L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Sareth Daran
#39820
Yaga Minor, Nord Galactique, quelques kilomètres avant d'atteindre la stratosphère, 15h44 heure universelle.

C'était il y a plus d'un an... A une époque où les choses étaient plus simples, plus insipides et plus naïves diraient certains. Les tensions galactiques étaient encore larvées, Dugalles était encore un gouverneur relativement respectable, la CSU venait tout juste de se remettre de la mort brutale de sa Prima et le monde du crime peinait encore à se relever de sa lourde déculottée. Pour Sareth c'était encore l'insouciance, les premières vraies primes et l'entrée dans le monde galactique après des années à arpenter la bordure extérieure... Et dans un élan de fougue, mais surtout d'imbécilité, il avait tenté, lors d'une de ses premières missions, de mettre la main sur du Beskar volé afin de s'en servir pour forger son armure. La réalité se rappela bien vite à lui puisque le BSI se mêla de l'affaire, il lui fallut négocier pour s'en sortir de peu et travailler de concert avec le service de sécurité intérieur Impérial. La mission était riche en rebondissements, mémorable, mais s'était finie en demi teinte... Les dégâts matériels étaient déplorables, à tel point que Sareth fut sauvagement blâmé par l'agent qui lui remit malgré tout le Beskar. D'une certaine façon, le chasseur de primes avait eu beaucoup de chance d'échapper à la colère de l'Empire. Pourtant, et sans doute pas résignation, le Mandalorien fut conduit à revenir dans le Nord Galactique, comprenant que pour trouver du Beskar, il allait à nouveau devoir faire des concessions. Cela étant dit, ce n'était pas parce qu'il avait parfaitement accepté l'idée de se rendre à nouveau sur cette maudite planète qu'était Yaga Minor qu'il était parfaitement calme pour autant... Et cela se sentait à mesure qu'il remuait sa jambe, assis sur son siège à jouer au Dejaric contre Thaewyn.

    - Hmmmm... Faites attention, le Rancor en B7 n'est pas un choix très judicieux, expliqua le Falleen avant d'envoyer son Wampa éliminer la pièce récalcitrante.
    - Bien vu... J'ai merdé, ricana le Mandalorien pour se détendre. Je pense que tu as gagné cette manche !
    - Habituellement vous m'écrasez à plate couture... Vous jouez depuis quand à ce jeu ?
    - Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j'ai essayé des milliers de fois de battre mon père mais sans succès...
    - Vous êtes tendu, je me trompe ?
    - ... Ouais. J'aime pas les Impériaux, la dernière fois que je suis passé chez eux j'ai dû ma survie qu'au miracle, ça m'enchante pas trop d'y revenir.
    - Si ça se trouve cette fois ça sera différent, vous avez gagné en expérience, non ?
    - Ouiiiii mais... Tu comprends pas, t'as jamais été interrogé par le BSI, tu peux pas comprendre la froideur de ces gens, leur façon d'agir comme des machines.
    - Je le devine, mon oncle m'a longuement parlé de l'Empire, il n'y a pas si longtemps ils étaient les grands alliés de Soleil Noir après tout.
    - Et qu'est-ce que tu en pense ?
    - Je m'abstiens d'émettre des jugements de valeur sur ce que je ne connais pas... Mais c'est ce régime qui a fini par causer la perte de ma famille et de mon aïeul Xizor, je mentirais si je disais que l'Empire m'était sympathique.

Alors que le Mandalorien aurait aimé que cette discussion dure un peu plus longtemps, qu'il puisse éloigner encore un peu le moment fatidique... Hélas, lorsque les trains d'atterrissage du Gray Fox se déployèrent et qu'une secousse indiqua que le vaisseau s'était posé, le mercenaire comprit qu'il était temps d'y aller. Il souffla un coup, s'étira puis se leva de son siège.

    - Faites ce qu'ils demandent, ne discutez pas et ça devrait aller, mon oncle m'a dit beaucoup de choses sur vous, je ne doute pas que vous réussirez.
    - Ouais... On va espérer, grogna-t-il avant de finalement se diriger vers la sortie du cargo.

Le changement d'ambiance fut drastique une fois dehors... Comparé au chaos globalisé de Nar Shaddaa ou les faux semblants de Coruscant, Yaga Minor était d'un calme plat, cela donnait la chair de poule. Même la pluie qui s'abattait sur la ville ne parvenait pas à altérer son fonctionnement machinal et robotique. Alors que le combattant traversait les rues en direction des locaux du BSI, il pouvait constater bon nombre de Storm Troopers qui patrouillaient dans les rues, formant des rangées marchant tous du même pas dans un rythme quasi maniaque de perfectionnisme. Les affiches de propagande et les statues dressées en l'honneur du maintenant légendaire Astellan ne manquaient pas... Palpatine se faisait plus discret en son temps, il préférait que des figures comme Vador s'occupent de faire régner l'ordre à sa place, là où ce nouvel Imperator était central dans la culture Impériale. D'autre part, là où le premier Empereur Galactique préférait une image de vieil homme souriant au verbe mielleux et aux paroles enchanteresses, Astellan était une statue de marbre aux traits anguleux qui ne souriait jamais, du moins nul ne l'avait vu se comporter ainsi en public. Une image sérieuse et stricte d'un petit père des peuples sévère mais juste, un homme de fer, diraient certains. Et pourtant le peuple l'aimait. Était-il conditionné à l'être ou bien les mesures de ce tyran étaient elles réellement aussi efficaces qu'il le disait ? Pour cela il faudrait vivre longtemps en territoire Impérial, et Sareth n'en avait pas envie, il était là pour obtenir son Beskar et repartir, flâner ici ne l'enchantait guère... Même si le faire en compagnie d'Illusive à l'époque laissait toujours un sourire sur le coin de son visage. Qu'était-elle devenue, celle là, d'ailleurs ?

    - Veuillez indiquer le motif de votre venue monsieur.
    - Je suis chasseur de primes, j'ai déjà travaillé de concert avec le BSI, j'aimerais savoir s'ils ont du travail pour moi...
    - Je contacte mes collègues, en attendant veuillez me montrer votre licence de chasseur de primes, je vous prie.
    - La voici, répondit calmement le mercenaire en lui tenant sa licence.

L'un des Storm Trooper protégeant l'entrée du bâtiment se retira quelques instants pour discuter par le biais de son oreillette avec ses collègues... Pendant ce temps là, le Mandalorien observa en détail infrastructure accueillant les bureaux du tristement célèbre Bureau de Sécurité Impérial. Le bâtiment était à leur image, anguleux, recouvert de vitres teintées, sans couleur... Une esthétique glaciale et sinistre qui allait à merveille avec la réputation de ces sadiques experts de la torture et de l'extorsion d'informations par la force. Avec l'orage qui se déversait sur la ville, l'apparence dangereuse du lieu n'en était qu'accentuée. Le simple fait de revoir cette maudite tour flirtant avec les cieux lui faisait mal... Il n'était pas pressé d'y rentrer, préférant largement attendre sous la pluie durant de longues minutes, ce qu'il fit d'ailleurs, car le Trooper semblait avoir moult choses à discuter avant de pouvoir laisser le Mandalorien passer.

    - J'ignore ce que vous avez fait par le passé mais la hiérarchie se souvient encore de vous... Vous pouvez passer, quelqu'un va vous recevoir. Un agent va vous chercher à l'accueil et vous guider vers une salle où vous serez invités à vous délester de votre armure et toutes vos armes. Une fois fait on vous guidera jusqu'à un bureau... Vous ne parlez que quand on vous parle, et vous vous adressez à chaque membre du Bureau avec le grade qui lui correspond, vous connaissez les grades du BSI ?
    - ... Non, admit le Mandalorien, un peu gêné.
    - Tssssk... Contentez vous d'un "monsieur" et faites vous discret, maintenant entrez et plus vite que ça, plus vous attendez et plus vous nous faites perdre du temps.
    - Entendu, répondit-il en réfrénant un soupir d'agacement.

Le Mandalorien se dépêcha de rentrer à l'intérieur avant de frotter ses bottes contre le paillasson de l'entrée, puis finalement attendit à l'accueil alors que des regards au mieux méprisants, au pire accusateurs se posaient sur lui de la part des divers agents qui traversaient les bureaux, eux et leurs tenues de cuir moulant tout à fait ridicules... Cependant, Sareth comprit bien vite que ces agents allaient être une promenade de santé, car une personne qu'il aurait préféré ne jamais recroiser se présenta à lui avec un sourire hypocrite, un regard perçant, une magnifique chevelure rousse et des ongles métalliques bien en évidence au bout de chaque doigt. Celle qui l'avait interrogé lors de sa première mission et lui avait tracé quatre sillon sur le torse allait être l'agente qui s'occuperait de lui durant cette visite... Le Mandalorien se retenait d'exprimer sa joie débordante, se contentant de ne rien dire.

    - Je ne pensais pas te revoir ici un jour... Tu as fait du chemin depuis la dernière fois. Le fer que nous avons arraché à ton peuple te va à ravir, tu es venu pour en chercher d'avantage ?
    - Oui. Se contenta-t-il de dire le plus neutralement du monde, rejetant d'emblée la provocation.
    - Et tu as appris à te taire, comme quoi il y a de l'espoir même pour les cas les plus désespérés... Suis moi et ne me lâche pas du regard, pas de regard curieux sur les côtés.

Marchant toujours sur ses talons aussi pointus que des griffes de Nexus, la jeune femme semblait cependant ne pas subir le moindre handicap à se mouvoir librement, Sareth théorisait même qu'elle pourrait courir sans trop de difficultés, il en vint presque à sa demander si ses pieds n'étaient pas des prothèses... Mais ayant peu envie d'en savoir plus, il se contenta de la suivre en regardant droit devant lui, entrapercevant sur les côtés bon nombres de bureaux où des gratte papiers étaient tous affairés sur de la paperasse à effectuer leurs corvées administratives, le genre de métiers qui répugnaient le Mandalorien, en somme. Cela semblait presque comique que des informations aussi importantes et vitales pour l'Empire soient traitées de la sorte par des milliers de petites mains de ce genre... Enfin, après de longues minutes à manœuvrer dans une suite labyrinthique de couloirs sans queue ni tête, le Mandalorien fut enfin conduit dans l'une des pièces chargées de récupérer les effets personnels des visiteurs jusqu'à la fin des entretiens. Une fois délesté de son épaisse armure et de ses très nombreuses armes, Sareth en fut réduit à un débardeur, un pantalon, des bottes, son cache œil et sa silhouette élancée et musclée... Ce n'était pas très élégant mais il faisait particulièrement chaud sous cette armure. Une fois passé au détecteur de métaux pour s'assurer qu'il n'avait rien sur lui, il fut conduit à un bureau adjacent dans une pièce plongée dans le noir où il fut invité à s'asseoir. La rouquine, elle, s'accouda au mur gauche du bureau, guettant les moindres faits et gestes du mercenaire dans le cas où il essayerait de faire quelque chose de stupide... Finalement, la lumière s'alluma pour révéler l'interlocuteur de Sareth. Il s'agissait d'un homme que le Mandalorien reconnaissait, c'était le même gradé qui s'était occupé de lui lors de sa toute première mission, un homme à la peau noire et au crâne quasi chauve dont le ton amical et mielleux dénotait avec son visage froid et renfermé dont les intentions étaient illisibles. Difficile, donc, de dire si ce sinistre individu était content ou pas de rencontrer le Mandalorien.

Image- Monsieur Daran... J’admets être surpris, cela fait bien un an voire plus que vous avez quitté ces bureaux avec votre récompense, j'étais votre chargé de mission à l'époque, vous en souvenez vous ?
- Oui, je me souviens... Commandant...
- Gideon. Mais aujourd'hui je ne suis plus Commandant, je suis le Colonel Gideon. Je constate que chacun de nous a eu tout le loisir de monter dans sa hiérarchie respective. Félicitations pour votre ascension au Rang B de la Guilde.
- Merci, toutes mes félicitations à vous pour votre promotion, répondit-il sans vraiment croire un mot de ce qu'il disait.
- Bon... Je pense que nous pouvons mettre fin aux salutations et congratulations d'usage. Venons au fait. Vous avez beaucoup de cran d'être revenu après les dégâts matériels que vous avez provoqué lors de votre précédente mission.
- Certes, mais j'ai...
- Changé ? Je l'espère pour vous, car déranger un gradé n'est pas sans conséquence.

Clairement, le gradé jouait dès le départ avec les nerfs du Mandalorien pour le faire stresser et exercer une certaine hauteur sur lui, mais Sareth était bien plus calme que la dernière fois, de son unique oeil il tenait le regard de son adversaire et se contentait d'hocher la tête sans un mot, prêt à répondre malgré qu'on lui ait coupé la parole.

- Je ne serais pas revenu si je n'avais pas gagné en expérience et en galon.
- Oh vraiment ? L'audace et la désinvolture sont pourtant des traits de caractère qui vous sont familiers... Le rejet de l'autorité aussi, l'insubordination, bref, beaucoup de défauts qui font de vous un élément perturbateur qu'il serait très dangereux de mettre à nouveau sur une mission.

Il était tenace le bougre, il n'allait pas en démordre et allait continuer d'attaquer Sareth jusqu'au craquage, mais le mercenaire ne fronça même pas un sourcil, il continua d'observer les expressions faciales du Colonel mais ne parvint à y lire aucune forme d'émotion, il était froid comme une statue de marbre... GIdeon, ce nom disait quelque chose au Mandalorien, mais où diable avait-il déjà entendu ce sobriquet ? Alors qu'il y réfléchissait, il sentit un genre de frisson dans son dos...

    - Si j'étais cet élément perturbateur, comme vous dites, vous ne m'auriez pas laissé entrer... J'ignore ce que les renseignements ont pu glaner à mon propos, mais je me doute que vous avez dû avoir vent de certaines de mes missions, dans le cas contraire je ne serai pas ici.
    - Oh vous pensez ? Vous n'avez pas perdu votre cran.
    - Je me suis donc trompé ?
    - Ne vous a-t-on jamais appris qu'on ne pose jamais de questions à un gradé ?

Les doigts du chasseur de primes se crispèrent, rien à faire, cette vieille carne n'allait pas lâcher l'affaire, et plus le Mandalorien tenterait de se débattre, plus il allait enfoncer... Il n'avait pas aussi bien appris que ce qu'il pensait, en fin de compte.

    - Mais nos renseignements ont en effet eu vent d'un certain gain de popularité de votre part dans le monde Hutt, notamment votre meurtre d'un Jedi ainsi que votre collaboration avec Bossk. Ce sont des rumeurs, l'on ne peut vérifier leur véracité, mais j'ai de toute façon besoin de quelqu'un d'extérieur à nos services pour une mission bien précise. Je suis donc disposé à vous proposer une nouvelle mission pour la même quantité de Beskar que la dernière fois, mais attendez vous à une difficulté bien plus relevée.
    - Je suis prêt à courir le risque.
    - Je n'en attendais pas moins de vous, néanmoins il reste une dernière condition, dit il avant d'opiner du chef en direction du fond de la pièce.

Avant même que Sareth ne puisse tourner sa tête pour observer la personne que Gideon avait pu désigner du regard, une lame immaculée, éclatante de blancheur, composée exclusivement de lumière, se dessina sous sa gorge, restreignant énormément ses mouvements sous peine se faire sectionner la tête en un tour de bras... Étrangement il se serait attendu à un sabre rouge, mais cette absence de couleur, d'émotion et donc d'âme dans cette lame avait quelque chose d'encore plus menaçant qu'une simple lame rouge. Comment la personne derrière lui avait pu s'approcher sans se faire remarquer ? Il aurait du au moins entendre son souffle si la figure qui le maintenait sous contrôle s'était approchée de lui à ce point... La force permettait-elle de faire cela... ?

    - Je vous présente l'Inquisitrice. Elle fera partie de la mission et s'occupera de vous surveiller... Si vous effectuez la mission dans les règles, vous serez récompensé à la juste valeur de votre travail, et notre petit différent sera oublié. En revanche, si par votre faute la mission échoue, ça sera avec elle que vous devrez vous expliquer, acceptez vous ces conditions ?
    - .... Oui. Se contenta-t-il de répondre en opinant très légèrement du chef.
    - ... Il laissa volontairement traîner un court silence. Fort bien ! Nous pouvons passer au plan de la mission dans ce cas... Oh, et vous pouvez éteindre votre arme, dit-il à l'Inquisitrice.
    - Je croyais que l'Empire n'était pas très porté sur la sorcellerie.
    - Les temps changent, monsieur Daran.

Il était maintenant d'écouter le débriefing de la mission... Sareth avait eu chaud aux fesses,il transpirait bien plus qu'il ne voulait l'admettre, mais les ennuis ne faisaient que commencer, il allait devoir faire sa mission sous la surveillance d'une utilisatrice de la force, et certainement pas une lumineuse... Il en venait presque à regretter la rouquine.
#39825
Des nouvelles de l’affaire Ysanne ? C’était tout ce qu’ils avaient bien voulu lui révéler. Bien plus dont elle avait besoin pour changer de trajectoire de quête. Tout était de toute manière liée au sauvetage de sa planète et des gens qu’elle aimait. Et, tant que les yeux vérons étaient encore en vie, c’était son monde, mais également celui qu’elle connaissait qui risquait d’en pâtir. Peu importait cependant, elle s’était dirigée sans plus attendre vers le bureau de Yaga Minor, là où elle avait cru pouvoir apercevoir Zygmunt. Mais en vain, comme toujours. Le bureau avait dû avoir vent de leur liaison, sans doute. Et ils avaient dû les séparer par la force des choses. Elle espérait simplement qu’il fut encore en vie et n’ait pas eu de problèmes supplémentaires. Quelque part, elle était heureuse de savoir qu’il serait hors de cette mission dangereuse. Un peu moins quand on lui apprit qu’elle allait devoir travailler avec un extérieur. Cela l’avait mise en rogne, sans pour autant entacher son sens du devoir. L’inquisitrice s’était alors présentée avec sa tenue d’usage, casque sur la tête, sabre dans le dos. On le lui avait très clairement expliqué la procédure à suivre. D’abord se dissimuler dans un coin de la pièce comme « elle savait le faire » et intimider leur hôte avec son sabre laser. A quelle fin ? L’intimidation, probablement. Mais c’était surtout, selon elle, pour se donner en spectacle et montrer qu’ils en avaient une plus grande. Pire encore, montrer qu’ils en avaient tout simplement une. Cela contribua à la mettre d’autant plus en rogne. Être utilisée comme un outil de répression, ou être simplement utilisée, ce n’était pas la voie à laquelle elle se dessinait. Elle avait été à deux doigts de créer un scandale dans le bureau, qui se serait résulté par l’anéantissement pur et simple du bâtiment. Elle avait le pouvoir, elle le savait. Pourtant, la Force lui avait intimé de calmer ses ardeurs grandissantes car les desseins qui s’offraient à elle, par son abnégation, serait bien supérieure à toute forme de passion.

Elle avait alors obéi et s’était caché dans la Force mais également à la vue de tous ceux qui ne savaient pas déjà qu’elle était là. Elle avait attendu le bon moment et quand son nom avait été présentée, le sabre blanc était sorti. Cela marqua le début de l’échange avec le pirate qui était devant lui. Ou le contrebandier ? Chasseur de prime ? Ou quelques autres métiers déshonorants dont il était le fier pratiquant. En débardeur et pantalon, il ne représentait guère de menace et n’imposait rien de plus que ce que son corps pouvait montrer. Une condition de vie exigeante et une assurance assez importante pour défier l’autorité impériale. Helera comprit également qu’il était un des hommes en armure de Mandalore. Ceux là même qui avait combattu les sensitifs des millénaires auparavant. Ceux qui avaient presque mis à genoux la galaxie, sans l’intervention d’un seigneur Sith. Qui, comme toujours, fut présenter pour réguler la situation. Tout cela, elle l’avait appris dans les archives du vieux fou d’Ambria, au travers de son énorme bibliothèque. Déjà à l’époque, la Force s’était résolue à imposer à la galaxie son équilibre. Chassant ces idées de sa tête, elle revint au présent, vers le colonel Gidéon sur le point d’expliquer la situation.

« Nous avons appris que notre cible, Inquisitrice, avait été approvisionnée par un revendeur d’arme, connu sous le nom du Commandant rouge. Ancien soldat des guerres noires, il a pris sa retraite dans l’achat et la revente de matériel illégal. Mais c’est véritablement quand les rebelles ont commencé à embraser la galaxie qu’il s’est véritablement révélé. Lui et ses partisans n’ont pas hésité à piller certains des champs de batailles galactiques dans un premier temps. Et, pire encore, prendre possession des caches abandonnés par nos armées dans un second. Il fut notamment présent sur Anaxes, Kuat, mais surtout sur Carida. C’est là-bas que nous pensons qu’il se cache, dans une de nos anciennes bases de formation. Nous pensons également qu’il achète sa tranquillité auprès du gouverneur local qui … »

« Que fait la gamine Mikerley dans ce cas-là ? La Prima. »

D’abord éreinté de s’être fait interrompre, il s’était arrêté de discourir, avant de poursuivre.

« Sans doute pas au courant des agissements du Commandant. La voie diplomatique est également à proscrire pour le moment car il paie ses taxes et ses impôts. Deux arguments qui lui offrent la protection nécessaire. »

Il fit une pause.

« A ce jour, nous avons la certitude qu’il distribue ses armes dans la galaxie au plus offrant mais ce qui le relie à la cible, nous l’ignorons. C’est d’ailleurs une de vos missions. »

Le colonel mit la main à sa ceinture pour en sortir un émetteur holographique qu’il posa sur la table. Après quelques manipulations, un bâtiment apparu. Construits en majorité sur un seul étage, il renfermait plusieurs cours intérieurs sur la périphérie. Le bâtiment principal était le seul qui dépassait modestement le quatrième étage. Un zoom extérieur indiqua la topographique très lisse du terrain Caridain, sans valons ni collines pouvant garantir une approche frontale. En effet, la structure était garnie de batterie turbolaser lourdes, des tourelles anti-aériennes et autres joyeusetés qui auraient tôt fait de pulvériser un soldat en une myriades de cellules sanguines.

« Comme vous pouvez le constater, le périmètre est très bien défendu et nous ignorons la taille de la garnison. Vous pouvez apercevoir sur les bords latéraux de la structure d’anciens baraquements, là où nous pensons qu’il entrepose sa marchandise. Des allées et venus de vaisseaux banalisés sont également le quotidien de cette base. Dans ce contexte, toute attaque frontale est à proscrire. Votre mission est double. Détruire les entrepôts de munition en récupérant les matériaux nécessaires à notre accord et découvrir les liens entretenus avec la cible. Des questions ? »
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By Sareth Daran
#39828
Sareth pensait qu'il allait rapidement se trouver en face d'une machine qui allait obéir aux ordres sans faire d'histoires, mais les réactions de l'Inquisitrice créèrent un léger sourire sur le visage du Mandalorien... Après tout il fallait s'en douter, ce n'est pas parce que les Impériaux œuvrent tous dans un seul but qu'ils s'entendent forcément tous bien, et en l’occurrence, les relations entre elle et Gideon semblaient strictement et uniquement professionnelles, cela le rassurait, en quelques sortes. Visiblement la cible était une individu qui trafiquait des armes avec une autre cible, sans doute plus importante, à tel point que Gideon évita soigneusement de dire son nom... A peine la mission commençait que le secret défense et le top secret entraient en jeu, il n'avait pas fallu bien longtemps. Soit, le mercenaire n'était pas spécialement curieux de savoir qui pouvait bien être cette cible, tant qu'il récupérait ce qu'il était venu chercher, il se moquait du reste. La cible était donc sur Carida, le Mando en avait beaucoup entendu parler, Solo et Rendar y avaient fait leurs études... Zann également. Il y avait une sorte de malédiction avec cette académie, les meilleurs éléments qui en sortaient étaient rarement très fidèles à l'Empire. M'enfin, tout cela n'était que distraction, car la planète en elle même importait peu, ce qui importait, c'était que la forteresse qu'ils allaient devoir infiltrer était lourdement armée. Une armada n'aurait aucun mal à détruire ce fort, mais un seul vaisseau se ferait détruire en quelques secondes, sans même parler d'un vulgaire humain. Il allait falloir la jouer fine, et Sareth commençait à comprendre où le Colonel voulait en venir, pourquoi il avait recruté le Mandalorien malgré ses réticences.

    - J'en ai une pour ma part... Je crois comprendre où vous voulez en venir, vous voulez que je me présente à lui pour lui offrir mes services en tant que mercenaire, c'est bien ça ?
    - Exact... D'une façon ou d'une autre il faut que vous parveniez à entrer dans la forteresse en étant invité.
    - Ça peut se faire... J'imagine donc que si l'on utilise une des vos navettes l'affiliation à l'Empire sera un peu trop visible. Vous voulez que j'utilise mon vaisseau.
    - Tout juste, cela évitera qu'il se doute de quoi que ce soit, nous ne recrutons quasiment jamais personne de l'extérieur.
    - Mis à part vous, expliqua-t-il en tournant son œil unique un instant vers l'Inquisitrice, je dois accueillir quelqu'un d'autre sur mon vaisseau ?
    - Si vous êtes notre passe partout et que l'Inquisitrice est la meneuse de l’opération, il vous faudra quelqu'un de doué en slicing pour récupérer les données dont nous avons besoin, quelqu'un qui puisse vous guider dans la forteresse et vous ouvrir tous les passages. Je pense avoir une agente tout à fait capable en la matière, une prodige même.

Le Mandalorien frissonna, il connaissait quelqu'un qui correspondait à cette description, mais il ne voulait pas croire que cette personne était ici, qu'il allait à nouveau travailler avec elle... Non, ça ne pouvait pas être elle, c'était impossible. Il tapota l'accoudoir de son siège du bout des doigts, perdu dans ses pensées, rendu bien trop curieux par ce descriptif qui collait bien trop à celle qu'il avait connu il y a fort longtemps et avec qui il avait passé une mission inoubliable.

    - Je... Je la connais ?
    - Quand bien même ça serait le cas je n'aurais pas le droit de vous répondre, vous verrez bien en temps voulu, d'autres questions ?
    - ... Non, je n'en ai pas d'autres.

Le trouble s'empara de l'esprit du Mandalorien, se prendre son passé plusieurs fois en pleine figure était déjà assez éprouvant, mais s'il devait faire face à son passé en chair et en os, il aurait bien du mal à contrôler ses émotions, et au vu de la situation, ce n'était pas le moment de faillir... Il tâcha de se reconcentrer sur la mission, à tel point que quand il fut parfaitement recentré, l'Inquisitrice avait déjà fini de poser ses question au Colonel... Il était donc temps de se préparer.

    - Bon, maintenant que nous sommes bons, chacun de vous a quelque à faire. Daran, allez récupérer vos armes et votre armure, quand à vous Inquisitrice il va vous falloir passer inaperçu, une fausse licence de chasseuse de primes est déjà en cours de production ainsi qu'un faux nom, vous devrez porter des habits moins... Voyants. Une fois que vous serez tous les deux prêts, attendez à l'accueil, l'agente experte en slicing viendra vous rejoindre.
    - Bien reçu...
    - Natasha, raccompagnez notre visiteur, je vous prie.
    - A vos ordres monsieur, répondit la rouquine en se préparant à repartir.

Personne ne tergiversa plus longtemps, les deux furent séparés... Sareth, lui, prit bien cinq bonnes minutes à rééquiper ton son arsenal, prenant le temps de remettre chaque ceinture de munitions à sa place, chaque flingue à sa position, sans oublier bien sûr sa pique de force et les armes cachées dans ses bottes... Une fois le tout fait, il fut reconduit jusqu'à l'accueil dans un silence glacial, il ne tenait pas à engager la moindre conversation avec Natasha, plus vite il s'en débarrassait, mieux il se portait. Une fois conduit à l'accueil, il attendit un petit moment aux côtés de l'inquisitrice que leur partenaire finisse par arriver avec une certaine appréhension. Il tapotait légèrement du pied et faisait les cent pas comme un lion en cage, jetant parfois des regards discrets à la leadeuse du groupe au travers de la visière de son casque, un peu curieux, il faut le dire, sur cette dame au service de l'Empire. Elle ne semblait pas vraiment contente d'être là, d'un côté le Mandalorien ne lui en voulait pas, lui non plus ne trépignait pas d'impatience, mais tout de même c'était curieux... Pour un pion au service de l'Empire elle semblait avoir beaucoup de libertés, que cela soit en terme de parole ou de comportement.
#39832
Une forteresse aussi puissamment défendue n’était rien face à la Force, ainsi furent sa seule pensée. En revanche, si le Commandant Rouge était ce qu’il prétendait être, un ancien soldat des guerres noires, il devait être âgé désormais. Mais surtout, entouré d’une myriade d’anciens collaborateurs. Les soldats à l’époque étaient pour la plupart des clones et seuls quelques officiers étaient des êtres vivants normaux. Ou du moins créés de manière naturelle. L’inquisitrice croisa les bras tandis que le pirate posa le périmètre de sa future action. Ses émotions le trahir et grésillèrent tout autour de lui, comme des effluves s’agitant aux grés de quelques timides bourrasques. C’est à lui qu’elle s’adressa à la suite, croisant les bras et ponctuant de sa voix métallique :

« Je sens votre peur, pirate. Tachez de vous reprendre avant le début de la mission. Si vous êtes un poids mort, vous n’êtes d’aucune utilité. »

Le cadre de sa propre mission était également posée. Elle n’aurait aucun mal à liquider l’impétueux personnage si jamais il faisait défaut à l’empire. Et aucun regret à jeter sur lui des flottes entières pour l’exemple. Déjà que leur gouvernement tolérait ce genre de personnage à l’intérieur de leur frontière, ce n’était pas pour qu’ils les lâchent au moment fatidique. Helera ne portait pas dans son cœur les marginaux, pour les avoir côtoyés toute sa vie. Ceux qui posaient sur la balance la vie des autres pour protéger la leur, le signe d’une lâcheté innommable. Quand le questionnement prit fin qu’Helera confirma qu’elle avait toutes les informations qu’elle souhaitait, l’officier du bureau enchaîna. Et ses paroles lui déplurent.

« Un faux nom, une licence, à votre convenance. Mais cette armure dissimule déjà l’essentiel. Elle n’existe pas pour la galaxie. Pas encore. »

« Mais vous … »

« Ne sortez pas du périmètre de votre action, Colonel. Je vous ramènerai ce don l’empire a besoin et l’empereur sera satisfait d’apprendre que vous êtes l’auteur de ce succès. »

L’évocation du dirigeant impériale faisait toujours cet effet qu’il liquéfiait à bien des égards les regards les plus téméraires. Car si Astellan était aimé du peuple, il était également craint. Cette amour n’était pas dû à lui, mais à son titre. L’empire aimait son empereur, et ce dernier n’était jamais déçu pas son peuple. Le cas contraire exigeait des remplacements. Il n’insista pas et inclina la tête, tandis que la reine sentait dans son esprit des leviers s’abaisser. Cette prise de position l’enorgueillit. C’était comme une libération vis-à-vis de son étau mental. Mais ce n’était toujours pas assez et dans le plus profond de la tempête qui s’agitait dans son for intérieur, elle sentait qu’elle pourrait faire plus pour l’empire. Désormais, elle était certaine d’une chose, rien ni personne ne sera plus jamais un obstacle. Elle quitta la salle de réunion, non sans tirer sa révérence propre au code de conduite.

Suite à cela, elle patienta dans l’antichambre avant leur libération sur la planète. Pendant ce lapse de temps, des officiers de liaisons vinrent lui donner tour à tour un filmsi contenant sa nouvelle identité et sa licence. Elle était au rang minimum, faisant du pirate son supérieur dans leur hiérarchie. Cela ne lui déplut pas, bien au contraire. L’inquistrice resta en retrait dans la salle, jusqu’à ce que le pirate ne la rejoigne. Et, c’est elle qui engagea la conversation, sans lui adresser cependant le moindre regard. Sa voix métallique résonna :

« Vos pensées vous trahissent. Si vous avez des questions, posez-les et je ferai de même. »

Le problème avec l’empire et les gens qui travaillaient avec, c’était les barrières qui se créaient entre les individus. Chacun était méfiant de l’autre, tatonnait dans les verbes et parfois osait quelques rapprochements. Cela tendait à créer une atmosphère sordide et non productive et même si elle se séparerait de lui sans la moindre question, elle n’était pour autant dénuée du moindre sens empathique. Mais ses tergiversations intérieures s’interrompirent quand se présentèrent à eux une jeune femme, très jeune. Trop jeune peut-être. Cette dernière chercha son chemin, hésita, se présenta à un premier groupe, puis à un second, jusqu’à être dirigé vers eux.

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« Heu … Bonjour ? Enseigne Yoshito du département de sécurité. Je crois que … »

« Quel âge as-tu ? »

La gamine se décomposa quand la voix métallique posa le timbre de sa question, inondant de son aura.

« Je … heu … Je rentre sur ma vingt et unième année. »

« Tu as déjà été sur le terrain ? »

« Non. »

« Tu as déjà tué quelqu’un ? »

« Non, mais ce n’est pas mon rôle … »

« Ce n’est jamais le rôle de personne, mais nos ennemis ne feront pas la différence. Il n’y aura pas de politesse ni même le temps de te poser la question. Tu resteras près de moi et tu ne me lâcheras pas d’une semelle. Je te ramènerai en vie. »

La reine leva la tête de la gamine et regarda par-dessus son épaule, croisant le regard de Gidéon. Cette enflure savait très bien ce qu’il faisait en envoyant une bleusaille. Il leur leva la main et les plaça dans son dos, sans sourciller. L’inquisitrice pivota vers le pirate. C’est lui qui les guiderait.
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By Sareth Daran
#39841
Deux fois que cette Inquisitrice l'appelait "pirate" et deux fois qu'elle lisait ses émotions pour le rappeler à l'ordre... Même les Siths qu'il avait croisé n'étaient pas aussi désobligeants à son propos, et pourtant ces types n'étaient pas des exemples de sympathie ! A croire que tout ce que l'Empire touchait, il le rendait intrusif, protocolaire et froid comme une machine. Cette femme ne pensait d'ailleurs qu'à la mission, Sareth en venait presque à se demander si Gideon n'était pas moins pire qu'elle, en définitive... Mais bon, elle discutait ses ordres et remettait un peu le Colonel à sa place, ce qui n'était pas plus mal et qui n'était pas pour déplaire au mercenaire. Enfin, bien que l'idée de rester silencieux lui plaisait, il n'allait pas le faire. S'il devait vraiment se trimbaler cette dame préférant circuler avec cette tenue sinistre clairement impériale plutôt que de s'adapter à l'environnement, autant discuter un peu avec plutôt que la regarder dans le blanc des yeux. C'était agaçant de tolérer sa présence, certes, mais il n'y avait pas d'autre réel moyen de trouver ce maudit Beskar sur lequel les Impériaux exerçaient un monopole défiant toute concurrence. Qu'il était ingrat d'honorer ses ancêtres, pensait il ! D'autant que s'il voulait qu'elle laisse son cerveau en paix il allait devoir utiliser les mantras du Teräs Käsi pour le fermer à la sensitive... Il ne souhaitait vraiment pas en arriver à ces extrémités car l’exercice se révélait particulièrement fatigant en dehors du combat, mais si elle réessayait à nouveau de lui dire quoi penser et comment, il allait être y forcé, pour son propre équilibre psychique.

    - Chasseur de primes, pas pirate. J'arrête les pirates et je vous les livre quand vos services de sécurité n'y parviennent pas, c'est une nuance assez importante.

Les Chasseurs de primes avaient toujours été une poussière à cacher sous le tapis... Car d'un côté ils étaient très utiles aux gouvernements, mais d'un autre côté les recruter revenait à admettre que son système de sécurité avait lamentablement échoué. Il était donc d'usage de les haïr, encore plus quand on était un régime qui avait pour principal mantra l'ordre et la sécurité... Pourquoi recruter des racailles maniaques de la gâchette pour arrêter une autre racaille quand nos fiers Storm Troopers pouvaient le faire ? En plus ces maudits chasseurs coûtaient si cher, disaient les aristocrates de tous horizons, pour qui se prenaient ils ? Le plus intéressant à noter étant que l'on entendait plus beaucoup ces gens causer quand Boba Fett était dans le coin... Arrogants et présomptueux, certes, mais pas fous au point d'assumer leur conviction en face d'une machine à tuer !

    - Mais soit, j'ai quelques questions qui n'ont pas de rapport avec la mission, je ne pense pas qu'elles vous intéressent, en revanche j'en ai une d'ordre pratique... Comment allez vous justifier la possession d'une tenue d'Inquisiteur Impérial datant de la purge ? Vous allez prétendre que vous l'avez volé ? Je veux bien admettre que peu de gens se souviennent de cette période, mais si le Commandant est aussi vieux que vos services le prétendent il doit sans doute se souvenir de l'époque de... Votre ancien patron.

Sareth était trop jeune pour parfaitement se souvenir de l'époque de la purge, mais son père, lui, lui avait évidemment raconté l'époque sordide de l'homme le plus tristement célèbre de l'histoire galactique et de ses miliciens cruels et zélés... Vador, deux mètres de haut tout de noir vêtu dont la présence se signalait par le bruit sinistre d'un respirateur. Le Mandalorien ne l'avait jamais vu, mais son père en parlait avec tant de peur au ventre que le simple fait de le mentionner suffisait à le faire légèrement frisonner. Peu de gens devaient être indifférents en se rappelant de cette période, même les Impériaux le craignaient, il avait cette fâcheuse tendance à punir l'incompétence sans la moindre pitié et acceptait rarement les excuses. Lorsque Leia Organa, présidente de la Nouvelle République avant l'élection d'Omas avait annoncé publiquement son lien du sang avec Vador, la nouvelle avait fait grand bruit et n'avait pas eu l'effet escompté... Beaucoup de gens se mirent à la craindre et à souhaiter sa démission au plus vite. Enfin, la troisième agente arriva enfin... Ce n'était pas Illusive. Pourtant le comportement était similaire, il y avait cette même tendance à perdre rapidement ses moyens et cette maladresse tout à fait malvenue, et bien que Sareth avait de l'empathie pour cette jeune fille, il émettait de sérieuses réserves à ce qu'elle rejoigne la mission... Thaewyn était bien plus flegmatique et serait sans doute tout aussi doué en slicing que cette jeune fille.

    - Ce n'est pas contre vous mais vous me semblez particulièrement stressée et mal à l'aise... Vous êtes peut être impressionnée par ma collègue et moi j'en conviens, mais si la panique vous fait commettre une erreur la mission pourrait être un fiasco complet, vous devriez peut être vous faire la main sur une mission moins risquée avant de...
    - Elle ne sera pas sur le terrain, elle restera cachée et utilisera un moniteur. J'ai besoin d'une assistante pour certaines opérations complexes de slicing et nous connaissons parfaitement nos méthodes respectives pour travailler le plus efficacement possible, ça sera elle et personne d'autre, répondit alors une voix à l'arrière.

Reconnaissant la voix et le visage de la nouvelle agente qui venait de se glisser derrière l'enseigne pour la calmer et la défendre face aux deux figures casquées, Sareth sursauta légèrement, mais cette réaction était si minime que seule l'Inquisitrice ressentit ce léger coup de stress. Elle avait changé de vêtements, d'expressions faciales et de comportement, mais il reconnaissait ce visage, c'était celui de l'agente Illusive... Elle avait bien changé à présent qu'elle portait l'uniforme, les mains dans le dos, tâchant de garder son calme bien que son inaptitude sociale se traduisait toujours pas une manie que la jeune fille avait à faire frénétiquement craquer ses phalanges et son cou. Cette constatation faisait sourire Sareth, mais le fait que la jeune femme ne le reconnaisse pas et garde cette expression froide et professionnel effaça rapidement cette expression de joie sur sa tête casquée.

    - Agente Alyxtra Ma-Oon. Enchantée, Inquisitrice, dit-elle en abaissant poliment sa tête. C'est un honneur. Avons nous d'autres choses à discuter ou pouvons nous y aller, chasseur de primes ?
    - ... Je ne crois pas que nous ayons d'autres choses à discuter. Nous parlerons du plan de la mission durant le trajet en hyper espace. Si vous voulez bien me suivre.

Sareth allait donc devoir emmener avec lui une Inquisitrice intrusive et autoritaire, une bleue inexpérimentée et froussarde ainsi qu'Illusive qui, entre temps, était devenue encore plus renfermée qu'à l'accoutumée. Le chasseur de primes aurait bien tenté de lui demander si elle se rappelait de lui mais l'Inquisitrice ne manquerait pas d'y mettre son grain de sel, de plus il était quasi sûr que l'agente Impériale, qu'elle se souvienne de lui ou pas, ferait mine de ne pas le reconnaître. Après un ultime échange de regards glacial avec un Gideon gardant toujours son sourire de façade, le groupe quitta les locaux du BSI. Il traversa quelques rues en guidant ses nouvelles compagnonnes de route avant d'atteindre le spatioport le plus proche où le Gray Fox était amarré. Accueillir autant de gens dans le Wings of Liberty se serait révélé compliqué mais dans un cargo aussi grand il y aurait de quoi loger tout le monde sans que le confort ou l'intimité de chacun ne soit menacée... Car Sareth doutait qu'aucune de ses trois collègues ne cherche à sociabiliser, autant qu'elles aient leurs quartiers. L'élégant AEG-77 Vigo de Xizor Transport Systems à l'apparence élancée était prévu pour le transport de lourdes marchandises et pouvait accueillir énormément de membres d'équipages, autant que ses capacités soient exploitées à son plein potentiel... Officiellement il servait au transport de marchandise, officieusement il servait de vaisseau de combats aux forces du Soleil Noir, mais le Mandalorien doutait fortement que ses coéquipière soient au courant, et quand bien même, le vaisseau serait parfait pour s'infiltrer dans la forteresse. Le colossal sas s'ouvrit, permettant au nouveau groupe d'entrer à l'intérieur... Seven n'était pas là, le droïde avait été chargé, avec l'aide de Rippley, de garder Ophilia dans sa chambre pour qu'elle n'en sorte sous aucun prétexte. Il n'y avait donc que Rooker, le massif pilote Corellien aux bras cybernétiques, et Thaewyn, l'espion Falleen maniéré et délicat, pour accueillir les visiteurs.

    - Je constate que nous accueillons beaucoup de gens... Soyez les bienvenus, Impériaux, je suis Thaewyn, et voici Rooker, dit le Falleen avec les salutations d'usage et un aimable sourire.
    - Ouais salut... Grogna le pilote toujours peu aimable avec les Impériaux. Attendez une minute, s'interrompit-il en regardant Alyxtra, on se connaît non ?
    - ... Je ne crois pas, je m'en serai souvenu, répondit Alyxtra qui peinait à mentir.
    - ... Vous avez sans doute raison, se contenta-t-il de dire, ne souhaitant pas insister. Bienvenue sur le Gray Fox, je ne sais pas où on se rend mais le voyage en hyper espace va prendre un peu de temps, vous voulez que je vous indique des quartiers où vous pourrez patienter le temps que le vaisseau arrive à bon port ?
    - Hum... Je voudrais bien oui, dites moi monsieur Rooker, y a-t-il des quartiers dotés de terminaux holonet sur le vaisseau ? Demanda timidement l'enseigne.
    - Nous en aurions besoin pour le bien de la mission, expliqua alors Alyxtra.
    - Oui bien sûr qu'on en a... Tu veux bien les guider et leur faire visiter un peu le vaisseau Thaewyn ?
    - Bien sûr, suivez moi mesdames, sourit le Falleen avant de guider les deux agentes au travers du bâtiment.
    - Et vous madame... ? Agente... ? Sergente peut être ?
    - Inquisitrice, appelle la Inquisitrice.
    - Merci Sareth... Hum, je disais donc, vous voulez des quartiers vous aussi, Inquisitrice ?

Malgré elle, à cause de sa tenue sinistre, la dame toute de noir vêtue inspirait une certaine appréhension au pilote Ex-Rebelle... Il avait la sensation d'être scruté et jugé à chacune de ses palabres. Pourtant il n'y avait pas de quoi avoir peur, le vaisseau était parfaitement propre et, par la faute de Sareth, sentait légèrement la vanille, rien d'illégal n'y était caché et chaque membre d'équipage faisait très bien son travail, mais le Corellien avait la sensation qu'avec les agents du BSI, n'avoir rien à cacher n'était pas nécessairement synonyme de sûreté... Ces malades seraient prêts à torturer des gens pour leur faire avouer des choses qu'ils n'ont jamais fait.
#39846
« Il est vrai que la recrudescence des hors la lois bat son plein en ce moment. »

L’inquisitrice avait piqué son orgueil et cela lui vola un écarquillement de lèvre. Pirate ou chasseur de prime, c’était en définitif du pareil au même. Des gens qui vouaient leur vie à pervertir et dénaturer les lois. N’hésitant pas à porter atteinte au bon peuple pour quelques crédits. C’était bien cela le problème. Alors chasseur de prime, oui, mais chasseur de quelle prime ? Si un républicain mettait une prime sur un impérial, que se passait-il ? Bref, l’ami du jour était l’ennemi de demain et ce manque de loyauté la consternait. Du reste, elle le laissa exprimer intelligiblement ce qu’elle percevait tout bas, n’hésitant pas à poser quelques remarques acerbes et fraîchement sorties de son gosier de malfrat. Mais l’inquisitrice ne le regardait pas, pas fixement, les yeux rivés sur ce qui se passaient autour d’eux, épiant les faits et gestes de ses comparses.

« Il n’y a pas d’uniforme d’inquisiteur impérial en vigueur. L’armure que je porte est certes noire mais elle n’arbore aucun blason. De plus, elle n’est pas réglementaire, pour de multiples raisons. A commencer par son manque évident de protection. »

Toujours sans le regarder, elle montra le ventre, caché par un tissu certes épais, sanglés à même la peau, mais en rien une protection adéquate contre un tir de blaster. Les jambes souffraient du même problème, et c’était l’amas de tissus et maillages qui formaient la protection.

« Quant à mon ancien patron, si vous faites référence au Seigneur Vador, je ne l’ai pas connue. Je suis la dernière inquisitrice, recrutée bien après la purge, vers l’an 9 environ. A l’époque de la purge, je n’avais que trois ou quatre ans et comme tous, j’ai été cachée. »

Ce n’était pas une vieille peau décrépite qui se cachait sous cette armure, avec les doigts crochus et un nez en forme de crochet de pêche. Pas encore en tous cas, la Force l’en gardait. Le monde était manichéen, mais pas au point de séparer les gentils et les méchants. Il n’y avait que des femmes et des hommes cherchant à vivre dans le monde le plus paisible possible. Travaillant d’arrachepied pour leur gouvernement qui faisait tout pour maintenir l’intégrité de leur nation. Mais également des soldats, des officiers et tout une chaine de commandement imprégné du sacrifice céleste de soi, pour les autres. Tout cet ensemble que l’on ne pouvait pas comprendre quand on passait son temps à trahir.

Puis vint la petite sliceuse, suivi de près par la voix fluette d’une femme plus âgée et dont le regard n’était pas celui d’une enfant. Un regard qui avait déjà vu des choses dont elle ne devait pas avoir été témoin.

« Enchantée Agente. C’est un honneur partagé. »

D’un geste de la main, elle invita le groupe à suivre le pirate de prime, tandis qu’elle fermerait la marche, jetant par moment des regards derrière elle. Les lignes du destin se matérialisèrent quand l’inquisitrice le leur demanda, reliant les personnes entre elles, les objets, les sensations ou mêmes les sentiments. Tout était assez nette, claire, malgré le brouhaha ambiant et les pelotes formées par les innombrables vies de la planète. Ils suivirent d’un pas décidé leur meneur jusqu’à un vaisseau dénaturé qui faisait tâche dans l’uniformité impérial. Mais pour l’œil expert de l’ancienne Kuati, ce n’était pas en jugeant l’extérieur que l’on pouvait déduire l’intérieur. Car en effet, tout le confort y était présent. Pire encore, tout était rangé, nettoyés, balayés et même parfumée. Une odeur vanillée que ses filtres laissèrent passer. Pourtant, quand elle mit un pied à l’intérieur du vaisseau, que les présentations débutèrent, l’inquisitrice se figea. Un trouble dans la Force la perturba à tel point qu’elle resta de marbre, leva la tête et renifla plusieurs fois.

« Je sens une présence que je n’ai pas ressenti depuis bien longtemps … Et une autre qui n’a rien à faire ici. »

Helera se retourna vers Sareth sans autre commentaires, avant de saluer chacun des deux membres d’équipages qui les avaient accueillis. Il ne serait pas dit que les impériaux ne savaient pas être poli, bien au contraire. Helera était devenue la reine de la courbette, pour l’empereur, pour un maître sensitif, pour un confrère, bref, tout une panoplie de mouvements corporels pour satisfaire chacun. Les questions discussions démarrèrent et chacun se prépara à prendre ses quartiers. Le Falleen disparut derrière une coursive, accompagné des deux sliceuses. Ne resta que l’inquisitrice et ses deux comparses, le capitaine probablement et le pilote. Son regard furetait ça et là, sans se soucier de l’éventuel confidentialité et intimité de chacun. Mais dès lors que la porte du hangar tourna sur ses gonds et que la lumière naturelle feignit au profit des éclairages intérieurs, qu’elle enleva son casque, pour le placer sous son coude. Sa chevelure blanche voleta par petite mèche, tandis que la plupart était attaché négligemment dans sa nuque. Ses yeux bleus se posa sur les deux hommes, dont elle sentit leur appréhension se dissiper, comme elle l’avait présupposé. Son armure faisait l’effet escompté, c’était bien là l’objectif. Mais pour le cadre de la mission, elle n’avait pas besoin de compagnon ayant peur d’elle, mais des solides alliés.

« Appelez-moi comme bon vous semble. Inquisitrice c’est très bien », ponctua-t-elle avec un sourire. E« t des quartiers, oui pourquoi pas, sauf si la place vient à manquer. Dans ce cas-là, une simple banquette suffira. Je vous rejoins dans quelques minutes monsieur Rooker, juste le temps d’échanger quelques paroles avec votre capitaine. »

Si tel était bien le cas, d’ailleurs. Elle n’en savait même rien. Les yeux azurs ne quittèrent par le vieux corellien aux bras métalliques avant de retourner son attention vers Sareth, soufflant au passage une mèche rebelle.

« Je suis née avec une malédiction, Sareth, celle de voir, d’entendre et de sentir à peu près tout. Nous allons vers une destination qui n’a rien de sécurisée pour une enfant, un bébé. Je vous proposerai bien de la laisser ici avec sa gardienne le temps de notre allée retours mais je suis presque certaine de votre réponse. Mais n’avons-nous pas un endroit que vous jugez de confiance pour la déposer avant d’y aller ? »

Les yeux de la jeune mère trahissaient tout autant sa compassion que sa détermination à ne pas lâcher sur ce point. Ils allaient en zone de guerre et le moindre impacte sur la coque, le moindre problème serait fatal pour un être de cet âge.

« Quant à votre relation avec l’agente, elle feint l’ignorance, mais son lien n’a pas faibli. L’empire a beau essayé, il ne peut pas gommer le passé. Si vous pouviez régler cela avant que l’on se prenne des bombes sur la tête, ce serait chouette. »

De nouveau, un grand sourire illumina son visage, tandis qu’elle se dirigeait à petit pas vers l’endroit où le pilote avait disparu. A mi-chemin la séparant de la porte, elle se retourna de nouveau vers lui, son sourire n’ayant pas tari sur son visage.

« Je suis pénible, mais toutes mes demandes sont nécessaires. J’ai promis de ramener tout le monde en vie, aidez-moi à faire respecter cette promesse. »

Puis disparut à son tour.
#39847
Au sein du Bureau, la hiérarchie est chose importante, plus encore que dans tout le reste de l'Empire. Dire que son CV était rempli de tâches aurait été un sacré euphémisme. Entre ses cafouillages post-Carida dans sa jeunesse après de pourtant prometteurs débuts, sa gestion quelque peu cavalière de l'attentat de Yaga Minor et les forts soupçons de collision avec la Conseillère Impériale en titre de l'Empereur, on aurait pensé qu'il était au bord de la ruine qu'on se serait pas trompés de beaucoup. Seuls ses actes pour empêcher l'attentat de Nouane conjugués aux efforts de son Agent Senior pour le défendre avaient pu empêcher un licenciement à huis clos voire pire. On avait toléré son comportement plus que problématique et on l'avait même gardé avant de le remettre en selle.

Mais cela avait eu un prix. L'objectif de l'époque consistant à recréer l'Inquisitorius avec la Conseillère, conjointement, avec pour tâche officieuse de surveiller qu'elle n'en fit pas une arme à son propre bénéfice, avait été mis de côté presque aussitôt que le projet avait commencé de prendre forme chez les têtes pensantes. Tout à coup, on avait estimé que mieux valait éviter tout rapprochement supplémentaire entre ces deux-là et on l'avait dégagé de la route. Sous aucun prétexte ne devait-il chercher à contacter de quelque façon que ce soit la Conseillère. Cette parenthèse devait être refermée prestement et lui repartir au front sans chercher à poser de questions, questions auxquelles il n'aurait de toute façon probablement jamais eu de réponse. Par nature flegmatique et même pas encore pleinement remis de son petit séjour chez Ysanne Isard, l'agent n'avait pas cherché à discuter et s'était plié aux ordres.

Des ordres qui lui avaient répugné, donnés par des individus qu'il s'était mis à haïr avec une intensité d'autant plus grande qu'il savait ne strictement rien pouvoir faire contre eux. Le Bureau, malgré toute son importance, ne pouvait s'enorgueillir d'être une structure incorruptible et malheureusement, le népotisme y régnait comme partout ailleurs. Tant d'agents et d'officiers supérieurs parfaitement incapables y régnaient selon leur bon plaisir sans que nul n'y dise rien. Seule la toute-puissance de l'agence permettait de cacher ce chancre qui rongeait son efficacité de manière discrète et subtile mais bien présente.

Il avait caché sa rage et l'avait mise de côté, la nourrissant de façon discrète. La rancœur n'avait fait que tendre à devenir de plus en plus élevée avec le temps et il s'était d'autant plus renfermé qu'il ne l'avait jamais été, plus encore qu'avant de connaître la Nelvaanienne. Il s'était totalement coupé de tout et tous et rien n'avait plus eu d'importance à ses yeux en dehors du devoir. Mais même cela, qui jadis animait en lui une fierté particulière, même cela n'existait plus. Il n'était guère plus qu'une machine ambulante qui se mouvait et agissait comme on l'attendait de lui, remplissant tâche sur tâche. Les cauchemars de sa captivité l'avaient en outre dangereusement tourmenté et avaient aggravé les choses, au point que le psychologue attaché à l'équipe de son Agent Senior avait plusieurs fois évoqué la nécessité de l'envoyer dans un sanitarium ou autre établissement spécialisé.

C'était donc avec une absence totale de réaction qu'il avait appris sa convocation au bureau d'Aemos. Enfin temps de l'envoyer au placard peut-être ? Ou mieux encore, un tir entre les deux yeux de façon discrète, voire une petite séance chez les collègues de la branche Rééducation. Aucune de ces possibilités ne l'intéressait nullement, il se sentait complètement détaché de tout. Garde-à-vous bien droit devant le bureau du Vieux, yeux braqués droit devant sans se baisser sur le vieil agent qui l'observait quand à lui avec une petite lueur d'émotion au fond de ses prunelles bleues. Des yeux qui en avaient trop vu pour rester totalement insensibles tout en n'ayant plus guère d'empathie pour grand-chose. Parfaits produits du Bureau de la Sécurité Impériale que ces deux gaillards.

Préparez-vous agent Molotch, vous allez voyager en-dehors de l'Empire.

Silence complet, zéro réaction. On se serait cru à une veillée funèbre vu l'ambiance dans la petite pièce. Remarquez, c'était un peu comme ça partout dans les bâtiments du BSI. Ces types ne connaissent pas le concept de desserrer les dents.

Rendez-vous au spatioport, hangar A38, pour embarquement dans le Gray Fox aux ordres d'un chasseur de primes mandalorien.
Objectif ?
Un individu à appréhender hors-Empire, sur Carida. Le chasseur de primes a été embauché pour fournir la couverture à l'opération et un coup de main. Il y a également 2 agentes du Bureau et une inquisitrice sur le coup.
Carida ? Pourquoi envoyer le Bureau hors de l'Empire ? Ce n'est pas notre juridiction, les Renseignements ne peuvent pas s'en occuper ?

La rivalité, voire la profonde animosité entre les Renseignements Impériaux et le Bureau étaient un secret de polinichelle. Les Renseignements considéraient ceux du Bureau comme des fous dangereux (une opinion encore bien trop raisonnable du point de vue de l'agent, même dans ses meilleurs jours) tandis que le Bureau voyait les Renseignements comme une bande de fainéants incapables (sauf quand il s'agissait de trouver des excuses pour avoir préséance sur un dossier sensible intérieur évidemment). Le regard d'Aemos en disait long sur sa propre opinion. Pas question de laisser ces sales tocards des Renseignements leur voler la vedette, d'autant que depuis l'attentat de Yaga Minor un an et demi plus tôt, le Bureau était dans une position délicate et désespérait de pouvoir produire d'éclatantes victoires pour effacer cette tâche.

Pourquoi moi ? J'avais pourtant ordre de rester en retrait à Bilbringi depuis plus d'un an.
Parce que l'opération est supervisée par le Colonel Gideon. Donc il me faut quelqu'un de confiance pour m'assurer qu'il n'y a pas anguille sous roche.

Oh. Oh oh. Entre Gideon et Aemos, c'était une vieille histoire et pas du genre propre. Ces deux-là avaient pris l'habitude de se chercher dès qu'ils le pouvaient. L'origine de cette tension entre eux venait du fait que Gideon n'agissait que pour son bien propre quand Aemos servait par loyauté et idéalisme. Les 2 visions opposées du BSI parfaitement représentées dans ces deux hommes, pour les plus mauvaises raisons possibles. En un autre temps, ça aurait pu le faire réfléchir ou même hésiter mais plus maintenant. Ce n'était qu'un paramètre de plus à intégrer à présent.

Ordres ?
Vous vous assurez que l'opération ne soit pas un coup fourré de la part de Gideon. Si ça n'est pas le cas, que tout se passe bien. Sinon, vous avez carte blanche pour... Faire en sorte que la victoire ne soit pas trop éclatante pour ce salopard.

Il salua brièvement puis tourna les talons et quitta le bureau sans ajouter un mot. Il n'y avait rien à dire de plus. Il n'avait pas non plus besoin de faire un gros sac pour le peu d'effets personnels qu'il avait. Vêtements de rechange, brosse à dents, les indispensables habituels en plus de son arme de service. Brève hésitation sur le choix de la tenue avant de pencher pour celle, officielle, du Bureau. Si d'aventure il faudrait en changer pour ne pas se faire repérer sur place, il aurait le temps de le faire à bord. Il détacha un véhicule transporteur du hangar du Bureau qui l'amena au spatioport prestement. Pas une parole ne fut échangée entre lui et le pilote durant le voyage, qui le déposa près de l'entrée et repartit aussi sec.

Hangar A38.... 'Devait être là tiens. Le sas s'ouvrit sur la silhouette massive d'un AEG-77 Vigo. Ne sachant guère si les agentes du Bureau déjà à l'intérieur avec le reste de l'équipe étaient au courant de sa venue - probablement pas vu les relations légèrement tendues entre Aemos et Gideon - et peu désireux de se faire descendre par un taré de mercenaire à la gâchette facile craignant un piège quelconque par les autorités, il contacta par interphone le commandant du transport.

Agent Molotch du Bureau de la Sécurité Impériale. Je vous demande de me laisser entrer, nous avons un objectif commun.
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By Sareth Daran
#39849
Le changement de ton fut drastique... Non pas que Sareth s'attendait à voir une vieille bique derrière le casque, mais il ne s'attendait pas non plus à y voir une demoiselle aussi jeune et, osons le dire, jolie. Le jeune homme s'attendait à voir des rides, quelques discrètes veines noires ainsi que des yeux jaunes ou rouge trahissant la présence du côté obscur, mais sa peau était encore pleine de vie, sans même parler de ses yeux d'un azur pur qui, une fois encore, surprirent le Mandalorien. Cela étant dit, l'apparence était rarement un miroir de l'âme, la méfiance restait de mise, mais le côté plus humain de l'Inquisitrice qu'elle exprima au travers de ses diverses inquiétudes permit au mercenaire de relâcher un peu la pression et d'accepter d'écouter les conseils de la dame en noir, bien que sa façon très intrusive de gérer la situation provoquait toujours chez lui de légers pics d'agacement. Il tolérait ce genre de maternité venant de sa marraine forgeronne, mais venant de cette agente sensitive qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam c'était assez maladroit voire malvenu. Enfin, il n'allait pas pour autant l'envoyer bouler, il ne sentait pas de malveillance dans sa voix ni ses intentions, ça serait contre productif que de faire grimper la tension dans un groupe déjà très hétéroclite.

    - Bon... Si on exclut votre tendance à mettre votre nez dans ce qui ne vous regarde pas, je vous remercie de votre sollicitude... Mais je vous assure que cette petite fille ne peut pas être plus en sécurité qu'ici. La personne qui m'a confié son enfant avant de rendre l'âme était recherchée par des gens dangereux, très dangereux. Le genre de gens qui ont la même malédiction que vous, qui tueraient sans difficulté n'importe qui à qui je pourrais confier la petite, qui peuvent la traquer sans relâche et savoir exactement où elle se trouve grâce à cette malédiction.

C'était risqué de parler aussi ouvertement d'Ophilia, mais le chasseur de primes était du genre très impulsif et sérieux quand on parlait d'elle et de sa sécurité... Il n'était pas agressif vis à vis de l'Inquisitrice qui ne faisait que se poser des questions légitimes, mais il ressentait le besoin de s'expliquer à ce propos car au fond, et ça faisait très bizarre pour lui d'y penser, l'idée d'être un mauvais père le terrifiait et le couvrait de honte. C'était donc ça, être père ? Avoir la trouille de sa vie dès que son enfant était loin de soi ? Ce n'était vraiment pas de tout repos, mais au fond de lui il se sentait investi d'une noble mission, et il se sentait fier.

    - En bref... J'ai très peur de laisser ma... Ma fille, finit il par dire comme si c'était très nouveau pour lui, quelque part sans une très bonne protection, alors que dans ce vaisseau je sais qu'elle ne craint rien, Rooker est un des meilleurs pilotes que je connaisse qui serait capable de gagner en dogfight contre un X-Wing avec un vieux coucou des guerres noires, alors avec un vaisseau doté d'une aussi bonne coque et d'une aussi bonne maniabilité, je ne le vois pas perdre. En plus je l'ai mise dans une pièce loin des armes, loin du moteur, loin du cockpit et proche de la capsule de sauvetage avec deux droïdes tout à fait capables qui savent quoi faire si jamais elle est en danger. Je ne peux pas faire mieux... Et si vous le voulez bien je ne veux pas avoir la moindre discussion à ce sujet avant que la mission ne soit finie, ça me met toujours dans tous mes états et ça me déconcentre beaucoup trop d'y penser, je suis sûr que vous pouvez le comprendre.

Il soupira, pensant en avoir fini avec cet interrogatoire de maman poule, mais la question suivante manqua de l'étouffer ! Qu'est-ce qu'elle sous entendait exactement en voulant dire ça ? Relation ça voulait tout et rien dire ! Est-ce qu'elle pouvait lire les sentiments des gens au point de deviner des choses aussi précises que l'incertitude et le doute ? Rien que d'y penser il divaguait déjà et se perdait dans ses pensées... Okay, peut être qu'il n'était pas aussi doué qu'il ne voulait l'admettre pour garder son calme, mais pour sa défense parler de sa fille lui avait fait baisser sa garde ! Ce n'était pas du jeu !

    - Que... ?! Comment ça "relation" ?! Il n'y a pas de "relation" ! Enfin... Pas au sens que vous sous entendez ! Je sais pas ce que vous pensez mais... Mais... Tssssssssk... Grogna-t-il. Je me fiche que vos demandes soient nécessaire, le cerveau des gens c'est sacré nom d'une pipe, vous êtes vraiment... Pffffff... Il souffla un coup, il était complètement ridicule, ce n'était pas la colère qui parlait mais la gêne, celle qui faisait légèrement rougir ses joues, son interlocutrice devait parfaitement le sentir et sourire d'un air amusé, ne prenant pas ces joutes verbales très au sérieux, ça ne servait à rien de brasser du vent... Je verrais ce que je peux faire, mais jurez moi que c'est la dernière fois que vous faites ça, c'est super déstabilisant.

Lui qui se donnait tant de mal pour cacher ses doutes, ses peurs et ses faiblesses, se faire lire comme un livre ouvert démontrait que ses capacités à cacher ce qu'il était derrière la carapace d'acier qu'il portait autour de lui se révélait aussi utile qu'une forteresse dont toutes les portes étaient ouvertes... Et cela l'énervait, mais en même temps cela le poussait en dehors de sa zone de confort et lui permettait d'être un peu plus lui même, d'admettre qu'il pouvait être vulnérable, qu'il ne pouvait pas toujours tout contrôler. Mais ça, jamais de sa vie il ne le dirait à quelqu'un, et certainement pas à cette Inquisitrice qui jouait avec sa tête ! Dans le fond, de ce qu'il voyait d'elle il la méprisait déjà beaucoup moins qu'avant, il était même tenté de lui faire confiance... Mais elle restait une Impériale avec une mission, et ça, c'était suffisant pour laisser planer la méfiance et le doute dans son esprit. Enfin, il s'occuperait du cas Alyxtra un peu plus tard, pour l'instant il devait donner le cap à Rooker, mais alors qu'il allait en direction du cockpit où le Corellien commençait à préparer l'envol du Gray Fox, l'interphone résonna près du sas du vaisseau. Encore un agent ?! Il allait donc devoir se trimballer QUATRE Impériaux en même temps... Eh bien heureusement que le Gray Fox avait beaucoup de place. Avec l'aide Rooker le Mandalorien alla donc ouvrir le sas pour accueillir la figure aux traits particulièrement froids et inexpressifs.

    - Le Colonel Gideon m'a pas parlé de votre présence sur la mission... M'enfin, ce n'est pas comme si j'avais grand chose à faire de son avis, entrez, je suis Sareth et voici Rooker, le pilote du vaisseau. Vos collègues sont partis aménager leurs quartiers, le voyage en hyper espace va prendre un peu de temps, je vous conseille de faire de même... C'est la première porte sur la droite, vous suivez le couloir et c'est la première à gauche, on se réunira en salle commune dans une heure pour parler du plan de la mission, donc à moins que vous ayez des questions je vais pas vous retenir ici plus longtemps.
    - Salut ? On va accueillir tout le BSI dans le vaisseau ou bien vous êtes le dernier ?
    - Rooker...
    - Rooooh ça va je blague, d'ailleurs tu m'as toujours pas dit quel était le cap.
    - On se rends sur Carida !
    - Carida ! Oh purée le coup de vieux... J'y ai étudié pour devenir pilote !
    - Tu me l'avais jamais dit ça... Ça explique ton aptitude au manche à balais.

Rapidement, les deux se mirent à discuter en laissant l'Impérial vaquer à ses occupations, il n'avait pas l'air très bavard donc ils décidèrent de ne pas l'embêter plus que nécessaire, s'il voulait partir il pouvait, s'il voulait écouter il pouvait aussi.

    - Et encore, j'étais pas si bon que ça à l'époque, à cause de la taille microscopique des Chasseurs TIE je devais me comprimer dans le vaisseau pour le piloter correctement, c'était pas très confortable.
    - Et l'ambiance était comment ?
    - Délétère... Il n'y avait quasiment que des délinquants et des voyous qui n'en faisaient qu'à leur tête, les instructeurs s'arrachaient les cheveux. Je me rappelle notamment de deux mecs dans ma promo que j'avais croisé, ils étaient en première année quand je les ai croisé, moi j'étais à ma dernière année... Un certain Han Solo et un certain Dash Rendar.
    - Sérieux ? Ils avaient étudié là bas eux aussi ?
    - Ouaip... Et il y avait aussi beaucoup de rumeurs qui courraient sur un mec en étude supérieure de la marine Impériale qui dealait de l'épice et tenait tête à Thrawn, un type appelé Tyber Zann. Je l'ai jamais croisé mais quand j'ai découvert qu'il avait fondé le Consortium des années plus tard ça m'a fait rire jaune.
    - A croire qu'il y a que des gens bien qui sortent de cette académie.
    - Tu l'as dit... Mais personnellement ça restera les meilleures années de ma vie, rien de mieux que de mener la vie dure à ces abrutis d'instructeurs !
    - Et... Tu te dis pas que c'est dangereux de parler de ça en compagnie d'Impériaux ?
    - Va pas me faire croire qu'eux aussi n'ont jamais eu la haine vis à vis d'une de leurs supérieurs hiérarchiques qui était un sale con.
    - Puisses-tu avoir raison... Bon je te laisse aligner le cap, j'ai à faire.

A son âge Rooker n'en avait plus vraiment grand chose à faire de personne... C'était son vaisseau, c'était ses règles ! En plus c'était lui qui allait cuisiner pour tout l'équipage, donc si les invités n'étaient pas contents, ils pouvaient toujours payer une navette pour Carida et faire le voyage seul ! Sareth, lui, ne savait pas quoi en penser, mais de toute façon cette mission n'allait pas être très protocolaire au vu du comportement de l'Inquisitrice et de sa relation avec Illusive... Merde, Illusive. Devait il aller lui parler comme prévu ou préférerait-il faire comme si de rien était pour éviter une situation gênante ? Il se dirigea vers les quartiers... Il avait une heure avant la réunion, c'était peut être le seul moment où il pourrait essayer. Il avait le trac, mais de toute façon, au fond de lui, il avait envie de savoir ce qui était arrivé à cette jeune femme après leur mission sur Yaga Minor.
#39851
Helera écoutait parler le vieux grognon avec un sourire jusqu’aux oreilles. La barrière avait été si facilement brisée qu’elle s’en réjouissait presque. Il était très facile d’ériger d’énormes murs mentaux pour se protéger de la souffrance, de la peur et des ténèbres. Mais ce n’était jamais le cas pour les sentiments plus doux, tels que la compassion, l’amour ou l’affection. C’était d’ailleurs pour cela que le côté obscur s’attaquait à ce genre de sentiment. C’était comme cela même qu’il s’insinuait dans les mœurs et transformait compassion en jalousie, amour en haine. Dans les quelques espoirs qu’il lui donna, elle aurait pu à ce moment le briser en deux et prendre toute sa vie, son identité. Le pouvoir qui se profilait sous ses doigts, elle le sentait affluer, picoter dessous ses ongles, sous sa peau. Pourtant, elle le laissa couler et se contenta d’accepter ce sentiment.

« Si je comprends bien, vous êtes en train de me dire que votre fille est pourchassée par les Sith. Et vous espérez que votre vaisseau, aussi classieux et bien entretenu saura vous protéger de la Force ? »

Son sourire se tarit lentement et elle prit un air plus grave, hocha négativement la tête.

« Je connais un endroit, une planète, reculée dans la galaxie, inconnue. Qui serait prêtre à l’accueillir et l’aider à se former. Loin des dogmes Jedi robotiques, loin des Sith, loin de la république et de l’empire. C’est un havre de paix pour ceux qui cherchent à grandir sans avoir à suivre des règles. Une planète où elle pourrait choisir son destin plutôt que de suivre celui que l’on lui dictera. Je ne vous demande pas de répondre à ma proposition, ni d’accepter. Réfléchissez-y simplement. »

La proposition fut lancée, il en faisait ce qu’il voulait. La suite tourna autour de l’agente et de la dénomination de relation, qui par définition, exprimait la liaison entre deux personnes. La liaison pouvait-être tout autant fraternelle ou amoureuse. Sa réaction gênée ne pouvait exprimer que la deuxième solution. Un pirate de l’espace, hein ? Helera ricana.

« Je suis une inquisitrice. C’est ce que vous vouliez dire ? »

Elle éclata de rire et le laissa avec ses divagations puis s’était enquis de suivre le pilote. Ce dernier la mena de coursive en coursive. L’odeur vanillé transpirait de contraste avec la froideur du métal, les hublots tamisés de protections solaires, les lumières artificielles. Tout ici lui rappelait à quel point ils étaient enfermés dans des cocons d’aciers, prêts à se faire déchirer en deux à tout instant. Et malgré ce que voulait Sareth, la Force n’avait que peu à faire de ce genre d’artifice. Elle-même aurait pu déchirer le cargo sans le moindre effort. Son manque de prudence était simplement dû à son manque d’obstacle concret. Son manque de contrôle lui aurait fait perdre dans l’instant, sa fille et son équipage. Mais qu’importe, on lui laissa prendre place dans une petite cabine toute simple. Quelques dix mètres carrés composés essentiellement d’une banquette et d’un rangement. Pas de hublos donnant vers l’extérieur et une seule petite loupiotte pour lui éviter d’être totalement dans le noir ou même totalement dans la luminosité. En soi, un endroit parfait.

L’inquisitrice posa son casque dans l’armoire quand une nouvelle vibration la percuta de plein fouet, comme des coups dans une carlingue, son cœur manqua d’éclater en autant de morceau. Elle se laissa tomber sur le lit tandis que la Force lui envoya de puissante vision d’un passé déjà lointain, des sentiments et des sensations nimbées de gargantuesques pulsions. Sa tempête intérieure redoubla d’une nouvelle intensité, plus grande et passionné qu’alors, chassant pour un moment sa colère par un sentiment beaucoup plus doux mais exponentiellement plus destructeur. Elle laissa son casque et disparut dans les ombres, suivant son but tel un navire perdu dans le brouillard, avec pour seul repère une immense lueur à l’horizon. Quand elle atteint de nouveau l’entrée, elle se cacha derrière un des pistons de la passerelle et observa silencieusement la scène. Son cœur manqua de se retourner une seconde fois, son corps s’affaiblit et elle crut tourner de l’œil. Elle attendit que leurs hôtes ne soient hors de portée et si jamais Zygmunt essayait de les suivre, elle l’aurait attirée quelques instants. Assez pour sortir de l’ombre et se planter face à lui, la bouche bée, les bras pendants de part et d’autre. Pendant plus d’une longue minute, celle qui avait toujours réponse à tout resta muette. Sa mâchoire bougea bien pour tenter de produire quelques sons, résultant à un silence religieux. Elle avait cru, tout comme Althar le lui avait fait, ne jamais revoir l’agent. Alors elle avait à son tour créer des barrières pour oublier sa peine, oublier sa mémoire et les moments passés, la chaleur et l’odeur. La voix et le regard, dont elle s’y plongea sans demander son reste. Elle fit un pas en avant, jaugeant sa réaction, peut-être l’avait-il oubliée. Peut-être avait-il tout simplement tourné la page. Mais pourtant, il y avait l’espoir et cette pulsion qui la poussait à progresser inexorablement. Arrivée à son niveau, elle posa les mains de part et d’autre de son torse, épousseta les quelques grains de poussière qui s’y trouvait.

« Je crois … » dit-elle … « que cet uniforme ne te va toujours pas. »

Et elle n’attendit pas sa réponse et accrocha ses bras autour de son cou, y enfouissant son visage.
#39852
L'accueil par les deux bonhommes avait de notable qu'il permettait de mettre un visage et un rapide descriptif sur chaque. Le chasseur de primes mandalorien guilleret qui restait concentré sur le boulot et la grande gueule un peu bougon, le pilote à priori. Rien de neuf sous le soleil quoi. Cette nouvelle mention de l'objectif eut toutefois sur lui un effet inattendu qui le fit brièvement frissonner. Carida. Depuis combien de temps n'y était-il pas revenu ? Des années et des années, plus d'une décennie même. La douleur avait toujours été présente, ça avait été trop difficile à supporter d'y revenir après l'attentat. Le visage de son frère ne cessait de le hanter chaque fois qu'il s'y était rendu en permission et c'était la principale raison de sa demande de réaffectation à l'époque. Trop de souvenirs. Même les tortures d'Isard n'avaient pas réussi à lui faire oublier la douleur et le deuil.

Je suis le dernier en principe. Faites attention à ne pas vous exprimer trop haut, chez certains agents ça passe mal.

Pas chez lui, il n'était pas le genre à se juger supérieur à son prochain parce qu'il avait un uniforme blanc dégueulasse lui donnant l'autorité de faire ce qu'il voulait à qui il voulait. Sauf à ses collègues faisant ce genre de choses évidemment, sinon ce ne serait pas drôle. Il y en aurait eu un ou deux pourtant qu'il n'aurait pas dédaigné d'expédier ad patres ou en cellule pour leur faire rentrer dans le crâne que leur boulot ne consistait pas à se défouler mais à protéger la population. Mais ainsi allaient les choses, même malgré les réformes de l'Empereur quelques années plus tôt pour lutter contre la corruption dans le système.

Laissant aller de leur côté les mercenaires, Molotch resta non loin du sas, comme perdu dans ses pensées. Déjà il songeait que l'opération allait être sensible. Outre cette inquisitrice inconnue qui serait terriblement dangereuse si elle était elle aussi acquise à Gideon, les deux autres agents déjà embarqués étaient très probablement ses agents. Il doutait avoir le temps et la capacité de leur tirer les vers du nez d'ici à ce qu'ils soient arrivés sans qu'ils ne s'en rendent compte et ensuite ça deviendrait encore plus compliqué. Comme d'habitude, le vieux l'avait envoyé au charbon avec guère plus qu'une petite tape sur l'épaule et un "bonne chance l'ami te fais pas descendre". C'était en train de devenir pénible au fil du temps cette manie de ne rien lui dire ni vraiment le préparer. Était-ce ainsi chez les autres agents seniors ? Probablement pas.

Il ne réalisa que tardivement qu'on s'adressait à lui. Une voix chargée d'émotion et qu'il n'avait plus entendue depuis bien longtemps au point d'avoir bien failli en oublier la propriétaire. Fronçant les sourcils sous le coup de la surprise, l'agent écarquilla les yeux d'un air éberlué lorsque l'inquisitrice lissa son uniforme avant de se jeter sur lui avec un entrain inconvenant - mais qui en avait quelque chose à faire ? - et se blottir comme sous une couverture. Ce fut seulement en baissant les yeux vers la chevelure d'un blanc neige le plus pur qu'il réalisa à qui il avait à faire. Et se retrouva incapable de prononcer un mot de plus. Si longue avait été leur séparation qu'il ne savait que dire pour la réconforter ou même lui expliquer. Pouvait-il de toute façon justifier une absence aussi longue qui ne sonnerait comme une excuse bien commode ?

Helera, dans un murmure car, sous le coup de l'émotion il ne sut élever la voix, comme craignant qu'en haussant le ton elle disparut comme un mirage, moi non plus je ne m'y ferai jamais.

S'il était bien une chose qu'il détestât plus encore au Bureau que les pourritures qui profitaient de leur rang, c'était bien cet uniforme d'une laideur monumentale qui, de son humble avis, faisait plus pitié qu'il n'inspirait la terreur. Mais allez donc expliquer à vos supérieurs que vous refusez de faire votre boulot engoncé dans ce truc et vous êtes bon pour vous prendre un sacré tollé. Aussi avait-il pris l'habitude de ne le porter qu'au Bureau et, en-dehors, en cas d'absolue nécessité. Sinon, il préférait largement une tenue civile plus confortable et lui permettant de disparaître parmi la foule sans qu'on ne voit en lui autre chose qu'un citoyen lambda.

Je ne savais pas que c'était toi l'inquisitrice sur l'opération. Aemos ne m'en a rien dit...

Soit parce qu'il n'en savait rien, soit, ce qui était plus probable connaissant le vieux renard, parce qu'il avait voulu lui garder la surprise. Le vieux n'était pas dupe et n'ignorait rien de la relation... Compliquée entre son agent et la conseillère impériale. Il était en outre assez sage pour savoir qu'il y avait des choses qu'il valait mieux qu'il ignore pour pouvoir bien faire son travail. Tant que ça n'empiétait pas sur son devoir, l'agent senior n'avait pas de raison de reprocher à Molotch avec qui il couchait. Se rappelant brusquement la position de la jeune femme par rapport à lui, il l'entoura de ses propres bras pour la serrer, de façon un peu maladroite et guindée il faut bien le reconnaître. Par inconfort ou par incertitude ? Lui-même n'aurait su le dire.

Cela faisait si longtemps qu'il avait dû renoncer à elle, tant pour son bien que pour pouvoir continuer à faire son devoir, voire tout simplement vivre. Il n'avait pu l'oublier malgré la douleur d'avoir perdu un lien aussi fort, quand bien même savait-il à quel point c'était douloureux de penser à son visage aux traits exquis. Mais qu'aurait-il bien pu faire pour remédier à cela, le cœur a ses raisons que la raison ignore. Du reste, il lui devait la vie et sa main bionique, deux excellentes raisons de ne plus chercher à s'immiscer dans la sienne. Mieux valait qu'elle l'eut oublié et passe à autre chose. Il ne pouvait pas lui apporter ce dont elle avait besoin. Il n'apportait jamais rien de bon à personne de toute façon.

On... Il faut qu'on soit prudents. Je ne devrais même pas être en train de te parler, encore moins te toucher. Je ne sais rien des autres agents sur l'opération mais si jamais ils rendent des comptes à la mauvaise personne et leur parlent de nous, ça finira mal.

Doucement, à regret et en sachant qu'il le regretterait immédiatement, il détacha les bras de la jeune femme de lui et la repoussa à distance, assez pour que quiconque passant par là ne se pose pas de question sur eux. Mieux valait qu'elle le voie comme un goujat et le méprise pour sa lâcheté plutôt qu'elle ne le vit fondre en la contemplant avec une joie qu'il ne se souvenait pas avoir ressenti depuis une éternité. Ce serait plus facile pour elle de se conforter à son rôle et lui au sien. Voulait-il que leur relation reste du passé ? Certes non, il n'y tenait aucunement. Mais dans l'Empire, on ne fait que rarement ce qu'on veut, souvent ce qu'on doit.

Malgré tout, je suis content de te revoir. Même si ça doit être pour quelques jours et seulement en tant qu'agents de terrain.

Difficile d'aller plus loin dans l'état actuel des choses. L'intimité dans le vaisseau d'inconnus, avec d'autres agents tout aussi inconnus mais pas moins dangereux, ça risquait d'être compliqué. Au-delà de cette mission, qui sait ? Il ne se voyait guère d'avenir en commun avec la jeune femme, sachant combien il était dangereux de s'en approcher.
Oblitus reliquia

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