- mer. 27 août 2014 20:04
#13390
"Je suis l'homme qui va en biais. Je marche en crabe, néanmoins j'avance : là git ma puissance, telle est ma victoire. Boiter, mais tenir le rythme, est ma fierté."
Tonalité du Sith borgne
Le monde paisible de Dantooine s'offrait à Mabral, dont le vieux cargo, qu'il avait pu faire un peu réparer sur Korriban, se traînait péniblement à travers l'espace. Ce vieux coucou était déjà censé ne pas survivre au trajet de Yavin IV au monde-crypte des Sith, et il était surprenant que les techniciens du spatioport aient pu trouver quelque chose à faire à son sujet, et le rafistoler un brin. Le jeune Sith n'était cependant pas optimiste quand aux chances de survie de l'engin, et il lui faudrait sérieusement songer, une fois sur Dantooine, à initier des voyages clandestins, jusqu'à ce qu'il ait les moyens de s'acheter son propre vaisseau. Ses interrogations, cependant, ne se limitaient pas à ces quelques détails techniques. Quoique d'un naturel pragmatique et tout sauf sentimental, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver des sentiments fort ambigus. Il y avait en effet dix années qu'il n'était pas retourné sur son monde natal, dix années qu'il avait tué son frère Meridan, et qu'il n'avait eu aucune nouvelle de sa famille.
Il ne regrettait rien de tout cela ; il avait toujours à la fois méprisé et haï son jumeau, et ne considérait pas sa mort comme une grande perte. Cette disposition psychologique particulière de Mabral, qui concourrait tant à faire de lui un Sith, était son opinion originale à propos de la vie intelligente : il n'y voyait rien de sacré en soi, mais un nid de potentiels qu'il fallait développer et parfaire, et pour ce faire, tailler dans sa propre nature, de façon impitoyable, travailler sa conscience, son intelligence, son âme, en somme, de façon à se dépasser en permanence. Le rejet de tout confort, de toute certitude, de toute facilité, l'avait rendu assez dur vis-à-vis des autres et de lui-même. Il n'en éprouvait nul remords. Il se sentait sur la bonne voie.
Il était décidé à ne pas revoir sa famille. Il les connaissait suffisamment pour savoir qu'outre le fait qu'il était un fratricide, la nouvelle d'avoir un Sith parmi eux les achèverait certainement. Quoique d'un naturel calme, voire froid, et détaché, il refusait de leur faire cette peine. Il était acquis qu'il ferait ce qu'il avait à faire sur le paisible monde agricole en se faisant remarquer le moins possible. C'était pourquoi il avait résolu de ne pas utiliser sa bure habituelle, et de revêtir à la place des vêtements tout ce qu'il y avait de plus commun. Il emporterait tout de même son sabre-laser...soigneusement dissimulé dans une doublure de son épaisse veste de cuir brune.
La raison de sa venue sur ce monde calme et à priori sans histoires, résidait dans le fait que son ancien Maître, Darth Avidius, avait mentionné, sur ce monde, quelque part, la présence de rares et précieux cristaux destinés à la confection des sabre-lasers. Il était également curieux de pénétrer dans les profondeurs de l'ancienne enclave Jedi. Avec la prudence nécessaire, bien entendu.
Dans un premier temps, il résolut de se connecter à la Force pour qu'elle lui indique la voie à prendre. Il en attendait une vague inspiration, un soupçon, un murmure quelconque concernant un des endroits particulièrement chargés de Force que ce monde recelait. Quoique d'apparence paisible, Dantooine recelait plus de secrets qu'on ne voulait généralement le croire. Sa connexion à la Force n'était cependant pas suffisamment puissante pour qu'elle daigne le renseigner d'une façon ou d'une autre. Il se décida donc à recourir à une méthode plus prosaïque. Se présentant à l'office du tourisme, lequel fut un brin surpris d'avoir un visiteur, comme un amateur de spéléologie et un collectionneur de cristaux rares, il lui fut indiqué vaguement deux ou trois grottes dans les plus proches environs. C'était cependant une façon de parler, car les endroits en question se trouvaient tous à plusieurs kilomètres du spatioport, et il eut le choix entre engager un guide, ou louer un speeder, muni d'une carte que l'employé eut la délicatesse de lui dessiner grossièrement.
Frustré et mécontent, mais n'en montrant rien, Mabral se dirigea vers l'aire des speeders, en loua un, puis se rendit à une des colonies les plus proches de la première grotte qu'il avait entrepris de visiter. Garant soigneusement l'engin, il se fit indiquer le chemin par quelques scientifiques et aventuriers perdus qu'il put trouver à la mission d'exploration de la petite localité, puis se rendit au lieu indiqué. Il y passa littéralement la journée, avant de rentrer bredouille. L'endroit était vaste et profond, presque labyrinthique, et il avait pu sentir la présence, dans d'autres temps, de quelque cristaux de Force, mais tous avaient été recueillis depuis longtemps, apparemment. Bredouille et de fort mauvaise humeur, le Sith décida de se détendre un brin, quoique ce ne fut pas dans son habitude, et se rendit à la cantina locale. Le barman, un Duros, qui semblait avoir passé une aussi mauvaise journée que lui, vint à lui sans aucune aménité.
-Qu'est-ce qu'il prendra ? Dit-il en basic avec un fort accent.
Mabral leva le regard d'un air à la fois las et furieux. Les yeux rendus presque invisibles à force d'être plissés, les traits tendus, il fixa l'alien quelques secondes, déterminé à lui apprendre à parler aux clients d'une autre façon.
-Il prendra un Ruby Mary, pourvu qu'on lui demande gentiment. Ton bistrot n'est pas des plus fréquentés, et il ne tient qu'à toi que t'aies un client de moins, mon pote. Ce serait pas de bol, j'ai pas l'intention d'en prendre qu'un. Pigé ?
L'alien semblait en avoir vu d'autres, mais Mabral n'était pas d'humeur à donner le meilleur de lui-même questions répartie pour rembarrer ses interlocuteurs. Il se contenterait de ça, d'autant plus que le Duros marmonna une vague excuse, et partit le servir. Sans prendre garde à la fréquentation du bar, Aldan sirota lentement sa boisson, tout à ses pensées et à ses ruminations.
Il ne regrettait rien de tout cela ; il avait toujours à la fois méprisé et haï son jumeau, et ne considérait pas sa mort comme une grande perte. Cette disposition psychologique particulière de Mabral, qui concourrait tant à faire de lui un Sith, était son opinion originale à propos de la vie intelligente : il n'y voyait rien de sacré en soi, mais un nid de potentiels qu'il fallait développer et parfaire, et pour ce faire, tailler dans sa propre nature, de façon impitoyable, travailler sa conscience, son intelligence, son âme, en somme, de façon à se dépasser en permanence. Le rejet de tout confort, de toute certitude, de toute facilité, l'avait rendu assez dur vis-à-vis des autres et de lui-même. Il n'en éprouvait nul remords. Il se sentait sur la bonne voie.
Il était décidé à ne pas revoir sa famille. Il les connaissait suffisamment pour savoir qu'outre le fait qu'il était un fratricide, la nouvelle d'avoir un Sith parmi eux les achèverait certainement. Quoique d'un naturel calme, voire froid, et détaché, il refusait de leur faire cette peine. Il était acquis qu'il ferait ce qu'il avait à faire sur le paisible monde agricole en se faisant remarquer le moins possible. C'était pourquoi il avait résolu de ne pas utiliser sa bure habituelle, et de revêtir à la place des vêtements tout ce qu'il y avait de plus commun. Il emporterait tout de même son sabre-laser...soigneusement dissimulé dans une doublure de son épaisse veste de cuir brune.
La raison de sa venue sur ce monde calme et à priori sans histoires, résidait dans le fait que son ancien Maître, Darth Avidius, avait mentionné, sur ce monde, quelque part, la présence de rares et précieux cristaux destinés à la confection des sabre-lasers. Il était également curieux de pénétrer dans les profondeurs de l'ancienne enclave Jedi. Avec la prudence nécessaire, bien entendu.
Dans un premier temps, il résolut de se connecter à la Force pour qu'elle lui indique la voie à prendre. Il en attendait une vague inspiration, un soupçon, un murmure quelconque concernant un des endroits particulièrement chargés de Force que ce monde recelait. Quoique d'apparence paisible, Dantooine recelait plus de secrets qu'on ne voulait généralement le croire. Sa connexion à la Force n'était cependant pas suffisamment puissante pour qu'elle daigne le renseigner d'une façon ou d'une autre. Il se décida donc à recourir à une méthode plus prosaïque. Se présentant à l'office du tourisme, lequel fut un brin surpris d'avoir un visiteur, comme un amateur de spéléologie et un collectionneur de cristaux rares, il lui fut indiqué vaguement deux ou trois grottes dans les plus proches environs. C'était cependant une façon de parler, car les endroits en question se trouvaient tous à plusieurs kilomètres du spatioport, et il eut le choix entre engager un guide, ou louer un speeder, muni d'une carte que l'employé eut la délicatesse de lui dessiner grossièrement.
Frustré et mécontent, mais n'en montrant rien, Mabral se dirigea vers l'aire des speeders, en loua un, puis se rendit à une des colonies les plus proches de la première grotte qu'il avait entrepris de visiter. Garant soigneusement l'engin, il se fit indiquer le chemin par quelques scientifiques et aventuriers perdus qu'il put trouver à la mission d'exploration de la petite localité, puis se rendit au lieu indiqué. Il y passa littéralement la journée, avant de rentrer bredouille. L'endroit était vaste et profond, presque labyrinthique, et il avait pu sentir la présence, dans d'autres temps, de quelque cristaux de Force, mais tous avaient été recueillis depuis longtemps, apparemment. Bredouille et de fort mauvaise humeur, le Sith décida de se détendre un brin, quoique ce ne fut pas dans son habitude, et se rendit à la cantina locale. Le barman, un Duros, qui semblait avoir passé une aussi mauvaise journée que lui, vint à lui sans aucune aménité.
-Qu'est-ce qu'il prendra ? Dit-il en basic avec un fort accent.
Mabral leva le regard d'un air à la fois las et furieux. Les yeux rendus presque invisibles à force d'être plissés, les traits tendus, il fixa l'alien quelques secondes, déterminé à lui apprendre à parler aux clients d'une autre façon.
-Il prendra un Ruby Mary, pourvu qu'on lui demande gentiment. Ton bistrot n'est pas des plus fréquentés, et il ne tient qu'à toi que t'aies un client de moins, mon pote. Ce serait pas de bol, j'ai pas l'intention d'en prendre qu'un. Pigé ?
L'alien semblait en avoir vu d'autres, mais Mabral n'était pas d'humeur à donner le meilleur de lui-même questions répartie pour rembarrer ses interlocuteurs. Il se contenterait de ça, d'autant plus que le Duros marmonna une vague excuse, et partit le servir. Sans prendre garde à la fréquentation du bar, Aldan sirota lentement sa boisson, tout à ses pensées et à ses ruminations.
Tonalité du Sith borgne