L'Astre Tyran

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Quatrième satellite de la Géante Gazeuse du système Yavin, la lune sanctuaire de Yavin 4 est une planète totalement recouverte d'une épaisse jungle qui étouffe les ruines d'un sombre passé. Sur ce monde isolé, loin des routes fréquentés, dans les profondeurs de la jungle se cachent des secrets enfouis, perdus à jamais.
Contrôle : Empire
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By Zeph Mathuin
#33007
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Le village des Massassi était un vaste ensemble sur plusieurs dizaines de mètres de huttes tribales construites majoritairement à partir du bois et de la pierre de Yavin 4. Les structures semblaient tellement frêles qu'un simple coup de vent aurait pu les emporter en entier et rien laisser derrière lui. Mais cette apparence était trompeuse car s'ils avaient régressés jusqu'à n'être plus que des brutes, ces créatures n'avaient pas totalement perdu leurs capacités cognitives.

Jadis, du temps de l'ancien Empire Sith, les Massassi étaient la caste guerrière de leur société, féroces et puissants, d'une loyauté irréprochable envers leurs suzerains tout-puissants et cruels avec ceux qui leur étaient inférieurs. Ils avaient également constitué dans une moindre mesure la caste des ouvriers et artisans (bien que ce rôle précis ait plutôt échu aux prêtres Sith). Le temps et les expériences de Naga Sadow leur avaient beaucoup pris pour ne laisser quasiment que leur férocité et leur sauvagerie naturelles mais avaient laissé un minimum d'intelligence.

Juste assez, pas plus, pas moins.

Comme toute tribu retournée à l'état sauvage et presque animal, les Massassi obéissaient tous à un chef unique qui s'appuyait sur un cercle rapproché de champions et de parents plus ou moins proches, lui assurant une mainmise sans concession sur l'ensemble de sa meute. L'alpha ne le restait que tant que nul n'était assez fou - ou fort - pour le défier et le vaincre. Le principe de sélection naturelle n'avait jamais été plus vrai que chez les Sith et jamais n'avait-il été autant respecté malgré le passage du temps que par les Massassi.




Lorsqu'elle revint à elle, Varadesh était dans une hutte à l'odeur infecte. Un feu ronflait tout doucement à 3 mètres d'elle sur le sol, jetant une lumière suffisante sur le reste de la hutte pour qu'elle voie un peu ou elle avait fini. Et ce qu'elle vit ne la rassura guère. Un chaudron en bronze très usé par le temps chauffait au-dessus du feu, elle renifla et comprit alors. C'était de là que venait cette odeur infâme. Puis elle regarda autour d'elle et ce fut clair : des cadavres d'animaux locaux qu'elle ne connaissait pas et même 2 cadavres d'humains. Voilà qui était bien curieux et en même temps de mauvaise augure.

Visiblement ces créatures avaient des tendances carnivores plutôt portées vers le cannibalisme. Voilà qui était très fâcheux, elle n'avait pas vraiment prévu de servir de casse-croûte ou de repas de la victoire pour des arriérés fous furieux. Elle tenta de se concentrer pour essayer de contacter Ranath mais constata avec stupeur qu'elle n'y arrivait pas. Quelque chose semblait presque dévorer ses appels télépathiques à travers la Force. Encore un mystère intriguant auquel elle ne pourrait répondre qu'une fois tirée de ce pétrin. Elle tenta de bouger, ses mains étaient attachées derrière son dos solidement et son sabre lui avait été pris.

Elle avait sacrément intérêt à retrouver ce sabre ou la Mirialan allait lui faire la peau pour cet affront. Ce serait dommage d'éviter de finir en dîner pour se retrouver face à une Dame Sombre enragée par la perte de son bien. Le sabre n'était pourtant pas bien loin, il était juste près de l'entrée de la hutte, reposant lui aussi attaché sur un genre de meuble, si on pouvait qualifier ça comme ça. La télékinésie n'était pas son fort, sans compter qu'elle sentait encore cette étrange sensation d'engourdissement de ses sens.

Puis le rabat de peau de la hutte fut repoussé et un Massassi entra, la fixant de ses gros yeux colériques et grognant dans une langue qu'elle ne comprenait pas. Vraiment, les choses ne semblaient pas prêtes de s'arranger, surtout avec cette pression sur son esprit qui l'empêchait de se concentrer pour se tirer de ce mauvais pas.



Lorsque la Mirialan fut conduite bon gré mal gré par son infortuné prisonnier jusqu'au village, elle sentit les regards hostiles des habitants jusqu'à ce qu'il l'amène à un Massassi encore plus grand, massif et mauvais que les autres. C'était une brute de près de 2m50 de haut, aux muscles démesurés et aux griffes plus tranchantes qu'une lame d'acier, maniant une lourde lame à 2 mains, celles qu'affectionnaient les anciens Seigneurs Sith de l'Empire. Elle ressemblait vaguement à l'image de la lame d'Ajunta Pall telle qu'elle était représentée dans son holocron. Le guerrier et le prisonnier conversèrent dans leurs grognements irritants et incompréhensibles puis le verdict tomba.

D’accord. Dratmath va tuer toi.

Lentement, comme s'ils obéissaient à un ordre muet, tout les Massassi de la tribu se rassemblèrent en un cercle parfait autour de la place qu'occupait la Mirialan. Tout autour d'elle n'était que visages animaux et emplis d'une colère à peine dissimulée, une vilaine étincelle luisant dans leurs yeux. Puis l'hetman pénétra dans le cercle et se mit à rugir d'une voix tonitruante, marquant ainsi son acceptation du défi que l'intruse lui posait. On envoya chercher son apprentie pour lui montrer son état, elle devait être, avec la vie de Ranath, l'enjeu de leur affrontement. La Pantoran boitait légèrement, maintenue debout par la prise implacable des 2 guerriers. Elles n'eurent cependant droit qu'à un seul échange visuel avant que d'un geste, le chef la renvoya ou on l'avait enfermée.

Dratmath va déchirer chair de tes os !

Sans plus attendre et faisant preuve d'une vitesse impossible vu sa masse, l'hetman se jeta sur la Sith, frappant avec une violence sourde de son arme redoutable. Le combat avait débuté et ne s'achèverait qu'avec la mort ou la défaite du vaincu. Autour, les Massassi se mettaient à gronder et à se taper sur les clavicules, entonnant un chant guerrier pour encourager leur chef. Pourtant, il n'y avait pas que ces simples cris qui motivaient le chef. La Dame Sombre pouvait le sentir, le Côté Obscur était à l'oeuvre. Subtilement, quelqu'un prêtait sa force au chef pour s'assurer qu'elle n'ait aucune chance de s'en sortir.



De retour dans la hutte, ou Varadesh ne cessait de se tortiller de son mieux possible pour essayer de se libérer. Dès le moment ou elle avait vu son Maître et tout ces sauvages, elle avait compris que quelque chose allait se passer. A présent qu'elle entendait ces cris et ces bruits caractéristiques du métal contre le métal, elle savait que Ranath devait être engagée dans un duel à mort. Et il était hors de question qu'elle reste sans rien faire à part jouer la demoiselle en détresse, le boulet encombrant, merci bien. Mais pour ça, il fallait qu'elle se libère de ses liens.

La tâche lui paraissait impossible vu sa situation et d'autant plus qu'elle ne pouvait user de la Force pour s'en sortir. A nouveau elle tenta de se concentrer, faisant appel au Côté Obscur. Allez ma petite, tu ne vas quand même pas encore faire honte à ton maître, ça suffit les conneries bon sang ! Alors elle le ressentit. Le pouvoir coulait en elle, amplifié par sa colère et son agacement de la situation. Elle fut étonnée avant de se rendre compte que le pouvoir qui l'avait jusque-là muselée semblait ne plus être là. Et s'il n'était plus concentré sur elle, alors il ne pouvait être que...

Pas de temps à perdre, il fallait qu'elle se dépêche. Si elle avait raison, Ranath risquait bien d'avoir besoin d'un peu d'aide en fin de compte. Forte de près d'un an de pratique, l'apprentie savait maintenant concentrer son pouvoir pour en user comme elle le souhaitait. Elle disparut, ne laissant derrière que des liens maintenant vides, et atterrit... Dans le chaudron. Elle recracha une partie de la mixture qu'elle avait avalé par inadvertance et sortit aussi vite que possible, jurant à pleins poumons. Ce maudit pouvoir inconnu avait tout de même encore assez d'influence dans un grand rayon d'action et avait perturbé sa concentration.

Dégoulinante d'une matière probablement pas très ragoûtante, elle ramassa le sabre laser et sortit précipitamment dans la nuit de Yavin puis s'arrêta net. Non loin de là, le cercle des villageois l'empêchait de voir quoi que ce soit. En revanche, en position un peu surélevée par rapport à l'estrade ou se tenait le duel, un très vieux Massassi vêtu de lourdes robes avait les yeux fermés et semblait méditer. Elle remarqua les étranges talismans qu'il portait et songea que ce devait être le chaman de la tribu. Un praticien du Côté Obscur comme elles, peut-être même la source de ce champ étrange qui perturbait ses pouvoirs.

Sans attendre, Varadesh se mit à courir aussi vite que possible pour essayer de l'atteindre. Puis elle se stoppa, si elle se faisait repérer de quelque manière que ce soit, elle n'était pas sûre de la réaction des locaux mais il y avait fort à parier qu'ils le prendraient mal. Or, affronter autant de ces créatures à 2 risquait d'être un poil difficile actuellement. Il fallait ruser, elle devait essayer d'être discrète au moins jusqu'à s'être débarrassée du chaman. L'apprentie y alla donc plus doucement tout en concentrant de nouveau son pouvoir pour tromper les sens des villageois proches, leur apposant le Voile sur les yeux pour qu'ils ne la voient pas si jamais ils se retournaient dans sa direction.

En l'état actuel des choses, sa maîtrise du Voile était trop légère pour qu'il ne puisse agir sur plus de quelques-uns sur la quarantaine proche. Il fallait donc espérer qu'il n'allait pas arriver un fâcheux incident. Son plan reposait là-dessus. Le Voile n'agissait en revanche pas sur Ranath qui, si elle avait une seconde de paix pour voir au-delà de la foule ou dans la direction du chaman, reconnaîtrait la silhouette à moitié voûtée entre mille, sa peau bleue sublimée par les rayons de la lune nocturne de Yavin.

Tiens bon Maître... Encore quelques instants de plus et tu auras une occasion pour en finir...

#33121
    Et comme il fallait s'y attendre, Dratmath était un géant de son espèce, un colosse aux muscles saillants et aux crocs acérés. Dans ses mains, son épée paraissait un jouet. La Mirialan se tenait au centre du cercle qui s'était formé autour d'elle, tandis que le guerrier était en périphérie. Elle se laissa aller à une lente expiration, vidant ses poumons de tout leur air. Dratmath la provoqua et se jeta aussitôt sur elle. La Sith inspira brusquement et roula sur le côté. La grande lame l’encombrait, mais elle avait choisi de survivre à ce combat sans avoir recours à son sabre. Un défi ambitieux au vu des capacités du guerrier qui revenait déjà à la charge.

    Au premier choc de lames, la troupe d’autochtones laissa entendre un grognement satisfait, qui devint une clameur au moment où, de sa force brute, Dratmath envoya valser la créature verte jusqu’à la limite du cercle. Un pied la poussa dans le dos, lui intimant de se relever. La Sith demeura cependant un instant genou et main à terre. Cette planète transpirait le Côté Obscur. Elle pouvait le sentir partout, disséminé en chaque chose, un soupçon infime mais inspirant. Elle le laissait venir à elle, elle s'en imprégnait.

    Le repos fut de courte durée, le colosse était déjà là pour brandir au-dessus d'elle son épée. Elle se releva, para. Puis désengagea et d'un pas sur le côté quitta la ligne. Mais Dratmath avait déjà pivoté et lançait sa prochaine attaque, anticipant bien à l’avance le coup de son adversaire. A nouveau, le métal frappa le métal. Ranath ne pouvait contenir la force du géant, toute prise de fer l'aurait fatalement menée à un autre vol plané. Et le Massassi avait toujours un coup d'avance, si bien que la Mirialan ne pouvait que défendre, jamais attaquer. Elle commençait à entrevoir l'issue mortelle de ce combat.

    A court de contres, et fatiguée de sa propre médiocrité, la Dame Sombre, dans un excès de colère, força la parade en riposte. Une riposte accueille par la pointe tranchante du guerrier qui lui entailla le bras libre, pour le plus grand bonheur de la troupe. Aussitôt, et pour se prémunir d'une amputation définitive, la Sith libéra sa frustration et sa douleur en une onde de choc violente. D'un bond, Dratmath se plaça hors de portée pour n’en subir que le souffle agonisant. C'est à ce moment là que Ranath réalisa que le guerrier avait une vision globale et en amont du champ de bataille, et elle doutait fort qu'il se trouvât ainsi inspiré de lui-même. Cette certitude la conforta dans sa haine.

      « C'EST TOUT ? »


    Elle se redressa, tenant son épée à deux mains.

      « JE SUIS TOUJOURS DEBOUT ! »

    Elle se mit à rire, provoquant chez son adversaire un grognement sourd. Il chargea en réponse, plus brutal que jamais. La Sith esquiva, frappa dans le dos mais fut contrée. Il riposta avec violence et sans finesse, frappant la terre où se tenait la chose verte juste avant. Elle attaqua de nouveau, bien évidemment parée, son regard fermement ancré dans celui de son ennemi qui la repoussa. Il arma et trancha, assénant un grand coup dans la garde de la Mirialan qui feinta pour passer outre sa défense. C'est à cet instant que le regard de Dratmath changea. Un éclair de surprise l’aveugla. Il n’avait pas vu venir le coup, il n'avait pas paré, il était seul. Stupéfait, il recula à grands pas, déséquilibré.

      « DRATMATH ! »

    Une rumeur rauque se répandit dans l’assemblée. Qu’avait-il ? Tous les regards étaient braqués sur le combat. Le colosse, il lui restait sa force et sa fierté, s’avança de nouveau. Sa lame coupa l'air de haut en bas, la petite chose avait disparu. Où ? Il la sentait encore mais ne pouvait la voir. OÙ ?!

    Il hurla, d'abord de rage, serrant plus fort le poing autour de son arme, puis de douleur, à mesure que la lame adverse, de sa pointe, lui perçait le crâne et pénétrait son cerveau. Il tomba à genoux, lâcha son épée. La créature verte était venue de derrière, et par la force d’un élan bien dosé, avait pris l'avantage, sans qu’il pût s'en apercevoir. La lueur de vie dans les iris de Dratmath s’éteignit. La lame métallique lui avait perforé la tête et la nuque, et glissait désormais en lui jusqu’à ses entrailles. Il était suffisamment large et musclé pour qu'on n’aperçut la lame qu'au fond de sa gueule ouverte sur un cri muet. La troupe faisait silence. Darth Ranath maintenait fermement la prise sur sa propre arme, le géant mort à genoux, atteignait pratiquement sa taille à elle debout.

      « DRATMATH EST MORT ! »

    Elle lâcha l’épée. Elle ne s'était jamais sentie si forte. Elle hurlait à la volée.

      « RANATH A TUÉ DRATMATH ! »

    Ce n'était pas au goût des autres dont le mécontentement prenait la forme d'un râle grave. L'un d'eux fit mine d’approcher, elle dégaina aussitôt la lame améthyste qui vrombit avec fureur et la pointa vers lui.

      « À GENOUX ! »

    Pleine d'une haine meurtrière, elle laissa son aura s'étendre autour d'elle, touchant un à un les Massassi. Sa pensée fondit sur le teigneux qui se trouvait le plus proche d'elle.

      Faible créature, tu trouves enfin ton maître. Incline toi !

    La Dame Sombre insista fermement dans cette confrontation silencieuse, jusqu'à ce que l’esprit primitif cédât. Le guerrier se laissa finalement tomber genoux à terre. La Mirialan, lentement, fit quelques pas, décrivant un cercle afin de pointer du sabre la ligne de Massassi.

      « À GENOUX ! »

    Tous, avec plus ou moins de conviction, obéirent. La Sith revint au premier soumis.

      Ranath !

    Il grogna.

      Ranath !

    Il leva le poing et scanda son nom.

      « Ranath ! Ranath ! »

    Les autres reprirent ensemble, et de plus en plus fort.

      « Ranath ! Ranath ! RANATH ! »

    Elle leva son sabre au-dessus d'elle, à la vue se tous, pour encourager l’acclamation. Des yeux, elle cherchait son apprentie, persuadée que la victoire avait été provoquée.



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By Zeph Mathuin
#33133
La clameur des Massassis étaient très puissante, au point d'en être presque étourdissante, comme une vague sonique qui agressait les tympans. Ces créatures ne vivaient que pour la rage, la chasse et le meurtre. Elles appréciaient par dessus tout de voir leur chef faire montre de sa force supérieure sur une victime sacrificielle qui était assez folle pour tenter de le défier. Rien ne leur plaisait autant que la démonstration du pouvoir du fort sur le faible. Sadow avait fait du bon travail sur eux malgré les multiples autres tares qu'il avait investi en eux par la même occasion.

La difficulté était maintenant de s'approcher du shaman assez près pour l'expédier ad patres et l'envoyer rejoindre ses ancêtres. Elle canalisait déjà beaucoup de sa puissance pour se cacher des éventuels curieux ou d'un coup de malchance d'un Massassi qui se retournerait en entendant un bruit de pas. Et si le shaman était assez fort pour déployer dans le village une aura qui perturbait l'usage de la Force, il y avait à parier qu'il devait avoir quelques trucs en réserve. Comment donc s'assurer qu'il n'y avait pas de piège ?

Elle n'avait pas le temps de vérifier par des moyens complexes. Un regard rapide sur l'affrontement en cours lui permit de voir son Maître blessée et en mauvaise posture. La vigueur du chef de tribu était surnaturelle et ses capacités déjà formidables étaient décuplées par l'action du shaman. Elle allait avoir besoin d'aide pour le vaincre ou elle finirait embrochée. Et après elle, l'apprentie y passerait surement aussi. La colère l'anima, elles n'avaient pas fait tout ce chemin pour finir comme repas pour une bande de sauvages dégénérés, elles étaient promises - surtout elle - à un destin plus grandiose.

Restait que si elle ne se dépêchait pas, ça finirait mal et si elle allait trop vite ça risquait de mal finir aussi. Dans ces conditions, il fallait agir et prendre un risque. Ça ne serait pas la première fois cela dit. Respirant profondément et aussi discrètement que possible - un exercice plus délicat qu'il n'y parait - elle invoqua le pouvoir de la Force pour décupler la vitesse de ses mouvements. Etant donné son état particulier, c'était une mauvaise idée de base que de trop se mouvoir comme elle s'apprêtait à le faire. Mais aux grands maux les grands remèdes.

L'apprentie se mit à courir rapidement, sabre dégainé et en main, chargeant droit sur le vieux Massassi voûté et accroupi, les yeux fermés, ne bougeant que de manière sporadique son corps immobile. Lorsqu'elle fut finalement à un demi-mètre de lui, il ouvrit les yeux brusquement, il avait senti une présence étrangère qui s'approchait vite et avait réagi sans hésiter. De sa ceinture en pagne, le shaman dégaina sa lourde lame qui rencontra le sabre laser. En toute logique, la lame d'énergie aurait du briser le métal tribal mais il n'en fut rien. Elle ignorait par quel moyen ils arrivaient à un tel résultat et ce n'était pas vraiment le moment.

Grondant, le vieillard tenta de la pourfendre d'un coup horizontal mais elle para. Usant du Niman, elle économisait au maximum ses gestes, alternant attaque et défense avec une simplicité qu'un œil non averti aurait pu prendre pour de la paresse ou de la faiblesse. Tel n'était pas le cas même si elle restait terriblement novice dans l'usage de cette forme de combat. Ainsi, certains de ses mouvements étaient bel et biens dus à sa maladresse plutôt qu'à une volonté de feinte. Une douce ironie. Elle jura, elle avait voulu un assaut rapide et décisif mais le résultat était à l'opposé.

Il fallait qu'elle règle la situation au plus vite, Ranath ne tiendrait pas éternellement. Elle appela de nouveau à elle le pouvoir de la Force et fut étonnée de le sentir venir aisément à elle. Elle comprit alors et eut un très vilain sourire. En occupant le shaman qui devait défendre sa vie, elle l'avait déconcentré assez pour qu'il ne maintienne plus ses machinations. Puis elle entendit les cris d'horreur et de confusion des villageois en contrebas, cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose. Elle afficha un sourire de chacal à l'attention du vieux.

Ton chef est en train de mourir vieux fou. Voilà ce qu'il en coûte de s'attaquer aux Sith.

Et avant qu'il ne puisse répliquer, elle concentra le Côté Obscur si présent sur cette lune, profitant de ce fait pour se gorger de pouvoir et tendit sa main gauche en direction du shaman. Celui-ci tenta de résister, opposant sa volonté tenace pour repousser l'assaut. La Pantoran sentit la veine de son visage se contracter sous la pression mais elle redoubla d'efforts. Pas question de flancher maintenant ni de décevoir encore son Maître. Finalement, au prix d'un effort de volonté conséquent qui lui arracha un cri de douleur, elle broya la résistance de son ennemi et fit usage de son pouvoir.

Subitement tétanisé, le vieux Massassi tomba comme une enclume face contre terre, immobile et maintenant incapable de réagir. Soulagée, l'apprentie savoura sa victoire quelques instants puis broya le corps de son ennemi rapidement. Dans son agonie, l'autre cherchait vainement à se libérer jusqu'à ce qu'il pousse son dernier soupir. Enfin, elle put prêter plus attention à ce qui se passait en bas. Et ce qu'elle vit lui plut autant que cela la surprit. Ranath avait exterminé son adversaire dans le cercle et s'échinait maintenant à soumettre les villageois à sa volonté.

Varadesh se réjouit tout en ressentant un frisson de jalousie. Voilà ce que leur promettait le pouvoir du Côté Obscur, non pas seulement la possibilité de détruire les obstacles sur leur route mais aussi de soumettre ceux qui s'opposeraient à eux. La Mirialan la cherchait des yeux et finalement, leurs regards se croisèrent. Les iris dorés de l'apprentie tinrent bon devant ceux du Maître puis elle hocha la tête. La Mirialan ne l'avait pas abandonnée, pas plus qu'elle ne lui reprochait d'avoir été capturée.

La jeune fille descendit la colline pour se rapprocher de la Sith qui savourait son triomphe sur les faibles prosternés. Ils étaient à leur juste place, comme il se devait, comme la nature avait décidé qu'il devait en être pour leurs semblables. Varadesh inclina la tête face à Ranath.

Je vois que tu leur as montré qui est le maître ici.

Ce ne fut qu'alors que les Massassi commençaient à se disperser, craintifs et respectueux de leur nouveau chef, que les 2 femmes purent mieux s'intéresser aux environs. Et la Pantoran de pointer du doigt une imposante structure à quelques dizaines de mètres du village. Un ancien temple abandonné, leur apprit Doranz, l'apprenti du shaman, un jeune Massassi déjà plus grand que chacune d'elles. Un lieu de repos pour un grand Maître Sith, prétendait-il, sans vouloir dire son nom. Le shaman leur avait toujours interdit d'en dire plus à quiconque, même au chef. Il tenait cet ordre de son ancêtre qui le tenait des siens.

Magie être puissante beaucoup là bas. Nous pas oser y aller, sanctuaire interdit. Nous protéger son accès des intrus. Vous pas être intruses, chef Ranath et fille de vous. Vous faire attention, nous pas savoir quoi être dedans mais shaman dire moi souvent très dangereux dedans.

L'apprentie regarda son maître d'un air interrogateur après le départ du nouveau shaman, congédié d'un geste par la Mirialan. C'était une bonne piste, qui en valait bien une autre. Elle était bien curieuse de savoir si c'était juste de la superstition ou s'il y avait bien des pièges et des protections là-dedans. Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

Tes ordres Maître ?

#33526
    La fatigue s’abattit sans prévenir sur les épaules de Ranath. Une fois le shaman retourné à ses occupations, elle aurait voulu se laisser glisser au sol et rester allongée là, par terre, pendant quelques minutes. Mais la Pantoran, elle, ne se laissait pas distraire et ne semblait pas fatiguée, malgré son rond fardeau.

      « S’il y a quelque chose, c’est là. »

    Ou alors il faudrait visiter tous les temples de la planète, et ça, la Sith n’y comptait pas. Si l’édifice, ou du moins son contenu, effrayait les primitifs, plusieurs hypothèses pouvaient être formulées. Sous leurs airs de grands guerriers, ce n’était que de peureux idiots, shaman compris. Le shaman mentait à ses camarades, sachant pertinemment ce qui se tramait là-haut. Il s’était véritablement passé ici quelque chose d’effrayant qui justifiait terreur, même de la part des shamans.

    S’il n’y avait rien, tout ceci serait fini en quelques heures. Si en revanche on trouvait un puits ou un relique dans les entrailles du temple, il faudrait peut-être compter quelques jours.

    Le maître haussa les épaules.

      « On va dormir ici, au village. J’aimerais entendre les histoires du shaman avant de monter là-haut. »

    Un signe de menton pour désigner le sommet du temple.

      « Je serais intéressée de savoir jusqu’où remontent leurs légendes. »

    Et puis, elles avaient besoin de repos, et d’un repas, malgré tout ce que pourrait protester Varadesh.

    * * *


    La nuit tomba bien plus rapidement que prévu. La journée avait paru excessivement courte. Impression due à l’enchaînement des événements, ou véritable caractéristique planétaire. Pour l’instant, la chose n’intéressait pas Ranath.

    La Sith avait fait le tour du village et visité les recoins. Les natifs à la peau rouge s’écartaient sur son passage, maugréant parfois. Elle n’était pas la bienvenue. C’était compréhensible malgré son petit exploit guerrier. La mort de Drathmath en avait contrarié plus d’un et les deux intruses n’étaient pas à l’abri de quelques contestations.

    La tribu s’agita soudain. La Mirialan remarqua alors que Yavin faisait son apparition à l’horizon. Immense, suspendue dans le ciel d’encre. Du tas de bois exotique coupé par les guerriers en fin de journée, le shaman tira un feu aux flammes splendides. Les autochtones s’attroupèrent autour, chacun apportant ce qui semblait être une partie du repas. Ranath s’en alla retrouver son apprentie, immédiatement alpaguée par le Massassi.

      « Ranath. Fille de chef Ranath. Viens. »

    Il s’assit dans l’herbe rase et tapa deux fois le sol à côté de lui, invitant les deux intruses à s’asseoir près de lui. Il eut un geste pour la Mirialan, comme une salutation. Les autres l’imitèrent, certains avec moins de conviction qu’on l’aurait souhaité, mais ça n’avait pas d’importance.

      « Fille de chef Ranath. Raconte. La vie avec les étoiles. »

    Il montra le ciel et donna la parole à Varadesh.

    Le récit terminé, le tout jeune shaman laissa entrevoir la volonté de surenchérir. Pendant ce temps, les autres mangeaient.

      « Massassi aussi venir des étoiles. Accompagner puissant chef pendant grande guerre. Puissant chef est dieu. Rendre guerriers massassi plus forts et plus grands ! Nous honorons puissant chef en gardant son temple ! Temple est magique … »

    Il racontait une histoire vieille de cinq millénaires dont le souvenir survivait au travers de légendes bancales et transmises aux nouvelles générations avec toujours plus de déviances et d’anecdotes inventées de toutes pièces par les shamans se succédant. Le récit n’en restait pas moins pittoresque.

    * * *


    La nuit avait été aussi courte que la journée et n’avait offert qu’un maigre repos. Ranath n’avait dormi que d’un oeil dans la hutte qui avait été attribuée aux deux femmes, assaillie de pensées variées et préoccupée par l’état de son apprentie. Se lancer dans une telle aventure était une folie dangereuse. D’autant plus que le mystère des temples renfermait peut-être des épreuves dépassant leur imagination. Le shaman les avait prévenues, un grand danger.

    Le soleil était à peine levé quand maître et apprentie débutèrent l’ascension des marches du grand temple.
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By Zeph Mathuin
#33663
Une bonne nuit de repos pour le duo, ça ne pouvait pas faire de mal. Du reste, Varadesh voulut protester au début, impatiente de gravir les échelons du vieux temple pour en piller les secrets mais une douleur violente se fit jour dans son ventre, qu'elle eut le plus grand mal à masquer. Le temps était proche ou l'enfant viendrait à naître et c'était de pire en pire à supporter. Mieux valait ménager ses efforts, quelque chose lui disait qu'elles auraient fort à faire demain dans les entrailles de ces ruines.

La nuit fut passablement difficile et longue. Des rêves et des cauchemars la harcelèrent des heures durant, sans qu'elle ne put même s'en souvenir vaguement au réveil, excepté via une sensation de malaise. Des murmures semblaient l'entourer constamment pendant la nuit et se presser contre elle de plus en plus près. Ce fut avec soulagement qu'elle accueillit le réveil peu après l'aube. Elle était de mauvaise humeur, encore fatiguée, mal reposée et avec son fardeau pesant.

Elle jeta un regard à Ranath. Si cette dernière avait fait le même genre de cauchemar et entendu les voix, elle n'en montra rien ni n'en parla. Elle jugea qu'il était inutile de lui en parler, songeant qu'elle pouvait penser que ça n'était pas important voire un effet de son imagination. La dernière chose dont elle avait besoin c'était que la Dame la prenne pour une folle. Déjà qu'elle passait pour faible...

Après une rapide toilette, il fut temps de se rassembler avec la tribu au coin du feu, le shaman leur ayant fait signe de s'asseoir à ses côtés. Les Massassis cachaient mal leur colère et leur méfiance, ils n'aimaient pas les intruses et semblaient avoir du mal à considérer la Mirialan comme leur chef de tribu. Rien d'étonnant à cela, respecter la force brute ne les rendait pas stupides pour autant, ils devaient rêver de la tuer mais n'en feraient rien sans une bonne raison. Telle était leur façon de faire, un lointain héritage de la Règle du Fort qu'ils avaient conservé malgré le passage du temps.

Lorsque tous furent réunis, le nouveau shaman acquis à leur cause la pointa du doigt et lui demanda de raconter "la vie avec les étoiles". Elle fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas bien ou il voulait en venir. Le silence suivit ses paroles et elle sentit tout autant qu'elle vit les nombreux regards dont beaucoup étaient dénués d'empathie. Et dans la plupart, elle vit briller ce qu'elle prit pour de la curiosité. Elle prit une longue inspiration avant de tenter d'expliquer.

Nous venons d'un monde par-delà les étoiles. Un monde que, peut-être, vous connaissez tous. Korriban, le berceau des Sith.

Cette mention troubla les Massassis. Si primitifs qu'ils furent, le monde natal leur était encore connu, entre quelques rares pépites de vérité non altérées par le temps. Ou pas trop.

Nous sommes en pèlerinage à travers les terres de l'ancien empire Sith, pour y trouver pouvoir et connaissances. Et avec, nous reconstruirons ce que nos ennemis ont détruit dans leur arrogance. Vous nous y aiderez car vous êtes les serviteurs du dieu qui vous a mené ici sur Yavin. Et nous sommes ses héritières. Vous redeviendrez des conquérants, des guerriers craints et respectés et vous serez forts comme vous l'étiez jadis.

Lorsqu'elle en eut fini, elle put constater les effets de ses paroles. Son récit avait quelque peu atténué l'hostilité des Massassis. Certains semblaient même fiers, d'autres toujours plus curieux. Quelques-uns semblaient indifférents. Voilà qui résume plutôt bien l'état de l'Ordre, songea-t-elle. 2 individus égarées, sans ressources ni contacts et contraintes de fraterniser avec des sauvages dans l'espoir d'en tirer quelque chose. Pas vraiment le haut de la gloire, mais ça viendrait. Il avait fallu un millénaire à l'Ordre de Darth Bane pour prendre la galaxie. Il en faudrait autant pour reprendre ce qui avait été leur.




Le soleil montait depuis peu lorsque les 2 femmes grimpaient les marches du temple. Aux pieds de l'escalier, le shaman et une petite procession de villageois observaient en silence s'éloigner leurs nouveaux maîtres. Il avait été très clair sur le fait qu'aucun d'eux ne les accompagnerait, quand bien même Ranath était leur nouveau chef. Le concept de terres sacrées et interdites, pour une culture aussi arriérée, était un pilier de leur société. Pas même leur dieu n'aurait pu les contraindre à s'y aventurer. Et elles n'avaient ni le temps ni l'envie de les y contraindre, il n'y avait pas de temps à perdre.

Lorsqu'elles furent arrivées en haut, elles virent que l'entrée était obstruée par un gros rocher, probablement mis là par les villageois bien des années ou siècles auparavant. Sans un mot, maître et apprentie saisirent leurs sabres laser et s'attelèrent à découper l'entrée de leurs lames afin de se ménager une entrée. Cela leur prit quelques minutes, au terme desquelles l'entrée était totalement dégagée. Bien évidemment, la Mirialan entra la première, suivie de la Pantoran.

Un escalier descendait de plusieurs mètres depuis l'entrée, débouchant sur un hall suffisamment vaste pour y accueillir des dizaines de personnes. La structure du temple semblait faite d'une pierre blanche-grise éclatante, si bien qu'on y voyait relativement bien sans avoir besoin de torche ou lampe. Il y avait des torches disposées sur les murs à intervalles réguliers. Dans le hall, elles purent constater que de nombreuses fresques avaient été peintes sur les murs, dans une encre étrangement brillante et qui maintenait les dessins malgré le passage du temps de manière impeccable.

Varadesh, très intéressée, se pencha sur l'une d'elles et renifla la peinture. Elle fronça les sourcils. Elle connaissait cette odeur, elle en était sûre. Elle tendit un doigt pour venir le glisser contre la pierre luisante et le retira ensuite, examinant. Elle eut une moue de dégoût lorsqu'elle comprit et se tourna vers Ranath.

Du sang. C'est peint avec du sang. Les Anciens avaient vraiment une conception particulière de l'esthétique.

On ne pouvait nier en tout cas l'efficacité de leurs méthodes puisque tout brillait et était parfaitement bien conservé. Elle eut une pensée rapide en se demandant la quantité de sang qu'il avait fallu pour tout cela puis songea que si tout le temple était décoré de la même manière, cela avait dû réclamer une sacrée quantité de fluide. Malgré le dégoût, elle se prit à examiner plus avant les symboles et écritures. Elle savait, pour l'avoir vue sur certains livres à Korriban, que c'était la langue des Sith, mais n'arrivait pas à la comprendre. Les ouvrages traitant de l'apprentissage de cette langue étaient hélas manquants.

Mais il existait d'autres moyens. Frôlant de sa main gauche le mur de manière horizontale, elle se concentra et ferma les yeux. Les flux de la Force pouvaient permettre à celui qui les maniait de générer dans l'esprit de l'utilisateur une compréhension partielle ou totale du dialecte en face de lui. Bien sûr, dans son cas, cela risquait d'être plus complexe car elle maîtrisait mal ce pouvoir. Et son état n'arrangeait rien en plus de ça. Mais elle mit à profit la douleur sourde qui la tiraillait pour alimenter son pouvoir. Révélez-vous à moi, montrez-moi votre histoire.

    Kuris penetrates je\'as temias places, zenoti anas tu aras kash tave abode iv Exar Kun, jen\' ari iv tave tsis
    Toi qui pénètres en ces lieux, sache que tu es dans la demeure d'Exar Kun, Seigneur Noir des Sith

Elle tourna la tête vers Ranath, lui indiquant les inscriptions.

Nous sommes au bon endroit. Il semble que nous ayons trouvé le tombeau d'Exar Kun.

Et probablement aussi de nombreux dangers et pièges. Les Anciens Sith étaient connus pour férocement protéger leur lieu de repos. La Dame Noire examina également les inscriptions mais si elle en extirpa quelque chose, elle n'en dit rien. D'un signe de la main, elle lui indiqua qu'elles continuaient. Varadesh obéit, à regret. Elle aurait voulu pouvoir en lire plus pour mieux comprendre. La connaissance lui était chère et elle était fascinée par les exploits de leurs prédécesseurs au point de vouloir en savoir toujours plus. Plus tard peut-être.

Durant l'heure qui suivit, le duo explora nombre de pièces du temple dans l'espoir de dénicher quelque artefact ou information précieuse, en vain. Et le plus étrange était qu'elles ne trouvèrent aucun tombeau durant leurs fouilles, ce qui était invraisemblable. Les Seigneurs Noirs de jadis avaient toujours construit de grandioses monuments à leur gloire pour leur servir de dernier lieu de repos et coffre pour y cacher leurs trésors. Si ces ruines étaient vraiment la demeure de Kun, il semblait ridicule qu'il n'y eut rien laissé. Mais aucune trace de quoi que ce soit.

Lorsqu'elles furent de retour au hall d'entrée, l'apprentie était fatiguée et en colère, frustrée par leurs échecs. Elle devait lutter pour ne pas hurler de rage ou même se jeter sur la Mirialan. De rage, elle aurait pu la transpercer de sa propre lame qu'elle lui avait prêtée. Le sang aurait jailli à bouillons de sa poitrine, un cri de douleur aurait franchi ses lèvres comme le plus doux des sons et ses yeux auraient lentement perdu cette étincelle de vie qu'ils contenaient et alors...

Varadesh se prit la tête dans les mains. Que lui arrivait-t-il ? Elle ressentait de la haine pour Ranath, certes, mais pas à ce point. Et elle n'était pas une sadique ou une folle furieuse. Elle sentit alors le parfum inimitable, terriblement tentateur, du Côté Obscur qui imprégnait subtilement tout l'édifice. Un regard à son maître lui suffit pour comprendre qu'elle l'avait senti aussi. Peut-être même le savait-elle depuis qu'elles étaient entrées, avec sa sensibilité bien supérieure aux échos de la Force.

Qu'est-ce que... Tu sens ça ? J'ai l'impression d'être dans la Vallée des Seigneurs Noirs... Il y a... Quelque chose...

Oui, quelque chose s'était éveillé en sentant les intruses et ce que quelque chose n'appréciait guère leur présence. Il s'éveillait en contemplant avec colère et jalousie ces 2 prétendues Sith venues piller son savoir et ses possessions. Il escomptait leur montrer qu'elles n'étaient pas les bienvenues, en les montant l'une contre l'autre. Et ensuite, il agirait plus directement. Déjà, son pouvoir se tendait doucement vers chacune des intruses, cherchant à déterminer laquelle ferait une hôte parfaite.

Ce fut à ce moment qu'elles virent que le mur opposé à celui ou étaient inscrites les inscriptions avait quelque chose d'étrange. Il semblait curieusement transparent, pas de manière flagrante mais comme s'il n'était pas vraiment là. Qu'était-ce donc que cette sorcellerie ? Avance ô Dame Noire et viens réclamer ce qui te revient de droit par ta naissance et ta puissance. Mais pour l'obtenir, tu devras le mériter. Les faibles n'auront que les miettes tandis que les forts obtiendront ce qu'ils mériteront par la vertu de leur supériorité.

#33687
    Le tombeau d’Exar Kun.

    Le moins sensible des sensitifs de cette Galaxie pouvait se douter que l’endroit était un havre d’obscurité. Mais se tenir en ces murs et contempler la corruption prisonnière du tombeau avait quelque chose d’exaltant pour la Dame Sombre. De chaque pierre suintait le pouvoir des puissants de jadis. Et tout ce sang. Combien de morts.

    L’exploration du tombeau s’avéra infructueuse. Et Varadesh traînait des pieds, elle était un poids mort. Pourquoi s’encombrer d’un tel fardeau. La Mirialan eût songé, un instant, dégainer son arme afin de couper court à l’affront perpétuel de son apprentie. Son sang aurait constitué une belle offrande au Seigneur Noir. Et pourquoi pas, encore un peu de patience, sa mort te sera plus utile si elle permet d’ouvrir une porte … L’esprit de la Sith bouillonnait, et la voix de son apprentie la tira de ses sombres rêveries.

      Qu'est-ce que... Tu sens ça ? J'ai l'impression d'être dans la Vallée des Seigneurs Noirs... Il y a... Quelque chose...

    La Mirialan hocha simplement la tête. Oui, elle le sentait. Quelque chose. Cette chose les saisirait bientôt et leur imposerait son emprise. Inutile, ici, de tirer une lame au clair, c’était un combat de l’esprit, et non du corps. Mais gare à Varadesh, faible petite chose influençable, dont l’âme fébrile se laisserait facilement bernée. La Dame Sombre, intérieurement, se targuait de sa supériorité évidente vis-à-vis de la gamine, toutefois elle n’oubliait pas le piège que lui avaient tendu les ténèbres sur Ziost. Prudence. On pouvait bien ne jamais sortir d’ici. La corruption vous faisait courber l’échine jusqu’à toucher terre, sans espoir de se relever à nouveau.

    Une vibration dans la Force indiqua la direction aux deux sensitives. Au fond du hall, le mur se muait en un brouillard immobile. On n’aurait su dire s’il était encore consistant ou non. Sans une hésitation, comme motivée par une force implacable, la Mirialan s’avança. Elle attrapa au passage le bras de Varadesh et toutes deux franchirent ensemble l’illusion qui protégeait les secrets du tombeau.

    C’est un escalier descendant et un couloir interminable qui se révélèrent au duo. Les murs étaient gravés de runes qu’on put croire scintillantes, une légère hallucination de l’esprit déjà saturé par le pouvoir qui gardait la tombe. Leurs pas menèrent Ranath et Varadesh au terme du tunnel, aux abords d’une haute salle baignée d’une lueur diffuse qu’on devinait provenir d’une ouverture en altitude. Ici, au cœur du temple, on étouffait. Le manque d’air. Le Côté Obscur.

    Depuis déjà bien longtemps, la Mirialan avait lâché le bras de son apprentie. Et désormais, elle s’avançait vers le centre de cette nef immense qui semblait taillée à même la roche souterraine de Yavin 4. Varadesh évoluait à son côté, tout aussi abasourdie par la splendeur de l’édifice. Mais force était de constater que l’endroit était, lui aussi, vide. Leur périple apparaissait désormais comme parfaitement inutile. Il était grand temps de faire payer à Sabina l’inutilité de leur voyage.

    Mais alors que la Dame Sombre allait se tourner rageusement vers son apprentie, un murmure se glissa à son oreille. À constater la réaction de Varadesh, elle aussi l’avait entendu. Mais impossible de discerner des syllabes, et encore moins des mots. C’était pourtant bien une voix qui résonnait désormais dans la salle. Enfin, elle fut pleinement compréhensible.

      « Pitoyables créatures. Vous souillez de votre présence ma demeure. Que voulez-vous ? »

    Le regard de Ranath courait tout autour d’elle, cherchant inutilement la source de la voix caverneuse qui les accueillait. La réponse vint d’elle-même.

      « Nous sommes à la recherche de Thule … et de la Faucheuse Sombre. »

    Le silence après ça, ne dura pas longtemps.

      « Des histoires, Dame Sombre, tu n’es pas digne de les entendre. À moins … que tu n’en paies le prix. »

    Et de la part d’un Seigneur Noir, la Mirialan s’attendait à se voir demander n’importe quoi. Toutefois, la requête se fit attendre. Une odeur métallique emplit la salle, enveloppant les deux Sith qui se tenaient là. Une odeur bien connue, une odeur de sang. C’est alors qu’elles virent lentement couler vers elles le liquide vermillon répandu au sol en une flaque dont un ne voyait les extrémités.

      « Je veux du sang. Le tien … ou le sien. »

    Sans une hésitation, inspirée par la présence millénaire qui sommeillait en ces lieux, Darth Ranath saisit son apprentie par les cheveux, et d’un coup derrière la rotule, la fit s’agenouiller. Se tenant derrière elle, elle dégaina une dague dont la pointe vint piquer la gorge de la Pantoran. L’esprit du Seigneur Noir ne put retenir un murmure satisfait par anticipation. Mais la dague s’était arrêtée. Elle avait superficiellement percé la peau, l’entaillant jusqu’à faire perler le sang à sa surface mais la Mirialan avait stoppé sa progression. Elle percevait le souffle court de son apprentie, la peur, la colère. Elle tenait sa vie entre ses mains, et cette situation la ravissait. Il aurait été si simple de la saigner comme un animal et d’offrir son sang au tombeau.

    La Dame Sombre se sentait investie d’une rage dévastatrice. Mais elle la savait extérieure et insufflée par leur hôte. Elle rangea soudainement sa dague, et tirant Varadesh en arrière, reprit le sabre prêté la veille. D’un geste inutilement brusque, la Sith libéra l’apprentie de sa poigne.

      « Montre-toi, Exar Kun. Je n’honorerai pas ta puissance passée. Montre-moi ton pouvoir présent. »

    Les deux lames, rubis et améthyste, jaillirent en chantant de leurs voix rauques. L’esprit, en réponse, laissa échapper un rire mauvais.

      « À ta guise ... »

    La silhouette du Seigneur Noir se dessina devant les deux femmes et se jeta sur la Mirialan. La double lame frappait avec force, donnant la réplique aux deux sabres de la Sith. Les deux bretteurs, dont l’un s’avérait être une puissante illusion gorgée d’obscurité, dansaient au coeur de la nef. Ranath tenait tête à l’esprit avec difficulté, sa haine, qu’on avait tenté de diriger vers Sabina, allait désormais à son adversaire. L’éclat de leur sabre révélait ici et là les détails du tombeau. Dans le fond, à peine visible dans la pénombre, se dressait la tombe à proprement parler, et les trésors d’Exar Kun.




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By Zeph Mathuin
#33697
Si l'atmosphère avait été étouffante de manière subtile au fil de leurs pérégrinations dans le bâtiment, elle était devenue bien plus lourde et étouffante à présent qu'elles avaient pris conscience du mal tapi en son sein. Mais l'apprentie n'eut pas même le temps d'échanger avec son maître ou de faire quoi que ce soit que déjà elle était attirée à sa suite. Prise dans sa poigne de fer à travers le passage, elle s'enfoncèrent plus profondément dans le temple jusqu'à atteindre une vaste chambre qui semblait être la tombe de Kun.

Mais il n'y avait nul corps ni cercueil, ce qui était étonnant en soi car les Sith aimaient à ce que leur corps repose parmi leurs trésors, protégé par de puissantes malédictions. Excepté une lumière perçant surement à travers la une interstice conçue exprès, qui éclairait le centre de la chambre, rien à signaler. Ni holocron, ni corps, ni parchemins, rien du tout. La déception qu'elle ressentait se disputait à la nervosité. Cette excursion sur Yavin était de son fait suite à ses découvertes sur Korriban. Mais elle n'avait jamais songé que tout cela put être un mensonge de la part de ceux qui lui avaient révélé ce qu'elle avait appris.

Et pourtant, ça n'aurait pas été surprenant. A quoi s'attendre de la part de ses semblables si ce n'était duplicité, mensonges et manipulations ? De l'honnêteté, vraiment ? De l'aide ? Ranath lui avait bien appris la leçon sur toute la confiance qu'elle pouvait avoir envers les Sith et pourtant elle ne l'avait visiblement pas bien retenue. Elle vit la Mirialan se tourner vers elle et surprit son regard, qu'elle ne connaissait que trop bien pour son plus grand malheur. C'était le signe que les ennuis arrivaient à grands pas et que ça allait sacrément barder pour elle.

Et ce fut à ce moment que la voix s'éleva d'outre-tombe, sèche, cassante, tellement imprégnée de malfaisance et de haine au point que c'en était blessant à entendre. Il semblait que le maître des lieux leur faisait l'honneur de sa présence. Puis il se gaussa de leur objectif et se moqua d'elles avant d'exiger quelque chose en échange de son aide.

    « Je veux du sang. Le tien … ou le sien. »

Hein ? Non, juste non. Varadesh aurait voulu pouvoir dire clairement à son maître que ça n'allait pas pouvoir se faire lorsqu'elle sentit une vive douleur à l'arrière de ses cheveux suivie d'un coup de pied sans sommation ni douceur sur ses jambes, la forçant à plier les genoux. Les yeux exorbités de terreur, elle comprit ce qu'il allait se passer. La peur lui comprimait la gorge, incapable de formuler un son. Elle allait donc mourir là, comme ça, égorgée par son psychopathe de maître pour le plaisir d'un malade mort depuis des millénaires.

S'il existait un dieu quelque part, il devait bien se fendre la poire en assistant à la scène. Quels avaient été les mots de la Mirialan déjà, l'an dernier sur Korriban ? "Je voudrais que nous construisions un Ordre meilleur, différent" ? Autant pour ses aspirations, on était à l'extrême opposé de ses propos. Encore une promesse faite et qui ne serait jamais tenue. Plus le temps passait et plus elle se rendait compte qu'elle n'avait rien à espérer de cette dingue.

Étrangement, alors qu'elle guettait la douleur distinctive à la gorge qui l'enverrait ad patres, elle pensa à cette enfant qui ne naîtrait jamais. Et songea qu'au moins, la dégénérée de Ranath ferait une bonne action dans sa chienne de vie. A savoir, empêcher qu'une vie innocente ne tombe entre ses griffes. Mais le voile qui recouvrerait ses yeux ne vint jamais, elle sentit bien la piqûre contre sa délicate peau et le sang couler légèrement mais guère plus. Ranath ne l'avait donc - pas encore du moins - sacrifiée. Elle éprouvait un mélange de soulagement et de déception à cette idée.

Il semblait que sa libération des griffes de son maître ne serait pas pour tout de suite. Mais elle ne perdait rien pour attendre la garce.

Une forme humaine apparut, ses contours se dessinant rapidement face au duo. Grand, les cheveux d'un noir profond rattachés en une longue queue de cheval derrière la nuque, Exar Kun était vêtu d'une armure splendide, travail d'anciens forgerons de l'Empire Sith bien avant sa naissance, trouvée sur Yavin. L'armure était gravée de délicats symboles et décorations Sith, runes censées inspirer la force, la puissance et la peur chez ses ennemis. Il tenait à la main un double sabre laser rouge qu'il pointait sur la Mirialan. Il avait les yeux noirs et semblait d'une façon déconcertante plus humain et tangible qu'il n'aurait dû l'être.

Peut-être était-ce un effet de son pouvoir qui le faisait paraître ainsi, ou bien le Côté Obscur omniprésent créait-il l'impression faussée. Avant qu'elle ne put réagir, Ranath lui reprit son sabre et se jeta sur le fantôme, échangeant de violents coups féroces avec Kun. Sa rage la rendait bien plus forte et elle se gorgeait du pouvoir qui coulait en ces lieux mais pourtant, c'était insuffisant. Kun était un Seigneur Noir bien au-delà de ce qu'elles pouvaient même imaginer, il n'était pas facile à vaincre.

C'était un combat qu'elle ne pourrait gagner seule. Au fond de la chambre, Varadesh aperçut des meubles taillés dans la pierre du temple et ce qui ressemblait à des coffres. Les trésors d'Exar Kun étaient à portée de main, si proches que c'en était presque insoutenable. L'apprentie, laissée de côté, ignorée de tous, disposait là d'une occasion en or. Elle pouvait profiter que les 2 Seigneurs Sith furent occupés à s'entretuer pour faire main basse sur les trésors du défunt et qui sait, peut-être même pouvait-elle s'enfuir et abandonner l'autre au courroux de Kun.

Elle hésita franchement. Après tout ce qu'elle lui avait infligé, cela n'aurait été que justice. Plus que tout, cela aurait été un acte véritablement Sith. Elle songea à la leçon de tout à l'heure. On ne pouvait faire confiance à un Sith, jamais. Les armes du Côté Obscur étaient le mensonge et la tromperie, la manipulation, les complots. C'était en les utilisant que l'on pouvait vaincre et se revendiquer comme étant Sith. Elle estimait de plus ne devoir plus aucune loyauté ni confiance à Ranath depuis son premier accès de rage sur le vaisseau d'Odion.

Et pourtant...

Ranath était le Maître. Au-delà de ses sentiments personnels, elle lui enseignait et inculquait les savoirs nécessaires à sa survie, à son évolution. Elle lui apprenait, à sa manière cruelle et peu avenante, à devenir la prochaine Dame Sombre. La tuer maintenant était contre-productif, c'était prendre le risque qu'elle emporte des secrets dans la tombe. C'était un risque qu'elle ne pouvait pas courir. Il fallait qu'elle tire absolument tout ce qu'elle pouvait de la Mirialan. Ensuite, elle tomberait sous ses coups et une nouvelle Dame Sombre émergerait.

Sa vengeance pourrait attendre jusqu'à ce moment. La patience était récompensée, telle était la leçon que Darth Bane et son Ordre Sith avaient enseigné durant un millénaire dans l'ombre. Varadesh comprenait pleinement en cet instant ou son maître risquait de mourir sous ses yeux indifférents combien elle avait encore besoin d'elle. Restait maintenant à trouver un moyen de lui venir en aide, ce qui était plus facile à dire qu'à faire. Même blessée légèrement, elle avait toujours un sérieux handicap physique et en prime aucune arme. Elle soupira de rage, jamais elle ne s'était sentie aussi inutile depuis la mort de sa famille.

La réponse était pourtant là, sous ses yeux.

Prépare-toi à créer une illusion de toi en train d'agoniser au sol.

Un plan risqué mais qui s'appuyait sur l'égocentrisme et l'orgueil monumental qu'elle avait pu observer chez les Anciens Sith. Il devait certainement savoir que ce n'était qu'une question de temps avant que son ennemie ne ploie le genou devant lui. L'astuce était donc de lui offrir sur un plateau sa victoire. En usant d'une méthode très désagréable pour la Mirialan mais qui, espérons-le, allait satisfaire Kun suffisamment pour qu'il croie avoir gagné.

Tandis que les 2 étaient toujours engagés dans leur féroce duel, Kun ne montrant aucun signe de fatigue ni de blessure tandis que le visage de Ranath ruisselait de sueur et ses mouvements semblaient de plus en plus erratiques, Varadesh décida que le moment était venu. Laissant librement le Côté Obscur ambiant l'emplir, elle canalisa son pouvoir en direction de la Mirialan. Cette partie fut la plus simple car sa haine, sa peur et son envie de la tuer étaient sincères et authentiques. Son pouvoir s'abattit sur la Mirialan inconsciente du danger et l'immobilisa fermement.

D'habitude, elle aimait à prendre son temps en usant de ce pouvoir mais cette fois il lui fallait faire vite afin que Kun ne soupçonne rien. D'un geste de sa main retroussée en un poing rageur, elle contraignit le corps de son maître à s'immobiliser et serra. La douleur que devait ressentir la Dame était probablement intense, son corps subissant une pression continue et rapide qui devait l'amener tantôt à imploser. Mais la pression exercée était juste assez relâchée pour que Ranath puisse user de son pouvoir. Juste assez.

Maintenant.

Et d'espérer que Ranath allait faire comme elle lui avait suggéré et qu'Exar Kun n'y voie que du feu. Mais Varadesh était confiante. La tromperie et le mensonge, telles étaient ses armes. Des armes que seul une vraie Sith pouvait manier. Si les choses se passaient comme elle l'avait prévu, elle relâcherait son emprise sur la Mirialan, assez pour que celle-ci puisse se jeter sur Kun distrait par une illusion qui paraîtrait trop réelle tant elle témoignerait de sa toute-puissance sur les 2 femmes. Il ne restait plus qu'à espérer que Ranath comprendrait son intention et n'allait pas plutôt se jeter sur elle.

#33736
    L’esprit de Kun était bien trop fort pour que la Sith ne pût qu’envisager de lui porter un coup superficiel. Le combat était voué à l’échec mais la diversion laisserait peut-être assez de temps à Varadesh pour trouver une réponse à leurs questions ou une solution à leurs problèmes, Kun étant le plus envahissant desdits problèmes. Mais l’apprentie avait choisi un chemin bien peu conventionnel que son maître ne manquerait pas de désapprouver.

    Une illusion ?

    Pas de temps pour réfléchir, pas de temps pour contredire. C’était idiot, Ranath le savait, mais elle avait implicitement confié cette résolution à Varadesh, aussi allait-elle lui obéir simplement. L’hésitation ne l’avait retardé que le temps d’un battement de cil. Un battement de cil précieux dans ce duel à mort démesurément déséquilibré. La lame de Kun passa la garde, fut contrée in extremis, mais entailla néanmoins la cuisse de sa proie. Une grimace rageuse, voilà tout ce que provoqua la brûlure. Pourtant, la douleur était bien là, mais la Mirialan la redirigeait contre son ennemi. N’en résultait qu’une hargne plus coriace, et des déplacements moins assurés.

    Profitant d’une ouverture, la lame améthyste balaya l’air devant elle, repoussant l’agresseur à bonne distance. Un court répit pour reprendre plus que rapidement son souffle. Croyait-elle, car c’est ce moment précis que Darth Varadesh choisit pour agir. Son emprise s’abattit sur le maître avec une détermination implacable, lui coupant le souffle qui manquait déjà tellement. Incapable de bouger, incapable de crier, Ranath lâcha ses armes bien malgré elle, le regard rivé sur Exar Kun qui s’approchait de nouveau pour frapper son dernier coup, indifférent de la source du pouvoir qui contraignait son adversaire. Elle aurait juré que ses os se briseraient sous peu.

    Quand la Pantoran donna le signal, Ranath peina à rassembler ses esprits. Ce n’était qu’une question de secondes. Elle luttait pour résister à la douleur, ce qui l’empêchait de projeter son illusion. À l’instant où enfin son esprit formula l’image, l’étreinte brisa ses appuis et la Mirialan se laissa tomber à genoux. Juste revanche. Il lui suffit de laisser aller sa pensée, puisant dans la Force, pour que l’illusion poursuivit la lente chute d’agonie jusque dans la mare de liquide visqueux qui souillait le sol de la nef.

    Le Seigneur Noir s’immobilisa, lames en ligne basse, son regard se posa sur la gamine.

      « Une ambitieuse, n’est-ce-pas ? »

    Il s’écarta du cadavre.

      « Finiras-tu le travail en lui tranchant la gorge ? »

    Du sang, en échange d’une histoire, l’histoire de Thule.

    Darth Ranath s’était immobilisée, à genoux, une main sur sa gorge, elle alimentait l’illusion aussi longtemps que possible et tâchait de faire venir à elle le Voile. L’exercice était d’autant plus difficile, qu’elle trompait désormais deux esprits, celui du Sith, et celui de son apprentie.



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By Zeph Mathuin
#33742
Le résultat de ses efforts dépassa largement tout ses espoirs. Le simple fait de contempler la Mirialan immobile, le visage tordu en un rictus de douleur, lui procura un plaisir intense. Enfin, elle souffrait un peu de sa propre main, enfin elle sentait un peu le mal qu'elle lui avait infligé depuis plusieurs mois que leur relation prenait un tournant plutôt macabre et malsain. Peut-être y aurait-il une réaction violente à son encontre une fois qu'elles en auraient fini ici mais elle n'en avait que faire pour l'heure.

Elle avait eu une petite vengeance puérile et facile tout en la camouflant sous la nécessité de réagir vite aux événements. Et puis, si elle ne l'avait pas fait, qui sait, peut-être que la Dame eut été en train d'agoniser aux pieds du fantôme et de contempler la fin de son règne sur l'Ordre. Alors bon, mieux valait un peu de souffrance suivie d'une victoire que rien du tout.

Kun observait l'illusion - qui curieusement semblait si réelle aux yeux de l'apprentie - en souriant d'un air amusé, presque carnassier. Il ne faisait aucun doute que la trahison de l'apprentie et la défaite de son maître lui plaisait énormément. Il appréciait de voir que la jeune fille, pour faible qu'elle fût, comprenait les préceptes de leur Ordre. Son regard éthéré ne cessait d'aller du corps frétillant faiblement à celui de la Pantoran au poing serré et levé qui canalisait son pouvoir.

    « Finiras-tu le travail en lui tranchant la gorge ? »

Cette question résonna dans l'esprit de Varadesh, laquelle songea aux implications de celle-ci. Quand bien même elle savait - ou en était quasiment certaine - que le corps allongé au sol était une illusion, elle hésita. C'était risqué, si jamais l'illusion n'était pas suffisamment convaincante, Kun comprendrait qu'il avait été joué. De plus, existait la possibilité que ce fut bel et bien Ranath. Et dans ce cas, quoi ? Lui trancher la gorge comme ça ? Après tout pourquoi pas, l'autre avait bien failli lui infliger le même traitement.

Le sabre laser que Ranath lui avait repris était là, à quelques mètres, solitaire et éteint. D'un geste nonchalant, elle le ramassa et le tint entre ses mains puis l'alluma. La lame énergisée jaillit sans effort avec un vrombissement. Elle hocha la tête sans mot dire à l'attention du Seigneur Noir puis s'approcha lentement du corps agonisant de son maître, comme si elle savourait avec délectation ce qui se passait. C'était là un avant-goût de ce qui finirait inévitablement par arriver, le jour prochain ou l'une n'aurait plus besoin de l'autre.

Son sang en échange de ce que je veux, tel est notre accord, Seigneur Kun. Que sa vie soit l'encre avec lequel nous signons chacun le contrat qui nous lie.

Le fantôme hocha la tête, le visage inexpressif mais dont les yeux brûlaient d'une lueur vorace et avide. Il voulait voir la trahison ultime se produire. Ce fut ce que Varadesh lui donna donc. Levant la lame, penchée au-dessus du corps tremblotant et illusoire de la Mirialan, elle ouvrit la chair de la gorge en un coup descendant rapide. Un flot d'ichor bouillant jaillit rapidement de la blessure nette et précise. Après un dernier râle incompréhensible, la vie quitta Darth Ranath et l'accord fut scellé.

Kun éclata de rire en contemplant ce spectacle et le son fit se dresser les cheveux sur la tête de la Pantoran tant il était désagréable et effrayant. Son hilarité avait quelque chose de forcée, comme s'il n'était pas véritablement satisfait de ce qu'il voyait, mais cela passa rapidement. De nouveau, le fantôme tourna son attention vers la jeune fille et fit un geste en direction du fond de la chambre ou se trouvaient ses trésors.

    « Cherche dans le creux de ce meuble taillé dans la pierre, tu y trouveras un cristal de données préservé par de puissants enchantements que j'ai conçu. A l'intérieur t'attends ta récompense, les coordonnées de ce monde que tu nommes Thule. »

Sans attendre, avec une hâte presque indécente, l'apprentie se précipita droit vers ledit meuble et l'ouvrit, révélant la précieuse matrice de données. D'étranges symboles y étaient gravés dans la vieille langue des Sith et leur simple vue lui inspira une sensation de nausée. Elle trouva également, surprise, son regard inexorablement attiré à côté du meuble, une pile de petits objets. Curieuse, elle regarda de plus près et manqua pousser une exclamation.

C'étaient des sabres lasers, une dizaine au moins. Ils étaient vieux et le temps n'avait guère été clément avec eux au point qu'ils ne devaient plus vraiment être fonctionnels aujourd'hui. Mais elle était presque sûre qu'il était possible de les réparer et les rendre de nouveau utiles. Sa main se rapprocha de l'un d'eux instinctivement, oubliant momentanément ou elle était et qui était avec elle. Une douleur fulgurante dans son ventre se chargea rapidement de lui rafraîchir la mémoire. Elle crut sentir comme un courant d'air frais dans son dos.

    « Tu contemples ce qui appartint jadis aux Chevaliers Jedi que j'ai dévoyé dans ma grande campagne contre leur Ordre et la République. Ma victoire fut si proche mais je fut trahi par mon apprenti si prometteur, Ulic Qel-Droma... »

Un court silence.

    « Prends-en un, afin de te rappeler du prix que tu as dû payer dans ta quête de puissance. Et afin de garder en tête qu'un jour prochain, la même fin t'attend que celle qui a pris ton maître. »

L'Esprit d'Exar Kun, Seigneur Noir des Sith, fit de curieux gestes des doigts de ses mains puis les tendit en direction du cristal de données. L'objet sembla brièvement luire de façon intense avant que son éclat ne se ternisse jusqu'à redevenir normal.

    « Dorénavant, tu peux lire le contenu de la matrice sans craindre de danger. Mais toi et seulement toi es autorisée par mes enchantements. Nul autre ne pourra s'emparer de ce savoir. A présent, va t'en, apprentie. Trouve ta place comme nouvelle Dame Sombre, prends un nouvel apprenti et que l'Ordre continue de survivre... Et de vaincre ses ennemis. »

Je vous remercie, Seigneur Kun. Vous ne regretterez pas votre bonté.

Bien sûr, il était fort probable qu'il la regrette d'ici quelques heures voire moins, lorsqu'il se rendrait compte que le corps sanguinolent de Ranath n'était pas réel. Du reste, Kun avait déjà disparu, son esprit prisonnier de son temple déjà endormi jusqu'à ce qu'un nouvel intrus ou quelque raison de s'éveiller ne se produise. Varadesh jeta un dernier regard au corps immobile, l'esprit troublé par de nombreuses pensées dont quelques-unes plutôt sombres. Puis elle se leva et partit, quittant la chambre et remontant jusqu'à l'atrium du temple. Là, elle s'empressa de ressortir à l'air libre, plutôt soulagée de se sentir l'esprit léger maintenant qu'elle était hors de ce sanctuaire.

Elle soupira longuement avant de s'adosser contre l'un des murs bordant l'entrée du temple. Tout ces efforts l'avaient épuisé. Elle crut entendre un bruit de respiration laborieuse et se retourna. Non loin derrière elle, la Mirialan quittait également le temple, une sale blessure à la jambe et boitant sérieusement. Lorsqu'elle arriva à son niveau, Varadesh examina rapidement la blessure. Non mortelle mais tout de même assez grave pour ne pas risquer de trop prendre leur temps. Mue par une impulsion qu'elle ne comprit pas elle-même, l'apprentie offrit son bras à son maître pour l'aider à marcher plus facilement.

Les 2 femmes semblèrent pourtant hésiter, mutuellement incertaines. Puis la douleur propre à chacune les ramena sur terre : il serait bien temps de revenir sur tout cela plus tard, une fois qu'elles iraient mieux et seraient en sécurité. Pour l'heure, il fallait mettre de la distance entre elles et le temple et trouver de quoi soigner la blessure. Ce fut donc en silence, excepté les grognements de douleurs occasionnels, que maître et apprentie descendirent les marches du temple pour se diriger vers le village Massassi ou, espéraient-elles, le shaman les aiderait.

Elle sentait le regard de la Mirialan peser sur elle mais celle-ci ne dit pas un mot. Alors qu'elles approchaient du village, elle stoppa et força son maître à faire de même puisqu'elle la soutenait depuis leur sortie. Elle sortit le cristal et lui montra.

Kun me l'a donné, il dit que les coordonnées y sont. Il a dit aussi que je suis la seule à pouvoir les lire.

Ce qui était une façon indirecte de dire "tu as toujours besoin de moi, peu importe ce que tu penses, ou tu n'auras rien". Elles se remirent en route sans mot dire mais cette fois, Ranath se déplaçait seule et à peu près droite. En tant qu'alpha de la meute, elle ne pouvait pas être vue affaiblie et soutenue après tout.

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