L'Astre Tyran

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Planète pendant longtemps oubliée, où sa surface n'était que ruines fumantes, l'intervention de l'Empire et de la Corporation à sa terraformation, a poussé Télos vers des sommets inimaginables. Devenue Capitale du Secteur Corporatif et important centre culturel, Télos est devenu un monde paradisiaque et ultra-libéralisé.
Gouvernement : Neutre - Grandes affinités avec l'Empire
#40261
Quand on est au fond tu trou, on ne peut pas tomber plus bas. Mais si on commence à grimper, la rechute est encore plus douloureuse…

Voilà. 100 000 crédits à dépenser. Tandis que le vaisseau filait sans détours vers la planète Télos IV, Agatha continuait de compter, vérifiant si la quantité était bien présente, et préparant le partage des gains. Voilà plusieurs heures qu’elle comptait chaque pièce, faisant des piles de 5, de 10, de 50… Malgré la tâche longue et ennuyante, la hapienne ne semblait pas perdre patience, prenant très au sérieux son activité. L’équipement allait être important, chaque crédit comptait.

« - 89 500… »

Elle comptait chaque centaine à voix haute, et ne mélangeait pas les pièces entre elles, pour ne pas avoir à tout recommencer à la moindre erreur.

Erza avait placé le vaisseau en pilotage automatique, avant de se poser contre un mur et contempler les étoiles. Malgré les paroles rassurantes de son amie, elle ne pouvait s’empêcher d'émettre des doutes, des inquiétudes sur leur mission. Un million, 100 000 dès le début… Non, c’était bien trop important pour une mission considérée comme “si simple”. À moins que la vie du droïde en dépendait, où qu’il ne savait pas quoi faire de son argent, le montant ne correspondait pas du tout. D’autant qu’il disait connaître Jessa, donc il connaissait également son rang, le plus bas possible de l’échelle de la Guilde…
Certes, la zeltronne avait dit vouloir fuir au moindre problème, mais allait-elle vraiment le faire ? Ou l'appât du gain allait l’emporter sur sa conscience ? La tueuse professionnelle vérifia une énième fois depuis la journée son fusil, le démontant, le nettoyant pièce par pièce, avant de le remonter, de vérifier les chargeurs, de compter leurs nombres… Quand elle vit sur l’écran l’immense sphère rouge, avec ces immenses plaques recouvrant une partie, caractéristique de la planète.

« - Préparez-vous, nous allons commencer l’entrée dans l'atmosphère. »

Tandis que la tireuse d’élite reprit les commandes, Jessa sortit de la salle de bain, s’essuyant les cheveux.

« - Aaaah… Rien de tel qu’une bonne douche pour se remettre les idées en place. Alors, où en est le compte ? »

Tandis que la zeltronne enfila son armure, la forgeronne se leva de son siège avant de s’étirer.

« - Hmmm… Rester assise aussi longtemps, ça ne fait pas vraiment de bien… C’est bon, le compte y est ! »

Elle montra sur la table quatre tas, trois de 33 000, et les 1 000 restants. Le vaisseau commença sa descente, bien remarquable par son état presque miraculeux, et ses peintures grotesques et infantiles de couleures vives sur la coque. Les trois jeunes femmes rangèrent leurs pièces, et chacune se prépara à partir. En voyant l’état de l’épave spatiale, le contrôleur de hangar tomba à la renverse. Il faut dire qu’il avait bien besoin de réparation, celles d’Agatha risquaient de lâcher à tout moment… Et cela tombait bien, maintenant qu’elles avaient de l’argent.

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Jessa sentit alors une forte émotion, une inquiétude provenant de son amie. Cela l’étonnait, jamais Erza ne laissait ses émotions apparaître, elle qui était d’ordinaire si difficile à cerner, était désormais aussi facile à lire qu’un livre ouvert.

« - … Erza ? »

Cette dernière baladait son regard dans les moindres recoins. Quelque chose n’allait pas. Un sentiment de malaise, comme si son instinct lui criait quelque chose. Pourtant, elle n’avait pas raison de s’en faire, la mission n’allait pas se dérouler dans les alentours, et aucun risque que HK ne sache où elles sont parties, à moins que la puce ne soit traçable par le droïde…
La zeltronne la regardait avec encore plus d'inquiétude, mettant son bras derrière sa nuque.

« - Ma belle, qu’est ce qui se passe ?
- … Ce n’est rien. Continuons. »


En effet, s’inquiéter de la sorte ne lui apporterait rien. Expirant lentement, la mercenaire sourit à son amie, avant de jeter un dernier coup d'œil derrière elle. Après tout, le risque fait partie du métier, c’est indéniable.
Arrivées devant le droïde douanier, les trois jeunes femmes payèrent leur ticket, et les deux chasseuses de primes montrèrent leurs permis. Agatha avait bien entendu passer ses armes à Jessa au préalable, au cas-où, elle-même n’étant pas une chasseuse de la Guilde.

C’est pourtant après ce passage que les choses se gâtèrent. Alors qu’elles s'apprêtaient à sortir de l’aéroport, le trio fut soudainement bloqué, interrompus par une escouade entière de troopers, sortis de nul part. Au début, Jessa pensait qu’ils n’étaient pas là pour elles, avant de voir les armes braquées sur elles. Aussitôt Erza mit sa main sur son fusil, et Agatha déclencha son bouclier. Mais Jessa n’était pas folle, et ses amies non plus. Elle leur fit signe de se calmer, et de ne pas sortir leurs armes. Si la hapienne semblait étonnée, la jeune humaine était d’autant plus méfiante. Mais son regard, sourcils froncés, n’était pas dirigé vers la cohorte blanche et noire, ni vers l’officier, mais vers une autre silhouette, silencieuse, droite. Une silhouette féminine, portant un casque, mais surtout, un objet cylindrique au niveau de la taille, comme une poignée…
Jessa vit alors l’officier s’approcher d’elle, la mine sévère, autoritaire. Elle ne lui montra pas le moindre signe d’inquiétude, d’incompréhension, mais plutôt un sourire charmeur, détendu, amical, sans chercher à se montrer prétentieuse pour autant.

« - Bonjour officier. Y a-t-il un problème ? »

Elle avait fait en sorte que ses amies restent derrière elle, pour éviter tout malentendu sur une potentielle tentative d’intimidation. Si Agatha avait rangé son bouclier sans faire d’histoire, Erza continuait d’observer la silhouette masquée. Son cœur battait la chamade, comme si son instinct lui criait quelque chose…


#40264
Les yeux rivés sur son écran de contrôle, légèrement penché en avant, le jeune homme observait les lignes qui défilaient. D’une habile lecture trois points, il était capable d'analyser, comprendre et interpréter les résultats. Il avait été formé dans la prestigieuse académie des officiers de Serenno, sans faute majeur mais loin du major de promotion. Ses résultats en analyse statistique et logarithmique lui permirent de postuler à un poste tout aussi prestigieux de défense de Yaga Minor, qu’il échoua. Ce n’est que grâce à la bonne famille dont il fut issue que l’on pu lui trouver un poste sur la lointaine Télos. Mais loin de se démoraliser, il se donnait corps et âme à cet empire qui lui donnait la chance de servir. Chacune de ces lignes étaient pour lui un engagement auprès de sa nation, une preuve de la confiance qu’elle lui avait donné de la protéger. Alors elles étaient des histoires qu’ils tentaient de comprendre, cherchant le vice et les malfrats avec une précision … impériale. Les senseurs auxquels ces lignes de données étaient reliés quadrillaient la zone de Telos, notant toutes les arrivées, scannant les formes de vie tout autant que les matières. Bien que cette planète ne soit pas stratégiquement défendue par des flottes titanesques, elle faisait partie du vaste réseau de défense et d’information impériale. Comme lui, ils étaient une dizaine, répartis dans plusieurs régiments, reliés à des antennes du bureau de la sécurité impériale voir aux renseignements eux-mêmes. Ce qui était le cas, présentement.

Il ne s’était pas inquiété de la présence d’agents rigides, évitant comme la peste leurs camarades du BSI. Mais ces derniers passaient ça et là derrière les rangées des analystes, jetant quelques regards inquisiteurs, attendant patiemment. Alors, quand il crut capter quelque chose, c’est tout naturellement que son langage corporel le trahit. Déjà deux agents furent derrière lui.

« Vaisseau en provenance de l’espace Hutt. Trois personnes à bord. »

« D’où vient-il ? »

« D’après les coordonnées … Nar Shaddaa. »

En temps normal, cette information futile était consignée dans des bases de données. En temps normal, l’empire n’était pas en train de jouer de réputation pour traquer l’un des criminels les plus recherchés. Le renseignement ne tarda pas à partager l’information, non sans rumination, au bureau et une escouade fut envoyée sur le champ. L’on osa même avertir la silhouette noire qui traînait ça et là dans les couloirs et dont la seule présence mettait mal à l’aise. L’opération était une parmi des centaines en cours dans la galaxie. Tous les vaisseaux étaient traqués, capturés sous quelques prétextes de sécurité interne. La toile impériale se refermait.




L’escadron de défense Telosien Alpha-Alpha-deux du corps des Stormtroopers se présentant aussitôt que les douanes eurent récupéré les identités des trois femmes. Elle seconda les forces des douanes locales, incarnée par un homme à l’allure chétive et rigide, portant sur lui une impeccable tenue grisâtre. D’abord, l’officier les interpella, levant la main droite pour intimer l’ordre d’arrêt. Voyant que divers artifices de guerre furent activés ou dans cette intention, les huits soldats braquèrent leurs fusils. Le petit officier fixa tour à tour les deux accompagnantes, jusqu’à ce que les armes retournent à leur place. L’escadron quant à lui se dispersa sans baisser quoi que ce soit. Quand la femme rose tenta d’ouvrir le dialogue, il surenchérit, récitant son texte.

« Nous allons procéder à une vérification d’usage du vaisseau et de la marchandise. Obtempérez. »

Sur ces simples mots, il leva le bras et une équipe de sécurité des douanes, mécaniciens et analystes se dirigèrent vers le vaisseau en rang. Posant d’abord les entraves magnétiques et commençant la fouille minutieuse. Le petit bonhomme à l’allure carré tira sur son col, fronçant les sourcils pour garder sa concentration. Plus petit que son interlocutrice, il se racla plusieurs fois la gorge.

« Vous savez, ce ne sont que des contrôles de routine. »Affirma-t-il, tentant vainement un sourire qui ne lui siait pas.

C’est à ce moment-là que la silhouette noire, observatrice en arrière plan, s’avança. Son armure contrastait avec le blanc réglementaire de ses collègues, mais son but quant à lui restait exactement le même. Elle les dépassa pour se diriger jusqu’à l’officier des douanes, lequel raidit de nouveau quand il l’aperçut.

« Veuillez nous suivre. » Interrompit-elle.




Les trois furent séparés très rapidement quand ils pénétrèrent dans le bâtiment de la sécurité impérial adjacent au spatioport. Chacune fut conduite en salle d’interrogatoire dans un premier temps. Un temps qui s’éternisa sur une heure environ, suite à laquelle on déplaça la cheffe du vaisseau. Elle fut conduite dans une cellule d’un mètre de côté, tout autant que de hauteur sur deux de haut. Assez pour s'asseoir ou se tenir debout, mais guère plus. Là, on lui présenta des vêtements neufs, un t-shirt qui descendait comme une robe jusqu’au genoux, pas assez épais pour tenir chaud. On lui ordonna de laisser tout le reste.

Une demi-journée supplémentaire.


La femme rose fut conduite par deux soldats dans une dernière salle circulaire. Laquelle était équipée en son centre d’un appareil vertical semblable à une table d’opération, constitué uniquement de métal froid, sans confort. Deux soldats attendaient déjà dans la pièce, prévenant tout mouvement de panique qui se déclenchait à la vue de l’appareil. Ses mains furent attachées, sa taille et ses deux pieds. La salle était plongée dans la pénombre constante, il y faisait froid.

Une heure supplémentaire.


L’inquisitrice se présenta dans la pièce, équipée d’un droïde chirurgien, une sphère noirâtre dont les seringues, ciseaux et autres usensiles dépassaient de son corps sphérique. La silhouette en armure noire commença :

« Vous êtes surnommée Jessa, 21 ans, native de Zeltros. Détentrice d’un permis de chasse de classe C. Recherchée par le gouvernement républicain pour viol, meurtre, agression, délit de fuite et trouble à l’ordre public. Confirmez. »

En attente d’une confirmation.

« Vous venez de Nar Shaddaa, quel était le motif de votre visite ? »

En attente d’une réponse.

« Nous avons retrouvé une puce électronique dans vos affaires. Qu’est ce qu’elle contient et qui vous l'a transmise ? »

Pause.

« D’après le montant de votre prime et votre âge, vous n’avez aucun recul sur la situation dans laquelle vous êtes. Si vos réponses ne me conviennent pas, j’irai les chercher moi-même. »

L'inquisitrice avait parlé.
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La situation échappa largement au contrôle de Jessa, lorsqu’elle constata l’équipe impériale se diriger vers son vaisseau pour une fouille complète. Si les objets les plus compromettants étaient bien évidemment sur elle, cela ne l’empêchait pas d'émettre une légère inquiétude, qu’elle se garda bien évidemment de montrer. Des choses illégales en territoire impérial, elle en possédait, mais ne comptait nullement les sortir. La chasseuse de prime n’était pas une contrebandière, mais jusqu'où son permis pouvait-il l'aider ?
Pour le moment, ce qu’elle pouvait faire, c’était rester naturelle, sympathique, ne rien tenter de stupide. Elle n’avait rien à se reprocher dans l’immédiat, après tout ces crimes commis datent d’il y a des années, et si c’était elle précisément qui les intéressaient, les impériaux l’auraient arrêtée directement, sans s’embêter avec le vaisseau.

À quoi bon s’inquiéter, pensa-t-elle. Tout ce qu’ils pourraient trouver serait facilement justifiable. Il fallait garder son calme, et cela s’appliquait également pour ses compagnes. La zeltronne se retourna vers elle, les rassurant du regard. Elles pouvaient avoir confiance en elle, tout allait bien se passer.
C’est alors qu’elle vit la mystérieuse silhouette s’approcher. Si sa tenue sombre contrastait avec la couleur blanche dominante, ce qui interpella Jessa ce fut surtout la réaction de l’officier quand elle s’approcha. Du stress. Il l’a craignait.
Lorsqu’elle demanda au trio de les suivre, Jessa se retourna une dernière fois vers ses amies, hochant la tête. Elle était perdue. Que leur voulaient-elles ? Avaient-ils trouvé quelque chose de compromettant dans le vaisseau ? Quoi qu’il en soit, la zeltronne ne pouvait que coopérer pour le moment. La moindre résistance pourrait avoir des conséquences drastiques, et vu ses rapports récents avec la NR, il était hors de question de se mettre l’Empire à dos. Enfin, la réputation était le cadet de ses soucis, la prison étant une option largement possible, mais non envisageable…

La séparation des trois jeunes femmes étonna d’autant plus Jessa, mais elle ne s’inquiéta pas plus que ça. Elle connaissait ses amies, et savait parfaitement qu’il n’y avait rien à craindre de leur part. Mais… Pourquoi les séparer ? Pourquoi vouloir leur parler individuellement ?

« - Pourrais-je savoir ce qui se passe ? »

Elle avait beau poser la même question, personne ne lui répondait. Après une longue heure d’attente, Jessa s’attendait enfin à des réponses, des explications, mais toujours rien. Non, à la place elle fut conduite dans une toute petite salle, vide, tellement étroite que ses épaules touchaient presque les extrémités. On lui donna un simple haut, ample, assez long pour lui couvrir les genoux, mais extrêmement fin. Lorsqu’on lui demanda de tout retirer pour ne porter que ce haut, Jessa hésita quelques secondes, soucieuse. Si elle adorait improviser sur le coup, la situation ne lui plaisait guère. Il ne faut pas oublier que la chasseuse de prime était très curieuse par nature. Elle s’assit contre le mur, les jambes repliées, et réfléchit à la situation. Avait-elle provoqué l’Empire récemment ? Pas qu’elle s'en souvienne. Sa cargaison alors ? À part quelques munitions et armes modifiées, ou enregistrement et images à caractère pornographique et homosexuels… Mais rien qui ne justifiait un tel traitement.
Regardant son seul vêtement, la zeltronne pensa à son équipage. Portaient-elles la même chose ? Agatha devait être bien serrée dedans si c’était le cas, quant à Erza, sans masque, elle pourrait faire une crise de panique soudaine… Malheureusement, Jessa ne pouvait savoir ce qui se passait de leur côté. Elle devait absolument évacuer cette inquiétude, se calmer, et pour ça elle avait deux solutions.
Ne pouvant facilement se mouvoir, la zeltronne resta assise sur ses genoux, le dos droit, le visage légèrement penché, et ferma les yeux. Un exercice qu’elle connaissait depuis son plus jeune âge, apprise auprès d’un zeltron engagé par sa famille pour canaliser ses phéromones. Elle l’avait améliorée récemment pour garder son calme, une utilisation thérapeutique après les conséquences néfastes de ses traumatismes. Les deux mains posées sur ses genoux, Jessa fit le vide dans son esprit, cherchant ensuite des souvenirs heureux, des émotions fortes et positives, comme sa première fois, la rencontre avec chacune des ses amies, les bons moments partagés…

Un nuage de phéromone l’englobait, invisible à l'œil nu, mais suffisant pour influencer quiconque tenterait de l’approcher à moins d’un mètre. À force de pratique, ses compétences ont considérablement augmenté ces derniers mois, et elle ne comptait pas en rester là. La méditation dura plusieurs heures, parfois elle changeait de position pour éviter les crampes, les pieds contre un mur, ou les jambes en l’air, voire même debout, jusqu’à l’arrivée de soldats. Jessa ouvrit alors les yeux, arrêta sa production volontaire de phéromone, et sourit.

« - Ah merci, j’avoue que j’avais des crampes ! Alors, je suppose que vous ne voulez toujours pas me dire ce que vous me voulez ? »

Suivant les deux gardes, elle pénétra dans une dernière pièce. Son sourire s'effaça immédiatement lorsqu’elle vit la table verticale au centre, avec ce qui semblait être des attaches pour pieds, mains et taille. La guerrière n’avait jamais été arrêtée par l’Empire, mais avait déjà entendu parler de salles de tortures, des lieux abominables, où cris de douleurs et désespoirs régnait en maître. Parmi les chasseurs, certains racontaient que quelques officiers s’amusaient plus à torturer leur prisonnier qu’à récolter les informations. D’ailleurs, quelles informations ? Elle ne savait même pas pourquoi elle avait été menée ici, et n’a jamais refusé de dévoiler quoi que ce soit, vu qu’aucune question ne lui avait été posée !
Froid… Elle avait si froid… Une émotion qu’elle avait oubliée depuis longtemps reprit le dessus: La peur. Jessa était terrorisée. La souffrance physique pouvait aller bien au-delà de l’imaginable, surtout lorsque le tortionnaire y prend plaisir. Elle avait les yeux grands ouverts, les dents serrées, les mains moites. Non. Elle ne voulait pas. Elle n’avait aucune envie de s’approcher davantage. Sa respiration s’accentua lorsqu’une pensée vint: Et si ses amies avaient été emmenées ici avant elle ? Avaient-elles été torturées ? Rien que cette pensée fit paniquer la zeltronne, qui jeta futilement un œil derrière elle. Non, cela ne servirait à rien. Elle n’était pas en position de force, loin de là. Poussée par l’un des soldats, Jessa se dirigea vers l’appareil, sentant son cœur accélérer à chaque pas qu’elle faisait. Un frisson lui parcourut tout le corps lorsqu’elle toucha le métal gelé. Les sangles furent serrées si fort que la zeltronne crut ne plus sentir ses membres. Cherchant du réconfort, son regard ne trouva que froideur et indifférence auprès des impériaux.

« - … Pourquoi… »

Voilà tout ce que put dire la mandalorienne. Un mot, presque chuchoté, rempli d’incompréhension et de tourment. Il faisait si froid, si sombre…
Au fur et à mesure que les minutes passaient, elle sentait son corps se geler de plus en plus, des picotements dans ses orteils, ses doigts. Elle ne sentait plus son fessier. Combien de temps allait-elle rester là ? Allait-elle mourir ?

Au bout d’une heure de souffrance, Jessa sentit une autre présence. Levant la tête, elle vit la silhouette masquée, dans sa tenue sombre, celle qui avait commandé les troupes, celle qui les avait fait venir jusqu’ici. La zeltronne la regarda droit dans les yeux, se concentrant malgré le froid et la douleur pour ne rien laisser paraître. Elle contracta tous les muscles de son corps, et lui lança un léger sourire.
C’est alors que la mystérieuse inconnue prit la parole. La première fois depuis presque une journée entière que la chasseuse de prime entendait une autre voix que la sienne. La déclaration de la femme étonna grandement Jessa, qui, si la situation été différente, l’aurait bien remercié. La raison de son mandat d’arrêt républicain.

« - Yep, je suis bien cette Jessa. Enfin, j’ignorais pourquoi la NR me recherchait jusqu’à que tu me l'expliques. »

La zeltronne parlait d’un ton enjoué, un peu fatigué et tremblant suite à la température. Se contrôler, sans jouer à la plus maline.

« - Mes compagnes et moi recherchions du travail, et on peut en trouver facilement sur cette planète. »

Pourquoi s’intéressait-elle à Nar Shaddaa ? C’est alors que la question suivante surprit la zeltronne. Tout s’enchaîna vite, comme si elle venait de trouver la dernière pièce d’un puzzle. L’Empire recherchait la puce. Voilà pourquoi Erza avait un mauvais pressentiment. Voilà la raison de la fouille du vaisseau. Et n’ayant rien trouvé, car Jessa portait la puce sur elle, le trio avait été conduit ici. Mais comment savaient-ils pour la puce ? Comment l’Empire savait que Jessa l’a possédait ? Que signifiait vraiment l’objet pour susciter un tel engouement ? La chasseuse de prime faisait face à un grand dilemme. Devait-elle trahir son employeur, ou risquer sa vie et celle de ses amies ? Une autre idée, bien plus sournoise, lui vint en tête. Et si HK avait payé ces impériaux pour la tester, et voir si elle le trahirait ou non ? Comment savoir ?
Après hésitation, le choix fut évident. Erza et Agatha valaient bien plus que ce travail. Tant pis si elle trahissait son employeur, elle devait collaborer.

« - J’ai été engagée pour m'infiltrer dans une usine de production de droïde, et insérer cette puce dans l’un d’eux. De ce que m’a dit mon employeur, il comptait faire de l’espionnage industriel. »

Elle avait répondu à toutes ses questions. Jessa espérait ne jamais sentir ces aiguilles lui transpercer la peau, tandis que son corps continuait de souffrir de la basse température. Mais elle était tracassée par le sort d’Erza et d’Agatha. Elle prit le risque de poser une question qui lui brûlait les lèvres depuis des heures.

« - Mes amies vont bien ? »


#40287
L’inquisitrice, les mains dans le dos, observait son interlocutrice, autant physique que psychiquement. Elle vérifiait tel un capteur de vérité les changements de son esprit, lié notamment aux faux semblants, à l’appréhension avant le mensonge ou tout simplement la peur et la collaboration. Pour un chasseur de plus haut niveau, une personnalité plus importante, l’entretien aurait été tout autre. Dans ce cas, la préparation psychologique semblait suffire. Jessa transpirait la peur, malgré les apparences futiles qu’elle souhaitait conserver. Un jour de plus dans cet endroit sans nourriture aurait eu probablement raison de cet excès d’orgueil que l’on reconnaît chez les enfants. Cependant, ils n’avaient pas ni le temps, ni l’envie de détruire ce chasseur de prime. Helera se contentait de fureter à la frontière de son esprit, à flairer et toucher de sa présence le cortex novice. La terreur, l’obscurité, les ténèbres … Autant de synonymes qui traduisaient ce qu’elle lui infligeait à ce moment-là. Tout comme les phéromones que Jessa produisait, mais sans passer par les muqueuses, Helera déposait quelques gouttes de sa présence implacable.
Ainsi les réponses, bien qu’imprécises, lui convenaient, dans un premier temps. Elle y resta cependant de marbre, derrière son casque. Imperturbable au tutoiement, à tout autre sorte de familiarité qu’elle pensait instaurer entre elles.

« Quelle usine ? Quelle planète ? Quel était votre plan pour vous infiltrer dans l’usine ? »

Une pause pour la laisser répondre.

« Qui était votre employeur ? Décrivez le moi le plus précisément possible, ses caractéristiques, sa couleur … pensez à son image. »

Cette simple remarque en tant que suggestion cognitive devenait pour l’esprit une affirmation à complaire pour satisfaire la demande. Non pas pour suivre les ordres, mais parce que Jessa y avait pensé. C’est à ce moment-là que l’inquisitrice piqua dans le vif et s’infiltra à la surface. Elle perçut par ses yeux ce qu’elle avait vécu sur Nar Shaddaa. Il y avait des formes, des voix, des contours imprécis et surtout des impressions. La silhouette du commanditaire au milieu de ce capharnaüm, à la manière dont Jessa le percevait. Froid et sans texture, sans envie, plutôt comme un moyen qu’une finalité. Évidemment, tout le processus était douloureux pour l’infiltrée, forcée à revoir des images, perdre le contrôle de son esprit. La résistance était possible et souvent automatique pour l’esprit, mais chaque tentative se soldait par une douleur plus insoutenable encore, car la reine y devait mener de sévères répressions pour éviter d’y être éjecté. Cela ne dura qu’une demi dizaine de minutes.

« Cette puce contient une version du droïde HK-50, votre commanditaire. Ce dernier opère via des versions différentes de lui-même à travers un réseau de droïdes de ce modèle. En revanche, ce que vous ignorez peut-être, c’est l’avis de recherche galactique à son encontre. L’empire, ainsi que d’autres gouvernements, souhaitent son élimination. Par votre tentative, vous essayez d’enrayer les efforts impériaux et vous rendez coupable de la même peine que votre commanditaire. »

Une pause.

« De plus, les enregistrements retrouvés sur votre vaisseau vous rendent coupable de détention d’objets à caractère pornographique homosexuel. D’après la loi sur les règles de moralités générales, la peine capitale est également retenue. »

Helera resta de marbre devant sa double condamnation à mort. Elle n’avait pas répondu à Jessa au sujet de ses coéquipiers intentionnellement, préférant les utiliser à ce moment. Les deux femmes avaient été placées en isolement et recevaient un interrogatoire dans les formes par les cellules du bureaux et des renseignements à propos de la puce, chacun à sa manière. Plus laxiste que celui de Jessa en théorie, mais psychologiquement plus éprouvante. On les travaillait en particulier pour récupérer les informations sur HK, là où le bureau tentait de savoir si elles avaient eu des relations homosexuelles avec Jessa.

« Vos amies vont bien. Elles recevront la même sentence que vous, pour association de malfaiteurs et entrave aux opérations militaires impériales. »

La reine fit un pas en direction de la Chiss, n’étant plus qu’à moins d’un mètre de cette dernière, elle pu sentir une partie des effluves qu’elle produisait. Et ce, malgré le casque qui filtrait. Mais au lieu d’y succomber, elle cultiva une autre forme de domination : la peur. Helera projeta plus encore son aura, de sorte à écraser la moindre source d'effluves dans sa direction et la réduire à l’état infantile.

« Nous allons procéder à la sentence. Avez-vous quelconque arguments pour prouver à l’empire votre utilité ? Je sens votre peur. Le moindre mensonge ou faux témoignage et je vous exécute sur le champ. »
#40288
Tous les muscles de la zeltronne se crispèrent davantage, cherchant instinctivement à accélérer le flux sanguin vers les parties gelées de son corps. Elle voulu lire dans son interlocutrice, connaître ses sentiments, mais Jessa était piégée par ses propres émotions. Les zeltrons sont plus sensibles aux émotions que les humains. La joie, la colère, la tristesse, la peur… Tout est décuplé. Cette femme… La mandalorienne était pétrifiée sur place. Jamais elle n’avait autant craint une personne que sa tortionnaire actuelle. Des menaces, elle en avait eues. Des ennemis, elle les comptait par dizaines. Ce n’étais pas la première fois où elle frôlait la mort de près, mais cette fois-ci fut bien différente. La zeltronne tentait vainement de résister, de ne pas paraître pitoyable, misérable, aux yeux de sa tortionnaire. Ses poings se serrèrent, et parfois son corps bougeait brusquement, comme des pulsions, involontaires, mais qui traduisait sa tentative instinctive de ne pas s’abandonner aux ténèbres. Elle réussit à garder une voix approximativement calme, se concentrant pour ne pas sombrer.

« - L’usine des 3PO… De la Cybot Galactica… Sur Affa. On n’a pas encore établi de plan d’action… On n’a même pas encore étudié le terrain… »

Arriva ensuite la question redoutée. Elle avait fait son possible pour ne pas trahir son employeur, mais la chasseuse de prime était à bout. La peur… La douleur… Elle tenta de réfléchir rapidement à une solution, une façon de ne dévoiler qu’une partie, afin de ne pas mentir tout en protégeant HK, et c’est alors que les évènements s'enchaînèrent…
La zeltronne se remémora mystérieusement son passage sur la planète hutt. Mais pourquoi ? Elle n’y avait pas pensé, pourtant les images, les sons, tout lui revenait, comme si elle regardait un holo film. Elle se vit se battre contre les voyous de la ruelle, parler au barman, les droïdes, HK…
Elle sentait une douleur, une douleur bien plus atroce que les engelures. Mais dès que Jessa tentait de penser à autre chose, la douleur s’intensifiait brusquement, lui arrachant des cris de souffrance. Alors qu’elle restait attachée, son corps se jetait en avant, ses muscles plus contractés que jamais. Avec la condensation et la douleur, elle transpirait, faisant coller son haut blanc à sa chaire rosâtre. Ses ongles se plantèrent dans ses paumes, avant de s’étirer, presque comme s’ils voulaient se briser. Ce supplice ne dura qu’une demi dizaine de minutes, pour la zeltronne cela dura une éternité…
Lorsque la tortionnaire s’arrêta, satisfaite de sa découverte, Jessa haletait, les cheveux trempés de sueurs, son tronc presque entièrement visible à travers ses vêtements. Jessa écouta à moitié ce que lui disait la femme masquée, ayant du mal à se remettre de cette expérience. Que s’était-il passé ? Comment savait-elle ces informations ? Comment a-t-elle soudainement appris le nom de HK ? À moins qu’elle savait déjà pour qui travaillait la mandalorienne, et qu’elle voulait juste la torturer pour le plaisir…

Jessa tourna son regard vers la femme, les yeux grands ouverts, continuant d’expirer fortement. Mais qui était-elle ?

« - Je savais que… HK était… recherché… C’est assez courant… que… en tant que chasseuse… je travaille pour d’autres… criminels… Mais j’ignorais… que sa traque… avait une si grande ampleur… »

Parler était difficile. Jessa devait reprendre son souffle, mais attendre risquerait de faire s’impatienter sa tortionnaire. D’autant plus que la panique augmentait de plus en plus suite aux déclarations. “Coupable de la même peine”. “son élimination”. Elle venait de la menacer de mort ? Cherchant à se défendre, la zeltronne voulut prononcer un mot, mais fut coupée dans son élan par une affirmation bien plus dramatique…

Les holo-enregistrements. Les images. Il était évident qu’en fouillant le vaisseau, les impériaux allaient tomber dessus. Certes, il était risqué de se balader en territoire impérial avec ce genre de possession, alors que l’homosexualité est punie de mort. Mais elle ne comptait pas les sortir. Jamais elle ne s'attendait à ce qu’une fouille aussi minutieuse soit réalisée. Jessa pensait qu’en se contentant de ne laisser s’échapper aucun mot, aucun geste, pouvant trahir son orientation et ses ébats, elle ne risquerait rien… La guerrière ne connaissait pas parfaitement les lois impériales, mais elle pensait… Elle espérait… que tant que cela reste privé, l’Empire ne dirai rien à une non citoyenne… Une chasseuse de passage… !

Alors que son regard retourna vers le sol, respirant de plus en plus vite, Jessa revit un flash, des couleurs bleues et violettes, des dessins se dessiner devant elle… Non… Elle ne pouvait pas mourir… Elle ne devait pas mourir… Pas maintenant… Pas comme ça… L’image de Kate apparut devant elle, tel un mirage, qui s’effaçait lentement devant le désespoir de la zeltronne.
Non. Il était hors de question d’abandonner. Elle avait une vengeance à mener, et personne ne l’en empêcherait, personne !
Trouvant la force de relever la tête, elle serra les dents, et replongea son regard dans celui de la femme masquée. Ses sourcils se froncèrent, montrant sa détermination. Mais si Jessa pensait être tombée au fond, elle se rendit bien vite compte que sa tortionnaire pouvait la forcer à creuser encore plus…

Quand elle entendit la menace sur ses amies, la mandalorienne eut un sursaut d’adrénaline. Serrant de nouveau les poings, elle reprit, d’un ton plus assuré.

« - Elles n’ont rien à voir avec tout ça… C’est moi qui les ai entraînées là-dedans… Je suis leur capitaine, si quelqu’un doit être punie, c’est moi ! Pas elles ! »

Ses mauvaises actions avaient déjà causé la mort d’une de ses amies. Il était hors de question de revivre ça. Peu importe ce qu’elle devra endurer. Peut importe les conséquences. Erza et Agatha devaient survivre, coûte que coûte. S’il est vrai que ses compagnes la suivaient par envie et avec plaisir, la zeltronne ne mentait pas, cette mission c’était son idée. Alors que la tireuse d’élite doutait, Jessa lui répétait que tout allait bien se passer. Si elle avait su…
Mais la pression augmentait au fur et à mesure que la tortionnaire s’approchait d’elle. Dans un premier temps, la mandalorienne continuait de la fixer, mais son regard vacillait, comme si son subconscient refusait de continuer ce duel. Elle était terrorisée. Toute sa confiance récemment regagnée se dissipa aussi rapidement qu’elle était venue. Baissant la tête, des larmes coulèrent sur ses joues. Pourtant il restait un espoir. Une carte à jouer. La mystérieuse impériale lui avait proposé une porte de sortie. Ses convictions, ses objectifs, sa dignité… Rien de tout cela ne valait la vie de ses amies. Elles étaient tout pour elle. Alors, résignée, elle reprit, d’un ton faible, désespérée:

« - Laissez-les en vie. Je ferai tout ce que vous voudrez. Je suis une chasseuse de prime, je sais me battre, et je suis très douée au corps à corps. Je peux m’infiltrer, espionner, m’adapter dans une multitude de scénarios. Si l’Empire me promet de relâcher mes compagnes, alors mes compétences seront vôtres. »

Jessa ne savait pas ce qui l'attendait. Elle ferma les yeux, priant au fond d’elle que ses paroles ne soient pas vaines, que son interlocutrice réfléchisse éventuellement à sa dernière volontée. Peut-être que sa réponse sera acceptée. Ou peut-être qu’elle allait mourir, ici et maintenant. Alors, elle pensa à sa mère, à sa famille, puis à ses amis, à Sareth, à Menoi, à Kate, Erza et Agatha… Elle aura peut-être échouée à venger son amie psychopathe, à protéger les deux autres. Elle aura essayé, mais cela ne sera peut-être pas suffisant. Une dernière larme vint complètement gâcher son maquillage, glissant sur son immense balafre à la joue et venant heurter le sol…
#40289
Quand sa déclaration eut été annoncée, la salle se retrouva de nouveau plongée dans le silence. La silhouette en armure ne bougeait pas. Ses mains croisées dans le dos, elle resta stoïque pendant plusieurs minutes, observant le visage de la Zeltron s’effondrer de larmes. Toute forme de rébellion avait disparu, ne restant que servilité volontaire pour sauver ses proches. Une tare qui était bien souvent la chute des gens bons. Cela la ramena à sa propre condition, à la seule différence qu’elle avait volontairement provoqué sa chute, pour des desseins qui dépassaient bien largement sa propre condition.

« Vous avez fini ? Bien. L’empire n’a pas d’ordre à recevoir. Et nous avons déjà des soldats. Procédez à l'exécution. »

L’inquisitrice tourna son casque vers le droïde qui lévitait là depuis le début de leur entretien. Elle hocha la tête et fit volte face, accompagnée des quatres soldats. Aucun ne se retourna, pas même l’esquisse d’une attention à son égard. L’unique porte d’accès se verrouilla après le dernier passage. La zeltron était seule dans la pièce à demi-éclairée par quelques lumières rougeâtres. La température ne crût pas, les entraves restèrent solidement accrochées. Toute fuite devenait désormais impossible, car le droïde sphère procédait déjà. Armé d’une seringue avec une longue tige, il s’approcha lentement du cou de la malheureuse. Qu’elle se débatte ou non, le résultat était désormais figé, et la pointe pénètra le cou avec une délicatesse morbide. Le produit se diffusa lentement dans son corps, elle pu le sentir brûler. Ce corps parasite déclencha une réaction immunitaire immédiate et le corps tenta vainement de lancer la charge. La brûlure s'intensifia dans le cou puis dans le torax. Le cœur ralentissait de lui-même, la fatigue prenant petit à petit le pas, malgré l’adrénaline sécrétée. Si cette phrase était vraie dans la plupart des cas, elle l’était surtout à ce moment : Elle se sentait partir. Peut-être était-ce le pire ? Ou l’impuissance de ne pas avoir pu lutter ? Cela n’avait plus d’importance désormais, la salle devint noire et tous ses tracas s'effacèrent.




La pièce dans laquelle elle se réveilla était aux antipodes du cauchemar qui avait agité son repos. Elle était grisâtre, portant cependant sur le bleu nuit sur la liaison entre les murs. Les lumières blanches ne donnaient pas spécialement un aspect de confort, mais rappelait celles des hôpitaux et centre de secours. Un endroit où la sécurité était mise au premier plan. La pièce était dénuée de fenêtre et un simple écran, sur le mur opposé au lit, montrait le trafic de Telos en une vue artistique de contre-plongée. Un drapeau impérial trônait sur le mur opposé, solidement fixé au mur et parfaitement droit. Si le lit était dans un des coins de la pièce, une porte verrouillée était sur le côté opposé. Entre, il y avait une table de plastoïde arrondie et quatres chaises de la même matière, le tout fixé au sol. Jessa n’était en aucun cas attachée, mais toujours équipée du même équipement, lequel avait été entre-temps changé.

Une dizaine de minutes après son réveil, la porte s’ouvrit sur un homme en uniforme grisâtre, saillant au niveau des épaules et cintré sur le bassin. Il porta dans ses mains un plateau rempli de viennoiseries, une carafe de lait, d’eau et une autre de café chaud, lequel il déposa sur la table sans un mot, avant de repartir aussitôt. A sa suite, une femme aux cheveux blanc, le regard cerné d’un maquillage noir épais, portant le même uniforme. A la différence près que son écusson portait deux lignes de carrés jaunes. Elle se tenait sur le seuil, les mains dans le dos et surveilla l’agent jusqu’à ce qu’il disparaisse de la pièce.

« Vous pouvez manger », commença-t-elle.

La conseillère fit quelques pas jusqu’à la table à côté de laquelle elle se tint, sans prendre la peine de s’y asseoir. Son regard azuré fixait la rose femme sans trahir aucune émotions, fussent-elle positive ou négative. Probablement que cette dernière devait souffrir d’un mal de gorge, de migraines ou autres symptômes désagréables. Elle se saisit d’un verre en plastoïde du plateau, le remplit d’eau et versa un des comprimés d’une des boîtes du plateau.

« Pour le mal de crâne. Les effets se dissiperont d’ici une heure. »

Helera enfin place à la table et croisa une jambe sur l’autre, ses deux mains jointes se posant sur le bord.

« Jessa est officiellement morte pendant sa capture et son vaisseau a été détruit. Elle y était seule. La république n’a plus de raisons de la chercher et sa prime a été dissoute. Voici votre nouvelle identité. »

Elle fit glisser un carnet rempli du nécessaire d’identification, incluant des cartes d’identité impériales mise à jour et une de Zeltros modifiée.

« La prime de 37.000 crédits sera versée sur un compte à votre nouveau nom dans la banque de Charros. Comprenez bien Mademoiselle, l’empire ne fait pas de cadeaux. Si vous êtes devant moi aujourd’hui, c’est que nous avons autant à gagner à travailler l’un avec l’autre.

Regard soutenu et entendu.
En tant que chasseur de prime, le contrat de votre ancien employeur vous revient de facto. Je vous rappelle les termes. Vous recevrez sans délai :

  • 10 millions de crédits par maîtres Jedi tué;
  • 2 millions de crédits par chevalier Jedi tué;
  • 500.000 crédits par padawan Jedi tué;
  • 50.000 crédits par rangers antarien tués.
»


Il va de soi que la preuve de la mort sera confirmée par la présence d’un ou plusieurs de leurs sabres-lasers et leur tête, tranchée au niveau du cou. Ces morts seront confirmées, je vous invite à ne pas trahir notre confiance. Avant de passer à la suite, est-ce que vous avez des questions ?


#40294
La sentence était prononcée. Sa supplication semblait tomber dans l’indifférence. Les larmes continuèrent de tomber silencieusement, tandis que Jessa attendait le coup de grâce. Les impériaux étaient partis. Elle était seule. Seule avec sa fin, le droïde qui s’empressait de s’approcher d’elle, l'aiguille remplie du liquide de sa fin. Pardon Erza. “Pardon Agatha. Pardon Kate. J’ai échoué. Qu’est-ce que j’ai fait ? Je n’aurai jamais dû vous emmener là-dedans. Non… Je suis impardonnable.”

“Faites que ce soit rapide.”
Le monde arrêtait de tourner quelques instants. Elle sentit la piqûre, la seringue pénétrer dans son cou. Pourquoi était-ce si lent ? C’était ça le véritable supplice, laisser à la victime tout le temps de penser à la mort, à ses remords, à ses regrets. Puis elle sentit le liquide, sous la forme d’une chaleur. Une immense chaleur. Elle hurla de nouveau. Certes, cela lui masqua temporairement la douleur des engelures, mais le liquide lui faisait atrocement souffrir. Une mort lente et douloureuse. Même jusqu’à son exécution, la mandalorienne était au plus bas possible. La douleur se propagea dans le thorax, puis diminua. Si Jessa semblait un peu rassurée sur le coup, ce n’était pas une bonne nouvelle, au contraire. Car ce n’était pas la seule chose qui diminuait. Elle ne sentait plus ses mains, ses pieds, puis son corps refusa petit à petit de bouger. Elle entendait toujours son coeur, et sentit les battements décroître petit à petit. Elle se sentait mal, respirait difficilement, et sa vision se troublait, comme une très grande fatigue. Elle se sentait partir. C’était ça son exécution ? Avoir le temps de vivre chaque étape ? Avait-elle mérité une souffrance pareille ?
Alors elle mémorisa le visage de ses amies, voulant les garder comme son tout dernier souvenir, avant de se laisser aller, s’endormir, pour toujours…


… Ou pas. Contre toute attente, Jessa sentit son ventre gonfler, et dégonfler. Elle respirait. Gardant les yeux fermés, elle essaya de comprendre ce qui se passait. Y avait-il une vie après la mort ? En tous cas, ce qui était certain, c’est qu’elle ressentait toujours la douleur. Un horrible mal de crâne. Tentant de mettre son bras sur ses yeux, elle fut heureuse de constater qu’elle sentait ses membres. Elle n’avait plus froid. Elle n’avait plus peur. Alors elle resta comme ça, pendant plusieurs minutes, profitant de l’instant présent. Elle ignorait ce qui s’était passé, où elle était, mais pour le moment, cela l’importait peu. Sans ce désagrément à la tête, elle aurait pu rester comme ça bien longtemps. Elle se rendit d’ailleurs compte qu’elle n’était plus attachée, désormais libre de tout mouvement.

Au bout d’un moment, sa curiosité prit le dessus, et elle ouvrit les yeux, découvrant une salle éclairée. Le contraste avec l’obscurité de sa dernière vision l’éblouit, augmentant davantage sa douleur. Elle était bien dans un lit, dans des vêtements propres, quoique identiques aux précédents. Elle tenta de se relever, mais tomba au sol. Les effets du produit n’étaient pas encore complètement dissipés. S’aidant du mur, Jessa fit un pas, puis un autre, puis put tenir debout sans appui. Elle observa ses mains, ses pieds, puis donna un coup dans l’air, suivi d’un autre. Quelques enchaînements d’une dizaine de secondes pour tester ses réflexes. Non, malgré la fatigue et la migraine, tout allait bien sur le plan physique. Observant la pièce, elle se dirigea vers ce qui semblait être un écran. L'éteignant, elle vérifia son visage. Aucun changement. Pas plus de cicatrices, son nez n’était pas cassé, ses douces lèvres ne souffraient d’aucun mal. Sa coupe de cheveux était effrayante, mais cela n’était pas étonnant.

Elle se retourna, et vit le drapeau impérial sur un mur. Ses souvenirs revinrent alors comme un flash. C’est vrai. Elle avait été exécutée. Par l’Empire. Enfin, c’est ce qu’elle pensait. Mais visiblement, elle était toujours vivante…
C’est alors qu’elle entendit la porte s’ouvrir, laissant entrer ce qui semblait être un officier, portant un plateau repas. Elle resta droite, sans se mettre sur la défensive. Après tout, s’ils avaient voulu la tuer, ils l’auraient fait. D’ailleurs, elle n’avait pas mangé depuis bien trop longtemps à son goût. Mais son attention n’était pas focalisée sur le plateau, mais plutôt sur la deuxième personne. Si elle n’était pas aussi confuse sur la situation, la zeltronne aurait décroché un sourire, devant une telle beauté. Se réveiller avec un petit-déjeuner complet, et une apparition aussi charmante, Jessa avait vécu des réveils bien moins agréables.

Lorsque l’impériale lui proposa de manger, la chasseuse de prime ne se fit pas prier. S’asseyant à une chaise, elle engloutit tout ce qui lui passait sous la main. Tout était délicieux. Elle n’avait jamais pu manger les trois quart de ce qui était proposé, n’ayant pas les moyens, et même ce qu’elle avait déjà mangé était bien meilleur que dans ses souvenirs. La chaleur du café lui fit le plus grand bien, lui faisant oublier la température extrême de la veille. Pendant quelques secondes, la zeltronne était au paradis, se régalant comme si c’était son dernier repas.
Quand elle vit le verre avec le cachet, Jessa le vida d’un coup sec.

« - Merci. »

Un merci franc, sincère, prononcé entre deux croissants. Mais lorsqu’elle entendit la suite, elle s’arrêta. Jessa est officiellement morte ? Elle mit quelques secondes avant de comprendre. La scène de la veille était une mascarade. Elle aurait dû mourir, comme prévu, mais officieusement elle a été épargnée. Au début, la zeltronne prit cela avec soulagement. Elle avait donc réussi. L’Empire comptait sûrement l’utiliser, d’où l’intérêt de la garder vivante. Officiellement, Jessa était seule dans son vaisseau. Ce qui signifiait que son équipage n’a pas été déclaré comme mort. Ses amies étaient donc logiquement toujours vivantes. La mandalorienne laissa s’échapper une nouvelle larme, de joie cette fois-ci. Elle avait bien réussi. Mais ensuite, les questionnements suivirent. Où était-elle ? Savait-elle que Jessa était toujours en vie ? Et d’ailleurs, qu’allait-elle faire désormais que son identité a changé ? Devra-t-elle changer de nom ? De visage ?
Elle regarda le carnet que lui tendait l’officier impérial, trouvant réponse à ses questions. Sarah. Voilà donc sa nouvelle identité. Cela l'attristait profondément. Certes, Sarah était joli. Mais, Jessa, c’était ça, son prénom. Son seul prénom. Celui que sa mère lui avait donné. La trahirait-elle en le changeant ?

Non. Tant qu’elle continuait de penser à sa mère, le reste importait peu. Peu importe son nouveau nom, au fond elle sera toujours Jessa. De toute façon, elle n’avait pas le choix. Un nouveau départ lui a été imposé. Plus de primes. Plus d’ennemis. Plus de réseau. Elle devait tout reprendre à zéro, mais cette fois-ci elle avait un peu d’argent. Elle restait chasseuse de prime, et travaillait toujours pour la Guilde.

Mais pour cela, elle va devoir travailler également pour l’Empire, et traquer des jedis. Si les primes étaient alléchantes, le travail ne l’était pas. Jessa n’avait combattu un utilisateur de force qu’une seule fois dans sa vie, et ce n’était pas en sa faveur. D’autant plus qu’elle devra les tuer. S’imaginer éliminer un enfant innocent…

Tout cela faisait beaucoup pour la zeltronne. Elle avait mille et une questions, de l’incompréhension, et de l’appréhension. Devra-t-elle changer de vaisseau pour passer inaperçue ? Changer la couleur ? Son armure était connue, devra-t-elle changer de tenue ? Devra-t-elle porter un masque ? Mais une seule question était assez importante pour être posée.

« - Vous dites que officiellement, Jessa est morte seule. Où sont mes amies ? Sont-elles concernées ? Sont-elles au courant que je suis toujours en vie ? Je pourrais les voir ? »
#40295
Sarah resta silencieuse, par peur des représailles ou pour élaborer sa prochaine fuite en avant. Telle le chat apeuré, restant dans ses cartons humides et poisseux, préférant la maladie à l’inconnu. La conseillère patientait, les viennoiseries disparaissaient. Les informations pour autant n'étaient pas lettres perdues dans le vent. Chacune d’entre elles, leur portée également, était bien imprégnée dans son esprit immature. Cette expérience, outre le fait de lui avoir enlevé une épée de damoclès, avait montré la puissance des choix et de leur conséquence. Qu’une chasseuse de prime, une Zeltronne ou quelle que soit son statut, ne pouvait pas rivaliser avec les grandes puissances. C’était normal, oui, mais pas imprégné dans l’esprit de bon nombres de jeunes arrivistes. Devant les questions nouvellement posée, la femme pianota sur son bracelet et l’écran projeté s’alluma de nouveau. Il montra les deux femmes, des pions dans une main, des cartes dans l’autre, accompagnées de deux agents du bureau, cadets, étant donné leur manquement évident au protocole. La partie semblait être à l’avantage d’une des deux femmes, la plus loquace, même si l’agent devant elle semblait prétendre le contraire.

« Vos amies ont subi les interrogatoires d’usages. Nous nous sommes assurés de certaines … choses concernant leur passé et leur vision des choses. Nous les avons mis au courant de la situation vous concernant et elles pourront vous rejoindre dans un instant. »

Helera se releva lentement et fit quelques pas en arrière. De nouveau, elle pianota sur son bracelet et demanda à l’équipe de maquillage d’intervenir. Quelques minutes plus tard, deux personnes, tout aussi droites que les précédentes, pénétrèrent dans la pièce. Elles tiraient un chariot sur anti-grav, composés de divers ustensiles de maquillage, coiffures, acupuncture et esthéticienne.

« Procédez. » Ordonna-t-elle, tandis que l’on préparait la zeltronne en installant un bac derrière sa tête, que l’air s’emplissait de divers produits aux arômes variés et fruités.

« Vous aurez votre nouvelle identité dès lors que vous sortirez de cette pièce. Elle est à la fois votre protection et votre sauf conduit galactique. Ne négligez pas cet aspect ou tout cela n’aura servi à rien. Je vous laisse vous organiser avec nos agents. »

Et en effet, ils étaient déjà en train de proposer des coiffures différentes, des couleurs, des textures. Ils allaient même jusqu’à la modification de bijoux, des trous supplémentaires pour les boucles d’oreilles, des tatouages etc. La machine impériale avait beau être rigide, cet aspect là méconnu la rendait parfois moins abominable. Ou peut-être davantage, pour certaines personnes comme Helera. Par son regard azuré, elle se revoyait un an auparavant assise à sa place, les agents en train de lui teindre les cheveux en noire. Son nom avait été modifié également et pour les mois qui suivirent, la conseillère impériale n’existait plus. Toute cette préparation méticuleuse ne servant qu’à un seul but, la croisade vers la capture des traîtres impériaux qui avaient failli la tuer elle et sa famille. Une traque qui continuait encore aujourd’hui, même si les effectifs de l’ennemi s'amenuisent. Helera ne détourna jamais le regard tout le long du processus, ses yeux cernés de noire pénétrant l’âme et évaluant les sentiments.

« Sarah Aka’spai, si vous êtes en vie aujourd’hui et en liberté, ce n’est pas pour vos talents martiaux. L’empire a déjà des soldats dévoués, entraînés depuis leur enfance, prêts à se sacrifier pour la nation. Ce n’est pas non plus vos compétences hypothétiques dont seule votre parole est témoin. En revanche, votre sensibilité à l’égard de vos amies, même dans le dernier instant, aura prouvé votre fidélité et votre loyauté à leur égard. »

Elle fit une pause et la conseillère alors si droite devint un peu plus humaine. Elle baissa la tête, ses épaules s’affaissèrent légèrement. Son ton avait changé. Il était toujours aussi dur et froid, mais était cette fois parsemé d’une solennité contrastante.

« L’empire, comme la galaxie le voit, est un état dictatorial qui opprime son peuple, qui nuit aux libertés fondamentales et fait la guerre à tout va. Cette image de l’empire est fausse, relayée par les excellents services de propagande républicaine. Ce que ces journaux ne mentionnent jamais en revanche, c’est ce que le peuple pense, ce qu’il a à dire… La situation est en réalité bien plus simple. »

Elle releva la tête et crucifia son regard dans celui de la rose.

« Nous avons décidé de sacrifier certaines de nos « libertés » au profit d’un ordre structuré et d’une organisation hiérarchique stricte. Car nos ennemis d’hier sont les mêmes qu’aujourd’hui. Depuis la défaite d’Endor, nous n’avons cessé de reculer, tel un animal blessé. Et nous aurions probablement été annihilés si nous n’avions pas tous fait ces sacrifices. Notre ennemi critique notre mode de vie car il sait que cette union est la barrière qui l’empêche de progresser davantage. C’est par ce que nous sommes ensemble, une nation, un peuple, porté par la même rage de vivre et guidé par nos officiers, nos cadres et nos supérieurs, que nous sommes encore en vie. »

La conseillère parlait avec une passion profonde, portée par son cœur et son esprit. Il n’y avait pas derrière ces mots quelques tournures de phrases épiques toute droit sorties d’une des prestigieuses écoles de communication.

« Si je vous raconte cela, ce n’est pas anodin. La guerre continue et les neutralités passées ne pourront pas perdurer. Vous aurez à prendre partie tôt ou tard. Croyez m’en sur parole, personne n’est observateur quand les combats rugissent. Et ils ont déjà commencé. »

ImageDe nouveau, la conseillère pianota sur son poignet et de nouvelles images apparurent sur l’écran. Une ville resplendissante, parmi ce que l’on faisait de mieux dans l’empire. Des espaces verts cotoyants d’immenses tours. Des parcs entourés de quelques squares où venaient se détendre civils et militaires. L’on n’entendait des sons provenant d’une conversation anodine, une famille probablement. La caméra était amateur, les angles imprécis et les tremblements récurrents. Soudain, l’image vibra et une détonation vint saturer le son. La caméra tourna dans la direction préposée et une des immenses tours était désormais en feu.

Changement de plan, cette fois en drone, tournant autour de la tour en question, enflammée. L’on voyait en sa base une foule qui s'empressait de sauver ceux qui pouvaient l’être. Nouvelle explosion dans la tour, un amas de métal incandescent fut expulsé et la tour oscilla.

Nouveau plan, cette fois à la base. Des cris, des pleurs, des alarmes en tous sens et des grincements métalliques. L’on n’entendait à peine la journaliste qui tentait de couvrir l’évènement. Les stormtroopers courraient dans tous les sens, se précipitant dans l’immense structure, sans parfois ne jamais réapparaître. Soudain, un éclair jaillissant de nul part dans un ciel pourtant azur. Le caméraman paniquant et regardant le ciel, mais rien. On entend des exclamations, des bras tendus vers, on désigne quelque chose, alors le regard de la caméra est suivi vers une silhouette devant le bâtiment. Nouvel éclair, a deux pas de cette dernière. La structure métallique gémit mais tient bon. Le ciel bleu devint noire et une pluie fine commence à tomber, très vite suivie par un torrent. La pluie semble guider vers le bâtiment en question, fin de séquence.

Nouvelle vidéo, cette fois en plein centre d’une place universitaire. De jeunes étudiants vont et viennent. Il n’y a pas de son, l’ambiance est oppressante. Soudain, plusieurs silhouettes arrivent dans le champ de la caméra. Les tirs fusent, certains stormtroopers sont immédiatement abattus. Ils répliquent et des échanges se poursuivent. En arrière-plan, on aperçoit un transporteur en train de se faire éventrer. Le toit est arraché, il y a une sphère en son centre. Un flash illumine l’écran, mais très vite revient à la normale. Les silhouettes blanches des soldats sont à terres mais se relèvent plus rapidement que leurs assaillants. Ces derniers perdent leur avantage. La sphère a explosé, mais pourtant, elle reste intacte. D’immenses stalactites de glace parcourent désormais le sol.


« Ces attaques ont eu lieu sur le sol impérial et les auteurs sont déjà connus. Le gouvernement ennemi ne nous laissera pas en paix tant qu’il n’aura pas obtenu notre tête. Ces mesures que nous avons prises plus tôt ne sont pas anodines, elles reflètent la situation. HK-50 n’est qu’un exemple de ces ennemis qui tentent de pénétrer chez nous, et nous ne les laisserons bien évidemment pas faire. »

La reine se rapprocha de nouveau de la table, finissant de faire les allers-retours.

« L’empire a besoin de personne qui, comme vous, font passer les intérêts de leur proche avant les leurs. Qui n’ont pas peur de se salir les mains et savent s’en servir. Cette question ne vous sera posée qu’une seule fois. Soit nous vous redonnons vos affaires, vous repartez avec vos amies et ne revenez plus dans l’empire. Soit vous vous reconnaissez dans notre cause et êtes prête à forger un partenariat avec nous. Dans tous les cas, vous aurez à prendre parti, alors choisissez votre avenir. »

Avant de parler des multiples récompenses que comportait ce dernier statut, elle avait besoin d’entendre une réponse honnête et désintéressée. Helera était femme de parole, mais pas commerçante. Les agents chargés du maquillage avaient quitté la pièce. Il ne restait que la zeltronne et la conseillère, les yeux dans les yeux. Elle se servit un verre d’eau et le but d’une traîte. Puis, croisa les jambes et s’adossa confortablement.

« J’ai bien assez parlé, c’est à vous. » Ponctua-t-elle en esquissant un sourire. L’atmosphère était plus calme, les questions pouvaient commencer.
#40302
Jessa laissa tomber sa tête en arrière, soufflant fortement. Elle avait ses mains sur ses yeux, et afficha un énorme sourire. C’était comme un gigantesque ascenseur émotionnel. Chance et malchance vont de paire comme on dit. Elle murmura un remerciement, adressé à personne comme à tout le monde à la fois, comme si elle remerciait une force supérieure qui aurait œuvré pour les aider.
Elle pencha sa tête, observant l’écran de l’impériale, remarquant ses amies subir leur interrogatoire. Cela l’a ramenait quelques mois en arrière, lorsque Erza et elle avaient été capturées et interrogées de la sorte par la Nouvelle-République. La zeltronne fut heureuse de constater qu’elles allaient bien sur le plan physique.

Quand elle vit arriver les ustensiles de maquillage, Jessa se mit à réfléchir. Elle regarda ses mains abîmées, les nombreuses cicatrices sur son ventre, ses jambes, puis se toucha l'œil, glissant ses doigts sur l’immense balafre qui lui défigurait le visage. Pour changer d’identité, elle devra également changer de physique. Coupe, couleur… Peut-être même la couleur des yeux ? Elle avait l’opportunité de repartir de 0, une chance à saisir sans hésiter. Elle laissa l’équipe de maquillage l’installer, la mettre à l’aise, pour procéder aux modifications. La mandalorienne respira à pleins poumons ces mélanges d’arômes, lui rappelant les séances de massages et de relaxations qu’elle faisait pour se détendre. Tout était différent de la veille. Deux aspects d’une même pièce, un Empire qui l’a torturée avant de la sauver. Si cela l’intriguait, elle aurait tout le temps de poser les questions.

« - Vous pouvez m’arranger ça ? »

L’ex prisonnière désigna les nombreuses cicatrices sur son corps, son visage, ainsi que les brûlures et autres traces de son passé de guerrière. Voilà une occasion parfaite pour corriger un ensemble d'erreurs qui lui ont fait défaut trop longtemps. Nombre de ces tentatives d’espionnage ou d’assassinats ont échoué à cause de ces traces. Beaucoup ne trouvent pas très “sexy” une cicatrice qui recouvre la moitié du faciès. Il était temps d’y remédier. Et de toute façon, si elle en a l’envie, la chasseuse de prime aura de nombreuses occasions de s’en faire de nouveau…
Elle se fit raccourcir les cheveux, optant pour une coupe mi-longue. Ses sourcils furent soignés, taillés avec soin. Si la jeune femme passait beaucoup de temps à entretenir sa beauté naturelle, elle s’était laissée allée ces derniers temps. En plus d’un eyeliner pour mettre en valeur son regard charmeur, Jessa prit une décision radicale, et choisit des yeux verts, remplaçant l’ancien bleu. Désormais, seule sa couleur de peau de zeltronne la trahissait. Une idée lui vint alors en tête, quelque chose d'inédit pour elle, mais qui pourrait être extrêmement utile. Mais ce n’était pas le moment.

Quand l’équipe s’en alla, la discussion reprit. La zeltronne fut étonnée de l’explication de l’impériale. Ce n’était pas ses talents qui les intéressait, mais sa loyauté envers ses amis ? Où voulait-elle en venir ?
C’était la première fois qu’elle voyait ça. L’Empire, dans son vécu et son imaginaire, a toujours été une force brute, une pensée collective, basée sur un dévouement sans égal et sans faiblesse envers une organisation. Jamais un impérial, du simple cadet jusqu’à l’Empereur lui-même, ne devait montrer de faiblesse. Un soldat n’est pas un individu, car il représente l’Empire. Pourtant, la femme devant elle, s’était “décoincée”, et parlait avec plus d’humanité, plus de “vrai”.

Son discours étonna la mandalorienne. Si la femme décrivait une vision différente de l’Empire, parlant de mensonges, de complot républicain pour discrediter leur nation, tout cela était très difficile à croire. Un exercice de propagande camouflé ? C’était pour ça toute cette mise en scène ? Une magnifique impériale, un repas divin, l’effacement des primes, un nouveau départ… Pour pouvoir l’acheter, et la convaincre de rejoindre leur cause ? Même si Jessa avait promis son aide en échange de la vie de ses amies, l’Empire voulait-il paraître plus “sympathique” en lui demandant de nouveau, mais avec les formes ?
L’impériale parlait de conflits, d’ennemis, de camps. Mais la chasseuse de prime était profondément neutre. Pourtant, elle doutait. Et si elle avait raison ? La galaxie était dans une “paix” approximative, mais le jour où la NR et l’Empire reprendraient un conflit ouvert, la neutralité pourra-t-elle continuer.

Jessa fut extrêmement attentive à ce qui se déroulait sous ses yeux, observant l’écran. Des attaques terroristes. Des conflits internes. Elle voyait avec effroi la raison de sa haine viscérale envers les puissances galactiques. L’hypocrisie, le pragmatisme… Il fallait “protéger les intérêts”, “gagner cette guerre”... Mais tout ce que voyait la zeltronne, c’était des personnes, de tout âge, toute horizon, qui mourraient, perdaient des proches… Ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment, des "victimes collatérales”. La colère monta, et elle finit par détourner le regard, ne pouvant supporter davantage. Elle ferma les yeux quelques dizaines de secondes. Puis, sur un ton un peu plus sérieux, la mandalorienne reprit la parole.

« - Vous m’avez torturée pendant des heures entières. Psychologiquement, puis physiquement. Au lieu de procéder à un simple interrogatoire. Tout ça pour obtenir des informations que j’aurai pu vous révéler sans passer par de telles… extrémités. C’était quoi, un test ? Oui, je suis loyale envers mes amies. Elles sont tout pour moi. Je ne suis attachée à rien d’autre. Alors que j’en avais l’occasion, je n’ai pas voulu prêter serment à un clan mandalorien, et ce pour plusieurs raisons. Mais l’une d’elle est simple: prêter serment à une cause, signifie devoir mettre cette cause au-dessus du reste. Ma loyauté est basée sur cette amitié, cette confiance mutuelle entre deux individus. Je serai toujours là pour elles, comme elles seront toujours là pour moi. On s’entraide, car on s’aime. »

Elle marqua une pause, se remémorant les extraits vidéos, et fronça les sourcils, prenant un ton à la fois sec, colérique et mélancolique.

« - Ce que vous m’avez montré, c’est exactement la raison principale de ma neutralité actuelle. J’exècre ce genre de situations. L’esclavage, les génocides… Les grandes puissances mettent en avant leurs intérêts, qui consistent à tout contrôler, et à leur manière, et c’est le peuple qui souffre. Il souffre d’une guerre qu’il n’a pas voulu, une guerre qui le force à tout sacrifier pour des gens qui les utilisent comme des pions dans leurs jeux de pouvoirs. La Nouvelle-République se prend pour la sauveuse de la galaxie, mais en réalité c’est la parfaite représentation de l’hypocrisie, de la corruption, et de tout ce que je hais dans cette galaxie pourrie. Ils disent défendre les opprimés, mais ont bâti leur monde autour de Coruscant, une planète où repose le système le plus injuste que je connaisse. Quant à la surface, ils vivent dans le luxe, l'insouciance, ceux des bas-fonds sont livrés à eux-mêmes. J’ai vécu des années dans ces souterrains où règne la loi du plus fort. Il n’y a presque aucune patrouille, le peuple souffre. Mais au lieu d’aider leur propre population, ils préfèrent guerroyer, attaquer d’autres mondes, massacrant toujours plus d’habitants pour “les intérêts de la Nouvelle-République” !” »

La fin était bien plus violente. Elle avait haussé le ton, serrant son verre si fort qu’elle manqua de le broyer. La guerrière pouvait se montrer parfois très rancunière, en particulier lorsqu’elle avait plusieurs raisons de haïr quelqu’un, ou quelque chose. La mort de sa mère et du reste de sa famille, lors d’un affrontement avec la NR, ne pourra la quitter. Elle avait encore toute la scène en mémoire, de la rencontre, la discussion, le piège, l’attaque surprise, et la vision de sa mère mourir dans ses bras. Certes, tout n’était pas totalement sombre chez eux. Jessa pensa notamment à la jeune Menoï, soldat républicain, avec qui elle a tissé une grande amitié. Elle n’était pas faite pour être soldat…
La zeltronne reposa son verre, prenant un air plus calme, et plongea son regard dans celui de son interlocutrice.

« - Vous dites que l’Empire est différent de ce que raconte la galaxie. J’ai besoin de le voir pour le croire. Désolée, mais je ne sais pas comment je pourrais vous croire sur parole, vous comprenez je suppose. Je n’arrive pas à concevoir une puissance pareille sans corruption, sans hypocrisie, et avec un peuple réellement heureux. Ce monde idéal est une utopie, et par définition, irréel. J’aimerais vous croire, mais il va me falloir des preuves. »

Elle se mit à réfléchir quelques secondes. La situation n’était pas simple. Un choix très complexe lui été donné, chacune des réponses ayant ses avantages comme ses inconvénients. D’un côté, elle perdrait son plus gros client, et un tiers entier de la galaxie lui fermerai ses portes. Mais de l’autre…

« - Vous me laissez le choix, entre vous rejoindre, ou ne plus avoir la moindre relation quelle qu’elle soit avec l’Empire. Mais ce que je ne comprends pas, c’est ce que vous attendez de moi, dans l’hypothèse ou j’accepterai. Comme vous l’avez dit, ce qui vous a intéressé c’était ma loyauté envers mes amies, et non mes compétences. Or, vous m’avez bien proposé des primes à mon réveil. Et comme je l’ai dit, je ne suis loyale qu’envers mes amies. De plus, qu’entendez-vous par “partenariat” ? Vous voulez que je travaille avec vous en collaboration, ou que je travaille pour vous ? Que je devienne une alliée, ou un larbin ? »

Si Jessa posait ce genre de question, c’est que l’idée n’était pas complètement rejetée. Elle qui avait passé sa vie à prétendre lutter contre les injustices et l’oppression, mais qui se contentait de sauver quelques personnes qu’elle croisait, avait peut-être une occasion de réussir à grande échelle. Le discours de l’impériale l’avait touché. Peut-être… Alors peut-être que cette femme aussi se battait contre ce que détestait Jessa. Peut-être qu’elles étaient sur la même longueur d’onde. Ou alors, tout n’était que manipulation. Il fallait donc jouer la carte de la prudence…
#40304
« Un test ? Non. Mais il y a des informations que votre esprit seul sait, malgré toutes les réponses que vous puissiez donner. Je comprends ceci dit votre point de vue. »

La conseillère prit une gorgée d’eau. Ce que Sarah lui disait était vrai, car elle l’avait vérifié en amont. La Force avait cet avantage qu’elle décelait les sentiments forts. L’amour, l’amitié et l’attachement étant les plus courants dans la galaxie. La haine et la colère arrivant en deuxième position. Pourtant, les Sith s’étaient évertués à se concentrer sur la deuxième catégorie. Cela relevait de son point de vue d’un manque crucial de discernement de leur part. Suite à cette remarque, son interlocutrice changea de sujet pour déverser sa propre haine, arrivant donc en deuxième, sur la république. Pour cause, les informations qu’elle lui transmettaient était une source de savoir qui faisait pencher la balance. Ancienne républicaine ? Esclave des bas fonds ? Trop tôt pour le dire. Quoi qu’il en soit, elle les connaissait. Comme bon nombres des informateurs de l’empire ceci-dit. La mesure de sa connaissance devrait être éprouvée en temps utile. Il était de bon aloi de considérer ses connaissances comme absolue, dès lors qu’elles n’étaient pas confrontés avec d’autres. Heler avait voulu rétorquer à ses paroles, mais le ton montant, elle s’était abstenue.

Son regard azur s’était contenté de la fixer sans sourciller, captant toute la tension dans son esprit, les changements d’humeur et la descente lente vers la colère. Non sans affirmer que cela l’amusait, on pouvait plutôt dire qu’elle en était intriguée. Helera avait en tête des projets mêlant la Force et les non-sensitifs. Certains sujets d’expérience relevant d’une association méthodique pour donner la vie. Pour ainsi dire, la conseillère ne bougea pas et la laissa aller jusqu’au bout, malgré les questions qu’elle posait. Elle décroisa les bras et posa ses deux mains sur la table, les dernières phalanges négligemment jointes. Quand la zeltronne eut terminé son discours, Helera resta de marbre, comme figée dans le temps. Son esprit était ailleurs, ses sourcils légèrement froncés, comme concentrée sur une idée qui ne souhaitait pas être verbalisée. Quelques secondes plus tard, la salle trembla, une secousse très nette qui fit sauter les lumières sur le coup. La structure ne bougea pas mais il y eu un claquement électrique dans les cloisons, comme une détonation.

« N’interprêtez pas mes propos. Le peuple n’est pas heureux, il mène une guerre pour défendre ses idéaux, son mode de vie. Son lieu de vie, d’activités, de regroupement … Il lutte pour sa sécurité et celle de ses voisins. Son bonheur ne sera atteint que lorsque les menaces qui pèsent sur lui auront disparu. Quant à la corruption, elle est partout dans l’empire et s'étend plus profondément à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie. L’individualisme prévaut davantage que le collectif et les dirigeants s’improvisent seigneurs de guerre. Mais je vais y remédier. »

Les lumières revinrent sur ses mots et Helera haussa un sourcil, anticipant l’ouverture de la porte. Elle glissa aussitôt, découvrant un agent paniqué, l’arme au poing.

« Conseillère, je … »

« Tout va bien agent, mademoiselle Aka’spai n’a pas bougé. Que s’est-il passé ? »

« Nous ne savons pas, secousse sismique peut-être, quelques salles ont été touchées. Pardon pour le dérangement. »

Il salua et ferma la porte, avec le sourire approbateur de la conseillère. Cette dernière se retourna vers la Zeltronne, sans réellement tarir son sourire. Il traînait derrière ce sourire une empreinte d’un je ne sais quoi de terrible et de pure à la fois. C’était comme contempler l’espace infini, les étoiles resplendissaient et éclairaient une voûte céleste noire. Mais les abysses y régnaient pourtant en maître, dirigeant cette peinture comme bon lui semblait. Il était l’énergie noire, le silence, l’obscurité et pourtant, le pilier de tout.

« Comme je vous le disais tantôt, pour voir, il faut adopter. L’empire n’est pas un lieu de tourisme privilégié, pourtant, il y règne une harmonie que vous ne trouverez nulle part ailleurs. »

L’empire avait bien changé et il est vrai que résidait une union des peuples assez marquée. Mais elle cachait des parts beaucoup plus obscures, inhérentes à chaque gouvernement. A la suite, Helera se releva, étant incapable de rester immobile plus de cinq minutes d’affilées. Ses mouvements étaient loin d’être erratiques, même mesurés. Mais cachait une énergie puissante et un dynamisme semblable à celui d’une enfant.

« Je vais être honnête avec vous Sarah, je me contrefiche de vos relations si jamais vous décidez de vous enfuir. Mais tout le monde ne l’entendra pas de cette même oreille et je ne vous protégerai pas davantage. »

Helera avait au moins cet avantage qu’elle était réellement honnête et franche au grand dam de beaucoup de ses pairs.

« Oubliez ces primes. Je vous les transmets car c’est mon devoir. Mais de bien meilleurs chasseurs de prime s’y sont essayés et cela a été un échec. Tuer un Jedi relève bien souvent de l’exploit et de la chance. Non, indiquez-nous seulement des repères fiables et vous aurez la même prime une fois que nous aurons fait ce que nous devons. »

Même prime, dix fois moins de risque.

« Qu’est ce que j’attends de vous ? »

Elle croisa le bras gauche, tandis que le droit maintenait sa tête, son regard était levé vers le ciel tandis qu’elle faisait mine de réfléchir. Puis elle s’arrêta nette et posa les deux mains sur la table, comme un agent mécontent l’aurait fait. Pourtant, dans son regard régnait une espièglerie pour bien trop éloigné à son rang. La gestuelle n’était pas anodine pour autant, elle savait que les caméras étaient fixées sur elles. Elles savaient aussi qu’il y avait des micros et savaient précisément où. La conseillère prenait toujours des positions équivoques et faisait en sorte que seule son interlocutrice puisse voir la vérité dans ses yeux. Ils étaient les seuls comme fenêtre de la vérité.

« Nous avons plus en commun que vous le pensez. Je suis impériale de naissance, mais j’ai été enlevée à mes parents à mes trois ans. J’ai été élevée jusqu’à mes dix huits sur une planète abandonnée où la température maximale avoisinait - 40 °C. Puis de nouveau enlevée pour être une esclave sur Nar Shaddaa jusqu’à ce que je réussisse à détruire mes oppresseurs. Et aujourd’hui, je suis de retour dans l’empire, alors que rien ne me prédestinait à cette place. L’empire de l’empereur Astellan m’a donné non seulement la sécurité, un foyer et des gens sur qui compter, mais également un but à suivre. Pensez-vous maintenant que si j’avais voulu de vous comme larbin, je vous aurais laissé ce choix ? Pensez-vous seulement que je vous aurais prédestiné au même funeste futur que j’eu vécu ? »

Helera hocha négativement la tête.

« La véritable force d’une nation ne réside pas dans la taille de ses canons ou dans le nombre de ses soldats mais dans le cœur de son peuple. Je me répète, mais je veux être sûre que vous compreniez bien ce que j’essaie de vous transmettre. Je vous propose un partenariat sommaire dans un premier temps, à vous et vos amies. Cela se matérialisera par un travail à plein temps où vous serez rattachés à mon cabinet. »

Cabinet qui comptait une personne actuellement, fallait-il le préciser.

« Si vous acceptez, si vous vous montrez efficace, loyale et droite, je peux vous promettre que ce partenariat pourra évoluer en une liaison plus officielle. Je pourrais à mon tour vous donner la sécurité, un foyer et surtout des gens à qui vous pourriez vous assimiler. »

La conseillère cessa les sous-entendus et attendit la réponse. Il était difficile de décrire ce qu’elle souhaitait dans cet endroit. Difficile également de ne pas être assez attrayante pour ne pas avoir l’occasion de le faire…
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