L'Astre Tyran

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Ondéron est une jungle infestée par des créatures incroyablement dangereuses, les plus terrifiantes étant les Drexls : de gigantesques reptiles volants provenant en réalité de la lune Dxun dont l'atmosphère se mêle à celle de la planète chaque été. Iziz est la seule cité de l'astre, elle abrite l'intégralité des Ondéroniens derrière de hauts murs entourant une surface de 2500km².
Gouvernement : Nouvelle République
#15057
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Modon Kira marchait d'un pas tranquille dans les haras de son imprenable forteresse. Située dans les profondeurs des étendues sauvages d'Ondéron, l'antique bâtiment était aussi ancien que magnifique. La famille Kira l'avait construite il y a plusieurs milliers d'années afin de servir de palais au Prince des Bêtes, Oron Kira. Comme toutes les constructions locales, la forteresse était massive et imposante. Après tout, il fallait bien qu'elle puisse résister aux assauts répétés des nombreux carnivores parcourant la planète. La faune de ce secteur était considéré comme la plus dangereuse du monde galactique, et à raison ! En regardant un Drexl de 20 mètres d'envergure dormant dans sa cage, Modon ne put s'empêcher de penser aux premiers Bestiaires qui avaient dû faire face à ces incroyables créatures. Il se prit à imaginer que de pareils monstres puissent aller dans l'espace, son armée aurait alors été invincible ! Ne pouvant réprimer un sourire à cette image sortant tout droit de ses rêves d'enfant, le monarque continua sa route afin de se rendre sur la terrasse extérieur du château.

La jungle semblait calme pour le moment, mais Modon savait que ce n'était que temporaire. D'ici quelques jours, la lune Dxun allait frôler Ondéron, comme à chaque été, mêlant ainsi brièvement les deux atmosphères. Un tas de Drexl allait en profiter pour se rendre sur sa planète et réguler l’écosystème local en chassant le trop plein d'herbivores. Ces dragons allaient également tenter de s'attaquer à Iziz avant d'être chassés par les nombreuses tourelles anti-aérienne de la ville. Comme d'habitude, ce moment symboliserait que la Grande Chasse peut commencer et de nombreux Bestiaires s'enfonceraient alors dans la jungle et les cieux pour capturer un maximum de bêtes. Parfois, Modon se joignait à eux, mais il manquait souvent de temps pour se livrer à cette activité dangereuse et excitante.

Tournant sa tête vers les cieux, le monarque savait qu'il devait avant tout se consacrer à autre chose : se procurer un vaisseau spatial. Cela faisait dix ans maintenant qu'il était devenu le Roi d'Ondéron et même si les premières années de son règne avaient consisté à guerroyer contre l'Empire, voilà bien trop longtemps qu'il était resté sur sa planète sans se donner la peine d'intervenir auprès des instances dirigeantes de la Nouvelle République. Habituellement, l’Administratrice Tega faisait bien son boulot dans ce secteur. Elle favorisait la reconstruction des Colonies du Nord et Ondéron en avait grandement profité. Mais récemment, un grand plan de relance économique, semblant très bien de prime abord, avait causé quelques inquiétudes au monarque. Pourquoi les investisseurs devaient-ils garder l'anonymat ? Maya Tega savait-elle seulement de qui il s'agissait ? Était-ce une tentative de l'Empire visant à reprendre sa planète ?

Trop de questions sans réponses. Modon avait tout à fait la possibilité de bloquer l'accès d'Ondéron aux vaisseaux des investisseurs, mais cela pouvait tout aussi bien le desservir. Non, il valait mieux se rendre directement sur Mrisst et questionner l’Administratrice, lui faire part de ses doutes et agir en conséquence. Pour aller sur place, le Roi pouvait très bien utiliser l'un des nombreux vaisseaux de transport s'arrêtant dans l'astroport d'Iziz, ou encore saisir l'un des chasseurs de la Royauté. Mais cela n'enverrait guère une bonne image de sa personne, et encore une fois, on le verrait comme un roi pauvre et primitif. En plus, il ne pourrait même pas emmener avec lui l'une de ses nombreuses montures bestiales.

Une seule solution donc, il fallait qu'il s'achète un vaisseau personnel et personnalisé. Hors de question d'utiliser les fonds du Royaume d'Ondéron pour cela, la situation était déjà assez catastrophique pour que le chef d'Etat se fasse des petits cadeaux sur les impôts de ses citoyens. Il allait devoir utiliser sa fortune personnelle. Mais même s'il était incroyablement riche par rapport à la moyenne galactique, Modon savait que cela ne suffirait pas à acheter un vaisseau digne de sa personne. Il allait donc de voir emprunter de l'argent à une banque. Il détestait s'occuper de ce genre de broutilles mais il devait bien prendre ses responsabilités. Aussi, il revint sur ses pas et se rendit dans la salle d'Holo-Conférence. Un droïde régla l'appareil afin de lancer la communication.

- Banque de Coruscant, section Emprunt, Yulia Adamantes, à votre service Monsieur.

Une jeune Ithorienne, ce qui semblait étrange au vu des prédispositions de cette race, semblait s'occuper de l'accueil des futurs emprunteurs. A voir l'attitude de la femme, le droïde du Roi avait encore une fois oublié de le présenter préalablement. Modon songea qu'il devrait l'envoyer se faire réparer un de ces jours...

- Je me nomme Modon II de la Famille Kira, Princes des Bêtes et Roi d'Ondéron et de ses lunes. Je souhaite emprunter 7 millions de crédits à la Banque de Coruscant. Veuillez régler les procédures au plus vite.

L'Ithorienne s'immobilisa un instant en entendant ces paroles. Manifestement, elle devait être chargée des petits emprunteurs, pas des gros poissons comme ça ! Ne sachant d'abord que faire, elle déglutit et poursuivit :

- Je... je crains de devoir vous réorienter vers un de mes collègues qui s'occupera de vous comme il se doit... votre Majesté !

- Vous ferez très bien l'affaire, je n'ai pas le temps, et encore moins l'envie, d'écouter quelqu'un me proposer tel ou tel plan d'investissement. Je souhaite emprunter 7 millions de crédits, point. Occupez-vous en.

- Euh... Très bien... Je... je vais devoir vous poser certaines questions afin de valider votre emprunt.

- Merci Lady Adamantes, vous êtes bien aimable, faites donc.

La jeune Yulia rougit probablement en entendant les paroles du Roi, mais la projection holographique ainsi que la race de la femme rendait toute certitude superflue. Modon était un homme qui n'aimait guère palabrer des heures pour ne rien dire. Quand il voulait quelque chose, il allait droit au but. Cependant, cela ne l'empêchait pas de rester poli.

- Tout d'abord, je dois recevoir les données de votre compte en banque de ce derniers mo... oh ! Vous venez de l'envoyer, très bien... Oui, vous semblez largement remplir les critères financiers d'un tel emprunt votre Majesté. Alors... Pour quel raison souhaitez-vous emprunter 7 millions de crédits à la Banque de Coruscant ?

- Je dois me faire construire un vaisseau personnel assez luxueux pour impressionner les hauts dignitaires des Colonies du Nord. Mais il doit également satisfaire mes exigences personnelles, dans l'idéal, j'aimerai même pouvoir y mettre mon Drexl.

Effectivement, Modon Kira était quelqu'un de franc, il livrait la vérité telle quelle car il ne voyait pas l'intérêt de mentir. Plutôt que de proférer un mensonge, il préférait encore se taire. Même si cela pouvait parfois amener à des révélations étranges.

- Ah... euuh... très bien Votre Altesse... mais... vous voulez embarquer un Drexleuhleuh ? Qu'est-ce ?

- Un Drexl, un genre de dragon-araignée volant qui peut mesurer jusqu'à 25 mètres d'envergure. Mon peuple les chasse depuis des milliers d'années afin d'en faire des montures. Il y a dix ans, j'ai capturé une Drexl adulte et enceinte. Une chasse éprouvante. J'élève le jeune Drexl qui en est sorti depuis son enfance et j'aime l'avoir avec moi. Il ne mesure que 6 mètres une fois ses ailes déployées, et ses mandibules sont à peine plus grandes que ma jambe, il est trop petit pour que je le laisse seul. J'admets que c'est aussi et surtout pour des raisons sentimentales. Je ne pensais pas que les formulaires de la Banque de Coruscant étaient aussi détaillés.

- Hein ? Ah non ! Pardon votre Majesté ! C'était une question tout à fait personnelle.

Manifestement, l'Ithorienne n'en revenait pas. Non seulement elle parlait à l'une des plus grosses fortunes de la Nouvelle République, mais en plus, ce Roi semblait être issu de l'âge de pierre. Le contraste était saisissant.

- Sachez que nous appliquons un taux d'intérêt fixé à 4%. Cela signifie que nous vous prêtons 4 millions de crédits mais que vous devrez nous rembourser 7 millions et 280 000 crédits. Le paiement devra être échelonné sur 16 mois. En d'autre terme, vous devrez rembourser 455 000 crédits chaque mois pendant 16 mois. Vous aurez bien sûr la possibilité de payer en une fois plus afin de réduire ce temps. Ai-je été bien clair votre Majesté ?

- Oui Lady Adamantes, j'imagine que ça ira. Transmettez tout cela à mon comptable à Iziz, il s'occupera des détails. Je le préviens de votre appel. Annoncez à vos supérieurs que je veux vous avoir comme interlocuteur principal. Je ne souhaite pas devoir représenter ma situation à chaque fois que j'appelle. Au revoir.

Modon Kira inclina légèrement le buste en signe de respect et coupa aussitôt la communication devant les yeux ébahis de l'Ithorienne. Le monarque ouvrit un canal holonet et consulta les divers vaisseaux possibles et leurs améliorations. Pour des raisons pratiques, un cargo corrélien semblait la meilleure solution. Ajouter à cela un maximum d'améliorations et d'armes, et on aurait certainement un vaisseau des plus impressionnants. Bien sûr, Modon, comme tous les Bestiaires, privilégiait le côté pratique à tout le reste. Il ne se rendait pas compte qu'avec un cargo corrélien hyper modifié, il ressemblerait plus à un contrebandier qu'à un membre de la haute noblesse galactique.

L'apparence, l'étiquette, le protocole... Tout ça restait un peu compliqué pour lui. Mais quitte à commencer quelque chose d'embêtant, autant en finir rapidement. Le choix du monarque se porta sur un Cargo Léger YT-2400. Le vaisseau était vaste et ressemblait à une aile. Mais surtout il était facilement modifiable. Modon aurait voulu éviter d'utiliser landspeeder ou autre véhicule motorisé, un vrai bestiaire se devait de se servir de la nature. Il imaginait un espace à la place de la soute secondaire où serait installé un genre de serre, avec une fine couche de terre, de l'herbe et des arbustes provenant de Dxun, ainsi qu'une lumière artificielle reproduisant les cycles du jour et de la nuit. Un abreuvoir et un mangeoire adaptés au vaisseau pourraient être ajoutés ce qui ferait un excellent environnement pour un jeune Drexl, même s'il serait impossible de le faire voler à l'intérieur. La soute principale aurait un coin avec le nécessaire pour des Bomas, trois au maximum. Une litière, un arrosoir disposant d'un jet puissant, et évidemment écuelles et abreuvoir. Trois grands bacs avec de la terre en vrac suffiraient comme couchette. Mais cela était difficilement envisageable et aurait probablement coûté les yeux de la tête. De plus, il se doutait que personne à Coruscant ne le laisserait utiliser son Drexl à la place d'un véhicule homologué. Le reste de la soute servirait à embraquer le nécessaire, comme de la nourriture, des munitions et des armes.

Pris d'inspiration, Modon s'imagina que l'intérieur du vaisseau serait recouvert d'une façade en bois laqué d'Ondéron. Ce genre d'artifice, en plus d'être plaisant visuellement, permettrait au monarque d'imposer le respect à ceux qui visiteraient l'engin. Couplé à cela, de nombreuses décorations seraient ajoutés ici et là. Par exemple, des trophées de chasse, des râteliers d'armes, des vitrines avec des objets traditionnels et archéologiques exposés... La famille Kira disposait d'un paquet conséquent de ce genre de fioritures. Il était temps d'en faire profiter le reste de la galaxie ! Si des ambassadeurs venaient sur le vaisseau, alors il faudrait une cuisine équipée à la place de l'une des six chambre, ainsi que de multiples équipements de conforts, comme des fauteuils en cuir de Tee-muss et une douche multi-jets.

En regardant plus attentivement les plans du cargo corrélien, Modon s’aperçut que la chambre du capitaine, la sienne, était minuscule. Il nota alors sur son holopad que la chambre principale serait agrandit en supprimant la chambre du premier officier. Il comptait bien mettre un grand lit et un tapis d'entrainement pour s'échauffer chaque matin. Songeant à une possible blessure, le monarque décida d'ajouter une salle médicale avec une cuve à Bacta et un droïde médical dédié à la place de l'une des chambres près des moteurs. Il s'arrêta, réfléchissant à ce qu'il pouvait ajouter d'autre. Modon avait gribouillé tout un tas d'idées sans y mettre trop de forme et était un peu perdu. Puis finalement, comme saisi à nouveau d'inspiration, il décida de rendre l'ensemble des armes automatiques, et d'avoir un copilote droïde incrusté dans le vaisseau. En effet, le roi voulait pouvoir voyager seul si nécessaire, et surtout ne pas imposer à un de ses gardes bestiaires de devoir se séparer de sa bête.

Passant d'un sujet à un autre très rapidement, Modon rangea l'holopad dans un tiroir et retourna sur l'holonet. Voilà un moment qu'il n'avait pas renouvelé son stock d'armes. Il décida de s'adresser aux divers revendeurs passant par Ondéron. Il préférait encore enrichir les petits marchands que les grandes compagnies d'armements. Aussi, il commanda dix Vibrodagues Talon ; dix Pistolets blasters Westar-34 disposant de canons évasés, de pointeurs laser, de silencieux et de générateurs énergétiques pour blaster ; de cinq Fusils blasters de précision X-45 disposant d'une Crosse, d'une Lunette thermique, d'une Poignée de maintien, d'un Silencieux et d'un Générateur énergétique pour fusil ; de cinq Fusils blaster Firelance disposant d'une Crosse, d'une Lunette thermique, d'un pointeur laser, d'un silencieux, et d'un Générateur énergétique pour fusil ; de cinq Fusils à concussion LJ-50 disposant d'une Crosse et d'une lunette thermique ; de cinq Lances-missiles PLX disposant d'une Lunette thermique et d'un pointeur laser. Des dagues à 50 crédits pour couper la viande, dix pistolets rapides à 1910 crédits pour le combat à moyenne et proche distance, cinq fusils de précision à 4440 crédits pour la chasse, cinq fusils blasters à 5010 crédits, cinq Fusils à concussion LJ-50 à 4700 crédits et cinq Lances-missiles PLX à 3950 crédits pour la guerre. Soit un total de 110 100 crédits pour un cocktail détonnant.

Songeant qu'après tout, s'il contactait l'Administratrice Tega par l'Holonet, il aurait le temps de participer à la Grande Chasse, Modon décida d'acheter un certain nombre d'équipements. Cinq Medi-Pack à 2000 crédits, quatre Datapad ultra-portable à 500 crédits, un Datapad Haut de gamme à 1000 crédits, cinq Gandorthal Désoxydeurs Atmosphériques à 350 crédits, dix datacartes à 10 crédits, cinq paires de Macrojumelles qualité supérieure à 2 000 crédits, cinq Comlink SoroSuub Hush-98 à 4 000 crédits avec son encrypteur VargeCorp Brouilleur de Poche PX-xqt9s à 400 crédits, un Scanner Courier de Transmissions à 4500 crédits, cinq Comlink Culcanis MicroInstrument Tagger à 450 crédits à planquer dans la doublure d'un pantalon ou d'une vest, et cinq Respirateur Aquata A99 à 350 crédits. Ce qui faisait 55 350 crédits à rajouter à la note. Enfin, il ajouta 10 Détonateurs thermiques et 5 Grenades assommantes Merr-Sonn pour un total de 22 250 crédits. Au passage, il décida d'acheter une toute nouvelle selle à ses quatre Drexl fétiches, mais également à celui de son Premier Bestiaire, 125 000 crédits, ce qui peut sembler beaucoup (hrp : je paye juste la bête que j'ai déjà inRP). Cependant, c'était le prix pour disposer d'une selle faite à la main par le meilleur artisan d'Iziz.

A contrecœur, il s'intéressa également aux véhicules. S'il devait se rendre sur d'autres mondes, il allait avoir besoin d'un moyen de transport une fois sur place. Il aurait voulu utiliser son Drexl, mais il savait que ce serait impossible. Il décida donc de commander un freerunner à la Nouvelle République mais avec quelques surprises. Il enleva d'abord toutes les armures pour les remplacer par une imposante tourelle minigun laser. Il y fit ajouter des amortisseurs, un système d'autodestruction préprogrammée, des boucliers de 75 SBD, un brouilleur de radar, un braqueur sec, trois répulseurs en plus, un système esclave, et trois sources d'énergie supplémentaire pour alimenter le tout. En comprenant le coût de la pose de ces objets, le tout revenait à 261 150 Crédits. Il décida de le commander à Coruscant en affirmant qu'il viendrait le chercher lui-même sous peu.

Fort content de ces deux dernières heures de petits plaisirs, Modon décida de retourner à son Haras, de prendre son Drexl fétiche pour revenir à Iziz. Il était temps de contacter l'Administratrice Tega et de se mettre sérieusement au travail...



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Résumé : En gros Modon a écrit :- qu'il faisait un emprunt de 7 millions de crédits à la Banque de Coruscant, cela concernant Modon Kira, non le Royaume.
- ses réflexions sur le design du futur vaisseau personnel de Modon Kira.
- qu'il achetait un certain nombre d'armes et d'équipements.
Modifié en dernier par Modon Kira le lun. 29 déc. 2014 10:13, modifié 9 fois.
#15067
Après avoir donné son avis sur les PAS...


Modon Kira avait terminé de parler avec l'administratrice Tega via l'holocommunicateur du palais d'Iziz et était enfin de retour dans sa forteresse. Dès son arrivée, il alla voir sa femme, Lady Kira, une jolie blonde au regard farouche. Elle était réellement la seule personne capable d'adoucir les traits du Prince des Bêtes. Lui qui était si sérieux et grave d'habitude, ne pouvait, à sa vision, s'empêcher de laisser filer un mince sourire d'entre ses lèvres. Aussi, il enlaça tendrement sa femme en la voyant, avant de lui poser un doux baiser sur le front et de lui caresser délicatement ses cheveux.

- Vous semblez énervé, Modon.

- Veuillez me pardonnez, ma Lady.

- Ne voulez-vous partager votre fardeau et m'expliquer ce qui vous plonge dans la tourmente ?

La douce voix de Lady Kira aurait eu raison du plus récalcitrant des Dalgo. Elle faisait fondre le cœur endurci du monarque, l'incitant à se confier.

- Je crains pour l'avenir de ce secteur... et même de la République. Les Tagge sont revenus commercer et personne ne semble s'en émouvoir. Ces fils de Bomas affirment avoir changé ! Comme si cela suffisait à excuser leur exactions passées...

Lady Kira savait que bon nombre d'amis du monarque, mais aussi des membres de la famille royale, avaient été embarqué à bord des vaisseaux modulaires de l'inquisition. Des holovidéos des séances de torture avaient été retrouvées sur la planète après la défaite de l'Empire et Modon avait reconnu nombre de ces visages déformés par la douleur. En le voyant, tout le monde aurait pensé, à juger son attitude, qu'il était simplement agacé par le phénomène. Mais Lady Kira connaissait trop bien son mari et savait qu'un terrible feu hurlant brulait en lui. Le roi savait se contrôler, notamment grâce aux enseignements des Bestiaires, mais une rage terrible écrasait sa poitrine. Le souvenir de ce passé maudit ravivait de vieilles douleurs que Modon pensait bannies à jamais.

- Mon Roi... Je comprends ce que vous ressentez. Mais ne perdez pas foi en la République, car elle vous accorde le privilège d'agir. Vous pourriez vous rendre au Sénat et expliquer votre point de vue, n'est-ce pas ?

En effet, en tant que dirigeant planétaire, Modon avait le droit de prendre la parole au Sénat. En fait, il aurait pu nommer un sénateur chargé de représenter ses intérêts auprès des hautes instances de la Nouvelle République, mais le monarque n'était pas si cruel... Il intervenait donc en personne et de rares fois quand la situation l'exigeait. Généralement, il n'avait pas à le faire car l'Administratrice Tega s'en chargeait pour lui. Mais aujourd'hui, il était en désaccord avec sa politique. Modon était un membre classé comme étant un néo-républicain, mais également un électron-libre. Il était de notoriété qu'il était plus vindicatif que ses pairs sur la question de l'Empire, les progressistes lui faisaient donc de l’œil. Mais le monarque nourrissait une profonde admiration pour les Skywalker/Organa et avait donc rejoins leur soutien. Mais dans tous les cas, on ne pouvait pas dire qu'il possédait une grande influence au Sénat, Modon n'était pas assez diplomate et subtile pour cela.

- Vous avez raison, mon amour, je me rendrais au Sénat sous peu afin de dénoncer les activités de la famille Tagge. Je pense acheter un vaisseau spatial personnel sous peu car vous savez comme je déteste me séparer trop longtemps de mes Xerls... et de vous bien sûr !

Lady Kira sourit en entendant ces paroles. Son mari était un peu balourd et aimait probablement trop ses bêtes pour le commun des mortels, mais elle avait apprit à l'aimer pour ce qu'il était : un chasseur et un roi sage et aimant. Elle n'avait aucun doute sur l'amour qu'il entretenait pour elle, et cela lui suffisait, malgré sa maladresse en la matière...


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Résumé : En gros Modon a écrit :- à sa femme qu'il était furieux de voir la Tagge s'implanter dans la Nouvelle République. Lady Kira lui a conseillé de se rendre au Sénat afin d'exposer les raisons de son mécontentement.
#15128


Modon Kira était parti énervé, il revenait plutôt soucieux. Après avoir parlé à la représentante officielle de la Maison Tagge, le Monarque n'était plus vraiment certain de la démarche à suivre. Il s'opposait à une compagnie qui engrangeait des revenus par cinq fois supérieurs à ceux de sa planète. C'était un adversaire redoutable possédant des moyens considérables. D'un autre côté, le roi était persuadé que cette famille cachait bien son jeu et qu'ils étaient loin de dire toute la vérité sur leurs activités. Il était évident que les Tagge jouaient sur plusieurs tableaux, tentant de profiter des conflits actuels pour renforcer leur pouvoir et leur richesse. Ainsi, peu importait le vainqueur, ils pourraient tirer leur épingle du jeu. Les deux jumeaux avaient bien compris la géo-politique galactique et avaient très certainement tissé une épaisse toile leur permettant de contrôler tout ce qu'il se passait en ce monde. Était-ce vraiment raisonnable de s'attaquer à pareil opposant ?

Le Prince des Bêtes doutait vraiment de pouvoir rivaliser avec ce genre de personne. Du moins en plein jour. Quand un chasseur était confronté à un Drexl de 20 mètres d'envergure, il ne l'attaquait pas de front. Il utilisait des moyens détournés et s'arranger pour le piéger afin de le capturer ou le tuer. Peut-être devait-il utiliser ce genre de moyen pour combattre une telle compagnie. Cependant, Modon n'était pas certain de la légitimité de ce genre d'action. Devait-il vraiment repartir en guerre alors que son monde avait, pour le moment, besoin de se reconstruire ? La guerre avait durement touché Ondéron, il était important de rebâtir sa planète. En même temps, en voyant la prospérité de la Maison Tagge, le roi réalisait plus que jamais que la guerre était loin d'être terminée. D'une manière ou d'une autre, il devait être prêt à agir.

Sans s'en rendre compte, Modon avait marché jusqu'au Haras de son palais, là où reposaient ses quelques Drexl personnels. C'était un endroit qu'il appréciait pour deux raisons. Tout d'abord, il adorait la nature et les bêtes sauvages, il était donc très reposant d'aller de cage en cage et de jouer un instant avec les monstrueux animaux. D'autre part, le Premier Bestiaire, Ak-Tanar, son mentor et père de substitution, avait établi ses quartiers ici. Ce-dernier pouvait ainsi remplir sa tâche tout en bénéficiant de la proximité des zones sauvages d'Ondéron. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'il se rende quelques semaines dans la jungle afin de se ressourcer. Modon trouva donc son vieil ami occupé à nourrir un jeune Drexl d'une dizaine de mètres. Il décida d'aller lui parler.

[Modon Kira] - Salut vieil homme ! Alors ? On préfère toujours vivre parmi les bêtes ?

[Ak-Tanar] - Je te rappelle, sale petit excrément de Bomas, que malgré mon âge, tu n'as encore jamais réussi à me mettre à terre. Respecte donc un peu tes aînés !

Sur ces paroles, les deux hommes échangèrent un sourire complice. Ak-Tanar était la seule personne au monde à tutoyer Modon et à lui parler ainsi. Bien sûr, le Roi lui rendait la pareille. Les deux hommes avaient passé cinq ans dans la jungle, loin de toute civilisation, et un lien fort les unissait. Le Premier Bestiaire avait appris à son protégé tout ce qu'il savait, notamment le Teräs Käsi. Et effectivement, le monarque n'avait encore jamais réussi à battre son mentor en duel au corps à corps. Ak-Tanar était certainement le dernier vrai Bestiaire d'Ondéron. Contrairement à ses pairs, il ne chassait pas avec des fusils hors de prix, mais seulement avec des objets qu'il fabriquait lui-même. On racontait qu'il avait réussi à tuer un Zakkeg avec une lance en bois. Un exploit impossible à seulement imaginer. Pourtant, Modon n'avait aucun doute sur le fait qu'Ak-Tanar ait pu accomplir une telle prouesse.

[Modon Kira] - Trêve de plaisanterie, j'ai besoin de tes conseils. La Maison Tagge semble progressivement être de retour dans le secteur. L'Administratrice Tega a même essayé de les faire s'implanter sur Ondéron. Bien sûr, j'ai rejeté leur demande, mais cela montre bien à quel point ils sont arrivés à tromper les instances dirigeantes. C'est un adversaire puissant, et avec notre planète à reconstruire, je ne sais pas si je dois vraiment tenter de m'opposer à eux...

Ak-Tanar ne répondit pas tout de suite. Comme à son habitude, il s'enfermait dans un mutisme pouvant durer plusieurs minutes afin de bien réfléchir aux conséquences de ses paroles. Le Premier Bestiaire n'était pas un homme qui parlait pour ne rien dire. Quand il l'ouvrait, c'était soit pour réprimander son apprenti avec bienveillance et malice, ou pour révéler ses sagesses. Aussi pendant de nombreuses secondes qui parurent durer une éternité, le vieil homme ne dit rien, se contentant de nourrir le Drexl lui faisant face. Modon était impressionné par l'habilité de son mentor car la monstrueuse bête semblait éprouver un profond respect pour le vieux chasseur. Elle n'osait pas le regardait dans les yeux, se contentant de fixer le sol alors qu'elle faisait bien cinq fois sa taille. Un vrai Bestiaire ne pouvait être qu'admiratif devant les compétences d'un tel homme.

[Ak-Tanar] - Tu as raison, jeune fou, la situation est compliquée. Ondéron vient tout juste de sortir de la guerre et j'ai beau vivre la plupart du temps dans la jungle, je vois bien que tu as encore de nombreuses choses à accomplir ici. Cependant, si les Tagge reviennent, c'est parce qu'ils cherchent le profit avant tout. Ils ne pensent qu'à leurs propres intérêts et pourraient causer un grand mal en tentant d'accroître leur fortune personnelle. J'ai le sentiment qu'Ondéron ne pourra jamais se reconstruire tant que ce genre de menace pèsera sur la Nouvelle République. En tant que Roi, il est donc de ton devoir de protéger ton peuple contre ces voyous. Mais tu ne peux pas t'opposer officiellement à eux, ce serait irresponsable de ta part car cela mettrait ta planète en danger. Si tu veux agir, tu dois le faire toi-même sans que cela ne se sache. A la manière d'un vrai Bestiaire... Mais dans un premier temps, tu dois trouver des informations. Il faut savoir ce que les Tagge manigancent.

[Modon Kira] - Toi et moi n'y connaissons rien en informatique. Il va falloir embaucher un slicer car je doute que nous trouvions quoique ce soit sur eux en fouillant l'holonet public. Tu crois que je devrais poster une annonce ?

[Ak-Tanar] - Certainement pas. Ce serait trop évident. Peut-être que tu devrais t'adresser à l'université d'Ov Taraba ?

Ce prestigieux établissement de renommée galactique était incroyablement cher et disposait d'un enseignement complet dans de nombreux domaines. Modon n'avait jamais eu l'occasion d'y étudier car il était parti dans la jungle à 15 ans et n'était revenu que pour mener la guerre contre l'Empire. Cependant, nombre de ses conseillers venaient de cette université et il devait bien l'avouer que ces intellectuels étaient extrêmement doués dans leur domaine. Aussi, il décida de suivre les conseils de son mentor et de contacter directement le principale de l'établissement scolaire. Ce-dernier le renvoya vers un professeur enseignant un obscur domaine informatique qui le renvoya vers celui qu'il appelait "le plus doué des élèves qu'il avait eu, doublé du tempérament d'un Fambaa en chaleur." Intrigué, le Monarque décida de convoquer l'étudiant en sa forteresse personnelle.

Très vite et à la grande surprise du roi, une jeune femme fut amenée devant Modon Kira. Elle devait à peine avoir dépassé la vingtaine, mais à voir sa position et sa façon de marcher, elle avait manifestement fait son service militaire. Elle avait coloré ses cheveux d'une étrange manière, mélangeant outrageusement le rose, le rouge et le bleu. Ses yeux couleurs océan montraient qu'elle disposait d'une grande malice mais également d'une profonde intelligence. Habituellement, la femme devait se montrer très provocatrice, mais devant le Prince des Bêtes, le Meneur de la Révolution d'Ondéron, elle n'osait bouger et perdait toute son assurance.

[Modon Kira] - Bonjour ma Dame, je suis le Roi Modon Kira. Selon vos professeurs, vous êtes très douées. Pourriez-vous m'expliquer ce que vous faites et vous présenter par la même occasion ?

[Ludine Mekk]- Et bien... euh... Woah... Modon Kira... Pfiou ! Pardonnez-moi votre Altesse. Ludine Mekk, 22 ans, citoyenne d'Iziz, pour vous servir ! Je suis une étudiante à l'université d'Ov Taraba. Plus précisément, j'étudie la recherche et la compréhension du fonctionnement intime des systèmes, ordinateurs, réseaux informatiques, et Holonet en particulier. J'ai une spécialité en sécurité informatique. C'est moi qui ait créé le pare-feu de l'université d'ailleurs. Avant ça, j'ai suivi une formation militaire de deux ans dans le 3ème Régiment des Chevaucheurs de Bêtes, Votre Altesse.

[Modon Kira] - Très impressionnant Lady Mekk. Vous pourriez donc très simplement occuper la position de Slicer, n'est-ce pas ?

[Ludine Mekk] - Et bien... oui... enfin...je suppose... Ma discipline est compatible avec celle des Slicers. Il faut savoir cracker un système pour pouvoir le protéger.

Manifestement, Ludine savait très bien que cela était possible et avait clairement déjà mis en pratique ce genre de compétence. Modon savait généralement bien juger les gens, et il sentait que la jeune femme était la personne qu'il lui fallait. De plus, elle avait suivi un entrainement militaire, elle serait donc capable de suivre le monarque sur le terrain si cela s'avérait nécessaire. Malgré tout, elle restait assez jeune, plus vieille que Modon quand il avait commencé la guerre, mais il détestait tout de même devoir utiliser des gens qui entraient à peine dans la vie pour ce genre d'action. Mais à voir les yeux brillants d'intérêt de la jeune femme, il ne put s'empêcher de penser qu'elle était parfaite pour le rôle qui comptait lui donner.

[Modon Kira] - Parfait ! J'aurai une tâche particulière à vous confier. Seriez-vous prête à travailler pour moi à plein temps ?

Ludine resta bouche bée pendant un certain temps. Une telle opportunité, travailler pour le roi d'Ondéron, allait lui ouvrir toutes les portes de cette planète. Une fois son contrat terminé, elle pourrait se faire embaucher n'importe où. Sans compter qu'avec un accès au réseau informatique royal, elle allait pouvoir disposer d'un accès libre à l'ensemble des systèmes d'Iziz. Le rêve de n'importe quel Slicer local.

[Ludine Mekk] - Je ne pouvais rêver mieux votre Majesté. Je commence quand ?

[Modon Kira] - Tout de suite...



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L'équipe de Modon Kira commençait à ressembler à quelque chose. Un Slicer et un Maître de la Chasse étaient deux alliés de valeur qui lui serviraient certainement quand le temps de combattre viendrait. Pour le moment Ludivine devait simplement chercher le plus d'informations possibles sur la Tagge afin de monter un dossier contre la compagnie en cas de soucis. Mais si jamais le conflit devait atteindre des proportions sanglantes, il fallait pouvoir compter sur quelqu'un capable de tout faire péter avec un fil et une brosse à dents. Bien que cela lui déplaisait, Modon savait très bien à qui il devait faire appel : Pone Dermi.

Ce Karkarodon de plus de deux mètres de haut était une créature aussi vile et sournoise que les animaux dont il descendait. Le Monarque l'avait déjà vu bouffer vivant le capitaine d'une unité de stormtroopers pour faire parler ses subordonnés. C'était un spectacle sanglant que même le Prince des Bêtes, pourtant habitué à voir des Drexl dévorer des soldats ennemis, avait trouvé répugnant. Il faut dire que Pone ressemblait plus à un monstre qu'à un être conscient. Son imposante tête de requin garnie de dents suffisaient à terroriser le plus courageux des hommes. Déjà doté d'une force incomparable, il avait remplacé un bras perdu par un équivalent cybernétique lui conférent une puissance digne d'un wookie. Seul Ak-Tanar aurait osé affronté une bête pareille au corps à corps.

Mais là où le Karkarodon brillait, c'était dans sa connaissance des explosifs et des systèmes électroniques. Pone, pourtant issu d'un monde aquatique, s'était très vite passionné pour ce genre de choses et avait bien vite quitté son monde natal afin de pratiquer ses hobbies. L'artificier en herbe avait été mercenaire dans une autre vie et s'était retrouvé coincé sur Ondéron le jour du commencement de la révolte menée par Modon Kira. Suite à une succession d'évènements improbables, il avait rejoins les rebelles dans la jungle et était rapidement devenu un atout inestimable. En effet, il parvenait à créer une quantité incroyable d'explosif avec très peu de moyens et montait des pièges vicieux que les impériaux ne voyaient jamais venir. Par exemple, il avait une fois ajouté quelques petits explosifs à un droïde de maintenance capturé et reprogrammé la machine pour qu'elle aille droit dans une base terrestre impériale. Le droïde avait explosé prêt des réserves de carburant, détruisant quasiment l'intégralité de la base suite à un effet de réaction en chaîne préalablement calculé par Pone.

Le Karkarodon avait tué plus d'impériaux que n'importe qui dans le camp des rebelles d'Ondéron, ce qui en faisait une valeur sûre, mais la violence de ses actions lui entrainèrent l'inimité de ses frères d'armes. Éventuellement, quand la guerre fut fini, il réalisa tout ce qu'il avait fait et décida de poser ses valises sur le monde qu'il avait protégé. Pone fut bouleversé par la religion Unifras et devint moine dans un petit monastère perdu dans les profondeurs de la jungle. Modon était content que son ancien subalterne ait pu trouvé la paix et répugnait à le sortir de son isolement voulu. Cependant la situation était potentiellement grave et le monarque avait bon espoir de convaincre l'ancien artificier de l'aider.

Aussi, le monarque se rendit dans son Haras et prit son Drexl favori afin de se rendre au Monastère où Podon se trouvait. Comme l'été n'avait pas encore tout à fait commencé, le ciel était plutôt calme et le Prince des Bêtes ne tomba pas sur une de ces énormes bêtes volantes de Dxun tentant de le dévorer. Aussi, le voyage se passa sans encombres et Modon se posa à quelques mètres du petit bâtiment en pierre. Au passage, il avait pris quelques vivres car ces endroits religieux ne comptaient que sur la générosité du gouvernement et des pèlerins pour survivre. Bien sûr, en tant que monarque d'Ondéron, il fut très vite accueilli et on le mena rapidement à son vieux frère d'armes. Ce-dernier n'avait pas changé et semblait toujours aussi terrifiant. Mais une certaine sérénité se lisait dans son regard, ce qui offrait un contraste étrange avec son apparence de prédateur. Sa bure de moine ne dissimulait guère les améliorations cybernétiques dont il bénéficiait. Modon fut impressionné que Pone parvienne à entretenir ce genre de système dans un endroit aussi isolé.

[Pone Dermi] - Que les Esprits veillent sur vous, Roi Kira.

[Modon Kira] - Pone ! Mon vieil ami. La paix ne vous a manifestement pas ramolli.

[Pone Dermi] - Vous savez ce que c'est. Vivre au cœur de la jungle vous oblige à lutter contre les prédateurs y habitant.

Modon sourit aux paroles du Karkarodon. Effectivement, les rebelles d'Ondéron avaient connu ça durant le conflit contre les impériaux. Chaque été, de nombreux monstres volants, les Drexl, pouvant parfois mesurer plus de vingt-cinq mètres d'envergure, venaient de Dxun pour chasser. C'était sans compter les nombreux autres monstres infestant les jungles de ces planètes... Dans tous les cas, l'artificier s'était grandement assagit depuis ces huit dernières années. Sa voix était calme et posée et il semblait bien moins prompte à la colère qu'avant.

[Modon Kira] - Écoutez Pone... Si je suis venu vous voir, ce n'est pas pour parler du bon vieux temps...

[Pone Dermi] - Je m'en doute votre Majesté. Je sais que votre temps est précieux. Vous souhaitez que je reprenne du service, n'est-ce pas ?

[Modon Kira] - Je dois vous l'avouer, oui. La Maison Tagge fait à nouveau des affaires dans la République, prétextant qu'ils n'ont rien à voir avec les anciens dirigeants. Mais je n'en crois pas un mot. J'ai besoin de monter une équipe pour vérifier tout cela. Et vos talents nous seraient utiles. Ak-Tanar est avec moi.

[Pone Dermi] - Le vieux Bestiaire ne cherchait probablement qu'une excuse pour repartir au front. Tout comme vous, je pense. Cependant, je savais que ce jour arriverait. Même si j'ai renoncé aux affaires des hommes, j'ai toujours su que je devrais rompre mon serment pour garantir que ce havre de paix reste intact. Les Préceptes des Unifras sont clairs, un homme doit savoir suivre la voie que lui montrent les esprits.

Modon ne sut quoi dire en entendant ces mots. Pone avait profondément changé et n'était plus l'homme qu'il était avant. Au contraire, il semblait s'être débarrassé de ses démons et était à présent un membre estimé du monastère. Le Monarque ne put que saisir l'imposante main du Karkarodon en guise de remerciement. Une telle noblesse d'âme lui faisait chaud au cœur et il était heureux de retrouver un vieux compagnon d'arme à ses côtés, débarrassé des pires travers de son ancienne condition. L'équipe était presque au complet...



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Modon Kira rassemblait petit à petit d'anciens et nouveaux compagnons. Il souhaitait monter une équipe de cinq personnes afin d'être assuré de l'efficacité de sa team. A présent, il lui fallait un excellent pilote doublé d'un bon mécanicien. Cependant, sur Ondéron qui privilégiait les transports naturelles, c'est à dire les bêtes, ce n'était pas tellement facile de trouver un tel spécimen. Malgré tout, le monarque savait exactement à qui s'adresser. Du temps de la rébellion, il avait fait la connaissance d'un Ma'alkerrite, un genre d'humanoïde ressemblant à un singe géant, qui était aussi doué pour conduire un char qu'un vaisseau spatial. Gundar, car tel était son nom, avait brillamment aidé la résistance en sabotant ou détournant les machines de guerre impériales afin de les retourner contre eux. Le plus souvent, il trafiquait les machines à l'aide d'un système esclave, ce qui lui permettait alors de les piloter à distance et de semer la désolation chez l'ennemi sans se découvrir. Il aimait particulièrement dévoiler son jeu au moment où les impériaux attaquaient. Ces-derniers voyaient un ou plusieurs de leurs véhicules se retourner contre eux, tandis que l'équipage essayait désespérément de reprendre le contrôle. En effet, Gundar ne semblait avoir aucun mal à piloter plusieurs machines en même temps, utilisant autant ses pieds que ses mains pour accomplir son forfait. Après la guerre, le Ma'alkerrite avait ouvert un modeste garage à côté du spatio-port, lui permettant ainsi de gagner sa vie en réparant les vaisseaux se posant à Iziz.

Bien décidé à réembaucher cet homme de valeur, Modon quitta donc le monastère de Pone pour se rendre directement à la capitale. Là encore, le vol se passa sans encombre bien qu'il fut un peu long. Ne perdant pas de temps, le monarque se rendit au garage de son ancien subalterne, sans laisser le temps aux passants de réaliser qui traversait les rues de la ville. Cependant, au vu de sa notoriété sur la planète, le Prince des Bêtes ne put empêcher quelques personnes de s'arrêter sur son passage et de le dévisager de manière incompréhensible. Le garage de Gundar était plutôt petit, ce qui l'obligeait à se rendre à l'astroport quand on lui proposait du boulot. L'avantage, c'est qu'il n'était vraiment pas cher, une honte quand on connaissait les compétences du mécanicien. Par chance, l'homme-singe était bien présent sur les lieux.

[Modon Kira] - Gundar Fume-Foin !

[Gundar Fume-Foin] - Fume-Foin !? Qui ose m'app... Oh ! Roi Kira ! Ça par exemple ! C'est une foutue surprise ! On m'avait pas appelé comme ça depuis bien dix ans ! Y a bien qu'vous pour pisser dans mon paquet d'tabac comme ça ! Si j'm'attendais à ramasser une trimbouelle pareille !

[Modon Kira] - Huit ans pour être exact. Le temps passe vite, mais pas à ce point !

[Gundar Fume-Foin] - Huit ans tout d'même... ça nous rajeunit pas. Si j'pensais voir le roi venir en personne dans mon taudis, j'aurai fais un peu d'ménage. Mais vous allez m'apporter une bonne pub, pour sûr ! Qui aurait cru que vous auriez un jour besoin d'moi pour réparer vot' tacot ? A moins que vous v'niez seulement tailler la causette ?

[Modon Kira] - Ni l'un ni l'autre pour être tout à fait honnête. Je viens vous inviter à reprendre du service. Je monte une équipe de choc directement sous mon commandement.

Le Ma'alkerrite faillit en faire tomber sa cigarette. La nouvelle semblait définitivement le surprendre. Gundar avait raccroché les armes et s'était fait une raison. Il n'avait plus eu besoin de se battre depuis que la résistance l'avait emportée face à l'Empire. Son physique imposant, la puanteur dégagée par ce qu'il fumait, et son argot de militaire, l'abritaient généralement du moindre imprudent.

[Gundar Fume-Foin] - Ben... vot' Altesse... J'vais être franc, j'ai pas trop envie d'aller au boudin me faire canarder par les moulins à rata. J'aime bien ma nouvelle vie. C'est calme et j'me suis trouvé une bonne p'tite mitrailleuse à gosses. J'en ai d'jà trois d'sorti et un quatrième en cours de route. Alors j'vous l'dis comme j'le pense, pour sauter l'toboggan, m'faudrait une sacrée bonne raison.

[Modon Kira] - Les Tagge sont de retour. Ils ont essayé de me tromper et de faire construire un dock commercial en orbite. Vous réalisez que les vaisseaux n'auraient eu alors aucun intérêt à se poser sur Iziz et que votre garage aurait dû fermer ? J'ai réussi à les empêcher d'accomplir leurs desseins, mais je pense qu'ils retenteront le coup plus tard. Dans tous les cas, ils sont progressivement entrain de développer leur entreprise au sein de la Nouvelle République. J'ai appris que les deux jumeaux contrôlant la compagnie étaient également sénateurs. La situation est déjà assez catastrophique. Je me dois d'agir.

[Gundar Fume-Foin] - Si j'comprends bien, la Tagge a commencé à lâcher ses crottes. Ça va faire mal quand on s'les prendra au coin d'la gueule ! Z'avez raison d'vous méfier, moi ça m'fout même les chocottes. Mais la guerre, j'en ai la frigousse. J'suis plus trop sûr d'être toujours le soldat qu'vous avez connu. J'vois bien que j'me suis ramolli et qu'j'ai pris d'la masse dans l'coin du bide. Y a d'aut' gars qu'vous avez pu convaincre d'un truc aussi fou ?

[Modon Kira] - Ak-Tanar et Pone vont se joindre à moi. J'ai aussi une jeune réserviste du 3ème régiment des Chevaucheurs de Bêtes qui se trouve être également le meilleur slicer d'Ondéron. Il ne manque plus que vous.

[Gundar Fume-Foin] - Un traque-pain, un bourre-pif et une flèche. Et vous voulez un fondu-d'la-vitesse pour compléter l'tableau ? J'vois c'que vous essayez d'faire. C'est clair qu'ça f'ra une sacrée équipe de choc ! J'imagine qu'vous avez déjà prévu un sacré matos pour sauter l'barriau... J'ai pas envie d'me faire courber une aile, mais j'crois qu'j'suis prêt à r'dev'nir un apprenti-cadavre. Laissez-moi juste l'temps d'me câler les dominos et dire au revoir à ma famille. J'vous r'joins à la forteresse après.

Modon était heureux de voir cet homme de valeur se joindre à lui. Avec une équipe pareille, le monarque allait pouvoir accomplir des miracles. La question était juste de savoir comment agir au mieux. Mais pour ça, il avait d'abord besoin d'infos. Et Ludine travaillait justement sur ça...



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Résumé : En gros Modon a écrit :- qu'il trouvait trois nouveaux PNJ.
#23920
Modon Kira venait de revenir d'un très long été d'affrontement face aux terribles bêtes en provenance de Dxun. Chaque année, en cette période, de puissants Drexl pouvant mesurer jusqu'à 25m de long profitaient de la proximité d'Ondéron et de sa Lune pour passer d'une atmosphère à l'autre pour ainsi s'attaquer à Iziz, la capitale et unique ville du royaume. Fort heureusement, les siècles passant, les Ondéroniens avaient bien vite pris l'habitude de telles guerres et avaient grandement fortifiés la ville afin de résister sans mal à ces incursions. Il faut dire qu'avec ses 40 Batteries quad-laser, ses 10 Batteries ioniques, ses 10 Batteries lance-missile et ses 40 Batteries anti-infanterie DF-9, sans oublier son gigantesque mur d'enceinte, Iziz ressemblait plus à une véritable forteresse qu'à une capitale. Pour le Roi, c'était néanmoins le moment idéal pour montrer ses prouesses guerrières et son attachement à son peuple, mais également une occasion rêvé pour que ses Bestiaires et lui puissent capturer de nouvelles montures. Ainsi, durant ses longues périodes, il montait sur son Drexl domestique et partait à l'aventure durant plusieurs mois, laissant la charge du Royaume à sa femme, une personne qui, au fond, était bien plus capable que lui pour ce genre de tâche !

Après avoir embrassé sa femme et bien évidemment consommé une fois encore son si peu chaste mariage, Modon se retira dans son bureau avant que Lady n'ait pu le mettre au courant des affaires récentes. Comme à son habitude après de telles aventures, le souverain souhaitait d'abord se reposer un moment, ce que comprenait parfaitement sa dulcinée. Confortablement installé sur son fauteuil en cuir de Fambaa, il parcourait l'holonet d'un œil distrait en sirotant un verre de Kibshae et en fumant le doux tabac d'une pipe Hookah. A force de naviguer ainsi entre les diverses pages de publicité envoyées, il finit par tomber sur une offre de réacteur hyperdrive de toute dernière génération, lui rappelant alors qu'il avait toujours un vaisseau à améliorer. Prenant alors un intérêt certain pour la chose, c'est avec un certain amusement qu'il se mit à répertorier tout un tas d'équipement à faire livrer et que des mécaniciens Ondéroniens pourraient installer pour lui sur le Maalraas. Bien entendu, il compléta le tout avec l'achat de quelques droïdes qui s'assureraient de l'entretien au quotidien et durant les voyages. Enfin, tant qu'à faire, il décida également de se faire plaisir en achetant plusieurs armes et équipements visant à compléter son arsenal personnel.


Achat d'améliorations pour le vaisseau personnel de Modon :


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Résumé : En gros Modon a écrit :- qu'il achetait tout un tas d'équipements et quelques droïdes pour améliorer son vaisseau personnel.
#24098


[Modon Kira] - Pardonnez-moi professeur, mais je doute que cela soit possible.

Le souverain se promenait tranquillement dans la cours de l'antique mais néanmoins imposante forteresse de sa famille en compagnie d'un vieil homme bedonnant. Ce-dernier s'aidait d'une magnifique canne en bois pour marcher au côté de son monarque tout en entretenant la discussion et en frottant la longue barbe pendant sous son menton grassouillet. Cet homme à l'esprit aiguisé, et répondant au nom de Kirlu Amord, était un professeur de sédimentologie au sein de la prestigieuse Université d'Iziz, mais également à la tête du tout nouveau Département Ondéronien de Géologie. Cependant, si Modon l'avait convoqué aujourd'hui c'était surtout pour parler de la passion annexe de Kirlu : l'agrologie.

[Modon Kira] - Seule l'agriculture de masse permet de produire suffisamment pour nourrir les populations tout en étant assez rentable pour le fermier ! Et c'est bien là quelque chose d'impossible à accomplir sur Ondéron. Avec toutes les bêtes parcourant nos terres, nous n'aurons jamais la capacité de sauvegarder, et encore moins d'entretenir, des terres de plusieurs hectares...

Le professeur poussa un petit soupire amusé en secouant la tête. Malgré la différence hiérarchique effective, Kirlu ne pouvait s'empêcher de se comporter ainsi quand il enseignait une leçon à un élève. C'est donc sans la moindre gène qu'il poursuivit son argumentation.

[Kirlu Amord] - Vous avez raison sur ce-dernier point, cher monsieur, mais votre postulat de départ est biaisé par votre méconnaissance de l'édaphologie. Vous fermez vos horizons en supposant que l'agriculture de masse seule pourrait être rentable.

Modon, qui était un homme plutôt sauvage au fond, n'avait que faire du manque de tact de son invité. Après tout, s'il avait demandé cette entrevue, c'était justement pour acquérir les connaissances qui lui faisaient défaut. Aussi, il ne tint pas rigueur de la rudesse du sage et tâcha d'en apprendre plus sur le sujet.

[Modon Kira] - Par les dieux ! Ne me faites donc pas languir ainsi ! Dites-moi donc à quoi vous pensez !

Bien heureux de pouvoir compter sur l'écoute d'un élève intéressé par un tel sujet, Kirlu ne se fit pas prier et exposa son argumentaire.

[Kirlu Amord] - Produire beaucoup sur un petit espace, fournir en légumes l’alimentation de 1000 individus par la culture d’un terrain dont la superficie n’en nourrirait pas 50 si l’on y appliquait les procédés ordinaires, et si l’art ne venait pas en aide à la nature, tel est le problème posé chaque jour à la culture maraîchère, et le problème a chaque jour sa solution...

Modon s'arrêta à côté d'une large statue représentant un terrible Drexl et se tourna vers son mentor.

[Modon Kira] - Que me chantez-vous là ? La culture maraîchère ?

[Kirlu Amord] - Ou plus exactement, la permaculture. C'est une forme d'agriculture et d'élevage que l'on retrouve dans de nombreuses sociétés pré-industrielles. Paradoxalement, elle est pourtant bien plus efficiente que les techniques ayant suivi, même si elle demande une certaine souplesse dans sa manière d'être gérée. Le premier principe est simple : se concentrer entièrement sur une surface extrêmement réduite. 1000m² par exemple ! Mais est-il réellement possible d'être rentable sur de si petites surfaces me direz-vous ? La réponse s’impose si l'on est amateur d'histoire. Fidèle à l’esprit des maraîchers d'antan : faire du problème une solution. Par exemple, cultiver à la main permet de réaliser des tâches pour lesquelles la mécanisation est moins adaptée : prendre un soin extrême du sol, densifier les cultures, associer les végétaux... Encore faut-il pousser cette logique suffisamment loin pour que le travail manuel ne soit plus un handicap, mais devienne un atout. Créer, pour chaque mètre carré cultivé, une valeur suffisante pour rémunérer décemment le fermier. Ainsi, travailler sur ces petites surfaces permet aux fermiers d'opérer 9 à 10 rotations par an. Cette toute petite surface cultivée autorise l’essor de micro-fermes permaculturelles en milieu urbain et péri-urbain, ce qui évite par ailleurs de s'étendre en dehors de la protection offerte par nos murs.

Le souverain, d'un naturel sceptique, fit une moue boudeuse en réfléchissant à la pertinence d'un tel concept. Il faut dire qu'il ne comprenait pas encore tous les tenants de la permaculture. Mais le professeur ne s'arrêta pas là et continua sur sa lancée.

[Kirlu Amord] - Chaque micro-ferme est conçue comme un agro-écosystème diversifié et autonome. Elle comporte idéalement différents milieux qui échangent de manière intégrée. L’intensification des cultures maraîchères permet de libérer de l’espace agricole pour d’autres usages : pré-verger, petit élevage, forêt-jardin, haies fruitières, fruits rouges, mares... La micro-ferme pourra alors offrir une diversité de productions plus grande, une meilleure autonomie en matière organique, une biodiversité accrue ainsi qu’un cadre de vie probablement plus agréable. Il faut également développer un micro-système "agro-sylvo-pastoral" : sur un même espace cohabitent des arbres, des végétaux cultivés (légumes, céréales...) et des animaux. En croisant les liens entre les végétaux et les animaux, l’agro-écosystème gagne en stabilité. C'est un véritable écosystème où chaque m² peut recevoir jusqu'à 4 cultures différentes. Par exemple, dans une simple serre en bois et en tissu fin, de la menthe pourrait pousser aux pieds de plants de tomates, eux-mêmes couverts par l'ombre de vignes grimpantes. Les trois végétaux se complètent : la menthe repousse les insectes indésirables, la tomate n'a pas besoin de beaucoup de lumière, la vigne donne du raisin...

Modon fit mine de réfléchir mais semblait déjà emballé par l'idée. Il demanda néanmoins quelques informations en désignant la cours de la forteresse.

[Modon Kira] - Donc en résumé, nous pourrions créer dans cette espace-ci, une micro-ferme renfermant un véritable éco-système mêlant fruits, légumes et animaux divers ? Mais je n'ai pas encore tout à fait compris en quoi c'est bien rentable.

[Kirlu Amord] - En effet ! Dans un tel bâtiment, vous pourriez construire plusieurs micro-fermes tout en étant protégé par les défenses de votre demeure. Quand à la rentabilité, elle est évidente puisque des études ont déjà montré qu'il était possible, avec ce système, de dégager plus de bénéfices sur un mètre carré que sur un hectare entier. Le fait de prendre un soin particulier des cultures sur chaque m² autorise nécessairement plusieurs récoltes par an. Probablement une quinzaine sur un environnement comme celui d'Ondéron qui est humide et chaud. Pour peu que vous vous concentriez sur des élevages et des cultures à haute valeur ajouté, et votre fortune est assurément faite. Par ailleurs, une telle surface de travail ne demande finalement que peu d'employés. Une famille tout au plus. Le fait que ces fermiers travaillent chaque jour sur ces petites surfaces en entretenant de multiples éco-systèmes, ajoute également un côté ludique, ce qui augmente nécessairement la productivité.

[Modon Kira] - Et en ce qui concerne le côté animal ?

[Kirlu Amord] - Le principe est le même. Vous gérez également un éco-système avec ses herbivores et ses prédateurs. Le tout est bien sûr de trouver un équilibre afin de ne pas déséquilibrer l'intégrité de la micro-ferme dans son ensemble. Par chance, ce n'est pas la première fois qu'Ondéron travaille sur l'équilibre d'un éco-système. Il y a fort longtemps, nous avons participé au Telosian Restoration Project avec les Ithoriens. De nombreux animaux d'Ondéron et de Dxun ont été utilisé pour recréer un éco-système viable sur Telos IV après que la planète ne fut rendu inhabitable suite à un bombardement orbital. Il serait aisé de retrouver les résultats de nos expériences en la matière dans les archives de l'université et de s'en servir avec nos connaissances plus modernes en la matière.

Modon reprit sa petite marche dans la cours de la forteresse en repensant aux paroles du professeur. Évidemment, elles avaient beaucoup de sens et semblaient parfaitement correspondre aux besoins, ce qui enchantait notre bon souverain. Mais avant de développer un pareil système dans la capitale, il était judicieux de le tester à petite échelle dans la forteresse des Kira. Après tout, cette-dernière était simplement immense et disposait globalement de toutes les infrastructures nécessaires de part son histoire : c'était en effet l'ancienne ville des Bestiaires. Modon décida donc de réunir des hommes intéressés par le projet et versé dans l'élevage des créatures d'Ondéron et de Dxun, tout en participant également activement à la mise en place de la micro-ferme. L'idée était simplement de créer un véritable éco-système ultra-productif mêlant agriculture et élevage à haute-valeur ajoutée. Du côté de l'agriculture, il était prévu de faire entre 9 et 15 rotations par an, en fonction des cultures sur un mètre carré donné. Côté élevage, il fallait simplement tout récupérer de chaque animal : oeuf, cuir, os, viande, dents, graisse... tout pouvait servir et être transformé. Par ailleurs, les bêtes comme le Tee-muss ou le Fambaa pouvaient être élevées et revendues dressées sur le marché galactique. Les Pikobi recélaient également des propriétés médicales qui intéresseraient fortement les compagnies spécialisées dans le domaine. En résumé, il y avait bien moyen d'arriver à quelque chose de très rentable à moindre coût...



Modération Economique (Leia) :

Le professeur Amord connaissait bien son sujet assurément, et pour des chercheurs dans son genre, Ondéron était évidement une terre de défi et de potentialité. Le projet de permaculture était prometteur et surtout avait un vrai potentiel de rendement. Pour la forteresse des Kira le projet, se lança évidemment avec beaucoup de rapidité et d'efficacité. La connaissance parfaite des sols et de leur caractéristiques, permises par les travaux du Département Ondéronien de Géologie, rendu possible la concrétisation du projet avec des rendement optimales, et le tout était bien moins chers qu'une ferme classique, grâce aux connaissances retrouvées et dépoussiérées utilisées il y avait de cela plusieurs siècles lors de la fameuse reconstruction de Telos par l'Ancienne République avec le concours d'Ithor et de chercheurs ondéronien.
La première micro-ferme vu le jour et fut un succès. Cependant très vite l'information de cette petite réussite arriva à Iziz et le Conseil royal découvris le projet avec entrain. La planète avait une balance commerciale déficitaire, elle n'exportait quasiment rien, et son agriculture vivrière était toujours très limite. Beaucoup de famille vivait sur la générosité royale, faute de secteur qui permettait d'offrir un vrai travail. Sur les quelques 4 millions d'habitants, très peu avait un travail fixe. La possibilité de lancé sur les terrains vagues d'Iziz ce genre de culture créa une ébullition dans toute la population et bientôt le conseil commença à réclamer au Roi de lancer un projet similaire à grande échelle pour Iziz et pas seulement pour sa forteresse personnelle.


Estimation :
Coût de construction de la mirco-ferme : 700.000 crédits
Temps de construction : 1 semaine
Production/revenus (fruit, légumes et bétails de qualité) : 300.000 crédits/mois

- Le Conseil d'Ondéron fait pression sur le Roi afin que le projet soit exporté à Iziz au profit de toute la population.


EDIT EN RÉPONSE A LA MODÉRATION :

Le Roi fit construire deux micro-fermes dans son immense forteresse de plusieurs kilomètres carré, et confia à son fidèle ami, Ak-Tanar, la tâche de s'occuper de cette petite entreprise naissante. Rapidement, les résultats furent effectivement probants et Modon ne put qu'accéder aux demandes de son peuple. De tels infrastructures allaient forcément enrichir le petit royaume et au moins leur garantir une première possibilité d'export. C'était une aubaine que le souverain comptait bien saisir afin de permettre aux ondéroniens de trouver des emplois durables avant son départ pour l'espace profond.
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