L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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« Monsieur Frayd, pouvez-vous me rejoindre s’il vous plait ? »

La question n’en était pas une. Une rhétorique simple, déguisant un ordre tout aussi simple. La porte de son bureau s’ouvrit lentement. Presque sans un bruit. Presque seulement, car le huilage produisit un son affreux. Helera était penchée sur son bureau, écartant des documents électroniques. Des projections de documents, en réalité. Tous marqués du sceau impérial. En titre, on pouvait y lire « Projet de loi sur les sciences de l’esprit : la Force ». On y découvrait tout une description sur ce qu’était la Force. Sa découverte, sa portée et tout ce qui faisait d’elle un art méconnu et sélectif. On y apprenait notamment que, bien que les sensitifs, terme auquel on entend les personnes ayant le don de sensibilité, sont nés avec une particularité, toute personne avec assez de volonté pouvait se plonger dans la Force. Ainsi, il ne pouvait pas trouver autant d’aisance avec cette dernière, mais pouvait au moins la percevoir.

« Vous m’avez demandez, Moff ? »

Helera se retourna vers elle. Grand, svelte, peu athlétique. Cet homme était simple, et pourtant sa langue aussi fourchue que celle d’un serpent. Entendre par là qu’il était profondément misogyne, raciste et même un peu homophobe. Une belle personne, somme toute assez perturbée par le COMPORN. C’était dire, les bruits de couloir allaient tellement bon train qu’elle avait appris qu’il se sentait rétrogradé, que ce n’était pas possible d’être sous les ordres d’une femme, et toutes ces inepties. Helera l’avait bien sûr confronté, et il lui avait dit la chose suivante :

« Je n’ai de compte à rendre qu’à la hiérarchie. La compétence œuvre dans l’empire et ils se rendront bien compte que c’est une erreur ».

Ce à quoi elle avait bien sûr répondu que si sa compétence avait été effective, c’est lui qui aurait été à sa place, et non l’inverse. Un début de relation sain et franc s’était alors installé. Il ne l’aimait pas et elle le savait. Helera quant à elle n’ayant rien à lui reprocher que son inexpérience, elle n’avait pas demandé à changer de conseiller.

« Voyez ce texte, dites-moi … »

« Vous n’êtes pas en costume ? »

Helera releva la tête. Elle leva son index à hauteur des yeux du jeune homme, le fit bouger de gauche à droite et pointa le doigt sur la table, au niveau du texte.

« Dites-moi ce que vous en pensez. Vous sortez d’une grande faculté de droit m’a-t-on dit. Si je n’ai pas demandé à quelle place vous vous trouviez, j’ose croire que vous étiez dans les premiers. »

L’autre grommela. Il savait qu’elle savait. En réalité, il n’avait pas été classé dans les premiers, mais plutôt dans le dernier quart. Son père l’avait sérieusement corrigé, mais au moins l’avait-il pistonné pour grimper une fois ses études accomplies. Il prenait ses services auprès du Moff Kor’rial comme une rédemption pour son incompétence.

« Venez. » Dit-elle, transférant le texte sur deux datapads.

La reine se dirigea dans le coin de la pièce, ou quelques fauteuils et une table basse avait été aménagée. Elle l’invita à prendre place et lui tendit son support de travail.

« Merci. Moff, vous devriez vraiment … »

« Voulez-vous me chercher un café, monsieur Frayd ? »

L’autre grommela et se leva. Helera le retint en posant sa main sur son avant-bras.

« Je plaisante. Je n’aime pas le café. Et si jamais j’avais envie de quoi que ce soit, je saurais me débrouiller. Je n’ai pas pour ligne de conduite d’utiliser la Force pour me faciliter la vie, alors je n’ai aucune raison de le faire avec quelqu’un d’autre. »

Ah et il y avait cela aussi, elle était sensitive. Une combinaison éclatante pour une femme considérée comme la mieux pistonnée de l’empire. L’autre en revanche n’en dit rien et se plongea dans les lectures.

« Lisez le à haute voix, que nous nous imprégnons de ces mots. »

« Projet de loi sur les sciences de l’esprit : La Force.
Les sciences de l’esprit, sérieusement ? C’est art déviant n’est en rien une science, mais une religion dans un état laïque.
»


« Poursuivez, ne vous précipitez pas. »

« La Force, au-delà d’être une croyance populaire, se présente comme une énergie, un flux, qui relie toutes les formes de vie entre elles. Alors que la gravité impose des règles sur la manière dont nous nous déplaçons, dont nous voyageons et nous tenons, la Force quant à elle se décompose en une toile d’araignée qui permet, ou qui impose, à la vie de s’étendre. Nous entendons par là que la Force tisse des filins sur ce qui nait et que couper se lien, reviendrait à couper la gravité d’une planète. Les marées n’auraient plus de contrôle, les planètes erraient aléatoirement dans l’espace et le concept même de la vie serait impossible.
Vous voulez dire que je suis aussi plein de Force ?
»


Helera hocha la tête. Jambe croisée sur l’autre, une main accoudée qui grattait son menton, dans une pure réflexion introspective.

« Les croyances populaires nées de la Force sont davantage liées aux personnages qui l’ont utilisés, plutôt qu’à son existence même. Dès lors qu’une personne se présente comme entité supérieures et qu’elle peut le prouver, les populations, fussent-elles primitives ou pas, se rangent à ses côtés. L’autre cas relevant de la soumission par ladite personne. Tout cela résultant à deux situations. D’un côté, un ordre se crée pour protéger ceux qui les considèrent comme des surêtres. De l’autre, un ordre pour asservir les populations. Cet avant-propos conclura sur le fait suivant : La Force n’est de religion que ce que les masses ont bien voulu faire d’elle. L’empire est un état laïc, et aucune croyance liée à ses utilisateurs ne doit être considérés. Cependant, les sensitifs impériaux ont le devoir et l’obligation citoyenne de ne pas se comporter comme les cas ci-dessus.

Je ne comprends pas la dernière phrase. Vous dites que la Force est devenue une religion à cause des populations. Mais si il y a une légifération sur la condition particulière de ces gens, les populations ne vont-elles pas créer des religions autour ?
»


La reine s’était levée et faisait des allés retour dans son bureau.

« Possiblement. L’empire n’interdit pas les religions, mais la religion dans l’administration, l’armée et les chaines dirigeantes plus globalement n’a pas à être. Ce que je dis par-là, c’est qu’un sensitif est avant tout un citoyen. Il doit rester à la place qui est la sienne et ne pas se servir de la Force pour créer un avantage par rapport aux autres. La Force est une énergie, mais tout autant que l’électricité peut l’être, mal utilisée, elle peut tuer.
»
Modifié en dernier par Helera Kor'rial le mar. 25 déc. 2018 08:55, modifié 2 fois.
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«
    1 ) L’identification

Toute personne se trouvant en situation manifeste d’utilisation de capacités dites « anormales » sera considérée comme sensitive.
A noter : « Anormale » fait référence à une normalité commune définie par la société impériale.
A noter : Cas spéciale de toutes les capacités raciales reconnues et enregistrées.

Toute personne dont le statue « sensitif » est reconnu, devra se présenter dans un centre médicale agréé par le gouvernement afin d’établir son taux de midichloriens.

Sera inscrit sur la carte impériale d’identité le taux de midichlorien, définissant son affinité sensible.


Que sont les midichloriens ?
»


« Les éléments qui font transiter la Force. Ils sont à l’égal des ions pour l'électricité. »

L’autre le regarda avec de grands yeux. Cela non plus, il ne connaissait pas.

« Les ions sont des particules chargés qui définissent le sens d’un courant. »

« Comment savez-vous tout cela ? »

La reine haussa un sourcil. Assise de nouveau sur le fauteuil, elle avait eu un léger mouvement de la tête, signe de sa surprise.

« Vous voulez dire, pour une femme ? »

L’autre ne répondit pas.

« Je m’intéresse aux choses, voilà tout. Continuons. »

«
    2) Affiliation, droit et devoir

      1 – Les Jedi

Toute personne reconnus comme Jedi sera considérée comme hors-la-loi et encourra la peine en vigueur pour association terroriste.
A noter : Est reconnu Jedi toute personne répondant aux deux conditions suivante :
  • Faisant parti de l’Ordre Jedi, incluant les sous ordres dont l’autorité dépend dudit ordre supérieur;
  • Faisant parti ou associé au groupuscule illégal dit de : « Nouvelle république.
»


Il releva la tête vers elle. Helera ne le regarda même pas absorbé par ses pensées. Il y avait plusieurs interprétations face à cette partie. La plupart des personnes penserait qu’elle est devenue extrémiste et que le pouvoir lui était montée à la tête. Des bruits de couloirs allaient encore circuler et elle coupait ainsi son lien avec les Jedi républicains. Ce n’était en réalité qu’une manière de les protéger. Une loi comme celle-ci ne passerait pas inaperçue de l’autre côté de la frontière et si cela pouvait dissuader les Jedi de venir dans l’empire et de se faire tuer, alors Helera n’en serait que plus satisfaite. Ils comprendraient alors que l’empire n’était pas une terre pour eux, et que même si certains cherchaient la paix, il n’en restait pas moins qu’ils avaient choisi leur camp. Sa pensée alla à San Kun, qu’elle ne reverrait probablement jamais. Un choix difficile mais nécessaire.

«
      2 – Les sensitifs rouges

Toute personne utilisant la Force à des fins perverses, contraire aux lois impériales en vigueur ou dans un but de domination, sera considérée comme sensitif rouge.

Toute personne considérée comme sensitif rouge encourra la peine capitale, après jugement portée par la justice impériale.

Toute personne entretenant des liens étroits avec les sensitifs rouges encourra la peine capitale, après jugement portée par la justice impériale.
A noter : Cas spécial des « envoutés ». Les personnes faisant l’objet d’un contrôle mental illégal devra être au préalable soignée par la médecine compétence. Au terme de ce soin et en cohérence avec l’avis de la médecine compétente, la justice impériale attestera de sa culpabilité dans les accusations dont il fait l’objet.


Vous avez déjà rencontré des sensitifs rouges ?
»


Helera hocha la tête lentement, tandis que les souvenirs remontaient à la surface.

« J’ai été plusieurs fois blessés par leur faute. Les sensitifs rouges sont peu ou prou la même chose que les Sith. Sauf que les Sith appartiennent à l’ordre susnommé, et nous, nous voulons que tous soient écartés de notre société. »

Là encore, c’était pour protéger Mya. Si elle venait en territoire impériale et qu’elle ne faisait pas de bêtises, elle ne craindrait rien.

«
      3 – Les sensitifs
Toute personne considérée comme sensitive ne sera pas exempte des droits et devoirs relatives à l’affiliation impériale. Se référer au « Recueil des Lois impériales fondamentales », écrit par l’Empereur Astellan.
A noter : Le cas spécial de Nelvaan. Décrit dans la partie 3 Alinéa 1.


Cela me parait bien. J’ai hâte de voir ce que vous allez dire sur Nelvaan. J’imagine que vous allez vous protéger et créer une sorte d’avantage.
»


Helera sourit et croisa les bras.

« Cessez d’imaginer et vivez l’instant présent. Nelvaan par son adhésion devient capitale sensitive. Capitale non-officielle et finalement lieu de rassemblement. Beaucoup des miens sont sensitifs. Le taux de sensitifs sur Nelvaan par rapport à d’autres planètes est colossal. On atteint près de 25 % de personnes sensibles dans la capitale. Nous sommes obligés de parler de cela. »

Il passa une main dans ses cheveux et fit bouger ses lèvres.

« Si vous le dites. Je pense déjà que l’adhésion de la planète était une erreur. »

« Arrêtez de penser vous ai-je dit. Votre maturité viendra avec votre expérience. Contentez-vous d’observer pour l’instant et d’apprendre. Ouvrez votre esprit au lieu de vous cantonner à ce que l’on vous place devant le nez. Suis-je claire monsieur Frayde ? »

« Très claire, Moff Kor’rial. »

Helera n’avait pas le visage d’une personne autoritaire ni tortionnaire, mais ses paroles avec le temps devenaient de plus ne plus cinglantes. Surtout face à des raisonnements primaires et basiques. Son assistant comprendrait avec le temps.
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«
    3) Planète sensible

      1 – Nelvaan

De part son statut de : Planète patrimoine, culturelle et de tradition, Nelvaan bénéficie d’une protection de ses mœurs et coutumes.

Toute activité dite de « sensible » sera tolérée sur la planète et dans le royaume Nelvaanien seulement.
Toute activité liée à sa culture interne et ayant un lien avec une activité dite de « sensible » sera tolérée sur la planète et dans le royaume Nelvaanien seulement.
Tout Nelvaanien devra suivre les prérogatives de la loi impériale, écrite dans le « Recueil des Lois Impériales fondamentales », écrit par l’Empereur Astellan, conformément au statut qui est affiliée à son état.
Est considérée Nelvaanien, toute personne :
  • Ayant la nationalité Nelvaanienne.
  • Respectant les rites et coutumes dit de « La Grande Mère ».
  • Respectant les rites et coutume relatif à l’« Orek ».
  • Ayant prêté allégeance à la Reine en fonction.
A noter : Grand-mère symbolise la planète dans sa nature la plus essentielle
A noter : Orek symbolise l’ensemble des activités dites de « Sensibles ».

        a ) Droit de refuge – Personne « sensible »

Toute personne sensible pourra trouver refuge sur Nelvaan, à condition qu’il respecte les mêmes conditions su-citées par l’état de Nelvaanien. Son état de « sensible » le rend elligible à l’entraînement et la progression de la compréhension dudit état.
Toute action malveillante orchestrée des suites de cet entraînement, sera de la responsabilité de l’auteur des actes uniquement. Il encourra à des poursuites décrites dans la partie 2 alinéa 2.

        b) Droit de refuge – Personne non « sensible »

Toute personne non sensible pourra trouver refuge sur Nelvaan, à condition qu’il respecte les mêmes conditions su-citées par l’état de Nelvaanien.

        c) Généralité

Si une personne est poursuivie par la justice impériale, l’état Nelvaanien a le devoir de le remettre aux autorités compétentes.
Si une personne est poursuivie par un état tiers, l’état Nelvaanien a le devoir de se referrer à une autorité supérieure afin de traîter le cas. Le cas échéant, ladite personne pourra être remise aux autorités compétentes.

    2 – Autre planète sensible


Vous n’avez pas complété à partir de ce moment là ? N’y a-t-il pas d’autres planètes tout aussi spéciales que Nelvaan ? »

Helera leva son regard vers lui. Rien n’était comme Nelvaan. Encore que, tout était possible.

« Cela rentre dans mes prérogatives Monsieur Frayd. Trouver ces planètes, ces peuples, et les faire admettre dans l’empire. C’est un but social.
»


Frayd posa le datapad sur la table basse et se leva, faisant bouger ses jambes pour se dégourdir. Il rentra ses mains dans les poches de son pantalon de costume et se dirigea vers la fenêtre.

« Un problème, Monsieur Frayd ? »

L’autre ne se retourna pas.

« Les normes sociales, c’est un truc de bonnes femmes, si vous voulez mon avis. Nous sommes dans l’empire, nous sommes un état fort, pas une bande de sous-race de …
»

« Surveillez votre langage je vous prie. Vous n’êtes pas avec vos amis. »

En avait-il ? L’autre se retourna, inclina la tête en signe d’excuse. Helera le gratifia d’un sourire. Ce petit bonhomme était attachant. La reine voyait en lui un personnage avec un fort caractère, assez imposant pour se frayer un chemin dans les couloirs de la politique. Mais probablement trop corrompu par cette dernière pour être réellement novateur.

« Vous savez, ces normes sociales, j’ai l’intime persuasion qu’elles sont une barrière à la fois contre les révoltes, plus puissantes que la menace des armes. Mais également un moyen lucratif pour créer du pouvoir d’achat. La protection qu’elles confèrent pousse les gens à se faire plaisir. Et le plaisir c’est le signe d’une bonne santé planétaire.
»

L’autre haussa un sourcil.

« Permettez moi de vous contredire, Moff, mais … vous êtes reine et dirigeante d’un monde qui n’utilise pas de devises. Sur quoi basez vous tous vos dires ? »

« La persuasion, monsieur Frayd. Uniquement cela. »

Et également tout un tas d’autres choses que l’empereur lui avait dit en personne et qui l’avait fait changer d’avis. Passons sur ce genre de détail, le conseiller n’avait pas à tout savoir. Ce dernier reprit place sur le fauteuil et se servit un verre d’eau. La reine toujours adossée à son fauteuil, une jambe pliée sur l’autre, le regardait faire, le dévisageant presque.
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« J’ai un problème avec ce dernier paragraphe. »

« Pourquoi donc ? »

« Il est question de la création de centres de formation. Ces derniers n’ont rien à faire dans une loi selon moi. Vous devez demander des crédits pour accompagner le texte. »

Helera réfléchit un instant.

« Comment définir les modalités d’inscription dans ce cas ? L’admissibilité ou encore les règles à respecter. »

Frayd étira un sourire, aussi grand que pouvait l’être son front proéminant. Effet rendu à cause de ses cheveux tirés en arrière et plaqués via un gel.

« Le règlement intérieur, Moff. Mais je vous déconseille néanmoins de construire des écoles sur Nelvaan ou dans le royaume. Votre royaume doit rester intouché, pour garder une cohérence avec les attributs définis par la commission des droits ancestraux. Laissez à l’empereur le choix de telles planètes, pour éviter qu’il ne rejette le texte qu’à cause d’un choix de planète. »

Il y avait chez ce garçon une intelligence qu’il ne révélait que trop peu à son goût. Elle était masquée par les préjugés et son éducation biaisée de la haute société élitiste et aveugle. L’ouverture d’esprit serait pour lui gagne de qualité. Il prendrait assurément une valeur par l’autonomie intellectuelle qu’il pouvait dégager.

« Bonne remarque Monsieur Frayd. Comment tourneriez-vous cela dans ce cas ? »

Le jeune homme prit une pause réflective à son tour. Ses yeux alternants entre un coin de la pièce et le datapad qu’il tenait entre les mains. Il relisait le texte en entier, usant de son index pour monter et descendre les glyphes.

« Et bien, je dirai la chose suivante : »

« « Dans le cadre de la Loi sur les Sciences de l’esprit, les sensitifs reconnus et citoyens impériaux auront la possibilité de participer au programme d’entraînement et d’éducation. » »

Helera poursuivit :

« Ce programme sera réservé exclusivement aux personnes disposants du statut dit de « sensible ». Il sera au préalable validé par le conseiller impérial aux affaires religieuses, ou toute autre personne désigné par lui-même.

Les cours seront encadrés par des professeurs nommés par le conseiller impérial aux affaires religieux, ou toute autre personne désignée par lui-même. Ils seront également supplée par des cours plus généraux, dont les thèmes seront discutés en collaboration avec le conseiller à l’éducation impériale.

Les finalités d’emploi seront les mêmes que pour une personne dites de « normale » aux yeux de la société impériale. En revanche, toute personne formée aura un devoir de rétention sur ses capacités dites de « sensible ». Toute forme d’utilisation sera interdite hors du centre de formation, hors d’une planète sensible ou cas exceptionnel décidé par sa majesté impériale. »


Qu’en pensez-vous ?


Il termina sa phase, pianotant avec toute la concentration que lui imposait cet exercice. Helera parlait très vite. A tel point que le conseiller n’avait pas le temps de lever les yeux de son écran. Quelques secondes plus tard, ce fut chose faite.

« Pas trop mal. Vous recréez une école pour les attardés. »

Elle fronça les sourcils, lui lança un regard noir. L’autre ne se rendit compte de son erreur que lorsqu’il croisa ce regard. La Moff lui permettait de s’exprimer librement, mais de respecter les règles de bienséances et de respect qui était dû à son rang. Elle avait proposé cette relation d’entente, mais proscrivait les jugements de valeurs. Cela, il avait tendance à l’oublier, et le naturel revenait souvent au galop. Il se corrigea alors :

« Pour les gens spéciaux. »

« Pour les sensitifs. Si nous sommes considérés comme différents de la normale, il n’y aucune raison que l’on reçoive les mêmes enseignements. Cette formation doit pouvoir ramener tout le monde au même niveau. L’empereur n’aime pas entendre parler des capacités des sensitifs, et ce sera un moyen de leur apprendre ce qu’il en coûtera de les utiliser à mauvais escient. En plus de les former sur la manière de les utiliser, cela va de soi. »

Elle se releva.

« Bien, vous enverrez cela au bureau de l’empereur. »

Frayd blêmit, prenant la même teinte que ses cheveux blonds.

« M… moi, Moff Kor’rial ? »

« Cela vous pose-t-il un problème ?
»

« Je ne suis pas … Enfin c’est le bureau de l’empereur tout de même.
»

Elle haussa un sourcil et se dirigea jusqu’à son bureau, ou elle posa sa tasse.

« Ce sera un moyen de vous faire connaître de son bureau, et possiblement à l’empereur lui-même. Vous ne voulez pas être aux ordres d’une femme toute votre vie, hm ? Je vous offre la possibilité de faire véhiculer votre nom jusqu’aux hautes sphères. »

A son tour de froncer les sourcils. Il posa l’appareil sur son siège et se leva à son tour. Une main dans ses cheveux pour recoiffer ce qui était figé comme du duracier.

« Et bien … Pourquoi feriez-vous cela ? Pourquoi aurai-je cette faveur ? »

« Parce que je n’ai aucune raison de vous asservir à ce bureau si vous ne le souhaitez pas. Quel meilleur moyen alors pour vous que de grimper les échelons plus rapidement. »

Elle s’appuya sur son bureau.

« Vous êtes différentes des autres politiques que j’ai pu côtoyer. »

« Probablement. »

« Vous allez-vous faire avoir. »

« Je n’ai que faire des risques que je prends. Une main tendue vaut mieux qu’un coup de bâton. Peut-être qu’un jour vous vous rappellerez de cette conversation. Vous aurez alors grandis, serez devenu mature. Alors vous considéreriez déjà les hommes et les femmes sur un pied d’égalité. Puis tous les êtres vivants. A ce moment-là, vous vous rappellerez que l’ordre n’a pas toujours besoin de coups pour être appliqué. Mais de gens assez passionnés pour l’encadrer, qui n’ont pas peur d’aller contre la masse.
»

Il hocha la tête, certainement pas certain d’avoir tout compris. Helera ne s’attendait pas à cela de toute manière.

« Bienvenu dans le bureau des contre-courants monsieur Frayd. Sanctuaire de la controverse. Je vous laisse procéder. »

« Bien Moff Kor’rial, merci. Je vous tiens au courant de la réponse. »

Elle étira un sourire.

« Assurément. »
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PROJET DE LOI SUR LES SCIENCES DE L'ESPRIT : LA FORCE


    1 - GÉNÉRALITÉ

La Force, au-delà d’être une croyance populaire, se présente comme une énergie, un flux, qui relie toutes les formes de vie entre elles. Alors que la gravité impose des règles sur la manière dont nous nous déplaçons, dont nous voyageons et nous tenons, la Force quant à elle se décompose en une toile d’araignée qui permet, ou qui impose, à la vie de s’étendre. Nous entendons par là que la Force tisse des filins sur ce qui nait et que couper se lien, reviendrait à couper la gravité d’une planète. Les marées n’auraient plus de contrôle, les planètes erraient aléatoirement dans l’espace et le concept même de la vie serait impossible.

Les croyances populaires nées de la Force sont davantage liées aux personnages qui l’ont utilisés, plutôt qu’à son existence même. Dès lors qu’une personne se présente comme entité supérieures et qu’elle peut le prouver, les populations, fussent-elles primitives ou pas, se rangent à ses côtés. L’autre cas relevant de la soumission par ladite personne. Tout cela résultant à deux situations. D’un côté, un ordre se crée pour protéger ceux qui les considèrent comme des surêtres. De l’autre, un ordre pour asservir les populations. Cet avant-propos conclura sur le fait suivant : La Force n’est de religion que ce que les masses ont bien voulu faire d’elle. L’empire est un état laïc, et aucune croyance liée à ses utilisateurs ne doit être considérés. Cependant, les sensitifs impériaux ont le devoir et l’obligation citoyenne de ne pas se comporter comme les cas ci-dessus.

    2 - IDENTIFICATION

Toute personne se trouvant en situation manifeste d’utilisation de capacités dites « anormales » sera considérée comme sensitive.
A noter : « Anormale » fait référence à une normalité commune définie par la société impériale.
A noter : Cas spéciale de toutes les capacités raciales reconnues et enregistrées.

Toute personne dont le statue « sensitif » est reconnu, devra se présenter dans un centre médicale agréé par le gouvernement afin d’établir son taux de midichloriens.

Sera inscrit sur la carte impériale d’identité le taux de midichlorien, définissant son affinité sensible.

    3 - AFFILIATION, DROITS ET DEVOIRS

      a) Les Jedi
Toute personne reconnus comme Jedi sera considérée comme hors-la-loi et encourra la peine en vigueur pour association terroriste.
A noter : Est reconnu Jedi toute personne répondant aux deux conditions suivante :
  • Faisant parti de l’Ordre Jedi, incluant les sous ordres dont l’autorité dépend dudit ordre supérieur;
  • Faisant parti ou associé au groupuscule illégal dit de : « Nouvelle république.

      b) Les sensitifs rouges
Toute personne utilisant la Force à des fins perverses, contraire aux lois impériales en vigueur ou dans un but de domination, sera considérée comme sensitif rouge.

Toute personne considérée comme sensitif rouge encourra la peine capitale, après jugement portée par la justice impériale.

Toute personne entretenant des liens étroits avec les sensitifs rouges encourra la peine capitale, après jugement portée par la justice impériale.
A noter : Cas spécial des « envoutés ». Les personnes faisant l’objet d’un contrôle mental illégal devra être au préalable soignée par la médecine compétence. Au terme de ce soin et en cohérence avec l’avis de la médecine compétente, la justice impériale attestera de sa culpabilité dans les accusations dont il fait l’objet.

      c) Les sensitifs
Toute personne considérée comme sensitive ne sera pas exempte des droits et devoirs relatives à l’affiliation impériale. Se référer au « Recueil des Lois impériales fondamentales », écrit par l’Empereur Astellan.
A noter : Le cas spécial de Nelvaan. Décrit dans la partie 3 Alinéa 1.

    4 - PLANÈTES SENSIBLES

      a) Nelvaan
De part son statut de : Planète patrimoine, culturelle et de tradition, Nelvaan bénéficie d’une protection de ses mœurs et coutumes.

Toute activité dite de « sensible » sera tolérée sur la planète et dans le royaume Nelvaanien seulement.
Toute activité liée à sa culture interne et ayant un lien avec une activité dite de « sensible » sera tolérée sur la planète et dans le royaume Nelvaanien seulement.
Tout Nelvaanien devra suivre les prérogatives de la loi impériale, écrite dans le « Recueil des Lois Impériales fondamentales », écrit par l’Empereur Astellan, conformément au statut qui est affiliée à son état.
Est considérée Nelvaanien, toute personne :
  • Ayant la nationalité Nelvaanienne.
  • Respectant les rites et coutumes dit de « La Grande Mère ».
  • Respectant les rites et coutume relatif à l’« Orek ».
  • Ayant prêté allégeance à la Reine en fonction.
A noter : Grand-mère symbolise la planète dans sa nature la plus essentielle
A noter : Orek symbolise l’ensemble des activités dites de « Sensibles ».

        i) Droit de refuge – Personne « sensible »

Toute personne sensible pourra trouver refuge sur Nelvaan, à condition qu’il respecte les mêmes conditions su-citées par l’état de Nelvaanien. Son état de « sensible » le rend elligible à l’entraînement et la progression de la compréhension dudit état.
Toute action malveillante orchestrée des suites de cet entraînement, sera de la responsabilité de l’auteur des actes uniquement. Il encourra à des poursuites décrites dans la partie 2 alinéa 2.

        ii) Droit de refuge – Personne non « sensible »

Toute personne non sensible pourra trouver refuge sur Nelvaan, à condition qu’il respecte les mêmes conditions su-citées par l’état de Nelvaanien.

        iii) Généralité

Si une personne est poursuivie par la justice impériale, l’état Nelvaanien a le devoir de le remettre aux autorités compétentes.
Si une personne est poursuivie par un état tiers, l’état Nelvaanien a le devoir de se referrer à une autorité supérieure afin de traîter le cas. Le cas échéant, ladite personne pourra être remise aux autorités compétentes.

      b) Autre planète sensible
#34738
Tout ne marchait pas ainsi. L'homme qui portait le papier n'allait pas se faire connaître. L'homme qui portait le papier n'existait pas. Il était au niveau des droïdes souris qui passaient les messages entre secrétaires. Son visage était scanné, comme tant d'autres avant lui. Son nom n'était pas demandé, comme tant d'autres avant lui. Son existence ne serait pas rappelée, comme tant d'autres avant lui. On lui donnerait juste un message retour. « Dites à la Conseillère Kor'Rial de venir demain à quatorze heures. » On lui prit la datacarte, on la scanna, et on envoya ça à l'Empereur. Elle ne chômait pas. Elle proposait déjà une loi. L'Empereur posa le travail de la Conseillère sur son bureau, termina ses tâches en cours, et attendit une heure avant son rendez-vous pour s'offrir autant de lectures que nécessaire. A quatorze heures, il fit entrer Helera Kor'Rial. « Conseillère Kor'Rial. Content de vous voir. » Il ne lui offrit aucune poignée de main, aucun signe affectueux. Soucieux qu'elle remplisse le protocole, il l'observa avant de finalement lui faire briser la monotonie des retrouvailles. « Asseyez-vous, je vous prie. » Il désigna une chaise de haute facture. Le dossier culminait à deux têtes de plus qu'elle quand elle se fut assise, au dos large, une fente au milieu pour unique fantaisie, le tout dans un métal noir solide et imposant.

L'Empereur termina sa dernière lecture du document, et en posa une copie flimsi sur la table. « J'ai lu en détail votre proposition de loi. Vous avez fait vite. » Il ne montrait aucune satisfaction là-dedans. Non plus de l'inverse. « C'est une bonne chose. Nous allons revoir ensemble ce qui ne va pas. Vous saurez comme faire à l'avenir. » Il fit glisser le flimsi au centre de sa table, tira un crayon d'un tiroir qu'il dégagea à l'instant, et fit réduire l'écart entre eux deux. Sa table, modulaire et au plateau rétractable, les obligea à se rapprocher pour qu'ils y voient clair. « Article Un, Généralités. Tout ce passage n'a rien à faire dans une loi, pour commencer. » Qu'elle se rassure. « Je comprends pourquoi vous l'avez mis. Mais une loi doit faire figurer la loi, uniquement. Et aucun passage philosophique, ni aucune position de l'état sur un sujet de société. Dans ce cas, la démarche est de créer un organisme. Imaginons... Le Comité Spécial aux Question Sensitives, à titre d'exemple. Vous donnez ce développement à ce Comité, officiel dans tout l'Empire. Et en introduction légale, vous mettez simplement, La Force, et tout courant s'y rapportant, est défini dans le cadre de la loi impériale, selon le descriptif officiel fourni par le Comité Spécial etc etc. » Il comptait sur elle pour saisir la nuance. « Imaginez, pour une raison ou pour une autre, vous changiez d'opinion sur le sujet. Il faudrait changer la loi. Là, vous n'aurez qu'à faire changer la position du Comité. La loi suivra automatiquement. Bon. » La suite.

« Utilisation de capacités dites anormales, évitez. Anormales indique une négativité. Supraordinaire, Extraordinaire ou Sortant du cadre empirique définit la même chose, sans le côté négatif. Et encore, ça reste trop vague. Imaginez une prophétesse battant ses cartes et prédisant un avenir exact. Elle n'est peut-être pas liée à la Force, et pourtant elle y est associée par la loi. » Retravailler la description donc. « Sur la reconnaissance des Jedi, dites Issu de l'Ordre Jedi mais ne mentionnez pas les sous-Ordres liés. Impliquez-les exclusivement. » Il lui adressa un sourire malicieux. « Si vous ne le savez pas, il existe maintenant un Ordre Jedi Corellien. Si nous leur donnons un statut reconnu par l'Empire, après d'âpres négociations en préparation, nous porterons un coup dur aux Jedi. » En accentuant la division au sein de la Nouvelle République, comme ce fut le cas pour Métellos. « On ne peut pas encourager ce genre de fronde et les condamner par contumace. Vous comprenez ? »
#34767
Et ainsi elle dû troquer sa tenue décontractée avec cette affreux uniforme qui lui serrait la taille, la faisait suer de toute part et lui coupait la respiration. Non, elle aurait pu s’habituder à la solitude de l’empire, au fait que personne ne l’appréciait et de se faire cracher dessus. En revanche, l’uniforme, c’était le genre de chose dont elle ne pourrait jamais se faire. A quatorze heures, elle se rendit au bureau de l’empereur, comme on le lui avait ordonné. Un rendez-vous pour discuter du projet de loi. Fallait-il que Frayd soit présent ? Assurément pas. Il n’avait pas encore l’expérience d’affronter un empereur. Elle non plus d’ailleurs, mais à défaut, elle savait prendre les coups. Ainsi donc, la route pour aller jusqu’à l’immeuble de l’empereur, le temple, ou quoi que ce soit, n’était en rien encombrée à cette heure de la journée. Les gens pour la plupart étaient encore au travail. Pas question d’avoir des pauses trop longues non plus. Il n’y avait que quelques privilégiés qui avaient l’opportunité de prendre l’air.

Helera n’était pas renfermée aujourd’hui, et ne pensait pas à tous ces tracas qui l’empêchait de dormir et dont son oreillé laissé humide était témoin. Aujourd’hui, elle allait voir l’empereur, potentiellement le seul potentiel « ami » de cet empire sous une lumière étoilée radieuse placé sous le champ des oiseaux de fers. Que l’on nommait également des speeders. Elle attendit quand on le lui demanda devant le seuil du bâtiment. Elle attendit comme on le lui demanda devant l’ascensseur qui menait au dit étage. Elle attendit comme on le lui demanda quand on la fouilla. Et elle attendit comme on le lui demanda devant la porte. Mieux encore, elle avait gardé le sourire tout le long du protocole. Pourquoi se formaliser pour ce genre de chose ? On pouvait encore se le demander. Les habitudes qu’elle avait désormais intégrées étaient enregistrées. Obéir. C’était simple et tenait en cinq symboles.

Finalement, elle entra, l’empereur parla le premier, elle mit ensuite genoux à terre sur le sol bien lustré.

« Bonjour Votre Majesté impériale. »

Protocole le voulant, elle continua une fois qu’on lui permit d’arrêter d’être un robot.

« Plaisir partagé. Avec un petit sourire en prime. La journée était belle, le sujet l’était moins. »

Ils étaient ici pour travailler, comme ils se le devaient, sur la loi. La reine prit place sur l’énorme chaise qu’il lui présenta. Richement décoré de rien et probablement aussi chère que tout son appartement attitré. Puis vint le travail, quelques remarques par ci par là, et le texte en lui-même. Pas de projection du texte, on se contenterait du format standard. Les remarques sur l’article premier furent entendues et notées dans un coin de son esprit. Il avait raison au final, on pourrait ainsi s’abroger d’avoir à tout changer le texte de loi si jamais il y avait une modifcation dans l’en-tête.

« Oui je comprends. Je fais la même que ce que j’ai écris pour l’article 4 alinéa premier en nommant le recueil des lois, au lieu de nommer la loi en question, c’est bien cela ? »

Quoi que cela fut légèrement différent puisque la loi deviendrait caduque si l’empereur changeait. Ce serait plutôt citer la loi impériale dans sa généralité. Quoi que le culte de la personnalité étant néanmoins en vigueur, on pourrait croire que cela correspondait. A voir selon la réponse de l’empereur. Peu importe. Puis, l’énoncé n’allait pas.

« Peut-être que c’est le mot « normal » qui ne correspond pas. La normalité n’existant qu’à la comparaison avec un modèle standard. Extraordinaire pourrait correspondre je pense. »

La question Jedi la fit tiquer néanmoins. Elle fronça les sourcils. L’idée fut comprise, mais pas le fond. Elle se décala plus au fond de sa chaise et plaça les mains sur les accoudoirs, battant de ses doigts dénués d’ongles longs contre le métal. Son esprit battant déjà les contrés lontaines de son cerveau.

« Vous voulez … affaiblir l’ordre Jedi, ça je le comprends. Mais, vous encouragez les divisions internes, justement pour les affaiblir. Négociations passées, il y a un ordre reconnu par l’empire, se présentant comme Jedi corellien. »

Elle le regarda droit dans les iris.

« Mais, n’est pas Jedi qui veut, et ce titre est jalousement gardé, votre majesté impériale. Un jedi, fussent-il corellien, coruscanti ou Metellien reste un Jedi, lié à la république par le code. Si demain, l’ordre Jedi se soulève, les sous-ordres se lèveront avec lui. Ainsi le veut le code. S’il n’y a pas d’exclusion de TOUS les Jedi, ou ceux qui se revendiquent comme appartenant à l’ordre Jedi, alors on aura permis à certain de se reconnaître. Donc d’avoir une existence législative, qui ne servira à rien d’autre que de faire couler de l’encre. »

Une pause.

« En plus de cela, Jedi reste synonyme de bien, dans beaucoup d’esprit. Alors si jamais l’un de ces ordres venaient à être reconnus, alors le Jedi deviendrait réel. Tout citoyen impérial sensitif sera à même de se demander si rejoindre ces ordres ne seraient pas finalement synonyme de la bonté qu’ils promettent ? Et ils auront raison quelque part. Nous aurions alors, dans le pire des cas évidemment, un dépeuplement massif de nos sensitifs. En plus d’une radicalisation des nôtres qui verraient ce départ comme une traîtrise, ce qui est le cas. »

Helera hocha négativement la tête, continuant de soutenir le regard de l’empereur. Le défier était une chose, mais elle souhaitait y mettre des arguments assez percutants pour le faire changer d’avis.

« Autant je suis d’accord pour donnner ce statut à des ordres neutres ou sous obédience rebelle, autant tout ce qui touchent aux Jedi, j’éviterais catégoriquement. Le Jedi ne doit pas exister dans l’empire. »

Ainsi la reine avait parlé. Son regard bleu dans le sien, ses traits fins soutenant les siens intraîtables. Sa main accrochant l’accoudoir comme si elle se trouvait dans un vaisseau spatial sans compensateur inertiel.
#34830
« Plaisir partagé. Avec un petit sourire en prime. La journée était belle, le sujet l’était moins. » L'Empereur resta pantois devant une telle déclaration. Cela dénotait d'un manque de rigueur flagrant. « Veillez à bien fermer vos balises aux bons endroits à l'avenir, » lança-t-il, hors du temps et de l'espace, « Sinon vos phrases n'auront aucun sens. » Après quoi il s'assit et revint à son Continuum.

Il fallut qu'il enregistre la part pour les Jedi. Il se demandait si elle était sincère en débitant un tel promontoire d'insanités sur les Jedi. Croyait-elle l'amadouer aussi facilement, en répétant ses pensées, comme si elles furent les siennes ? L'Empereur n'était pas dupe de ce jeu : un sensitif était un sensitif. Vêtu de blanc, de gris ou de noir, il restait par essence un manipulateur injustement aisé. « Soit. Condamnons en bloc alors. » Peut-être que les Jedi Corelliens ne seraient pas aussi facile à amadouer. D'autant que si Corellia détestait un ordre plus encore que la République, c'était l'Empire.

« Artciel 3, alinéa 2. C'est inutile, vous décrivez un usage pernicieux de la Force, mais la loi régie déjà tout abus de pouvoir ou d'autorité. La loi le punit déjà. » Maintenant... « Je garde néanmoins l'usage systématique de la peine capitale. » Il ajusterait les mesures plus tard. Suite de quoi, il retourna le Datapad, écran côté table. « Voilà, je crois que nous avons terminé. Votre prototype était presque parfait, à ces quelques exceptions près. C'est un bon début. Sachez que je dois contresigner chaque loi proposée par mes Conseillers. Vous ne porterez donc aucune responsabilité sur les lois appliquées dans l'Empire. Juste leur nom. Après quelques correctifs, elle sera diffusée dans tout l'Empire, et appliquée dans tous les recueils de lois impériales diffusés dans notre Empire. Et même au-delà, » précisa-t-il, faisant référence aux journalistes républicains entre autres. « D'ici ce soir, la Loi Kor'Rial sur les question Sensitives sera appliquée. » Mains croisées en trépied sous son menton, l'Empereur afficha un mince sourire dont la distribution restait exclusive. « Qu'en pensez-vous ? »
#34893
Est-ce qu’il comprit ? Pas certaine. Tant pis, elle avait eu ce qu’elle voulait. Pas de Jedi dans l’empire. Manquerait plus que l’on voit des processions de bien pensances sur les mondes impériaux. Viendrait les convertis et ceux qui enfilaient leurs gilets. Non non, pas de ce genre de personnes. Chacun avait choisi son camp dans la guerre froide qui était la leur. Demain, les Jedi seraient probablement leurs ennemis, et Helera ne voulait pas avoir à se retrouver Inquisitrice de nouveau. Les chasser à coup de sabre, les tuer, non. D’autant qu’elle s’en savait capable, ce qui rendait la tâche ingrate.

Ensuite, ce qu’elle ne comprit pas à la première lecture de sa phrase, fut plus limpide à cette seconde, heure à laquelle elle donnait réponse. Il était de bon aloi de surfer entre les murs, alors il aurait été criminel de ne pas en profiter. Soyez-en prévenus. D’autant que l’on parlait probablement d’Article, et non d’artciel. Ou alors c’est qu’elle n’avait pas été au fait des nouveaux caractères. Rien de personnel, assurément. Helera hocha la tête face aux remarques, et regarda le datapad disparaître sur la table. Du reste, elle n’eut rien à redire de particulier sur la procédure. Encore une fois, elle ne travaillait pas pour voir son nom dans l’histoire. Il y avait des grosses têtes dans l’empire, le menton frippé et les yeux fatigués qui en prenait déjà toute la responsabilité.

Helera lui rendit finalement son sourire, heureuse que cela se soit finalement si bien passé. La journée l’avait prédit, au final.

« Je prends vos remarques, et accepte cela. Merci de m’avoir consacré votre temps, votre majesté impériale. »
#34943
« Mais je vous en prie. » Il lui adressa un regard souriant - mais point de sourire directement - et ordonna qu'on l'écoute un instant encore. « Je vais reprendre les parties que je citais tantôt. Correction faite, elle sera publiée aussitôt. Vous en serez, bien entendu, la première informée. Rejoignez-moi alors dans mon bureau, j'y ferais venir une bouteille millésimée. Au nom de la Loi Kor'Rial, ainsi qu'elle sera nommée, et ainsi dont elle sera discutée. » Il aurait pu alors lui porter un sourire, mais il en fit son avare, et elle en ferait son affaire. « Rendez-vous compte, Helera, que vous serez la première personne à avoir une loi de mon nouveau Code Impérial à votre nom. Même moi, il n'en m'est point attribuée. Et, donc, à plus forte raison, la première femme. Vous avez l'histoire à votre côté. Les annales vous ouvrent leurs portes. » Double-sens, clin d'oeil mental, image fugace de la dame à quatre pattes sur un tapis, à hurler qu'il arrête, et un retour aux affaires. L'image ne filait jamais qu'une micro seconde, mais suffisante pour lui administrer des frissons le long de l'échine. Ces mêmes frissons qui le poussaient à tant de choses... « Je vais m'y atteler maintenant. Permettez maintenant que je vous demande de vous retirer. » Il se leva, et insista pour la raccompagner. « Voyez, je travaille mieux seul que bien accompagné. »




Le soir même, Helera fut notifiée de la promulgation de la loi portant son nom. Le sur-place du Triumvirat était fini, au profit d'une action directe portée par des experts approuvés par l'Empereur. Tout fonctionnait mieux maintenant. L'Empereur la convia chez lui, dans un appartement plat, en plein palais impérial, avec une seule vue panoramique, portée plein ouest. « Oui, » expliqua-t-il, « Je préfère les couchers de soleil. » Celui-ci était particulièrement beau en cette saison. La nuit tombait vite, les jours allaient s'amenuisant, et Yaga offrait un beau spectacle à cette hauteur. Le palais nichait à un kilomètre de haut, et les appartements de l'Empereur étaient à l'anté-pénultième étage. Domination tranquille sur le peuple d'Empire. « Alors ! Que pensez-vous de votre loi ? » Tout était fait maintenant. Helera pouvait s'exprimer sur les suites de son idée. L'Empereur écoutait avec attention.
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