entends. Je me souviens encore de ton aide sur Nar Shaddaa et sur ce cargo qu'on a attaqué, tu n'avais pas peur malgré le danger, les tirs et la mort. Toi qui n'avais encore jamais connu ce genre de choses, tu es restée droite et courageuse. C'est cela qui m'a séduit.

En vérité si je te dit non c'est par pur égoïsme. Parce que si tu deviens comme moi et mes semblables, tu n'auras peut-être plus cette honnêteté et cette droiture qui nous font défaut. Parce que c'est la différence entre nous deux, si grande, qui m'attire et parce que je crains de ne plus t'aimer si elle disparaît. Oui Misha, je t'aime. Je ne te l'avais jamais dit encore, encore une autre monumentale erreur... Je t'aime et je ne veux pas risquer de te perdre. Si tu dois me haïr et me rejeter, si c'est le prix à payer pour que tu sois heureuse et en bonne santé, ou que tu sois, je le paie avec joie.

Je n'ai jamais cessé de penser à toi depuis Corellia. Je ne savais simplement pas quoi faire, que te dire si je t'appelais. Je ne savais pas ou tu étais, ce que tu faisais, avec qui. Nous ne nous sommes rien promis toi et moi après tout, de quel droit aurais-je pu exiger de toi que tu ne fasses pas ta vie ailleurs? J'avais peur que tu ne répondes pas et j'étais très occupé de mon côté... Ce sont des excuses faciles, je l'admet. C'est une autre erreur stupide de ma part, on dirait que je les enchaîne...


Il se tut alors, soutenant son regard. Il aurait voulu la serrer contre lui, se perdre en excuses et lui demander pardon encore et encore, mais il ne savait pas comment elle allait réagir. En bien ou en mal? Il espérait la première possibilité mais redoutait que la seconde serait la bonne. Il avait commis une grossière erreur et il était prêt à payer n'importe quel prix pour se rattraper.
#32332
Misha n'était pas méchante, mais dans le fond, elle avait un potentiel de vice insoupçonné. De ce fait, elle prenait à l'instant précis un malin plaisir à le faire tourner en bourrique, le visage fermé comme une porte de prison, en l'écoutant se répandre en excuses. Evidemment qu'il l'avait sous-estimé, et que sa pire faute avait été de la faire passer pour une pauvre demoiselle en détresse attendant son preux chevalier.

Mais elle aurait pu aussi tourner court, et lui dire qu'il n'avait pas à s'en faire, que ce n'était pas grave, qu'elle avait bien compris que ce n'était pas vraiment ce qu'il avait voulu dire et qu'elle ne lui en voulait pas. Seulement... Et bien seulement, ce n'était pas aussi marrant à son sens. Non, elle préférait le voir, presque dégoulinant de stress, de savoir ce qui pourrait la brusquer ou pas.

Quelque part, elle comprenait aussi ce qu'il voulait dire, ce qu'il entendait par ses mots, ce qui lui faisait peur. Elle se rappelait très bien de l'attaque de ce cargo, elle aussi. De ce qu'elle avait ressenti, de tout ce qu'il lui avait peur, de la mort, omniprésente, de l'odeur du stress et du sang. C'était ce qui l'avait faite fuir, dans un premier temps. Et puis, dans un second temps, elle s'était rendue compte qu'une fois éloignée de tout ça, d'eux, ça lui avait manqué, et que, par tout ce qu'elle avait fait par la suite, elle avait toujours recherché à se rapprocher de cette vie à nouveau.

- Je vois.

Elle n'avait pas répondu à l'aveux de ses sentiments. Pas parce qu'elle ne les partageait pas, bien au contraire, mais elle ne voulait pas le lui dire comme une réponse automatique. Si elle devait le lui dire, le lui hurler, le lui chuchoter, le lui murmurer, ce serait vrai, intense, fort, pensé et réfléchi.

- Je ne veux plus ne plus promettre d'ailleurs. Tu ne comprends pas, que si je veux repartir avec vous, c'est aussi parce que je ne veux plus te quitter ? Je ne veux plus être sans toi. Je ne veux plus avoir à me demander si la prochaine fois, tu sera toujours là pour moi, ou si une autre t'aura pris à moi. Mais je comprends.

Le sourire revint sur son visage. Doux, tendre, comme à son habitude. Qui aurait pu dire que derrière ce sourire se cachait une idée encore plus vicieuse encore ?

- Je comprend ce que tu veux dire, tes craintes et tes doutes. Je comprends que tu ressentes le besoin de me protéger, bien que je n'en ai pas besoin du tout. Je comprend que tu veuilles me tenir à distance de vos actions, de vos agissements, des dangers dans lesquels tu t'embarques. Je vais respecter ça, enfin je vais essayer, parce que je n'en ai aucune envie.

Sa robe commençait à sécher, et elle attrapa sa main pour continuer à marcher sur les rives du lac.

- Donnes moi des nouvelles des autres. Dis moi ce qu'ils deviennent.
#32339
Cain avait derrière lui une vie plutôt longue et remplie du haut de ses 36 ans, il avait connu d'innombrables gens, la plupart étant de vrais salopards et quelques-uns étant à peu près honnêtes. De sa bien-aimée Corellia ou il avait grandi dans un environnement assez explosif dans le secteur bleu, au milieu des criminels, des pauvres et des cinglés de la Ligue Humaine, il était parti découvrir une galaxie entière pour se perdre finalement dans l'espace Hutt et jouer les pirates.

De cette vie de pirate et de criminel il avait récolté assez peu de choses en dehors d'aventures plus ou moins couronnées de succès et beaucoup de cadavres. Il avait vu et fait trop de choses dont beaucoup n'étaient pas très catholiques pour pouvoir encore s'étonner facilement. Il avait même, à sa grande horreur, fricoté avec un Seigneur Sith bien qu'il n'en sut heureusement pas grand-chose. Il s'était finalement retrouvé à bosser pour syndicat du crime universellement craint et détesté.

Et malgré tout ça, il était proprement incapable de comprendre comment fonctionnait ce petit bout de femme qui semblait apprécier le voir se traîner par terre pour implorer un pardon qu'il savait ne pas franchement mériter. Il pouvait vous expliquer comment piloter et entretenir un cargo de transport mais gérer le caractère féminin, que nenni. Il faut croire que ces demoiselles étaient bien plus complexes à comprendre qu'un système mécanique complet.

Mais malgré tout, à l'entendre, il semblait que la tempête était finalement passée. Ou bien elle ne faisait que couver, latente, prête à resurgir pour l'engloutir tout entier, c'était tout aussi possible. Méfiance mon vieux, on ne sait jamais avec elle. Vas-y mollo pour ne pas la braquer. Il lui jeta un regard à la fois surpris et pétillant.

Il n'y a pas besoin de se promettre quoi que ce soit, tu es la seule qui puisse me posséder, aucune autre n'aura ce droit. Jamais.

Parce que la passion qui existait entre eux ne se commandait pas ni ne se laissait détourner après tout. Si aucune parole n'avait jamais été prononcée, dans le secret de son âme, Cain ne vivait que pour une seule femme et elle lui faisait face, liant sa main à la sienne pour reprendre une promenade toute simple autour du magnifique et immense lac. Et son commandement exigeait satisfaction.

Monsieur DeGroot est sur Chandrila, avec moi. Il est... Hum le connaissant soit il se promène en safari pour son histoire de points, soit il est occupé à travailler pour le boss. Mister NailBrain est toujours occupé à essayer de désosser mon vaisseau et faire exploser les circuits, l'autre jour il s'en est fallu de peu que je l'abatte vu la connerie qu'il avait faite... Je n'ai pas eu de nouvelles d'Iris depuis quelque temps, aux dernières nouvelles elle était dans le Nord dans le coin de Taris, à faire mumuse avec je ne sais plus qui. La connaissant elle doit être dans un tripot quelconque à écraser au bras de fer toutes les racailles du coin. Et Sabina...

Il eut une hésitation. Que dire sur elle ? Comment expliquer le lien qui l'unissait à la jeune fille ? Il l'avait revue quelques mois auparavant et lui avait offert un vaisseau mais depuis aucune nouvelle. Pourtant le Corellien se sentait responsable d'elle, malgré qu'il l'avait plus ou moins laissée à la charge de cette Mirialan inquiétante depuis presque un an maintenant. La gamine avait eu une sale vie et elle méritait mieux, Cain pensait lui devoir au moins cela depuis qu'il l'avait libéré de sa condition d'esclave.

Elle est spéciale. Je soupçonne qu'elle est bien plus importante qu'aucun de nous n'aurait pu le penser alors je l'ai confiée aux bons soins d'une personne de confiance pour qu'elle l'aide à maîtriser les dons qu'elle semble avoir. J'ai des nouvelles de temps en temps mais en dehors de ça c'est le silence radio. J'imagine qu'elle a bien le droit d'avoir un peu de liberté.

S'il avait su ce qui en était vraiment de la jeune Pantoran, s'il avait pu avoir un aperçu de la vie qu'elle menait, des projets que son Maître avait pour elle et de ce qu'elle devenait lentement mais surement, il aurait surement tenu un discours radicalement différent. Il y avait même fort à parier qu'il aurait tout fait pour la soustraire à l'influence corrosive de la Mirialan pour l'éloigner de cette folle. Mais il n'en savait rien.

Le couple progressait tranquillement, évoluant parmi des dizaines de Chandrilliens qui se baladaient avec insouciance. Cette planète avait quelque chose d'irréel, un paradis impossible à imaginer par sa tranquillité et sa simplicité. Dans une galaxie aussi impitoyable et dure, cela faisait du bien de pouvoir se reposer dans un endroit pareil mais on ne pouvait s'empêcher de ne pas comprendre comment c'était possible.

Il y a un restaurant pas loin, je te paie un truc à boire ? Un café, un thé ou une autre boisson quelconque ? Il y a même un balcon qui repose juste au-dessus de l'eau on y a une belle vue.
#32350
Misha écoutait avec attention les explications que lui donnait Ciaphas. Mine de rien, lors du peu d'aventures qu'elle avait vécu avec eux, elle s'était attachée à... Presque tous ? Non, elle ne pouvait pas dire ça. Sans vraiment le vouloir, elle s'était quand même un petit peu attachée à la Chiss à la peau bleue. Aussi, elle était assez heureuse d'apprendre que tout le monde se portait plus ou moins bien. Ciaphas fut cependant plus évasif concernant Sabina. Il fallait avouer que la rouquine mis un certain temps à se rappeler qui était cette jeune femme, avant que les images du sauvetage à bord du cargo lui reviennent.

En effet, elle se rappelait avoir perçu quelque chose d'étrange émanant de cette personne, bien qu'elle était dans une situation à l'époque qui n'était pas des meilleures. Elle s'était vite éloignée d'elle, la trouvant bien trop... Féminine. Oui, c'était idiot, mais Misha était une jalouse excessive, et la simple idée d'un personnage féminin supplémentaire évoluant autour de son pirate la gonflait dans tous les sens du terme.

Il commençait à y avoir du monde, autour du lac, et ils évoluaient parmi eux, tout en étant seuls, main dans la main. Cependant, ça ne la dérangeait pas. Même si elle aurait apprécié une certaine intimité entre eux, cela la terrifiait en même temps. Peut être parce qu'à chaque fois que c'était arrivé, cela s'était conclu par un départ de la demoiselle.


- Allons y !

Les amants se dirigèrent donc vers le restaurant indiqué par le pirate, et montèrent s'installer sur le balcon où se trouvait une table de libre. Effectivement, la vue y était imprenable, et Misha se remplissait les yeux de toute cette beauté. En bonne chauvine, elle commanda une bière Corellienne, sans savoir si on la trouvait sur la carte, encore que quel restaurant digne de ce nom pourrait ne pas proposer de bière Corellienne ?

Ses doigts glissèrent sur la table pour venir chercher les siens, tandis qu'elle se perdait dans l'horizon bleu du lac. Et puis, soudainement elle fronça les sourcils.


- Lorsque je t'ai connu, tu bossais pour toi, pour ton équipe. Et là, tu me parle de... « Pour qui je travaille ». Qu'est ce qui s'est passé Ciaphas ? Pour qui tu bosses?Dans quoi tu t'es fourré ?
#32363
La tempête semblait être finalement passée et était maintenant derrière eux, encore que connaissant la petite rouquine, il avait comme l'impression que ça ne devait pas être pris pour argent comptant. Ce genre de moment après une crise il commençait à bien connaître alors il avait appris à la jouer fine pour éviter que ça pète. M'enfin, passons. Pour l'heure, il avait une amante à divertir par sa conversation et son sens de l'hospitalité, autant dire que ça s'annonçait pas forcément simple.

Le restaurant était plutôt grand et agréable, à la fois sobre et décoré juste assez pour donner une ambiance festive et accueillante. De nombreux Chandrilliens y venaient chaque jour, simplement pour profiter de l'endroit et ses plats très appétissants. Cain y était déjà venu une ou 2 fois avec le Trandoshan, lequel avait déploré le manque de viande en quantité suffisante dans les plats tandis que lui-même trouvait le coin apaisant. Ça lui rappelait la cantina du vieux Mark dans le secteur bleu de Coronet (en beaucoup plus calme cela dit).

Il mena la danse et la demoiselle jusqu'à une table en hauteur. Il avait raison, elle n'était pas déçue. Les eaux du lac étaient visibles partout ou portait le regard, la plate-forme supérieur du restaurant ayant été conçue pour reposer à plusieurs mètres directement au-dessus de l'eau. Espérons que ça n'allait pas s'effondrer sinon ils étaient bons pour une bonne trempette. Cain commanda pour sa part un whisky corellien là ou sa compagne opta pour la bière.

D'une certaine manière ça pouvait paraître insultant de ne pas se servir le succulent rouge chandrillien mais l'un comme l'autre avaient la nostalgie de la merveilleuse Corellia. La main de la jeune femme vint chercher la sienne et il lui sourit en avalant une gorgée de whisky. De l'alcool corellien, une belle corellienne et du temps passé à ne rien faire en compagnie des deux, que demander de plus ?

Ce qu'il s'est passé ?

C'était une sacrée bonne question ça. La meilleure réponse à "dans quoi tu t'es fourré" aurait été "dans la merde jusqu'au cou" mais quelque chose lui disait qu'elle n'allait pas trop apprécier. Il valait mieux éviter de l'inquiéter pour rien ou pire, de l'énerver. Il l'aurait bien sentie capable de lui hurler dessus pour avoir été assez stupide pour se commettre avec les autres cinglés après tout.

Tu veux la version courte ou longue ? La courte : les circonstances ont fait que je ne suis plus vraiment indépendant depuis 8 mois, peu après qu'on se soit séparés sur Corellia. Disons que je ne pouvais pas vraiment dire non à ces gens-là... La longue : Par les aléas de la vie je me suis retrouvé embarqué dans une sale histoire sur Nar Shaddaa qui m'a forcé à prendre des vacances sur Chandrila.

J'y ai rencontré un type qui pouvait m'aider pour ce que je devais trouver mais on a finis par tomber en désaccord avec un caïd local. Ça n'a pas bien fini pour lui, en revanche nous ça a été encore pire parce que je suis maintenant un modeste employé. Un employé du Soleil Noir. Ça doit te parler comme nom.


Il espérait vraiment qu'elle n'allait pas demander plus de détails, autant sur le braquage (auquel était mêlée son amie Ferret d'ailleurs) que sur l'histoire avec Decarpaccio. Car alors il lui faudrait choisir entre mentir et dire la vérité, en sachant qu'aucune de ces options ne plairait à la jeune femme. Pourquoi la vie doit toujours être aussi compliquée d'abord hein ? Pourquoi il savait pas mentir à sa compagne alors qu'il y arrivait sans problème avec les autres ? Pourquoi il faut toujours qu'il aille se fourrer dans les pires emmerdes ?

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Il ne croyait pas si bien dire d'ailleurs car, non loin de leur table et l'air de rien, un homme surveillait le couple. C'était un des Ténébroeils de Swole, envoyé par celle-ci pour les surveiller. La Vigo était parano comme pas deux et voulait s'assurer de tout savoir sur la rouquine qui fréquentait son Pourfendeur. Qui lui disait après tout que ça n'était pas une tueuse ou une espionne de ses rivaux cherchant à manipuler ou retourner son lieutenant contre elle ?
#32376
Mouais. Elle avait l'impression forte au fond d'elle qu'il édulcorait un peu le récit pour ne pas qu'elle s'inquiète de trop, ou qu'elle ne s'énerve de trop. Alors, c'était ça, quand elle n'était pas là, il se retrouvait à faire des conneries ? Elle secoua légèrement la tête, très légèrement, presque de manière imperceptible. Ca ne l'étonnait qu'à moitié finalement vu le personnage. Elle haussa les épaules. Elle n'allait pas vraiment répondre à ça, en fait, elle n'avait pas grand chose à lui dire, de toute façon il faisait sa vie et elle n'avait pas d'avis à donner là dessus. Enfin effectivement, le Soleil Noir c'était quelque chose dont elle avait déjà entendu parler, mais pas vraiment en bien.

Cependant, ce n'était pas vraiment ce qui lui disait, qu'il la perturbait. C'était plutôt une sensation étrange, qu'elle connaissait et qu'elle detestait.

Depuis quelques minutes, quelques loooongues minutes, Misha se sentait observée. Elle connaissait bien cette impression désagréable, parce que son père, pourtant aimant et doux, l'avait souvent faite suivre pour être sûr que sa fille ne suive pas une voie qui ne correspondrait pas à leur position sociale. Outre le fait que c'était visiblement raté, il faut bien l'admettre, elle en avait en plus gardé ce « sixième sens » qui l'avertissait de ce genre de situations.

- Tu vois cette cuillère Cain ? Ben t'es un peu comme elle.

La rouquine avait saisit une des cuillères à soupe qui ornait la table, laquelle avait été dressée pour un repas – étant donné qu'ils étaient dans un restaurant, il y avait une logique – et la fit rouler légèrement entre ses doigts.

- T'es doux, et t'es poli, mais en fait, tu peux tout à fait trancher sans qu'on s'y attende. Seulement j'aime bien ton reflet.

Oui. Ca ne voulait rien dire, ça n'avait aucun sens, et d'ailleurs, elle ne le regardait même pas, les yeux braqués sur la cuillère avec laquelle elle continuait à jouer plus ou moins innoncemment. En vérité, elle observait les gens autour d'eux, derrière elle plus précisément, à la recherche de la paire d'yeux qui se braquait régulièrement sur le couple Corellien. Ah.

- Pardonnes moi.

La rouquine, toute bondissante qu'elle était, se leva de sa chaise, laissant sur le carreau son amant. Elle se dirigea sans aucune pression vers un homme, à quelques tables d'eux, et tira une chaise de la table voisine, pour se planter devant lui, sans rougir d'aucune manière.

- Bon, visiblement, vous être interessé soit par moi, soit mon compagnon, donc si on peut vous aider en quoi que ce soit, faut pas hésiter à nous le dire. Si c'est un interêt plus... Physique, dira-t-on, je suis désolée de vous annoncer que nous sommes pris l'un et l'autre.

Son interlocuteur semblait désarçonné par son audace, et elle en profita pour enchaîner.

- J'ai horreur de me sentir observée, alors on va arrêter tout de suite ce petit jeu, et vous allez vous barrer. Sinon... Bah je vous éclate. On est clairs ?
#32383
Des fois on se demande quel est le problème. On croit qu'on a fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas et que c'est ça qui provoque la suite des événements fortement gênants qui ont eu lieu. Si j'avais fait autrement, si je n'avais pas dit cela, si je m'étais abstenu de faire ce petit geste là... Alors qu'en fait, il suffit simplement de se dire qu'on ne pouvait rien y faire. Ce qui devait arriver arrivera toujours après tout, c'est comme ça on n'y peut rien.

Fallait-il s'étonner du fait que Misha, en fantasque Corellienne incapable de tenir en place et la langue dans sa poche, ne se sente obligée d'aller accoster un inconnu pour une raison connue d'elle seule ? Probablement pas, la jeune femme avait le don de compliquer les choses sérieusement partout ou elle mettait les pieds. Il n'aurait pas dû en être surpris après tout, il la connaissait bien. Du reste, son petit numéro juste avant aurait dû lui mettre la puce à l'oreille.

Elle avait commencé par jouer avec une cuillère l'air de rien avant de lui dire comment elle le voyait, comment elle pensait qu'il était. Et durant tout ce temps elle ne l'avait pas regardé une seule fois, presque comme s'il n'avait pas été là... Ou parce qu'elle cherchait à fuir son regard, de crainte qu'il ne comprenne ce qu'elle allait faire. Surement qu'alors il aurait tenté de l'en empêcher, pour son propre bien mais voilà, ça n'avait pas marché.

Même pas le temps de répondre qu'elle enchaîna par des excuses presque gênées avant de se lever énergiquement et se diriger vers un type quelconque assis à une table non loin. Cain resta interdit de longues secondes durant, hébété et incapable de réagir tant il ne s'était pas attendu à ça. Que devait-il faire alors ? Déjà l'inconnu avait levé les yeux sur la petite rousse et son regard n'annonçait rien de bon si Cain ne se trompait pas. D'un bond, il rejoignit la jeune femme, décidé à essayer de désamorcer la situation.

Ce fut seulement lorsqu'il vit qui venait de se faire menacer par sa compagne qu'il comprit à quel point c'était vraiment pas bon. Il se figea, une expression interloquée presque comique sur son visage, puis ses yeux commencèrent à luire de colère. Il connaissait ce type, il le connaissait même très bien. Brocklaw, un des petits espions de cet emmerdeur de Nephillian. Et s'il était là, ça ne pouvait dire qu'une chose.

Sans réfléchir, le Corellien empoigna violemment l'espion et rapprocha son visage du sien. Il était fou de rage, il avait compris ce que voulait dire cette mascarade. Il repoussa contre le fond du siège de la table l'homme avant de poser ostensiblement la main sur le DL-44 caché sous son manteau, ses yeux lançant des éclairs. Il siffla à voix basse pour tenter de calmer la tension qui venait de naître dans le restaurant :

Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu peux me dire à quoi tu joues là ? Depuis quand tu nous suis sale mouchard ?

Un simple regard à la rouquine suffit à lui faire comprendre qu'il connaissait l'inconnu, pour son plus grand malheur.

Tu as cru qu'il laissait tout le monde se balader librement sans prendre de précautions ? T'es complètement con ou quoi Cain ?
La ferme, tu es en présence d'une dame je te signale, surveille ton langage. Depuis quand on me suit ?
Depuis ton embauche. Fait pas cette tête, on doit tous s'assurer que personne ne veuille la faire à l'envers au patron, c'est une précaution que tu peux comprendre quand même.
J'ai jamais eu l'intention d'entuber le patron et j'ai prouvé ma loyauté depuis le temps. Qui t'a envoyé ? Le patron ou Neph' ?
Ça fait une différence ? L'un comme l'autre n'ont pas l'habitude qu'on leur désobéisse.
Voilà ce que tu vas faire : tu vas foutre le camp de ce resto ou on était très biens jusqu'à ton arrivée, tu vas retourner voir ce pourri de Neph' et tu vas lui dire que j'aime pas qu'on me colle au train H24. Reçu ?

Cain se leva et s'écarta pour laisser passer Brocklaw, faisant un geste de la main pour lui indiquer la sortie. Le TénébrOeil ne se fit pas prier et partit sans demander son reste, non sans jeter un regard fort peu respectueux à la jeune femme et au criminel puis il quitta le restaurant. Alentour, le silence gêné qui avait pris place se dissipa et rapidement, clients et employés reprirent leurs occupations diverses sans plus prêter attention au couple.

Cain s'effondra alors seulement sur la table, soupira longuement avant de jurer en vieux corellien. Il était furieux, furieux contre Swole, contre Nephillian, contre Misha et pire que tout, contre lui-même. Voilà qui compliquait quelque peu les choses. Cain offrit un sourire contraint à la jeune femme mais il n'y avait aucune joie dans ce sourire.

Pas toujours simple la vie de criminel comme tu peux le constater...

Non sans blague ?
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