L'Astre Tyran

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La planète du fromage est une planète tout en fromage, où la guerre du fromage a déjà fait plusieurs millions de morts. Si l'empire espère bien que ses mines de fromages continueront à fonctionner malgré les tensions, la république a des vues sur le fleuve de l'hémisphère sud, principal pourvoyeur de fromage concentré de la galaxie.
Gouvernement : Fromager Impérial
#27210
Pour gagner les Quartiers Est, rien de mieux que les transports en commun. Ils n'avaient pas les moyens d'autre chose, et il leur fallait un moyen rapide de se déplacer, et ce en toute discrétion. À l'arrêt matérialisé par une colonne métallique qui autrefois avait disposé d'éclairage holographique, ils avaient consulté le plan du réseau. Ils pouvaient gagner leur destination depuis ici, en prenant cette ligne. C'était le prochain speeder à arriver, d'ici quelques minutes. Ils attendirent en silence, jusqu'à ce qu'elle finisse par parler.

    - Darth Oxious, il aurait probablement fait éclater la boîte crânienne de Slick.

Drakell ne répondit que par un haussement d'épaules. C'était effectivement le genre du Zabrak. Mais en dispensant son enseignement aux Disciples, il n'avait jamais fait preuve d'une telle violence. Il avait un goût prononcé pour le combat, c'était flagrant, mais il n'avait jamais fait montre de comportements barbares. Il préférait affûter l'agressivité de ses élèves en les mettant sans cesse en compétition. Les plus forts supplantaient les plus faibles, ces derniers échouaient lors des épreuves avant l'intronisation au titre de Guerrier. Et l'échec signifiait la mort. Pourtant, jamais Darth Oxious n'avait été aussi sanguinaire que ce que l'entendait Hayley. Chaque fois qu'il avait dû épurer le Keff Kasi des éléments les plus faibles, il l'avait fait sans déshonorer l'élève, avec les égards dus à ses efforts – vains, certes, mais pourtant fournis. Chaque fois, il l'avait fait le sabre à la main. Les évincés mourraient comme des combattants, par le sabre et le sabre à la main.

    - Si tu es l’apprenti de Darth Oxious, qu’est-il advenue de Darth Lüust, ta prédécesseresse ?

La question provoqua quelque chose chez Drakell. Il avait entendu parler de cette Lüust, assez vaguement. Il ignorait tout d'elle, à part qu'elle avait été l'apprentie d'Oxious, et qu'elle avait brusquement disparu.

    « Drakell ne sait pas. Il sait qu'Oxious a eu une apprentie sous ce nom, mais elle n'a jamais laissé de trace. C'est tout ce que Drakell sait. Oxious n'en parlait jamais. »

Et d'ailleurs, ce n'était pas dans les habitudes d'Oxious d'évoquer le passer avec sensiblerie. Lorsqu'il l'avait fait, c'était toujours pour illustrer une leçon.

Le speeder arriva et ils montèrent. Après avoir payé, ils gagnèrent l'arrière de l'appareil. Le Khommite se retint des cahots du démarrage en utilisant la barre prévue à cet effet, et Hayley semblait dans un était particulier.
Drakell choisit de repousser la main entreprenante et d'ignorer tout comportement étrange. Il n'avait aucune idée de ce qu'impliquait la chose qu'avait en tête la fille. D'ailleurs, la notion même de masculin et féminin était floue pour lui. Il savait que les Khommite étaient différents des autres êtres de la Galaxie, en ce qu'ils avaient atteint leur perfection voilà un millénaire. Aussi, il savait quelle était l'importance de la reproduction par clonage que son peuple s'imposait depuis lors : supprimer toute éventuelle pollution du génome par des tares, et la conservation de la perfection de l'espèce. Le fait de poursuivre encore et encore dans l'erreur en continuant la reproduction sexuée, il ne le comprenait pas. Quel pouvait être l'intérêt d'exposer son espèce à des changements, des mutations, des malformations, des handicaps ? Pourquoi ne pas perpétuer l'espèce dans sa plus pure perfection, au lieu d'espérer que rien d'affreux n'arrive ?

La fille se ravisa, regardant l'extérieur par la vitre du speeder. Elle parlait de ce qu'elle avait été avant, avant Oxious, avant tout ça, cette partie de sa vie.


    - Hayley n’a jamais eût la moindre chance, trop faible pour affronter cette galaxie. Alors elle est morte, laissant la place à quelqu’un de plus fort. Les forts mangent les faibles, non ?

C'était exactement ce qu'Oxious leur avait transmis. Drakell pensait que l'Équilibre ne pouvait exister avec ce genre de philosophie. Si les forts éliminaient tous les faibles, on se dirigeait vers une éternelle course au pouvoir, et c'était aller vers la destruction de ce qui faisait cet Équilibre. Non, il fallait voir autrement les choses. Si des êtres faibles existaient, il y avait une raison à leur existence. Aussi fallait-il les laisser vivre, afin d'éviter tout déséquilibre, et si ce devait pourtant arriver, tout se régulerait d'une manière ou d'une autre. Il était inutile de précipiter l'un ou l'autre des processus.

    - Le Simurgh, celui qui renaît de ses cendres plus âpre et plus résolu dans sa tâche. Celui qui apporte la destruction. C’est ce que je suis.

Tout était résumé. À entretenir le déséquilibre, on en devenait ce que Drakell avait sous les yeux : un être de violence, à qui se dominer demandait des efforts insoutenables.

    « Drakell pense que ce Simurgh n'est pas ce que tu es. Hayley est toujours là, quelque part. Dans ce regard vide que tu as quand tu parles d'elle. Drakell l'a vu. Le Simurgh n'est qu'une facette, façonnée par la colère, au plus haut point. L'Équilibre est tout. En tout être il y a cet Équilibre. En toi aussi. Mais quelque chose a fait basculer cet Équilibre. Ce que tu crois être, ce Simurgh, n'est qu'une manière de revenir à l'Équilibre, mais ton esprit s'est fourvoyé. »

Il savait que ses mots ne pouvaient être ceux d'un Sith. Aucun Sith n'aurait pu parler de la sorte d'Équilibre, car pour eux tout n'était que Côté Obscur, tout était lié aux désirs, aux ambitions, à la colère, au pouvoir… Sans en avoir eu conscience jusqu'ici, il se rendait compte que c'était pour cela qu'il n'utilisait plus son nom Sith. Darth Voïdh, cela sonnait étranger désormais. Ce n'était pas ce qu'il était. Tout comme le Simurgh n'était pas ce qu'était Hayley.

    « Drakell pense que le Simurgh disparaîtra quand il aura vu Oxious mort. Il faut un événement pour remettre l'Équilibre sur sa fragile base. »
#27213
    Ainsi, Lüust avait disparu ? Cette nouvelle ne la bouleversa pas, pas le Simurgh en tout cas, cela faisait un Sith de moins, un bon débarras quoiqu’on en dise. Mais au fond d’elle-même quelque chose changea, une sorte d’impression indéfinissable qui se tissait maladroitement. L’autre tentait d’exister, de se définir, de se dissocier. Elle avait affrontée Lüust il y a une éternité de ça, d’une certaine manière une empathie s’était créée à l’époque entre les deux apprenties, bien qu’elles fûssent de chaque côtés de la ligne. Oxious l’avait probablement tuée, puis avait trouvé quelqu’un d’autre pour la remplacer, un produit jetable pour en remplacer un autre en somme. La colère rejaillit à nouveau, bouillonnante et la minuscule voix au fond de son être fût bientôt évanouie, n’ayant plus moyen de se faire entendre.

    Cela n’avait duré qu’un court instant, mais pendant cet instant infime, Hayley avait réussie à lutter, pour disparaître à nouveau. Et pourtant rien n’avait parût, l’Illusion était toujours à sa place et le Simurgh gardait le contrôle.

    Drakell donnait son sentiment sur ce qu’était le Simurgh, pour lui ce n’était qu’une conséquence de l’Equilibre, ou plutôt du déséquilibre. Il pensait qu’elle ne représentait rien de plus qu’une passade, un état transitoire qui la ferait renaître à son existence précédente. Et tout ce temps le Simurgh était resté à l’écouter sans mot dire, encaissant de n’être considéré comme rien de plus que quelque chose de négligeable, quelque chose qui passerait aussi vite qu’une belle journée d’été devenait un soir orageux. Son visage s’était nettement durci tandis qu’elle avait écouté le khommite deviser sur cet opinion qu’il avait, alors elle le menaça :


      - Prends garde à tes paroles, khommite ! Je pourrais t’arracher la langue si l’envie m’en prenait.

    La rage avait disparu presque aussi vite qu’elle avait prit vie, le Simurgh tourna sa tête, laissant ses yeux gris et froids continuer à observer l’environnement. Les immeubles archétypaux et conformistes des Quartiers Sud commençaient à se faire plus disparates, laissant la place à des habitations bien plus esthétiques et révélatrices de ce qu’était Imperatrice Teta à son origine. On arrivait à la limite qui séparait les Quartiers Sud et Est, quelques minutes encore à passer.

      - L’oxygène nourrit le feu. La mort nourrit l’envie de tuer, de destruction. Lorsque je ferais rouler la tête d’Oxious au sol il n’y aura plus rien d’autre que moi. Tu as enclenché un processus qu’il t’es impossible d’arrêter Drakell. Tout est tel que le veut la Force et il est trop tard pour Hayley. Dix ans trop tard…

    Oxious devait avoir raté quelque chose dans l’enseignement qu’il avait fourni au khommite, sinon comment expliquer cette obsession pour la notion d’Equilibre ? Oxious ne jurait que par la force brute, tout dans ce qu’il avait été le dénotait, c’était un combattant Sith, un guerrier, un peu comme Hayley l’avait été du Côté Lumineux. Et ce n’était pas si étonnant, Hayley était conséquence d’Oxious à de multiples égards, elle s’était construite dans le but de le contrer et de l’arrêter. Mais là n’était plus la question. D’ici quelques temps Hayley ne serait plus qu’un vague souvenir, une impression fugitive, une gêne passée.

    Ils arrivaient. Le speeder les déposa à l’arrêt, ça ne se bousculait pas pour prendre le transport en commun, probablement du fait de l’heure tardive. Maintenant qu’ils étaient là une question ne pût s’empêcher de franchir ses lèvres tant elle la taraudait depuis qu’ils avaient quittés Slick :


      - Et maintenant Drakell ? Maintenant que nous sommes aux Quartiers Est, comment allons-nous trouver ce cher Collectionneur ?

    C’est ce moment que choisirent deux hommes pour sortir des ombres, ils étaient vêtus de manière à se fondre aux couleurs locales mais aucun doute sur le fait qu’ils venaient d’autre part, tout dans leur attitude le laissait penser. Ils étaient nerveux et visiblement aux aguets.

      - Vous allez nous suivre sans faire d’histoires.
      - Parce que sinon … ?
      - Vous allez être abattus sur place. On a des hommes à tous les coins et vous êtes dans nos viseurs. Jouez pas aux cons avec nous.
      - Hmpf…

    Un regard au khommite lui suffit pour comprendre qu’il n’était pas chaud pour tenter le diable, il devait considérer que c’était un risque inutile et il était plus que probable que sa curiosité fût aiguisée par le comportement. L’un des deux s’approcha avec l’intention de fouiller le Simurgh mais elle l’arrêta d’un mouvement de la main, bloquant le bras de l’homme.

      - On vous suit, mais il est hors de question que vous touchiez à notre attirail.
      - J’ai dis que…
      - Et je vous ai entendu, on est menacés, mais je jure par la Force que si vous me forcez à être violente, j’y prendrais du plaisir. Ne touchez pas à nos affaires.

    La tension s’installait lentement, promesse d’une situation qui dégénérait lentement, quand le khommite tendit son bâton à l’un des deux hommes. Le Simurgh le foudroya du regard pour finalement tendre la dent de dragon krayt dans laquelle était taillé le manche de son sabre laser. Et d’ajouter entre ses dents :

      - Profite-en sale con, tu le garderas pas longtemps.

    Ils se mirent en branle, suivant les deux hommes vers une destination inconnue mais il n’y avait aucun doute sur ce qu’il se passait à cet instant : le Collectionneur les avait repérés et souhaitait les rencontrer. Le Simurgh s’adressa au khommite d’un ton réprobateur :

      - Toi et moi, va falloir qu’on travaille sur la cohérence de notre tandem.
#27227
À peine Drakell avait-il émis l'idée de la disparition du Simurgh qu'aussitôt la menace tomba, suivie par un retour immédiat au calme plat. Il semblait s'enorgueillir de son existence, et ne pouvait imaginer un retour de l'être qu'il habitait. Comme si cette entité psychologiques née d'un traumatisme s'était définitivement approprié le corps de son hôte, reléguant la personnalité originelle de cette enveloppe dans les tréfonds d'une geôle mentale.

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Entre temps, le paysage urbain s'était modifié. La couleur dominante avait changé, passant du gris sale à un blanc bien plus propre. Tout n'était que façades de vitres brillantes, lumières éclatantes et formes élancées. Plus de trace des blocks désharmonieux, des équipements à demi détruits. Ici un parc verdoyant, là une haute flèche de béton et de verre où siégeait une grande compagnie. Et partout, l'opposé des quartiers qu'ils avaient quitté un peu plus tôt, tant dans l'architecture que dans la population. Vêtements, attitudes, et même pour ce qui était des espèces. Si les aliens étaient présents, ils ne représentaient plus une part conséquente des êtres présents. Ici, les humains étaient les plus nombreux. Pour autant, il ne semblait pas que l'animosité ou le mépris fussent monnaie courante. Tous se côtoyaient comme sur de nombreux mondes où la politique humanocentriste de l'Empire n'avait pas eu de prise importante, même si l'influence impériale était clairement visible. Il était évident que les richesses de Têta s'étaient construites grâce à la présence impériale et aux échanges avec des partenaires fortunés, et cela s'exprimait ici plus que partout ailleurs.

Le temps de faire le trajet, la lumière avait elle aussi changé, le jour laissant place à une nuit pâle, encore troublée par les dernières lueurs du soleil. Les ombres s'allongeaient, créant des endroit parfaitement sombres entre les édifices, drapant les places et les squares du frais couvert offert par les plus hauts bâtiments. D'un de ces endroits insondables, deux hommes apparurent. Vêtus à la mode de ces quartiers mais sur un mode sobre – couleurs neutres, étoffes unies – ils n'avaient pas l'air particulièrement à l'aise.


    « Vous allez nous suivre sans faire d'histoire. »

Drakell resta silencieux et laissa Hayley – ou plutôt son Simurgh – s'occuper de la discussion. Le Khommite, lui, observait. Les deux humains, bien qu'habillés de manière passe-partout, trahissaient leur non-appartenance à l'environnement par de nombreux détails. Celui-ci avait une discrète balafre qui courait du coin de son sourcil jusqu'au lobe de son oreille. Des soins corrects de la blessure avaient permis une cicatrice presque impossible à distinguer, mais cela ne changeait pas le fait qu'un être originaire des Quartiers Est ne devait pas souvent être sujet à recevoir de telles meurtrissures. Et quand bien même, il aurait eu les moyens de la faire complètement disparaître.
Drakell détectait aussi des armes. Au moins un blaster chacun, mal dissimulé par les vêtements. Malgré tous leurs efforts pour se faire passer pour des quidams, les deux hommes ne pouvaient cacher la vérité, même sans parler. Car leur façon de s'exprimer les trahissaient également. Ils n'avaient pas cette diction impeccable, ce rien d'aristocratie dans la prononciation de certains mots. Ils n'étaient que des hommes de main. Ils servaient à n'en pas douter un maître très puissant, mais ils n'était que des hommes de main, rien de plus.

Quand l'un d'eux approcha pour leur prendre leurs armes, le Simurgh se montra peu coopératif. Drakell pressentait que l'incident n'était pas loin, et il fallait trouver un moyen de désamorcer la situation. Sans un mot, il offrit son bâton. C'était tout ce qu'il possédait. L'homme le saisit, puis le Simurgh imita le Khommite, non sans protester. Finalement, les quatre se mirent en marche, Drakell et Hayley côte-à-côte, encadrés devant et derrière par les deux hommes. Hayley se pencha vers Drakell pour lui glisser quelques mots.


    « Toi et moi, va falloir qu'on travaille sur la cohérence de notre tandem.
    Cela provoqua chez lui un étrange sourire, comme si son visage d'habitude si inexpressif n'était pas fait pour exhiber de telles expressions.
    Il te faut apprendre d'autres voies que celles du combat. Il n'est pas toujours nécessaire de batailler pour obtenir les choses. Si Slick a dit vrai, ce Collectionneur doit déjà savoir que nous le recherchons. Drakell est certain que ces deux hommes travaillent pour lui, et nous y conduisent, alors autant les laisser faire.
    Et puis… Pas plus que Drakell, tu n'as pas besoin de ton sabre pour les exterminer. Et au besoin nous pouvons disparaître avant même qu'ils ne comprennent ce qui se passe. Finalement, nous ne risquons pas grand-chose.

    Fermez-la ! »

Un regard de Drakell suffit à faire regretter ces mots à leur guide improvisé. Le Khommite portait dans ses yeux une telle intensité, sans agressivité, qu'il suffit à inspirer une crainte non dissimulée. Se pouvait-il qu'ils sachent ce qu'ils étaient ? Possible. Tout au moins pouvaient-ils être informés de la dangerosité de leurs invités.

La piste avançait. Drakell s'en félicitait. Combinaison heureuse de recherches et de chance, ils se trouvaient sur la bonne voie, il le sentait. Le Collectionneur pourrait leur en apprendre plus sur Oxious. Du moins allaient-ils être fixés sur le sujet, bientôt.

Après quelques minutes, ils s'arrêtèrent devant une devanture. C'était celle d'une riche banque locale, pas différente du reste des édifices du quartier. Une porte de service dérobée se cachait sur un côté de la façade, à l'écart de l'entrée principale. Un discret clavier était disposé au mur. Le premier gorille y tapota un code, provoquant une série de bips, puis un bourdonnement retentit, et un panneau s'ouvrit dans le mur. Ils allaient entrer.
L'homme de l'arrière allait saisir Drakell par l'épaule pour le forcer à avancer, mais fut stopper dans son geste.


    « Touche Drakell une fois, et tu ne toucheras plus jamais rien. »

Le ton était tranchant et sans équivoque. Il n'avait pourtant pas l'intention de tuer qui que ce soit. Mais s'il se montrait coopératif, il ne voulait pas donner l'impression de se soumettre complètement. Il voulait bien discuter, mais il n'était pas l'un des esclaves du Collectionneur.

Ils pénétrèrent dans une sorte de bunker. Un petit trajet en turboélevateur les mena loin vers le bas. L'écran de contrôle annonçait le niveau -138. La suite n'était qu'un défilé de couloirs de béton gris, éclairés en blanc froid par des tubes lumineux au plafond. Si on les menait au Collectionneur, il semblait que cet homme soit très attaché à sa sécurité. Prudence indispensable ou paranoïa ? Ils le sauraient bientôt.
#27247
    Les mots du khommite eûrent pour seul effet de pousser le Simurgh à lever les yeux au ciel. Drakell 82 semblait avoir attrapée cette sale manie de vouloir faire de chacune de ses paroles une leçon, qui s’adressait le plus souvent au Simurgh d’ailleurs. Cela avait le don de profondément l'agacer, d’autant plus qu’elle s'enorgueillissait d’avoir un lien plus ténu avec la Force que lui. C’était là l’apanage des êtres expérimentés, trop fait pour pouvoir accepter de se remettre en question.

    Il faisait froid, mais cette sensation ne s’imposait pas en tant que tel, l’être qu’elle était ne connaissait pas le froid, elle brûlait comme toujours. Elle n’était qu’un organisme animé par les sensations et les émotions, laissant parfois percevoir la possibilité d’une perfidie réfléchie, mais souvent motivée par sa colère ou sa tristesse. Toujours brûlante.

    Ce qui déplaisait le plus dans le fait de céder son sabre c’était l’impression de se soumettre, car elle n’avait pas la volonté de réfléchir à des concepts philosophiques supérieurs, céder c’était être faible pour elle. Elle laissa son regard se perdre dans les lueurs qui perçaient les ténèbres. L’espace était la preuve physique que les ténèbres étaient plus fortes que la lumière, couvrant plus d’espace, dominant par son ampleur la lumière qui se faisait petit à petit éteindre. Toutes n’étaient que le résidus de morts en sursis. Il n’y avait plus de lumière en faite, il n’y en avait jamais eût. Il ne restait rien d’autres que des illusions.

    Ces pensées la ramenèrent à un moment précis de son existence, elle admirait aussi les étoiles à bords d’un paquebot de luxe qui naviguait dans l’espace, autour d’elles beaucoup de personnes richement vêtues et petit à petit quelqu’un se rapprochait… Elle se rappelait une dispute, la volonté de blesser, un combat puis la mort. Ce soir là, cette autre part d’elle-même avait perdu un ami, elle l’avait tué.

    La réalité la rappela à elle, les deux gardes les emmenaient vers un côté de la banque un peu caché, là on pouvait déceler un panneau de commandes et il ne fallut pas plus d’une minute pour pénétrer dans le bâtiment. Les gorilles avaient tentés de presser Drakell, d’une manière ou d’une autre et il n’avait visiblement pas apprécié, elle se délecta de sa réaction et ne se fit pas prier pour le faire comprendre, lâchant un petit rire dédaigneux agrémenté d’un sourire en coin. Ils n’avaient même pas osé tenter quoi que ce soit à l’encontre du Simurgh, probablement qu’ils avaient été assez échaudés par la façon dont cela s’était passé avec la petite brune aux yeux gris jusqu’ici ?

    Le trajet en turboélévateur avait eût le mérite de l’ennuyer plus qu’autre chose, elle s’était donc appuyé sur la rambarde, s’interrogeant sur les raisons qui pouvaient pousser un homme à creuser son trou jusque aussi bas. Une fois parvenu au niveau on les fit progresser dans un couloir de béton blanc et elle y alla de son petit commentaire sarcastique :


      - C’est un peu froid la déco’ ici. J’aurais imaginé quelque chose de plus flamboyant.


    Le garde grogna, n’appréciant visiblement pas le ton de la remarque. Il les mena jusqu’à une porte après une marche qui avait duré presque une dizaine de minutes et les invitèrent à entrer, verrouillant la porte derrière eux. Le Simurgh leva de nouveau les yeux en l’air pour finir par lancer un regard entendu à son compagnon et ajouter d’un ton où perçait cette fierté bien particulière que pouvait exhiber une petite fille bien obéissante :

      - Tu vois, je t’écoute, je prends patience !


    Elle crut déceler un sourire sur le faciès verdâtre de l’apprenti et finit par se laisser tenter par l’exploration de la pièce. Elle qui recherchait du ‘flamboyant’ pouvait s’estimer satisfaite : on les avaient menés à une bibliothèque des plus impressionnantes, contenant des ouvrages fait de papiers et de couverture de cuir, non ces éternels blocs de données qui les avaient petit à petit remplacés. Les murs étaient tapissés d’un rouge vif et des lampes ouvragés éclairaient le tout. Au centre un grand bureau en chêne finement travaillé et décoré agrémenté d’un fauteuil qui avait l’air des plus moelleux et agréablement assorti à la couleur de la pièce. L’esthétique n’était pas banale pour le lieu et il fallait reconnaître que c’était le genre de choses qu’elle appréciait. Elle commença par s’affaler dans le fauteuil, bougeant lentement son corps pour profiter du confort, puis se redressa aussitôt pour courir vers l’une des nombreuses étagères qui contenaient des livres. L’espace d’un instant, on aurait dit que le Simurgh avait disparu et que c’était la Jedi qui était revenue, une jeune Jedi encore pleine de vie et de curiosité qui cherchait à en savoir plus sur tout. Elle se saisit d’un bouquin et lu le titre à voix haute :

      - Traité des Mystères d’Impératrice Têta ou comment les Sith ont peu à peu prit le pouvoir…


    Elle renifla d’un air dédaigneux en levant les yeux au ciel et en choisit un autre :

      - De la dynastie illustre des Fanrel… Peuh ! Encore une autobiographie réalisée sur commande !


    Elle le remit lui aussi à sa place et s’éloigna un peu pour trouver d’autres sujet et son regard fût attiré sur un ouvrage au cuir vert :

      - La Vérité sur la Force…


    Elle lança un regard entendu vers le khommite. Comme si on pouvait saisir la vérité sur la Force et la poser sur un livre… C’est ce moment que choisit une voix inconnue jusqu’alors pour se faire entendre :

      - Le savoir c’est le pouvoir, n’est-ce pas ? Vous appréciez ma collection ?


    Elle se retourna immédiatement. Un homme se tenait installé dans le fauteuil qu’elle avait quitté quelques minutes plus tôt. Un humain plutôt imposant, un corps solide et musculeux mais un âge qui le rapprochait de la bonne cinquantaine à vue d’oeil. Des cheveux bruns qui laissaient entrevoir de minces mèches argentées, une barbe dans le même ton et un regard déterminé qui les observait. Il avait une voix de stentor très agréable à l’oreille :

      - Bien, bien, bien… Nous nous rencontrons enfin… Mais je vous en prie, installez-vous, prenez place. Désirez-vous quelques rafraîchissements ? J’ai cru comprendre que vous aviez émis le désir de me rencontrer ?
Modifié en dernier par Hayley Curwee le jeu. 6 avr. 2017 19:08, modifié 1 fois.
#27252
On les fit entrer dans une vaste bibliothèque dont la décoration tranchait nettement avec l'austérité grise des couloirs. Les rayonnages de bois portaient d'innombrables volumes, dont les reliures de cuir embossées et parées de dorures montraient l'évident goût prononcé pour les belles choses. Hayley s'amusa un instant avec le fauteuil puis s'en alla feuilleter quelques livres. Elle s'amusait ou s'outrait des titres pompeux qui concernaient la section où elle flânait. Celle des livres historiques, et ceux qu'elle consultait portaient sur Têta et ses familles régentes. Plus loin, elle tira un autre livre et en lut haut et fort le titre, pour Drakell.

    « La Vérité sur la Force...
    Drakell en resta interloqué et jeta un œil vers la lectrice, qui le regardait avec une espèce d'amusement incrédule. Le Khommite leva le regard, et trouva un écriteau de laiton gravé en grosses lettres visibles de loin. "Spiritualité et occultisme". La Force y était reléguée comme un folklore lointain, la lubie d'illuminés fondateurs de sectes ennemies. Il n'osait imaginer quelles vérités pouvaient se trouver consignées dans un tel ouvrage.
    Le savoir c'est le pouvoir, n'est-ce pas ? Vous appréciez ma collection ? »

ImageLes yeux de l'alien et de la fille se tournèrent aussitôt vers l'origine de la voix qui s'élevait. C'est celle d'un humain, qui se tenait dans le fauteuil près du bureau. Il s'y tenait assis comme le ferait un maître des lieux, dans une posture empreinte de satisfaction et de fierté, tout en se donnant de l'importance.

    « Bien, bien, bien… Nous nous rencontrons enfin… Mais je vous en prie, installez-vous, prenez place. Désirez-vous quelques rafraîchissements ? J’ai cru comprendre que vous aviez émis le désir de me rencontrer ?
    Si c'est vous qu'on nomme le Collectionneur, alors oui.
    L'homme sourit, mais ce sourire ne paraissait pas être fait pour se montrer poli ou agréable. Il respirait la suffisance. C'était malsain.
    En effet, je suis le Collectionneur. Je ne vous donnerai pas mon véritable nom, vous n'en auriez d'ailleurs pas besoin. Ici, tout le monde me connaît. De la même façon, je connais beaucoup de choses. Je sais beaucoup de choses. De Têta, d'ailleurs. C'est ainsi que je gagne ma vie. J'obtiens des informations, et j'en fais commerce. »

Le Collectionneur se leva avec un soupir. Il était grand et bien bâti. Quelque chose en lui inspirait la crainte, sans qu'il ne soit possible de dire quoi. Son regard difficile à sonder, ou ce sourire qui n'en était pas un ? Ou cette façon traînante de poser ses mots, comme s'il prenait garde à chaque chose qu'il disait ?

    « Voyez-vous, beaucoup de monde travaille pour moi. Ils sont littéralement partout, ce qui me facilite beaucoup le travail. Ils transmettent ce qu'ils ont pu entendre, voir, lire d'important, d'intéressant, et je… leur rend service.
    Que faites-vous de ces informations ?
    J'en tire profit ! À titre personnel, ou bien en les vendant à qui les veut. Bien sûr, ça ne se donne pas. Une bonne information vaut cher, car elle se doit d'être fiable. Toutes nos informations sont vérifiées et certifiées. Tout le monde sur Têta le sait et peut vous le dire.
    C'est ainsi que j'ai su que vous vouliez me rencontrer. Quand ce cher Slick vous a parlé de moi, quelqu'un l'a su et m'a fait parvenir la nouvelle. Mes gens ont mené leur travail d'enquête, et j'ai su qu'effectivement une jeune humaine et un Khommite s'étaient mis à ma recherche. Aussi, j'ai pu vous retrouver dans les speeders en commun, et c'est ainsi que mes hommes sont venus vous accueillir.
    »

Il fallait le reconnaître, les gens de ce Collectionneur travaillaient vite. Cet homme possédait un certain pouvoir, il se pouvait qu'il soit celui qui les mettrait sur la voie d'Oxious.

    « Nous avons besoin d'une information.
    Le Collectionneur écarta les bras en riant.
    Bien entendu ! Que pourriez-vous cherchez d'autre chez moi ?! »

L'homme se dirigea vers un meuble de bois précieux sur lequel était posé un coffret, lui aussi en bois. Il en fit cliqueter la fermeture et souleva le couvercle. C'était une cave à cigares. Il les caressa du bout des doigts et finit par en choisir un. Il n'en proposa pas. En silence, il prit un petit instrument, coupa l'extrémité du cigare qu'il jeta dans une coupelle, et alluma le cigare avec une allumette avant d'en aspirer une longe bouffée. Il recracha les volutes bleutées de fumée en fermant les yeux avant de reporter son attention sur ses deux invités.

    « Vous ne vous asseyez pas ?
    Drakell préfère rester debout.
    Comme vous voudrez, dit le Collectionneur avec un haussement d'épaules.
    Drakell apprécia qu'on ne lui pose pas l'éternelle question. Ceci s'expliquait certainement par ce dont se vantait le Collectionneur. S'il savait tant de choses, il devait connaître les Khommite et leurs particularités.

    L'usage veut qu'on demande pour obtenir. J'ai fait un premier pas en vous invitant à me rencontrer, il ne vous reste maintenant qu'à formuler votre requête... »
#27258
    Ses doutes se confirmaient donc, c’était bel et bien le Collectionneur qui les avaient fait venir ici d’une manière aussi théâtrale que son pseudonyme le laissait présager. Il avait très vite débuté un presque monologue sur qui il était, son influence et ce qu’il faisait, affichant un air suffisant, celui de quelqu’un qui dominait la partie et pour cause il le faisait probablement. Si ce qu’il disait était vrai et qu’il était en mesure de leur fournir une information concernant Oxious, une information de choix, alors peut-être était-ce le bon moment pour faire preuve de patience et répondre à ses exigences, car exigences il y aurait, elle n’en était pas dupe. Les vermines qui grouillaient à la surface de ce monde exigeaient toujours quelque chose de vous, peu importe leur position dans la chaîne alimentaire.

    Le Simurgh n’avait pas bougé, il se tenait droit comme un ‘i’, les bras croisés, observant et écoutant, ne voulant perdre la moindre miette de ce que disait le marchand d’information, parce que la créature se doutait que chaque mot qu’il laissait s’évader de son esprit était savamment réfléchi pour y donner plus de sens. Et elle avait bien fait, car ce que le Collectionneur disait donnait un cadre qui leur permettrait de deviner les différentes composantes qu’un marché avec lui entraînerait. Elle le savait : avec un homme pareil il était hors de question de parler argent, si il savait autant sur eux qu’elle pensait le deviner il y avait fort à parier qu’il chercherait à en profiter, surtout s’il avait conscience des talents qui étaient les leurs. Et le Simurgh ne se faisait non plus aucune illusion sur ce qu’il savait ou non sur eux, on ne faisait pas ce genre de métiers si on avait pas un minimum de jugeote, on avait retiré son sabre qui était bien identifiable après un examen précis de la dent de dragon krayt, si il s’était un tant soit peu documenté nul doute qu’il ferait le lien assez rapidement. Sa maxime sur le savoir prenait de plus en plus de sens en cet instant, il était clairement en position de force par rapport à eux.

    Elle était donc restée silencieuse tout le temps des rares échanges entre Drakell et le Collectionneur. Ce dernier étant bien plus généreux en paroles qu’elle l’aurait imaginé, bien trop bavard même pour ce type de profession, aussi elle supposa qu’il agissait ainsi pour noyer les véritables informations dans un langage verbeux en temps normal. Une technique intéressante. Il en venait au fait de leur présence en ces lieux et c’est là que les deux comparses se lancèrent un regard plein de sous-entendu. Il paraissait incongru de donner trop d’informations à un homme pareil, sachant ce qu’il ferait de cela, mais il paraissait aussi absurde de ne pas trop en dire parce qu’il ne pourrait subvenir à leur demande. Il fallait donc parvenir à trouver un juste milieu entre le trop et le pas assez. Le Simurgh n’avait pas pour habitude de parler beaucoup en temps normal, d’autant plus lorsqu’elle était sous le coup d’une pulsion, qu’elle soit meurtrière ou sexuelle, et cela avait le plus souvent pour but d’exprimer une idée courte et simple. Après un temps pourtant il lui arrivait parfois de reprendre goût à l’art de la conversation, c’était alors un autre Simurgh qui apparaissait, un peu plus proche de ce que pourrait être un être humain à bien des égards, le soupçon de perfidie en plus. Vu que Drakell ne semblait pas prêt à prendre la parole, elle supposa que cette tâche lui était échue et c’est d’une voix claire qu’elle s’exprima après avoir prit une pose bien plus naturelle :


      - Nous recherchons quelqu’un…
      - Tout le monde recherche "quelqu’un" !

    Les manières un brin cavalières du Collectionneur avaient le don de l’irriter, une irritation qui, si elle se poursuivait, pourrait très certainement la conduire à lui arracher un bras pour le regarder se vider de son sang extrêmement lentement. Rien que la perspective de cette possibilité l’excitait énormément, mais elle se retint, supposant qu’il était possible qu’il ignorait qu’elle fût la meurtrière des Quartiers Sud. Mais peut-être la provoquait-il délibérément ? Elle soupira ostensiblement, son faciès androgyne rehaussé de son regard gris électrique ne dépareillait pas dans cette impression déstabilisante qu’amenait la présence du Collectionneur. Celle-ci ne se gêna pas pour le fixer l’espace de quelques secondes, dans le but tout à fait admis qu’il le remarque. Elle essaya de se donner un air nonchalant tout en poursuivant :

      - Un zabrak qui se fait appeler Darth Oxious. Un minion de l’Empire Galactique, lorsque celui-ci étendait son influence sur une grosse partie de la galaxie. Nous savons qu’il a été arrêté par les autorités impériales sur Serenno, ce qui semble indiquer que le gaillard n’est plus aussi “obéissant” que par le passé.

    Elle réfléchissait à comment articuler précisément sa demande, elle savait que les mots avaient son importance avec ce type d’homme.

      - Nous devons savoir où il se trouve actuellement et comment le retrouver. C’est vital.
      - J’en prends bonne note ma chère amie.

    Mais il ne bougea pas d’un iota, il ne cillait même pas d’ailleurs. Il donnait l’impression d’être un chat qui savourait la prochaine souris qui se présentait à lui, inconsciente du piège qui l’attendait. Il tourna son regard vers le khommite pour voir s’il avait quelque chose à ajouter puis revint à son bureau, s’appuyant sur lui de manière à donner une impression de domination, ponctuant le tout par le geste de va-et-vient qu’imposait son savoureux cigare. Dans un sourire, il prit la parole :

      - Bien, nous avons donc un besoin, mais vous vous doutez bien que tout travail mérite salaire et j’ai pour habitude de négocier les informations par d’autres d’une valeur que je juge équivalente…

    Il leva un doigt dans un geste théâtrale.

      - Toutefois, les circonstances font que j’ai besoin de quelque chose que vos euh…ahem...capacités pourraient me permettre d’obtenir des plus facilement. Je vous propose donc de remplir un petit travail pour moi en échange de quoi je vous donnerais ce que vous voulez. Qu’en dites-vous ?

    Le Simurgh ne cachait pas son scepticisme, affichant un air volontairement désinvolte, aussi le Collectionneur crût bon d’ajouter :

      - Ce Darth Oxious… N’est ce pas ce monstre impliqué dans de terribles forfaitures comprenant de nombreux meurtres dont la plus terrible en matière de bilan humain fût cette terrible tragédie qui est advenue à la Station Paradise ? Ma mémoire me joue parfois des tours...
#27260
Le Collectionneur parlait beaucoup. Trop. Bizarre pour un homme versé dans l'art des secrets. Hayley sembla s'en agacer et se lança sur la demande qu'ils prévoyaient de formuler. Le Collectionneur semblait s'amuser de ce que ses invités, arrivés jusque là par un destin à peine forcé, se trouvent finalement avec quelque chose à lui demander. Le sujet Oxious arriva sur le tapis. Le trafiquant souriait. L'une des parties avançait ce qu'elle voulait, il ne restait qu'à l'autre d'en faire de même. Avant cela, le Collectionneur prit plaisir à faire languir ses hôtes.

    « Ce Darth Oxious… N’est-ce pas ce monstre impliqué dans de terribles forfaitures comprenant de nombreux meurtres dont la plus terrible en matière de bilan humain fût cette terrible tragédie qui est advenue à la Station Paradise ? Ma mémoire me joue parfois des tours... »

Si Drakell avait effectivement entendu parler de l'incident sur Paradise, qui avait fait des milliers de victimes, il ignorait que cela avait impliqué Oxious. Hayley grimaça tout en se massant l'épaule, comme si une vieille douleur se réveillait, avant de confirmer les paroles du Collectionneur. LE sourire de ce dernier s'élargit encore.

    « Si vous voulez bien, nous allons passer à côté pour la suite de la discussion. »

Retournant au bureau, il pressa un bouton parmi d'autres sur un panneau de contrôle. L'une des lourdes bibliothèques pivota lentement pour découvrir un passage. Le Collectionneur invita Drakell et Hayley à entrer d'un geste. Les laissant passer en premier, il les suivit puis pressa un nouveau bouton pour que la porte se referme. À cet instant, l'éclairage s'activa, une lumière douce qui mettait en valeur le tracé du couloir. Après quelques mètres, il s'élargissait de chaque côté en deux estrades de deux niveaux chacune. Sur chacun se répartissaient des conteneurs transparents, et chacun de ces conteneurs contenait… une forme de vie. Il y en avait des dizaines, des centaines, de toutes sortes d'êtres que pouvait abriter la Galaxie. Des animaux, des plantes douées de conscience, des êtres étranges que Drakell n'aurait pu qu'imaginer. Et parmi tout cela, on trouvait des gens. Ici, un Twi'lek, là un Nautolan, une Muun, un Trandoshan… certains étaient d'espèce que le Khommite n'aurait su identifier. C'était un spectacle édifiant que cette collection. La perversité d'un esprit malade s'étalait sous leurs yeux.

    « Chacun de ces conteneurs réunit les meilleurs conditions de vie pour chaque spécimen. Mélanges gazeux, hygrométrie, température, rayonnements… J'ai mis un point d'honneur à ce que le biome d'origine de chacun soit respecté. »

Il s'exprimait avec suffisance. Drakell imaginait quels moyens pouvaient avoir été mis en œuvre pour rassembler un tel étalage. Enlèvements, esclavage, trafic d'êtres vivants, tout était bon. Tout cela devait se payer le prix fort, et au vu de la taille de la collection, son propriétaire était immensément riche, ou alors immensément malin.

Au bout de cet interminable couloir, une porte. Il l'ouvrit pour inviter ses hôtes à le suivre, puis referma derrière eux. Un panneau blindé vint occulter le tout de l'intérieur.


    « Ceci est une pièce sécurisée. Je veux dire, plus que le reste de ce bunker. Tout cela peut paraître excessif, mais je vous assure, ça ne l'est pas. Quand, comme moi, on possède des quantités de données compromettantes sur les plus grandes puissances, on protège ses intérêts et sa vie. Ici, il est impossible de nous écouter, de quelque manière que ce soit. Nous pourrons parler en toute liberté. Et j'aurai aussi une ou deux choses à vous montrer. »

Il s'installa au bureau qui trônait au milieu de la pièce, décorée dans la même veine que la bibliothèque. Il attrapa une carafe et trois petits verres et versa trois doses de brandy tout en pointant du menton les sièges en face de lui, pour Drakell et Hayley.

Il prit l'un des verres et se lança dans la contemplation du liquide ambré.


    « Donc, nous disions… Vous voulez trouver Darth Oxious. Je peux vous y aider. Je suis en possession de tout un tas d'informations sur lui. Je vais vous montrer…. »

Il pianota sur un terminal intégré à un côté du bureau et un holoprojecteur se mit en marche. Puis, il saisit un câble relié au terminal, le déroula et… fouilla sous sa barbe pour le connecter quelque part sous sa mâchoire. Drakell lâcha un regard incrédule à Hayley. Ce type était un cyborg.

L'holoprojecteur commença à afficher des lignes de commande, rapidement remplacées par des documents. Des reproductions de documents plus ou moins difficiles à obtenir. Tous concernaient Oxious, et certains portaient les mentions "BSI", "II" ou encore "Secret Défense" ou "Confidentiel".


    « Darth Oxious… Né Ma'k Vaa'rm sur Iridonia, de parents agriculteurs. Fils de bouseux, donc. Découvert par un certain Tzalek Tavran. Une série de documents sur Tavran défila à son tour. Ce Tavran était un Sith également. Proche de Palpatine. Darth Vellian tel qu'il se faisait appeler….

    Oxious est lié depuis longtemps à des actions assez obscures. On estime qu'il est impliqué dans la disparition du Sénateur Atanna. Il a servi sous Palpatine, puis sous Cir-Delàviel. Ensuite, il a connu sa petite ascension au cœur du pouvoir.
    Il est à l'origine d'un corps d'élite de l'Empire, qu'il a mené dans un assaut sur Dantooine. Il s'est vu aussi collaborer avec Darth Vader pour finir la Purge des Jedi.
    Vint l'épisode Paradise dont nous parlions. Il a été détecté à bord de la station, ainsi que deux Jedi avec qui il a engagé un combat. Un nommé Ian Curwee, et une Hayley R'izzan. La fille et son père.
    »

C'était donc cela. Hayley connaissait Oxious depuis longtemps, elle l'avait combattu, et pas qu'une fois. La surprise visible du Khommite n'arrêta pas le Collectionneur.

    « Après cela, pas signe de vie. Il s'est fait discret, certainement pour se livrer à la traque de son ennemi. On le retrouve sur Corellia. Encore avec les deux même Jedi. Un combat… deux meurtres, pris sur holocams de la CorSec. Il est recherché dans tout le quadrant nord du Noyau. Les avis de primes défilèrent. Oxious est mutilé, se fait soigner… Un rapport sur Arkania, à cette époque, fait état d'une attaque contre un laboratoire chirurgical d'augmentation cybernétique. Beaucoup de morts, aucun survivant. Les holocams montrent un être portant cape et capuche, mais pas de visage visible. Coïncidence ? …

    Oxious fait de nouveau surface sur Nar Shaddaa. Il est impliqué avec plusieurs complices dans une bataille contre des Jedi. L'un des plus importants affrontement qu'on ait pu voir depuis de nombreuses années, qui termina avec la destruction partielle du Star Cluster Casino. Les Hutts placèrent une jolie prime sur sa tête pour cela. Et notre chère amie gardera toute sa vie un souvenir impérissable de cette nuit où papa fut tué…

    Il fut ensuite vu sur plusieurs mondes où il traquait des Jedi, mais le seul renseignement de taille reste sa trahison à l'Empire. Il est responsable d'une mutinerie, a détourné un vaisseau impérial et son équipage, ainsi que les troupes en garnison sur une installation classée. L'Empire l'aura forcé à partir et le pourchassera un moment.

    Il réapparaît quelques temps plus tard, alors qu'il fait silence depuis. Sur Coruscant. Il est repéré, alors qu'il combat un Jedi – encore un… Cyniosis Jugo. Les deux s'entretuent, mais ne sont pas morts. Le corps d'un Zabrak est déclaré à l'entrée dans une morgue, mais n'a pas le temps d'être identifié. Il a disparu.
    Puis des déclarations confidentielles d'une certaine Leia Organa fait état d'un Sith Zabrak. Cette fois, il aurait bel et bien tué Jugo, et se serait révélé à elle.

    Je n'ai pas beaucoup d'informations après cela. Mais effectivement, il a fait un récent passage par Serenno.
    »

L'holoprojecteur s'éteignit brutalement. Il n'afficherait pas davantage. Évidemment, le Collectionneur n'allait pas dévoiler ce qui allait lui servir de monnaie d'échange. Il débrancha le câble de son cou et tripota sa barbe pour cacher le port de connexion.

    « Comme vous voyez, je suis assez bien fourni en informations. Rassembler autant d'éléments demande beaucoup de travail, beaucoup d'argent. Cela peut aussi rapporter, mais je dois reconnaître que ce fichier ne m'a encore pas servi. Il est temps.

    Voyez-vous, mes activités demandent une certaine logistique. Cela comprend la recherche et la vérification d'informations, mais aussi de sécuriser ma situation. Mon travail n'est évidemment pas légal, mais on me laisse en paix parce que je sais me lier avec les bonnes personnes. Je possède de quoi acheter cette paix. Et quand je ne peux me procurer des informations – que voulez-vous, il reste des gens blancs comme neige ! – il faut que je m'y prenne autrement.

    Une personne en particulier me pose problème. C'est un magistrat. Malgré toutes mes recherches, il n'y a rien à trouver sur cet homme qui puisse me servir pour le faire taire. Il menace de faire savoir ce que je fais, sur qui j'ai des informations. J'ai des informations sur absolument toutes les têtes importantes de cette planète. Beaucoup auraient intérêt à me faire disparaître.
    »

Le Collectionneur vida son brandy d'un trait, reposa son verre sur le bureau et désigna les verres pleins qui attendaient toujours sur la table.

    « Vous avez compris l'idée. Les informations que vous voulez, je les ai en ma possession. Elles valent cher. Mon business vaut cher. Ce magistrat peut me coûter cher. Voilà comment vous pourrez me payer. Je comptais mettre mes meilleurs hommes sur le coup, mais comme vous êtes ici… Faites taire ce cafard, apportez le paiement, et vous saurez où trouver votre Zabrak. »

Et comme point d'orgue au contrat, il fit glisser un document sur la table. Une photo. Celle du magistrat en question. Un juge de la Haute-Cour d'Impératrice Têta. Au dos, un nom et une adresse. Les instructions étaient claires.
Quel choix avaient Hayley et Drakell ? Aucun autre. L'homme qui pouvait les conduire à Oxious était devant eux, et leur proposait une entente. Il leur fallait l'honorer, ou partir sans rien et recommencer de zéro. Le Collectionneur avait démontré l'étendue de son réseau, il savait quantité de choses, possédait quantité de documents officiels. C'était du solide.


    « Drakell remplira sa part. Vous en ferez de même.
    Le rire du Collectionneur s'éleva dans la pièce.
    Alors Drakell sera mon nouveau meilleur ami ! Et, mademoiselle aussi, cela va sans dire... Le clin d'œil qu'il eut pour Hayley était un rien lubrique. Croyez-moi : mieux vaut être mon ami que mon ennemi. »

Maintenant, il s'agissait d'aller chercher ce magistrat.
#27272
    Silencieuse comme une ombre, elle avait suivit le Collectionneur dans l’autre pièce, accompagnée par Drakell, une partie d’elle encore sous le choc de la révélation du bonhomme. Il savait pour la Station Paradise, pourtant c’était un événement qui n’avait gardé que très peu de témoins direct de l’explosion de la station, comment avait-il pût apprendre qu’Oxious était mêlé de près ou de loin à cette affaire ? Il arrivèrent bientôt dans un couloir qui laissait une impression d’être une sorte de centre d’études scientifiques, rassemblant différentes espèces dans des conteneurs vitrés, il y avait une sorte de lumière un peu froide, presque clinique qui se diffusait, donnant une teinte glauque à cette scène irréelle. Que cherchait le Collectionneur en montrant cette salle à ceux qui l’accompagnaient derrière ? Que voulait-il affirmer ? En tout cas ce n’était pas du goût du Simurgh. Tuer, oui. Faire souffrir, oui. Mais accorder une demie-vie dans un tel état était proprement répugnant. Contre-Nature. Elle s’attarda un moment avant de les suivre fixant avec application l’une des cuves, elle sentait une bouffée de colère monter en elle, quelque chose qui venait du plus profond d’entre elle. Elle entendit un craquement et se détourna soudainement des cuves pour les suivre.

    Il les avait conduit dans une nouvelle pièce, encore plus sécurisée selon lui. Elle regardait le panneau blindée glisser derrière eux, suivant la lente progression des yeux jusqu’à ce qu’ils se retrouvent enfermés. Rien d’inatteignable en soi quand on avait la Force comme alliée. Elle se détourna bientôt, essayant de reprendre un comportement bien plus ‘normal’, mais ce fût peine perdue quand elle se rendit compte que le type qu’elle avait en face d’elle était un cyborg. Elle tâcha de garder contenance mais plus le temps passait, plus ce type la perturbait, une impression qu’elle n’appréciait que très peu, ayant plutôt pour habitude d’être le déclencheur de ce genre de sentiments. Bien sûr, dans l’absolu quel que fût son état il n’était rien comparé à la Force et ceux qui savaient la manier. Si cette gêne se révélait par trop prenante, elle n’hésiterait pas une seconde à le réduire à un amas de ferrailles ensanglantée.

    Le Collectionneur choisit de résumer le parcours jusqu’à maintenant et des tas de souvenirs ressurgirent parmi lesquels Nar Shaddaa ou Cyniosis Jugo, mais plus encore que tout cela ce qui la frappa fût d’apprendre le nom de sa Némésis. Ma’ak Vaa’rm. Cela avait quelque chose de terrifiant et de dérangeant, comme si cela donnait une réalité nouvelle à ce qu’il était pour elle, comme si cela pouvait changer du tout au tout la rage qu’elle ressentait en pensant à Oxious. Ce Ma’ak Vaa’rm, était-il la même facette d’une même pièce, cette pièce qu’était Oxious ? Darth Oxious n’était qu’un pseudonyme, un masque qu’il revêtait pour laisser libre cours au Sith qu’il était, au Sith qu’il pouvait être, mais Ma’ak Vaa’rm dans tout ça ? Elle sentit ses entrailles se glacer alors que ce questionnement n’en finissait plus.

    Elle tendit la main vers le verre de brandy qu’elle vida cul sec. Cela faisait un moment qu’elle avait chassé ce démon de ses vices, mais l’état dans lequel elle se trouvait n’avait trouvé de meilleur réponse aux doutes qui l’agitait que de tendre la main vers ce verre et de l’absorber, comme si ça pourrait aller mieux après.

    Darth Oxious avait tué Cyniosis Jugo ? Que devait-elle faire de cette information ? Que pouvait-elle en faire ? La Jedi qu’elle avait été avait sympathisé avec lui, l’avait apprécié même. La créature du Côté Obscur qu’elle était avait toujours rêvé de déchirer ce méprisable Jedi en deux grâce à la Force pour l’avoir empêchée d’assouvir sa soif de vengeance. Mais Cyniosis avait échoué et était tombé, lui laissant l’occasion de finir le travail. Le Simurgh n’aurait pas cette faiblesse.

    A présent le Collectionneur déblatérait sur ce qu’il attendait d’eux, la condition qui leur permettrait d’obtenir ce qu’il s’était passé après Serenno et c’était des plus simples, du moins sur le papier : se charger d’un magistrat de la planète, un homme qui le faisait chanter. Le Simurgh s’empara de la photo et jeta un oeil sur l’adresse et le nom de l’homme. Il vivait dans le même quartier, non loin d’ici. H. Chambers. Ce nom lui disait quelque chose…

    Elle ne fit rien même lorsqu’elle surprit le clin d’oeil déplacé du Collectionneur, elle se contenta de suivre Drakell lorsque leur hôte leur permit de quitter la pièce. Il ne les accompagna pas. Lorsqu’ils quittèrent la bibliothèque, ils fûrent arrêtés par les mêmes gardes qui les avaient conduits jusqu’ici et qui les escortèrent dans le sens inverse jusqu’à la sortie. Là, ils leur rendirent bâton et sabre laser, non sans une certaine raideur dans les mouvements qui trahissait leur préoccupation quant à ce que les deux compagnons voudraient faire une fois leurs effets récupérés. Pourtant il ne se passa rien, rien d’autre que le fait qu’ils reprirent leur route en silence. L’heure semblait avancée, il devait être 22h30 au bas mot. Au bout d’un moment et après qu’elle se fût assurée qu’ils étaient seuls dans la rue, elle prit la parole sur un ton étrangement neutre :


      - Je n’aime pas ce type…

    Long silence.

      - De tous ceux que j’ai pu tuer jusqu’ici, celui là mériterait bien plus la mort. Peut-être bien plus que Darth Oxious.

    Elle ne savait pas pourquoi elle avait ce sentiment, mais elle le sentait au fond d’elle, le Collectionneur lui paraissait bien plus dangereux que Darth Oxious, au moins ce dernier avait-il l’honneur d’affronter ses ennemis de face, quand l’autre n’était qu’un poignard dissimulé dans l’ombre, prêt à frapper. Le genre d’attitude qui dégoûtait la guerrière qu’elle était, ou qu’elle avait été. Elle changea rapidement de sujet :

      - Ce Chambers, je le connais, très peu ne peuvent pas le connaître d’ailleurs sur Impératrice Têta, les médias locaux l’ont baptisé “l’Inflexible”.

    Un regard entendu s’adressant au khommite, puis elle poursuivit :

      - Il a très vite montré une détermination sans bornes pour coincer et condamner tout les gros pontes du crime de la planète et par extension des corrompus qui composent la police de la planète. Il a obtenu la responsabilité d’une brigade spéciale qui se charge de retracer les liens de la pègre et de trouver de quoi les coffrer. Un type bien. Il a détruit trois organisations criminelles majeurs depuis son arrivée en poste. C’est une des seules personnalités qui fait l’unanimité ici. Une sorte de symbole de la Justice.

    Nouveau silence.

      - Je ne suis pas certaine de vouloir le salir, il représente beaucoup pour ceux qui sont ici… Ce n’est pas la façon dont les choses doivent se passer…

    Mais que représentait Chambers face à sa vengeance ? Rien en vérité ! Elle devait faire ce qui devait être fait pour obtenir la tête d’Oxious. Sa voix claqua comme un fouet :

      - Plus de meurtres Drakell, il est hors de question que Chambers ou qui que ce soit d’autre meurt. Les seuls qui méritent une visite de la Faucheuse sont ce Collectionneur et Darth Oxious, d’accord ?

    Le plus ironique, c’était que Drakell n’était pas le plus meurtrier de leur duo jusqu’ici, bien au contraire. A bien des égards il s’était comporté plus comme un Jedi que le résidu de sa personnalité originelle n’avait pu le faire. Mais il acquiesça, préférant occulter cet état de fait.
    Ils arrivèrent enfin à portée du domicile indiquée sur l’adresse que leur avait transmis le Collectionneur. C’était une grande bâtisse composée de trois étages aux bas mots, un muret composé de grilles l’entourait. Un important dispositif de sécurité semblait avoir été mis en place puisque des gardes patrouillaient régulièrement autour de la propriété. Le Simurgh tenta de déceler la présence d’autres éléments et un reflet lui indiqua la localisation d’au moins une caméra. Elle leva la tête, repérant un point qui pourrait leur servir :


      - Cet immeuble n’a pas l’air très haut, grimpons jusqu’à son sommet pour obtenir plus d’informations.

    Suivi du khommite, elle trouva des escaliers extérieurs au bâtiment, probablement utiles en cas d’urgences. Bien entendu ils étaient inatteignable en l’état, le reste de l’escalier était bloqué et uniquement activable pour ceux qui devaient descendre, une manière de garder le tout en sécurité. Elle mobilisa la Force en un bond et s’élança jusqu’à l’escalier après avoir vérifié que personne ne pouvait les voir. Elle fût bientôt rejointe par Drakell et ils arrivèrent très vite au sommet.

    De là ils avaient une bonne vue sur l’ensemble que formait l’imposant domicile du magistrat. Ils pourraient repérer les plus gros des pièges et éventuellement trouver des angles d’attaques. Ils pourraient ainsi mettre un plan pour pénétrer à l’intérieur et trouver quelques chose, si ce quelque chose existait et le Simurgh espérait que c’était le cas, car il se refusait à avoir le sang de Chambers ou de sa famille sur les mains.

    La longue croisade ardente du Simurgh connaissait un rebondissement inédit : il avait décidé que la mort n’était plus qu’un châtiment qu’il réserverait aux pourritures comme Oxious ou le Collectionneur ou encore Zann.

    Et le Simurgh ignorait encore pourquoi ce changement avait été impulsé, mais dans les tréfonds de son âme, quelque chose s’agitait, quelque chose qui voulait récupérer le contrôle.

Modifié en dernier par Hayley Curwee le lun. 10 avr. 2017 00:58, modifié 1 fois.
#27287
À la surprise de Drakell, Hayley ne voulait pas tuer le magistrat pour le Collectionneur. Elle ne voulait plus tuer tout court, sauf si cela pouvait avoir un sens. Évidemment, elle avait raison, mais… enfin, tout ça devait avoir lieu. S'ils ne s'occupaient pas du juge Chambers, le Collectionneur ne leur dirait rien, et ils seraient obligés de trouver Oxious par leurs propres moyens. Cela pourrait prendre des semaines, alors qu'en une journée ils pouvaient couvrir autant – si ce n'était plus – de travail. Sans compter qu'il pouvait se passer une infinité de choses, dans l'intervalle de temps. Oxious pouvait changer d'endroit, disparaître tout bonnement, ou quelqu'un d'autre pouvait le retrouver et l'éliminer (la meilleure des possibilités). La pire, c'était que l'Ordre Sith remette la main dessus et réussisse à le plier à sa volonté. L'Équilibre serait alors encore plus mis à mal, et il faudrait beaucoup de temps pour qu'il retrouve son point de balance.

Non, il fallait que tout cela ait lieu. Arrivés à l'adresse indiquée par le Collectionneur, Hayley signifia son intention d'y entrer pour aller à la pêche aux informations. Mais Drakell sentait la chose différemment. Ils pouvaient jouer sur deux tableaux.


    « C'est une résidence. Celle du juge. Il est peut-être ici, ou alors il ne tardera pas à arriver. Entre si tu veux, Drakell va rester dehors. Tente de voir s'il est chez lui, Drakell s'occupe de lui s'il devait arriver entre temps. »

Pendait que la fille entrait dans le bâtiment, le Khommite alla se poster dans l'ombre, quelque part d'où il aurait une bonne vue sur les allées et venues. Il s'agissait maintenant de rester concentré et de ne pas perdre une miette de ce qui se passait.


Le quartier n'était pas très vivant, à cette heure où la nuit s'était déjà bien installé. Les quelques rares speeders que Drakell vit passer servaient de taxi et laissaient s'échapper des passagers las de leur journée de bureau et pressés de rentrer chez eux pour se livrer aux dernières occupations avant de filer se coucher. Tous étaient vêtus de manière assez chic pour qu'on puisse deviner leur importance dans la société têtienne. Mais jusque là, pas trace de Chambers. Drakell avait bon espoir pour qu'un juge de son envergure, à en croire Hayley, fasse des heures supplémentaires. Servir la justice sur un monde comme Impératrice Têta devait mériter au moins cela.

Les sens aussi mobilisés que possible, il continuait à observer tout et partout. La Force vint lui chatouiller les membres, comme pour l'avertir de quelque chose. Un speeder arrivait lentement après avoir tourné le coin de la rue. Un appareil imposant et luxueux en tous aspects. Certainement un riche propriétaire. En tous cas, celui là ne se mouchait pas du coude, à voir le véhicule.
#27290
    Elle lança un regard à Drakell avant de partir, un regard intense, un regard qui disait combien elle ne transigerait pas avec ce qu’elle avait dit. Elle se sentit obligée de le répéter encore une fois, comme pour le poser sans ambivalence :

      - Il y a eu assez de morts Drakell. Tâche de le garder à l'esprit.

    Et elle se laissa glisser au sol d’un bond, grâce à la Force, atterrissant dans les ombres. Le Simurgh avait trouvé une faille lors de son observation. Ce qu’il préparait lui rappelait une froide nuit d’hiver sur Corellia, ce moment où elle avait jouée les assassins aux côtés d’Ilyas, une vieille histoire. Elle reprit sa route comme si de rien n’était, voulant tromper la vigilance des gardes, lorsqu’elle considéra avoir atteint son objectif, elle s’élança de nouveau grâce à la Force, atteignant le rebord de la fenêtre du second étage de la résidence voisine à celle du juge. Elle s’agrippa à une anfractuosité de la pierre taillée de la bâtisse et s’aida de la sorte sur les multiples reliefs pour progresser en hauteur. Après une minute ou deux elle atteignit le sommet de la maison et commença à avancer sur le toit de tuiles couleurs cendres. Une fois arrivée à portée de la maison du juge, elle s’arrêta pour confirmer son idée via une rapide observation. L’angle des caméras étaient tels qu’ils ne prévoyaient pas les hauteurs, comment l’aurait-il pût ? Les utilisateurs de la Force étant fort rare, il était tout aussi rare de considérer via les équipements standards qu’ils constituaient une menace potentielle. Juste un bond via la Force et elle pourra atteindre le toit du domicile du juge, de là elle aviserait sur la suite des opérations. Elle se concentra encore une fois et effectua un bond vers l’autre maison.

    Mais il semblât qu’elle avait mal calculé son coup. Car elle atterrit contre le mur du troisième étage et sa survie ne tint qu’à un réflexe de survie profondément ancré dans tout être vivant. Elle s’accrochait désespérément à un rebord, celui de la fenêtre, gémissant de douleurs et tenaillée par la peur qui secouait ses entrailles à la pensée de la chute potentielle qui s’offrait à elle. Surtout, ne pas regarder en bas… Et forcément, elle jette un regard en bas et essaye de se maintenir plus solidement encore, ses pieds battant l’air dans le vide dans un effort aussi inutile qu’irréfléchi. Elle tente toujours de se stabiliser et c’est après un moment qui lui parût une éternité qu’elle parvient enfin à s’appuyer suffisamment sur le rebord pour se redresser. Elle se tenait dans l’encadrement extérieur de la fenêtre, dans une position un peu ridicule, la pièce était plongée dans la pénombre et semblait être une chambre, le peu d’ameublements indiquait que c’était probablement une chambre d’amis.

    Il lui fallait pénétrer à l’intérieur, ce qui n’était pas complexe lorsque l’on avait la Force avec soi, partant du postulat que si alarme il y avait elle se déclencherait en cas d’effraction, elle mobilisa la Force pour tourner la poignée de l’intérieur et ouvrir la fenêtre, après quoi elle passa ladite fenêtre. Rien ne semblât se produire. Elle tourna la tête à gauche et à droite, essayant de déceler quelque chose, espérant que ses yeux allaient s'acclimater au plus vite à la pénombre qui y régnait. Au bout de quelques secondes elle pouvait partiellement se repérer dans l’endroit. Comme elle l’avait deviné, elle se trouvait bien dans une chambre d’amie, aucune chance qu’elle trouve quoi que ce soit sur lui ici. Si elle voulait trouver des preuves c’était du côté du bureau qu’elle trouverait son bonheur.

    Elle passa donc rapidement cet endroit, enchaînant les pauses régulières pour rester discrète et écouter aux alentours. On entendait des mouvements en bas, des petits pas, quelqu’un qui courait, un petit bout certainement et elle entendit résonner d’une voix douce mais ferme :


      - Viens ici Nellis ! Papa va bientôt rentrer du travail, il faut que tu sois prêt !

    Le bruit s’éloigna, elle le situait un étage plus bas, peut-être deux. Des tas d’autres portes se trouvaient dans le couloir, offrant toutes des tas de possibilités, une à une elle les poussa toutes, tombant sur des placards, une salle et bain et une autre chambre. Rien de bien intéressant en somme. Il y avait fort à parier que le bureau se trouvait plus bas, peut-être le second étage ? Elle se faufila à l’orée de l’escalier, tendant l’oreille pour essayer de percevoir des bruits. Elle entendait le tintement du métal qui s’entrechoquait, accompagné parfois du son d’ustensiles qu’on déplaçait. Quelqu’un se trouvait dans la cuisine. Elle s’accroupit, descendant avec précaution les escaliers, attentive à tout changement suspect de comportement que les bruits pouvaient lui indiquer, parvenant enfin sans encombre au second étage. Visiblement la cuisine se trouvait plus bas, mais là encore une volée de portes s’offrait à elle. Après un court moment, elle parvint à trouver l’entrée du bureau mais la porte était verrouillée. Là encore un rapide usage de la télékinésie lui permit de déverrouiller le loquet et d’ouvrir la porte, elle interrompit toutefois son geste lorsqu’elle perçut la même voix qui s’adressait à l’enfant, Nellis :

      - Ah ! Voilà sa voiture !

    Ses entrailles se glaçèrent, elle était si près du but… Elle ne pouvait pas renoncer ! Elle espérait que Drakell trouverait un moyen de le retenir ou de le retarder, quelque chose qui ne serait pas létal. Elle pénétra dans la pièce et verrouilla de nouveau la porte derrière elle. C’était une pièce assez simple dans sa décoration, une esthétique épurée laissait place à la volonté d’être le plus pratique possible. Des dossiers s’étalaient à perte de vue, probablement concernant les affaires que le Haut Magistrat Chambers devait mener, elle se détourna de ce coin, se plongeant dans la Force en espérant que celle-ci la guiderait vers ce qu’elle recherchait. Mais rien. La Force restait muette. Elle se tourna vers l’écran qui trônait sur le bureau : voilà qui pourrait la mener vers quelque chose de concret, nul doute que si il y avait quelque chose il aurait entreposé ces données sur cet ordinateur.

    Elle s’en approcha donc, commençant à pianoter pour lancer la mise en marche, celui-ci s’alluma bien vite affichant une demande de mot de passe. Le Simurgh lança le protocole de commande, le but étant de trouver un moyen d’accéder aux données sans passer cette étape. L’interface se chargea rapidement, n’attendant plus que ses lignes de code.

    Dans un passé lointain, sa proximité avec une certaine punk lui avait permise d’acquérir certaines compétences dans le domaine, bien loin d’autres ténors de ce métiers comme un certain Coackroach, mais elle savait se débrouiller. Il était temps pour elle de faire un peu de slicing, histoire de trouver ce qu’elle cherchait. Tout ce qu’elle espérait c’était que Drakell lui donnerait du temps et qu’il ne passerait pas à l’action pour effectuer quelque chose qu’elle regretterait.

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