L'Astre Tyran

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La planète du fromage est une planète tout en fromage, où la guerre du fromage a déjà fait plusieurs millions de morts. Si l'empire espère bien que ses mines de fromages continueront à fonctionner malgré les tensions, la république a des vues sur le fleuve de l'hémisphère sud, principal pourvoyeur de fromage concentré de la galaxie.
Gouvernement : Fromager Impérial
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By Helera Kor'rial
#27591
Ambiance


Le coursier n’avait pas eu besoin de faire trois fois le tour de la planète pour trouver l’antre du jeune prince. Le palais de Téta était assez grand et bien desservi pour permettre de trouver l’endroit rapidement. L’ombre Grise avait été spécialement mandaté par la Grise, sa patronne, son idole pour cette mission dont il ne doutait pas de l’importance, sans en connaître tous les tenants et aboutissants. Sans son armure, le soldat restait quand même imposant de par sa droiture. Il semblait être un droïde, sans expression particulière. Un paquet sous le bras, il s’était présenté devant le palais en demandant de prévenir le Prince de sa présence d’une part, mais également qu’il ne remettrait le colis qu’en main propre. Pour enlever les doutes, il demanda de préciser que c’était Helera elle-même qui l’envoyait. Entre allié de l’ombre, il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne tente de détruire sa vie. Quand il se présenta enfin, il tendit les bras machinalement. La boite n’était pas particulièrement lourde, pas particulièrement ouvragé non plus. Elle n’était fermée que par un petit loquet que l’on pouvait simplement lever. A l’intérieur, elle était rembourrée par du coton, contenu sous un fin tissus bleuté. Dans ce paquet, le prince pu reconnaître ce qu’il avait déjà eu en main : Le double sabre laser de la grise. L’arme reposait au fond, bloqué par le rembourrage. Enfin, comme on en voyait pratiquement plus, une lettre de papier.

Il n’y avait pas d’enveloppe particulière, juste un morceau de carton blanc sur lequel une main hésitante et fragile avait posé les sigles de son langage. Un commun maîtrisé, mais simple. Sans aucun artifice d’écriture. Les signes étaient droits, d’une taille unique, mais les traits en eux même saccadés. Comme une enfant qui aurait essayé pour la première fois d’écrire dans son journal intime.

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« Althar,

J’espère que tu pourras lire cette lettre. J’ai chargé un Ombre de te la remettre en main propre. Sa fidélité ne sera pas à remettre en cause, et sous ses airs durs, il n’est pas méchant. Si je t’écris par cette voie archaïque, c’est que je n’ai plus confiance au système moderne. Il fallait que je sois sûre que ce paquet te revienne, et surtout que personne ne sache ce qu’il contenait. Tu y trouveras mon sabre laser, dernier reliquat de ma vie passée.

Je suis partie, j’ai quitté la flotte grise et l’ordre. Tu pourras trouver mon frère qui continuera à te guider. Tu peux avoir confiance en lui. Depuis les récents événements et les batailles qui m’ont éprouvé physiquement, je pense avoir atteint un stade d’instabilité psychique. Je n’ai plus la force de guider quiconque, plus la force d’enseigner non plus. Par la présente, je ne peux t’en dire davantage et je te prie de croire que je vais bien. Ne sois pas non plus alarmé par ce que tu pourras entendre au sein de la flotte et continue le combat que nous avons débuté ensemble. La paix n’est pas une option Althar, avec ou sans moi. Tu es le moteur du prochain ordre galactique, crois en toi comme je le fais. C’est pour cela que ce sabre doit rester sous ta protection. Peu de personne compte vraiment pour moi, et tu es l’une d’elle. Je place mon cœur de sensitif entre tes mains.
Ceci n’est pas un adieu. Je reviendrai peut-être après avoir trouvé la force de continuer à me battre. J’ai besoin de réponses à mes questions, de combler le vide qui s’est emparé de moi. Sois sûr que je pense à toi, même à l’autre bout de la galaxie.

Prend soin de toi Prince Althar et que la Force soit avec toi, à tout jamais.

Tendrement,

Helera
»
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By Althar Fanrel Keto
#27638
Ha ... Cinnagar. Le plaisir de se retrouver sous son beau soleil était sincère, tel un vieil ami qu'on ne peut oublier. Plus il vieillissait plus il prenait plaisir à retrouver cette figure familière au-dessus de sa tête. Revenu de Coruscant pour récupérer quelque chose en personne, faute de pouvoir le demander à quelqu'un d'autre, il venait donc prendre l'air deux jours sur sa planète. Un simple aparté à cette aventure coruscantii qui n'en finissait plus. Son premier plaisir, après avoir retrouvé sa famille (sauf son père en pleine mission officielle, étrangement secrète), fut de retrouver sa propre épée et s'exercer un peu. La visite de la capitale républicaine ne lui laissait nullement le plaisir de s'exercer, et encore moins de se faire suivre son arme, alors il en profitait, en cette journée, pour s'exercer et se défouler sur sa terrasse privative, avant son futur retour d'ici un ou deux jours. Ainsi, muni de sa tenue de sport dont il avait retiré le haut, il bataillait ferme avec son droïde d'entrainement, qui ne manquait aucune occasion de le battre à chaque parade. La frustration était présente, face à ce sentiment d'avoir perdu la main, mais il n'y pouvait rien : il fallait continuer à se battre. Encore et encore, pour s'améliorer, pour ne pas refaire comme face à Helera ... Comme si la Force avait fait les choses biens, comme si sa pensée était venue de ce qui se passait quelques étages en dessous. Un tout petit bruit électronique se fit entendre alors que le droïde stoppait son mouvement très net, figé par le bruit.

    - Oui, qu'est ce qu'il y a ? Reprends, reprends lache-t-il au même moment alors qu'il reprit sa passe d'arme avec énergie, sans regarder le panneau de communication non loin, sur l'imposante baie vitrée qui donnait sur l'intérieur de sa chambre.
    - Un visiteur souhaiterait vous rencontrer, en personne. Il a un colis.
    - Qui eeeessstt-ce ? Le droide ne le ratait pas, et sa quasi-chute alors qu'il répondait c'était certainement entendue.
    - Un envoyé de la part d'une certaine Helera, qui demande à vous voir.

Althar s'arrêta, frappé par le prénom invoqué. Il se redressa d'un bond, faisant signe au droïde de s'arrêter et coupant net son sabre. Ce nom ... ce nom .. Elle était là. Vite, il fallait qu'il se prépare, qu'il range, qu'il se dépêche ... "Oui oui qu'elle entre, jusqu'à ma chambre ! Pas de contrôles de sécurité c'est ok !" Il n'avait pas entendu ce que disait la voix robotique, en réalité, et allait tomber de haut. Mais il se dépêcha de rerentrer dans sa chambre avec la rapidité d'un éclair, laissant le droïde comprendre de lui-même qu'il était temps d'aller se ranger. A l'intérieur Althar était en train de réajuster son lit, cacher les quelques vêtements sales trainant ça et là et de vite fait empiler les choses empilées sur son imposant bureau. Vite, vite, ils sont pas loin, le turbolift doit déjà être à l'étage, il passa en vitesse dans sa salle de bain pour attraper une serviette dans laquelle il s'essuya le visage et son torse transpirant, encore bouillant de l'effort des heures passées et du soleil qui le frappait. Un peu d'eau, du parfum en trop grosse quantité, des cheveux vaguement réajustés, et tout juste le temps d'attraper une chemise propre. Il entendit les bips de la porte, qui se déverrouillait alors qu'il en était à peine à mettre sa deuxième manche. Il croisa le regard du Gris, et se stoppa soudainement dans son effort. Elle n'était pas là, et le Gris était seul, avec son paquet.

    "Hmm .. Bonjour. Helera .. Helera n'est pas là n'est ce pas ..."

Le Prince se passa une main derrière la tête, retrouvant une certaine gêne qui avait pourtant disparue à l'idée de la revoir. Ils s'étaient quittés en moyens termes pourtant, après ces quelques jours ensemble, et ce malaise entre eux. Il aurait voulu être là pour elle, mais la vie en avait décidée autrement. Et depuis lors, ils ne s'était pas parlés ... Quelques mois. Quelques mois à digérer ça, encore et encore. Quelques mois pour rencontrer son frère, et voir très rapidement la flotte, oeuvrer sur Kuat ... Quelques mois où il avait espéré que les choses entre eux redeviendraient plus simples. C'est ce qu'il avait cru en sachant qu'elle venait .. pourtant ... pourtant ... venir au Palais, d'elle même ... Qu'il était naïf. Et bête. Quel idiot, et cette déception était amplement méritée face au constat qu'elle n'était pas là. Il fit signe à l'Ombre d'entrer tandis qu'il alla appuyer sur le panneau de commande, qui ouvrit la baie automatiquement pour qu'elle aère la pièce, bercée de lumière naturelle. Il soupira, tachant de reprendre contenance, et regarda le Gris et son contenu. Il rata un battement de coeur, un instant, en imaginant qu'elle était morte .. mais il l'aurait su, non ? D'une manière ou d'une autre ? Non, non, c'était autre chose.

    "Vous savez où se trouve Helera ? Si elle va bien ?"

La réponse n'était pas extrêmement satisfaisante, alors qu'il arrivait à sa portée, observant la boîte."J'imagine que si je vous demande de la contacter, puisque vous ne savez pas où elle est ... Hmm .. Merci, vous savez ce qu'il y a à l'intérieur ?" L'échange c'était fait simplement, le Prince prenant l'ensemble avec une certaine circonspection. Il avait du mal à imaginer ce que cela pouvait être, et encore moins le pourquoi du comment. Ce n'était pas son anniversaire, et il ne lui semblait pas qu'ils en étaient à un moment de leur amitié où ils se faisaient des cadeaux. Il soupesa l'air de rien le paquet tandis qu'il allait le poser sur son bureau, avec délicatesse. Il jeta un regard à l'Ombre. "Merci ... Je ne sais pas quoi vous offrir pour vous remercier ... Adressez vous au droïde protocolaire qui traîne à ce niveau-ci, il vous offrira le repas si vous le souhaitez. Merci encore." Il adressa un léger sourire vers l'inconnu et s'assit sur son siège, face à la boîte. Après avoir entendu le soupir de la porte qui se ferme derrière-lui, il se risqua des deux mains à entrouvrir le coffret, avec appréhension. Qu'était-ce ? Son imagination tournait à plein régime sans réussir à trouver quoi que ce soit de cohérent.

Finalement, le spectacle le surprit plus que de raison ... Un mot, et quelque chose de précieux. Il se dépêcha d'attraper le mot, avec de sentir son coeur se serrer. L'écriture, les mots, le fil de la lecture paru soudain étrangement long, et étrangement lourd. Un poids se glissait peu à peu sur ses épaules, sans qu'il ne sache l'expliquer, sans qu'il n'arrive à l'expliquer ... Les mots qui s'alignaient sous ses yeux, la vérité terrible de cette amie qu'il avait abandonnée à son sort, et qui l'estimait pourtant au point de lui confier ce qui la définissait le plus ... Quelque chose était arrivé, quelque chose s'était mal passé ... Helera ... La vérité crue des sentiments jetée à son visage finit de l'abattre, dans un terrible sentiment de culpabilité, et de regrets ... Où était-elle ? Que faisait-elle ? Pourquoi couper les ponts ? Il devrait être là pour elle, il devrait être capable de l'aider, la soutenir, lui offrir l'attention qu'elle aurait du mériter ... Et ses sentiments qu'elle venait d'avouer. Il frissonna, non pas de froid mais par l'importance qu'ils revêtaient en cet instant. Il n'y avait plus de froid, plus de son, plus de réalité. Il n'y avait plus rien que ce goût amer et ce terrible malaise, face à ces lignes mal assurées, et le contenu de ce coffret. Il posa avec hésitation le mot pour regarder l'arme, toujours dissimulée dans son drap. Non, ce mot il ne pourrait pas faire sans relire, pas faire sans chercher à comprendre encore et encore, sans arriver à ruminer cette terrible réalité. Pourtant, en relevant avec une extrême douceur induite par ce mot les quelques plis cachant le métal, il fut frappé par le souvenir de leur rencontre et ce qui s'en était suivi. Il avait déjà touché ce sabre, l'avait déjà vu en action ... Quelle horreur. Quel coup dans les gencives. Il aurait mieux fait de rester sur Coruscant, d'oublier tout ça, de ne pas vivre ces quelques sentiments qui le rendaient misérables à cet instant. Il n'était plus un Prince, il n'était plus humain, il n'était plus quoi que ce soit.

Et après une longue hésitation, le regard appuyé sur le manche, il approcha sa main toujours plus hésitante de l'objet. La culpabilité de l'instant se noyait à la curiosité maladive de l'enfant rêveur qu'il avait été. Le culte voué à cet objet était certain, la symbolique immense, et le lien avec Helera terriblement frappant. Ce simple objet définissait dans la Galaxie qui vous étiez : un sensitif. Et juste par celui-ci, le monde changeait du tout au tout, que ce soit le regard des gens ou même votre droit d'exister ou non. Oui, elle lui avait donnée à la fois son bouclier et son identité, son épée et une part d'elle-même. Et il était là, bouchée bée, le coeur battant la chamade, à observer cette relique d'une personne qu'il était en train de perdre. Sa main, finalement, se risqua à prendre l'objet froid, pour le rapprocher de ses yeux ... Du moins le pensait-il ...
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By Helera Kor'rial
#27668
Ambiance


Comme s’il sortait de l’eau, le prince se sentit happé par quelques magies. Comme un tunnel hyperespatial, l’esprit était projeté. Des images, flous, colorés, rapides défilaient. Non pas devant ses yeux, ni dans sa tête. Une réalité alternative provoquée par le contact avec la relique. Le jeune homme se retrouva dans une salle rectangulaire, grise, terne, sans vie … Il distingua à l’intérieur deux silhouettes, l’une plus petite que l’autre. C’était comme s’il regardait l’holonews, il était hors de la scène, il était spectateur mais ne pouvait vraiment agir. Pourtant les choses semblaient réelles, et même à travers sa forme onirique, il pouvait se déplacer et toucher les choses.

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S’il se concentrait davantage sur les silhouettes, il pourrait distinguer une jeune femme, plus jeune que la version qu’il connaissait. Cheveux noires, visage neutre et pas marqué par quelques guerres. Elle était habillée avec un T-shirt sans manche et un pantalon de sport, la peau plus ou moins rayonnante à certains endroit. Le visage était marqué sur le côté par un bleu non cicatrisé. Du sang coulait de ses tempes et des bords de ses lèvres. Son regard de braises fixait l’autre silhouette. Largement plus grande qu’elle, un zabrak au tatouage marqué de noir. Il était probablement bien plus vieux qu’elle. Elle avait presque 20 ans, mais sa détermination était déjà là. Ils semblaient échanger des paroles, mais rien ne transparaissait. Des bruits flous, comme sortis de l’eau, incompréhensible. La petite respirait lentement et les dents serrées toisait l’autre. C’est alors qu’elle s’envola dans les airs, guidés par la main du Zabrak. Il la fit violemment percuter à plusieurs reprises les murs de la salle. Puis au bout du cinquième coup, la rapprocha de son visage.


La tête rouge, probablement un épaule déboîté, elle avait dû mal à ouvrir un de ses yeux. Elle trouva néanmoins la force de lui cracher dessus. C’est alors que de ses mains jaillit une gerbe d’éclair qui vinrent lécher le corps de la gamine. Les cris résonnèrent dans tout l’espace et la scène évolua rapidement, guidés par ces rugissements de douleurs, oppressants. Des plaintes qui transcendèrent son corps, à tel point qu’il cru même y ressentir la douleur. Les cris d’agonies tarirent au profit d’un tremblement dans la vision.




Tout semblait bouger, alors qu’il était encore dans un plan totalement indescriptible. Une explosion retentit et un flash lumineux l’amena dans une grotte blanche, faites de glace. La jeune femme était désormais plus vieille, mais toujours les cheveux autant en bataille, et surtout très foncés. Elle se tenait au centre de cette grotte et les mains presques jointes au niveau de son ventre étaient en train de canaliser Il sentait encore une fois la détermination sur son visage, mais également avec une peur profonde. Une peur de l’inconnue, de la mort et de l’obscurité. Un spectre à la face totalement dégarnie apparut devant elle et plaça ses deux mains, paume ouverte dans sa direction. Le spectre était une sorte de fantôme comme on en voyait dans les films d’horreurs. Le visage décomposé avec un fin rictus sur le bord des lèvres. Il entendit les paroles uniques d’Helera :

« Si je ne peux pas te détruire, au moins t’enfermerai-je à jamais. »

C’est alors qu’elle relâcha le pouvoir et que des ondes de chocs puissantes percutèrent le plafond et les parois, faisant trembler davantage la pièce, et provoquant la chute de certains monceaux. Elle ploya le genou sous l’effort intense, et sur le pouvoir qui était en train d’être canalisé sur elle. Partant de son corps jusqu’au mains du spectre, une sorte de flux translucide passait. Helera maintenait néanmoins le sort de toutes ses forces, alors que justement, la vie lui était aspirée. De ses cheveux noirs rayonnant, la couleur s’évapora lentement, aspiré également dans ce tourbillon mortel. Lentement, sa vitalité s'évaporait, puis elle s’évanouit. Des rochers tombèrent de plus en plus rapidement du plafond, de plus en plus gros, cachant la vision d’Althar. Puis le noir complet et le silence. Un noir qui dura seulement quelques secondes avant de se matérialiser en une forme, puis deux. Immenses et massives, jusqu’à ce que la couleur n’apparaisse également.




C’était des arbres gigantesques, des Baffor s’il connaissait, natif d’une seule planète. Elle et un anx qui courait à travers la forêt, poursuivi par une meute de créatures lezardesques géantes. Des énormes reptiles à la gueule remplie de crocs acérés. Les deux rejoingnirent une troisième personne, des Jedi vu leur accoutrement. Helera d’aujourd’hui regardait avec frayeur la meute qui leur arrivait dessus, alors que d’autres créatures venaient par l’arrière. Elle posa une main sur l’énorme anx, prononça quelques paroles et étira un sourire désolé et sincèrement. Puis elle se dirigea vers la meute. La lame blanche du sabre fut activée, et elle se précipita dans la foule de créature. Le nombre et la masse la firent disparaître de sa vue. Althar se sentit tombée tandis qu’il la sentait se battre avec ferveur contre ses créatures, sans voir davantage de la scène. L’obscurité redevint omniprésente et tandis qu’il continuait à chuter, des sons vinrent de toute part. D’un coup, comme s’il se réveillait, dans la vraie vie, le son résonna davantage et un unique mot domina les autres. Un simple parole soufflée qui plusieurs fois fut prononcées par la jeune femme et dont l’écho se répercuta avant de se tarir lentement.

« Althar… »
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By Althar Fanrel Keto
#27672


Il n'avait fallu qu'un contact pour que le monde bascule, et que rien ne soit plus pareil. La sensation était vertigineuse, grisante, il était ailleurs. Adieu monde réel, bonjour monde phantasmagorique ... Sa propre chambre disparue dans les limbes d'une réalité déjà oubliée, remplacée par la troublante image qui s'offrait à lui, grâce à la Force. Son esprit eut du mal à comprendre ce qui venait de se passer, à comprendre qu'il y a à peine un instant il était dans sa chambre, meurtri par les mots qu'il venait de lire, alors que maintenant il était tout à fait ailleurs. Le malaise était certain, dans cette terrible sensation d'être présent mais de ne pas exister, d'être dans une nouvelle scène tout en se rendant compte qu'on ne pouvait rien y faire ... Il était irréel, mais pourtant tout ce qui était face à lui lui semblait palpable, et bien vivant. Ces gens ... Ces visages ... Quelque chose était en train de se passer, et il était happé par cela. Deux personnes, qui se faisaient face, sans qu'il n'arrive à comprendre pourquoi. Quelque chose ne tournait pas rond ... Et malgré lui, malgré son état inqualifiable, il se rapprocha, mené par sa volonté de voir qui était-ce. Le zabrak .. non, il n'en connaissait pas. Trop menaçant. Mais la personne face à lui ... Plus petite, plus fragile, plus marquée ... Ce visage maltraité, et ce regard déterminé ... Il la connaissait, mais pourtant, elle était si différente. Oui, c'était elle, mais ces cheveux ? Ces traits rajeunis ? Ce sang ? Il eut un choc en comprenant ce qu'il avait devant les yeux. Helera. Helera. Helera. Elle était là, plus jeune, en train de subir une des épreuves de sa vie ... Mais qu'est ce que tout cela ? Qui est ce zabrak ? Pourquoi la maltraite-t-il ? Il n'a aucun droit, il n'a pas l'audace de ... En vain. Ce qu'il vit le terrifia d'horreur, face à la violence inouïe déployée pour la briser. Qui était capable de telle violence ? A quelle fin ? Pourquoi Helera ? Du dégoût .. Oui c'était du dégoût de voir un tel spectacle, le corps d'Helera être ainsi brisé par cette force impossible et inimaginable ... Cette violence, cet effroi, elle ne le méritait pas ! Personne ne le mérite ! Son impuissance était terrible, il était figé par l'incapacité de stopper cette scène macabre ! Une flamme était en train de s'allumer au plus profond de ses entrailles. Ce supplice ... Cette torture ... POURQUOI ?! POURQUOI ?! ARRÊTES TOI ! LACHES HELERA ! Il bouillait ... Il bouillait de la voir se faire complètement détruire alors qu'il était totalement impuissant, alors qu'il aurait suffit qu'il frappe le zabrak pour qu'il s'arrête. Il criait, mentalement, il hurlait cette rage qui montait face à ce spectacle sordide, où il ne voyait pas comment pourrait s'en sortir Helera ... Pourtant, comme si la terrible volonté d'Althar appuyait sa résistance, dans cet ultime face à face, il la vit comme il l'avait vu, et connue. Rebelle, pleine de cette audace dangereuse ... Un flash lumineux coupa sa pensée, et avec une violence nouvelle le zabrak abattit sur elle des éclairs, dans un spectacle de douleur des plus impressionnants. Il n'avait jamais vu de telles choses, et ne demandait jamais à le revoir ... Ces cris .. Ces hurlements, ce corps qui ne supporte plus ce qui lui est infligé, et ces contorsions inhumaines face à cette douleur ... Il en aurait vomi, pleuré, hurlé ... Il était figé face à ce cri strident qui le paralysait, qui lui faisait ressentir une douleur froide dans toute sa colonne vertébrale, au plus profond de son être ... Helera ... Une larme ...


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La vision se brouilla dans un ultime cri d'Helera, qui finit de l'abattre. Comme s'il avait fermé les yeux, résigné face à ce qu'il venait de voir, tout changea autour de lui une nouvelle fois. Il avait perdu goût à ce soupçon de surprise face au cri qui se répétait encore et encore au fond de son crâne, comme une cicatrice qui ne veut pas se refermer. Le monde semble si froid, si terrible, si malsain ... Comment a-t-elle pu vivre cela, et y survivre ... Qui était ce bantha galeux qui mériterait de mourir de ses mains ... Ha ... la froideur de ce monde ... Ce sentiment d'être au milieu de coeurs de glace ... Ses yeux eurent du mal à accepter le flash lumineux qui s'ensuivit, et qui révéla ce nouveau décor glacé .. Quelle ironie. Où était-il encore ? Qu'avait-elle fait ? Qu'avait-elle subie ? Il la vit, là, encore, en oeuvre ... Elle était droite, déterminée, loin de l'image qu'il avait eut quelques secondes plus tôt. Sa posture était étrange, trop droite, trop préparée. Elle était en train d'user de la Force, projetant autour d'elle cette sensation de puissance, de savoir-faire. Elle était forte. Impressionnante. Et humaine, par sa peur. Althar se rapprocha doucement, face à elle, face à cette stature qui le troublait. Il était stupéfait, dans l'incompréhension de ce qu'elle était à cet instant-même, alors qu'il l'avait vu passer à deux pas de la mort quelques secondes plus tôt. Un terrible besoin de se rassurer avait point au fond de son estomac ... Lentement, fébrilement, face à elle, il se planta là, pour caresser cette joue avec douceur, d'une main hésitante sur cette peau meurtrie par le froid, et échanger avec elle ce regard plein de détermination qui l'habitait en cet instant. Poser un instant son front contre le sien, et être tenté d'aller plus loin, face à cette incarnation plus que réelle ... impressionné, abasourdi, cette image le était indescriptible. Il avait envie de passer une main dans ces cheveux qu'il ne reconnaissait pas, qui lui semblaient venir d'une toute autre personne, alors même que c'était elle. Avec beaucoup d'hésitation, et presque tremblotant, ses doigts glissèrent sur cette impressionnante crinière en bataille. Quand était-ce ? Et où ? Pourquoi ... Pourquoi ...

Et pourtant, loin de ses réflexions qui ne s'arrêtaient plus, derrière lui s'animait la Force. D'un bond il contourna Helera pour se retrouver derrière elle. Il découvrit alors l'horrible face qui la menaçait, et qui expliquait ce qui allait se passer. Qui était-ce ? Qu'était-ce ? Un esprit ? Un hologramme ? Comment est-ce que tout cela peut exister ? Est-ce au moins une vision de la réalité ? Comme s'il fallait qu'on le protège, face à l'impalpable et à l'inimaginable, il faisait front juste derrière la future Grise. Dans le vain espoir de la soutenir en cet instant, de ne pas être le simple spectateur de ce nouvel instant, ses mains vinrent prendre appui sur les épaules de la jeune femme ... Il la maintiendrait en place, si elle hésitait, si elle doutait, il était là derrière elle pour l'empêcher de reculer, de faillir à son but. Sa voix ... Oui, elle lui confirma tout ce qu'il était en train de penser. Sa voix ... Elle effaça les cris qu'il avait entendu, et il l'en remerciait mentalement, malgré tout ça. Mais pourtant, elle n'annonçait rien de bon. Tout se déroula en une poignée de secondes, et si tôt finie, il vibra sous le déferlement de puissance qui se passait sous ses yeux, entre ses mains. Il était stupéfait de ce qu'il voyait, et ressentait à cet instant même où tout était impacté. Ce fut si puissant qu'il la vit mettre genoux à terre, dans cette lutte incroyable face à cet ennemi d'un autre âge, dans un instant de folie intense. Ses mains étaient restées sur ses épaule, et à son tour il s'abaissa comme s'il voulait lui transmettre sa propre volonté, sa propre énergie ... Ses cheveux ... Il eut un recul d'effarement. Juste devant lui, juste sous ses yeux, ils perdaient leur couleur, ils devenaient tels qu'il les avait déjà vu. Alors même qu'il n'avait jamais vu Helera avec cette couleur, cet âge fringant, il avait un terrible regret à les voir disparaître, autant pour ce qu'ils étaient en train de signifier que pour le charme qu'ils lui offraient ... Qu'était-elle en train de faire, bon sang ? A quoi cela rimait ? Elle s'éteignait sous ses yeux, alors que tout semblait sur le point de s'effondrer ... Helera ... HELERA ! NON ! REVEILLES TOI ! Il allait bondir pour l'attraper, chercher son visage, mais tout était en train de vrombir autour de lui, et soudain sa vue fut totalement obstruée, tout avait sombré. Son coeur revenait de s'arrêter, encore une fois face à ce spectacle qu'il n'aurait jamais souhaité voir ni ressentir ... Que lui était-il arrivé ? Pourquoi n'y avait-il personne ? Comment ? Pourquoi ? Qu'est ce que tout cela ? Non ... Helera ...


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Il était las de ce petit jeu, de ces visions de malheur que la Force s'amusait à lui mettre dans l'esprit, tels des coups de poings qu'elle enchainait sur son plexus. Plus ça allait, et moins il avait de facilité à respirer ... Voir encore et encore tout cela, alors qu'il ne l'a jamais souhaité ... Helera avait-elle fait ça pour se venger ? Pour lui faire comprendre que ce qu'il lui avait fait été si douloureux ? Si c'était le cas elle avait réussi amplement, tant il était sonné par ces visions d'enfer. Mais maintenant, ces arbres .. Ce nouveau monde, ce nouveau saut dans l'inconnu. Il n'avait pas la moindre idée d'où il était, et encore moins quand. Cet exotisme, au fond de lui, semblaient lui rappeler quelque chose, mais il était incapable de mettre en marche son esprit pour chercher. Il était épuisé ... et ça continuait. Il posa son regard directement sur elle. Comme dans son dernier souvenir, elle n'avait pas changée. Juste plus fatiguée, plus marquée, peut-être, mais elle était pareille. Ce devait être plus proche dans le temps ... Où était passée la jeune fille aux cheveux brillants qu'il venait de voir ? Où était cette femme déterminée, splendide, qu'il venait de découvrir ? Le fossé paraissait si grande ... Et des Jedi ? Qu'est ce qui se passait ? Où était-elle ? Pourquoi avec des Jedi ? Qu'est ce que cela veut dire ? Le bruit, les vibrations, la chaleur ambiante, qu'est ce que .. Ces bêtes, derrière ? Pourquoi faut-il qu'elle soit toujours dans de telles situations ? Pourquoi ? Il ne comprenait rien, encore moins qu'auparavant .. Tout semble si improbable, incroyable, cette scène ... Non. Il ne l'avait pas lachée du regard, au point de remarquer ce regard, malgré l'incapacité d'entendre ce qui se disait. Non ... Helera ... Elle se détournait, et il resta là, figé, aux côtés des Jedi qui s'évaporèrent de la vision. Elle partait tête baissée vers l'ennemi, vers ces abominations insoupçonnées ... Pourquoi Helera ... Pourquoi ... Non ... Il se refusait à regarder ça, frappé par les deux précédents chocs, marqué par la vue de cette mort potentielle qui le retourne l'estomac. Baisser les yeux, pour se réfugier dans la facilité du néant ... Mais elle est là, avec son sabre blanc, celui qu'il avait entre les mains dans sa chambre, celui par lequel tout débute et tout finit ...

Comment ... Comment pouvait-elle se battre, et y survivre ... non ... Helera ... S'il l'avait pu il serait tombé à genoux, mais seul son esprit et sa conscience se laissèrent tomber en avant, indéfiniment. Un vertige sans fin, sans limite, sans compréhension de ce qui se passe, mais avec le savoir permanent qu'elle lutte pour sa vie avec ardeur, qu'elle en est réduite à ce combat sans gloire où il n'y a pas d'issue positive possible. Seule. Une chute en avant facile, simple, pour essayer d'ignorer cette terrible culpabilité de la voir se sacrifier de la sorte ... Jusqu'à tomber, et butter dans le creux de l'instant .. « Althar… » Non ... Non Helera non ... « Althar… » Non Helera ... Helera ... Non tu n'as pas le droit, pas à cet instant, pas à ce moment là ... « Althar… » NON ! ARRÊTES ! HELERA ! HELERA ! Il ne l'entendait plus .. « Althar… » Helera ... Pas maintenant, pas aujourd'hui, pas si près du but ... Tu ne peux pas me demander ça ... Helera ... Il est trop tard ... Je t'ai abandonné ... Les larmes perlaient des yeux de l'impérial, revenu à la réalité sans s'en rendre compte. Il avait glissé de son fauteuil, au pied de son bureau, agenouillé de désarroi. Il n'avait plus la force de tenir cette arme, de chercher à comprendre, de l'accepter. Il venait de la lacher malgré lui, sans assise sur le manche en fer, et de ses yeux flous l'observait rouler au sol ... Pourquoi ... Pourquoi ... Tu ne le mérites pas ... Tu n'as pas mérité que je t'abandonne ... pas comme ça ... pas toi ... pas après tout cela ... Pardonnes moi ... Helera ... Je l'aime trop pour la trahir, Helera, et tu le sais ... Je suis désolé ... Il n'y a qu'elle ... Il ne peut y avoir qu'elle ... Helera ... Où es-tu ... Pourquoi tout ça ... Pourquoi ... L'impression de fatigue s'abattit soudainement sur ses épaules, comme s'il venait finalement de comprendre. Il était las, épuisé, désabusé parce qu'il venait de vivre ... C'était à la fois si réel et si lointain, si prenant et pourtant si impersonnel ... Pourtant il venait de comprendre. Comprendre la douleur des sentiments, et de leur relation impossible. Il ne pourrait jamais se détourner de Leia, et Helera serait vouée à en souffrir. Il l'avait abandonnée au moment où elle avait besoin de lui. Abandonnée sans le savoir. Sans le comprendre. Sans l'accepter. Un idiot, un demeuré, il n'y a pas de mot assez fort dans une telle situation ... Seul, dans cette chambre vide où ne résonnait que le vent, il essuyait les larmes qu'il n'arrivait pas à contrôler ... « Helera ... »
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By Helera Kor'rial
#27737
La voix qui résonnait dans la tête du prince se fit plus présente, moins fantomatique, plus matériel. La réverbération de la voix unique de la femme aux cheveux blancs résonna dans la pièce.

« Althar. Le Prince qui rêvait de paix. »

Il sentit une pression sur son épaule gauche, et Helera était là. Une version qu’il n’avait pas encore vue. Une armure noir opaque, brossée était fixée sur ses épaules et son torse. Dessous, elle portait une chemise grisâtre en lin lourd. Une ceinture dont l’avant portait un symbole inconnu. Ses jambes étaient quant à elles protégées par des pièces d’armures de cette même matière sur les côtés des cuisses et sur les genoux. Elle arborait un sourire sincère et son visage jovial transparaissait avec tout le malheur que le Prince avait pu voir. Ses cheveux avaient pour une fois été peignés et coiffés, déscendant sur ses épaules comme les vagues d’une mer lointaine. De sa forme, les contours ondulaient dû à la projection de Force. Seul son bras gauche était flouté. Il y avait toutes les couleurs qui auraient pu correspondre à la continuité, mais avec la même vision que derrière des fumées épaisses. La main droite de la projection caressa son épaule.

« Tu n’as pas à penser à ce qui peut-être, mais ce qui doit être. Si j’ai fait le choix de te transmettre mon âme, c’est que j’ai confiance en toi. Tu es quelqu’un de bien, Prince Althar. Ton potentiel est bien réel, ta force encore dissimulée dans le creux de tes entrailles, attendant que tu la libères. Tu n’as pas à être triste, la vie s’ouvre à toi. »

La projection lacha son étreinte et se mit à son niveau à ses genoux. Comme une esthéticienne concentrée sur son travail d’entretien du visage, le fantôme approcha sa main droite et lui essuya les deux yeux. Le contact était le même que celui d’un vrai corps, la chaleur en moins.

« Tu te demandes si je suis elle. Non, je ne suis qu’un écho de ce qui sera potentiellement. Un futur possible parmi tant d’autre. Je partage son passé, ses idées, ses sentiments. Mais pour autant je ne peux influencer sur le monde. Je suis Helera Kor’rial, et je suis la Force. Je suis là… et là. »

Le spectre pointa le sabre d’une main puis le cœur d’Althar. Elle passa sa main contre sa joue et se releva présentement puis fit quelques pas dans la pièce.

« La Force est à bien des égards une source de pouvoir. Mais ce n’est pas cela. Ce n’est qu’une énergie, et comme telle, elle doit être canalisée, quelque fois stocké. Certaine fois, des sensitifs, à force de l’utiliser, peuvent créer des nœuds dans ce flux. Des objets s’en retrouvent plus ou moins affectés. »

Elle était désormais dos tourné à Althar, tête baissée, main jointe au niveau du torse.

« Il y a des choses que tu aimerais savoir, d’autres dont tu connais déjà la réponse. Je ne suis pas en mesure de tout te dire ni tout t’expliquer. Mon rôle est avant tout de te protéger, aussi longtemps que tu porteras ce sabre. Telle est la volonté d’Helera et la mienne. »

Le spectre se retourna une ultime fois, et attendit les éventuelles questions que le Prince pouvait avoir. L’être de Force pure était calme, serein. Il y avait une sorte de mélancolie constante qui s’y échappait et pourtant une grande réflexion. Le spectre n’était pas effrayant, il était Helera, pensait comme elle et bougeait comme elle. Pourtant, ce n’était pas elle.
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By Althar Fanrel Keto
#27835
Las ... Il était las. Il ne savait pas pourquoi, il ne comprenait pas pourquoi, mais il était las. Fatigué. Marqué. Rongé par cet instant qu'il venait de vivre, par tout ce qu'il impliquait dans sa vie. Et rien ne pourrait le consoler à cet instant, tant les certitudes de l'esprit sont fragiles ... Il ne savait plus. Il n'était plus sûr de rien. Il n'avait plus d'envie, plus de goût, plus de soif, plus rien. Qu'aurait-il donné pour avoir Leia face à lui, et sombrer dans ces instants de paix en présence de l'être aimé .. Mais il n'en était rien. La simple vacuité de son existence, de ses amitiés, et son incapacité croissante à aider ceux qui étaient dans son coeur. C'était un de ces moments où l'esprit lâche, et met fin à tout espoir, un de ces instants de faiblesse où rien n'arrive à vous consoler. C'était désagréable. Lourd. Fatiguant. Inutile. Comme ces larmes, comme ce sentiment permanent d'échec, comme cette boule au ventre ... Ce sabre ... Non.

Il n'avait pas bougé, en entendant la voie de la jeune femme. Il n'avait pas réagi, ni espéré, ni cru ... Rien. Il n'y avait rien à tirer de tout cela, de ce poison qu'elle venait d'insérer dans son esprit sans qu'il ne demande rien. Etait-ce sur ses mains ? Dans l'air ? Etait-ce l'envoyé ? Non ... Toutes ces voix ... Ces mots ... Il ne cherchait plus à arrêter le déferlement dans son esprit. Il contemplait simplement à quel point il en était venu. Et à quel point il lui avait fait du mal à elle. Cette paix .. Elle le rongeait. Il en tirait une fierté, et une certaine force, mais à quel prix ? A quel espoir ? A quel terme ? Aurait-elle jamais lieu ? Serait-elle vraiment suffisante pour convaincre Leia ? Jusqu'à quand serait-il amené à ne plus la voir, jusqu'à quand devra-t-il rester sur Coruscant ? Jusqu'à qu'on l'arrête ? Qu'on l'abatte ? Tout ça semblait si fou, si lointain. Un rêve de paix ... Ou un cauchemar ... La frontière était si proche, en cet instant. Ces mots le frappèrent d'autant plus, comme si à un premier échec il fallait en rajouter un autre.

Il n'eut pas de réaction à cette main. Il aurait voulu bondir, sursauter, s'écarter vivement face à la surprise de cette incarnation, à cette matérialisation dans ce monde réel. Mais il ne bougea pas, il était amorphe, ailleurs, en souffrance. Ses yeux embués se relevèrent lentement, le long de la silhouette de la Grise. Elle semblait si réelle, si présente, si impossible ... Sa tête glissa vers cette main sur son épaule, comme s'il fallait se rassurer de la réalité. Cette réalité palpable, cette chaleur humaine ... Cet espoir vain de croire l'incroyable. De sa joue il toucha se bras, dans un instant de réconfort impossible. Ses yeux étaient remontés jusqu'à ce visage, jusqu'à ce sourire ... Ces cheveux ... Il ferma les yeux. Il attendit. Il l'observa, une nouvelle fois, le regard humide. Oui .. Helera ... Que faisais-tu là ... Pourquoi maintenant, pourquoi après tout ça ? Pourquoi ce sourire ... Si apaisée ... Si calme ... Il ferma les yeux une nouvelle fois, pour laisser reposer sa tête contre cette main baladeuse sur son épaule. Dans l'infini de cette obscurité réconfortante, il l'écoutait. Elle fait là, à côté de lui, il se devait de l'écouter, et de la croire. Ses mots étaient si tranchants, si précis, si nets ... Il n'avait rien à répondre. Il n'y avait qu'à digérer ces mots que seul son esprit torturé pouvait inventer pour se rassure. Cela n'était que ça. Ce n'était rien. C'était tout. C'était impossible. Pourtant cette main s'arracha de cette étreinte étrange, l'obligeant à redresser la tête et rouvrir les yeux.

Elle avait glissée face à lui, à présent, et elle lui faisait face. Il ne pouvait plus détourner son regard de ce visage, de cette face ... Elle n'était pas celle qu'il venait de voir souffrir, de voir lutter pour sa vie ... Elle n'était pas celle qu'il venait de pleurer. Elle n'était pas celle qui avait crié son prénom ... Elle était toute autre. Etait-ce elle ? Etait-ce son esprit, encore ? Sa tenue, son armure ... C'était si impressionnant, si rassurant .. Pourtant cela ne lui disait rien. Ce n'était pas elle. Elle et ses tenues trop larges, trop légères, trop masculines .. Non ... Ces cheveux ... Il aurait voulu les toucher, tout comme cette joue rosée, douce, sincère .. Non. Il n'avait pas bougé. Il observait, dans son état lamentable, dans sa posture de faiblesse, dans son allure misérable. Il observait cette main qui s'approchait, et qui venait essuyer ses yeux. Il n'avait pas tiqué pour ce bras, pas encore. Il était concentré, à l'observer .. Oserait-il approcher sa main ? Non, elle parlait. Elle répondait à son esprit, encore une fois, comme si elle n'en était qu'émanation ... Althar explosait de l'intérieur, encore une fois. Etait-il en train de devenir fou, par cette vision sans logique ni souhait ? Que se passait-il ? Cette voix ... Cette voix ... Non ... Elle l'apaisait tout autant qu'elle le brûlait. Pourquoi ... Encore et toujours pourquoi ... Ce sabre ... Quel piège empoisonné .. Quelle malédiction ! POURQUOI ? Qu'est ce que cela signifiait ? HELERA ! HELERA ! Qu'est ce que cela signifie ?! Aucun mot ne sortit de sa bouche pourtant ... Les cris étaient à l'intérieur, et ils le resteraient. Il n'affichait plus d'émotion, il n'affichait plus rien ... Même cette dernière douceur, sur sa joue, n'y fit rien. Il releva les yeux vers elle, pour la voir s'éloigner. Elle s'expliquait ... Et il ne bougea pas. Son regard se perdit un instant vers cette vision de dos, comme l'esprit pervers habituel le faisait, avant qu'il ne s'en rende compte pour repartir vers le sabre, pendant qu'elle en parlait. Lentement, poussivement, il s'étira pour l'attraper et le prendre en main.

Il paraissait si lourd, si chargé ... Il lui paraissait faire le poids d'Helera toute entière. Son âme .. La Force ... Mais ... Quoi ... Cela n'a pas de sens ... Elle continuait son discours et touchait au but. Oui il avait des questions, mais bien trop pour pouvoir les poser. Oui il en connaissait des réponses, mais tout ça ... Tout ça ... Son coeur manqua un battement en entendant la fin. Il se redressa avec une vigueur retrouvée, malgré ses articulations douloureuses d'avoir supporté tout le poids de ce corps. Il brisa les chaines mentales qu'il s'était apposé, jusque-là, parce qu'il venait d'atteindre l'élément de trop, le point de non-retour. Il déboula sur elle, arme à la main et se planta devant elle les traits étirés par une colère sourde.

    « ME PROTEGER ?! ME PROTEGER HELERA ? COMMENT PEUX TU OSER ... Comment ... »

Une colère sourde, aussi brulante que rapide. Il la fixa, figé, son regard dans le sien. Le manche du sabre était brandi, dans la main gauche, hargneusement, mais pas dangereusement. C'était plus une preuve qu'une arme. Il eut un instant de doute, une lueur était passée au fond de ses pupilles.

    « Me protéger ... ? » Un silence. « Où es-tu ? Pourquoi maintenant ? Qu'ais-je vu ? Qui es-tu ? Helera ... Pourquoi moi ? Me pardonneras-tu un jour ? Ta volonté ... Est-elle réelle ? Qui es-tu ? Où es-tu ? Pourquoi nous deux Helera ... C'était à moi de te protéger ... »

Il baissa la tête et la secoua. Non. C'est trop dur. Sa voix était retombée à un niveau faible, son calme était revenu, sa lassitude aussi. Il resta face à elle, mais n'osait plus la regarder. Il n'osa pas la toucher, et le sabre qu'il brandissait finit par redescendre trouver une place dans ses mains qui le trituraient, devant lui.

    « Helera ... Je m'en veux ... Vraiment ... Me pardonneras-tu un jour de t'avoir abandonné ? J'ai entendu ton appel, Helera ... J'ai entendu mon prénom ... Pourquoi .. Pourquoi ne me l'as tu pas dit ? Pourquoi a-t-il fallu que l'on se quitte de la sorte ? Je m'en voulais, Helera, et je m'en veux encore plus ... Je n'aurai jamais du ... Je ne pourrai pas ... Je .. Tu ... » Silence. « Pardonnes-moi, je t'en implore ... Tout ce que je t'ai fait subir ... Mon égoïsme ... Je n'aurai pas du t'abandonner. Je n'aurai pas du .. Tu n'aurais pas du ... Que t'est-il arrivé ? Pourquoi n'es-tu pas là, face à moi ? Pourquoi ais-je le sentiment que jamais nous nous reverrons ? Je n'ai jamais voulu ton testament, Helera. Je n'ai souhaité que ton bonheur, que ton épanouissement, et pourtant tu m'offres ton ... ton âme ? Comment est-ce au moins possible ? Tu m'honores d'un fardeau auquel je ne suis pas à la hauteur. Je t'ai abandonné, Helera, et tu le sais. Comment peux tu croire que cette fois-ci je t'aiderai ? Parce que je t'ai pleuré ? Parce que cela me fait mal de voir ce visage face à moi ? »


Sa main chercha le visage de la Grise, avant de reculer au simple contact de cette peau froide ... Non. Non. Non. Il s'écarta pour se rapprocher de l'imposant lit mal réarrangé, sur lequel il s'assit sans grâce. Sa chemise toujours ouverte, avec son short de sport et ses cheveux en bataille, il ne ressemblait plus au Prince habituel. Il posa le sabre à côté de lui, et entreprit de poser ses coudes sur ses genoux, le visage enfoui dans ses mains.

    « Non Helera ... La vie ne s'ouvre pas à moi .. Elle s'est refermée ... Autour de moi, de toi, de Leia .. Autour de ce sabre ... Ton âme Helera ... Comment est-ce possible .. Pourquoi est-ce possible ... ? Tu ... tu nous as ... Tu es ... ? » Les yeux grands ouverts, il fixa le spectre, une dernière fois ..
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By Helera Kor'rial
#27863
Ambiance


L’incarnation n’avait pas bougé durant les premières injonctions d’Althar. Pendant qu’il lui montra l’armre, pendant qu’il la secoua vivement, elle resta figée. Ses yeux se rétraicirent quelques peu et ils semblèrent transcander son âme. Elle ne prononça rien dans les premiers temps et le fixa simplement, jaugeant toutes ses réactions.

« Tu as vu des bribes de mon passé. Des visions incontrôlées de ce que j’ai vécu, de ce qui m’a forgé. Tu n’as rien à te faire pardonner Althar, et encore moins de remords à avoir. Tu n’aurais pas pu me protéger contre ce qu’il s’est passé. »

Il se mit à divaguer et cherchait une logique à tout ceci. Il cherchait à se faire pardonner, à trouver une solution, a comprendre. Mais tout n’était que chaos, rien n’était ordonné. La vision le prit alors par les épaules et le força à la regarder. Son regard déterminé brillait d’une lueure éclatante. L’armure noire qu’elle portait rayonnait de toute sa splandeur.

« Althar Fanrel, calme toi. Tu ne m’as pas abandonné. Rappelle toi de cela : « Nos vies se croisent, mais jamais ne se lie ». C’est ce que je t’ai dis dans le vaisseau. C’est à moi de me faire pardonner, en réalité. Je n’aurai pas dû t’envoyer celle lettre, ni même t’avouer ce que je ressentais. Mais au moment où j’ai écrit cette lettre, mon état ne me permettait aucune réfléxion. Il s’est passé quelque chose Althar, et c’est moi plutôt qu’elle qui te l’annonce. Pourtant, ce n’est pas mon rôle. Je t’ai envoyé ce sabre pour que tu le gardes précieusement jusqu’à mon retour. Elle a besoin de faire un point sur ses sentiments, sur sa vie, sur ses relations et ses objectifs. Elle est fragile et a préféré quitter les mondes connus pour un temps. »

L’alternance des pronons pouvait être déroutante. La vision parlait tantôt à la première personne, tantôt à la troisième. Pourtant, là non plus il n’y avait aucune logique dans le discours. Quand il posa la main sur son visage, le spectre resta interdit. Il interpréta alors l’impensable et se dirigea vers un refuge intérieur bien fermé. La tête entre ses mains, il paraissait inateignable. Helera resta calme, comme l’imposait sa conception spirituelle puis s’approcha de lui. De sa main droite, passa une main sur sa joue jusqu’à son menton et leva lentement sa tête, de sorte à ce qu’il reste fixé sur elle.

« Elle n’est pas morte. La dernière vision est celle d’Ithor. Nous étions poursuiviS par une faune enragée. Les arbres mourraient à cause d’une corruption virulente. De toute la planète, ils imploraient à travers la Force qu’on leur vienne en aide. La panique était de partout. Nous avons essayé de forcer le passage vers le noyau de corruption pour tenter de l’endiguer, mais nous nous sommes retrouvés encerclés. Elle a décidé de se lancer seule dans la mélée pendant que les autres Jedi ne prennent la fuite, ou ne défassent leurs assaillants. Mais pendant la manœuvre, elle y perdit un bras… »

Lentement, le bras gauche qui oscilla avec la réalité et la consistance s’évapora. Il ne restait que l’épaule, protégé par l’armure. La vision ne changea pas de visage quand cela se produit mais vint s’assoir à sa gauche, entourant le Prince avec son bras droit.

« Tu n’aurais rien pu faire pour empêcher cela, Prince Althar. Après cela, elle a considéré que c’était un échec et s’est séparée de ses deux doubles sabres. Je n’étais plus une sensitive, je n’étais plus une grise. J’ai juste échoué. Donc je suis partie. »

Il savait pratiquement tout ce qu’il s’était passé, en fin de compte. La vision regardait le mur d’en face, comme si elle était en train de réfléchir.

« Tu n’es pas un combattant, je te le répète, tu n’aurais rien pu faire pour empêcher cela. Chacun doit jouer le rôle que la Force lui indique de faire. Tu la reverras Prince, sois en sûre. Déjà parce qu’elle viendra récupérer ce sabre, quand elle sera prête… »

La vision ne finit pas sa phrase et se leva sans vraiment bouger les jambes. Elle se déplaça comme un nuage pour se retrouver au milieu de la pièce.

« Tu es à la hauteur de bien des choses, mais tu es trop sévère avec toi-même. Tu as des amis puissants, ils peuvent t’aider dans ce combat pour la paix. Reste fort Althar, sûr de toi, droit. L’avenir se place devant toi, par derrière. Avance, contourne les obstacles, ou détruit les. Ta force est ta volonté et ta conviction. Je ne t’abandonnerai jamais, Prince du noyau. »

La vision étira un sourire et continua de le fixer.
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By Althar Fanrel Keto
#27921
    « Je ne t’abandonnerai jamais, Prince du noyau. »

Il soupira, le regard posé sur les traits féminins de la jeune femme alors qu'il tenait sa tête sur ses deux mains. Avait-il déjà fait attention à ces reflets bleus qui l'observaient à cet instant-même ? Avait-il déjà fait attention à ces cheveux blancs finement arrangés, offrant à ce sourire la douceur si dissimulée en temps normal ? Peut-être le faisait-elle volontairement, peut-être cachait-elle cette part de féminité en général, pour faire face à son univers si pesant sur ses épaules ... Pourtant, certaines n'avaient rien à lui envier. Oui, elle était belle, et humaine. Elle aurait certainement faite une femme de choix, d'exception, si les choses s'étaient passées autrement. Elle aurait été celle qu'il aurait voulu, et désiré ... Cette armure, aussi luisante qu'impressionnante, complétait ce tableau de la Grise luttant face aux éléments. Elle ne pouvait échouer, ainsi posée, elle ne pouvait fléchir face aux éléments, elle était belle, déterminée, infaillible. Il avait presque un frisson, un doute, une craquelure dans sa conviction ... Il ignorait ce bras manquant, comme un oubli volontaire face à un portrait indiscutablement parfait.

Mais non. Pas maintenant. Pas Leia. Il ne s'en détournerait pas, il ne sombrerait pas dans cette facilité, face à une Helera désincarnée qui lui apportait des mauvaises nouvelles. Ses derniers mots l'avaient presque fait trembler de pied en cap, face à ce constat. Ces quelques mots résonnaient dans son esprit comme l'unique résumé de ce qu'il venait de se passer, de tout ce qui n'allait pas entre eux, de ce qu'il se devait de corriger. Lentement, il passa ses mains sur son visage, pour essayer de chasser ses doutes, ses questionnements. Mais rien n'y ferait, elle était face à lui, elle le fixait avec ce sourire qu'il n'osait plus regarder, ce sourire qui lui faisait pétiller les yeux, et qui lui donnait trop de choses à penser. Il resta silencieux, un instant, pour chercher ses mots, dans l'obscurité de son esprit, dans les méandres réconfortants du néant. Que faire maintenant ? Que dire ? Il voulait en savoir plus, régler toutes ces questions maintenant, en arriver enfin au pourquoi. Mais au fond de lui une voix lui disait de lui demander de partir, de le laisser seul à sa misère, à ses sentimentaux conflictuels, à sa passion pour Leia. Il voulait juste être avec elle, à cet instant, et se laisser à son amour sans borne pour elle ... Mais non. Helera était là et il fallait qu'il se concentre là-dessus une bonne fois pour toute. Il finit donc par relever son regard vers elle, malgré l'air fuyant et les traits moins satisfaits ...

    « On se croise mais on ne se lie pas ... C'est ce que tu viens de me dire n'est ce pas ? Ce que tu as dit la première fois que nous nous sommes rencontrés ? Helera .. »

Il secoua la tête doucement. Il ne parlait pas de vive voix, à vrai dire. Le ton était plus calme, plus apaisé, presque timide.

    « Nous sommes liés jusqu'à la mort ... »

D'une main, il chercha à côté de lui le sabre, et après quelques tâtonnements finit par prendre l'objet qu'il porta devant ses yeux, toujours accoudé sur une main. Il l'observa sans vraiment le regarder, il n'en avait pas encore la tête à ça. Il y voyait simplement le symbole.

    « Je ... je tiens dans ma main ? Je te tiens dans ma main. »

Il releva les yeux vers elle.

    « Helera, je te tiens dans ma main. Je ne te lacherai plus. Nous sommes liés, et tu le sais très bien. Nous sommes liés, et je ne t'abandonnerai plus. Tu es dans ma main ... et je ne te lacherai pas. Jamais. Jusqu'à ma mort. »

Il lui montra le sabre, qu'il tenait toujours fermement, avant de retirer sa main de sous son menton et d'incliner la tête face à ce sabre, et face à Helera, qui était dans l'axe parfait. Fidélité et honneur. Fidélité et attachement. Il resta un instant ainsi, pour bien marquer la symbolique de son acte, que le spectre devrait désormais prendre en compte. Il n'avait pas bougé qu'il reprenait à parler, déjà, de sa voix presque fébrile.

    « C'est pour ça que je dois la rejoindre, Helera, ou qui que tu sois, c'est pour ça qu'elle a besoin de moi maintenant. »

Il redressa la tête, le regard un peu plus déterminé, posé sur elle.

    « Je l'ai abandonné, et vois le résultat. Nous sommes liés, oui. Cette épreuve ... Elle l'a vécue seule, et vois ce qui en est ressorti. N'aurais-je pas dû être là ? Ne crois-tu pas qu'à deux nous aurions fait mieux qu'elle toute seule ? Tu aurais du me le dire ... Tu aurais du me le faire comprendre, m'ouvrir les yeux ... Je t'ai laissé tomber, mais ça ne doit pas se reproduire. Pas maintenant, pas quand tu es seule de la sorte. Je dois savoir où elle est, pour ne pas qu'elle fasse d'erreurs ni ne se perde dans je ne sais quelle folie ... Dis le moi. Juste un lieu, quelque chose.

    Ou laisses moi lui parler.
    »

Oui, lui parler. Aussi simplement que ça, aussi bêtement que ça. Il en était persuadé maintenant. Il lui avait fallu de longues minutes pour accepter cette réalité, cette idée même, et quoi qu'elle lui dise, cette solution unique lui venait en tête. C'était aussi simple que ça. Lui parler. La confronter. Arrêter de fuir, et finalement lui faire ça ... Pourquoi ne serait-ce pas possible, alors qu'elle était face à lui ? Cela résoudrait tous leurs problèmes, même ceux de la Grise. C'était une évidence dans son esprit.

    « Merci, Helera, pour ce don .. Je tacherai d'en être à la hauteur ... Il désignait ce sabre qu'il regardait désormais. Mais tu n'as pas échoué. Tu n'as pas échoué, Helera ... Tu as fait un acte stupidement fou, mais tu n'as pas échoué .. Un bras pour des millions de vies ? Un bras pour prouver que tu as le coeur pur ? Helera, rejoins moi, viens ici et nous te ferons un nouveau bras, je te le paierai, je te le remplacerai, je te montrerai que rien n'a changé. Ce n'est pas ça qui pourrait te faire échouer ... Tes doutes ... Non Helera ... »

    « Tu ne dois pas douter. Tu ne dois pas remettre en question tout ce que tu as réussi à faire ... Rhaa Helera ... Non ... Pourquoi je m'efforce à te dire ça, tu n'es même pas là ... »

Il secoua la tête une nouvelle fois avant de se laisser tomber plus amplement dans le lit. Affalé, les bras dépliés des deux côtés tout en tenant le sabre, il ferma les yeux. Parler et ne pas parler, l'avoir face à lui sans que ce ne soit elle ... C'était comme essayer de tendre un pont au-dessus de la mer. Cela parait logique, faisable, mais pourtant la distance est bien trop grande. Il se faisait du mal à essayer de calmer son esprit et lui parler normalement, à lui parler comme si elle était là. Il avait accepté l'idée de la confrontation, mais pourtant .. Non. Ses yeux clairs et son air bien arrangé, non non et non. Elle n'était pas là. Et il était un idiot.

    « Dis moi alors ... Présence imprésente ... Expliques moi. Dis moi ce que tu es, et pourquoi tu es chargée de me protéger. Tu n'existe pas, tu n'es qu'un hologramme ... Tu n'es que du vent, et tu parles de me protéger. Expliques moi. Je veux que tu me dises aussi autre chose ... Ce que j'ai vu ... Tu l'as vu aussi ? Pourquoi l'aies-je vu ? Pourquoi ce droit ? Et comment, surtout ? Ce qu'elle a vécu ... Ce ne peut pas être réel, si ? Ces combats ... Cette folie ... Comment l'a-t-elle supporté ? Viens ... Dis moi ... »

Il rouvrit les yeux, sans vraiment bouger, juste pour pencher la tête et chercher du regard difficilement les brides de Grise qu'il pouvait voir. D'un effort de ses jambes il tacha de se pousser un peu plus sur le lit, dans lequel il se traina, toujours étalé dessus. Ce n'était pas extrêmement poli, ni gracile, ni quoi que ce soit, mais il n'était pas vraiment en présence d'Helera ni même de quelqu'un. Alors bon, qu'est ce que cela changeait, comment il se comportait ? Il n'y avait rien de plus confortable que son lit, dans cette imposante chambre, autant donc se laisser aller ...

    « Et ... Une dernière question ... Tu as "Déjà lorsqu'elle viendra récupérer le sabre, quand elle sera prête." Mais ... tu n'as pas continué ... Déjà, et ensuite ? Pourquoi ? Qu'est ce que cela veut dire ? »
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By Helera Kor'rial
#27923
La vision ne l’interrompit pas. Elle resta là à le regarder, dans tous ses états, paroles après paroles. Ses yeux cherchaient en lui, voyaient en lui, littéralement. La vision était omnisciente mais cachait ce qu’elle ressentait et comprenaient, ne laissant que la triste vérité d’une réalité possible.

« Tu me tiens dans ta main, Althar, mais ce que tu tiens, ce n’est pas Helera. C’est un écho, une partie d’elle. A travers moi, Helera est incomplète. »

La vision regarda le sabre qu’il lui tendit, sans sourciller davantage, mais en perdant le sourire qui s’était jusqu’alors dessiner. Elle écouta tranquillement tout le long, toutes les incompréhensions que le prince avait en lui. Tant de questions, dont elle n’avait pas de réponses.

« Aurais-je mieux enduré avec toi ? Sans doute. T’aurais-je permis de rester ? Sûrement pas. Helera n’est pas Leia et n’aurait jamais permis que tu perdes ton temps avec elle. Ta voie te mène à la Princesse. Bien que nous ne nous croisons rarement, le chemin qui te mène à Leia est parallèle au miens. Helera n’aurait pas envie de te voir détourner de ta voie et ne cherchera pas non plus à t’y détourner. Je suis là, le sabre est entre tes mains, parce qu’elle n’a que peu de personne en qui avoir confiance. »

La vision essayait de s’expliquer le plus clairement possible, mais elle avait également hérité de sa créatrice une très mauvaise suite dans les ideés. Pour la prochaine question, la vision fit la moue, et comme l’aurait fait Helera, s’assit à même le sol. Elle sembla poser son dos contre la paroie, sans aucun son de choc.

« Je ne sais pas où elle est. Je sais juste qui serait au courant, rien de plus. »

Pour la suite, elle ne répondit pas. Tout cela ne la concernait pas, puisqu’elle ne ressentait pas ce qu’Helera ressentait. Pas à cet instant en tous cas. La vision était une sorte de clone. La Force était bien connue pour dérouter ceux qui ne la comprenaient pas, et c’était exactement ce qui était en train de se dérouler à cet instant. Althar était juste perdu, pourtant, il reprenait peu à peu le contrôle de lui.

« Helera ne sait pas ce que je suis, ni ne connait mon existence. J’ai été créé parce que même si elle n’a plus le sabre, l’esprit de Helera continu de vivre à l’intérieur. Mon existence n’est possible que parce que je ne suis pas à côté d’elle et jamais nous ne pourrons nous rencontrer. Je suis la voix intérieur de la conscience, la pulsion, la sérénité. Je suis tout et rien à la fois. Pourtant, si j’existe, c’est parce que les sentiments de protection qu’elle éprouvait envers toi sont très forts. Elle veut que tu vives ta vie, dans la plus honnêtes et la plus pure des existences, loin de l’obscurité et des doutes qui pourront t’assaillir l’esprit. Mon rôle est de lutter contre les manifestations obscures, ou ce que tu peux appeler, les mauvaises ondes. Enfin, tout ce que tu as vu sont, comme moi, des échos incontrôlés. Des scènes de son passés, qui se sont passés. »

La dernière question étant purement réthorique, elle ne prit pas la peine d’y répondre. Enfin, ce fut le tour à la dernière. La vision focalisa ses yeux sur lui et sembla avoir une expression quelques peu gênée. Ce n’était presque pas perceptible.

« Cela, ce n’est pas à moi d’y répondre, Althar. Tu sais ce qui va la pousser à revenir. »
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By Althar Fanrel Keto
#28039
Sa réponse le surprit suffisamment pour qu'il ne sache pas tout de suite comment réagir. Il ferma les yeux avant de se décider à lui répondre.

    « Ce qui va la pousser à revenir ... Vraiment, Helera fantome ? Attends, je peux t'appeler autrement ? Ra .. ou Hel, ou .. » Il prit le temps de réfléchir. « Tu en préfères un précis ? J'imagine que non ... Lera ? Pourquoi pas .. Lera ... La pousser à revenir ... Tu refuses de me dire où elle est mais tu veux que je la retrouve ... Ou que je lui parle ... Tu es aussi compliquée qu'elle, n'est-ce pas ? Si je savais la faire revenir, certainement serait-elle face à moi, à cette heure-ci, mais pourtant c'est toi qui est là, Lera ... »

Il poussa un soupir tandis qu'il la fixait de ses yeux d'ébènes. Qu'est ce qu'elle voulait dire par là ? Il n'en savait rien, et au fond de lui il ne savait pas vraiment si il aurait été capable de la ramener. Maintenant qu'il savait qu'une partie de ces aveux étaient involontaires, il se questionnait sur son rapport à la Grise, et ce qu'il pouvait lui apporter réellement. Elle lui faisait mal au coeur, et il s'en voulait de ne pas être là, mais pourtant, maintenant que son esprit se faisait à l'idée que c'était impossible qu'elle soit présente, ou qu'il ne la retrouve. Finalement, il soupira de nouveau et se contenta d'un clignement d'oeil pour essayer de comprendre un peu plus ce qui se passait réellement.

    « Dis moi, Lera ... Pourquoi es-tu apparue à cet instant, alors ? Tu dis que tout cela est incontrôlable, mais que tu as pourtant un but, m'éloigner de je ne sais quoi, préserver ma pureté ... Ce qui me parait très improbable mais qu'est ce que cela veut dire ? Pourquoi là, à cet instant ? Où est la menace ? C'est fou comme tout ça est totalement incompréhensible, et combien votre espèce de magie là est impalpable. Je vois vraiment pas ce qui explique tout ça, toutes ces choses sans raison ni but ... C'est comme lorsque tu me parles de voie, de Leia, de parallèle ... Comment arrives-tu à concevoir tout cela ? A l'imaginer ? Pourquoi Helera conçoit le monde de la sorte ? Ce me parait si compliqué, si lointain .. Pourquoi j'y suis mêlé, hein, Lera ? Pourquoi suis-je un membre de cette espèce de toile étrange que tu as tissé, et que tu as construite ? »


Il la fixa encore un instant, voyant là l'espèce de moine qu'elle était, ainsi installée à même le sol. Drôle de vision. Mais après tout, ce n'était qu'une fausse présence, et elle devait certainement avoir des automatismes qui la limitaient. Soit. Toujours couché sur son grand lit, le Prince se contenta de bien s'installer sur le dos et de poser le sabre sur son torse avant de joindre ses mains derrière sa tête, son regard désormais perdu vers le plafond. C'était étrange comme tout cela s'était construit .. Etrange et incompréhensible ... Il n'arrivait pas à le mesurer, à en voir la limite, et c'est peut-être ça qui le dérangeait le plus au final. Ce sentiment d'être un objet du destin sans ne pouvoir garder une quelconque maîtrise de ce qui se passait. Une force plus grande que lui était en train de jouer de sa vie, et il n'y pouvait rien. Helera aussi, d'une certaine manière, venait de le mettre à une place qu'il n'avait jamais voulu. Il en prenait doucement conscience, avec un goût âpre en bouche. Que faire maintenant ?

Ses pensées vagabondèrent encore un instant, jusqu'à en revenir encore et toujours à ses sentiments. Lera ... Leia ... Lera ... Leia ... Son esprit venait-il de mélanger les deux volontairement ? Comme une mauvaise blague fait par ses propres synapses ? Etrangeté, quand tu nous tiens .. Non, il ne les mélangeait pas, au fond de lui. Leia était tout autre, et Helera n'avait rien à voir avec tout ça. Althar n'avait aucun doute à ce sujet. Pourtant, il devait faire quelque chose pour la Grise, mais sans vraiment savoir quoi ...

Il retira sa main droite de sous sa tête, sans vérifier que la Grise était toujours là, et se contenta de prendre le sabre dans sa main, malgré la position inconfortable pour le faire. Il le soupesa une nouvelle fois, pour vérifier que c'était bien réel ... Avec un peu plus de fermeté il l'approcha de ses yeux pour y distinguer quelques spécificités qu'il n'avait pas vu jusque là, fronçant légèrement les sourcils pour distinguer tout ce travail d'orfèvre qu'un tel objet. A vrai dire, sa propre arme n'avait pas grand chose à y voir, et la vision qu'il en avait s'éloignait du tout au tout de ce que pensait Helera. Il aurait pu lui offrir la sienne que cela ne lui aurait fait ni chaud ni froid, ou presque ... Non, vraiment, l'idée de voir dans cette arme noble une part de l'être d'Helera restait vertigineuse, inimaginable. Il n'y avait rien qui pouvait expliquer que cela soit vrai, ni même que cela soit possible. La vision était-elle réelle ? Et les images d'avant ? Cela semblait beaucoup trop vrai pour qu'il puisse douter, pourtant la limite avec le réalisme de son univers résistait encore et toujours. Il tourna la tête pour distinguer quelques secondes le visage de la jeune femme, assise au sol. Il ne dit rien, se contenant de l'observer, comme s'il lui fallait le temps de se décider sur la réalité de sa présence. Puis finalement il reprit sa position initiale, observant le sabre toujours au-dessus de son visage, malgré son poids. Du pouce Althar commençait à chercher le bouton d'activation, maladroitement, jusqu'à finalement être surpris par la lame blanche qui apparut en un instant, à la gauche de son visage. Il en eut le souffle coupé, n'ayant pas du tout imaginé que l'équilibre très "personnel" de l'objet le faisait s'orienter dangereusement vers lui. Avec de grands yeux écarquillés, l'humain observait cette lame qui tachait de manier désormais avec une infinie précaution, sentant sa chaleur tout près de son visage.

Cette blancheur était étrange ... Il n'en avait jamais vu de telle. Cela ne l'avait pas vraiment choqué, la dernière fois qu'ils s'étaient croisés, mais maintenant cela le questionnait ... Cette pureté, liée à l'idée qu'elle puisse être incarnée à l'intérieur ... Tout cela était si symbolique que cela devenait difficile à croire. Avec une lenteur de fatigue le Prince se redressa en partie sur son lit, s'accoudant de son bras libre pour paraître de tout son long vers la vision de Force, le sabre dans sa main libre. C'est à cet instant qu'il fut frappé de se rendre compte qu'elle était assise par terre, telle une enfant à qui l'on avait interdit de vivre dans cette pièce.

    « Heu .. Excuses moi, je manque à mes manières, non mais viens là, viens t'asseoir. Ne restes pas par terre ... »

Il désactiva l'arme et se dépêcha de se redresser un peu mieux, pour croiser ses jambes sous lui et rester assis sur le lit bien matelassé. Venait-il d'inviter une incarnation de son esprit à s'asseoir ? Bon sang .. Il devenait fou. Il ne distinguait plus la réalité de l'imaginaire. C'était bien ça le soucis, ce qui le dérangeait. Et là en était encore la preuve ... Machinalement il secoua la tête pour chasser ses réflexions et finit par se passer la main dans les cheveux.

    « Dis moi Lera .. Tu sais comment ca se fait que ce sabre soit blanc ? Est-ce que ça a un rapport avec le fait qu'elle soit dedans ? Que tu sois dedans ? Ou bien pas du tout ? Je n'en ai jamais vu de cette couleur, maintenant que j'y réfléchis, et je trouve ça étrange ... Mais ... Hmmm ... C'est comme tes cheveux en fait. Ha ouais. Etrange coïncidence ... »

Il jeta un regard vers elle avec de grands yeux, l'air faussement sérieux avant de sourire.

    « Alors ca veut dire que là tu vas disparaître, n'est ce pas ? Et que je ne te reverrais pas, à mois d'être dans ces fameuses situations où je suis censé avoir besoin de protection ? Même si je t'appelle tu ne reviendras pas ? Helera ne le sait même pas ... C'est bizarre non ? Je t'ai parlé et tout, et toi tu vas disparaître, et je serais le seul à savoir que tu as existé. Ca met le cafard un peu ... Tu penses d'ailleurs que je devrais savoir d'autres choses sur cette arme ? Si elle peut faire apparaître d'autres choses ? Ou juste toi ? Dis moi tout, je t'écoute, je t'écoute ... »
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