L'Astre Tyran

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Planète pendant longtemps oubliée, où sa surface n'était que ruines fumantes, l'intervention de l'Empire et de la Corporation à sa terraformation, a poussé Télos vers des sommets inimaginables. Devenue Capitale du Secteur Corporatif et important centre culturel, Télos est devenu un monde paradisiaque et ultra-libéralisé.
Gouvernement : Neutre - Grandes affinités avec l'Empire
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La secousse, aussi petite soit-elle, surprit la zeltronne. Le mélange entre cette brève coupure et la pause de l’impériale, sourcils froncés et mains sur table, donnait une vision quelque peu intimidante. Certes, pour Jessa, ce n’était qu’un simple hasard. D’autant plus que cette posture était amplifiée par ces quelques mots. “Je vais y remédier”.
Même après le retour des lumières, l’arrivée des soldats pour vérifier si tout allait bien, Jessa continuait de penser à ces paroles. Que sous-entendait-elle ? Cette femme, une impériale, comptait combattre la corruption et l’indivualisme ? Si cela s'accordait avec les propos cités un peu plus tôt, elle pouvait aussi bien continuer de mentir, et de manipuler la chasseuse de prime. Il faudrait plus que ça pour la convaincre de sa bonne foi.

Elle continuait d’observer son interlocutrice. L’impossibilité de sonder ses émotions était une véritable plaie, car Jessa n’était pas mentaliste. Cela l’agaçait, car elle savait que le temps allait lui manquer. Elle se sentait piégée, prise entre deux parties de sa conscience. L’une voulait faire confiance à l’impériale, la voyant comme une alliée potentielle. Elle avait comme un sentiment, quelque chose d’inexplicable. Un bon ressentiment avec elle. Mais l’autre partie se méfiait. Jessa a plusieurs fois été victime de sa propre naïveté, et s’est retrouvée à maintes reprises dans des situations difficiles.

Son envie de croire était amplifiée par ces petits détails. Le fait qu’elle l’appelle “mademoiselle” devant l’agent au lieu de la nommer “la prisonnière”, la probable franchise dans ses mots, et ce sourire. Si la zeltronne n’était pas aussi méfiante, elle y aurait succombé dès le premier coup d'œil…

Plus le temps passait, plus il était difficile pour la chasseuse de prime de se concentrer sur les paroles. L’éloge impérial qu’elle entendait passait en second plan, Jessa étant de plus en plus hypnotisée par son interlocutrice. C’est quelque chose qui lui arrive extrêmement souvent, quelque chose d’incontrolable. Pourtant elle tentait de lutter, mais c’était plus fort qu’elle. Tout ce que pouvais faire la jeune femme, c’était de ne rien laisser paraître, rester droite, parler normalement… Faire comme si de rien n’était. À chaque seconde, elle s’empêcha de sortir une blague déplacée, un sourire charmeur ou un geste qui pourrait la faire tuer sur le champ.
Elle tenta alors de réunir les informations qu’elle avait pu comprendre. L’impériale serait donc la raison de sa survie. D’autant plus que ses amies, même si elles étaient sur le papier hors de danger, restaient actuellement aux mains de l’Empire. Ce qui rassura la guerrière, c’était la question des primes. Même si cela pourrait sembler comme une estime assez basse de Jessa, cette dernière était heureuse de constater que sa “protectrice” n’était pas assez folle pour réellement lui demander de traquer des jedis.

Le choc des mains sur la table sortit la zeltronne de ses pensées, la ramenant brusquement à la réalité. Cet acte lui remit les idées en place, et lui permit de calmer sa production zeltronnienne d’hormones. Pourtant, elle replongea son regard dans celui de son interlocutrice, ne pouvant le détourner. Ce qu’elle vit était bien différent de ce dont elle avait l’habitude avec des autorités, impériales comme républicaine. Pour Jessa, c’était évident: Il n’y avait pas de façade, pas de manipulation. Cette femme pensait vraiment ce qu’elle disait. Le bref résumé de son histoire, sa volonté, ses gestes… Peu à peu, les doutes s’envolèrent. L’impériale se montrait plus qu’amicale, se montrant comme une protectrice, une alliée. La mandalorienne était peut-être tombée dans le piège, mais elle voulait y croire. Elle voulait faire confiance à son interlocutrice.

Alors elle pesa le pour et le contre. Un partenariat, sans soumission professionnelle. Elle ne serait pas soldat, ce qui aurait été son pire cauchemars. La curiosité de la zeltronne pourrait également être rassasiée. Après les déclarations de l’impériale, elle avait envie d’en apprendre plus sur elle, de comprendre ses idéaux, ce qui lui a valu de les avoir, mais aussi de ses ambitions plus en détails.
Après cette réflexion, il était temps pour elle de reprendre la parole.

« - J’en parlerai à mes amies, mais l’offre est extrêmement intéressante. Mais qu’entendez-vous par “vous assimiler” ? »

Cette question, pouvant sembler anodine, ne l’était pas pour la zeltronne. Jessa a toujours été très excentrique. Mais avant d’attendre la réponse, elle ouvrit grand les yeux, se sentant stupide. Il y avait une autre question, bien plus importante que toutes les autres. Une question qu’elle aurait dû poser dès la première seconde de leur rencontre.

« - D’ailleurs, je ne connais même pas votre nom. »
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« Des gens auxquels vous assimiler ? J’entends par là vous reconnaître, par les valeurs qu’ils dégagent, par les objectifs qu’ils suivent. Tout simplement vous intégrer dans un groupe où vous avez une confiance aveugle envers chacun des membres. Comme vous pourriez le faire avec vos deux amies. »

La conseillère avait alors haussé un sourcil, se demandant si son interlocutrice avait imprimé le moindre mot de ce qu’elle venait d’énoncer. Si ses longues tirades n’avaient pas été évaporées dans le vent plutôt que dans son crâne. Ses efforts auraient été vains et son temps pourtant précieux gaspillé. Elle la fixa, ses nouvelles décorations faciales, reconstructions et couleurs qui lui donnaient un air pimpant. Bien éloignée de la condition dans laquelle elle s’était réveillée. Jessa était négligée, elle avait peur, recroquevillée derrière ses a-priori et son manque d’anticipation. Sarah quant à elle démarrait sous de bien meilleurs auspices. Parfaitement apprêtée et parfumée, prête à l’aventure, suivant un avenir dont elle seule pouvait choisir le but. Pourtant, cette simple idée de renouveau ne semblait pas la tracasser outre mesure. Pourquoi ? Manque de projection ? Peut-être. Choc de l’apprentissage ? Sûrement. Ou tout simplement un manque d’envie. Le regard azuré se perdit vers sa tenue, l’espèce de robe ou T-shirt que l’empire donnait à ses prisonniers. Leur faire perdre leur identité, les humilier et les réduire à l’état de numéro, c’était l’objectif. Peut-être qu’il restait encore de cette Jessa, par le biais de cette tenue hagarde. Si la conseillère avait eu à choisir la suite, elle aurait très rapidement repris les rênes de son accoutrement, sa tenue et ses manières. Mais tels n’étaient pas ses ordres.

Non, au lieu de cela, la rose lui demanda son nom. Encore une marque d’ignorance de sa part ou de sa propre vanité. Nombreux chasseurs de prime avaient entendu à un moment ou à un autre parler de sa prime. Nombreux politiciens, républicains, confédérés, Esk’yrt et compagnie avaient pu suivre la nouvelle d’une nomination au sein de la cour impériale. Ou pire encore, la promulgation de lois qui portaient son nom. Un nom qui avait fait parler de lui durant plusieurs années. Symbolisant la rébellion, l’anarchisme mais également la création et le renouveau. Un nom maudit pour la plupart et bien souvent tourné en ridicule, mais dont la force intérieure avait fait trembler ceux qui avaient réellement eu le luxe de le côtoyer.

« Je suis la conseillère impériale Helera Kor’rial », déclara-t-elle.

Bien que le poste officiel de chaque conseiller soit un secret d’état dont même les autres conseillers n’avaient pas connaissance. Question de sécurité et d’impartialité de chaque membre, même si la loi sur les sensitives portait son nom. Pour ainsi dire, elle devait être la seule à être ainsi découverte. Pas besoin de chercher la raison, l’empereur n’avait pas besoin d’elle autrement que pour promouvoir l’ouverture de son empire. Sa mort ne l’aurait émue d’aucune mesure. Sur ces paroles, elle se releva et pianota sur l’appareil à son poignet.

« Bien », commença-t-elle. « Si vous n’avez pas d’autres questions, cet entretien est à présent terminé. L’empire vous remercie pour votre coopération et vous serez recontactée sous peu. Comme convenu Sarah, vos effets personnels vous seront rendus sans délai. En revanche, votre transport subit les révisions d’usage dû à votre nouvelle vie et vous devrez rester à quai pour quelques jours encore. Votre transpondeur aura été changé également. Aurevoir Sarah. »

L’empire ne pouvait se résoudre à être floué, Helera le savait. Dans ce cas, Sarah ne serait probablement jamais repartie de la planète. Même si aucune validation de sa part ne fut officielle, la conseillère considéra que ce fut le cas. Peut-être la zeltronne ne comprendrait pas, chose dont Helera n’avait rien à faire. Dans les faits, Sarah n’était personne et n’avait aucune utilité pour l’empire, le simple fait d’être encore en vie relevait d’un coup de pouce de la hiérarchie. C’était ainsi que les évènements s'enchaînaient dans l’empire et bizarrement ce dont la conseillère voulait détruire. Helera s’inclina auprès de son interlocutrice et patienta quelques instants le temps que la porte s’ouvre. De cette dernière apparurent les deux amies, accompagnées d’un agent du BSI. Les retrouvailles à peine débuter qu’Helera avait disparu sans demander son reste. Seul restait l’homme interdit et les quelques autres collègues qui déposaient les effets de la zeltronne, arme et armure y compris. Ce dernier patienta quelques instants avant d’interrompre les probables effusions de joie.

« En attendant les réparations de votre vaisseau, vous serez logées … »

Il fronça les sourcils, perturbé par les informations qui défilaient. Par deux fois il vérifia, sa droiture naturelle ébranlée par le caractère hors du commun de sa déclaration. En fin de compte, il se résigna :

« Vous serez logées au Grand Superbe. Le plan d’accès vous a été communiqué. »




Dans la soirée…


Le Grand Superbe était de ces hôtels qui n’enviaient rien à leur voisin, sans pour autant tomber dans le démonstratif. Ce n’était pas un taudis, ni un hôtel de luxe, mais ce que l’on faisait de confortable et de potable pour la classe moyenne. L’hôtel se trouvait à plusieurs blocs dans la station citadelle, une heure de navitrain du spatioport. La zone en elle-même était sobre, de par ses murs blancs entretenus correctement, parfois embellis de quelques plantes montantes ou de fleurs multicolores. Cette peinture, modèle de la ville moderne et correcte transparaissait même dans les publicités que l’on affichait via les holoprojecteurs. “Lotion pour les cheveux”, “Matériel pour les enfants” ou “Outils de jardinage en apesanteur” étaient l’exemple des affiches que l’on apercevait. Ici, il n’y avait nulle trace de l’empire, de l’échange ou de la Czerka. Il n’y avait également que très peu d’infrastructures industrielles, relayant les grosses cheminés par de petits commerces de proximité. Certaines devantures proposant même de l’importation de produits locaux, grâce aux efforts Ithoriens de reconstruction vantés depuis des millénaires déjà. La population en elle-même à cette heure avait rajeuni, troquant les quelques familles par des adolescents ou préadolescents avides d’aventures. Parfois, l’on pouvait croiser des hommes d’affaires accrochés à leur datapad ou en communication, costume sur le dos et valise à la main.

L’hôtel en lui-même se trouvait à proximité du turbolift et sa devanture chatoyante illuminait les ruelles d’une lueur orangée. Les écritures droites de l’affiche rayonnaient d’opale et entourés de quelques lumières dansantes, tantôt jaunes, tantôt rouge. Le hall d’entrée était parfaitement illuminé et un bar central faisait office de bureau des admissions. Plusieurs employés s’affairaient à diriger les clients ou donner des informations. De part et d’autres de cet ilôt central, des parterres de moquettes rouge conduisaient vers des zones de détente. Fauteuils de la même couleur, table basse en verre stylisé cerclé de dorures, probablement fausses. Chaque petit salon offrait l’intimité nécessaire aux discussions tout en donnant l’impression de faire partie d’un grand tout unis. Enfin, deux couloirs parallèles menaient à l’opposée de l’entrée vers le réfectoire ou vers l’étage et leurs multiples chambres.

Les trois femmes avaient été reçues le matin même et on les avait prévenues de la prise en charge du séjour complet. Le surplus étant cependant à leur frais. Suite à cela, elles furent abandonnées à leur occupation. Ce n’est qu’à cette fin d'après-midi galactique ou début de soirée, que l’on vint toquer à la porte de la zeltronne. Un jeune adulte, probablement l’âge de Sarah, vêtu d’une longue parkas noir tombant jusqu’à ses genoux. Une chemise bleu nuit en guise de haut et un pantalon ténébreux pour convenir de l’union. Mélé à cela des cheveux longs et tout aussi noir, le style émocore semblait lui coller à la peau. Pourtant, pas de maquillage mais une classitude que l’on ne retrouvait que chez des gens bien élevés. Quelques tics de comportement observés par un œil expert auraient pu trahir l’éducation d’origine noble.

Image« Mademoiselle Aka’spai, vous et vos amies êtes attendues au salon 3-B. Permettez moi de vous y mener quand vous serez prêtes. Aucune tenue n’est nécessaire. »

Même si de toute évidence, le choix leur était laissé. Chacun était libre de s’habiller comme il le voulait, du moment qu’il ne fusse pas obligé d’attendre des heures. Si on lui demandait l’identité de l’hôte, Kahl, le garçon, répondrait par “Dame Kor’rial”. L'absence d’utilisation de son titre n’était pas anodine pour les observateurs avertis. Du reste, Kahl attendrait dans le couloir, droit comme un “i”, que les préparations d’usages ne soient terminées avant de les conduire dans le salon correspondant.

La dame en question patientait les jambes croisées dans un des salons, faisant défiler les informations de son datapad. Son uniforme n’était plus de rigueur, troqué par une chemise blanche dont le bas rentrait dans un jean bleu océan. Ses cheveux si parfaitement plaqués le matin étaient désormais en bataille, mais toujours négligemment cerclés en queue de cheval. Seules quelques mèches rebelles s’agitaient devant son visage, sans que cela ne la gêne outre mesure. Le garçon s’annonça quand ils arrivèrent à son niveau.

« Maître, mademoiselle Aka’spai et ses amies, comme demandé. »

Helera releva sa tête de l’appareil électronique et jugea un instant les trois femmes, puis termina vers Kahl. Tout en se levant, elle déclara :

« Merci Kahl. »

Elle s’inclina respectueusement devant les deux nouvelles têtes.

« Mademoiselle Quietshooter et Tars, nous avons enfin l’occasion de nous rencontrer. »

Présentation d’usage, “enfin” et “occasion” n’étaient pas vraiment justifiés, mais qu’importe. Kahl vint s'asseoir à côté d’Helera, sur un des fauteuils en quart de cercle entourant la table centrale.

« Les oreilles des murs sont plus petites ici, nous y serons plus tranquilles. Mais déjà, vous prendrez bien quelque chose à boire ? »
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Jessa pâlit l’espace de quelques secondes. Elle regarda à droite, à gauche, vérifiant une nouvelle fois l’environnement qui l’entourait. Avait-elle mal compris quelque chose à son réveil ? Un détail, qui était tout sauf anodin ? Pourtant, elle avait beau essayer de se remémorer tout ce qui s’est passé depuis, aucun détail de ce genre ne lui avait échappé…
La zeltronne s'enfonça dans sa chaise, sentant son cœur battre dans sa poitrine. Ses connaisses limitées sur la géopolitique galactique et les hiérarchies pouvaient expliquer cette situation, même si ce manque de connaissance pouvait sembler étrange pour une chasseuse de prime, et ça l’est !
La femme devant-elle, n’était pas une impériale comme une autre. Mentirait-elle ? Elle n’aurait rien à gagner à le faire, au contraire. Enfin, selon Jessa. Mais pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ? Sûrement pensait-elle que son visage lui serait familier. Pourtant, elle ne l’avait jamais vu. La mandalorienne n’aurait pu oublier un si joli visage. N’y avait-il pas un protocole ? Les impériaux ne devaient-ils pas présenter leur titre au début d’une discussion ? En réalité, Jessa n’en savait rien. Mais les faits étaient là: Elle parlait avec une conseillère impériale. Alors tout s’expliqua. Les propositions. La protection qu’elle promettait. Sa volonté de changer l’Empire.
Mais cela signifiait aussi une chose: Elle est venue en personne parler en tête à tête avec la zeltronne, alors que cette dernière n’était rien, une simple chasseuse de prime de rang C. Pas assez forte pour être utile à manipuler. Pas assez connue pour proposer un réseau. Pourtant, beaucoup d’efforts et de moyens ont été déployés pour la mandalorienne. Sa curiosité maladive était à son paroxysme, elle avait besoin de savoir. Parce que Jessa n’était certaine que d’une chose: Helera, elle adorait ce prénom.

La voilà obligée à rester sur cette planète. Cela lui laissait un peu plus de temps pour réfléchir à l’offre, et à l’ultimatum donné. La zeltronne fut rassurée lorsqu’elle compris que son vaisseau allait bien. Peu de gens comprenaient tout ce que représentait ce vaisseau aux yeux de Jessa. Un vieux tas de ferraille, bon à la casse. N’importe qui aurait déjà acheté un transport plus récent, en meilleur état, mais pas elle. Mais elle n’était pas au bout de ses émotions…

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La porte s’ouvrit, faisant entrer deux silhouettes que Jessa connaissait bien. S’étant levée pour saluer en retour la conseillère, un immense sourire de joie s’afficha à la vision de ses deux amies. Les deux semblaient en parfaite forme physique. Agatha ne cessait de se frotter les doigts par stress, et quand elle vit la zeltronne, son visage s’illumina. Elle fonça dans sa direction, la prenant par la taille, et la souleva pour l’enlacer, manquant de lui briser les côtes. Erza était restée près de l’entrée, ne voulant pas s’approcher de la géante dans cette situation. Car si Jessa risquait de perdre des os, la tireuse d’élite, bien plus petite et plus menue, n’y survivrait probablement pas. Mais cela ne l’empêchait pas de laisser s’échapper un léger sourire, caché derrière son masque, mais trahi par les plis de son visage.

« - Ma belle, tu n’as rien ? Ils ne t’ont pas cassée ? On avait aucune nouvelle, on était inquiètes pour toi ! »

Bien évidemment, étant dans des cellules différentes, la hapienne n’avait aucun moyen de savoir ce qui se passait chez la jeune humaine. Mais son côté émotif faisait qu’elle avait facilement pu deviner les émotions de la tueuse professionnelle.

« - Moi aussi… Je suis contente… de vous voir… »

Agatha relâcha sa capitaine, voyant qu’elle avait du mal à respirer. Erza se rapprocha alors du duo.

« - Nouvelle coupe. Nouvelle couleur d’yeux. Ça te va bien. »

Pour elle, tout allait bien à Jessa, mais jamais elle n’oserait lui avouer en face.

« - Alors, c’est Sarah désormais ?
- J’avoue que ça va être difficile de s’y habituer.
- Sarah c’est cool.
- Mais du coup entre nous on peut t’appeler Jessa ? Ce n’est pas dérangeant ? Ou faut-il éviter au cas où ça fuiterait ?
- On verra ça plus tard, ne vous inquiète pas. »


Pour le moment, la zeltronne ne voulait qu’une chose: Profiter. Après tant d’évènements, voir ses amies saines et sauves était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Elle regarda Erza, et avant que cette dernière ne put s’enfuir, elle l’attrapa pour la prendre dans ses bras, la serrant contre elle. Leur réunion fut coupée par l'intervention de l’agent qui les surveillait. Ce dernier leur indiqua où elles seront logées pendant les réparations, et la réponse satisfia la jeune femme. Un hôtel…

Quand les trois jeunes femmes entrèrent dans leur chambre, Jessa se laissa tomber sur un grand lit, profitant du confort que lui apportait ce matelas comparé à la chaise. Des vacances. Après cette semaine chargée en émotions et en actions, elle avait besoin de vacances. Alors, autant profiter au maximum de ce petit séjour aux frais de l’Empire.
Le trio prenait un bain moussant, une petite musique d’ambiance les accompagnées, tandis que dans l’air flottait un parfum relaxant. Jessa et Agatha étaient toutes les deux à un coin opposé de la baignoire, tandis qu’Erza était assise sur la zeltronne. Cette dernière, une brosse à la main, s’occupait de la longue chevelure blanche de son amie. L’humaine ne prenait jamais soin de son corps, alors c’était à la chasseuse de prime de le faire. Une tâche qui ne lui déplaisait pas, bien au contraire, car cela leur permettait de passer du temps ensemble, et de discuter en se relaxant. Et cela tombait bien, car la zeltronne avait un sujet très important à aborder. Si Erza ne réagissait pas à l’information, Agatha se questionnait.

« - C’est… Sur le coup, je ne sais pas quoi penser…
- Yep, je comprends parfaitement.
- Mais tu penses plutôt accepter ou plutôt refuser pour le moment ?
- Hmmm… J’avoue qu’elle m’a fait bonne impression l’impériale.
- Il est vrai qu’elle est belle.
- C’est sûr, mais c’est pas de ça dont je parlais. Elle avait vraiment l’air sincère quand elle parlait, on sentait une passion, mais pas la même que les robots qu’on a l’habitude de voir, matrixés, qui récitent en boucle leurs messages patriotiques.
- Personnellement… Je n’ai pas vraiment d’avis sur l’Empire tu sais. Juste que, bas avec nous les mandaloriens, ça ne se passe pas très très bien. Qu’en penserait mon clan s’il apprenait que j’ai rejoint l’ennemi ?
- C’est Mandalore qui est en conflit avec l’Empire, pas le clan Tars. De toute façon, tu as déjà travaillé pour eux avec moi.
- Certes. Tu as raison.
- Je ne veux pas te forcer. J’aimerai avoir votre avis sincère.
- Pour ma part… Je ne sais pas encore. Peut-importe le dénouement, je resterai à tes côtés, ça c’est tout ce dont je suis certaine. Après… J’aimerai bien la voir plus en détail, la conseillère, pour me faire un avis.
- J’espère aussi la revoir… »


Elle fit un clin d’oeil à la forgeronne, qui réplica en tirant la langue. Mais il restait une personn, qui n'avait pas prononcé un mot depuis le début.

« - Et toi Erza ?
- L’Empire ? Hum… Je m’en fiche. Je suivrai tes ordres, peu importe lesquels. Tout ce que je veux, c’est que toi, tu sois heureuse.
- T’inquiète pas. »


Elle embrassa le cou de son amie. Parfois, Erza l’effrayait. Elle restait une tueuse de sang froid, qui obéissait aux ordres sans poser de questions. Elle pourrait lui ordonner de se trancher la gorge qu’elle le ferait… Et pourtant, elle a beaucoup évolué depuis leur rencontre, gagnant petit à petit un avis personnel, ainsi qu’un libre arbitre. Ce qui était effrayant donc, c’est qu’elle avait volontairement fait ce choix…

Alors qu’elle se relaxaient, quelqu’un toqua à la porte. La zeltronne sortit alors de l’eau, prenant une serviette qu’elle enroula autour de son tronc, et se dirigea vers l’entrée de la chambre. Ouvrant la porte, elle tomba nez à nez avec un magnifique jeune homme.

« - Salut… »

Jessa venait de se relaxer, et désormais elle avait besoin de… s’amuser. Elle le dévorait des yeux, se mordant la lèvre inférieure, les yeux légèrement plissés. Il était mignon, et cela l’excitait. Malheureusement, le jeune homme était venu en tant que messager, et ne pouvait donc rester avec elles. Tant pis, elle devra attendre.

« - Ça marche mon beau, on se prépare en vitesse et on arrive. Qui nous demande ? »

La réponse fit agrandir davantage le sourire de la mandalorienne. Se dirigeant vers ses amies, elle leur fit un pouce en l’air.

« - Et bien Agatha, ta demande va être honorée. La conseillère veut nous voir. Habillez-vous pour l’occasion.
- Malheureusement on n’a pas encore pu m’acheter de robe, et Erza n’en a pas non plus…
- Ne vous inquiétez pas, faites vous les plus belles possibles, je ne serai pas loin pour vous aider. »


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Jessa avait fait venir de son vaisseau des vêtements et accessoires, afin de se préparer au mieux au rendez-vous. Ce n’était pas un bal ou un gala, sinon le coursier aurait prévenu. Elle opta pour une tenue sobre, mais belle. Une robe rouge, sans manches, allant jusqu’aux genoux. Elle était fendue sur les côtés, pouvant laisser voir par moment un peu de ses cuisses. Elle possédait un large décolleté, sexy sans être obscène. Le tout était serré à la taille par une large ceinture à boucle. Elle portait des bottes à talons mi-hautes de couleur sombre, ainsi qu’un ou deux bracelets à pointes, et un collier. Un léger maquillage pour affiner ses cils et sourcils, et pour finir du gloss pour les lèvres.
Agatha avait retiré son armure, préférant mettre une salopette bleue courte et un petit haut noir. Elle coiffa ses cheveux dans un foulard de couleur bleu. Sous la demande de son amie, elle préféra venir en tenue décontractée qu’en armure lourde.
Quant à Erza… Elle ne changea absolument rien, n’aimant pas ce genre de mascarade.

Le trio suivit le garçon jusqu’au salon, où elles virent leur hôte. Jessa fut d’autant plus surprise de la voir sans uniforme, dans une tenue des plus ordinaires. Décidément, cette conseillère cachait bien des surprises.
Jessa et Agatha s’inclinèrent en retour, et voyant ça Erza fit de même, avec une seconde de décalage.

« - Euh enchantée également !
- … »


Jessa fut un peu gênée de la réaction de ses amies, quoique prévisibles. Agatha était stressée par la situation, intimidée par son hôte, tandis qu’Erza n’était pas bavarde par nature, d’autant plus avec les inconnus, qui qu’ils soient. Après cela, Agatha et Jessa s’assirent sur un des sièges. Quant à Erza, elle choisit de rester debout. La tireuse d'élite préférait toujours être adossée à un mur. Bien plus pratique pour agir avec rapidité et efficacité.
Quand Helera proposa un verre, la zeltronne sauta sur l’occasion, même si elle aurait préféré inviter l’impériale que se faire inviter. Mais désormais, elle avait bien moins peur de son interlocutrice. Certes, ce n’était pas son amie, elle restait une puissance qui pourrait la faire tuer sur le champ d’un claquement de doigt sans aucun remord. Mais, si elle avait voulu la tuer, elle l’aurait déjà fait. Alors elle afficha un léger sourire sincère.

« - Volontier. »
#40319
Si la reine avait pu parier sur le premier échange de civilité, elle aurait gagné. L’analyse de Sarah avait dévoilé beaucoup sur ses coéquipières. Des baroudeuses d’une jeunesse évidente et d’une immaturité prononcée. Mêlée à cela une naïveté enfantine presque touchante et elle était projetée des années auparavant. A une époque où rien n’avait d’importance, ni la guerre, ni la paix, ni l’honneur et ni la lâcheté. Une vie où le simple fait de respirer était une bénédiction. A cette époque, pas même l’empire et la république ne lui faisait peur. Et elle pensait telle une enfant pouvoir maîtriser des forces qui la dépassaient très largement. Si les trois femmes poursuivaient la même voie, il y avait fort à parier que la tristesse et le deuil seraient rapidement au rendez-vous. Helera était restée figée pendant les salutations, peut-être avec l’intention de leur dire de profiter des moments qu’elles avaient toutes les trois. De profiter de la famille qu’elles s’étaient construite, de l’amour et la tendresse qu’elles partageaient. Surtout, de partager tous les mots qui devaient l’être, car les regrets étaient bien trop nombreux. La conseillère esquissa un sourire mais se cacha derrière un mutisme lourd de non-dit.

Elle s’attarda enfin sur leurs tenues et pour une fois, elle aurait été surprise. Non pas d’Erza ou d’Agatha, dont le manque évident à l’étiquette était à souligner. Plutôt par Sarah, dont l’effort avait été portée sur le choix de vêtements évoquant davantage une femme qu’une petite fille. Même si le choix de la couleur ne pouvait que ternir sa couleur de peau naturelle, que le jaune ou bleu aurait sublimé. Mais qu’importait, l’effort était à noter. Une analyse qui reflétait le contraste avec la conseillère, qui ne s’habilait presque exclusivement à la garçone. Ce qui dans un empire sexiste était particulièrement encouragé. Helera avait pris le temps de se renseigner sur les deux dernières de ce trio insolite. La mercenaire des bas-fonds de la galaxie, assassin de son actif. Une personne évidemment peu loquace, terrée dans un mutisme assourdissant mais dont l’esprit résonnait dans la Force d’une manière très limpide. Et la mandalorienne d’un clan mineur, dont les recherches n’avaient pas vraiment donné de résultat. La première n’avait pas la majorité impériale, les deux autres venaient à peine de la dépasser. Avec Kahl, Helera était presque gardienne de crèche. Cette simple idée lui fit de nouveau étirer un sourire, tandis qu’elle prit place. Le jeune homme, dont les pensées vagabondaient dans les siennes, la regarda en haussant un sourcil. Helera se tourna vers lui et d’un air bien trop neutre :

« Kahl tu veux quoi ? »

« Si j’ai le droit à l’alcool, je me contenterai d’un verre de vin rouge. Commenta-t-il, gardant son air sérieux, visiblement piqué au vif. »

« Prends une bouteille alors. »

Il gloussa à son tour et repris vite prestance, avant d’incliner respectueusement la tête. Une fois les commandes des convives récupérées, il disparut vers le comptoir. Helera le suivit un moment du regard avant de se concentrer sur leurs interlocutrices.

« Kahl est un garçon prometteur. Il a le sens des responsabilités et perçoit le futur avec une clarté assez rare pour son âge. En plus de lire à travers les gens avec une aisance impressionnante. »

Tentative de détournement d’attention pour paraître un peu plus humaine. Dans cette espace presque hors du temps, elle restait l’alpha, le superprédateur avec droit de vie ou de mort sur n’importe quelle personne. En fait non, pas officiellement, pas en tant que conseillère, ni reine, ni quoi que soit, l’empire ne fonctionnait pas comme cela. Mais en tant que maître sensitive, les limites étaient tout autres …

« Cet endroit n’est pas celui usuel pour des personnes dans votre cas. Normalement, les locaux réservés sont de construction impériale avec un personnel qui l’est tout autant. J’ai préféré vous transférer dans cet endroit neutre pour que nous discutions. Presque neutre … »

Elle fronça les sourcils et désigna du regard un homme au bar à côté de Kahl, épiant sa commande et une femme à l’autre bout qui faisait mine de lire les nouvelles.

« Lui c’est un agent, visiblement en permission. Il a l’air … d’avoir égaré sa compagne pour ce soir. La démarche ne Kahl ne l’a cependant pas dupé. Il se croit désormais surveillé. Bien fait. Quant à elle … C’est l’échange. Elle attend des clients. Je n’arrive pas à voir quoi. Cela la rend tendue. »

« Pas un client, son employeur, souligna l’apprenti, revenu de sa quête d’alcool. Sa vie est en jeu, elle le sait, mais une appréhension dort en elle. Elle va tenter de le tuer. »

« Merveilleux, qu’elle ne trouble pas l’endroit. »

« Cela ne risque pas. »

Helera aida à la distribution des verres et déposa au centre de la table basse un bol de gourmandises salés que le noble eut la délicatesse de prévoir. Enfin elle les fixa une à une, sans ne laisser un seul commentaire sur la démonstration qu’ils venaient de leur offrir. Le but n’était pas d’impressionner, d’apeurer ou tout autre sentiment qui aurait provoqué un saut d’humeur. Peut-être de la curiosité, si Helera avait de la chance. Quand la bouteille fut débouchée, elle en servit Sarah et l’apprenti, puis leva son verre avant de le présenter à ses convives pour le heurt traditionnel.

« Ici, donc, les seules oreilles impériales que vous aurez, ce sont les nôtres. Nous ne parlerons pas de la malencontreuse affaire qui nous a fait nous rencontrer, sauf si d’aventure vous avez des questions. Sinon, je pars du principe que cela n’existe plus. »

Elle but une petite gorgée.

« Vous pourrez donc parler librement, aussi crûment que vous le désirez et avec la franchise dont vous faites preuves habituellement. Il n’y aura aucune retombée sur vous, vos proches, etc etc. Qu’est ce que j’ai oublié ? On ne vous fera pas plus de mal que vous en avez déjà subi, sauf si vous vous décidez à canarder toute la salle. »

L'amateurisme de la conseillère n’était que la façade qui ne masquait qu’à peine son ennui des procédures et du rabâchage des mêmes informations. Mais elle devait passer par là, probablement, pour créer un climat de confiance. Climat nécessaire à un échange plus construit que les simples hochements de tête que Sarah lui avait servi toute la matinée.

« Pourquoi tant de précaution ? Car si je suis conseillère aujourd’hui, je n’étais même pas impériale officiellement il y a un an. J’aime ce gouvernement pour ce qu’il m’a donné, mais j'exècre les grattes papiers procéduriers qui vous auraient probablement jeté dans l’espace. Je ne veux pas que l’échange que nous aurons tombe dans des oreilles qui mettront en péril nos discussions. Bref. »

Elle but une autre gorgée et prit une poignée de gâteaux salés.

« Sarah, vous avez pu faire un résumé à vos amies ? Et pour quelle conclusion ou commentaire ? »
#40323
Regardant quelques instants Kahl se diriger vers le comptoir, l’attention de Jessa retourna vers son hôte.

« - Quel est son rôle d’ailleurs ? Assistant ? Bras droit ? Je peux me tromper, mais visuellement il n’a pas le profil du garde du corps, ni le comportement. J’avoue être curieuse, même si j'opterai bien pour espion, vu la description que vous m’avez faite de lui. »

À ces mots, Agatha haussa un sourcil, surprise. Elle n’avait encore jamais vu Jessa vouvoyer quelqu’un. Il faut dire que la zeltronne ne le faisait pratiquement jamais. N’étant pas fan des us et coutumes, elle a toujours préféré la proximité, tutoyant pour créer une ambiance de proximité. Tout le monde à la même échelle, personne en dessous ou au-dessus. Homme, femme, enfant, humain ou alien…
Alors, pourquoi se mettre soudainement à vouvoyer son interlocutrice ? Elle-même ne s’en est pas vraiment rendue compte. Par peur, peut-être ? Par tentative de nouveauté ? Tenter d’améliorer son professionnalisme ? Un acte irréfléchi, qui pour une fois pouvait être plus positif que problématique.
Erza n’avait pas lâché une seule seconde son attention sur le jeune homme. Si elle se méfiait de la conseillère, Jessa lui avait parlé d’elle. Alors que ce type semblait sortir de nul part. Contrairement à ses amies, la tireuse d’élite avait gardé quelques armes, au cas où. Et à la moindre entourloupe, elle n'hésitera pas à tirer.

La mandalorienne écouta les explications de la conseillère, avant d’attendre le retour de Kahl. Elle fut assez intriguée par la démonstration réalisée sous ses yeux. Elle préféra négliger la possibilité d’un coup monté pour opter pour une preuve des talents du jeune homme.

« - Et vous avez déduit tout ça rien qu’en regardant ? Franchement, je suis bluffée. Vous êtes humain ? Parce que même avec mes compétences naturelles de zeltronnes, je serai incapable de découvrir autant en si peu de temps. Je peux uniquement sentir les émotions des personnes. »

Elle prit alors l’un des aliments sur la table, tandis que la forgeronne était déjà à son troisième gâteau. Cette dernière était très gourmande, mais heureusement cela était compensé par la quantité d’exercice quotidienne. La zeltronne prit son verre, faisant signe à ses amies de faire de même, et le présenta également. En tant que bonne vivante, Agatha le fit avec grand plaisir, tandis que Erza continuait de surveiller les gestes des impériaux.
Arriva la question de la torture. Elle ne pouvait ignorer ce qu’il s’était passé. Un acte aussi abominable que injustifié. Mais la chasseuse de prime avait également commis des atrocités de ce genre. Si elle voulait évoluer, tourner la page, il fallait qu’elle continue de faire des compromis, des sacrifices, et ce malgré tout ce qu’elle a déjà fait. Préférant taire sa réponse, elle changea de sujet pour commenter la situation assez différente de ce qu’elle connaît.

« - Je dois vous avouer que la situation est… Différente. Pas dérangeante, bien au contraire. Pouvoir parler librement avec mon employeur, autour d’un verre, dans un salon qui n’est ni un bureau ni un palais, est une sensation très agréable. Parmi les nombreux employeurs que j’ai rencontré, ceci est une première. D’autant plus que, pardonnez mes propos, mais jamais je n’aurai imaginé me retrouver dans une situation pareille avec des représentants impériaux, et encore moins de votre rang. »
Le verre à la main, Jessa attendit quelques secondes après la gorgée de son hôte pour faire de même. On ne sait jamais ce qui aurait pu se trouver dans la bouteille. C’était une habitude qu’elle avait depuis sa dernière rencontre avec Acerus, et les trop nombreux somnifères qu’elle a malencontreusement ingérées de nombreuses fois dans les boissons que lui tendaient l’homme masqué.
Quand elle entendit le protocole baclé dans le commentaire de Helera, la zeltronne gloussa. Encore un point en commun.

« - Donc, il n’y a que nous 5. Parfait… »

Agatha arrêta alors de prendre des gâteaux, respirant profondément. La panique à l’idée d’être surveillée avait joué sur sa gourmandise, et avoir la confirmation d’une réunion purement physique la rassura légèrement, mais pas suffisamment. Prenant sa choppe, elle vida le contenu d’une traite. Mais cela ne suffit pas à gagner la confiance de Erza. L’assassin continuait de surveiller les moindres gestes des deux impériaux, n’ayant ni touché à la nourriture, ni à la boisson. Elle n’avait d’ailleurs pas prononcé le moindre son, se contentant de garder son regard vide, inexpressif.
Reprenant un gâteau, Jessa croisa ses jambes de l’autre côté, ne pouvant s’empêcher. L’idée de se retrouver seule avec ses amies, la magnifique Helera, et le beau Kahl, cela la mettait dans tous ses états.

« - Yep. Je leur ai parlé de la proposition, des avantages et des inconvénients, de ce qu’on gagnerait et qu’on perdrait dans les deux choix possibles. »

Elle reprit une gorgée, réfléchissant une dernière fois. Elle jetta un dernier regard à ses amies, voulant voir si l’une d’elles avait changé d’avis. Aucune objection. Alors elle posa son verre, regarda les deux impériaux, l’un après l’autre, et répondit.

« - On ne peut se permettre de perdre un client aussi puissant que l’Empire. Et si ce dernier nous traque, nous ne serons jamais tranquilles. De plus, si jamais le conflit reprend, et nous force à choisir un camp, entre la NR et l’Empire, il était hors de question que je rejoigne le premier. Et troisièmement… »

Elle agrandit son sourire, remettant en arrière une mèche de cheveux.

« - Vous m’avez fait forte impression. Vos révélations. Votre manière de voir les choses. Votre comportement… Tout ça c’est du jamais vu. Alors si nous sommes rattachées à votre cabinet, et donc travaillons avec vous en particulier, nous acceptons. Si je ne puis pour le moment faire confiance à l’Empire, vous, conseillère, vous avez toute ma confiance… »
#40325
« Si tel était le cas, je ne pourrais répondre ni par l’affirm »ative, ni par la négative. C’est beaucoup plus simple que cela, il est mon apprenti, mon unique élève.

Elle fronça les sourcils en soulignant les derniers mots, regardant au loin le garçon de ses yeux pénétrant la chair et l’esprit. Mais tout cela fut vite laissé au gré des prochaines discussions. Helera parlait très calmement et son visage s’animait à chacune de ses phrases et ses pensées. Des haussements ou froncement de sourcils, des sourires en coin d’un côté ou de l’autre, un regard fuyant ou insistant. Cette expression la faisait souvent passer pour une femme naive facile à lire, et elle aurait tord de prétendre l’inverse. Souvent elle changeait de position, pliant une jambe sur l’autre, puis l’inverse, changeant tantôt de point d’appui, tantôt d’angle. Ses doigts suivants le même schéma, impossible à arrêter, illustrant ses propos telle une artiste de théâtre. Cette énergie révélait une incapacité à rester immobile soulignant une hyperactivité active.

« Il est vrai que les zeltronnes peuvent percevoir les émotions… »

Ce détail qui jouait en sa faveur et la faisant rentrer dans le cadre qu’elle avait fixé. Pour seule réponse, Helera commenta :

« Je suis certaine que vous pouvez répondre à cette question, Sarah. Aussi certainement que je peux vous dire que l’arme que vous portez, Ezra, ne vous sera utile. Soyez bien certaine que si nous voulions vous faire du mal, nous ne perdrions pas de temps à vous offrir à boire. Votre tension serait justifiée dans un autre cadre que celui-ci. »

Elle étira cette fois un véritable sourire en direction de la femme qui s’était terrée dans le mutisme. Helera sentait le devoir qu’elle partageait pour Sarah, à tel point que cela dérivait vers l’obsession. Un sentiment maladif qui, si Helera s’était approchée un peu trop proche de la zeltronne, aurait provoqué une explosion dans l’esprit de l’humaine.

« Le rang n’est qu’un prétexte pour récompenser l’utilité d’une personne, voilà tout. Si la plupart s’y accrochent comme à leur propre vie, d’autres le considèrent comme un moyen. »

La conseillère haussa les épaules et but une gorgée de son verre. Ce vin rouge était âpre au goût mais délivrait tous ses arômes dans une explosion gustative après avoir séjourné en bouche. Helera vérifia la couleur puis récupéra la bouteille pour en vérifier l’étiquette. Satisfaite de ce qu’elle y vit, elle la reposa. Ce simple mouvement suffit à voir disparaître une grande partie du contenu des salés, engloutis en quelques bouchés par la géante. Cette femme, probablement humaine, faisait parti des rares specimen à s’être vue d’ôter d’une taille si imposante. Quelle plaie pour trouver des vêtements à sa taille, ce que cela devait être. Son anxiété transpirait par ses pores et Helera faillit faire de nouveau une remarque sur l’importance de se détendre, mais trouva cela vain. Après tout, ils étaient représentant de la plus grande puissance galactique, ce qui avait de quoi impressionner. Si elles savaient que cela n’avait aucune importance dans ce genre d’échange, peut-être la situation aurait été tout autre. Qu’importait, c’était Sarah qui l’intéressait, l’équipage n’étant qu’un prétexte. Aussi se contenta-t-elle de sourire dans la direction de la géante prise sur le fait et diriger son attention vers la principale protagoniste. Face à la dernière déclaration, Helera termina le contenu de son premier verre et s’adossa jusqu’au fond de son siège, les bras posés sur son genoux.

« Je sais », commença-t-elle avec un sourire. « Mais je vous remercie de cette franchise. Il est important pour moi que vous fassiez la distinction entre l’empire et ce que je vous propose. Car contrairement à ce que vous avez dit, je ne compte pas être votre employeur. C’est bien d’un partenariat dont il était question lors de notre entrevue. Cela soulignant donc un échange mutuelle et équitable entre nos deux parties. »

Elle fit une pause après avoir appuyé sur ce fait.

« Aux yeux de l’empire, vous avez accepté cette proposition et de fait, vous devenez effectivement employées de ce dernier. Un salaire vous sera reversé tant que vous garderez ce statut et des primes exceptionnelles selon l’achèvement des missions confiées pourront être perçues. Mais cela n’est que la façade. »

Kahl resservit son verre et refit le tour de celles qui étaient déjà à sec.

« Ce que j’ai perçu dans votre esprit, cette … capacité à détruire ceux qui s’en prendraient aux vôtres, à protéger avec hargne … C’est cela que je veux cultiver avec vous. L’empire va mal et les différentes commissions peines à maintenir la corruption hors de nos frontières. Le système ralentit, se grippe et j’ai peur qu’il cède à un moment inopportun. J’ai à cœur de détruire à mon tour ceux qui phagocytent le système que le peuple souffre à maintenir. Vous dire que j’ai un plan bien ficelé serait mensonge. »

Cette dernière remarque lui fit tirer une grimace à mi-chemin entre les excuses et le comique de situation.

« Vous êtes jeunes et pures, vous pouvez m’aider à le construire. En échange de quoi je vous promets ce dont nous avons discuté Sarah. »

Cette dernière remarque n’appartenant qu’à leur échange “privilégié”. L’idée de famille et d’appartenance, l’assimilation dans ce groupuscule en construction, sur les fondations d’une idéologie solide : L’empire. C’était un prétexte et un but. La conseillère ponctua sa phrase d’un léger clin d'œil à la Zeltronne.

« Néanmoins … Il me faut vous avertir que la route sera périlleuse. Et même si je suis honorée de la confiance que vous me portez Sarah, il va me falloir vérifier que vous toutes avez bien les épaules pour cet objectif. Je ne veux pas vous envoyer à une mort inutile. »

Helera attaqua son deuxième verre.

« Mais vous n’êtes pas obligées de répondre tout de suite, si le cœur ne vous en dit pas. Car c’est avant tout de lui dont j’ai besoin de sentir l’assentiment. »

De nouveau, elle avait beaucoup trop parlé et sa gorge était sèche. L’alcool n’aidant pas vraiment à étancher sa soif, il avait au moins le privilège d’être liquide.

« Avant de poursuivre, qu’en dites vous, sur le principe ? Si vous n’osez pas poser votre question, pensez-y très fort, cela suffira. »
#40330
Elle avait raison. Erza le savait parfaitement. Elle fut en premier lieu surprise par la remarque de la femme devant-elle. La tueuse professionnelle était pourtant persuadée d’être restée assez discrète, que la discussion avec Jessa suffirait à garder l’attention. Cela renforça d’avantage sa méfiance vis-à-vis de l’impériale, elle était encore plus dangereuse qu’elle ne l’avait pensé. Alors, comprenant que tout cela ne mènerait à rien, la jeune humaine soupira très légèrement, et se rapprocha du fauteuil de Jessa, s’asseyant à côté d’elle. Elle prit son verre, et sortant une paille d’une de ses sacoches, commença à boire lentement le contenu. Le fait d’utiliser ce genre d’outil lui permettait de garder en grande partie son masque, n’utilisant qu’une légère ouverture. Sa boisson n’était pas alcoolisée, et ce par choix simple: garder un contrôle total de ses émotions, de ses réflexes, et surtout de sa vivacité. D’autant plus que devant elle se trouvait son pire ennemi, en la personne de Kahl. Le genre d'individus pouvant comprendre les gens rien qu’en les observant. Elle qui était si vide d’émotions, de pensées, un corps presque inanimé, ne devait absolument pas se permettre que quelqu’un entre dans son esprit.
Jessa lui sourit quand elle la vit s’asseoir à côté d’elle, comme un parent ravis de voir son enfant timide sortir de lui-même de sa chambre lors d’une visite. La jeune humaine la regarda l’espace de quelques secondes, sans montrer la moindre réaction, avant de regarder son verre. Mais même si son regard n’était pas directement tourné vers les impériaux, sa vigilance n’avait pas disparu pour autant.

De son côté, Jessa fut heureuse d’entendre de nouveau le terme “partenariat”. Le fait de le repréciser mettait l'accent sur l’importance de ce principe. Jessa était une tête brûlée. Comme elle l’a déjà dit, elle ne supportait pas de suivre les ordres, voulant toujours faire les choses à sa façon.
Puis, une phrase a retenu son attention. “J’ai perçu dans votre esprit”. “Cultiver”. Etant une adepte des allusions par les choix de mots, elle fut légèrement déstabilisée. Ce n’était sûrement qu’une métaphore. Oui, ce n’était qu’une figure de style. Elle s’avança légèrement, les mains sur les genoux, épaules voûtées. C’était l’une des spécialités de Jessa, en fonction de la situation, elle pouvait avoir une pose sexy, comme une pose élégante, ou, dans cette situation, une pose guerrière. Cela dépendait notamment du sujet abordé.

« - Exact. On sait se défendre. On a de l’expérience, et quand il s’agit de se battre, on est pas des enfants de chœur vous savez. »

Elle montra son bras gauche, et gonfla ses muscles, faisant doubler le volume.

« - Certes, après l’intervention, j’ai volontairement demandé à supprimer toutes mes cicatrices, afin de prendre un nouveau départ. Ceux qui s’en sont pris à nous ne sont plus de ce monde. Quiconque voudra à l’avenir nous causer du tort, je compte bien lui rendre au centuple. »

Une affirmation pas complètement véridique, étant donné que l’assassin de Kate courait encore. Mais ce n’était qu’une question de temps, maintenant le groupe allait avoir les moyens de s’occuper d’elle…

« - J’ai à quelques reprises eu à faire avec des trafiquants d’esclaves. »

Elle cracha dans son verre quand elle prononça ce mot.

« - Je leur ai refait le portrait à tous. Certains sont encore en vie, car c’était les termes du contrat. Mais à tous les coups ils s’en sont sortis, et recommenceront. Je ne suis pas une justicière, mais j’exècre ce genre d’individu. Ceux qui font souffrir des innocents, leur privant de leurs libertés, de leurs plaisirs, pour leur propre plaisir personnel. »

Son corps avait presque doublé de volume, tous ses muscles s’étant contractés. Quand elle s’en rendit compte, elle se calma, faisant redescendre la fabrication soudaine de testostérone. Le terme “pure” la fit légèrement glousser, étant donné sa réputation sexuelle, et la réputation de tueuse de sang froid de Erza. Mais elle ne commenta pas, comprenant où voulait en venir son interlocutrice.

« - Vous pensez à un test quelconque ? Une mission de broutille ? Au nom de l’Empire ou… Une mission plus… intime ? Notre trio peut s’adapter à n’importe quelle situation. »

Elle posa délicatement un biscuit dans sa bouche, avant de reprendre, le sourire toujours aux lèvres. L’alcool avait commencé à faire effet, et avec ça ses… Envies. Sa raison continuait de lui crier de ne pas tenter ce genre d’action avec une impériale, mais pendant combien de temps encore pourra-t-elle se retenir ? Son regard devenait de plus en plus lubrique, et ses expressions pourraient la trahir à tout moment. Elle était encore en possession de ses moyens, tenant bien l’alcool, mais ses émotions et ses désirs étaient bien amplifiés par sa nature, et son trouble du comportement.

« - D’ordinaire, j'aurais dit que mon coeur ne pourrait rien vous refuser. Mais, étant donné que notre discussion est de nature officielle, je me contenterai de dire que je marche. Comme je l’ai dit, travailler avec vous me tente bien. J’ai beaucoup plus à gagner à vous suivre là-dedans, d’autant plus que je suis curieuse de voir ce que vous comptez faire. Vous dites ne pas avoir de plan pour le moment, et cela n’est pas un problème. Je suis une reine en improvisation… »
#40332
Face à démonstration de force, Helera ricana légèrement, soulignant amusement compréhensif, sans aucune moquerie. Il était évident que sa musculature proéminente devait en faire peur à plus d’un, ou une. Ce corps gonflé en testostérone, qui était une hormone pourtant bien masculine, ce qui enlevait une grande part de sa féminité. Ce fait était d’autant plus amusant quand l’on savait que la Zeltronne était … une zeltronne, avec toute l’affinité sexuelle que cela engendrait. Peut-être que les effluves qu’elle produisait était le moyen de compenser ce que beaucoup jugeaient comme de la disgrâce physique. Peut-être tout simplement que Sarah n’en avait cure, ce qui semblait cohérent quand l’on comparait avec le corps de sa consoeur. Avec près de deux mètres de haut et presque autant de large, elle aurait pu à elle seule prendre un des canapés. D’ailleurs, c’était déjà presque le cas.

Ses remarques étaient louables mais pour Helera, cela ne soulignait que leur manque d’expérience envers les vrais combats. Ceux qui opposaient bien plus que les muscles. De nouveau, elle se sentit toute proche de la rose et voulut mitiger son enthousiasme par quelques conseils. Mais ce trait de caractère qui était le sien, celui de chercher à protéger tout le monde, lui avait été bien des fois reprochés. Et puis le temps passant, elle s’était rendue compte que cela ne servait en définitif à rien, car elle n’était pas écoutée.

« Cette vitalité est tout à votre honneur et sachez que vos principes sont bien partagés. J’ai également participé à la guerre de l’espace Hutt, il y a quelques années. A l’époque, je n’étais pas impériale, mais membre d’une coalition galactique. Nous avons pénétré dans l’espace Hutt par le Sud et enfoncé les lignes rapidement. Mais très vite, nous nous sommes rendus compte que les gens que nous voulions sauver, n’avaient pour la plupart pas le goût à l’être. C’est étrange que cette volonté à rester en bas, quand l’on vous a enseigné d’y rester. Mais un choix est un choix, après tout et nous avons respecté le leur. »

Helera regarda le fond de son verre, faisant tournoyer le liquide rougeâtre avec lassitude et morosité.

« Ce fut à peu près pareil dans la guerre face aux Sith de Sang Purs, dans le Nord. Nous avions beau lutter de toutes nos forces, personne n’a levé le petit doigt. En définitif, nous avons tout perdu à ce moment-là. Je remercie le ciel que leur disparition fut aussi soudaine qu’inespérée. »

Son visage changea du tout au tout et s’anima de nouveau, relayant ces sentiments négatifs vers un passé désormais révolu. L’avenir était devant et se construisait maintenant. Cet adage valait pour les moments de morosité où la tristesse revenait la hanter.

« Mais je me dois de vous féliciter pour cette sculpture de corps. Le travail que cela a dû être semble titanesque. »

Compliment sincère, comme toujours. La reine observait chacune des courbes rosées contractées avec force et contraster avec sa robe si joliment taillée. Cela ne cessait de la faire sourire et de l’amuser, tant la situation était originale. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que cela s’avère inutile et qu’elle relâche la pression sur son corps. Quand elle posa la question, Helera haussa un sourcils et lui répondit avec sérieux :

« Et bien … Une mission plus intime en effet. En relation privilégiée et plus intime avec vous-même. Ne dit-on pas que le plus grand ennemi de chacun, c’est ce qui se cache à l’intérieur de nous ? Cela peut vous paraître flou, j’en ai bien conscience. Mais si d’aventure vous rencontrez des Jedi, ce n’est malheureusement pas votre belle musculature qui pourra vous sauver. Car si votre corps est solide, je suis certaine que votre esprit ne l’est pas. Sans vouloir vous offenser. »

Helera but de nouveau une bonne gorgée de son verre puis se rendit compte qu’elle n’allait pas pouvoir continuer sur ce rythme.

« Je peux d’ors et déjà vous présenter un avant goût de ce que vous explorerez. Voyez cela comme … un gage du partenariat entre nous deux. Gage que nous n’écrirons sur aucun contrat, mais dans nos esprits. Cette expérience est indolore, il n’y a aucune séquelle et beaucoup plus pure et intime que ce que votre don peut vous permettre. »

D’une petite tape sur l’espace libre à ses côtés, elle l’invita à la rejoindre. Kahl quant à lui prit sa place de l’autre côté, observant la situation avec intérêt. Il croisa un bras et s’en servit de support pour le deuxième, se tenant la tête avec la main libre. La reine ordonna :

« Fermez-les yeux. »

Elle posa délicatement le bout de ses doigts sur ses tempes et y fit quelques cercles. Son regard arpenta d’un côté et de l’autre, observant des images qu’elle seule pouvait percevoir. Le flux sanguin, le flux de sentiment, la contraction tendineux ou veinulaire. Elle observait également la manière dont la Zeltronne était capable ou non de se calmer, si tel n’était pas le cas. Enfin, elle écarta les doigts et les fit glisser complètement sur le côté. Son pouce était au niveau des yeux, l’index, majeur et annulaire sur les tempes et bord des joues puis l'auriculaire sous les lobes d’oreille. Cela … Ne servait strictement à rien pour l’expérience. Ce rituel ne servait qu’à détendre le sujet dont l’anxiété était souvent un frein à ces opérations. Puis, elle ferma les yeux à son tour et laissa vagabonder son esprit aux lisières de celui de la rose. Elle y toucha son flux de pensée et chercha une accroche, par laquelle elle s'agrippa. Avec délicatesse, elle le tracta à travers des visions et des souvenirs qui ne lui appartenaient pas.

Elle avait de l’eau qui lui tombait dessus en très grosses gouttes. Il régnait dans l’air une ambiance assourdissante et oppressante. Des bruits de sirènes, des cris et des ordres. Un vacarme qui ne semblait pas la déranger. Son regard était dirigé vers une immense tour en proie aux flammes, dont la base menaçait de céder à tout instant. Des morceaux de métal aiguisé tombaient à quelques mètres d’elle et pourrait au moindre impact la couper en deux. Elle était tétanisée par la peur et l’appréhension, pourtant, était résolument poussée par une résolution plus profonde encore. Elle devait sauver les gens encore coincés à l’intérieur. Sauver ceux qui étaient encore dans les alentours. Ses mains vers le ciel, elle sut quoi faire. En elle bouillonnait une énergie semblable à une supernova en explosion continuelle. Cette énergie, elle la dirigea vers le ciel jusqu’à le plier à sa volonté et le contorsionner telle une éponge. A tel point que de la pluie s’en échappa, tombant en rafale sur le bâtiment. Et avec cette pluie des éclairs apocalyptiques pour la punir d’avoir asservi le climat. Mais le sentiment de soulagement était beaucoup plus fort. Le sang et les vêtements déchirés n’avaient plus d’importance car la pluie laverait tout. Cette scène, elle l’avait déjà vu, mais d’un autre angle de vue.

Puis elle revint vers une scène qu’elle avait vécu. Celle où la république avait pris d’assaut son groupe de mercenaires. Ce groupe qui incluait sa famille, dont le massacre fut aussi rapide qu’implacable. Malgré la vaine résistance de ces derniers, ils périrent les uns après les autres, sans autre forme de process. Elle vit encore une fois sa mère dans ses bras, le visage inerte. Véhiculant avec cette image la tristesse et la rage, teinté d’un goût de vengeance.


Une voix résonna dans sa tête, ou plutôt … à côté d’elle. Comme une deuxième pensée qui murmurait sans exister. Spectatrice de cette scène, tout comme elle le fut dans la première :

*Ma mère est également morte dans mes bras, j’avais très exactement votre âge*

De nouveau de retour dans une grotte, sept ans auparavant. Quelques silhouettes flous de part et d’autre. Mais surtout, le visage d’une Helera plus vieille et quelque peu différente, le visage inerte que l’observatrice tenait entre ses mains. Ces mêmes sentiments qui l’animaient à ce moment-là… Tristesse et rage. Celle de détruire la galaxie entière !


Helera ouvrit les yeux en même temps que son interlocutrice et étira un sourire triste. Le flot de sentiments qu'elles avaient partagé étaient forts, ayant marqués la vie de l'une et de l'autre. Pour ces quelques secondes, elles partageraient cette même tristesse, cette douleur. De ses deux pouces, elle chassa les éventuels larmes qui pourraient naître dans le creux des yeux aliens, en prenant soin de ne pas enlever le maquillage. Son sourire s'étira sans mot dire et elle la lâcha complètement.

D’un geste de la main, elle attira un verre propre d'une table voisine. Celui-ci vola rapidement et silencieusement jusqu’à ses doigts et elle remplit le contenu avec du vin, puis le tendit à la zeltronne. A son tour, elle récupéra le sien.

« A nos défuntes mères. Puissent-elles reposer en paix… Et j’ose espérer, à notre collaboration. »

Désormais, elles étaient liées à des souvenirs communs. Helera n’avait pas montré le premier souvenir au hasard. Elle lui avait avoué qui elle était vraiment, sans aucun mot, avec la plus pure des intimités. Celles dont seuls leurs esprits étaient témoins.




En parallèle, dès le début de l’expérience. Kahl avait expliqué à Agatha et Ezra la manière dont les événements se déroulaient. Du moins, à Agatha, vu qu’Ezra serait de toute manière sur le qui-vive. Le garçon parlait avec calme et tacte, regardant les deux jeunes femmes avec attention, puis vers la géante pour illustrer ses propos.

« Je ne suis pas certain à 100 % de la manière dont Maître Kor’rial procède, mais je crois qu’elle lie les deux esprits pour n’en faire qu’un. Comme si vous … vous aviez deux mémoires, deux souvenirs. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas troublant, c’est même très … normal en définitif. C’est très difficile à décrire … Alors que nous discutons, elles peuvent passer une éternité dans leurs esprits, sans que l’on ne s’en rende compte. »

Il croisa les bras et fronça les sourcils, réfléchissant quelque temps. Puis lâcha ses réflexions et se tourna pleinement vers elle :

« Dites moi mademoiselle Tars, vous êtes d’un clan mandalorien, c’est bien cela ? Je croyais que vous aviez tous ralliés Mandalore comme un seul peuple. Que s’est il passé avec le vôtre ?
»
#40335
Helera avait souligné un point important. Une question qui forme la base de la politique. Suite à cette remarque, elle commenta.

« - Peut-on se permettre d’aller à l’encontre de la volonté d’une personne, pour ce que nous même considérons comme étant la meilleure chose pour elle ? De mon point de vue, c’est une question délicate, car elle dépend surtout du contexte. J’ai vu des esclaves qui étaient satisfaits de leurs situations. Certains, par exemple, l’étaient depuis leur naissance. Ils ne savaient faire que ça, d’autant plus qu’ils avaient un toit et de la nourriture. Alors que libres, rien n’est garanti. Je suis bien évidemment d’avis de laisser les personnes en paix, tant qu’elles ne nuisent à personne d’autres qu’eux-mêmes. »

Prenant un air grave, elle reprit.

« - Je suis navrée pour vos pertes durant ces conflits. Tout le monde souffre de la guerre, c’est pourquoi je l'exècre. Même si, pour obtenir ce que l’on cherche, des sacrifices sont nécessaires, j’en suis consciente. J’aimerai qu’un jour, ce genre de chose cesse, qu’une véritable paix perdure. Mais j’ai bien vu que cela reste un fantasme, une utopie qui ne verra jamais le jour. »

La zeltronne retrouva son sourire lorsqu’elle fut complimentée.

« - Merci. Ayant grandi dans une famille de mandaloriens, j’ai appris à utiliser tous les muscles de mon corps, et à les entraîner durement. Puis, en grandissant, j’avoue avoir pris goût à ce genre de pratique. Les arts martiaux. Enfin, mon style n’a rien d’artistique en soit, je suis ce qu’on appelle un “bourrin”. Pendant des années je me suis battue dans les cantinas, participant à des pugilats, par plaisir. J’ai donc un corps adapté à mon activité de chasseuse de prime comme mon hobbie. Ravie que cela vous plaise, beaucoup de personnes trouvent cela dommage, que ça me retire une grande part de féminité. Ces ignorants ne savent pas ce que c’est de se battre pour survivre. »

Et un autre verre terminé. Mais boire du vin comme elle boit de la bière n’était pas la meilleure des idées…
L’explication de la conseillère marqua la chasseuse. Le plus grand ennemi de chacun, c’est soi même. Les traumatismes et les conséquences ont bien montré la véracité de ses propos, Jessa était très fragile mentalement. Elle a beaucoup enduré, et si les cicatrices de son corps ont été refermées, celles de son esprit sont encore bien profondes, sans parler de son caractère super émotif.

« - Vous… Vous avez raison. D’ordinaire, je n’aime pas mettre en avant mes faiblesses, car beaucoup en ont abusé, mais je veux bien faire une exception avec vous. Je suis consciente de ne pas pouvoir rivaliser avec un utilisateur de la force. Et malgré mes entraînements, mon mental n’est toujours pas à la hauteur. De plus, ma nature de zeltronne, me rendant plus… sensibles aux émotions que vous les humains, m’a déjà porté préjudice par le passé… »

Là-dessus, elle avait ravalé sa fierté, n’étant pas très fière. Elle faisait des efforts pour se surpasser, et améliorer son mental, mais ce n’était jamais suffisant, et elle le savait. Sans parler du fait qu’avec son jeune âge, et la perte précoce de sa famille, Jessa était très immature et manipulable.
Quand l’impériale lui proposa un “voyage” dans leurs esprits, la zeltronne ne comprit pas tout de suite. De quoi parlait-elle ? Curieuse, elle se laissa convaincre. D’autant plus que la magnifique conseillère lui demandait de s’asseoir à ses côtés, une opportunité qu’elle ne pouvait refuser !

Jessa ferma les yeux, laissant les doigts de Helera se poser délicatement sur son visage, se laissant mener. Elle ignorait totalement ce qui l’attendait, mais elle lui faisait confiance. Si au début elle stressait légèrement, la sensation des doigts de la conseillère calma complètement ses anxiétés. Si douce… Cela lui faisait du bien. Puis, se fut autour de la curiosité de prendre le dessus, créant même un léger brin de surexcitation. Qu’allait-il se passer ? Où voulait-elle en venir en parlant d'expérience “intime” et “pure” ? Ces deux mots pouvaient-ils d’ailleurs fonctionner ensemble ?

Et petit à petit, son esprit s’en alla, lui faisant voir des images, sentir un environnement, des éléments, une température… Un souvenir aussi vrai que nature. Enfin, un souvenir… Qui n’était pas le sien. N’ayant pas conscience du principe du rituel, elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Le lieu, les sensations… Rien de tout cela ne lui disait quelque chose. Et pourtant, elle savait ce qu’il se passait, au fond d’elle. Des émotions et une volonté qui n’était pas sienne la poussèrent à réaliser des actions qu’elle n’avait pas prévu de faire, mais qui semblaient logiques à accomplir, naturelles. Jessa ressentait de la tristesse, de la colère, sans savoir ni comprendre. Elle avait l’impression de ne pas savoir ce qu’il se passait, tout en sachant parfaitement quoi faire….

Puis la scène changea, pour montrer une que cette fois-ci, la zeltronne connaissait que trop bien. Et alors, elle se sentit voyager, comme si elle revenait à cette époque, comme si elle redevenait la jeune Jessa, âgée de 17 ans à peine. Les mêmes pensées revenaient, ainsi que les émotions. L'incompréhension de la scène. Que se passait-il ? Puis le dénis, quand elle vit que seule sa mère se trouvait avec elle. Non, le reste ne devait pas être bien loin. Ils ont dû mettre du temps pour semer leurs poursuivants. Ensuite, vint la réalité. Elles n’étaient plus que deux. Sa mère dans ses bras, aux portes de la mort. Impossible de la soigner, elle n’avait pas le matériel ni le temps nécessaire. Elle la supplia de rester, de tenir, de ne pas l’abandonner. En vain.
Alors la zeltronne explosa en sanglots, devant le visage sans vie de sa mère. Pour finir, la colère. Enfin, dans ses souvenirs, elle pensait que c’était la colère. Mais en réalité, Jessa ne s’était jamais mise en colère contre la République à ce moment précis. Comme le montrait la vision, l’orpheline n’en voulait pas à la NR, mais à elle. Comment cela avait-il pu déraper ? Elle devait juste saoûler ce lieutenant, avant que sa famille ne le capture. Pourquoi ce sont eux qui se sont fait piéger au final ? C’était sa faute. Jessa n’avait pas été assez prudente. Elle s’était faite avoir, et à cause de cela, toute sa famille venait de mourir.
C’est seulement là que la haine s’installa. Elle se haïssait tellement qu’elle s’est mise à haïr ceux qui avaient profité d’elle à ce moment-là. Et si, à ce moment, elle en avait eu les moyens, elle aurait détruit par colère tout ce qui se trouvait devant elle.
Ce qui, par contre, n’était pas présent dans le passé, ce fut la voix d’Helera.

Alors, une troisième vision. Celle de la conseillère, tenant un visage entre les mains. Si elle était extérieure à la scène, Jessa sentit alors des émotions complices. Elle ressentait la même tristesse, la même rage.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, la chasseuse de prime ne savait pas comment réagir. Que venait-il de se passer ? Cela semblait si… réel ! Un flot d'émotions s’était mélangé soudainement, et cela était très dur à encaisser, surtout pour une zeltronne. Alors elle ne bougea pas d’un millimètre, ne clignant même pas des yeux, comme pétrifiée. Elle semblait regarder dans le vide, détachée du monde. Des larmes coulèrent, aussitôt chassées par la conseillère. Alors, le contact des doigts sur la peau rose réveillèrent la zeltronne, qui cligna plusieurs fois des yeux.

« - C’était… Wow. Je… J’ai jamais vécu un truc aussi… Je trouve pas mes mots… »

Elle était encore sous le choc. Ce genre d’expérience est indescriptible pour elle. C’est alors qu’elle vit Helera faire léviter un verre jusqu’à elle, ce qui la fit sursauter de surprise, Tandis que la méfiance de Erza s’accentua davantage. De son côté Agatha hocha la tête, impressionnée.

« - Est-ce… Est-ce ce que je crois ? Vous… Vous pouvez utiliser la Force ? »

Si cela expliquait énormément de chose, les allusions, les connaissances, les capacités… la surprise restait bien présente. Certes, la conseillère ne l’avait pas caché, et une personne habituée aurait pu le deviner. Mais pas Jessa, qui, le verre entre ses mains, observa avec étonnement et curiosité son interlocutrice, avant de secouer la tête et de sourire.

« - Pardonnez-moi, c’est que c’est la première fois que je rencontre un utilisateur de la Force, enfin je crois. Ce n’est pas un problème, loin de là ! Juste de la curiosité. J'aimerais, si notre collaboration porte ses fruits, en apprendre plus, si possible, pour mes connaissances personnelles. »

S’étant remise de ses émotions, elle répondit à l’appel de son hôte.

« - À nos mères. Et au futur. »



Pendant ce temps, du point de vue des autres



Lorsque Helera posa ses doigts sur le visage de Jessa, Erza laissa pour la première fois de la soirée une expression apparaître sur son visage. Elle fronça légèrement les sourcils, à la fois méfiante, mais aussi frustrée de ne rien pouvoir faire si un problème survenait. Elle se concentra davantage sur son amie, sur l’impériale, et sur les gestes.
Quant à Agatha, elle venait de finir sa deuxième pinte quand Kahl prit la parole. Elle l’écouta attentivement, essayant de comprendre ce qu’il décrivait. Un mélange de souvenirs… Comment cela pourrait-il être possible ? Serait-elle une utilisatrice de la Force ?
Tandis que la tireuse d’élite restait sur l’utilisation du terme “éternité”, la forgeronne voulut poser une question à ce sujet, intéressée par le processus. Mais avant de pouvoir, l'apprenti de Helera lui posa une question sur elle. Simple échange de formalité ? Véritable curiosité ? Tentative de passer le temps et d’éviter un silence gênant ? Qu’importe, elle fut ravie d’enfin pouvoir participer à une conversation, elle qui était de nature très bavarde et qui s’était retenue depuis le début.

« - Yep, je viens du clan Tars. Enfin, aujourd'hui il n’en reste plus grand chose, on essaye de se reconstruire. Les histoires avec les Mandalores c’est… Compliqué. Dès qu’il y en a un au pouvoir, ça tourne au fiasco. Alors les clans ont plus trop confiance. D’autant que, vous le savez bien, on a plusieurs fois attaqué l’Empire, et à chaque fois on s’est pris une raclée ! »

Elle fit un sourire gêné en se grattant l’arrière du crâne.

« - Ouais, c’est pas simple en ce moment. Durant la Guerre des Clones, Mandalore était devenue pacifique. Mais un groupe de guerriers s’est formé, s’appellant la Kyr'tsad, ou Death Watch. Eux voulaient revenir aux anciennes traditions mandaloriennes à un temps où les mandaloriens étaient des conquérants. Il y eu un conflit fratricide, et notre clan, refusant d’y participer, est parti. Depuis ce jour, et jusqu’à présent, on a cessé de perdre des guerriers, de vivre en nomade. On a même été pirates à un moment ! Et franchement, si c’était pas la joie, la situation sur Mandalore n’était pas meilleure. Des défaites successives, des conflits avec des pirates… Bref, vous comprenez. Notre peuple n’est pas uni, car aucun Mandalore digne de ce nom n’est apparu depuis longtemps, et les clans continuent de se foutre sur la gueule. En plus, entre les conservateurs et les progressistes, ça complique les choses… C’est pour ça que je suis heureuse d’avoir rencontré Erza et Jessa, ça m’a permis de prendre l’air, de penser à autre chose. Moi, je suis une Goran, une forgeronne. Je ne me suis jamais beaucoup intéressée à la politique mandalorienne. C’est peut-être pour ça que je ne m'étais pas rendue compte plus tôt que mon chef était un salaud de première… Bwah, il est mort maintenant, donc pas grave ! Ma cheffe désormais, c’est Jessa ! »
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« Moi aussi je me bats souvent dans des cantinas, déclara-t-elle avec un ricanement. »

Et ce n’était pas plus tard que quelques semaines, sur cette même planète. La différence avec la zeltronne, elle en était certaine, c’était l’état dans lequel elle laissait ses adversaires. Dans cette même cantina, elle avait récupéré le savoir le plus ancestral de la galaxie. Et toutes les personnes présentes en avaient payé le prix. Clients comme protecteurs, tous étaient morts. La différence, c’était que la conseillère pouvait détruire une dizaine de personnes d’un seul coup de poing. Une puissance dont elle avait mainte fois payé le prix.

« Il y a un adage qui nous concerne toutes, et qui malheureusement ne fait que peu fois dans l’empire : Mon corps, mes choix. Vous sculptez votre corps comme vous le voulez, personne n’a à vous dire le contraire. Vous êtes belle d’abord par votre esprit, le corps n’est qu’une enveloppe modulable. »

Helera restait honnête dans ses propos, parlant avec elle comme une inconnue rencontrée dans les transports en commun. Son statut d’impériale et de bourreau relayés ? Non, plutôt contenu dans un coin de son esprit, profitant de ce moment pour connaître et comprendre, tout en habituant son esprit à ce jeu de dualité qui l’opposait désormais. L’obscurité comme arme, sans pour autant tomber dans un cliché de destruction massive. Et puis, si l’Inquisitrice était perçue comme dénuée de raison, habitée par le mal, ce n’était que la représentation de la peur des gens, ce qui lui allait très bien. La crainte permettait de contrôler plus efficacement, dans l’intérêt des futurs malfrats qu’elle aurait à ne jamais croiser.

Suite à cela, les deux femmes avaient partagé une liaison mentale, ne profitant que peu des évènements heureux de leurs vies respectives. Pour la simple et bonne raison qu’il y en avait peu. Que ce soit de Sarah ou d’Helera, leur vie orbitait autour de la souffrance et de la survie. Des stigmates qui les rapprochaient inévitablement. Ce partage s’était soldé dans un silence monacal et une conseillère cherchant à ne pas abîmer le maquillage de son interlocutrice, ce qui aurait été plutôt dommage. L’effet sur la zeltronne eut l'effet d’une révélation interdite, une ouverture à un nouveau plan d’existence. Ce qui était littéralement le cas. Helera ne put s’empêcher d’étirer un grand sourire, non pas par moquerie, mais parce qu’elle voyait ce visage s’illuminer. Ce n’était pas cette fois de la courtoisie, c’était …

« L’essence de la pureté. La vérité partagée. Là où les mots sont mensonges, l’esprit lui, est honnête. L’on ne peut tricher. C’est une expérience de partage ultime. Ou pour le dire plus crûment … c’est mieux que le sexe. »

Non, décidément, la résistance à laquelle son corps ne pourrait définitivement jamais s’habituer, c’était bien celle liée à l’alcool. Même si, pour être honnête, Helera n’était pas un exemple de mutisme et de taboo. Sa vie, ses pensées et ses paroles étaient toutes liées plus ou moins à une honnêteté naïve, bien loin des standards impériaux. De plus, Helera savait pertinemment avec qui elle parlait. Les zeltronnes étaient connus pour bien des choses, mais ce qui les caractérisait le plus, c’était leur affection toute particulière pour les corps à corps intimes et les jeux sexuels. Ce qui par usage détourné menait au chantage, espionnage et infiltration. Mais cette comparaison n’était pas anodine non plus parce que la proximité de la rose et l’alcool menait à un cocktail dangereux. Cette odeur fruitée qu’elle dégageait, Helera le savait, était sûrement psychologique. Cela devait être un signal que son cerveau lui envoyait au contact des phéromones naturelles produits, lui faisant croire à une odeur qu’elle appréciait particulièrement. C’était tout bonnement incroyable, que la nature puisse reproduire ce que la Force pouvait également induire artificiellement. Incroyable et dangereusement attrayant…

« Oui, je le peux. Mais pour votre sécurité, n'ébruitez pas cette information. Je suis ravie d’apprendre que l’évocation de mon nom ne vous a pas fait réagir. Par curiosité, vous cherchez sur l’holonet, impériale ou non, des articles avec mon nom, vous y trouverez bien des choses. De grâce, ne vous arrêtez pas aux informations que l’on dépeindra de moi. »

La conseillère fit la moue et tira une grimace de fausse tristesse. Effectivement, les articles qui portaient son nom n’étaient pas monnaie courante, mais à l’époque, passaient régulièrement. Aucun n’était reluisant, pour ainsi dire. C’est surtout l’aspect “Force” qui resta le plus étonnant pour la zeltronne, qui ne manqua pas de lui partager sa curiosité. Son regain de vitalité soudain ne lui laissa pas le temps de répondre que déjà leur verre cliquetèrent l’un contre l’autre. Helera ne put à ce moment s’empêcher de plonger son regard sur son décolleté. L’odeur semblait désormais la poursuivre et la coller, sans qu’elle n’eut perçut dans l’esprit de la zeltronne quelconque envie de lui nuire. Etait-ce une production et diffusion passive ? Tant de questions perdues dans le creux de sa poitrine rose, dont l’évidente parfaite formation ne put que lui tirer que de la jalousie, elle qui n’avait pas été très gâtée de ce côté-là. Pour sortir de cet état, elle but son verre, presque d’une traite, ce qui, elle ne le compris qu’après l’avoir fini, était sans doute la pire idée. Elle le posa et fit chercher de l’eau.

« Je suis affublée par cet état depuis mon enfance et il a été la cause de bien des … soucis. Mais oui, je comptais bien porter nos collaborations en satisfaisant votre curiosité. Comme vous vous en doutez, nos ennemis sont aussi des sensitifs et il vous faudra comprendre la Force. La comprendre pour mieux y résister et pouvoir défaire des Jedi. »

Ils étaient l’ennemi impérial, terroriste et destructeur de nombreuses familles. Helera croisa une jambe sur l’autre et continua son discours, expliquant l’histoire telle une maîtresse d’école à sa meilleure élève. Une histoire qu’elle avait appris à travers l’holocron récemment acquis.

« Peut-être avez-vous entendu parler des guerres Mandaloriennes survenues il y a des milliers d'années. A l’époque, la république n’était pas aussi puissante qu’aujourd’hui et sa force armée reposait sur des centaines de Jedi. Les Mandaloriens leur ont tenu tête pendant deux guerres successives. Même si la défaite leur a été imputée, l’histoire retient surtout que pour la première fois, des non-sensitifs pouvaient résister aux Jedi. Je vous apprendrai ce qu’il faut savoir, je suis certaine que nous pouvons y arriver en travaillant ensemble. »

Bien loin de créer une armée, une escouade avec des capacités anti-sensitive serait beaucoup plus efficace. La traque de ces derniers ne serait qu’une tâche de fond, pendant qu’ils travaillaient à purifier l’empire de ce qui le rendait encore hideux aujourd’hui. La Zeltronne, en plus de ses collègues, avait ses capacités d’attirance pour satisfaire à cet objectif. A ce sujet, qui ne cessait de tourner en boucle dans sa tête …

« Me permettez-vous votre main, pour un geste que j’assume totalement déplacé ? »

Ce faisant, elle la posa sur sa main robot dont elle savait le contact avec le derme insensible, si tant est que l’attirance provoquée passe par le contact. Puis elle l’attira à son visage et renifla à plusieurs reprises le dos de la main, dont les effluves fruitées beaucoup plus puissantes titillait son esprit. D’un regard scientifique, elle transcenda la matière de sa peau et observa à l’intérieur des tissus les liaisons qui pouvaient exister entre l’odeur et l’hypothétique glande responsable. Faute de temps, elle continua :

« En échange de connaissances sur la Force, j’aimerai avec votre permission tenter de comprendre la manière dont fonctionne votre … vos … enfin l’odeur que vous produisez. Vous le contrôlez ? Vous le sentez ? »

Ne serait-ce dans un premier temps que pour y résister. Elle sentait sa tête qui commençait à tourner et sa vision périphérique qui se troublait. Les objets éloignés devenaient difficiles à distinguer et s’y concentrer était même devenu pénible. La conseillère garda prestance dans un esprit tiraillé d’informations entre un alcool entêtant et une odeur enivrante, ou inversement. De sa main droite, elle posa index et pouce sur sa paume et les frotta l’un contre l’autre avant de le sentir de nouveau. La reine louve étant ce que son titre présupposait, son odorat s’était développé bien plus que ses autres sens et son extrême sensibilité la rendait profondément vulnérable à ce genre d’attaque. Elle le savait, elle en avait conscience et devrait très vite trouver une parade. Helera lui rendit sa main, ne put s'empêcher d’observer la fente dans sa robe qui dévoilait une partie de sa cuisse. Elle en grogna, mécontente du manque de résistance évidente de son propre corps, dont les sensations commençaient à se déverser dans son ventre. Elle attrapa son verre et fit tournoyer l’eau qui s’y trouvait, avant d’en prendre quelques gorgées.




Kahl obnubilé par la conversation avec Agatha ne prit pas attention à son maître. Il écoutait avec attention les histoires mandaloriennes, sur le passé de la géante et sa rencontre avec Sarah. Ce dont d’ailleurs, il ne put s’empêcher de préciser :

« Sarah. Pour sa sécurité et par extension, la vôtre, utilisez ce prénom. Nous ne savons pas exactement les moyens républicains mis à disposition pour la retrouver. Ni s’ils ont véritablement mordu à l'hameçon de sa mort. »

Le garçon restait courtois et noble de comportement. Il hochait la tête quand il le fallait et n’en faisait jamais des tonnes. Au contraire, restait réservé et en retrait, préférant observer que réagir.

« Vous n’avez jamais pensé à y retourner ? Je veux dire, si des conflits agitent en ce moment la planète, vous auriez tout intérêt à prendre parti pour le chef que vous désirez. Même en tant que forgeron, vous avez sans doute des préférences. »

Kahl jouait de sa main libre tout en énonçant ses propos, buvant par intermittence quelques gorgées de vin.

« De plus, si l’empire est à vos côtés, connaissant la position géographique de Mandalore, vous auriez un allié de poids pour revendiquer vos prétentions. Après … Je ne sais pas vraiment de quoi je parle, n’ayant jamais étudié vos us et coutumes. Peut-être ne dis-je que des idioties. »

Il gloussa à son tour et termina son verre.
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