L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#40409
Yaga Minor, cité impériale de grande envergure, cœur névralgique de la majorité des activités du Nord. Principalement tournée vers les activités politiques, notamment avec sa base majeure de l’Ubiqtorat, Yaga Minor est également connue pour ses activités de construction avec des chantiers spatiaux d’importance stratégique. Cette planète a également vu la naissance de bien des gouvernements, des organisations tout en ayant assisté à leur chute. C’est sur cette planète où tout se jouait, pour celui ou celle dont l’esprit avait pour vocation l’avènement et la continuité de l’empire. Il n’était d’ailleurs pas rare de croiser bon noms de personnalités importantes de l’empire, de n’importe quelle classe. C’est pour cela que la sécurité de la planète est extrêmement renforcée, des couvre-feux ayant été instaurés avec des patrouilles continuelles de bataillons dans toute la ville, parfois assisté par des marcheurs allant jusqu’à la classe TB-TT. De jour, la ville était pleine de soldats et les contrôles n’étaient pas aisés. Chaque personne entrantes devait valider son séjour par une autorisation après un minutieux contrôle des uniformes blanc laqué. Pire encore, en cas d’une non présence d’une identité impériale, ou autorisation équivalente, les tests médicaux étaient de vigueur. Ils n’étaient pas longs et permettaient la création de carte de séjour. Les informations récoltées étaient enregistrées dans les immenses bases de données et traitées par les supercalculateurs.

L’équipe à Sarah, n’avait qu’une autorisation d’entrée sur le territoire et devrait se livrer à ces mêmes contrôles. La conseillère y tenait particulièrement. Cela faisait près d’un mois depuis leur rencontre, depuis cette nuit volée au gré du temps, pour leur profit. Une nuit dont elle avait encore dû mal à se remettre et qui parfois agitait son repos de … cauchemars. Ces derniers qui la montrait perdant le contrôle et brisant en deux le corps de la Zeltronne. Le côté obscur rodait désormais dans son esprit, elle en avait bien conscience. Cela pourtant ne la dérangeait pas, car tout suivait le grand plan. La conseillère Kor’rial patientait devant la baie vitrée qui donnait devant les jardins de cet entrepôt désaffecté à l'orée de la ville. Cet endroit avait été un prêt de l’administration en attendant la réhabilitation des véritables locaux de l’inquisition. Ils avaient été fournis avec tout le matériel nécessaire et les quelques premiers sujets envoyés ici pour des premiers tests. Une dizaine de profils, incluant Sey’la étant présents ici, résidents forcés de ces immenses locaux. En revanche, cet entrepôt était plein de soldats du corps de shadow troopers, des troupes spécialement formées pour l’occasion, entrainés à traquer et tuer des sensitifs. Cela allant plus généralement à tous les ennemis de l’empire, pour des missions d’élite.
Kahl a ses côtés, les bras dans le dos, imitait à la perfection son maître dans ses moments de longues introspections. Il en profitait bien souvent pour vagabonder à son tour dans son esprit et se concentrer sur ses objectifs personnels. De son côté également, il se rappelait du trio qu’ils avaient “récupéré” sur Telos et dont il partagea la nuit avec l’une des membres. Cette expérience, il n’en avait jamais parlé à son maître, tout comme elle était restée silencieuse sur sa propre relation. Leur relation s’était plutôt orientée sur des entraînements, tous plus rigoureux les uns que les autres. Sa propre vision de la Force se développait petit à petit et il sentait poindre en lui une nouvelle dimension dont il ne soupçonnait pas l’existence. Cela l’enivrait.

« Pensez-vous qu’elles viendront ? » Lui demanda-t-il, tranchant dans le silence.

« Sans aucun doute. Elles sont d’ailleurs arrivées dans le spatioport et sont en cours de transfert ici. »

Le garçon se retourna complètement vers elle, demi-étonné, demi-admiratif.

« Vous l’avez senti ?! »

Helera tourna la tête vers lui et esquissa un sourire, lui tendant le datapad qu’elle gardait sur elle.

« Non, j’ai lu les rapports. »

Leur atterrissage se déroula dans le plus grand des silences, tout comme leur trajet. Les impériaux parlaient peu, les soldats tout en noir et casqués encore moins. Officiellement, ils les escortaient. Officieusement, ils avaient ordre de veiller à la sécurité des intérêts de l’empire, avec tout ce que cela impliquait. C’est eux qui descendirent les premiers, quatre soldats qui se firent face de part et d’autres de la rampe. Pas d’autres comités d’accueil autre qu’un officier sculpté sous son uniforme et dont le regard ne laissait rien passer. Avec un bref “suivez-moi”, elles furent conduites toutes les trois à travers les installations, pouvant constater le vide manifeste de l’endroit. Peut-être eurent-elles la chance de tomber sur un des sensitifs présents, les seuls sans uniformes de soldats ni d’officiers, avec une mine pleine d’arrogance et des yeux qui fusillaient quiconque les croisaient. Les trois furent menées à travers le complexe vers le bâtiment principal, puis dans le dédale totalement rénové à la mode impériale jusqu’à la salle en hauteur, donnant sur l’ensemble du site. L’officier se présenta et quand il eut confirmation, laissa le colis à l’intérieur.

Helera était là, en train de servir du chocolat chaud, un des mets les plus rares et exotiques de la galaxie. Elle les avait déposés sur une table de salon adjacente à son bureau. Tout dans un style très sobre, bien loin du confort du mois dernier.

« Bonjour Mesdames. »

Helera se redressa puis s’inclina respectueusement, imité par l’apprenti mue dans un silence de mort et un visage stoïque. Il n’y eut que la femme aux cheveux cendrés qui leur délivra un fin sourire.

« J’espère que votre trajet s’est bien passé, je vous ai préparé de quoi vous reposer. Même si je dois avouer que cela ne sera que de courte durée. »

Et effectivement, les tasses avaient été déposées, devant lesquelles trônaient trois datapads.

« En effet, si vous êtes ici, c’est pour votre volonté de vous joindre à nous. Aussi vous trouverez dans ces datapad un ensemble de documents qui pourront vous être utiles. Les lois impériales, les compositions hiérarchiques mais surtout vos affectations. »

Des trois filles, elle ne put s’empêcher de s’arrêter plus longuement vers Sarah, dont le parfum bien connu vint lui harceler les narines, faisant remonter quelques souvenirs et sensations.

« Votre unité sera indépendante de l’empire mais liée à notre organisation. Sarah, tu en auras la charge. Aussi tu ne répondras qu’à moi et mes supérieurs, c'est-à-dire l’empereur lui-même et le grand Vizir. Ce qui, espérons le, n’arrivera jamais. Vos salaires seront de 5.000 crédits chacune.
»


Helera étira un grand sourire. Travailler avec elle, c’était savoir faire vite et bien.

« Si vous n’avez pas de questions, on vous montrera vos locaux et nous pourrons passer au test que je vous ai promis tantôt. J’espère que vous êtes prêtes. »
#40413
Un mois s’était déroulé depuis la mort de Jessa, et la naissance de Sarah. Une longue durée, mise à disposition par le trio dans l’optique d’effacer le plus de liens possible entre l’ancienne et la nouvelle identité de la chasseuse de prime.
L’extérieur du vaisseau a été entièrement repeint, les symboles de Kate étant bien trop voyants, et surtout connus des anciens contacts de sa propriétaire. Une tâche difficile, des souvenirs disparaissant soudainement sous les yeux nostalgiques des amies de la défunte.
Ensuite, les noms des personnes concernées furent écrits sur une liste, avec le niveau de relation, et surtout leurs connaissances sur les deux compagnes de la zeltronne. Car si les deux jeunes femmes ne sont pas considérées comme mortes, les voir ensemble avec une autre zeltronne chasseuse de prime pourrait très facilement détruire la couverture…
Le chasseur Sareth, le clan Tars, le clan Kist, la soldate Menoï, et surtout, le plus problématique: Le mystérieux inconnu masqué. Il avait de nombreuses connaissances sur Jessa, des choses intimes qu’elle ne lui avait jamais dévoilé. Lors de la fouille impériale, l’Empire avait trouvé dans une de ses armes du matériel d’espionnage, et par la suite Sarah avait vérifié au peigne fin tout le vaisseau, à la recherche d'autres appareils potentiels. Car cet homme avait tout à gagner à annoncer à la galaxie du subterfuge, notamment à la Nouvelle-République.

Il ne restait plus que la question de l’équipement. L’armure avait été fabriquée main par Agatha, elle était unique en son genre, et donc trop risquée à porter. La Goran s’était déjà penchée sur des plans, des idées, mais voulait attendre les informations de l’Empire avant de continuer. Car la tenue devra être adaptée au type de mission entreprise par la chasseuse de prime, à son environnement, et à ses besoins.
Helera leur avait donné rendez-vous un mois plus tard, et ce jour était arrivé…

Assise sur une chaise, pensive, Sarah réfléchissait à la suite des évènements. Si par deux fois elle avait accepté officiellement l’offre, les doutes persistaient. Pas concernant ses choix, sa décision avait été prise depuis longtemps, mais concernant son amie mandalorienne. Car contrairement à la zeltronne, la hapienne avait encore un clan, qui lui n’avait aucune relation avec l’Empire.
Pourtant, elle ne sentait aucune émotion identique provenant de la géante. Au contraire, elle semblait heureuse, comme à son habitude, avec une pointe d'excitation. Elle sourit, comprenant qu’elle n’avait pas à s’en faire.
Elle se dirigea vers le cockpit, admirant le paysage spatial qui s’offrait à elle. La voyant arriver, Erza prit la parole.

« - Nous arriverons dans quelques minutes.. »
« - Parfait.. »

Elle appuya sur l’interphone, faisant venir Agatha sur le pont.

« - Les filles, le moment tant attendu est arrivé. Alors je vous le demande pour la dernière fois. Si vous avez le moindre doute, la moindre appréhension, n’hésitez pas à le faire savoir. Il n’est jamais trop tard. Souhaitez-vous continuer ?. »

Erza prit la peine de tourner son visage vers son amie. On pouvait lire dans ses yeux une légère déception, comme si la réponse paraissait tellement évidente que poser cette question était ridicule.
La forgeronne pouffa de rire devant la scène.

« - Evidemment ! Tu parles tellement de la conseillère que te priver d’elle serait trop horrible pour nous deux. En plus, je les aime bien ces deux-là. Je comprends tes doutes, mais ne t’inquiète pas, tu me connais, je suis très expressive. Tu aurais senti à des kilomètres si j’hésitais. Alors maintenant, arrête de t’inquiéter.. »

Elle s’approcha de son amie, parlant d’une voix plus calme.

« - Sarah, je suis très sérieuse. J’ai choisi de te suivre dans cette aventure, personne ne m’a forcé la main. Je suis très heureuse ici. »

« - Nous sommes arrivées. »

Taga minor, magnifique planète bleue, capitale impériale. Aucune des trois femmes n’avait jamais posé le pied sur ce monde, bien trop sécurisé pour y faire du tourisme. Elles avaient reçu une autorisation d’entrée, qu’elles donnèrent à l’officier de communication ayant intercepté le vaisseau. Des coordonnées furent par la suite données au trio, qu’elles suivirent jusqu’à un spatioport spécifique. Contrairement à la fois précédente, Sarah était sereine sur la réaction impériale. Le rendez-vous ayant été donné par Helera en personne, si l’équipage suivait les ordres à la lettre, tout devrait bien se passer.
Erza posa le vaisseau, tandis que la soute s’ouvrit sur une escorte. Des armures sombres, bien différentes de celles des troopers traditionnels. Si Sarah ne connaissait rien au sujet des grades et des branches de l’armée impériale, elle se doutait en revanche que cela avait une signification, sûrement dû à l’importance que représentaient ses amies et elle.
Le cortège était fait en petit comité, ce qui étonna dans un premier temps la zeltronne. Soit la conseillère était très confiante dans le déroulé des opérations, se contentant du stricte minimum pour faire apparat, soit ces soldats étaient une véritable élite, peut-être même plus doués individuellement que la chasseuse de prime…
Comme elles s’y attendaient, un officier vint les chercher, aussi froid et inexpressif que son prédécesseur sur Télos.

« - Toujours aussi joyeux… » Chuchota la hapienne. Sarah étouffa un gloussement, donnant un léger coup de coude à son amie.

Les zones visitées étaient désertiques, créant un manque d’ambiance mettant légèrement mal à l’aise le groupe. Erza scrutait les alentours, puis remarqua une personne, un homme, ne portant ni uniforme ni armure. Ce dernier observait d’un air arrogant l’escorte, et jeta un regard mauvais à la jeune humaine qui le regardait. La tueuse se contenta de lui montrer son expression vide, intimidante, refusant de se laisser impressionner.
Elle en croisa deux autres plus loin, qui discutaient entre eux avant de s'interrompre et de se comporter de la même façon, renforçant la méfiance de la tireuse d’élite. Qui étaient ces personnes, qui ne semblaient pas fuir à la vue des impériaux ? Ce n’étaient sûrement pas des civils, et pourtant ils ne portaient pas d’uniforme.

Après plusieurs minutes dans un silence macabre, coupé par quelques petites remarques “discrètes” de la géante, le trio arriva enfin devant une porte, la seule chose qui les séparait de la raison de leur venue.
Elles furent invitées à entrer, et l’ambiance changea drastiquement, passant de la froideur d’un bâtiment vide et silencieux à la chaleur d’un salon, rappelant bien évidemment la soirée du mois précédent.

Erza observa la pièce quelques secondes, avant de faire un hochement de tête de réponse. Si cela pouvait sembler distant, froid, venant d'elle cela était une grande preuve de respect et d'appréciation.

« - Helera, Kahl, heureuse de vous revoir. »
« - Salut, ça faisait longtemps ! Vous allez bien ?” »

Si Sarah s’était inclinée durant ses salutations, un sourire charmant au visage, Agatha était restée debout, bougeant avec énergie son bras, un signe familier qui fut aussitôt réprimandé par un léger raclement de gorge de sa capitaine. La forgeronne s’inclina alors immédiatement, précédée par une maladroite excuse.

Les trois jeunes femmes s’assirent, Erza comprise, qui s’empressa alors de lire attentivement les documents affichés. La hapienne se jeta sur la tasse devant elle, heureuse de profiter d’une boisson aussi rare et délicieuse. Mais la zeltronne avait du mal à se concentrer. Son attention était retenue par la conseillère, ne sachant pas comment réagir ni se comporter. Pour éviter de la mettre mal à l’aise, Sarah lui lançait parfois des regards, mais essayait de ne jamais rester trop longtemps sur elle. Elle avait encore des séquelles, positives pour elle, de leur nuit passée, et les émotions qui en émanait étaient extrêmement fortes, bien plus que toutes les nuits de ce genre passées durant sa vie. Il faut dire qu’elle n’avait jamais vécu de moment si intense. En réalité, si elle se montrait confiante, la mandalorienne ne l’était pas vraiment. Certes, ce n’était pas aussi violent que la fois précédente, mais elle avait toujours des envies, avec tout ce que cela impliquait.

Vint ensuite les termes du contrat. Aucune entourloupe, aucun changement de dernière minute. Comme prévu, Sarah travaillait en collaboration avec l’Empire, mais surtout avec Helera. Il était évident que de ce fait, les trois femmes devaient obéir également aux supérieurs de la conseillère. Mais peu importe, c’était la sensitive qui intéressait Sarah, et non les autres. C’est pour elle qu’elle a accepté l’accord.
Le fait qu’elle s’est soudainement mise à la tutoyer ne passa pas inaperçu. Cela créait une proximité, un lien plus intime. Alors elle se risquait de faire de même, se rappelant de l’époque où le vouvoiement ne faisait pas partie de son vocabulaire.

« - Quand tu parles d’unité, cela concerne notre trio, ou d’autres personnes me seront affectées ? »

L’annonce du salaire fit sourire Agatha, qui se tourna vers Erza. L’équipage n’avait jamais d’argent, chaque crédit étant immédiatement utilisé pour rembourser les dettes, payer le retard, et préparer les prochaines primes, qui n’ont malheureusement jamais eu lieu suite à l’incident…
Par la suite, Sarah regarda ses amies, avant de hocher la tête.

« - Nous sommes prêtes. »
#40415
Quand les deux Mandaloriennes se présentèrent, c’est encore avec le décalage de représentation. Là où Sarah fut plus mesurée et garda l’étiquette, la colosse quant à elle n’hésita pas à se laisser aller à ses représentations. Helera étira un sourire avant de répondre fugacement :

« Oui, nous allons bien. »

Et ce fut tout. L’empire surveillait tout et surtout les nouvelles têtes. Croire que l’empire surveillait en grande partie l'extérieur de ses terres n’était qu’une moitié de la vérité. La deuxième, elle était au cœur même du territoire. Suite à cela, elle laissa les jeunes femmes prendre connaissance de leurs droits et devoirs dans l’empire, tous les chapitres de la loi qui concernaient les écarts dont on les accusa tantôt, comme tous ceux concernant la chasse aux sensitifs. Helera était restée debout tout le long, les bras croisés, répétant des allers retours dans la pièce. Parfois en jetant des regards à la Zeltronne, parfois en continuant à fixer un mur au loin.

« Pour l’instant, votre trio. Mais les missions pourront évoluer. Je ne sais pas encore. »

Ce n’était juste qu’un cadre pour organiser le statut d’Ezra et d’Agatha. Vu que la personne la plus concernée étant Sarah, comme elle n’existait que par l’empire, c’était elle qui devrait prendre la charge. Enfin, quand elles acceptèrent, Helera étira un grand sourire.

« Bienvenue dans l’empire Mesdemoiselles. Comme vous le savez, nous sommes à cheval sur l’étiquette. Nous vous apprendrons les us et coutumes, si d'aventure vous devrez discuter avec des personnalités impériales. Vous devrez également vous soustraire à l’uniforme réglementaire. »

Helera patienta que la nouvelle ne soit ingérée, avant de les inviter à la suivre, par un mouvement du bras. La conseillère portait son propre uniforme que les filles avaient déjà pu repérer lors de leur premier échange. A l’intérieur, sa prestance était celle du rôle qu’elle portait. Main dans le dos, torse bombé, regard vers l’horizon, très peu d’expression faciale. Tout cela n’était pas qu’affaire d’étiquette, d’ailleurs, c’était également question de survie. N’importe quelle personnalité de plus haut placée pouvait détruire la vie d’un subalterne à n’importe quel moment. L’irréprochabilité était de mise à tout instant.

Ainsi débuta rapidement le tour du propriétaire. Succinctement, les dortoirs, long couloir de chambres individuelles, très étroites. Des douches communes. Une simple armoire pour ranger ses affaires. Elles étaient dans l’aile réservée aux soldats, ainsi il y eut quelques passages ça et là, se redressant droit comme des “i”, quelle que soit leur activité, quand ils virent passer la conseillère. Cette dernière ne s’en souciait pas, habituée à ce genre de manifestations. Elle les emmena vers le réfectoire, le centre de commandement, où seule Sarah pourrait se balader pour terminer vers une visite extérieure des airs d’entraînements. Ils évitèrent précautionneusement une partie du bâtiment, et pour cause :

« Cet endroit est un centre de formation pour sensitifs. Nous les formons, comme Kahl, à devenir meilleurs que les Jedi. Vous les rencontrerez cet après-midi lors d’un entraînement en commun. »

La conseillère se planta devant eux, les toisant toutes les trois.

« J’insiste sur la récurrence de ces entraînements. A partir de maintenant, votre esprit et votre corps seront éprouvés. Vous allez souffrir jusqu’au bord des larmes. Vous allez peut-être regretter votre choix ou peut-être me haïr. Mon but est et restera de vous garder en vie. Alors pensez à l’impériale, pensez à la force de l’unité et jusqu’à quel point vos ennemis vous craindrons pour cela. »

Les évènements, à partir de maintenant, allaient s'accélérer drastiquement. Les jeunes femmes seraient formées, coûte que coûte. Le regard de l’inquisitrice resta sans faille et les toisa une à une. Si leur vocation n’était pas directement de combattre les sensitifs, elle savait que s’entraîner pour le pire, permettait de relever tous les obstacles.

« Bien. Kahl, emmène Ezra et Agatha dans leur quartier. Rendez-vous ici même à deux heures après le repas. Sarah, nous avons encore des documents à terminer. »

Les deux groupes se séparèrent à cet instant, pour des directions totalement opposées. Toujours stoïque, la conseillère marchait en silence, sauf si elle fut interrompue par son interlocutrice. Elle était loin d’avoir anticipé de nouveau cette rencontre, car n’était pas certaine de s’attendre à quelque chose. Le grand plan était plus important que tout le reste et elle ne pouvait souffrir de se perdre en divagation. Ou presque … Helera continua à la mener à travers le dédale, bifurquant à un endroit où elle n’aurait pas dû. Elle resta sereine néanmoins et poursuivit sa route, jusque dans des zones plus reculées du site. Arrivées à destination, elle ouvrit la porte et la laissa entrer la première. L’endroit n’était définitivement par le centre de contrôle ni de commandement. C’était davantage … Une chambre. Sans qu’elle ne put laisser un seul commentaire, Helera enroula ses bras autour de son cou et l’embrassa. Elle avait gardé contenant pendant tout ce temps, mais en réalité …

« Ton odeur me rend folle. Je pensais pouvoir l’oublier mais en vain … »

De nouveau, son désir s’embrasa, aussi rapidement qu’un tir de turbolaser. Leurs esprits n’étaient pas liés, mais elle le savait, elle n’était pas la seule …




Sur l’aire d’entraînement, il y avait une dizaine d’acolytes. Généralement jeunes, ils étaient beaucoup plus vieux que le standard Jedi, avec des âges moyennés au quart de siècle. Parfois plus vieux avec quelques trentenaires. Des hommes et des femmes, aucun alien, tout ce qu’il y avait de plus normal. On dénotait une certaine folie furieuse dans certains regards, là où timidité et réserve animait ceux des autres. Avec un panel allant de ces deux extrêmes. Ils étaient en ligne de trois, les uns derrière les autres. Tout autour de l’air, quelques soldats patrouillaient avec droiture et réserve. D’autres avaient troqué leur armure pour un uniforme d'entraînement et participé aux côtés des sensitifs. Tous les uniformes étaient identiques, noirs et proches du corps, avec un haut, un bas et des chaussures, rien de plus. Cela incluant également Helera. Cette dernière faisait des allers retours devant le peloton.

« Cela fait désormais des semaines que le programme a été lancé. Les évolutions sont lentes, très lentes. Nos ennemis ne nous laisseront pas le luxe de parfaire notre technique. Pourtant, je vois que dans votre regard brûle la même rage qu’au premier jour, et c’est ce qui me conforte dans la vision que nous partageons. Aujourd’hui encore, vous serez séparés en plusieurs groupes. Un sensible pour une escouade. Chacun aura un bâton pour seule arme physique. »

Helera se tourna vers les trois nouvelles dans le rang.

« Mais avant cela, trois chasseurs nous ont rejoints aujourd’hui. Elles ont toutes les trois embrassé nos valeurs et notre vision. Elles participeront aux mêmes entraînements et suivront notre même rigueur. Vous aurez l’occasion de vous présenter en temps utile. Car avant toute chose … »

Elle sentit que certains regards trahissaient une certaine pointe d’amusement, sachant ce qui se préparait. Helera invita les trois femmes à la suivre et les mena vers un énorme bloc de perma béton de plus d’un mètre d’épaisseur. Sur la face principale, elle était bordée de rouge, et pour cause :

« Cette pierre est notre rite de passage. L’objectif est simple : brisée là en deux. »

Quant aux marques, elles ne signifiaient qu’une seule chose. Personne n’avait réussi. Cette première étape préparait le mental à répondre à des objectifs impossibles. Helera mesurerait si les femmes étaient réellement prêtes à tout donner.
#40417
Les us et coutumes. Si Sarah pouvait s’acclimater, se débrouiller pour se comporter comme il le fallait même si elle devait faire le contraire de ce qu’elle pensait, ses deux amies… C’était une autre histoire. Agatha était maladroite dans beaucoup de domaines sociaux, commettant souvent des erreurs qu’elle regrettait rapidement. Mais ce n’est rien comparé à la dernière…
Erza était une solitaire, une entêtée, avec un caractère assez difficile, malgré son mutisme constant. N’étant plus à son compte, elle n’écoutait que ses amis très proches, et seul Sarah pouvait la convaincre de faire des choses qu’elle n’appréciait pas. La tireuse d’élite, en plus de ne pas beaucoup parler, ne s’inclinait jamais, gardait en permanence la même tenue, restant toujours là où elle voulait être. D’ordinaire, sa discrétion faisait que les gens ne s’y attardaient guère, passant à autre chose et se concentrant plus sur la zeltronne. Mais dorénavant, elle allait devoir apprendre à changer de comportement…
Quand Helera annonça le port d’uniforme, la tueuse professionnelle se retourna immédiatement vers Sarah, l’air inquiet. Sa cape, qu’elle portait depuis toujours, lui servait de couverture, de camouflage, de soutien moral… Elle ne s’en était jamais séparée, tout comme son masque…
Elle se mit alors à respirer plus fortement, les yeux grands ouverts, une main sur son masque et l’autre sur la table. Aussitôt son amie mit ses mains autour de son visage, la forçant à la regarder.

« - Erza, regarde moi. Respire. Calme toi. Ne t’inquiète pas, je vais m’arranger pour que tu gardes ton masque, fais moi confiance. Inspire… Expire… »

Cette crise de panique était courante chez la jeune humaine. Cela se produisait à chaque fois qu’elle devait retirer son masque. Le faire volontairement était chose rare, alors contre son grès…
Quand le malaise fut terminé, le trio se leva, suivant la conseillère. La vision des chambres individuelles effrayairent quelque peu la zeltronne. Cette dernière n’avait pas passé de nuit seule depuis des années, ne pouvant se passer de chaleur humaine pour dormir. Il était trop tard pour faire marche arrière, allait-elle tenir le coup ?

« - Combien de temps devons-nous passer dans ces chambres ? Pourrons-nous quand nous le voudrions dormir ailleurs ? Dans un hôtel, ou dans notre vaisseau par exemple ? »

L’étroitesse des chambres désenchantèrent la géante, se demandant si cela n’était pas trop petit pour elle. Quant à Erza, si le problème de la chambre n’en était pas un pour elle, étant habituée à dormir peu et partout, l’ennui était particulièrement lié aux douches. Alors, pour la première fois depuis leur arrivée, elle prit la parole.

« - Il y a des horaires pour… Les douches ? On peut y aller… Quand on veut ? »

Elle se doutait bien qu’elle ne pourrait compter sur l’aide de la zeltronne, car s’il n’y avait rien de sexuel, la moralité impériale pourrait mal voir le fait qu’une adulte lave les cheveux d’une autre.
Alors elles continuèrent la suite de la visite. La hapienne salivait à leur arrivée au réfectoire, tandis que Erza passait son temps à observer les moindres recoins, analysant les lieux et cartographiant chaque mètre carré dans sa mémoire.

Sarah était restée pensive. Beaucoup de détails n’avaient pas été envisagés, des choses qu’elle ignorait et désormais elle devra faire avec. Elle aimait voyager, et avait toujours refusé de rester plusieurs jours au même endroit. C’était également l’une des raisons qui a poussé Agatha à la rejoindre. Rester enfermées dans un endroit clos était l’inverse de leur rêve, de la vie qu’elles avaient choisie. Au fond de son coeur, elle espérait que tout cela ne soit que temporaire, mais il fallait se rendre à l’évidence: Elle ignorait totalement ce qu’il allait se passer.
Alors, pour éviter de se morfondre dans ces hypothèses qu’elle ne pourrait résoudre, la zeltronne passait le plus clair de son temps à regarder Helera. Cela la rassurait, lui rappelant les raisons de son choix, la finalité, et les points positifs. Après tout, ce n’est pas à l’Empire qu’elle a juré fidélité, ce n’est pas l’Empire qu’elle compte aider, mais bel et bien la conseillère. Plus elle l’observait, plus le désir augmentait. Mais si sur Télos, leur nuit avait été possible par le biais d’une expérience imprévisible, désormais les deux jeunes femmes connaissaient les effets. Sarah doutait fortement qu’elle puisse un jour regoûter à la douceur du corps de l’humaine.
Elle fut tirée de sa rêverie par une information surprenante de la part de cette dernière, sur des sensitifs. Se rappelant de la discussion de la dernière fois, elle questionna.

« - D’autres sensitifs ? J'ignorais que j’en aurai comme alliés, à part évidemment vous deux. Surtout que tu m’avais fortement conseillé de me méfier de ce genre d’individu. »

Encore un imprévu. Étant des impériaux, il était indéniable qu’ils soient plus des siths que des jedis. Parler d’entraînement éprouvant était un euphénisme, la zeltronne allait passer des jours et des jours en présence d’émotions négatives, fortes, qui pourraient, à la longue, la rendre cinglée…

Quand elle fut séparée de ses amies, se retrouvant seule avec la sensitive, la zeltronne reprit.

« - L’entraînement physique ne sera pas un problème. Nous allons très probablement souffrir, mais c’est justement le but d’un entraînement. Par contre, j’ai des doutes sur l’aspect… Psychologique. Je ferai en sorte qu’elles tiennent le coup mentalement. »

Elle n’osait pas en parler en face, mais Sarah avait souvent entendu parler de la misogynie impériale dans l’armée. Les soldates étaient peu nombreuses, et les rares n’allaient jamais bien haut dans la hiérarchie. Celles qui y arrivaient, comme Helera, devaient sans doute êtres des guerrières bien plus féroces que leurs homologues masculins, mais se comptaient sur les doigts de la main. De plus, et cela se verra en particulier sur la chasseuse de prime, mais il existe également à sa connaissance une discrimination envers les non humains, comme elle. Sarah avait décroché le jackpot. Mais cela ne l’a dérangé pas, au contraire ça pourrait même la stimuler, montrer à ces prétentieux qui est la meilleure. Non, elle craignait plus la réaction de ses amies aux remarques.

Puis, les émotions augmentèrent maintenant qu’elle se trouvait seule avec l’impériale. La tentation, l’envie de revivre ces instants mémorables, même s’ils seraient moins intenses. Son corps chauffait, réclamant ce contact depuis des semaines. Elle se mordit la lèvre, créant une douleur vive, essayant de penser à autre chose. La moralité impériale interdisait ce genre d’activité, il était impensable de s’y prêter avec elle, et encore moins en plein milieu de la capitale. Et pourtant…
C’est en pénétrant dans la salle que tout changea. Quand elle vit le mobilier. Le lit. Les battements de son cœur se firent plus forts, plus rapides. Des idées interdites lui vinrent en tête, et alors qu’elle se retourna pour questionner sur le choix d’une chambre, elle eut comme réponse un baisé sur les lèvres. Alors tous ses doutes s’envolèrent, effacés par ce moment puissant, rêvé depuis un mois entier. Contre toute attente, ses espoirs, ses désirs, sont devenus réalité. Elle sourit.

« - Tu n’es pas la seule. Ça m’a cruellement manqué aussi… »

Reposant sa bouche ardente sur ses lèvres, elle l’attira sur le lit, impatiente de revivre cet instant dont le manque la rongeait de l’intérieur…




Quelques heures plus tard, Sarah, Agatha et Erza se retrouvèrent comme convenu au lieu annoncé. Pour la première fois, elles étaient toutes les trois dans une tenue différente de celle habituelle. Pour la première fois, elles portaient le même uniforme. L’uniforme impérial.
Sarah avait l’habitude de se déguiser, aussi était-elle à l’aise, même si ce confort était surtout provoqué par ce qui s’était passé précédemment.
Elle coiffait Erza, lui attachant ses cheveux cendrés en une magnifique natte. L’uniforme lui allait bien, le côté sombre des vêtements mettant en valeur ses yeux rubis, mais la tireuse d’élite montrait son mécontentement. Certes, ses mouvements n’étaient pas obstrués. Mais elle se sentait nue, sans aucune protection, à la merci du premier ennemi venu. Elle était heureuse d’avoir pu garder son masque, mais sa tenue était quelque chose de nouveau, d’inconfortable.
Quant à Agatha, elle se sentait serrée, craignant que le moindre mouvement brusque ne déchire l’ensemble. Elle aussi était un peu déçue, ne pouvant garder ses sacoches et ses outils, mais elle avait prit sur elle, impatiente de tester un nouveau type d’entraînement.
Et justement, entraînement il y allait avoir. Le trio, suivant leur instructrice, avait pu découvrir le lieu où elles passeront la majorité de leur temps.
La majorité des regards se tournèrent alors vers les trois nouvelles venues. L’une avec un masque, l’autre géante, et la troisième à la peau rose… Elles étaient atypiques, c’est le moins qu’on puisse dire.
Erza restait silencieuse, lançant des regards vides, froids, comme à leur arrivée. Agatha, un peu intimidée, souriait timidement en saluant de la main ceux qui la regardaient. Mais la plus intrigante fut la troisième. Il ne fallut pas plus de quelques secondes à peine pour que tout le monde remarqua sa nature. Une zeltronne. Une alien. Cette dernière sentit alors une grande quantité d’émotions négatives émaner d’eux, de la haine, du mépris, envers cette individue qui, en plus d’être nouvelle, n’était pas entièrement humaine. Alors la mandalorienne gonfla ses muscles, montrant qu’elle n’avait pas peur d’eux, et qu’elle était prête à exploser le premier venant la provoquer.

Mais il était évident que ce qui les protégeait de ses sensitifs assoiffés de violence, ce fut la présence de l’inquisitrice, qui d’ailleurs les présenta brièvement, avant d’immédiatement leur annoncer le rite de passage. Un monolithe de béton, bien trop épais. Pourtant, elles devaient le briser en deux. Et vu la couleur et les marques, il était évident que beaucoup avaient essayé avant. Un test pour voir leur motivation ? Leur capacité à obéir à n’importe quel ordre ?
En tous cas, pour Sarah, c’était l’occasion rêvée de faire ses preuves. Des souvenirs refirent surface, quand quelques mois auparavant, son syndrome post-traumatique l’avait poussé à frapper sans cesse des portes et des murs, l’ayant plongé dans le coma. Mais cette fois-ci, c’était différent. Elle savait se contrôler.
Par contre, ses amies n’étaient pas aussi motivées. Erza n’aimait pas se battre aux poings, elle préférait les lames, et n’était physiquement pas très puissante. Et Agatha était une forgeronne, ses mains étaient très importantes, et les abîmer pourrait avoir de lourdes conséquences…

« - Bon allez… Quand faut y aller… Faut y aller ! »

Agatha se jetta la première dessus, utilisant toute la force de son corps pour donner le plus violent coup de poing de sa vie, elle qui n’était pas violente par nature. Malheureusement, le bloc ne bougea pas d’un centimètre. À la place, la forgeronne se retrouva avec une gigantesque douleur dans la main, ayant repeint en rouge la marque laissée par le choc. Elle du mettre ses phalanges dans sa bouche, étouffant un cri de douleur qui aurait pu la discréditer auprès des autres. Alors, elle recula d’un pas, réfléchissant à une manière plus intelligente de réussir.
Elle vit alors un morceau de béton au sol, suffisamment gros pour être utilisé. Elle le ramassa, et recommença, mais cette fois-ci sans risquer de détruire ce qui restait de sa main. Lorsque le morceau se brisait, elle en ramassait un autre. Chaque coup donné provoquait un puissant son sonore, conséquence de la puissance gargantuesque de la hapienne, qui pourtant n’arrivait pas à briser.
Erza réfléchissait également de son côté. Il était hors de question d’y aller au point, cela serait inutile comme dangereux. Elle retira la veste qu’elle avait prise, qu’elle attacha à son genou, créant une protection rudimentaire. Puis, prenant appui sur Agatha, elle se propulsa au sommet du bloc, s'agrippant comme elle le pouvait. Helera avait parlé de briser en deux, mais n’avait jamais précisé la taille des morceaux. Alors, utilisant la force de son genou, elle frappa l’angle, cherchant à arracher un morceau assez gros.

Mais parmi les trois jeunes femmes, ce fut Sarah la plus violente, et la plus déterminée. Elle s’approcha de son côté, et se mit à chauffer ses muscles, sautillant sur place en tournant ses bras. Du coin de l’oeil, elle observait les regards dédaigneux et amusés des acolytes, impatients de voir cette alien se ridiculiser devant eux. Fermant les yeux, elle se rappela le chemin parcouru, le chemin qui l’attendait. Des gestes déjà réalisés quelques mois auparavant. Mais cette fois-ci, ce ne furent pas des images nostalgiques et déchirantes de Kate, mais des visions douces, heureuses, des moments intenses passés avec Helera. Elle ouvrit soudainement les yeux, le regard certain, motivé, et donna un premier coup. Puis un deuxième, poussant un léger gémissement. Les attaques se firent de plus en plus violentes, et de plus en plus rapides, chaque percussion reflétant sa volonté de réussir, d’aller plus loin. Elle devait devenir plus forte, pour venger Kate. Pour protéger ses amies. Les secondes passèrent, puis les minutes. Telle une boxeuse, elle s’acharnait sur sa cible sans retenue, marquant de sa force et de son sang ce rite imposé, ou plutôt ce défi relevé. Elle voulait impressionner la galerie, aller plus loin que n’importe lequel de ces sensitifs…
#40421
« C’est une enceinte militaire et ce faisant, des gardes sillonnent le périmètre pour prévenir toute désertion. Votre vaisseau est au spatioport et il n’y a aucun hôtel dans l’ensemble du site. Les autorisations de sortie sont ponctuelles. Vous avez passé la majorité de votre vie en baroud, vivant aux gré de vos envies. L’empire propose un cadre plus strict et, contrairement aux autres personnels, ne sera pas définitif pour vous. Nous venons du même milieu, et si j’ai pu m’habituer à cette rigueur, vous vous y habituerez. »

L’être humain et la majorité des proches humains s’habituaient à toutes sortes de choses. Que ce soit à la douleur ou à la joue. Le cadre dans lequel elles allaient vivre était effrayant au début, mais offrait par la suite une certaine stabilité pour finir par une sécurité. L’on savait où allait dormir, avec qui et protégé par qui. Ainsi, l’esprit se stabilisait tout seul. A la remarque d’Ezra, Helera acquiesça d’un geste de la tête, sans mot dire. La petite aux cheveux cendrés était originale, alors Helera évitait de tenter de la comprendre pour le moment. Elles auraient tôt fait de parler davantage pendant leur séjour ici.

La visite avait alors débuté avec un tour rapide des installations. Elle fut interrompue par Sarah :

« Tous les sensitifs liés à moi ne seront jamais un danger avec vous. Ils sont liés à l’empire et tout comme moi, pense à l’impériale. Vous n’avez pas à vous en faire. »

Suite à cette remarque, elle termina leur petite marche et s’était désolidarisée du groupe principal, amenant la Zeltronne avec elle. L’abus d’autorité faisant qu’aucune question ne lui fut posé. C’était l’avantage d’être le chef et le guide, tous les faits et gestes étaient considérés comme réfléchis. Pourtant, mise à part pour le grand plan, Helera était sans doute l’officier supérieure la moins penchée sur le protocole. Peut-être en revanche celle avec la fidélité la plus ancrée. Cette double facette la faisant à bien des égards passer pour ce qu’elle n’était pas.

Aussi profita-t-elle dans un secret bien dissimulé d’accaparer la rose femme dans son antre, pour un petit moment seulement. Elle s’était jetée sur elle sans permission, comblant le désir que son cœur tambourinant imposait par son rythme. Les évènements allèrent très vite, comme deux corps qui se connaissaient par cœur. Leurs lèvres s’entrechoquèrent et leurs souffles se mélangèrent. Sarah l’attira vers le lit et s’y laissa tomber, laissant la reine en amazone. Quelques caresses dans son cou, quelques baisers également, puis rompit le contact. Son regard azur resta pendu à regarder son visage, ses cheveux se mélangeant dans le lit tel un océan coloré. Ses mains jouaient avec son haut.

« Physique ou psychologique, les deux aspects seront très difficiles et je ne vais pas vous ménager. Tu souffriras autant voir plus qu’elles. Le racisme est encore ancré en nous et le sexisme est devenu une vraie religion. Tu vas devoir faire tes preuves, chaque jour. Par contre, je te jure que tu en sortiras grandie. »

La conseillère ploya le dos et déposa un baiser sur ses lèvres, non pas de ceux plein de passions. Un baiser plus lent et appuyé, comme marquant ses propos avec plus d’intensité. Cet unique baisé se solda par une courte rupture et sa bouche qui se dirigea vers son oreille, y apposant quelques chuchotements :

« Mais tu ne seras pas seule et je serai là, avec toi, pour t’aider et t’accompagner. »

Avec sa langue, elle vint chercher son lobe d’oreille et mordilla dedans tandis que ses doigts arpentèrent le long de son cou.

« Maintenant, tu n’oserais tout de même pas faire attendre ta supérieure, si ? »

Helera gloussa sous ses propres idioties et se réfugia tout entière dans le creu de son cou, au contact le plus proche de sa peau.




L'œil critique de la reine fusillait chaque mouvement des deux premières participantes. Là où la géante frappait de toutes ses forces, la deuxième se servait d’autres artifices pour ébrécher la pierre. La technique d’Ezra était intéressante et elle se servait de sa tête plus que de ses mains. Aussi cherchait-elle en priorité à atteindre l’objectif, par des moyens détournée, plus qu’aller au front. Cette approche en particulier retint son attention. Enfin, ce fut au tour de Sarah, qui développa une autre technique. Basée sur de l’endurance et de l’abandon de soi, elle s’immergea dans une profonde concentration et frappa, encore et encore. Là encore, cette force de volonté ne put empêcher la reine d’étirer un fin sourire. C’était exactement ce qu’elle voulait voir. Même si le sang commençait à couler, même si les gants étaient ébréchés, elle continuait. Quand elle fut satisfaite, elle fit arrêter l’exercice d’un mouvement de tête. Un soldat sans armure les éloigna du monolith. Il mena la Zeltronne dans le rang et lui fit tendre les mains, appliquant des bandages sur ces dernières. Il la récompensa même d’un hochement de tête et d’un sourire en coin.

« Prenez exemple, vous tous, sur la force de conviction dont elles ont fait preuve. La majorité ayant préféré retenir leurs coups. Par peur ? Oui. Mais pourquoi d’autres ? »

Un homme dans le rang leva la main, la sienne également était couverte de bandages.

« C’est impossible ! »

« Impossible, tu dis ? L’impossibilité vient de votre rapport au monde et de la faiblesse dans laquelle vous vous êtes enfermés. Tous autant que vous êtes. Votre force ne vient pas de la taille de vos muscles ou du nombre de coups que vous serez capable d’asséner. Elle vient de votre esprit, de votre capacité à puiser dans votre environnement. Du flots de sentiment que vous submerge. »

Tout en expliquant, Helera s’approcha de la pierre et toucha la face ensanglantée, dont les traces encore humides provenaient de la Zeltronne. Elle passa l’index sur le sang et le frotta avec son pouce. La conseillère jeta un coup d’oeil à Sarah puis vers les autres, avant de fermer les yeux.

« Concentrez-vous, sentez la Force qui vous entoure, qui vous submerge. Dans l’air, flottant autour de vous. Dans le sol, retenant votre chute. Autour de votre poing, entre vos doigts. Dans la roche face à vous. Sentez, ressentez puis frappez ! »

ImageEn un seul mouvement, vive comme l’éclair, la détonation résonna dans l’enceinte, soufflant l’air dans un souffle chargé d’énergie. Ce fut comme si un éclair venait de s’abattre sur la roche, car de cette dernière, une longue cicatrice parcourait sa surface horizontale, tandis que la surface latérale était creusé à l’épicentre de l’impact. La conseillère tourna la tête vers eux, des gouttes de sang coulant de sa main droite. Un des soldats voulut s’approcher mais elle refusa d’un hochement de tête. Elle voulait leur montrer qu’elle était comme eux, montrer l’exemple. Et un exemple ne souffre pas.

« Rien n’est impossible pour celui qui croit ! Vous avez tous cette force en vous. Faites la ressurgir. Faites la rugir ! Chaque jour, je veux que vous frappiez, jusqu’à ce que cette pierre cède, encore et encore. Car si vous n’êtes pas capable d’en venir à bout, n’espérez même pas survivre en dehors de cette enceinte. »

Elle avait haussé le ton, balayant l’assemblée du regard. Puis, une fois avoir secoué sa main et enlevé les morceaux de cailloux qui s’y étaient fichés, repris, cette fois avec un des bâtons récupérés dans les présentoirs disposés.

« L’attaque est un des aspects majeurs qui conditionne notre instinct de prédateur naturel. Mais sans la capacité d’encaisser les coups, vous ne valez rien. Vous connaissez l’exercice. Un sensitif contre une escouade. Le gagnant est celui encore debout. »

Helera tomba son regard sur l’apprenti.

« Kahl, avec les chasseurs. »

Le choix n’était pas anodin, car elle savait beaucoup de choses sur le gamin, même s’ils n’en avaient pas parlé. Elle savait la relation d’une nuit qu’ils avaient passé ensemble, et peut-être l’affection qu’ils partageaient. Cela, elle n’allait pas le permettre. Pas tant qu’il n’ait pas le recul nécessaire pour ne pas entacher leur destin. En plus de cela, Agatha était non violente ? Pas dans leur mission, car les Jedi n’iront pas trier quand leurs sabres trancheront. Elle s’approcha du groupe de quatre, le regard implacable.

« Vous avez chacun un bâton, tous les coups sont permis. Montrez-moi de quoi vous êtes capable. Kahl, le port de ton sabre laser en dépend. »

La pression qu’elle venait de lui mettre était suffisante pour faire ressortir sa rage. Lui, ne faiblira pas.
#40423
La démonstration était terminée. Sortie de sa concentration absolue, Sarah secoua rapidement sa tête, avant de sourire, heureuse de ne pas avoir perdu le contrôle. Levant le poing en l’air, elle fut raccompagnée avec les autres. Ses phalanges étaient déchirées, passant du rouge sang au bleu provoqué par les hématomes. Une situation dont elle avait l’habitude, la douleur étant éclipsée par l’adrénaline et la satisfaction. Car si elle avait techniquement échoué, n’ayant pas réussi à ne serait-ce que fracturer l’obstacle de béton, son objectif initial avait réussi: impressionner, montrer ce dont elle était capable. Elle avait gardé son air de défi, un sourire carnassier aux lèvres, tandis qu’un soldat bandait ses plaies.
La forgeronne vérifiait l’état de ses doigts, inquiète. Elle les bougea, tapota sur son bras, puis souffla, souriant à pleines dents. Sa main était blessée, mais rien de grave.
Ces deux airs de victoire, différents l’un de l’autre, contrastaient avec la réaction de la troisième. Erza s’était mise à l'écart, pliant et dépliant son genou, s’assurant du bilan positif. Contrairement à ses amies, elle n’était pas régouie, considérant de base l’exercice comme stupide, et inutile. Elle n’était pas une boxeuse, mais une tireuse. Tester ses poings n’avait rien d’intéressant, car la tueuse n’avait rien à démontrer dans ce domaine.

Image

Pourtant, la suite était bien plus sérieuse. La force vient de l’esprit. Si la jeune humaine n’était pas émotive, et encore moins sensitive, l’esprit était sa principale force. La concentration. La patience. Utiliser son environnement à son avantage, pour frapper vite et bien, tout en ayant une porte de sortie dans n’importe quelle situation. Elle leva les yeux vers l’instructrice, cette dernière ayant piqué son attention.
Erza ferma les yeux, tentant de visualiser ce dont parlait Helera. Elle prit connaissance du sens du vent, de la solidité du sol pour ses appuis. De ses pieds jusqu’au cou, en passant par les doigts, elle était prête.
Alors elle vit l’inquisitrice donner un coup. Un seul. Vif, précis, sans le moindre superflus ou geste inutile. Tout était parfait. L’assassin écarquilla les yeux, émerveillée en l’espace d’une petite seconde à peine. Elle regarda son poing, et hocha la tête. Le message était clair. Elle devait continuer à devenir plus forte. Plus rapide, plus vive, plus précise. À une simple différence: En situation de danger, les émotions sont une faiblesse, qui paralysent les sens, et aveuglent les personnes. Une tueuse ne doit rien ressentir, pour ne rien laisser la distraire. Aucun mouvement superflu.

Par ailleurs, la suite semblait bien plus séduisante pour Erza. Sarah et Agatha la rejoignirent, comme une équipe se préparant avant un match. La zeltronne était confiante, se craquant la nuque, prête à passer à l’étape deux. Elle avait montré sa détermination, son endurance et sa force, désormais se sont ses talents de guerrière qui seront réclamés.

« - Bon les filles, je sais qu’on aura beaucoup de choses à se dire, faire le point, etc. Promis, on trouvera le temps. Là, c’est l'occasion pour nous de leur montrer ce qu’on sait faire. Nous sommes des combattantes, deux guerrières mandaloriennes entraînées, et la meilleure tireuse de la galaxie. Rappelez-vous qu’ils ne vont pas nous ménager, nous ne sommes rien pour eux. Il faut leur montrer qui on est. Alors pas de retenue. On respecte notre adversaire, et on y va à fond. »

Le trio s’était battu à maintes reprises ensemble. Chacune connaissait les points forts, et les points faibles, des autres. Même sans leurs armes de prédilections, elles étaient confiantes.
Alors ce fut Kahl l’heureux élu. Un choix bienvenu pour Sarah et son équipage. Ce n’était pas un sensitif comme les autres, mais un des rares impériaux familiers du groupe, ayant passé du temps avec elles, et en particulier Agatha. Et il était primordial de connaître la puissance de ses alliés, surtout proches.
Comme les chasseuses, l’apprenti comptait remporter la victoire à tout prix. L’enjeu était énorme, bien plus important au final que pour elles. Cette pression déstabilisa quelque peu la forgeronne, mais ne fit que renforcer la détermination de la zeltronne, qui se craqua les poings en agrandissant son sourire.

« - Les filles, je rappelle les termes. Battez-vous comme si votre vie en dépendait. »

Puis, bâton en main, les trois jeunes femmes se mirent en position, solides sur leurs appuis. Le sourire de Sarah se transforma en expression euphorique. L'excitation d’un combat exaltant qui l’attendait, un pugilat comme elle n’en avait jamais vécu…


Aussitôt Erza se baissa, et bondit sur le côté, faisant des pas sautés tout autour de sa cible. Elle respirait profondément, cherchant la moindre faille dans la posture de Kahl. Elle en trouva une, et s’apprêta à donner un coup sec dans son flanc. Malheureusement, le jeune homme n’était pas un débutant. Il parra sans difficulté, l’obligeant à reculer. L’assassin recommença alors son manège, continuant de tourner, de bondir. Mais Kahl n’avait pas qu’un seul adversaire ! Sarah courut dans sa direction, avant de glisser au sol juste avant d’arriver à contact. Le but ? Franchir une éventuelle défense pour toucher les jambes. L’inquisiteur, comprenant la technique, réalisa un bond en avant, assez haut pour éviter le bâton. Puis, ce fut à son tour d’aller à la charge. Serrant son arme, il attendit la prochaine attaque d’Erza pour faire un rapide pas sur le côté, et s'apprêtait à la punir d’un violent coup à l’arrière du crâne. Mais son geste fut interrompu par celle qui n’avait pas encore agit. Si Agatha n’avait pas son bouclier, elle n’allait pas pour autant abandonner son rôle: Protéger. À chaque tentative du jeune homme de toucher l’une de ses adversaires, la forgeronne se mettait en travers de son chemin, bloquant son attaque avec son arme d'entraînement. La tactique était simple: Sarah l’affrontait de front, lui assénant des coups plus violents les uns que les autres, faisant s’entrechoquer les lames. Pendant ce temps, ne lui laissant pas une seconde de répis, Erza tournait autour de lui pour le frapper dès qu’une faille s’offrait à lui. Et si jamais l’une des deux combattantes était en difficulté, la troisième venait à son secours pour bloquer l’attaque à sa place. Car dans ce combat, l’endurance était précieuse, et parer demander une grande quantité d’énergie face à un adversaire aussi féroce. Si d’autres mandaloriens voyaient le combat, ils critiqueraient le manque d’honneur. Mais les chasseuses avaient appris une chose: On ne peut l’emporter avec honneur lorsque l’adversaire ne joue pas le jeu. Et ici, seule la victoire importait…

Pourtant, malgré la stratégie redoutable du trio, Kahl ne semblait pas montrer le moindre signe de fatigue. Sa défense n’avait pas été une seule fois percée, et ses coups gagnaient en force à mesure que durait l’affrontement. Et l’issu commençait à tourner en sa faveur. Alors que Erza s’apprêtait à le toucher au niveau des lombaires, il attendit le dernier moment avant de reculer rapidement, faire dévier avec sa lame le prolongement de celle de la jeune humaine, et de saisir son avant bras. Serrant de toutes ses forces, il lui arracha un cri de douleur avant de la forcer à lâcher son arme. Voulant lui asséner un violent coup de poing au visage, gardant le bras entre ses doigts, il la vit alors se baisser, avant de prendre un rapide coup de pied à l’estomac.
L’entraînement durait depuis plusieurs minutes, et Erza était en grande difficulté. Pourtant elle refusait d’abandonner, cherchant à donner des coups de pieds dans les angles morts de Kahl. Malheureusement, étant habituée aux combats courts, et n’ayant pas ses bottes à propulsion, son endurance lui faisait défaut, alors que son adversaire ne semblait pas faiblir. Chaque coup qu’il rendait était bloqué par la géante, qui peinait à contenir toute cette fureur. Malgré sa posture, certaines attaques touchèrent Agatha aux jambes, au buste, aux épaules… Pourtant sa défense ne faiblissait pas.

Alors Sarah s'avança, pointant son sabre. Elle avait étudié sa manière de combattre, et se voyait, deux années en arrière, à sa place. Des coups dotés d’une puissance brute, sans aucune technique. Alors qu’elle était physiquement plus forte, le chasseur Sareth l’avait vaincue aisément en duel, avant de lui enseigner des techniques de combats. Techniques qu’elle avait elle-même par la suite travaillé en les mélangeant aux arts martiaux zeltrons, certes pacifiques d’origines, mais qui étaient très pratiques en combat.
Elle se rua de nouveau vers le sensitif, mais cette fois-ci continua sa route sans se baisser, frappant de toutes ses forces. Ses muscles gonflèrent, tandis qu’elle sentait toute la puissance de son adversaire dans ses coups, l’énergie des chocs pénétrant ses poignets, ses bras, ses épaules. Elle savait que la moindre faille dans sa garde aurait de lourdes conséquences sur l'issue du duel. Chaque coup reçu était renvoyé avec la même puissance, offrant un spectacle intense, sans qu’aucun adversaire ne semblait vouloir céder. Mais chaque fois qu’une des deux autres essayait d’intervenir, elle était aussitôt propulsée par la violence du combat. Pourtant, la mandalorienne savait qu’elle ne pourrait gagner sur la durée. Son corps, sous la sueur, fléchissait, sa respiration se faisait plus forte, plus rapide.
Bloquant un coup, elle leva les bras, forçant Kahl à exposer son torse, avant de le pousser en arrière d’un coup de pied, le faisant se plier en deux. Profitant de l’occasion, la zeltronne ne laissa pas une seconde à son adversaire et lui donna un deuxième coup de pied sur le menton, l’envoyer voler plus loin. Mais ce dernier retomba sur ses appuis, se mettant en garde, sans bouger. Sarah répondit à l’invitation, et s’avança vers lui. Voilà une dizaine de minutes que le combat durait. Erza était à bout de souffle. Agatha n’avait pas fléchi, mais portait de nombreuses marques de coups sur le corps, restant prête à protéger Sarah au moindre problème. Cette dernière avait repris le duel, et si son corps souffrait, son esprit lui était aux anges. Elle adorait se battre, au même titre que le plaisir charnel. Le plaisir du combat au corps était aussi intense.

Pourtant, Kahl, qui lui non plus n’était pas au meilleur de sa forme, ne comptait pas perdre lui non plus. Trouvant une faille, il put lâcher d’une main son épée, pour asséner un violent uppercut dans le visage de la zeltronne, avant d’enchaîner par une puissante droite. La zeltronne tituba, avant de cracher du sang. D’un signe de main, elle empêcha Agatha d’intervenir pour le moment, et lâcha son sabre, prenant une garde de boxeuse.
Le combat avait pris une nouvelle tournure. Sarah bloqua une attaque avec ses avants bras, se penchant en arrière, puis profitant de sa souplesse, attrapa le bras de Kahl et le souleva pour l’exploser au sol. Mais ce dernier, tirant profit de sa position, vint toucher les pieds de son adversaire pour la faire tomber. Les deux se relevèrent en même temps, avant de foncer l’un sur l’autre.
Sarah dévia ses bras avec les siens, et donna un violent coup de genou dans son torse, tout en le frappant le dos avec ses coudes. Si elle savait se débrouiller avec un sabre, c'était avec les poings qu’elle était à son paroxysme. Rafales de coups de poings au visage, coups de genoux, de pieds… Elle enchaînait les attaques, sans vaciller, sans s’arrêter. Mais de son côté, Kahl se défendait bien, rendant des coups de sabre extrêmement violents.

Le combat semblait interminable. Mais toute chose avait une fin. Alors qu’elle s'apprêtait à envoyer au tapis Kahl d’un coup de pied horizontal, ce dernier s’était baissé, évitant le coup, avant de la frapper au visage de toutes ses forces. Une attaque foudroyante, qui fit tourner de l'œil la zeltronne. Elle s'effondra au sol, sonnée.
Voyant qu’elle s’apprêtait à se relever, Kahl leva son arme, et voulut l'abattre, mais fut interrompu par Agatha, recevant le choc sur son bras. Elle devait protéger Sarah coûte que coûte, car tel était son rôle.
Alors elle ramassa l’arme de son amie, prenant un sabre dans chaque main. Comme des outils, se disait-elle. De sa force herculéenne, la forgeronne lança une offensive, des coups maladroits, imprécis, mais très puissants.
À plusieurs reprises Kahl tenta de la renverser, la faire tomber en frappant ses jambes, mais en vain. Elle tenait sur ses appuis, et ne comptait pas fléchir.

C’est alors qu’une idée lui vint en tête. Une idée risquée, mais terriblement efficace. Alors que la hapienne s’apprêtait à le frapper de ses deux bras simultanément, il se laissa faire, endurant le choc sur ses épaules. Puis il mit son sabre par-dessus, l’empêchant de retirer ses bras. Alors, puisant dans les forces qui lui restaient, il se pencha en arrière afin de donner un ultime coup de pied au visage d’Agatha. Mettant toute sa puissance, il se propulsa en arrière, retombant sur ses appuis. Surprise par le choc, son adversaire fut également éjectée, tombant de tout son poids sur son dos. Sa vision était devenue trouble, un bruit strident et régulier résonnait dans son crâne, tandis qu’elle rampait en direction de Sarah. Arrivée à son niveau, elle se mit sur elle, bien décidée à la protéger de son corps.

Il ne restait plus que Erza, blessée, mais toujours debout. Pourtant, au lieu de tenter de s’occuper de Kahl, elle courut vers ses deux amies, et, ramassant un sabre, se mit entre elles et leur adversaire. Elle savait qu’elle n’avait plus l’énergie pour se battre, mais comme Agatha, elle devait tout faire pour protéger ses amies. Le sensitif tenait à peine debout, blessé de tout part, titubant dès qu’il voulait faire un pas…
#40424
Le fracas des morceaux de bois résonnaient dans l’enceinte. Les cris de douleur se mêlaient à ceux de rage et tous se donnaient dans cet exercice. Helera passait ça et là entre les rangs, son regard acéré observant les positions, la détermination et la puissance des coups. Elle laissait quelques commentaires, des positions de jambes de travers, des bras trop ballants ou des menaces de renvois dans les camps. Dans la plupart des duels, c’était l’escouade qui prenait très vite le dessus. Les soldats avaient été entraînés par l’empire et beaucoup venaient du corps des stormtroopers. Les jeunes diplômés avaient été ensuite triés et l’on n’avait gardé que les plus téméraires pour celui des Shadowtrooper. Mais Helera savait que l’entraînement réel avec de vrais sensitifs, dans une même équipe, un même peloton, serait le gage d’une division d’élite, soudée. Pour l’instant, l’esprit des sensibles étaient encore frêle et balbutiait des visions ou autre tour de passe passe télékinétique. Mais avec la maturité viendrait les défauts inhérents, tels que la vanité et l’orgueil. En leur inculquant la camaraderie tout de suite, elle s’assurait de la cohésion pour plus tard. Même si dans la plupart des cercles actuels, les sensitifs se faisaient littéralement passer à tabac. Ordre avait été donné, chacun savait à quoi s’en tenir.

Vint ensuite le tour des chasseurs et de Kahl, dont le combat faisait toujours rage. L’endurance du garçon l’impressionna et il resta sur une position très défensive. Il analysait, comprenait et s’adaptait en conséquence. D’abord la stratégie coordonnée des trois femmes, consistant à des manœuvres tout autant offensives que défensives. Sans compter sur Ezra qui se faufilait pour fragiliser les points sensibles. Pourtant, Kahl résistait et Helera en fut la première agréablement surprise. Ses sensations lui permettaient de prévoir des attaques qu’il ne pouvait pas voir, tout en lui offrant les brèches pour contre-attaquer. Au final, cette stratégie se solda par une désolidarisation du groupe attaquant. Tour à tour, elles se présentèrent à lui pour lui offrir littéralement leur corps, non sans échauffourées violentes. La conseillère s’était désormais définitivement arrêtée sur leur groupe et les observait. Beaucoup de choses ne lui allaient pas, tant sur le positionnement que sur la stratégie. Son regard inquisiteur patienta jusqu’à l’issue finale.

Sarah fut touchée au visage, des gerbes de sang maculant le sable. Kahl en eut pour son grade lorsque désarmés, il se fit malmener par la Zeltronne. Jusqu’à ce que la seule erreur de la rose lui coûte sa stabilité. Elle s’effondra la première. Très vite suivi par Agatha, vraiment pateau. Cette femme était d’une puissance brute, mais était aussi agile qu’un Hutt. De plus, sa volonté à défendre ses amis était noble, mais lui coûtait de précieuses secondes, tout en l’empêchant de faire ce qu’elle devait. Kahl s’en débarrassa à son tour. Il ne resta à la fin qu’Ezra. La gamine aux cheveux cendrés, sabre en main, semblait vouloir tenir position. Helera s’approcha de leur cercle, les mains dans le dos et jeta un regard assassin aux perdantes, puis croisa celui de la gamine.

« Tes amies sont au tapis, de toi et toi seule dépend leur survie. Les Jedi et les Sith que nous affronterons ne s'arrêteront pas. La vie est binaire, soit tu es assez forte pour te hisser au sommet, soit tu meures dans l’oubli. Puise dans ta rage et détruit le ! »

Son adversaire roula des mécaniques et fit quelques moulinets. Ses muscles engourdis crissèrent et il reprenait peu à peu sa vigueur. Helera lui avait enseigné dès les premiers instants l’implaccabilité de sa mission. Lui avait vécu les ténèbres de Byss et la corruption de Telos. Il partait avec un très net avantage sur tous ses camarades. En plus de cela, Helera l’entraînait deux fois plus, sous le regard vindicatif de ses camarades. La jalousie serait leur moteur et c’était tant mieux. Ce n’est qu’à travers la compétition que les forts seront triés des faibles. Kahl attaqua, un saut unique qu’il abattit sur celui de la gamine. Il gagna rapidement du terrain, ses coups puissants étaient arrêtés mais les vibrations se ressentaient jusque dans les articulations d’Ezra. Elle essayait bien une feinte, mais ne le permit pas et interrompit son mouvement de repli par une bousculade de l’épaule, suivit d’une frappe en fente de bas en haut. Ezra fut à terre à son tour.

De tous les groupes, il était le seul sensitif à ne pas avoir été mis au tapis ni roué de coup. Mais Helera ne lui accorda aucune attention, regardant les trois chasseurs au sol. Elle allait devoir les entraîner plus dur encore pour arriver au niveau. Car même les soldats étaient l’élite de l’armée. Helera se pencha sur le corps haletant de la Zeltronne et posa sa main sur son front. Instantanément, elle connecta son esprit au sien et lui murmura des paroles que seule elle pu entendre.

« Ta force est dans ton esprit. Je t’ai déjà ouvert le passage sur Telos, tu as vu ce à quoi cela ressemblait. Montre leur l’exemple. Sens les pulsations de ton cœur, sens la douleur qu’il t’as infligée. Sers t’en de moteur, relève toi et détruit le ! »

ImageSur ces mots, Helera lui insuffla de nouveaux sentiments, les siens. La rage et la colère qu’elle canalisait comme une mare de lave bouillante. Cette mélasse embrasée d’obscurité vindicative, née de la Force et de son propre passé chaotique, de ses choix et ses erreurs. La reine se recula et observa le spectacle. Les combats autour avaient déjà cessé et l’on administrait les premiers soins aux blessés enragés. L’atmosphère dans le stade était électrique. Les perdant brûlaient à travers la Force, les gagnants gonflés par leur victoire. Soldats et sensitifs avaient commencé à se rassembler, petit à petit, vers le dernier combat. Petit à petit, la Zeltronne se releva, embrasée par le flux envoyé par la conseillère. Dans le même temps, cette dernière inhibait à travers ce qu’elle percevait de Sarah comme étant nocif. Kahl se remit en position, sabre en position de défense. Il perçut ce changement et fronça les sourcils. Un air mauvais se dessina sur son visage, comme un grognement malsain. Il enleva son T-shirt, dévoilant un corps svelte, sans musculatures imposantes mais très sec. A tel point qu’il devinait les lignes qui passaient entre ses abdominaux et autour de ces biceps ou au niveau des deltoïdes. En face, son adversaire aux cheveux colorés patientait, affichant un air tout aussi mauvais. Helera avait cessé son partage à ce moment là. Kahl chargea dans un hurlement démoniaque, sabre au niveau de la taille, il s’élança comme une furie. Son bras fut chargé, son attaque préparée. Sa propre colère augmenta la puissance de son coup à tel point que le sabre se plia en plein préparation. D’un uniquement mouvement horizontal, le sabre siffla sur un adversaire qui ne bougea pas. Il y eut quelques changements dans l’assemblée, devant l’évidente conclusion. Le sabre vint heurter sa cible avec violence, à tel point que certains détournèrent le regard. Le bois se brisa sous l’impact, mais Sarah n’avait toujours pas bougé. Elle avait levé son avant bras et encaissé sans broncher. Les sourires se tarirent, laissant place à de la stupéfaction et seule Helera esquissa de contentement.

La Zeltronne ne s’arrêta pas dans sa pause statique, et de son bras droit, arqua un coup tempétueux dans un hurlement plus terrifiant encore que son adversaire. Avec fulgurance, le poing s’abattit sur le visage décontenancé de Kahl. La force fut telle qu’il fut éjecté plusieurs mètres en arrière. Elle ne le laissa pas se reposer et se jeta sur lui, enchaînant coups sur coups, frappant encore et encore, jusqu’à ce qu’il ne bouge plus et qu’elle fut séparée de lui. Helera la regardait avec un sourire satisfait sur les lèvres. Autour, les acolytes parlaient déjà de la “Furie Rose” et de sa puissance. Qu’elle était probablement bien plus forte qu’elle avait l’air et qu’il fallait s’en méfier.

« J’ai … échoué … »

Les gémissements de Kahl, le visage ensanglanté, interrompirent ses raisonnements. Elle tourna la tête au sol et s’approcha du cadavre. Helera l’aida à s'asseoir et posa une main sur son épaule avec un sourire.

« Tu as rempli ton rôle. »

Tout en se relevant.

« Souvenez-vous de ceci. Qu’importe d’où vous venez et ce que vous avez vécu… Qu’importe si vous êtes des humains, proches humains ou aliens. Vous êtes tous égaux face à la Force et face à votre conviction. Votre histoire s’écrit maintenant ! Trente minutes de pause. »
#40425
Erza était accroupie, une jambe en arrière, son arme au niveau du visage. Alors que son adversaire soufflait, elle avait déjà réfléchi à sa prochaine attaque. Pendant quelques secondes, son regard croisa celui de Helera, lui donnant des conseils avisés. La survie avait toujours été son moteur avant de rencontrer Jessa. Malheureusement, jetant un coup d'œil derrière elle vers ses amies, elle eut une seconde d'inattention. Une seule, qui lui coûta cher…
Assaillie de toute part, l’assassin n’avait pas la possibilité d’esquiver, et devait obligatoirement parer les coups. Mais contrairement aux deux autres chasseuses, la force physique n’était pas du tout son point fort, chaque parade était une difficulté à surmonter qui puisait dans le reste de son énergie. Elle devait contre-attaquer, trouver une faille dans cette avalanche de coups, car elle n’allait pas tenir bien longtemps. Elle fit une feinte, mais échoua, et reçut le coup de trop. Erza fut propulsée en arrière, tombant sur son épaule. Touchée au visage, son masque avait été arraché, atterrissant quelques mètres plus loin. Elle luttait pour rester éveillée, mais comme ses amies, elle fut trop étourdie pour se relever, ou dire quoi que ce soit.

Coincée entre le monde réel et l'inconscient, Sarah ne bougeait plus, haletant avec sueur. L’un de ses yeux était gonflé, son nez cassé, et le sang sur son menton trahissait une lèvre déchirée.
Dans sa vision floutée, ne dévoilant qu’une vive lumière constante, des traits sombres se dessinèrent, comme une silhouette penchée sur elle. Aux formes familières, la seule chose visible dans ce nuage aveuglant, s’ajouta des paroles, douces et fortes à la foi, qui touchèrent directement son cœur et son âme. Les paroles d'Helera, fusionnées à une rage inconnue, et à une fureur: Celle de vaincre.
Jamais elle n’avait abandonné. La douleur, la fatigue… Tout cela n’était que psychologique, des barrières qu’elle avait maintes et maintes fois franchies durant sa vie. Ses amies comptaient sur elle. Helera comptait sur elle. Ouvrant les yeux, elle vit l’état de son équipage, et surtout un détail. Près d’elle se trouvait un masque ensanglanté, arraché de la bouche de sa propriétaire. La colère augmenta brusquement. Erza détestait par-dessus-tout retirer son masque, et voilà qu’elle l’avait perdu, se retrouvant le visage entièrement découvert devant une multitude d’inconnus.
Alors elle se releva, crachant du sang avant de s’essuyer d’un revers de la main.

« - Je n’ai… Rien sentit… »

Titubant légèrement, elle finit par tenir debout, le dos légèrement voûté, une main devant son menton l’autre son crâne, en position de combattante. Elle gonfla son volume, contractant ses bras, épaules, cuisses… Tout comme son adversaire, elle retira son haut, ayant mis une brassière au préalable. Elle fit un pas sur le côté, tournant comme au bord d’un cercle. Son sourire avait disparu, laissant place à une mâchoire rouge sang. Son regard vengeur était empli de haine. Pourtant elle ne fonça pas, restant sur ses appuis, attendant l’assaut de son adversaire.
La contre attaque fut brève, mais dévastatrice. La zeltronne avait placé toute sa fureur, sa hargne, dans un cri qui semblait sortir du plus profond de ses tripes. Cette sensation, ce comportement, cette colère… Sans s’en rendre compte, Sarah revivait les événements passés, au début de sa quête de vengeance, qu’elle n’avait jamais terminée. Comme durant la période la plus sombre de son syndrome post-traumatique, elle s’était jetée telle un animal sur sa proie, le défigurant avec des coups toujours plus violents, plus intenses. Elle ne semblait pas vouloir s’arrêter, une force chaotique entièrement déchaînée. Sarah était toujours aussi fragile mentalement, la blessure n’avait jamais été complètement cicatrisée. La moindre source de colère pouvait la faire basculer, et c’est ce qui se produisit.
Quand elle fut éloignée de Kahl, la chasseuse de prime gigotait dans tous les sens, voulant retourner au combat. Agatha, qui entre temps avait pu se relever, se rapprocha de son amie. La furie donnait des coups de pieds en l’air, bougeant violemment ses épaules. Ces images, lui rappellant de douloureux souvenirs, étaient trop douloureuses pour la forgeronne. Voir son amie dans cet état, cette souffrance psychologique, était une torture. Elle lui attrapa la main, lui parlant pour la calmer.

« - C’est fini Sarah, c’est terminé. Tu l’as battu. »

La présence de la hapienne permit à la zeltronne de se débarrasser de ce qu’il lui restait d’émotions négatives. Stoppant ses gestes, elle fut libérée, et resta quelques secondes sur place, poings serrés, haletant, tandis que son amie aida Erza à se relever. Sarah se dirigea vers le masque, lançant des regards noirs à ceux croisant le sien. Elle le ramassa, vérifiant son état, et se dirigea vers Erza.
Cette dernière était dans un état mental assez instable. Blottie contre Agatha, elle avait le regard affolé, perdu, clignant sans cesse des yeux. Elle respirait si rapidement que son corps fut pris de convulsions, cherchant de sa main ce qui lui manquait précieusement. Sa crise fut calmée lorsque Sarah, l’air inquiet, le visage doux et apaisant, lui caressa les cheveux en lui plaçant le masque sur sa bouche. L’effet fut immédiat. Inspirant un grand coup, la tireuse d’élite retrouva son calme, regardant avec reconnaissance ses amies, avant de reculer de quelques pas.

Durant les trente minutes de pause, les trois jeunes femmes restèrent ensemble, soignant leurs blessures physiques comme mentales. Sarah avait fini par retrouver son sourire, et s’occupait désormais de rassurer Agatha, toujours inquiète.

« - Je… Je ne suis pas sûre. Te voir dans une rage folle, c’est terrifiant. Pas besoin d’être zeltronne pour sentir toute ta douleur, ta souffrance. Alors oui, je sais bien que je ne peux pas t’empêcher d’être en colère quand c’est justifié, mais… »
« - Justement. Tu me connais, je m’emporte facilement. »
« - Oui, mais là c’était différent. Chérie, je ne t’ai pas vue dans cet état depuis des mois. Tu n’étais pas simplement énervée, c’était autre chose. Je le sentais, ça te rongeait à l’intérieur, comme… »

Elle fit une brève pause, hésitant à continuer.

« - Comme après la mort de Kate. »

Ce fut Erza qui termina. Elle aussi était tourmentée par ces effets corrosifs. La tueuse avait connu Kate, vécu sa mort, et, ne sachant comment la soutenir, avait vu son amie sombrer dans le chaos.
Sarah se tue, comprenant parfaitement le problème. Elle aussi était terrorisée. La zeltronne savait mieux que quiconque quels effets dévastateurs avaient les émotions négatives sur son espèce. Elle pourrait en mourir.
Pourtant, Sarah avait confiance en Helera. Prenant un sourire rassurant, elle s’adressa aux deux jeunes femmes.

« - Eh, faites moi confiance. C’est pour éviter que cela ne se reproduise au pire moment qu’on fait ça. Je dois apprendre à contrôler ma colère. Oui ça sera difficile, oui je vais souffrir, mais il le faut. Pour éviter de me faire dévorer de nouveau par mes propres émotions. Et de toute façon, je n’ai aucune raison de m’inquiéter, car je sais que j’ai deux superbes amies pour m’aider. »

Malgré les hochements de tête, la chasseuse de prime n’était pas dupe. Elle se doutait bien qu’Agatha était loin d’être convaincue par son discours…

La suite de l’entraînement était plus théorique. L’instructrice réalisait des séries de mouvements, d’arts martiaux diverses, tandis que ses élèves assimilaient ces enchaînements pour les reproduire. Agatha avait bien du mal, notamment avec les jambes. Ce qui n’était pas le cas d’Erza. En effet, l’assassin prenait à cœur ce genre d’exercice, bien déterminée à s’améliorer.

Puis, après cette dure journée, Sarah se rapprocha d’Helera.

« - Donc mes amies et moi allons suivre un entraînement de ce genre durant les jours à venir. J’ai pas eu le temps de lire toute la paperasse sur les corps impériaux, mais je suppose que les soldats qui se sont entraînés avec nous sont une élite. »

Elle était légèrement embarrassée, ne sachant comment formuler la suite.

« - À termes, allons nous avoir un entraînement plus… Spécialisé ? Comme tu l’as remarqué, mes amies et moi avons nos propres domaines de prédilections. Agatha c’est surtout la défense et la protection, tandis qu’Erza est une tireuse d’élite, habituée aux embuscades. Je sais bien qu’il est important de travailler ses points faibles pour être douée partout mais… »

Elle les observa de loin, les regardant discuter.

« - Aujourd’hui, elles n’ont pas pu montrer de quoi elles étaient capables. Cela les a frustré, même si elles ne le disent pas. Agatha reste une mandalorienne, elle a un cœur de guerrier en elle. Quant à Erza, elle s’est sentie inutile durant le combat. Si tu veux voir de quoi elles sont capables, il faudrait peut-être les tester dans leur domaine de compétence. Après, je te fais confiance, on se pliera à tous tes exercices. »
#40428
Pendant les trente minutes de pause, Helera était restée à l’écart, observant les différents groupes formés et les affinités partagées. Il y avait les soldats qui restèrent en rang avec leur chef d’escouade, ceux qui se mélangeaient avec les sensitifs et certains sensitifs solitaires. Tous avaient une histoire et des projets, mais ils partageaient tous cette soif inextinguible d’aventures et de justice. Enfin, il restait les chasseurs, nouvellement arrivées, elles ne s’intégraient pas très facilement. Comment leur en vouloir, elles dont l’univers de départ était totalement décorrélé de la machine impériale. Même si elle avait troqué le respect contre du sang et des blessures, elles n’en restaient pas moins montrées du doigt. Les impériaux pures souches, xénophobes, raciste et certains même sexiste, ne voyant dans leur présence qu’une erreur de l’inquisitrice. Erreur que certains voudraient corriger eux-mêmes. Mais grâce à l’intervention de Sarah, les comportements retors en seraient retardés, voire annihilés, leur donnant assez de temps pour se forger plus qu’une réputation. Quant à Kahl, il fut vite remis sur pied, le visage boursouflé, l’arcane brisée, la bouche ensanglantée et un oeil totalement fermé dû au gonflement. Cela ne l’empêchant pas de rester fière et … impérial. Le jeune homme était nés avec une étiquette sur le front et comptait bien ne pas y fléchir. Il savait qu’un jour, ce serait lui qui devrait prendre la tête de certains groupes et se devaient de rester droits et inflexibles. Aussi fut-il parti de ceux qui ne se mêlait pas aux autres. Un air suffisant que beaucoup pointaient déjà du doigt, mais il n’en avait rien à faire.

Maintenant que le corps avait été brisé, Helera les forçait à exécuter des mouvements de combat. Tantôt du combat à main nue, type Teras Kasi, tantôt quelques formes de combat au bâton. Les blessés devraient apprendre à se battre même quand leur corps était détruit. Les vainqueurs quant à eux bénéficiait pour le moment d’un repos que leur seule victoire leur permettait de bénéficier. Aussi, les plus à plaindre dans ces exercices, c’était la Zeltronne et l’apprenti. Tous deux terriblement amochés, ils n’en restèrent pas moins les plus assidus, même si la conseillère dû les reprendre à de nombreuses reprises. Elle comptait maintenir sur eux une pression suffisante, le premier étant destiné à la seconder, la deuxième à suivre une voie … novatrice. La zeltronne avait certains avantages historiques, tel le puissant moteur sentimental. Mélangé avec sa capacité de ressentir les sentiments et de les moduler, elle était le sujet idéal pour comprendre la Force. Une pièce maîtresse dans le dispositif de l’inquisition. Pourtant, ses amies seraient sans doute un frein à son développement et Helera n’était pas certaine qu’elle sache prendre les bonnes décisions au bon moment, pas encore. Pas si ses amies l’en empêchaient …

La journée se termina au crépuscule, au moment où l’étoile lointaine fut couverte à moitié par l’horizon planétaire. Cette rencontre quotidienne enveloppait le ciel de couleurs chaudes, du bleu vers l’orangé intense, puis quelques lueurs rougeâtres aux abords de l’astre. Cela faisait ressortir les immenses tours de la ville périphérique, dont les immenses tours en contre jour projetaient des ombres affolantes de profondeur. Les élèves partaient les uns après les autres, les soldats de sécurité en dernier, quand la reine d’un mouvement de tête le leur confirma. Seule resta la Zeltronne, avide de quelques paroles. Helera l’invita à marcher autour du site d’un mouvement de main, passant d’abord autour du stade, puis vers la périphérie du site, sur un petit chemin caillouteux bordé de quelques arbres pointus. L’atmosphère y était beaucoup plus légère mais les rayons ténébreux de l’astre maintenaient une douce fraîcheur estivale de début de nuit. Un temps idéal pour une balade.

« Tu as plusieurs corps, tous issus de celui des DeathTroopers, soldats d’élites entraînés spécialement pour notre mission. Le détachement qui nous accompagne sont les Purgetroopers, plus vindicatifs encore. Effectivement, ils sont l’élites, pour notre mission et s’entraîner avec eux est un gage de la collaboration future. J’y tiens particulièrement car nous devrons tous se plier à la hiérarchie militaire.
»


Helera expliquait simplement le fonctionnement des groupes militaires qui les accompagnaient, illustrant par des gestes pas toujours très explicites le fond de sa pensée. Son visage s’était cependant détendu et Sarah était une des rares privilégiées à la voir sourire. Mais elle sentait un tracas dans l’esprit de sa comparse. Des mots qu’elle ne pouvait formuler.

« Sarah, on a passé beaucoup de temps dans l’esprit l’une de l’autre. Je sens quand tu veux me demander quelque chose. Fais le franchement. Le rôle que je joue n’est là que pour inspirer le respect, mais la vraie moi est encore là.
»

Ce qui était vrai. Elle l’avait arrêtée pour lui exprimer le fond de sa pensée, prenant ses deux mains roses dans les siennes, après avoir scanné rapidement les alentours. Les arbres qui bordaient le chemin les protégeaient des quelques regards indiscrets et leur éloignement des zones d’activité leur offrait une relative sécurité. L’air chargé en senteur boisée se mélangeait avec ses effluves produisant un cocktail rafraîchissant. Et la lumière descendant sur son visage à demi couvert par les ombrages la rendait tout simplement belle. Helera l’écouta avec attention, hochant parfois la tête, acquiesçant à quelques propos.

« Elles manquent de confiance et s’enferment dans des automatismes pas toujours en adéquation avec la situation. Agatha ne se sert pas de sa force, se contente d’attendre les charges. Contre des pirates, cela fonctionne, mais les Jedi la découperont en deux. Ezra a un bon potentiel stratégique, mais hésite quand elle n’a plus de cheffe. Et surtout, contrairement à toi, elles n’ont pas ouvert leur cœur et se retiennent.
»


Helera hésita.

« J’ai bien perçu leurs potentiels, mais il est bridé. Pendant les quelques prochains jours, vous serez ensemble, car je veux qu’elles perçoivent ce que tu as déjà vu. Puis chacune de vous ira dans une spécialité différente. Mais garde bien en tête que les frustrations, elles vont en avoir plus d’une, c’est bien le but de cette formation. C’est obligatoire pour vous inculquer les rudiments qui j’espère vous sauveront la vie le moment venu. Car je … »

La conseillère lâcha ses mains et fit volte face, reprenant sa marche dans un silence monacale. Son regard fixé vers l’horizon, à l’endroit où les derniers rayons de l’astre tarissait derrière la planète. Les trois femmes allaient être séparées, par la force des choses. Parce qu’elles n’étaient pas pareilles, premièrement, parce qu’elles se connaissaient trop et se freinaient l’une et l’autre. Mais ce n’était pas cela qui occupait l’esprit de la conseillère à ce moment, et la Zeltronne put aisément le percevoir.

« Sarah, si tu avais vu ce que j’ai vu, tu parlerais peut-être comme moi. Les atrocités dont ils sont capables, le malheur insidieux qu’il déverse par leurs belles paroles. Si je fais tout ça, c’est pour vous sauver la vie, pour te sauver la vie… »

Elle appuya sur la syllabe la désignant et tourna la tête vers elle avec un sourire triste. Il résidait dans l’esprit de la Zeltronne des chaînes encore bien solidement attachées. Helera continua de discuter si Sarah poursuivait la discussion. Quelques minutes, une heure ou deux. Autant de temps que cela était nécessaire. Jusqu’à ce que la nuit s’installe définitivement sur le camp. L’inquisitrice demanda pour conclure cette balade :

« Tu … tu fais quoi ce soir ? »

Une question maladroite, imprécise, qui cachait un tout autre sens. Un sens qui, malgré l’air interrogateur plein d’appréhension, cachait une volonté dont elle n’était pas seule à décider du résultat.
#40430
L’idée d’une promenade n’était pas pour déplaire à la zeltronne. Marcher avec Helera dans un paysage reposant rendait l’ambiance plus familière, mettant l’accent sur la différence entre la confidente et l’instructrice. Si la discussion pouvait revenir sur ces sujets, l’entraînement était bien laissé de côté.
Sarah écouta avec curiosité et attention les explications sur les corps impériaux. D’ordinaire cela ne l’aurait guère intéressé, mais les circonstances rendaient ce savoir essentiel. De plus, la voix de la sensitive était une douce mélodie à ses oreilles.
Pourtant, malgré les heures passées ensemble, et surtout les liens partagés, Sarah avait toujours du mal à s’exprimer librement avec elle sur certains sujets, en particulier lorsque ça touchait leur collaboration. Une petite part d’elle était toujours impressionnée par le côté conseillère. De plus, la chasseuse de prime n’avait jamais mélangé le professionnel avec le personnel, son équipage étant ses amies avant d’être ses partenaires de mission. Elle ignorait quand elle devait s’adresser à Helera comme une proche, ou une subordonnée.

Cela expliquait en grande partie l’hésitation dont elle faisait preuve, immédiatement effacée lorsque la sensitive lui prit ses mains, lui demandant de parler franchement. Ce qu’elle finit par faire, rassurée par ses paroles.

« - En réalité, Agatha n’a pas spécialement de problème à l’idée d’utiliser sa force pour attaquer. Elle l’a fait à de nombreuses reprises par le passé, notamment avec son arme de prédilection. Mais son manque de souplesse lui a toujours fait défaut. Elle se repose plus sur sa force que sur sa technique. Force qu’elle préfère utiliser pour défendre ceux qui lui sont chers. Elle n’a pas été violente dès le début avec Kahl, car rien ne la poussait à le faire. Un blocage que j’essaye de travailler avec elle. Erza… C’est encore un autre problème, bien plus grave. J’essaye depuis que je l’ai rencontrée, il y presque un an, de lui inculquer un libre arbitre, chose qu’elle n’a jamais eu auparavant. Elle a été formatée depuis un âge pour devenir une arme, afin d’être utilisée pour la guerre. Depuis toujours on lui donnait des ordres, lui demandant de tuer telle cible, de saboter tel objectif… En dehors de la guerre, elle ne sait pas se débrouiller seule. Si personne ne lui donne d’objectif, elle ne fait rien. Au début de notre rencontre, il lui arrivait de ne pas manger pendant toute une journée car j’avais oublié de lui en donner l’ordre… Elle a fait énormément de progrès, mais le chemin est encore très long. »
Sarah hochait la tête quand Helera parlait d'entraînement spécialisé et individuel. Mais alors qu’elle réfléchissait à sa réponse, elle fut surprise de la réaction soudaine de l’impériale. Elle n’avait pas terminé sa phrase, et s’était subitement tournée vers vers l’horizon, lachant les mains de la zeltronne. Cette dernière, inquiète, s’apprêtait à demander ce qu’il n’allait pas, avant que l’intéressée ne finisse pas continuer. Mais cela ne suffit pas à apaiser Sarah, bien au contraire. Elle sentit la tristesse et la douleur de la jeune femme, et fut également submergée par ses émotions.
L’air désolée, elle mit sa main sur son dos, voulant la réconforter. Elle aussi avait vécu des atrocités, différentes certes, mais elle ne comprenait cette souffrance que trop bien.

« - Ça me touche ce que tu dis. Et je te promets que je ferai tout ce que je peux pour t’ai… Non, je te promets que je t’aiderai, quoi qu’il en coûte. Pour toi. Pour nous. Pour ceux qui nous sont chers. »

Elle regarda l’horizon, pensive.

« - J’ai beau me montrer confiante, téméraire, j’ai peur pour mes amies. Car c’est lorsque je pensais que rien ne pouvait leur arriver tant que j’étais là, que l’une d’elle s’est fait tuer. C’est à ce moment que j’ai appris que tout pouvait arriver. Que je n’étais pas assez forte pour les protéger. Que si cette femme revenait s’en prendre aux autres, elle pourrait réussir. Je me suis entraînée sans relâche, mais ce n’est jamais suffisant. Et des personnes comme elle, la galaxie en possède des milliers. À l’époque j’étais bien naïve, j’ignorais à quel point nos actes pouvaient avoir de pareilles conséquences. »

Sarah se tourna vers Helera, le regard consciencieux.

« - La frustration, la souffrance, l’appréhension… Tout cela est ridicule comparé à la réalité, à ce qui nous attend si nous ne sommes pas préparées. Et c’est le cas, nous ne sommes pas prêtes. Tu l’avais reconnu toi-même à notre rencontre, que la loyauté envers ses proches était un moteur puissant. Aucun sacrifice n’est trop grand pour ceux que j’aime, car il n’y a rien de pire que la perte d’un être cher, rien. Alors, tortures moi si tu veux, brises mon corps, brises mon esprit, fais nous mordre la poussière… Car le résultat en vaudra largement la peine. »

La discussion s’était étendue, et la nuit faisait acte de présence depuis quelques minutes quand l’impériale exprima sa volonté de continuer de passer du temps avec la chasseuse. À cela, cette dernière voulut répondre corporellement, mais se retenu. Dehors, les espions pouvaient être partout, et si une simple balade pouvait parfaitement être de nature professionnelle, ce qu’elle s’apprêtait à faire n’aurait laissé aucun doute. Alors, elle se contenta de lui lancer son sourire le plus charmeur, prenant son ton mielleux qu’elle adorait utiliser.

« - J’avais prévu de demander à mon instructrice des conseils plus… Précis… sur ma posture… Et en tant qu’élève assidue, il serait normal que j’obéisse à la moindre demande à ce sujet… »
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