- lun. 20 févr. 2017 22:16
#26168
C'était un petit héros qui pénétrait maintenant dans le bureau d'Harlon. Petit et fort controversé. Le héros avait en effet participé à un joyeux massacre sur Monastery, et encore, "participé" était trop faible. "Ordonné" eut été plus convenable. Et, fort de son petit succès, il en avait profité pour s'attribuer un mérite certain après la Bataille de Togoria, premier échec critique de la Nouvelle République sur le plan militaire depuis Endor. Succès qu'il avait mué, disait-on, en idylle avec l'ex Grande Moff Thoryn. La belle affaire !
Pour le premier et dernier motif, Harlon lui aurait bien fait percer la cochlée à la vrilleuse industrielle, et chaque motif en soit valait à lui seul ce châtiment, mais il devait se raviser. L'individu était amiral, même si ce titre eut été décroché sur l'oreiller. Comme beaucoup concernant la Grande Moff Thoryn finalement...
Aussi, l'Amiral Tandatt Hakis, rejeton zêlé du Comporn, fit son entrée en fanfare dans le bureau d'Harlon. Ne trouvant pas de siège, il resta campé là, son calot bien vissé sur le crâne et le dos raide.
« Amiral Hakis, au rapport, Grand Moff ! »
« Repos, Amiral, repos. »
L'Amiral se mit au repos en effet, dos toujours raide et mains jointes dans le creux des reins. Petite chose obéissante. Harlon aimait la discipline rigide et impersonnelle. L'individualité était réservée aux gens forts et dirigeants. Les subalternes avaient eu aussi leur pied d'égalité ainsi. A défaut de s'épanouir par l'intellect, ils avaient les règles et autres dogmes pour se définir une voie.
« Amiral, je vous ai convoqué pour vous faire part d'une certaine... consternation chez moi. »
L'amiral ne laissa transparaître aucune émotion, même si une légère lueur d'incompréhension semblait lui traverser les yeux. Ou était-ce de la colère refoulée, héréditaire ? Qu'importait après tout.
« J'ai peur de ne pas vous suivre, Grand Moff. »
« Je fais mention de vos états de service, Amiral Hakis. Un massacre en règle sur Monastery menant à la mort de centaines de civils, alors que nous nous remettions juste d'une réputation de génocidaires, et ensuite... une relation intime avec une traîtresse, j'ai nommé l'ex Grande Moff Thoryn. »
Harlon posa sur la table son datapad et tira ses lunettes.
« J'imagine mal comment un homme tel que vous, Amiral Hakis, puisse s'adonner à la bassesse de forniquer avec des créatures aliens, et de contribuer activement à saper l'autorité impériale dans ses territoires et à l'étranger. Daignerez-vous me fournir une explication ? Ainsi qu'une raison qui devrait me pousser à vous garder dans mes rangs au sein de l'Amirauté ? »
Harlon se moquait qu'on couchâ avec des aliens - ils pouvaient bien le faire avec des animaux si ça les chantait - mais il connaissant l'amiral de réputation, et la pique ne tomberait certainement pas dans l'oreille d'un sourd. Et à voir la mine contrite du garçon, il sut qu'il avait visé juste. Aux deux points. Le premier devait sûrement être un honneur à ses yeux. Qu'on lui reprochâ son exploit principal devait être une sacrée claque à sa figure pleine de suffisance. Et le coup de l'Alien ? Harlon n'avait aucune difficulté à jouer à ce jeu.
« Je pense que... »
« Vous n'êtes pas en mesure de penser quoique ce soit, Amiral. Je doute même que vous en ayez les capacités. »
Des Troopers - des hommes de confiance cette fois - firent leur entrée derrière Harlon, et commencèrent à encercler l'Amiral, qui d'un coup sembla se réveiller. Il porta sa main à son holster de hanche, tentant de le prendre en main et de tirer sur Harlon.
C'était sans compter sur Harlon lui-même. En un éclair, comprenant que son petit animal n'allait pas se laisser faire, il avait lui aussi décidé de porter sa main à son holster de hanche, où pendait son vieux DL-44, le tirait à une vitesse express, et tirant à peine le bras tendu. Le tir alla déposer une fleur de carbone fumant sur la main du scélérat, le pistole EE-3 tombant au sol dans un bruit de plastique froissé, l'Amiral tenant sa main devant son visage, en train de hurler pendant un cours instant.
Harlon avait toujours adoré les fictions où les anti-héros affrontaient finalement les méchants archétypaux dans un duel au soleil, chacun prêt à dégainer son arme, et voir lequel des deux tirerait le premier sur l'autre. Une bonne chute voulait que le méchant gagne. Une chute morale voulait qu'il meure, une chute trop morale voulait que le gagnant soit un héros classique et qu'il ne fasse que désarmer le méchant, lui rendant ainsi son honneur et lui faisant grâce. Harlon aimait à voir gagner les méchants. C'était... inespéré. Ici, il ignorait qui était qui, mais au moins était-il le gagnant du duel. Ces séances d'auto-entraînement seul dans son dortoir avaient porté leurs fruits, et il était un tireur du tonnerre.
« Chien ! Que comptez-vous faire ? »
« Comme je l'ai dit tantôt, mon ami, je ne vous pense pas apte à penser. Votre esprit est trop étroit. Aussi me montrerais-je clément en vous accordant une promotion à votre juste valeur. Vous allez dorénavant travailler au Département des Recherches du Sur-Secteur Hydien. »
Encore une lueur d'incompréhension.
« Les autres amiraux apprendront que vous êtes maintenant partie intégrante d'un projet top-secret. Ceci sera la version servie aux autres amiraux.
La vérité n'est pas éloignée ma foi. Vous allez participer activement à un projet consistant à améliorer les performances de sujets impériaux déclarés comme... faibles. Hors, mon ami, ce que vous avez de plus faible en vous, c'est votre cerveau. »
Un sourire. Toutes dents dehors.
« C'est donc cela qu'on prendra soin de vous retirer en premier. »
Tandatt Hakis allait peut-être faire renaître un projet spécial, mais l'heure n'y était pas. Officiellement, il avait été muté à un projet top-secret, et les racontards disaient qu'il s'agissait d'une expérience "immorale". Aussi Harlon ne reçut pas de mauvaise image pour lui. Il avait nommé un amiral et s'était assuré de sa fidélité, supprimant efficacement un éventuel grain de sable dans sa formidable machine.
Un bon début.
Pour le premier et dernier motif, Harlon lui aurait bien fait percer la cochlée à la vrilleuse industrielle, et chaque motif en soit valait à lui seul ce châtiment, mais il devait se raviser. L'individu était amiral, même si ce titre eut été décroché sur l'oreiller. Comme beaucoup concernant la Grande Moff Thoryn finalement...
Aussi, l'Amiral Tandatt Hakis, rejeton zêlé du Comporn, fit son entrée en fanfare dans le bureau d'Harlon. Ne trouvant pas de siège, il resta campé là, son calot bien vissé sur le crâne et le dos raide.
« Amiral Hakis, au rapport, Grand Moff ! »
« Repos, Amiral, repos. »
L'Amiral se mit au repos en effet, dos toujours raide et mains jointes dans le creux des reins. Petite chose obéissante. Harlon aimait la discipline rigide et impersonnelle. L'individualité était réservée aux gens forts et dirigeants. Les subalternes avaient eu aussi leur pied d'égalité ainsi. A défaut de s'épanouir par l'intellect, ils avaient les règles et autres dogmes pour se définir une voie.
« Amiral, je vous ai convoqué pour vous faire part d'une certaine... consternation chez moi. »
L'amiral ne laissa transparaître aucune émotion, même si une légère lueur d'incompréhension semblait lui traverser les yeux. Ou était-ce de la colère refoulée, héréditaire ? Qu'importait après tout.
« J'ai peur de ne pas vous suivre, Grand Moff. »
« Je fais mention de vos états de service, Amiral Hakis. Un massacre en règle sur Monastery menant à la mort de centaines de civils, alors que nous nous remettions juste d'une réputation de génocidaires, et ensuite... une relation intime avec une traîtresse, j'ai nommé l'ex Grande Moff Thoryn. »
Harlon posa sur la table son datapad et tira ses lunettes.
« J'imagine mal comment un homme tel que vous, Amiral Hakis, puisse s'adonner à la bassesse de forniquer avec des créatures aliens, et de contribuer activement à saper l'autorité impériale dans ses territoires et à l'étranger. Daignerez-vous me fournir une explication ? Ainsi qu'une raison qui devrait me pousser à vous garder dans mes rangs au sein de l'Amirauté ? »
Harlon se moquait qu'on couchâ avec des aliens - ils pouvaient bien le faire avec des animaux si ça les chantait - mais il connaissant l'amiral de réputation, et la pique ne tomberait certainement pas dans l'oreille d'un sourd. Et à voir la mine contrite du garçon, il sut qu'il avait visé juste. Aux deux points. Le premier devait sûrement être un honneur à ses yeux. Qu'on lui reprochâ son exploit principal devait être une sacrée claque à sa figure pleine de suffisance. Et le coup de l'Alien ? Harlon n'avait aucune difficulté à jouer à ce jeu.
« Je pense que... »
« Vous n'êtes pas en mesure de penser quoique ce soit, Amiral. Je doute même que vous en ayez les capacités. »
Des Troopers - des hommes de confiance cette fois - firent leur entrée derrière Harlon, et commencèrent à encercler l'Amiral, qui d'un coup sembla se réveiller. Il porta sa main à son holster de hanche, tentant de le prendre en main et de tirer sur Harlon.
C'était sans compter sur Harlon lui-même. En un éclair, comprenant que son petit animal n'allait pas se laisser faire, il avait lui aussi décidé de porter sa main à son holster de hanche, où pendait son vieux DL-44, le tirait à une vitesse express, et tirant à peine le bras tendu. Le tir alla déposer une fleur de carbone fumant sur la main du scélérat, le pistole EE-3 tombant au sol dans un bruit de plastique froissé, l'Amiral tenant sa main devant son visage, en train de hurler pendant un cours instant.
Harlon avait toujours adoré les fictions où les anti-héros affrontaient finalement les méchants archétypaux dans un duel au soleil, chacun prêt à dégainer son arme, et voir lequel des deux tirerait le premier sur l'autre. Une bonne chute voulait que le méchant gagne. Une chute morale voulait qu'il meure, une chute trop morale voulait que le gagnant soit un héros classique et qu'il ne fasse que désarmer le méchant, lui rendant ainsi son honneur et lui faisant grâce. Harlon aimait à voir gagner les méchants. C'était... inespéré. Ici, il ignorait qui était qui, mais au moins était-il le gagnant du duel. Ces séances d'auto-entraînement seul dans son dortoir avaient porté leurs fruits, et il était un tireur du tonnerre.
« Chien ! Que comptez-vous faire ? »
« Comme je l'ai dit tantôt, mon ami, je ne vous pense pas apte à penser. Votre esprit est trop étroit. Aussi me montrerais-je clément en vous accordant une promotion à votre juste valeur. Vous allez dorénavant travailler au Département des Recherches du Sur-Secteur Hydien. »
Encore une lueur d'incompréhension.
« Les autres amiraux apprendront que vous êtes maintenant partie intégrante d'un projet top-secret. Ceci sera la version servie aux autres amiraux.
La vérité n'est pas éloignée ma foi. Vous allez participer activement à un projet consistant à améliorer les performances de sujets impériaux déclarés comme... faibles. Hors, mon ami, ce que vous avez de plus faible en vous, c'est votre cerveau. »
Un sourire. Toutes dents dehors.
« C'est donc cela qu'on prendra soin de vous retirer en premier. »
Tandatt Hakis allait peut-être faire renaître un projet spécial, mais l'heure n'y était pas. Officiellement, il avait été muté à un projet top-secret, et les racontards disaient qu'il s'agissait d'une expérience "immorale". Aussi Harlon ne reçut pas de mauvaise image pour lui. Il avait nommé un amiral et s'était assuré de sa fidélité, supprimant efficacement un éventuel grain de sable dans sa formidable machine.
Un bon début.