L'Astre Tyran

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Ondéron est une jungle infestée par des créatures incroyablement dangereuses, les plus terrifiantes étant les Drexls : de gigantesques reptiles volants provenant en réalité de la lune Dxun dont l'atmosphère se mêle à celle de la planète chaque été. Iziz est la seule cité de l'astre, elle abrite l'intégralité des Ondéroniens derrière de hauts murs entourant une surface de 2500km².
Gouvernement : Nouvelle République
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By Harlon Astellan
#37992
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Ondéron,
Capitale régionale,
Tard le soir


« Paf ! Mat ! » Mat. Encore. Harlon serra les dents et balaya le restant des pièces d'un grand revers du bras, rageur, mauvais joueur. « Tu te fiches de moi ! Tu n'arrêtes pas de tricher ! Tu fais systématiquement tomber des objets pour replacer les pions discrètement ! » Emsar haussa les épaules. « Moi c'que j'vois, c'est que j'ai gagné cinq parties, et toi pas une seule... - Et ça sera la dernière, je te le garantie ! Trouve le cran de m'affronter à la régulière et on en reparlera ! » Enragé de son énième défaite des causes d'irrégularités, Harlon se leva d'un bond, jetant son tabouret par derrière-lui, et alla squatter une fenêtre si cassés qu'elle n'avait plus de cadre ni de battant, et s'installa sur le rebord, tâchant de calmer son esprit enfumé en se berçant des lumières aux néons qui brillaient dans tout l'horizon. Emsar leva les mains, insolent jusqu'au bout. « C'toi qui m'dit je vais t'apprendre le jeu de la politique. La politique, c'est mensonges, trahisons et faux semblants. Ca inclut de détourner l'attention et de replacer les pièces contrairement aux règles du jeu. Moi je joue à ce que tu m'dis de jouer. » Harlon de retourna, secouant l'index, désapprobateur. « Faux, je t'ai dit le jeu DES politiques, pas de la politique. C'est totalement différent. » Emsar haussa les épaules et commença de ramasser les pièces. « J'avais mal compris. La prochaine fois on fera un sabacc. C'est dans les règles de tricher. » Malgré lui, Harlon décocha un sourire par-delà sa fenêtre. Le rade miteux laissa voir un panorama qui valait le détour, le surréalisme saisissant des poubelles compactées s'associant aux cadavres en sursis que constituaient les clochards à dormir sur des tôles froissées, à peine au-dessous des phrases filant au lointain. Il se demandait depuis quand personne n'avait pas vu un vagabond errer dans son Empire. Pas pendant longtemps en tout cas. Déclarer la pauvreté et le vagabondage hors-la-loi... une garantie de rues propres. Ne restait que la solution du maquis si vraiment on tenait à rester inerte à la société.

« A traquer cent cinquante mille bandits aux quatre coins de cette galaxie, sans prendre le temps de souffler, et toujours à retourner des ongles avec des pièces de monnaie à coins frottés... » Emsar s'était glissé à côté de lui, posant à son tour les coudes sur le rebord de la fenêtre, sans un bruit autre que ceux qui sortaient de sa bouche en continu. « ... je sais décrypter les regards comme personne. Et le tiens... » Il lui offrit un sourire en coin, complice. « ... c'est celui de quelqu'un qui s'inquiète, mais pas pour lui, ni pour sa crèmerie. » Harlon ne répondit rien. Ils étaient quatre ici. Lui et Emsar veillaient tard ce soir, pour contrer les visiteurs intempestifs. Les deux autres étaient un homme et une fille. D'un âge approximativement identique à celui d'Emsar. Tous demi-frère ou demi-soeur.

Harlon avait retrouvé quelques descendants depuis. Le dernier "traqué" était sur Ondéron. Et sa situation n'était pas idéale. Il était commandant d'une garnison républicaine sur un monde d'importance. Harlon voulait le voir. Lui annoncer. Et juger de la suite. Ils étaient ennemis. Sa mère était devenue rebelle avec un enfant en bas-âge dès les premiers instants. A cette époque, Harlon n'était pas encore entré à Carida. Il avait conçu cet enfant la veille de son départ pour l'académie. Il n'avait jamais revu la mère de son fils après coup. C'était un registre public qui avait donné le nom de la mère, et de l'enfant, ainsi que son statut. Un registre de décès.

Sa fille était une serveuse de bar, tout juste tirée d'un rade de moyenne classe. Découverte au gré de portes en portes, jusqu'à trouver la mère, bien vieillie, mariée, dans un pavillon classique d'Axxila. Devant retrouver le visage d'une qu'il avait laissé des années auparavant, affronter la critique, critique qui en fait n'était pas venue. Elle n'avait pas eu le besoin de pardonner, elle ne lui en avait jamais voulu ; ils étaient jeunes, un peu stupides, et elle avait réussi à trouver des pères putatifs sur le chemin, jusqu'à se dégotter un mari digne d'elle, de sa fille, et de leurs futurs enfants. Après un thé partagé, elle avait fini par dire où elle travaillait. Et, pour le bien du nouveau père de famille, de ne rien dire. Et de ne pas revoir sa fille après coup. Harlon se souvenait encore de son visage doux quand il avait fini par lui annoncer la vérité, juste à la sortie du bar. « Je l'ai su dès que j'ai vu votre regard à l'holotélé... » Les mêmes yeux, les mêmes traits, le même nez... Pas de doute en effet. Et ce fut finalement la décision de la fille de partir, annoncée le soir même. En compagnie de l'Empereur, maudit par le vieux couple.

Le fils était plus singulier. Un comptable paisible qui voulait juste travailler à la banque Impériale. Diplôme bateau, métier stable, salaire correct, une femme, un animal de compagnie, un appartement de bonne taille. Pas d'ambition autre que celles que chacun pouvait atteindre sans se décarcasser. Mais il tenait à rencontrer sa famille étendue. Contrairement à d'autres, qui avaient nié... ou craché au visage de l'Empereur. En le traitant de menteur, de lâche, de libertin insouciant et oublieux de ses responsabilités... Il ne forcerait personne à rien. Il n'en avait pas l'intention. Et bien sûr, Emsar... celui qui l'avait attiré, sans le savoir, dans cette aventure. « On en peut rien te cacher, à toi, n'est-ce pas... » Emsar secoua la tête. De son armure de contrebandier, il tira une pipe en bois stratifié, tapota la cheminée renversée sur le rebord de la fenêtre, nettoya de son doigt serti d'une pointe en fer bien aiguisée, la bourra de tabac qui sentait les épices et l'alcool de fruit, et alluma le tout avec un briquet tempête à arc électrique. « J'ai eu ce regard, avant... Une belle pantoran. Quand elle est morte, ça m'a brisé le coeur. Une année entière. » Il tira une bouffée, et exhala lentement dans le ciel nocturne. Il observa à son tour la ruelle malodorante qui s'étalait sous eux. Harlon savait qu'il scrutait un signe quelconque d'hostiles dans les parages par son oeil cybernétique, balayant un maximum de fréquences possibles. Cyborg discret, il avait assez d'augmentations pour s'évader de n'importe où, et prendre en combat singulier n'importe qui. Même des sensitifs. Harlon ne s'était jamais aussi en sécurité qu'avec cet hurluberlu. « Mais le pire ? C'est que ce temps-là, je l'ai passé à gamberger... Sur les conneries que j'ai dites. Les grosses erreurs, les ratés, les mauvaises paroles... Les... espérances surréalistes. » Il tira encore une fois. Sa voie commençait déjà de mourir, le regard dans le vide. « Et l'idée que... maintenant... après toutes ces excuses, à en devenir lassantes, après tous ces moments... Le bon s'efface, et le pourri s'installe pour de bon. Autant de souvenirs bien ancrés qui viennent pourrir les nuits. » Harlon soupira. Il n'éprouvait encore aucun regret d'avoir abandonné ses enfants. Juste de la joie de les retrouver. Etait-ce mal ? De ne rien ressentir ? « Ma femme pense être avec moi en ce moment. Mais... Mon... enfin... - Ton double ? - Oui... mon double... Il ne l'aime pas. Elle va en souffrir. Et... et... » Emsar posa une main sur son épaule. « Et ça te brise le coeur. » Il tendit sa pipe. Harlon tira une bouffée à son tour. C'est le meilleur tabac que j'ai jamais goûté. Emsar aimait le luxe, sous ses dehors de baroudeur. « Tu la penses coupable de vouloir ta peau. Et malgré tout, tu l'aimes. »

Harlon baissa la tête. Et les yeux. Il se sentait soudain abattu. Il avait du prendre une décision grave. Motivée par la raison d'état. Et finalement... son coeur prenait un dessus dans ce combat pour la raison. Devait-il ignorer l'un ou l'autre ? Devait-il continuer à se convaincre que sa femme l'avait renié et ne l'aimait pas pour mieux faire passer la pilule ? Il ne niait pas une évidence.

Malgré tout, il l'aimait encore. Et il n'avait jamais voulu envisager de lui faire du mal. « Attends. » Emsar se figea, comme un chien d'arrêt. Il ferma les yeux avec intensité, les doigts posés sur les tempes. Ses capteurs auditifs avaient repéré quelque chose. Il tapota sa pipe pour la vider, plaça l'index sur sa bouche, et fit passer son fusil blaster à sa main. Harlon s'arma de son DLT, tandis qu'Emsar alla réveiller doucement sa fratrie, leur demandant d'aller se cacher. Sa soeur dégaina un petit taser de femme célibataire de sa botte, mais fut vite contrainte par Emsar d'aller protéger leur frère sans entraînement, et visiblement paniqué. De ses gestes de commando, il fit signe à Harlon de se placer à côté de la porte, tandis que lui se glissait derrière un divan défoncé, qu'il renversa rapidement, mais en contrôle, pour limiter le bruit. A côté de lui, il disposa une claymore, et posa un projecteur fumigène à déclenchement à distance. Il posa son fusil sur le bord du divan... et ils attendirent. Des pas feutrés se firent entendre sous la porte antique, à battant sur gonds à demi-cylindre. Archaïque, mais qui allait avec l'édifice. Des murmures étouffés s'élevèrent derrière le panneau de bois écaillé, avant que la poignée ne se mette à tourner. Trois hommes entrèrent, doucement, mais sans prendre de précaution. Et surtout, les armes rengainées. Emsar fut leur première vision. Le trio se figea sans un bruit, tout en se déployant dans la pièce. Harlon fit tiquer sa langue, appelant l'oeil des hommes sur son fusil mitrailleur en position de tourelle. Personne ne bougea un muscle. « Tu cherches ta chambre, gars ? L'accueil t'a filé le mauvais numéro. » Le plus avancé leva les mains à hauteur de nombril. « Il m'a donné le bon numéro... gars. Le tiens. Et celui de ton pote. » Il se tourna vers Harlon. Il les reconnurent aussitôt. Un groupe à l'air pas très net qui avait créché à une table de distance à la taverne, le midi même. Ils étaient venus les aborder, en posant une question qui ne leur plut pas. « Dites, je suis sûr de vous avoir vu quelque part... On se connaîtrait pas ? » Maintenant, ils avaient du le reconnaître. « C'est pas tous les jours qu'on dort à deux piaules de distance de l'Empereur Harlon Astellan. Ca me semblait le bon moment de demander un autographe. » Harlon siffla. « Un tatouage rond et rouge sur la nuque de ton copain, ça irait ? - Sur ta prime, ça m'irait. » Il relâchait les muscles. Emsar bandait les siens. « Cinquante millions. C'est suffisant pour prendre le risque. » 50 millions ? Harlon se sentit vexé. Il méritait au moins deux fois plus. « Bah tu vois, je l'ai déjà acquis. Je l'emmenais justement au chapitre de la Guilde demain. » Celui qu'Harlon braquait pouffa. Harlon serra la crosse de plus belle en grognant. « Il a l'air plutôt libre pour une acquisition en cours de livraison. - Tu sais c'que c'est... c'est comme la bidoche. Si c'est stressé, c'est pas beau à consommation. » Le chef ricana.

Il dégaina rapidement et fit feu vers Emsar. Ce dernier riposta en se roulant sur le côté. Harlon tira, mais l'autre venait de rouler sur l'épaule, esquivant la salve qui aurait du le faucher en plein torse, avant de tomber sur le côté d'Harlon, écrasant le plat de sa main sur la glotte impériale en un mouvement fluide qui trahissait un entraînement d'élite. Harlon hoqueta et partit en arrière, ayant le réflexe de se prendre la gorge pour reprendre son souffle. Un coup de talon en plein plexus solaire vint l'étaler sur le dos, tandis que son "camarade" se jetait sur lui, une vibro-lame prête à lui défoncer la pomme d'adam. Harlon fit feu de son DL-44, encore dans son holster de cuisse, laissant le cuir fumer pendant que son agresseur s'étalait de toute sa masse morte sur lui. A peine jeté sur le côté, il aperçut Emsar qui lacérait la gorge d'un autre avec sa disqueuse en diamant...

Et c'est quand le chef tenta de se cacher derrière le divan pour contourner Harlon qu'il fit sauter la claymore. Les morceaux volèrent partout sur les murs et sur les deux impériaux, ne laissant qu'une odeur de viande avariée sur leurs vêtements. « ... et ben, ça pouvait pas être pire. » Une alarme retentit quelques secondes après. « J'aiiii parlé troooop vite... » Il alla dans la salle de bains, chercher sa fratrie, criant qu'il fallait partir en vitesse. Harlon récupéra leurs affaires en sac, rassemblant vite le reste. « Ca va, tu veux les porter au blanchisseur avant d'y aller aussi ? » Emsar décocha une grenade de sa veste tactique et la jeta dégoupillée sur leurs affaires en vrac. De la thermite. « Pas le temps, mais pas de preuve non plus... Allez on décolle ! » Fonçant à bâtons rompus dans le couloir, dévalant les marches d’escalier quatre à quatre, ils se retrouvèrent vite à la rue, sacs sur le dos des deux combattants de tête, alors que les deux autres suivaient docilement, sa fille tirant son frère comptable par le bras, blaster volé aux cadavres à la main.

L'Empereur se sentit fier.

« Alors on rêvasse ? On passe par là ! De là on aura accès aux hangars ! »




Le lendemain matin


Les rues s'étaient agitées rapidement après coup. Les gardes locaux avaient vite cernés la place et investi les lieux. Devant ce qui n'était finalement qu'une scène de crime bruyante - un règlement de compte - on avait juste fait dépêcher quelques éléments de la Police Criminelle et Scientifique, voir si quelque chose pouvait être tiré, pour trouver un coupable. Le quatuor de fines lumières s'était réfugié dans leur cargo, équipé pour transporter huit passagers. Emsar maugréait en taillant un bois de bois avec un couteau émoussé. Nerveux, il avait rembarré en des termes peu élogieux sa demi-soeur quand elle lui avait demandé ce qui n'allait pas. Harlon avait du assumer, pour la première fois de sa vie, un rôle de père : gérer la crise de larmes qui avait suivi le florilège d'insultes qui avaient frappé son enfant. En bon gestionnaire de femmes à satisfaire, il pensait qu'un bisou suffirait. L'étreinte avait du s'ajouter. Mais même là, du haut de son millier de conquêtes, il se demandait encore comment gérer une fille en crise de chagrin. Il siffla doucement, caressa ses cheveux coupés court, tapota son dos, tenta ce qu'il avait tenté quelque fois avec Elysia. La crise passa, et il se résolut à aller dire à Emsar d'arrêter... « ...de te comporter comme un sale petit con. » Emsar, jamais avare de joutes, aussi bien verbales que physiques, lui avait juste balancé qu'il « ... n'aurait jamais été un petit con si son père avait prit soin de l'éduquer normalement. » Lui enjoignant ensuite d'aller se curer les doigts de pied à l'arrière, le temps qu'il réfléchisse à comment les sortir de là.

Harlon abandonna le combat sans un mot. Il indiqua à ses deux enfants moins bornés de venir avec lui, et profita de la morosité du troisième pour faire un bilan sur leur vie. Leurs espérances. « Mais... on va devoir habiter avec vous ? » Le fiston était paniqué à l'idée de devoir déménager dans la capitale, fils officiel de l'Empereur. « Mais ma femme ! Mes enfants ! Ils vont s'inquiéter, et déménager coûte cher, et... » Harlon se demandait comment il avait pu engendrer un être aussi faible, et aussi peu imaginatif. « Ce sont des détails. Ta famille peut nous rejoindre. Tes affaires transférées par mes services... un déménagement ne coûte pas cher quand on a les moyens qu'il faut. » Son fils fit les gros yeux. « Mais c'est de l'abus de bien social ! » Personne n'ouvrit la bouche. Harlon ne cligna plus des yeux pendant une minute complète. Prenant une grande inspiration, il finit par lâcher qu'il ne forcerait rien pour personne.

Et au bout de quelques heures, avec de quoi grignoter, Emsar revint. Toujours en pétard, mais disposé à parler, ce qui était bon signe. « Bon, j'ai bien réfléchis... le plus simple, c'est de s'introduire chez le gars la nuit, à la fin de son service. » Emsar avait visiblement taillé un plan sur son bout de bois. « En attendant que je fasse les repérages, on limite les sorties. Papounet, t'es grillé si tu sors, finalement. Donc les deux gus iront écouter les potins sur les places publiques, et ravitailler le vaisseau. » Emsar fit tourner son couteau dans les airs, le reprit au bout de la lame d'un doigt expert, et pointa son frère. « Toi, tu iras au marché acheter la bouffe. Et un peu de matos électronique. Le basique. Je bricolerai les équipements moi-même. » La soeur. « Toi, tu écouteras un peu ce qu'il se dit comme rumeurs. N'importe lesquelles. Même les plus débiles. Tu peux t'aider d'un enregistreur si tu as peur de pas tout retenir. » Le frère paniqua encore. « Mais... Tous les deux, tous seuls ? Là dehors ? Mais... mais on risquerait de se faire capturer ! Torturer ! Pendre pour haute trahison, après s'être fait éviscérer et... - WOW WOW WOW ! On se calme, on rétrograde, on coupe le moteur, on garde les bras et les jambes à l'intérieur du véhicule... Tu crois qu'on est où là ? Y a que les rancors qui font ça, frangin. » Le frère ne sembla pas rassuré. « Mais... mais l'Imperial Holovision ! Ils disaient bien ce qui arrivaient aux civils qui passaient la frontière ! J'ai même vu des reconstitutions ! »

Pas un mot. Pendant deux minutes. Emsar finit par pointer son frère de son couteau, en regardant son père. « Tu vois où ça nous mène, ta propagande ? - Je n'ai jamais pensé que quiconque prenait les informations de Windcaller au sérieux. Je découvre en même temps que toi. » Le frère resta interdit. « Quoi ? Mais alors... mais... mais alors ce ne serait pas vrai ? - MAIS NON c'est pas vrai, bougre d'imbécile ! Ils mangent pas des bébés ici ! Au pire tu te fais contrôler, ils te demandent d'où tu viens, comment t'es venu, ils te gardent à vue pour voir si tu es pas espion, et au bout d'une semaine maxi tu es expulsé dans le prochain convoi qui part dans un territoire neutre. » Soupirant, il se refit couper la parole. « Mais seul, c'est risqué ! On devrait rester groupés ! » Harlon voyait bien qu'Emsar cherchait au fond de lui des ressources pour ne pas se fâcher. Des ressources qui n'étaient pas disponibles en nombre. « Siiii... on sera groupééés... Quatre groupes de un, chacun groupé avec lui-même, tu vois. » Le soeur choisit d'intervenir. « Sans vouloir être vexante, c'est risqué de le laisser partir seul. Il va paniquer, et ça va nous attirer des ennuis. » Emsar grogna bruyamment, mais finit par concéder. Ils iraient à deux, lui glanerait des informations sur "la cible". Et Harlon tiendrait le vaisseau. « En gros, je ferai le ménage. - Et la vaisselle aussi. » Emsar ne plaisantait qu'à moitié. « Te plains pas. Nous tous ici on a fait le ménage nous-même un bon moment. »




Centre Ville


La liste de course d'Emsar était précise. Les liquidités dont disposait Harlon étaient illimitées, virtuellement. Les fonds secrets de la Main de l'Empereur, alimentés de la même façon que les fonds secrets des Renseignements suffisaient à couvrir, chaque jour, les achats mensuels d'une famille de 36 enfants. De quoi acheter ce qu'il avait marqué sur son flimsi, mais pas au prix fort. Du "moyen de gamme", en notant les marques. « Un four à micro-ondes ? » Un micro-ondes, un batteur, cinq brosses à dents à électrovibrations, un cutter à fusion et une bobine à fusion portable. « Ne cherche pas. Je pense qu'il sait ce qu'il fait. » Le frère resta dubitatif. Visiblement, il n'était pas convaincu. « Il est trop sûr de lui ! » La soeur haussa les épaules. « Toi tu n'es sûr de rien. Ca fait la moyenne. J'imagine... » Elle pointa une enseigne du doigt. « Essayons là. » Le frère emboita le pas, trop soumis pour songer aller dans une autre direction. « Tu le trouves pas bizarre toi ? - Qui ça ? Parce qu'ils sont bizarres tous les deux, à leur façon. - Oh, l'Empereur est tout à fait normal. Non, ce Emsar... - Tu sais, tu peux dire mon père et mon frère maintenant. » Le frère déglutit péniblement. Appeler l'Empereur "Père", ou pire, "Papa" allait à l'encontre du protocole. Il devait encore se faire à l'idée qu'il était le fils biologique d'un chef aussi puissant et craint, vainqueur d'innombrables batailles, et dirigeant éclairé du plus grand état de la Galaxie connue, et même inconnue... Emsar, lui, c'était pour son allure. Ses paroles, son assurance, son expérience. « Je veux dire... il a l'air d'avoir passé sa vie à tuer... et... cette impertinence avec laquelle il parle à l'Empereur ! - Ce que tu trouves étrange, en gros, c'est que lui il en ait une paire. »




Caserne locale


Être un maître assassin avait son avantage sur le chapitre des infiltrations. Les simulateurs préparaient à prendre en traître un employé isolé, à lui voler ses vêtements, le planquer dans une caisse, et à passer devant ses collègues de tous les jours, qui, d'un coup, ne le reconnaissaient plus, mais sans s'alarmer. De temps en temps, il baissa sa calotte sur les yeux dans un geste naturel pour éviter le contact visuel. Il étudiait sur le tas les routines des gardes, jaugeait des déplacements crédibles, et de temps en temps, assomait un employé secondaire qui traînait seul hors du champ visuel de quiconque, évitant les angles de caméra, le tout en prenant son temps, et sans paniquer.

Et ça, c'était pour passer la porte de la caserne. Après, le tableau quittait le domaine du jeu holo et tombait dans le cauchemar de l'infiltration : un milieu composé pour un quart de non-humains. Même si Emsar dépeçait un Bothan pour se coiffer de sa peau, le travail demanderait trop de temps pour ne pas se voir, et demander une couture invisible sur les entailles. Sur place, il eut alors l'idée de ferrer un technicien seul, de bien l’assommer, et de lui voler son équipement. Les mécanos se faisaient vite des amis et traînaient au moins à deux dans les couloirs : un homme seul, c'était un nouveau, soit un emmerdeur. Le premier, personne ne le chercherait. Le second, personne n'en aurait l'idée. Fort d'une ceinture d'outillage complète, il alla trafiquer un droïde astromécano pour qu'il le suive. Une unité R4 rouge et verte. Ces modèles inspiraient la confiance. Il assura une maintenance réelle sur quelques appareils pour mettre l'environnement en confiance, et commença à laisser traîner les oreilles pour localiser le bureau du commandant.

Il finit par en atteindre le périmètre après 4 heures d'infiltration. Il s'arrêta pour déjeuner, se présenta comme un petit nouveau à une poignée restreinte d'autres techniciens, avant de repartir directement pour le bureau du commandant. Toquant à la porte, on ne répondit rien. Il retoqua. Toujours rien. Il entra, vite, et ferma bien la porte, sans verrouiller derrière lui. Son oeil cybernétique repéra vite les sources d'émissions d'ondes en tout genre. Holocams, cachées ou visibles. Il demanda à son droïde de l'attendre , là étant dans le champ de vision d'une holocam cachée dans une fausse moulure de cantine au niveau des genoux. Puis, montant sur une escabelle pour grimper au plafond, il dévissa un panneau de climatisation, et tira sur quelques fils très vite, sa force augmentée les cassant net, sans effort apparent pour la caméra dans le coin de la pièce qui pointait au sol, et donc qui le filmait, sans savoir ce qu'il faisait, à moitié caché dans le plafond. Une seconde après il soupira, et fit mine de devoir intervenir sur le produit.

Le timing était parfait. Le commandant entra à ce moment. « Mais... ALERTE ! Un in... » trus ? Il remarqua un mécanicien qui semblait paniquer par cette arrivée soudaine. « Commandant, c'est moi ! » Emsar joua le jeu du technicien qui ne se souvenait plus d'être un nouveau. « Euh... technicien Gavin, commandant ! On m'a dit de venir réparer le système de climatisation... » Le commandant parut suspect. Il actionna les commandes de clim' près de la porte, avec les interrupteurs lumineux. Rien. Il parut plus soulagé, mais pas totalement. « Vous en avez pour longtemps ? » Emsar fixa le travail à faire. Et eut un sourire crispé. « Oh non, j'en ai pour... dix minutes. » Moue du commandant. « Cinq minutes. » Le commandant pointa un index clair et prfécis vers Emsar. « Trois. » Emsar bredouilla un "oui oui" et laissa la porte se fermer. Il trifouilla une vingtaine de secondes, et reçut un bip de son droïde. La caméra tournait maintenant des images en boucle de lui au plafond. Il bondit au sol et fouilla vite dans les papiers du commandant. Il les étalait, enregistrait de son cyberoeil pour consultation plus tard, et remettait tout en place. En deux minutes, il avait scanné tous les tiroirs non fermés du bureau. Il profita de sa dernière minute pour rebrancher les fils sabotés.

Trois minutes, pile. Le commandant, en entrant, actionna la clim'. Ca marchait. « Désolé commandant ! Je m'en vais. » Il salua et partit.

Restait plus qu'à sortir de la caserne maintenant.




Harlon, lui, passa son temps à bricoler, faire des parties de Dejarrick contre l'ordinateur, entretenir ses armes - vieux réflexe de l'Armée, et une erreur commise par beaucoup de chasseurs amateurs que de ne pas le faire - et dresser des plans. Quoi dire à son enfant une fois devant lui ? Il avait déjà 80 scénarios pour lui quand il l'aurait face à face. "Je suis ton père" ? Un peu téléphoné comme méthode, mais niveau puissance émotionnelle, la phrase avait fait ses preuves. En définitive, il se mit à songer au calvaire qui devait suivre sa femme, en ce moment même. Comment vivait-elle avec un double de lui ? Etait-il assez bien conçu pour savoir le calquer ? Alterner la raison d'état et la tendresse conjugale ? La machine reprendrait le dessus. Pas de petite intention. Peut-être un jeu pervers au final. Harlon se jucha sur elle. Les genoux la prenant en tenaille au niveau des hanches. En panique, elle se réveilla. « Harlon ? » Il tenait son DL-44 dans la main. Les yeux de l'Arkanienne ne trahissaient aucune pupille. Mais ils pouvaient toujours grandir. S'arrondir. « Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais ? » Il lui colla le blaster sous le bout du nez. Caressant la gâchette... Armant le chien. Appuyant ! *CLING* « Il n'est pas chargé. » Il se leva. La libéra. Partit de la chambre. Et, avant de fermer la porte... « ... pas ce soir. »

Il se réveilla en sursaut. Non... pas ça ! Il prit son comlink, commença de chercher le numéro codé... se ravisa. Trop risqué. Sa position pouvait être grillée en une minute. L'Empereur, capturé sur Ondéron. Alors qu'il était encore dans le Nord. Personne n'y comprendrait rien. Mais tout le monde serait dedans jusqu'au cou. « Bon. J'ai l'adresse du bonhomme, et quelques indices sur le niveau de sécurité sur place ! Y sont pas revenus, les deux siamois ? » Harlon sursauta, et fit signe que non. Il n'avait pas senti Emsar s'approcher. « C'est moi qui écope de la mission la plus galère, mais c'est moi qui finit avant tout le monde... Et bah. » Finalement, on frappa à la coque du vaisseau. « Bordel, ils savent pas s'introduire en silence dans un endroit fermé ou quoi ? Quand on rentrera sur Bastion, on leur fera des tests sanguins à ces bâtards, pour un peu je jurerai que je suis pas leur frère ! »




Le soir venu


Harlon restait encore impressionné de la compétence d'Emsar. Avant les entrées discrètes sur les lieux qui évitaient toute conciergerie et tout contact avec des locaux aux bonnes heures, il avait prit le soin de désactiver le service de sécurité classique qui ceinturait le logis du commandant. Mais aussi de vérifier quelles contre-mesures existaient pour sécuriser cette liaison. Une coupure prévenait-elle quelqu'un ? Et quels services secondaires pour prendre le relais ? Les brosses à dents et le micro-ondes avaient servis à fabriquer un brouiller universel sur ondes courtes. L'électronique serait détraquée, les ondes sortantes refoulées. L'appartement serait sourd et aveugle, à l'intérieur et de l'extérieur. Le quatuor frappa à la porte sans pression. Emsar avait expliqué comment ça se passerait. Comment l'autre se méfierait. Comment il fallait l'amener à ouvrir la porte. Les documents scannés par son oeil cybernétique serviraient à établir une communication codée. La méfiance du commandant resterait totale. Aussi allaient-ils jouer sur l'autre qualité d'un tel échange, sensément secret.

La curiosité.

Les trois non-Emsar étaient collés un mur plus loin, à l'abri des regards du judas et des murs explosés à la détonite. Emsar lui s'était mis sur le côté, accroupi, et frappa selon une série précise de coups secs et appuyés, en divers endroits de la porte. Il attendit une bonne minute. Rien. Il frappa selon un deuxième code, plus sec. Cette fois avec deux frottements de la crosse de son fusil sur la porte.

Il attendit. Ils attendirent tous. La porte claqua, on déverrouilla quatre serrures, dont une qui semblait épaisse. La porte s'ouvrit. Emsar se glissa à l'intérieur, immobilisa la main tendue qui tenait un blaster, cassa le canon de sa force augmentée, évita le bruit en couvrant la bouche de son demi-frère de sa main. Le signal. Le quatuor longea les murs comme des assassins, et vinrent s'intercaler entre le vide du couloir de la barre d'immeuble chic et le corps agité mais immobilisé d'un fils potentiel, visiblement peu accomodé par cette capture fortuite. « Ecoute... on ne te veut aucun mal. Crois-moi ! » Sa fille ferma la porte, son second fils alla fermer les stores vénitiens. L'intérieur était spatieux, mais spartiate. Rien de surperflu, aucune décoration, aucun espace employé à de l'exposition ou à du remplissage. Les meubles étaient en métal brossé, les assises en structure boisée avec des rembourrages propres mais usés. Les murs étaient nus, le sol uni, sans tapis. Pas une plante, pas un animal, pas un cadre, pas un bibelot... même pas un présentoir pour exposer ses décorations, ni même un mannequin pour y afficher son uniforme de cérémonie, comme c'était de coutume chez un officier du rang. « Tu me reconnais ? » Harlon défit son chèche. Se libéra le cou, se remit les cheveux en place. Les yeux du commandant trahirent sa compréhension. Oui, il l'avait reconnu. « Si on te relâche, tu promets de m'écouter sans crier ? »

Il s'agita encore. Emsar le tenait bien. Sa prise était parfaite, et aidée d'une force accrue par des servomoteurs aux articulations. L'autre finit par se résigner. Il hocha la tête du mieux qu'il put. Emsar commença par libérer sa bouche. Puis les bras, le jetant au milieu de leur groupe. Il se massa les bras, et jeta ses yeux sur les côtés. Il jauge ses capacités à s'échapper ou à prendre une arme. Il devait cacher des blasters sous chaque chaise ici. « Si vous venez me tuer, promettez de m'achever vite. » Emsar leva les yeux au ciel. « Bon sang, mais qu'il est idiot celui-là... » Le commandant le fusilla du regard. Et finit par le reconnaître. « Mais vous... le technicien dans mon bureau ! » Il fit une moue haineuse à son égard. « la climatisation n'était pas en panne avant votre arrivée. » Emsar se frappa la tête. Oh, il a compris ! « Je souhaitais qu'on se rencontre de façon à ce que je ne risque rien. » Le commandant revint sur lui. Harlon avait peine à se reconnaître en lui physiquement. Le commandant était chauve, frêle, et trop vif dans ses gestes et son regard. Une sorte d'oiseau nerveux en manque de graines à picorer. « Je ne dirai rien. - Je ne viens pas pour des raisons militaires, ni politiques. Mais pour une affaire personnelle. » Harlon révisait ce qu'il avait prévu de demander. Il avait eu le temps de potasser son scénario. « Que sais-tu de ton père ? » Le commandant jeta un oeil sur le côté. « C'est un lâche qui a abandonné ma mère seule au pire de sa condition. Sans argent, un enfant sur les bras, obligée de cumuler les emplois les plus vils pour survivre. Jusqu'à vendre son corps, et même songer à me vendre moi. C'est la rébellion qui m'a offert l'opportunité de venger sa mort. En tuant l'officier qui en a fait sa putain personnelle. Voilà qui c'est. »

Ce n'était pas prévu. Son scénario tombait à la première réplique. Rideau, moussaillon, ton texte ne sert plus à rien. Et pas de souffleur pour t'aider. Mais alors ? Comment gérer ? « Non... tu te... non... » Tu te trompes ? Qui se trompe à qui ? Qui avait raison de donner tort à l'autre ? Harlon l'avait-il abandonné dans les bras de sa mère ? Mis une femme enceinte, et lâchée, comme toutes les autres avant ? « Tu... » Avoir des enfants ? Il en avait. Mais qui étaient-ils ? Les avaient-il élevés ? Emmenés à l'école ? Fais la lecture ? Assisté aux spectacles ? Ou juste récupérés, pleinement adultes, dans l'espoir d'obtenir un pardon et une famille rapidement ?

Sa fille. Elle vivait chez un couple charmant. Elle était partie pour s'extraire de sa condition de serveuse. Mais il n'était pas son père. Son père était resté là-bas, où elle avait dit qu'elle partait pour la capitale de l'Empire.

Il n'était pas leur père, à tous. Juste un géniteur.

« Tu n'as pas de père. » Les sourcils se froncèrent. Personne ne s'y attendait. Pas même le commandant. « Tu as eu un géniteur. Qui a aimé ta mère, et l'a laissée quand il n'a pas su prendre ses responsabilités. » Le commandant ne parut pas s'en attendrir. « C'est moi. C'est moi qui t'ait abandonné. » Le commandant haussa les épaules. « Je sais ça. »

Etonnement général. « Quoi ? - Je le sais. Je le sais depuis que j'ai l'âge de parler. Ma mère m'a répété ton nom, encore et encore. Harlon Astellan. Harlon Astellan... Le soir, pas d'histoire de dragon, ni de prince vaillant. Juste celle de Harlon Astellan... Encore et encore. Celui qui l'avait condamnée à ouvrir les cuisses pour une piécette, après l'avoir forcée à abandonner ses études, parce que faire de l'ombre au fils prodigieux de la famille nouanaise Astellan... oh-là-là ! Surtout pas, virons-là et cachons-là ! Elle n'a qu'à avorter, cette godiche... Et tous les soirs, pendant dix ans, la même rengaine... Harlon Astellan, Harlon Astellan... Avec la promesse de venger son nom.

Et, enfin, te voilà. Harlon Astellan. Devant moi. Prêt à venger ma mère.
»


Il se jeta sur le côté. Ils virent trop tard ce qu'il lorgnait : une moulure proéminente du canapé. Un bouton. Emsar réagit sans temps de réaction. Dans un réflexe, il décocha son bâtonnet électrique. Tendit la main en avant, pour intercepter le mouvement...

Il y eut un grand *ZAP*. Un arceau électrique d'une violence extrême. Le commandant d'étala de tout son long. Les doigts crispés, la bouche tordue dans une grimace affreuse. Des milliers de watts pour une cinquantaine d'amères. Emsar faisait dans la létalité. Inutile de vérifier. Emsar vérifia le bouton. Souleva le canapé. Un fil partait d'un pied. Il tira dessus, remonta le fil sous le linoléum, jusqu'à un petit boîtier d'où partaient une vingtaine d'autres fils. En suivant un, il finit par tomber sur une charge ultra-plate de baradium raffiné. « De quoi faire sauter tout l'appartement, et ce qu'il y a dedans. » Harlon restait figé sur son fils. Les yeux explosés, le droit à moitié sorti de son orbite, la langue pendante entre les dents, bien mises en valeur par les lèvres retroussées. Emsar décrocha de sa veste tactique deux charges de thermite et les lança sur le corps. « Au moins, on est fixés sur sa réaction. Il a bien pris la nouvelle finalement. »




Le vaisseau était parti d'Ondéron le soir même. Emsar se fâchait avec l'Empereur, encore. « On a encore dix-sept noms à vérifier ! Dix-sept personnes à chercher partout dans la Galaxie à qui annoncer la grande nouvelle ! Qu'est-ce que ça veut dire, d'un coup, on rentre ? » Harlon ne se sentait pas d'humeur à discuter. « Je vais envoyer des hommes les récupérer. Les amener à moi. Je dois rentrer. Voir ma femme. Vous installer. » Terminées, les aventures nocturnes. Les meurtres accidentels sur des enfants vengeurs. Harlon voulait se reposer l'esprit. Trouver qui appeler "sa famille", "ses enfants". Il en avait maintenant. Il avait hâte de les présenter à Elysia. Emsar ne discuta plus. Les deux autres restèrent silencieux, et finirent par disputer une partie d'holoéchecs. Harlon s'installa au cockpit, trouvant une forme de méditation dans le couloir bleuté de l'hyperespace. « Tu es un bien drôle de loustic, papounet. » Il n'entedait jamais Emsar arriver. Il s'installa à côté, se ceinturant, et prenant quelques commandes à son compte, pour des diagnostics. « Ta femme. Elle est mortelle, ou elle va mourir ? » La question prit Harlon de court. « Hein ? Mais que... de quoi, comment ça ? - Elysia. Elysée. Le petit coin d'Enfer réservé aux héros et aux vertueux. Avec au milieu de fleurs blanches, une bonne femme qui veille au régal des yeux de tous. » Harlon ouvrit grand les yeux. Il n'y avait jamais pensé. « M-m-maiiis... » Emsar sourit un grand coup et se laissa même aller à un ricanement. « Pour un gent cultivé et intelligent, tu n'es pas très fortiche en symbolisme. Maintenant, j'ai déjà vu sa photo, à ta femme. Quand tu veux je meurs pour qu'elle vienne me masser les épaules pour l'éternité. Et même ailleurs. » Harlon haussa ses propres épaules. « Il te faudrait encore être vertueux pour aller mourir là-bas. - Pas faux. »
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