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opération Tisiphone

MessagePosté :jeu. 27 janv. 2022 00:24
par Borsk Fey ' lya
Si Hitler avait envahi l'enfer, je me serais débrouillé pour avoir un mot gentil pour le Diable.
― Churchill


Sept heures trente, horaire local, maugréant un juron et quittant du regard le spectacle répétitif d’une course disputée entre une grande et une petite aiguille d’une horloge atomique murale dont l’issu de ce critérium est couru d’avance. Fixant plutôt son attention sur le contenu d’un message compilé au creux de l’écran d’un terminal personnel trônant sur un bureau trop bien rangé pour être le sien. Crix Madine un bourreau de travail infatigable également connu pour être dépourvu du moindre sens de l’humour. Pourtant le ministre actuel du renseignement néo-républicain ne peut refréner une quinte s’apparentant à un rire, un rire nerveux. Les ordres qu’on lui transmet sont en provenance directe du premier bureau, le bureau présidentiel, qui le somme de s’occuper d’une affaire urgente. À la lecture il crut d'abord à une farce. Rappelons que lui, actuellement occupé à ses officialités de ministre, en plein déplacement au cœur du Grand Javin, officiellement pour une simple visite de courtoisie des nouvelles installations fédérales, officieusement pour rencontrer personnellement un certain nombre de collaborateurs locaux avec la nouvelle antenne du bureau générale de la sécurité intérieure. Il n'a plus une minute pour lui et pour tout autre travail secondaire d'aucune sorte, depuis sa promotion au rang d’agréé labellisé, rien de fringant là-dedans, en plus du triple de la charge habituelle de travail digne du pire cadre cocaïnomane corporatiste, il se doit désormais de rendre compte aux plus hargneux des folliculaires qui ont tôt fait de lui faire regretter le temps où il faisait simplement sauter les lignes de train antigrav de l’Empire.

L'affaire pressante dont il est question consiste en une simple mission de démantèlement d'un groupe rattaché à la grande criminalité à l’origine de la tuerie de masse du Fecondity le transport AA9 civil transitant au sein du noyau. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, l’opinion publique largement indignée et l’opposition au Sénat qui s’entête depuis à réclamer une riposte farouche contre les impériaux vu comme les seuls coupables possibles. Proposition tentante, mais rejetée en bloc par le président Omas qui s’affaire toujours dans le plus grand secret à trouver un accord de paix avec l’Empire.

Depuis deux ans la machine fédérale ne s'est pas ménagée pour autant, traquant sans relâche les responsables. Les premières informations à ce propos se sont d'abord amassées depuis une antenne de l’espace Hutt des bureaux fédéraux, qui ont pu mettre un nom sur différents profils de coupables employant encore les machines des guerres cloniques. Il y a un an les bureaux ont pu mettre le grappin sur une unité droïde de type HK accompagné d’autres modèles de droïdes de type 4, une cohorte appréhendée dans les profondeurs de Coruscant neutralisé par armes ioniques permettant l’exploitation d’un certain nombre de données mettant à jour l'existence d'un réseau criminel géré par de dangereuses machines. Une étude complète des profils se poursuit et converge vers un seigneur du crime reconnu doublé d’un chasseur de prime dangereux du nom de HK-50, un criminel de guerre de la pire espèce qui a vendu à l’époque de la guerre civile la capitale de l'Alliance à l’Empire. Aux dernières nouvelles qui sont rapportées par les antennes basées dans l'espace Hutt, la relation entretenue avec son ancien employeur n'est pas au beau fixe depuis les changements de régime successifs opérés au sein des vestiges.

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... Alors que l'opération est sur la bonne voie, on le charge subitement lui, de personnellement reprendre la main, comme s’il n’avait que ça à faire...


La soudaine recrudescence en intérêt par l'opinion publique du fait divers ne doit pas être innocente à cet empressement. Ce nouvel intérêt (res)suscité après la parution de plusieurs émissions diffusées par de grands groupes médiatiques qui ont remis la lumière sur ce « cold case* » embarrassant soi-disant délaissé par le gouvernement, foutus scribouillards, toujours à baver leur venin. Pour autant la cote de popularité actuelle de Omas n'est pas au beau fixe, pour le dire franchement le résidant du Capitole est vu majoritairement comme un mou, incapable de réformer la république et cette fragilité ne lui permettra pas d’essuyer les critiques d'une énième affaire irrésolue sans risquer un vote de confiance du Sénat.

Partir à la rescousse du vieux Cal’ fait partie du boulot, bien que la précipitation soit rarement seine dans l'accomplissement de ce genre d’opérations. Le grand chef requiert la mise sur pied d’un projet de coopération intergouvernemental de grande envergure afin de maximiser les chances de réussite. Quant à lui on le charge de contacter les différents réseaux. Parmi les plus notables le Spynet et le RI. Si la dangerosité et l’instabilité de l’organisation droïde ne sont pas difficiles à démontrer, l'offre de coopération est adjointe d'une proposition supplémentaire d’aide à la libération d’un certain nombre de détenus affiliés de près ou de loin aux renseignements impériaux et on monnaye grassement les services du Bothan Spynet.

Madine reste pourtant sceptique quant au choix de concourir à une aide impériale, non pas que la chose soit inédite dans le monde du renseignement pour ce genre d'opération, ou désuète bien au contraire, mais le manque de précisions clair sur les informations relatant la prétendue crispation des relations avec l’organisation droïde et son ancien employeur ne permet pas d'établir un bilan analytique complet. En clair on prend le pari que les relations soient suffisamment mauvaises pour entamer une coopération avec le RI en vue de supprimer collectivement la menace. Dans le cas contraire, la Nouvelle République devra précipiter seule une intervention avec une forte probabilité que la cible parvienne à se volatiliser.



Re: opération Tisiphone

MessagePosté :ven. 28 janv. 2022 08:14
par Helera Kor'rial
La petite salle était lugubre mais étonnamment agréable dans son ensemble. La pénombre y régnait dans les recoins mais la multitude de loupiottes sur les instruments de mesure, d’analyse, de projection et autre donnait à l’ensemble de cette fresque un petit quelque chose de chatoyant. Et c’était bien la seule chose qui transpirait de cette atmosphère, car le reste était plongé dans les mouvements mécaniques, les rapports et les procédures. Les femmes et les hommes en uniformes s’agitaient ça et là, datapad à la main, projetant des lieux, des vaisseaux ou même des êtres sensibles ou non. Tout cela dans une rythmique parfaitement organisée, minutée et précise. Cette précision chirurgicale qui avait donné à cette organisation la réputation tant redoutée. Au centre de cette cellule nouvellement créée, un holoprojecteur présentait un homme dont le béret cachait la partie supérieure de ses yeux et dont le manteau à col haut dissimulait presque entièrement le bas. Sa voix était modifiée, plus grave qu’à l’accoutumé et il parlait avec détachement pour des éléments à la gravité bien plus importantes que des échanges de convenance.

... avons reçu des éléments rouges. Informations authentifiées. Ferraille pensante localisée. Opération conjointe proposée. Retour de l’être aimé sans précision de quantité. Pas de contrepartie, sûreté galactique évoquée.


« Bien reçu, agent. Changez de canal. »

La procédure exigeait le changement constant de liaison, cryptant à chaque fois davantage les communications et permettant, s’ils étaient percés, d’éviter les fuites complètes. L’opérateur pianota sur son datapad et fit signe à sa collègue de poursuivre. Cette dernière, assise devant un immense ordinateur, répéta l’opération devenue automatisme. L’agent releva alors la tête de son datapad pour faire face aux différentes personnalités rassemblées autour de l’holotable.

« L’agent de liaison I-387 a été contacté par les services du 7ème bureau pour une opération conjointe d’élimination. En récompense de notre concours, ils proposent la libération de certains de nos agents, sans préciser lesquels ni le nombre. La cible de cette collaboration : l’intelligence collective HK-50. Cette unité est connue de nos services comme étant un chasseur de prime, constitués de plusieurs unités d’un ancien modèle de droïde des guerres mandaloriennes. »

La projection de la tête du droïde s’afficha sur l’écran central. Une structure pyramidale simple avec deux gros photorécepteurs de part et d’autre du sommet.

« Nous avons déjà eu affaire à cette unité ces dernières années, notamment par le biais de l’empereur lui-même, pour un contrat d’élimination classifié. De toute évidence, ce contrat est un échec car aucune cible n’a jamais été livrée. De plus, l’unité s’est rendue responsable de crime de lèse majesté et de menace pour l’intégrité de la planète Serenno. »

L’opérateur se tourna ensuite vers le chef de cellule, un homme plus vieux, dont la coupe impeccable tombant sur le côté donnait une allure fière et noble. Sa carrure sportive et sa mâchoire carrée n'étaient pas sans rappeler les stéréotypes de la propagande.

« Cette unité, ce … chasseur de prime, a fait perdre un temps précieux à l’empire. Nous n’avons plus besoin de ses services. De plus, il s’est révélé être une menace pour notre nation. L’opération d’élimination est confirmée. Opérateur, confirmez la réception et commencez les négociations pour récupérer nos hommes. »

Il se tourna vers la silhouette masquée qui patientait dans un coin de la pièce exiguë. Cette statue silencieuse observait et jugeait sans mot dire, tirant ses propres conclusions. Son visage d’horreur pivota lentement vers le chef de cellule, propulsant son aura malaisante sur cet homme pourtant entraîné.

« Grande Inquisitrice, l’empire aura besoin de vos services ésotériques pour vérifier les intentions de nos ennemis. De plus, vous ferez partie de l’équipe de coordination pour l’élimination de la cible. Cela vous convient-il ? »

L’inquisitrice à l’armure noire releva la tête et pivota vers les personnalités présentes. Le récent changement de grade et réhabilitation de l'inquisitorius lui avait prévalu davantage de respect. L'organisation secrète ne l'était pas des renseignements, pas de tous en tout cas. Et les plus vieux agents se souvenait alors de l'époque où les leurs officiaient dans la galaxie. Si l'empire avait peu à peu tenté d'oblitérer la Force, les vieilles peurs restaient toujours ancrées dans les esprits.

« Son élimination servira d’exemple. Nul ne peut menacer notre empire sans en subir les conséquences. J’accepte. »


Re: opération Tisiphone

MessagePosté :dim. 30 janv. 2022 18:15
par Malice
Depuis que les recherches avaient été lancées suite à l'attaque incompréhensible menée par ces droïdes félons aux motivations nébuleuses, il y avait eu beaucoup... BEAUCOUP de progrès et d'éléments de réponses qui avaient pu être réunis par les efforts conjoints de l'Alpha Blue et du Septième Bureau. Au bout de deux ans à clopiner, à trouver de petits indices sans grande importance, n'importe qui aurait sans doute abandonné l'affaire, se disant qu'en fin de compte le fait divers aurait fini oublié, moissonné par d'autres scandales plus importants, celui de l'affaire Dugalles en tête de proue... Mais le ministre des renseignements n'était pas ce genre d'homme. Madine était du genre patient et acharné, un véritable bourreau du travail qui avait combattu trop longtemps au nom de l'Alliance pour se permette qu'on marche sur les pieds des civils dont il avait la responsabilité. Le jeu de piste avait été une longue et périlleuse mission cependant, il fallait bien l'admettre, mais de fil en aiguille l'on avait fini par trouver une première information cruciale à force de se balader du côté des mondes Hutts. De ce côté là de la bordure extérieure était de notoriété publique que le seul criminel à faire usage de ces unités droïdes vieilles de plus de 2000 ans datant de la Czerka était lui même une de ces unités droïdes... Un prototype nommé HK-50 dont les actes de trahison multiples et répétés l'avaient rendu tristement célèbre dans le crime galactique, le fait qu'il soit également connu comme le toutou de l'administration Isard n'arrangeant rien à l'affaire. Des anciens du Consortium facilement avinés racontèrent même à des agents du bureau que lors d'une bataille sur Kessel, le droïde avait bombardé des bagnards tentant de s'évader, une sale histoire.

C'est là que vint aux agents l'idée assez osée de voir ce qui se disait à son propos du côté de l'Empire... Nul besoin d'aller bien loin pour trouver la réponse, rien que dans le service des douanes on avait pour ordre de capturer mort ou vif n'importe quel droïde de classe HK qui passerait aux frontières. Visiblement le temps où ce droïde était dans les bonnes grâce de l'Empire était révolu, cela pourrait se révéler intéressant par la suite... Mais pas besoin d'aller aussi loin que le Nord Galactique pour trouver des réponses, au même instant une enquête approfondie dans les bas fonds de Coruscant révéla une forte présence du droïde, juste sous les pieds du ministère ! A partir de là, avec un sens de la discrétion et une méticulosité hors pair, chaque nouveau business tomba l'un derrière l'autre comme une suite de dominos, Nar Shaddaa, Bonadan, Servacos, Notholin... A force d'infiltrations et de recherche d'informations, l'on finit par trouver Endor en suivant les mouvements des vaisseaux de contrebande et les échanges de troupes. Plongeant dans sa mémoire, Madine se rappela également de l'un de ses échanges avec la Maître Jedi Hayley Curwee lui parlant d'une base du droïde basée sur Yalara, une planète cachée dans l'Espace Sauvage... Le Grand Maître était peut être parti, mais son héritage ne serait pas oublié.

Toutes les localisations étaient connues, les différents services secrets avaient été contactés... Désireux de venger l'affront affligé à leur Empereur bien aimé, les RI répondirent positivement à l'appel, sans doute également attirés par l'idée de récupérer des données et informations confidentielles que HK pourrait posséder. Les Condéférés étaient lancés dans une croisade contre le crime galactique et cherchaient à mettre un pied dans l'Espace Hutt depuis un moment, l'idée leur plut également, bien qu'ils ne comptaient certainement pas suivre gentiment les ordres de la République et tenter de se rebiffer une fois le nuisible éliminé... Quand au Spynet, opportuniste à souhait, il rejoignit cette joyeuse vadrouille sans hésiter. Toutes nos Erinyes étaient prêtes, il ne restait plus qu'à choisir le bon moment pour frapper... La fin était proche.