L'Astre Tyran

[Rhedatt Fanrel]

La Forteresse était bercée par un calme assez peu commun, en ce jour, faute de présence du Roi et de ses Ministres les plus importants. Les couloirs, habituellement source d'animation dans la matinée, avec tous les rendez-vous et les réunions notoires parmi les ministères et autres associations, aujourd'hui seuls quelques civils prennaient leur temps pour flanner parmi les immenses filons perçant toute la Forteresse. Le calme en devenait presque apaisant, et l'on se prenait presque à voir en ce jour une résurgence de l'été et de ses chaleurs accablantes, où chacun préfère se terrer dans son salon plutôt que de se risquer à l'extérieur. Les gardiens des lieux semblaient presque s'ennuyer, à ce compte-là. Pourtant, dans un des étages supérieurs, une salle était pleine, et des murmures y raisonnaient en grand nombre. Les tenues étaient toutes différentes, souvent marquées par des toques hautes ou des couleurs marquantes ... Ha le fonctionnariat local évoquait l'exostime, à n'en pas douter, mais c'était simplement un héritage du passé riche de Cinnagar. Qui était là ? Quelques ministres intéressés, un certain nombre de membres de cabinets, et quelques membres de la sécurité. Une petite dizaine, à majorité humaine, installée autour d'une table déjà apprêtée en boissons et où nombres de cartes de données et datapad étaient posés. Seul manquait le personnage principal, dont le siège restait désespéremment vide. Il n'était pas à l'heure non, alors que la situation l'exigeait. Pourtant, c'était pour une bonne raison, il sortait de la salle de gestion des communications du Palais et en partie de la planète. De là, il était rentré au Palais, l'air maussade. La porte massive finit par s'ouvrir, laissant passer deux gardes, et finalement l'invité de marque ...

Le silence finit par s'imposer de lui-même, presque surpris par le bruit lourd de la porte. Les regards se portèrent sur le Prince, car c'était bien ce qu'il est, qui inclina la tête en réponse, pour permettre à chacun de s'asseoir et ainsi entamer avec officialité la réunion. L'heure était grave, et cela se ressentait dans cette atmosphère lourde, sérieuse, presque inhabituelle dans cette Forteresse préservée par le temps. Le Prince ne tarda pas, pour autant. D'un mouvement des épaules il fit glisser sa cape de ses épaules et de la main activa la projection holographique au centre de la table.

"Vous savez pourquoi nous sommes là. Mon père, le Roi, a disparu. Son escorte ne s'est pas signalé comme convenu au checkpoint. Pas de message de détresse, pas d'appel ni de signalement quelconque. Donc on sait juste qu'ils sont possibles perdus entre ici et ici .." La main tendue, il désigne une position vague entre deux checkpoints signalés sur la portion de route hyperspatiale affichée face à eux. D'un autre geste de la main, une pincée, il fait se réduire la carte jusqu'à y laisser distinguer clairement où la zone se trouve .. Les colonies, espace républicain par excellence. "Je ne sais pas qui est derrière tout ça, ni si nous devons nous alerter d'autant plus face à un possible acte de guerre, mais cela fait 1 jours sans nouvelle. Il est donc légitime que nous prenions la situation en main. Donc ..." Il porta un regard sur chacun des présents autour de la table. "Vous connaissez les procédures de sécurité, et elles devront avoir lieu. Je sais combien elles peuvent être handicapantes, et je sais bien qu'elles nous enferment, mais c'est comme ça. Il ne faut jamais flancher, ne l'oubliez jamais ! Le secteur est donc officiellement mis en quarantaine, jusqu'au rétablissement de la situation. Plus personne ne doit partir ni entrer dans le Noyau Profond, et encore moins de Cinnagar !" Un coup sur la table. "Je veux qu'une liste soit établie de toutes les sorties de la planète depuis le départ de mon père, pour dans 2 heures. Une taupe a dû balancer son itinéraire ... Nous avons intérêt à la trouver, j'espère que je suis bien clair là-dessus ... Je suis sûr que c'est un coup de ce sale bantha galeux d'Astellan ! Le Nord lui suffit pas, il convoite le Noyau maintenant ... Il va falloir qu'il me passe dessus pour ça !" Un nouveau coup de poing, une rage perceptible sur les traits du Prince s'était dessinée. "Quel crevard celui-la, tous les agents seront passés au peigne fin ! Intelligence et BSI compris ! Ca peut être n'importe qui ! Et si jamais c'est un d'entre vous ..." Regard plein d'éclairs à l'assemblée. "Vous allez goûter aux prisons spatiales pour le reste de votre vie. Et je vous assure que cela n'a rien de préférable à la mort .. Vous êtes ici parce que vous êtes le cercle de confiance, alors agissez à la hauteur de la confiance que l'on a en vous, ne l'oubliez surtout pas ..." Le Prince finit par se laisse glisser sur son siège, comme si cette furie n'avait demandé qu'à sortir depuis quelques heures. Visiblement c'était fait, et la réunion pourrait reprendre. Il joignit ses mains devant lui, les coudes appuyés sur la table travaillée.

"Filtrez les entrées. Toutes les entrées dans notre espace." Regard vers un des militaires. "Liste des suspects potentiels du Palais et des personnels militaires. Une petite flotte est en train d'être préparée pour partir voir sur place qui s'est passé, j'espère qu'elle sera prête sous peu." Regard appuyé vers un autre des militaires. Regard vers les autres. "Que toutes les infos me soient relayées au plus vite. Rien ne doit sortir de cette pièce. Le Roi est en voyage et c'est tout. Je veux aussi une étude des possibilités, pour savoir ce qu'on fait, si c'est du républicain ou de l'impérial. Le tout pour dans 6heures. On fera un bilan à ce moment là. Des questions ?" Le silence, encore et toujours. Certains hochèrent la tête, pour montrer leur approbation du plan. Le Prince fit un geste de la main pour leur signifier qu'ils pouvaient partir et chacun se redressa lentement, reprenant leurs affaires pour la plupart en se dirigeant vers la porte. Un, visiblement assez âgé, vu la couleur immaculée de ses cheveux, vint tappoter l'épaule du Prince en passant. Ce dernier ne fit qu'un hôchement de tête en réponse, mais tous deux savaient ce qu'ils s'étaient dit. Cette réunion était celle de partisans, de gens de confiance. Il en connaissait la plupart depuis une décennie, et savait combien pour certains ils étaient proches de sa famille. Il n'y avait pas encore de raison de s'inquiéter, de toute manière. Des problèmes, cela pouvait arriver, cela ne faisait qu'un jour après tout, mais l'imagination joue pour beaucoup, et nul doute qu'ici tout était imaginable ... Alors peut-être pouvait-il régner dans la tête du Prince une certaine crainte, mais bon, c'était du Roi qu'on parlait, pas de n'importe quel impérial ...

[Rhedatt Fanrel]

Il n'avait pas fallu longtemps pour entendre le fin mot de l'histoire ... Même si le groupe avait été en permanence sur la défensive depuis l'annonce de la disparition, ils ne s'étaient pas risqués à imaginer que la Nouvelle République en viendrait à de telles extrémités. L'annonce du filtrage de l'espace planétaire n'avait pas donné de grands résultats, si ce n'est une certaine consternation face à cette mesure temporaire, qui était une épine dans le pieds des commerçants et autres voyageurs tributaires de la bonne volonté de la Royauté, et le passage en revue des listes entières du personnel mettait un temps faramineux pour un résultat tout aussi efficace qu'un coup de pied sur un meuble empoussiéré. Il y eut donc un certain soulagement à apprendre cette "rumeur" de détention, et une petite angoisse d'imaginer qu'il pourrait passer publiquement devant un tribunal. Voilà un avenir très incertain, alors même qu'il y a à peine deux jours il n'était question que d'un voyage diplomatique dans le Nord.

Le Prince avait été un des premiers à être mis au courant, en salle des communications, où les rapports ne cessaient de se mettre à jour et d'apparaître, à chaque fois qu'une nouvelle donnée était récoltée. Finalement, là où la première rumeur laissait entendre qu'il était en espace républicain, il fallu attendre un certain moment pour avoir confirmation de sa détention. Et de là à savoir qu'ils étaient prêts à négocier, l'anxiété avait frôlé certains taux pas très agréables. Le plus impressionnant dans cette histoire restait l'adresse de la Nouvelle République dans ces histoires fort peu respectables ... Visiblement une attaque, un détournement, un kidnapping ... Et maintenant cette manière de laisser entendre qu'il fallait ouvrir les discussions, le tout dans des canaux cryptés venus de l'espace républicain ... Tout ça avait l'allure et l'odeur fétide des bothans, qui excellent dans ces magouilles douteuses depuis qu'ils ont eu accès à l'Espace. Et en plus de ça, aujourd'hui, on les taxait de respectables parce qu'ils servaient avec zêle la République ... Quelle élégance. Toujours est-il que le Prince n'en était pas moins dubitatif, face à une telle situation. Elle était peu enviable, et inconfortable, d'autant plus que sa capacité d'action était très limitée à ce jour. Les deux conseillers présents avec lui à ce moment-là ne surent pas vraiment non plus quelle attitude avoir. C'était un débat mental avant tout, et non pas concret. Ils ne discutaient pas .. ils constataient, ils appréhendaient. Et maintenant ? Qu'allaient-ils décider ? Tomber dans la gueule du loup, avec toutes les incertitudes que cela amenait ? Ou résister, avec le prix d'une tête royale ? Où en était leur loyauté réelle ? Ils avaient pour la plupart toujours vécu là, et avaient prospéré pour se placer là où ils sont aujourd'hui, avec toutes les bonnes choses qu'ils pouvaient en retirer ... Et ce Prince, qui n'avait pas encore fait ses preuves, il était un élément des plus incertains dans cette situation, et aujourd'hui encore il n'était pas évident de se projeter sous son régne. Et maintenant .. ?

La réunion du Conseil proche fut préparée dans l'heure suivante. Cette fois-ci le silence était de mise, et le Prince était un des premiers présents. Les regards en chien de faïence étaient de mise entre cette tripotée d'humains. Les tenues étaient sobres, et certains semblaient tout juste sortir d'une harassante session de travail, réunis en urgence à cette heure-là. Une fois les quelques informations données, le débat fusa avec une certaine intensité. Visiblement, les conseillers étaient partagés par les sphères d'influence en jeu .. Cinnagar avait toujours vécu dans ce double-spectre, à la fois impérial et républicain, et aujourd'hui encore il se percevait dans les affinités politiques de chacun. Aucune surprise à voir certains prêts à coopérer, sans opposer d'opposition, là où les plus impériaux devenaient véhéments et luttaient avec une farouche volonté. Cette capture avait au moins réussi un de ses buts, à savoir créer des opportunités de discorde. Cette scène en était une preuve concrète, et d'autant plus avec un des présents qui n'hésita pas à se lever, et brandir un doigt rigide vers le ciel en osant maudire ( si l'on en croit le récit romancé ainsi fait ) la Nouvelle République pour de telles pratiques. Les 10 minutes furent intenses, mais elles finirent par prendre fin. Le Prince avait pu se mettre d'accord avec un de ses voisins de table et presque se facher avec un autre face à lui, mais tout cela était utile .. Il fallait éliminer ces volontés trop intenses, presque pénalisantes, pour en arriver à une prise de décision plus réfléchie et raisonnée. L'imposante salle retomba dans sa torpeur habituelle, une fois chacun vers le Prince. La lumière déclinait déjà à l'extérieur, et il était peut-être temps de savoir ce qu'ils allaient faire. Là encore, quelques échanges d'idées se firent, pour en finir de convaincre le Prince. Certains nourrissaient déjà du ressentiment, avant même la décision, mais cela en était ainsi. La décision fut prise, après être énoncée oralement, clairement. Les fractures se laissent voir très nettement, maintenant, dans le Conseil, mais c'était fait. Désormais, il fallait voir si c'était une erreur, ou bien le meilleur choix ...


"Aux autorités de la Nouvelle République. Je suis le Prince de la Maison Fanrel, films du Roi Rhedatt Fanrel, souverain de Cinnagar et Grand Moff du Noyau Profond. Vous nous avez laissé entendre que vous aviez capturé le Roi, mon Père. Nous ne tolérons pas de telles pratiques, mais nous n'avons d'autres choix de que de vous demander de le rendre dans les plus brefs délais, sous peine de quoi nous serions amenés à répliquer vers Coruscant. Nous sommes prêts à discuter sa libération, à condition d'une preuve de son état de santé. Toute communication se fera sur ce canal crypté. Nous espérons sincèrement que la vilainie de vos actes ne soit que superficielle, et nous réellement en une sortie pacifique de cette crise. Agissez comme vous le devez, nous en ferons autant."

[Leia Organa]

Sur Ondéron, pendant ce temps...

Leia avait à peine passé deux nuit sur Ondéron à "garder" le Roi Fanrel, que très vite on vînt lui apporter un message en provenance du noyau profond, enfin une réponse. Elle sortis de ses appartements où elle avait passé une courte nuit, tant le repos n'était pas très facile ces temps-ci. Elle avait beaucoup en tête et beaucoup la préoccupait. Elle se rafraîchis puis s'habilla, et rejoins le poste de commande du Palais, en chemin on l'informa que le Roi s'était attablé, et qu'on lui servait à l'heure même un petit-déjeuner.
Puis on lui projeta le message, apparu l'image d'un jeune homme de la proche trentaine, manifestement très préoccupé, et inquiet dans son ton. Un inconnu sur la scène galactique, et un inconnu pour Leia, le "prince Fanrel", probablement un fils ou un neveu du Roi. C'était assez délicat pour Leia, la demande était évidemment légitime, et un brin chevaleresque, elle s'attendait à être face à des gros bonnet machiavélique du BSI prêt à imposer un ultimatum de BDZ sur n'importe quel monde à la merci de la flotte impériale. Mais non, le simple message d'un fils pour son père. Et le ravisseur de l'Histoire c'était elle. Dans le message du prince, son dégoût et sa condamnation pour de telles méthodes était palpable, et bien qu'elle n'en montra rien, c'était difficile pour Leia d'étouffer sa conscience et un sentiment évident de culpabilité.
Mais elle dû se reprendre, la guerre l'avait plusieurs fois poussé à faire des choix difficile, et elle savait bien pourquoi elle avait mis en place ce plan, elle ne voudrai pour rien au monde faire marche arrière.

Après le visionage du message, elle se rendis dans les luxueux appartements du Roi, elle se fit annoncé, et entra, alors que l'homme était à table, seul. Les domestiques lui proposèrent de lui servir un couvert, ce qu'elle refusa poliment. Hors de question d'imposer sa présence au Roi, sans son autorisation, il était déjà prisonier, mais c'était clair que cet espace de la "prison" était le siens, et Leia ne voudrai pas lui reprendre ce droit de décider qui pouvait ou non prendre ses repas avec lui.
Elle s'approcha de lui, fit une révérence princière avec élégance et déférence...

- Votre Majesté, pardonnez-moi d’interrompre votre repas, je dois vous informer d'un certain nombre d'éléments...

Elle fit signe au domestique de les laisser seuls.

- Voilà, vous devez savoir que les autorités de Cinnagar, en la personne du "Prince Fanrel", j'en déduis un parent à vous, ont pris contact avec nous dans le but d'obtenir votre libération. Le prince est résolus à négocier, à la seule condition d'obtenir une preuve de votre bonne santé. Aussi j'ai consentis à vous laissé enregistrer un holo-message à son attention, message que nous analyseront et feront suivre.
J'ignore tout de cet interlocuteur, j'aimerais vous demandé si vous pensez qu'il me sera possible de négocier sincèrement avec cet homme. Vous savez que je n'ai aucune intention de vous faire du mal ou de permettre que l'on vous en fasse, mais les négociations que je cherche à obtenir sont capitales et de leur succès dépend le sort d'autre que moi, et j'ai besoin de savoir si j'ai à faire à quelqu'un de fiable diplomatiquement.
Je dois vous avouer que c'est notamment la potentielle influence dans les sphères du pouvoir impérial que cette personne, le prince, pourrait avoir, qui me serait d'un grand secours.

[Rhedatt Fanrel]

[ HRP : Je pensais qu'on continuait sur l'autre etc etc, et je comptais y poster, mais du coup comme tu le sens. ]

Le Roi avait donc été quitté par la Princesse en colère. Difficile de faire mieux comme fin de discussion, surtout si on considérait ça comme une possible rencontre diplomatique. Il se savait être allé un peu fort, peut-être, surtout en sachant qu'ils avaient parlé de son défunt père. Ce n'était pas bien glorieux, mais ça avait fonctionné sur le moment. Il s'était ainsi retrouvé seul dans les jardins, un peu laissé à lui-même au milieu de cette verdure idyllique. Une main avait suffi à retirer sa "couronne" et à se laisser aller à quelques pas dans cet air pur. L'après-midi avait été long, mais reposant .. du moins physiquement. Il avait fini par retourner avec ses doutes et ses quelques remords dans sa chambre, jusqu'à finalement en revenir le lendemain matin, face à un repas des plus agréables, dans le calme de sa suite ... Il était presque à l'hôtel, comme il avait pu en faire part avec le serviteur, tentant un trait d'humeur vaguement efficace. Il ne s'attendait pas à voir la Princesse apparaître si tôt dans la journée, et sa tenue ne s'y prêtait pas vraiment, habillé assez modestement à cette heure-là encore. Il se poussa un peu de sa table, croisant ses couverts sur son assiette, et regarda l'humaine s'approcher et le saluer. Il la laissa le saluer selon les protocoles habituels et à son tour se redressa pour en faire de même. Il l'excusa d'un signe de tête et regarda le serviteur partir ... Qu'est ce qu'il se passait encore ...

Le reste fut assez surprenant. Son fils qui tape au mille directement ? Le reste de la demande fut d'autant plus surprenant .. Influence, négociation ... Elle laissait entrevoir un peu trop son jeu. Etait-ce un piège ? Qu'est ce qu'elle cherchait donc à obtenir ? Tout cela était bien étonnant, surtout si on y ajoute l'entrevue difficile du jour précédent. Mais pourtant, il ne voyait pas pourquoi il s'y opposerait .. Son fils .. Et le reste. Il ne ferait certainement pas l'affaire, et il se devait d'être l'entremetteur, il ne pouvait en être autrement, il n'allait pas exposer sa famille aussi facilement, si c'est ce que voulait la Princesse.

"Le Prince ... Il s'agit de mon fils, Althar Fanrel, Prince de son état. C'est lui qui a du prendre la tête du Conseil concernant .. ma disparition. Je comprends bien qu'il cherche à être rassuré, et j'enregistrai donc un message simple. Quant à son implication dans cette affaire, je sais qu'il saura gérer ma sortie de ce Palais, mais pas plus. Il n'est que mon fils, et je veux pas que vous le mêliez à tout cela. Il n'a pas d'influence hors de ma Citadelle, et si vous souhaitez discuter plus amplement des affaires impériales c'est sur moi qu'il va falloir compter, pas sur lui. Au mieux il peut être une troisième partie, pour représenter légalement l'Empire, mais rien de plus. La famille est ce qu'il y a de plus sacré."

Pour tout cela, il ne démordrait pas. Il savait bien qu'il se créait une cible facile mais c'était ainsi. Peut-être allait elle l'écouter, peut-être qu'enfin ils arriveraient à un terrain de discussion plus propice, mais toujours est-il que son fils n'allait aucunement être impliqué dans une affaire qui dépasserait au mieux le Noyau Profond, parole de Roi.

Quant au message, il fut enregistré plus tard dans la journée, après l'entrevue entre les deux bijoux royaux terminée. [ NOTE : Je le place ici pour anticiper le doublon de temporalité et faire plus facile si tu veux continuer la discussion ou non. ]

"Mon fils, je vais bien. Je suis traité comme l'on traite un Roi, et je suis rassuré de voir que tu as su trouver ta place. Ne te laisses pas faire, je ne représente qu'une fonction et rien de plus, ne l'oublies jamais. Oeuvres bien et nous nous retrouverons vite."

[Leia Organa]

Touchant, le Roi ne voyait pas bien où Leia voulait en venir ave ces questions sur son fils, mais une chose était sûr : il ne souhaitait pas l'impliquer. Leia ne pouvait s'empêcher d'y voir un sentiment paternaliste protecteur, du patriarche qui défend son enfant. Et là encore cela la projetait 10 ans plus tôt quand la jeune adolescente qu'elle était suppliait son père adoptif de la laissé participer aux activités secrètes de l'Alliance Rebelle, et que ce dernier tentait vainement de retarder l'inévitable. D'autant qu'en l'espèce, le prince en question était bien plus qu'un adolescent et semblait plus déterminé et capable que son père ne le prétendait.

- Votre Majesté, la famille est ce qu'il y a de plus sacrée, justement parce qu'elle est le prolongement de ce que nous sommes chacun. Vous ne voulez pas qu'il soit "mêlé" à tout ça ? Mais votre majesté, avec tout le respect que je vous dois, il est mêlé à tout cela, de part le simple fait de sa naissance son destin est lié au vôtre et à celui de votre empire. De même que lui même s'est impliqué de son propre chef dans cette affaire. "Il n'est QUE votre fils" ? Mais c'est parce qu'il est votre fils, qu'il à cette position, être le fils d'un souverain implique nécessairement un nombre importants de responsabilité et de pouvoir, qui vous le savez comme moi je pense pour l'avoir vécu, ne nous permet jamais d'être "non-impliqué".

Leia pensait débuter tout juste à décelé le fond de Fanrel, extérieurement il était un impérial impeccable, qui professait la plus pur doctrine de l'ordre nouveau et qui déclamait volontiers sa loyauté parfaite. Mais dans le fond il semblait bien plus être un "conservateur" dans le sens le plus pur du terme. Pas plus conservateur républicain, qu'impérial, il protégeai son empire comme sa famille, comme la plus précieuse des perle dont il était l'écrin protecteur. Car quel impérial ne poussait pas pour que son fils perce dans les sphères du pouvoir et de la hiérarchie des vestiges ? Quel impérial ne conduisait pas quelques conspirations secrètes pour tenter de gagner un peu plus de pouvoir sur son voisin, ennemi ou "allié" ? Fanrel protégeai son fils autant de la guerre, de l'Empire que du pouvoir lui-même, marque évidente qu'il en connaissait les attraits dangereux ainsi que les affres.

- Il est le seul interlocuteur que j'ai pour des négociations, et la seule oreille réellement attentive que j'aurais, dans la mesure où il cherche à assurer le retour de son père, comprenez qu'il soit impliqué, car aucun autre impérial n'aura ce même regard sur la situation.
Avant que je ne vous laisse poursuivre votre repas, dites-moi votre majesté, une question qui m'a toujours intrigué, pourquoi ne pas avoir appliqué les lois sur le nivellement raciale à Cinnagar ? Tout le noyau suivait avec joie les prescriptions de Palpatine et de Delavièl à ce sujet. Mais grâce à je ne sais quel influence vous avez réussis à maintenir la paix entre les peuples de votre monde ? Pourquoi cette fois-ci n'avez vous pas suivis la voix de "l'ordre et de la stabilité", la voix de l’obéissance ?

[Rhedatt Fanrel]

L'attitude de la jeune Organa face à son fils lui déplaisait fortement. Qu'elle vienne ainsi tenter de faire pression sur lui par ce biais là commençait à lui faire regretter les quelques sympathies qu'il a pu avoir pour la femme face à lui. Oser ainsi parler de son fils, et le brandir comme arme .. Il aurait pu voir ça dans un mauvais dîner dans le Nord, mais ici, face à elle ... Oh il aurait du s'en douter, après tout sa réputation était bien celle-la, celle de cette femme intransigeante, malfaisante, une impératrice à la tête d'une pseudo-république ... C'était donc ainsi qu'elle était vraiment, lorsqu'elle avait des intérêts à jouer. Quelle ironie, quelle ironie ... Le Roi prit sur lui pour ne pas réagir ou afficher une quelconque attitude, si ce n'est un sourcil haussé, en écoutant les paroles de l'humaine. Les mains jointes sur la table, le corps tourné vers elle, il n'avait pas imaginé ça en se levant ... tout comme il n'imaginait pas ce qui se jouerait à la sortie de cette courte entrevue, entre une Gouverneur des Colonies et une Présidente, entre deux amies de longue date .. Oh non, rien de tout cela n'entrait dans la normalité de ce qu'il aurait pu attendre d'un tel voyage, à n'en pas douter. Et maintenant elle évoquait les particularismes de son coin de paradis ... Elle ne le cernait pas, visiblement, il commençait à le croire. Elle l'avait entre les mains, mais pourtant il n'y avait que certains éléments qu'elle paraissait vraiment saisir entre ses doigts crochus. Il n'en fut que plus dubitatif, pesant sa réponse intérieurement ...

"Le Noyau Profond .. Hmmmm ... vous qui vivez sur Coruscant, vous ne le percevez pas ... Vous avez mis trop de barrières, pourtant Cinnagar .. Pourtant ..." Il secoua la tête. "C'est un bijou, une perle à la hauteur de Coruscant. Il n'y a que des coruscantii pour avoir l'audace de l'ignorer. Nous sommes le coeur de la galaxie, le coeur sain, qui bat à rythme régulier, selon un équilibre parfait. Et ce n'est pas en appliquant de manière obéissante des règles comme celles-ci qu'on le maintient ... Cinnagar est l'égal de Coruscant, et c'est ainsi qu'elle l'est restée. Le Noyau est peuplé autant par des humains que par des autochtones .. Je ne suis pas le descendant de l'Impératrice Têta pour venir enchaîner tous ces peuples avec lesquels je vis depuis toujours, avec lesquels nous vivons en harmonie depuis plusieurs millénaires. Comprenez le Présidente, vous pouvez diriger un pouvoir sur une part de la galaxie, mais nous n’enlèverez jamais des autorités existant depuis des millénaires, et des dynamiques locales. C'est la base de la politique, et la base de tout régime. Le Noyau Profond est ainsi, et tant que les Keto seront au pouvoir, il en restera ainsi, loyauté à l'Empire ou non. Nos liens vont pour le sang d'abord, et le pouvoir ensuite. Cela ne remet pas en question la dévotion à l'Empire, ça l'adapte. Tel est le rôle d'un Roi. Et c'est pour cela que vous devez vous en tenir au minimum avec le Prince." L'air plus féroce, la voix calme, presque forcée dans sa monotonie. Ses yeux en disaient plus que tout le reste ...

[Leia Organa]

Le Roi, resta relativement silencieux face aux objections que Leia avait exprimé concernant son fils. Manifestement il ne voulait pas trop aller vers la confrontation, bien qu'il semblait penser beaucoup plus que ce que ses mots traduisaient.
Il craignait pour son fils, et comment pouvait-il en être autrement, il n'avait aucune idée de ce que Leia avait en tête et pourquoi cette négociation et même cet enlèvement étaient cruciaux. Extérieurement assurément elle pouvait être taxé de froide calculatrice, fomentant quelque que mauvais coup, mais le Roi apprendrait en même temps que la galaxie pourquoi Leia avait entrepris toute cette stratégie, mais à ce moment là il sera sans doute trop tard pour eux deux, et Leia ne reverra sans doute jamais Fanrel...

- Votre Majesté, je ne vis sur Coruscant que depuis 3 ans, de grâce ne me prêtez pas une attitude ou une mentalité qui n'est pas la mienne. Je suis d'un monde où le monarque parlait de sa planète dans les mêmes termes que vous le faîtes aujourd'hui pour la vôtre. Le "cœur spirituelle et philosophique" de la Galaxie, disait-il. Il lui portant le même amour et la même passion que je lis dans vos yeux. Et c'est précisément parce qu'il ne voulait pas, comme vous "appliquer de manière obéissante" ces règles, que vous et moi sommes en guerre aujourd'hui.
Et pourtant ce même monarque, pour avoir pensé comme vous, à été jugé comme traître et moi son héritière comme une terroriste, pourtant n'est-ce pas là justement des barrières qui séparent des êtres qui finalement son loyaux avant tout à leur peuple, à leur sang ?

Voyez-vous, si les hommes aimait plus leur monde et leur peuple comme vous le faites assurément cette guerre n'aurai pas lieu. Votre loyauté est tout à votre honneur, et vous avez ma parole je ne ferai rien qui puisse mettre votre fils dans une position dangereuse ou inconfortable pour votre famille.

La préoccupation d'un père pour son fils était touchante, et induis Leia à poursuivre la discussion...

- Il est votre hérité n'est-ce pas ? Votre unique ? Je comprends que vous le protégiez.

[Rhedatt Fanrel]

Toujours ce mystère. Cette entrevue, ce décorum, et cette insistance sur son fils ... Cette femme n'en avait donc jamais assez, pire qu'une tortionnaire elle tentait de lui soutirer quelque chose, mais quoi, là était le mystère ... Que pouvait-elle vouloir qui passerait par son fils ? Le Prince avait beau avoir de la bienveillance innocente pour la Nouvelle République, il ne se laisserait pas faire pour autant par cette Organa là, malgré ses charmes. Si seulement il avait pu le prévenir ...

"Si nous étions tous autant provinciaux nous ne partagerions non plus, Princesse. Il faut un équilibre, même à cette échelle qu'est la Galaxie. C'est ce qu'avait réussi à faire l'Empire, à l'époque, et qu'aucun ne réussit aujourd'hui."

Il se servit un verre d'un jus de fruit qu'il avait découvert quelques minutes plus tôt, visiblement extrait des fermes d'une planète de la Nouvelle République. Difficile à dire, mais toujours est-il que cette saveur exotique lui plaisait, et qu'il s'en remplit un plein verre. Il jeta un regard à la Présidente, qui finissait de parler de son fils, en pensant à ses manières.

"Souhaitez vous un verre ? Je ne vous l'ai pas proposé plus tôt, parce que vous m'avez prise par surprise, mais peut-être ... ? Il jeta un regard vers la table tandis qu'il prit une gorgée du sien, avant de le reposer. Si jamais elle acceptait, il lui servirait, autrement, il se contenterait de lui répondre. " Mon fils ... Oui c'est mon héritier. Le seul. Il n'a pas eu la chance, peut-être, d'avoir d'autres frères, comme moi, ou vous. Mais cela rendu tel qu'il est aujourd'hui, et pourquoi je me dois de le garder des manoeuvres politiciennes galactiques, qui ne chercheraient au mieux qu'à le contrôler, ou au pire à le tuer, lui et notre dynastie. Quant à votre parole, j'aurai j'espère l'occasion de la vérifier par moi-même quand tout ceci sera peut-être .. terminé. " L'interrogation se lisait tout autant dans son regard que dans son ton. " A moi de vous poser une question maintenant ... A quoi tout cela rime-t-il ? Pourquoi est-ce que je suis ici et que vous négociez avec lui, alors qu'il n'est même pas au pouvoir ? Qu'est ce que vous attendez de tout ça ?"

[Leia Organa]

Le Roi proposa un verre à Leia, qu'elle accepta volontier, du jujube d'Ithor, produit emblématique de la relance économique républicaine et surtout du libéralisme commerciale permis par les nouvelles lois du Sénat.
Le Roi était , à l'entendre, assez dramatique sur la situation, Leia trouvait cela assez étonnant, mais à dire vrai elle s'était tellement retrouvé à la place de l'otage et de la kidnappée, que l'anxiété des "premières fois" avait disparue. En pensant au nombre incalculable de fois où elle avait été enlevé par les impériaux, par des pirates, par des criminels, par des esclavagiste, elle ne pu masquer un sourire, sans doute le lot d'une vie de princesse en guerre...

- Je ne peux tout vous dire à présent, mais j'ai besoin d'un élément en vue de négocier avec l'Empire, dans le but d'obtenir quelque chose qui nous préoccupe depuis un moment, et moi personnellement. Je sais ça ne vous en apprend pas beaucoup plus, mais vous saurez tout, lorsque les négociations débuteront.

Votre Majesté, je serai curieuse de savoir comment vous voyez l'avenir dans cette guerre. Pensez vous comme on peut le voir sur certains flash info de l'holovision impériale que la "marche" sur Coruscant est imminente, et que l'Ordre Nouveau sera rétablis comme lors de sa création ? Ou encore que cette guerre va s’éterniser encore de longues années ?

[Rhedatt Fanrel]

Il observa la Princesse en finissant son verre, son regard partagé par de nombreux sentiments."Un élément en vue de négocier avec l'Empire ? Quel élément ? Votre cryptisme est ... frustant. Quand débuteront les négociations dans ce cas ? Votre secret, et pourtant vous me parlez si facilement aujourd'hui, vous me parlez de ça sans dire la fin des choses ... C'est cela votre méthode de torture ? Parce qu'elle fonctionne, effectivement. " Yeux plissés. " J'espère sincèrement que tout cela mènera à quelque chose de tangible, parce que jusqu'à maintenant votre chemin me semble être tout vaguement un espace entre quelques arbres dans une forêt dense. Avez vous conscience que prendre en otage un dignitaire de l'Empire ne suffira pas le faire plier ? Et encore moins un qui est dit si près de votre République ... J'espère que vous savez ce que vous faites, vraiment, Princesse ..."

Il secoua la tête tandis qu'il se levait. Il commençait à prendre ses marques dans ce logement spatieux qui lui servait de prison. Lentement, il se dirigea vers une tunique cintrée plus loin dans la pièce, qu'il entreprit de prendre et de décroche avant de commencer à l'enfiler.

"Cette guerre ... vous le savez aussi bien que moi. Si nous avions du reprendre Coruscant, nous l'aurions fait il y a quelques années, lorsque la dynamique était celle du combat. En un coup de pierre on aurait écrasé tout ça, et reposé nos mains sur nos forteresses. Mais nous ne l'avons pas fait, et aujourd'hui les temps et les conditions ont changé. La guerre requiert beaucoup d'éléments favorables, qui ne le sont pas aujourd'hui .. Nous sommes devenus deux blocs, ancrés dans leurs bastions et incapables d'en bouger, le ventre plein et trop lourd pour se lever. La guerre est finie, et plus personne n'y a d'intérêt. Il est temps de penser au peuple et aux soldats, à faire avancer l'Histoire vers un nouveau temps plus propice au développement individuel. Cette guerre sera éternelle si nous n'y faisons rien, et vous le savez bien, je l'espère .. Autrement nos enfants seront encore en train de se battre alors que nous ne serons plus là. C'est notre responsabilité de l'arrêter, telle est ma vision."

Il avait fini de s'habiller, à présent, et revenait vers la Princesse. "C'est cela que vous souhaitez pour vos enfants, Présidente ?" Pas de commentaire sur le fait qu'elle était toujours seule, mais la remarque lui était venue en tête. A son âge et sans héritier, sa dynastie devenait dangereusement instable.