L'Astre Tyran

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Arkania, dans le système Perave, est une planète au climat inhospitalier. Couverte de toundra et de glaciers, elle abrite cependant de nombreuses mines qui sont sa principale source de revenus. Arkania est également connue pour ses centres d'expérimentation génétique qui furent à l'origine de la création de nouvelles races.
Gouvernement : Neutre - Accointances avec l'Empire
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By Harlon Astellan
#29989
D'un bref sentiment partagé, on partait sur l'idée d'une prison dorée. A l'inverse d'un témoignage définitif, d'une dernière preuve, d'un "Moi aussi" à peine susurré à l'oreille, encore un doute, encore un poids. Une chaîne passée autour du cou, sans un mot d'excuse ni une explication. Une chaîne dont on pourrait posséder la clef si on la demandait. Mais peut-on décemment s'y risquer ?

Un genre de froideur s'empara peu à peu de l'humain si indécis, si imprécis. Sans retour, il allait falloir vivre avec l'idée qu'il s'engageait sur une voie à sens unique. Ou peut-être était-il le seul à mentir. Il voyait en Elizabeth ce qu'il ne voyait pas ailleurs. Une égale. Une femme qui aurait passé sa vie à comploter s'il elle ne s'était pas fixé un ultime objectif. Quelque chose à atteindre qu'elle aurait pu atteindre. Un trône ? Et après ? Un trône Galactique ? Et après ? Un trône Au-Delà-Des-Regions-Inconnues ? Toute limite se repoussait dans un contexte d'infinité.

Harlon n'était peut-être pas amoureux d'Elizabeth. Peut-être aimait-il simplement l'idée qu'il s'en faisait. Si elle était cruelle au point de le faire mourir, que ce fut par le poison ou le désespoir ? Si elle était bien une calculatrice, mais qui ferait tout pour le faire tomber ?

Si elle n'était rien de plus qu'une femme, avec ses sentiments, ses problèmes, arrivée première à un concours de circonstance plutôt que par la force de ses cellules grises ?

D'une danse égrainée au rythme des grandes pluies,
Comme un paon paradant aux symbales du mépris,

Je t'ai observée, toi, depuis un porche assombri,
Alors qu'au dehors clapotaient les dandis,
J'aperçus de mon coeur un beau tulle d'été,
Vaporant en plein vent comme un linge de mariée,
Tu te tournais vers moi, en courbes de Lune,
Les rondeurs de ton corps, jalousées des grandes dunes,

Et d'un coup, d'un seul, la Belle Dame se mit à trembler...
Menteur, Meuteuse voyais-je sur tes lèvres gercées...

Alors tu t'approchais, versant le sang sur ton chemin,
Et dans un dernier râle tu exigeais que je t'impose des mains,
Car à te voir ramper,
J'avais compris que je m'étais trompé.


Harlon avait couché ça vite fait après sa première déception amoureuse. Il était jeune et n'avait pas su où donner de la tête alors. Sans savoir comment, ça venait de lui revenir.




    « De moi à vous, c’est promis. »

Harlon aperçut l'ombre fugace d'un sourire arraché par la demande aussi absurde que galante, avec l'idée qu'à nouveau, l'Arkanienne ne cherchait pas tant à porter son coeur à un ouvrage déclaré qu'à vouloir sucrer en douceur le Diable en personne. Etait-ce là une réponse sincère, ou encore un calcul judicieux ?

Trancher entre la certitude d'être apprécié en retour de son affection idéalisée et l'idée, tarie mais tambourrinée, que la Dame si simple n'était que dans une optique de jeter au loin un os à Cerbère était un exercice auquel il refusait de s'adonner. Il n'avait guère le coeur à faire courir ses yeux sur le choix cornellien entre l'amour interdit et la manipulation d'état.

Et si l'Amour s'interdisait, alors à quoi bon poursuivre une idée, plus qu'un esprit ? Bien qu'il mit le temps, Harlon sembla en venir à la même conclusion qu'Elizabeth. Tant qu'il était lui, elle resterait elle. Empereur, et Reine. Unis tout au plus par les liens sacrés des ambassades. Jamais il n'y aurait d'échange personnels. Jamais il n'y aurait d'abandon pour l'un. De preuve formelle d'affection.

Si Elizabeth lui avait demandé quand il était temps, il aurait quitté l'Empire pour la rejoindre. En aurait-elle fait autant en revanche ? Il ne restait de cette histoire d'une supposition sur une supposition. Des "si" embriqués à un niveau tel qu'on en perdait pied avec la réalité. Il pouvait néanmoins subsister un espoir. Imposer l'idéal d'une union complète. Proposer à Elizabeth qu'il gouverne Arkania à ses côtés.

Et qu'elle gouverne l'Empire aux siens. Qu'ils partagent leur temps entre Bastion et Arkania. Qu'ils se lient à jamais. Que les Moff se taisent sur cette union, après une légalisation du mariage inter-espèces.

Elizabeth Civicius... voulez-vous...

Voulez-vous...


        « M'é... »

Il se tut brutalement. C'était prématuré. Ils se connaissaient à peine.

Il se racla la gorge et se concentra sur la suite. Elizabeth tombait, le pied avait glissé, la masse informe, devenue aussi flexible qu'une poupée de chiffon plongea dans un abîme sans fond. En surgit une figure pâle comme la mort, à la voix de sel et de métal. La Reine Civicius n'était pas un adversaire vaincu. Elizabeth avait les clefs de sa prison. Mais sa force physique manquait pour s'évader. Pourtant, un instant encore, il perçut un éclat dans ses yeux. Un sourire, furtif et empli de morosité ponctua cette soudaine descente vers la terre ferme. Adieu les cieux grisés, adieu les pluies en suspension, les visions effacées du soleil caché. Tout redevait tangible et terriblement cartésien. Toutefois, la Dame lui glissa ses mains - si fines avec ce doigt en moins - dans les mains, caleuses et épaisses d'Harlon. Des mains qui avaient tenté d'être trop à la fois. Des mains d'érudits qui avaient connu le labeur martial. Des mains qui avaient tenu des livres mais aussi des armes. Elles avzient tourné des pages d'ouvrages et fermer des récits de vie d'un claquement de percuteur mécanique. Son oeil acéré avaient mis fin à des histoires qui auraient pu durer jusqu'au final s'il n'y avait eu ces mains. Ces mains soignées mais rustiques.

Ces mains qu'Elizabeth serrait avec une certaine tendresse, avant de els abandonner là à leur sombre passé.

Tu portes sur elles le sang d'innocents, Harlon Astellan. Harlon ne savait pas ce qui provoquait le plus grand effroi. Qu'il possédâ des mains trempées d'un vernis vermeil.

Ou bien qu'il s'en moquait.

        « Je vois. Le Général Koress de l'Ordre Gris ? »

Général ? Cela supposait une armée. Helera Kor'Rial était une fieffée menteuse.

        « Ce Général Koress... »

Un soupçon. Rien de furtif, rien de personnel. Mais un soupçon. Fondé. Vulgaire. Nécessaire.

        « ... c'est un sensitif, n'est-ce pas ? »

La réponse allait de soit. Harlon reposa le résultat de l'examen sur la table sans y avoir jeté un seul coup d'oeil.

        « Je suis navré. Les Sith sont autant sensitifs que ces individus. Jusqu'à preuve formelle de l'absence d'implication dans cette affaire, l'Empire traitera l'Ordre Gris comme une organisation alliée potentielle des Sith de Sang Pur. »

A sensitif, Côté Obscur. C'était obligatoire.

        « Plaxacier hybride ? Cela ne m'évoque rien. Je vais mettre mes services sur le coup. Un échantillon à analyser serait le bienvenu. »

Un dernier point à aborder.

        « L'Empire, également, est dans une phase compliquée. »

Léger temps.

        « Un Sith avait réussi à se fondre dans la délégation impériale en revêtant l'apparence d'un mort. »

Traitement de l'affaire laissée sous silence.

        « Outre les illusions, la politique traditionnelle peut avoir suffit. Argent, promesses. Des êtres authentiques sont acquis aux Sith dans nos administrations. »

Un dernier temps. Harlon ne le brisa pas. La suggestion était claire. Il convenait de purger chaque niveeau des influences des régions des deux chefs.

Harlon était, lui aussi, parti au fond de sa propre abîme. L'Empereur Astellan avait prit se place. Et il allait s'acquitter de son travail.
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By Elysia Astellan
#30239
    Voulez-vous ...

      « M'é... »

    Elizabeth, d'un coup d'œil rapide, interrogea son vis-à-vis.

      Mais ?

    La suite, qui aurait pu ressembler à une contestation, l'Empereur la tut. Pendant un instant, l'Arkanienne dévisagea l'Humain. Le silence. Il balaya l'hypothèse d'une pensée et força finalement l'ouverture d'un nouveau débat. La Reine abandonnait les flâneries, avec l'assurance de voir cette journée vite fanée.

    Koress, Ordre Gris, les sensitifs.

      « Ce Général Koress est un sensitif, oui. »

    D'un discret mouvement, le menton d'Elizabeth suivit le geste d'Harlon. Le rapport posé sur la table accrocha pour quelques secondes le regard de l'Arkanienne. Mais son visage demeurait inexpressif. La suite, l'émetteur. La Reine ne s'attardait pas sur les évidences. Comme l'absence de crédibilité de ce rapport fantaisiste, la non collaboration avec les sensitifs hors de contrôle, et bien d'autres.

      « Tous les rapports d'enquête, les résultats d'analyses et les échantillons nécessaires à la progression de cette affaire seront mis à disposition de l'Empire. »

    Le dialogue prenait une tonalité bien différente des négociations premièrement tenues entre Harlon et Elizabeth, celles-là même qui donnèrent lieu à la signature de l'accord Civicius. En ce jour gris, sur Arkania, ils semblaient d'accord. Ils ne négociaient plus, mais collaboraient. Il n'y avait pas à céder ni à concéder. Il n'y avait pas à ruser ni à feindre. Les relations entre les deux avaient elles évolué ? La Reine préférait croire qu'il n'était pas ici question de diplomatie d'état.

    La dernière remarque de l'Empereur n'obtint en réponse qu'un hochement de tête. Purger. L’Empire souffrait sans doute de maux qu’Arkania, de par son système politique allégé, ne pouvait qu’à peine appréhender. Toutefois, le risque n’était pas nul. Pour preuve, l’infiltration au Praxeum. Non, non. Cette histoire de corruption n’était pas plausible, pas ici, pas dans ce cas de figure là. Là-bas, Empire, Nouvelle République, peut-être … Mais pas ici. Vide, le local était vide. Il avait été vidé bien avant que ne commence le sommet. Il avait été surveillé, comme chaque recoin de ce foutu bâtiment. L’arrière scène ne possédait aucun accès extérieur, aucun. Vide.

    Le poing de l’Arkanienne se serra.

    Le Praxeum était mieux gardé, mieux surveillé, mieux équipé que ce bunker militaire dernier cri. Et Elizabeth restait persuadée que le lieu de la rencontre importait peu. Ici, ailleurs, le résultat aurait été le même. Si les Siths avaient voulu rejoindre les corridors humides de ce lieu caché, ils l’auraient fait avec la même facilité déconcertante.

      « Envisagez-vous une autre rencontre avec les gouvernements ? »

    L’Empire ferait mieux, bien évidemment. Pas de bain de sang, pas d’humiliation. L’Empire faisait toujours mieux.

    Le poing de l’Arkanienne s’ouvrit avec un très bref soupir.
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By Harlon Astellan
#30401
Hors donc, vipère sortait de son nid. Armé d'une simple fourche à bouts tordus, l'Imperator portait son oeil sur un assemblage d'écailles visqueuses dont la proximité inspirait dégoût et, admettons-le, un début d'effroi. Un Ordre séparatiste, assemblage de dissidents malhabiles, s'estimant héritiers du droit divin de disposer d'informations capitales aux devants des Nations dirigeantes.

Pour faire face au cobra, on mandait une vipère. Qu'était-ce là ? Arkania misait-elle sa force sur un attroupement de guerriers sans fanion ? Le jadis imposant Empire arkanien devait-il s'abaisser à contacter des mercenaires de la Force pour affronter une secte dont les similitudes se comptaient plus ostentatoirement que les différences ? Personne n'avait donc jamais retenu la leçon des factions armées à qui l'on laissait trop de lattitude ? Personne ne songeait donc aux implications futures ?

Si, par contre, cette organisation n'était qu'au tiers de son honnêteté quantifiable, peut-être alors traînait quelque part dans ce rapport un élément adéquat pour une analyse concrète. Ne serait-ce que sur l'Ordre Gris.

D'un geste d'une lenteur calculée, l'Empereur froissa son pourpoint, tendit son bras, main à plat, bout des doigts qui effleurent la surface glacée du datapad abandonné avec force de désinvolture.

Je porterai mon oeil sur ce rapport. J'étudierai avec sérieux ce qu'on y relate. Il se pourrait que ce Général, tout sensitif fût-il, ait choses à compter à notre endroit.


Harlon signalait son absence de fermeture complète. Pour l'heure... l'information venait d'Arkania. Harlon jugeait inutile de poser la précision qu'il faisait confiance à Arkania plus qu'à l'Ordre Gris. En son temps, cet organisme serait classifié Organisation Terroriste, comme une majorité d'autres ordres. Pour l'heure, il se posait comme pion d'utilité relative.

L'Empire mettra à disposition ses archives concernant le métal analysé, ainsi que toutes les informations susceptibles de nous diriger vers une traque efficace des Sith. Un quelconque indice nous permettant de les débusquer en trouvera fortement sa place dans notre entreprise commune.


La ligne impériale serait dessinée clairement pour qui verra surgir, au gré des nuits longues et froides d'Hiver, des triangles gris planant loin dans le ciel. Les ombres centenaires voileraient des pans entiers de planètes, peu soupçonneuses de ce qui arriverait sur elles. L'Empire avait subit deux assauts, trois en comptant le fiasco dont la responsabilité ne relevait qu'à cette planète sèche sur laquelle il posait les pieds. L'Empire n'allait pas rester assise sur son impérial céans. Il allait traquer les Sith. Brûler des planètes entières pour en débusquer les laquais, même les plus insignifiant. Déporter des populations pour en dénicher les infiltrés. Faire courir des nanovirus assassins dans les zones reculées. Faire mugir les lasers par milliers, en des points concentriques choisis. Un déluge de cadavres... un concert de cordes tendues, des pieds qui se balancent au gré des brises d'un début d'automne précoce, pour un ballet mortel à la composition de grand prestige.

L'Empereur, une fois encore, allait devoir se montrer à la hauteur de ce qui fît sa réputation : il allait devoir se montrer impitoyable. Cruel. Porteur d'une force de destruction qui séyait aux conquérants véritables. A ceux qui envisageaient de reconstruire à leur image, plutôt qu'à se délecter des champs de débris qui auraient du constituer les prémices, et non la finalité.

Il ne pouvait y avoir qu'un Empire, à la toute fin. Harlon n'était pas d'humeur à mettre en jeu son trône.

Une rencontre, oui. Finale. Une rencontre qui laissera toutes les autres au rang de pâles copies, de parodies. Une rencontre qui dessinera l'avenir de nations entières. Une assemblée d'élites.

A laquelle, bien entendu, vous serez conviée en votre nom propre.


Nom posé avec désinvolture, une alliée potentielle, un nom qui permettrait à l'Empire de trouver un appui auprès des neutres, un tremplin vers la force de conviction qu'il espérait faire peser. En temps voulu, la nécessité de faire plier les avis sur l'Empire par nombre des participants devait d'imposer. L'appareil de corruption externe allait devoir se mettre puissamment en branle. Il allait falloir distribuer les promesses, les menaces, les projets communs. L'Empire devait avoir, à ce sommet, la majorité absolue perpétuelle. Tuer l'avis répoublicain dans l'oeuf. Réduire la parole de l'autre Grand à un borborygme sans finesse, à un amalgame de stupidités déconsidérées. L'Empire devait isoler la République et poser un front commun dont il tirerait les ficelles les plus fines. La poupée de chiffon devrait s'actionner et faire vivre l'assemblée émerveillée, une assemblée qui devrait en oublier la main dont la poupée n'en constituait d'un vêtement. Dans le grand jeu de Guignol, l'Empire devait s'assurer d'avoir posé tentures, costumes et prestation. Et, si possible, récolter les recettes mal partagées.

J'aurais besoin de faire convier mon escorte personnelle à proximité d'Arkania, le vaisseau amiral de la Marine Impériale étant appelé ailleurs. Egalement d'avoir à disposition un cabinet de travail et de quelques gardes du corps personnels.


Se trouvait sur l'Executor un officier de la Garde Rouge à qui il avait confié uine mission spéciale : entraîner l'Empereur à l'art exquis de l'Echani, cet art martial échu aux élites de l'Empire. Harlon se devait de posséder le talent des Gardes Rouges qui le servaient pour s'en voir affronter même un novice de la Force. Il se trouvait qu'il possédait même l'artefact qu'il fallait pour se battre avec ces énergumènes. Harlon montra la chaise près de la Reine.

Je vous suggère maintenant, Ma Dame, de prendre place. Il est un rapport que, je pense, vous vous devriez d'écouter. Il est probable que, après les nombreux passages au crible de mes généraux et de moi-même, vous trouviez une réponse à nos innombrables questions.
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By Elysia Astellan
#30429
    Le regard de la Reine accompagna la main de l'Empereur dans son geste. Ainsi donc, il daignait considérer le rapport d'un Général d'une armée dissidente. Avait-il peut-être compris que ce sensitif n'était qu'un outil qu'il avait fallu utiliser de manière optimale afin de tirer des restes de cadavres toutes les informations à disposition, qu'elles soient scientifiques ou mystiques. Et peu importait, au début de cette enquête, la nature des indices. Tout avait été transcrit puis consigné. De l'autopsie des corps ennemis, jusqu'au témoignage du portier, en passant par les délires tribaux d'un Zabrak trop plein d'initiatives. On avait eu tendance à donner plus de crédit au portier. Le Général avait émi des hypothèses qui ne semblaient concourir avec les observations objectives des officiers arkaniens. Le rapport n'en restait pas moins un élément de l'enquête, et Arkania mettait à disposition de l'Empire tous les documents relatifs à l'affaire.

    Si le regard d'Elizabeth avait sans mal glissé vers la table, il lui fallut fournir un effort bien plus grand pour se hisser à nouveau jusqu'au visage de l'Empereur. Elle l'admirait parler plus que ne l'écoutait. Pourtant ses mots prenaient sens en des phrases que l'Arkanienne analysait machinalement. Les réponses, elles, avaient été reléguées au second plan, à l'état d'un hochement de tête adéquat lorsqu'il s'avérait nécessaire. Ce qui aurait pu être interprété comme de la concision se révélait en vérité être de la distraction. Cette journée traînait en longueur, le temps filait avec lenteur, depuis l'accalmie et ce qu'elle avait révélé, chaque seconde était une torture. L'urgence de la corvée cependant primait sur la lassitude grandissante de la Reine. Quand seraient-ils libérés de leur labeur...

    L'évocation de la prochaine dernière rencontre entre les nations dirigeantes peignit sur le visage d'Elizabeth une moue contrariée. L'Empire pensait faire mieux. Une assemblée d'élites. Une belle initiative. Mais l'Arkanienne restait persuadée que l'accomplissement de l'attentat était indépendant du lieu de la rencontre. Au Praxeum, dans ce bunker, en orbite d'une planète quelconque... La Reine avait l'intime conviction que rien, aucun secret, ne tiendrait les Sith à l'écart. Un pressentiment qu'elle aurait volontiers partagé avec son homologue, ne serait-ce que pour alléger son propre tourment. Mais à quoi bon se faire traiter d'idiote paranoïaque et incompétente. Le jugement de l'Empereur était bien trop oppressant pour qu'on se permette une remarque légèrement formulée. Acquiescer suffisait.

    Harlon en vint à des choses davantage terre à terre. Une escorte, un confort indispensable. Ce à quoi la Reine répondit positivement. L’annexe de l’ambassade impériale accueillerait l’Empereur et tout le personnel jugé nécessaire. Soldats, secrétaires, masseurs… Au sein des murs de l’ambassade, il était chez lui. Elizabeth espérait simplement se voir accorder une entrevue privée entre la fermeture d’un dossier et l'ouverture d’un autre. Ce à quoi ils occuperaient alors leur précieux temps était une donnée pour l’heure inconnue qui ne faisait qu’amplifier l'impatience de l’Arkanienne pleine d’appréhension. Peut-être, pour un peu plus de cinq courtes minutes, parviendraient-ils à se défaire de leurs fonctions. Pour qu’Harlon cesse d’être l’Empereur.

    En attendant, il s'en donnait à coeur joie, l’air grave, invitant la Reine à prêter attention à une nouvelle source d'information. Elizabeth fut bien contrainte de chasser ses pensées vagabondes. Et elle, parviendrait-elle à se montrer moins Reine ? Assez. Elle écoutait.
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By Harlon Astellan
#30469
Une intuition. Celle qu'un regard qui se passait d'un examen, aussi attentif et minitieux fût-il, se voulait maintenant fuyant. Le globe impeccable de l'arkanienne ne laissait aucune surface s'agiter. L'éclat cristallin qui giclait sur son oeil frétillait, au rythme de ce qui était supposément un oeil mûri de sombres idées. Se déplaçant sous l'oeil aguerri d'un homme dont le regard était la première de toutes les études, le duo d'yeux arkaniens trompait aisément leur entourage. La distraction ne se lisait pas ouvertement sur des traits redevenus droits. Royaux même. Harlon n'aurait pas pensé que la corvée que fût cette entrevue soit si pénible. Si la chose était pénible, il traitait le dossier avec la déférence qu'on attendait de lui. Pourquoi Elizabeth aurait-elle pensé autrement ?

La prochaine rencontre. Faire mieux ? Si faire mieux revêtait l'apparence ,d'une paranoïa poussée à l'extrême, et qui ne porterait qu'un demi-fruit, peut-être, alors, l'Empire allait il faire mieux. Ce qui comptait c'était le résultat. Harlon doutait qu'un accord fût signé. Il doutait même de tout sur ce sujet. Sauf d'une chose, essentielle, affreuse, cartésienne : les cadavres allongés sur le sol du Praxeum auraient été plus que jamais unis, contrairement à l'assemblée de roquets jappants qui allaient s'en retrouver au sud galactique, loin dans les terres, hors de portée des états de chacun. Stupidité. A quoi bon négocier, quand négociations riment avec calomnies et spoliations. Assis dans l'espoir de s'unir, chacun en sortirait en exigeant des parcelles des terres à débattre, à exiger des contrats ou des échanges de prisonniers.

Son escorte acceptée, il vit une lueur briller dans l'oeil de sa vis-à-vis. Une ambassade, près de sa résidence. Une entrevue ? Oh oui. Si les Dieux avaient accordé comme don une unique faveur, l'Empereur en aurait volontiers disposé pour égrainer d'un ample geste les instants de courtes éternités qui le séparait de son entrevue. Pour y dire quoi ? Il n'en savait même rien. Pas encore du moins. Peut-être, pour un moment, abandonner les titres. Parler de soit. Moi, Elizabeth Civicius plutôt que le banal et déconnecté Moi, Reine Civicius. Reine Civicius, à la cour. Empereur Astellan, à la cour. Elizabeth et Harlon entre eux. Pour une soirée. Peut-être que s'il se mettait seulement en chemise... ? Avec pantalon, bien évidemment.

C'est arrivé récemment. Il vous parvînt tantôt la mésaventure d'Esfandia, qu'alors je vous comptais sur le Canal avec l'étendue de mon savoir sur l'affaire. Il n'a fallut que je m'y remette, fort de ma nouvele fonction, pour en tirer l'exacte vérité, longtemps cachée.

Une flotte impériale de taille moyenne se fut, dirons-nous, battre à plate couture sur place. Là où l'arrivée d'un ennemi trop nombreux sonna clair sur le radar. Pour autant, ce fut tout. Mais la vérité est toute autre.

Cette flotte était colossale. Et elle a été anéantie en un bref instant. Tous ces marins morts, d'un coup d'un seul.


Une pause.

Tout semble indiquer que l'ennemi possède un dispositif de destruction massive, invisible et de nature inconnue.


Une autre pause.

Peu après, une planète proche de la Bordure Extérieure, située dans le Bright Jewel, Ansion, s'est vue attaquée par une armada Sith scindée d'avec la force principale apparue à Esfandia. Cette armada a... capturé des milliers d'habitants. Nous n'avons pas su les suivre. Ni prévoir ce qu'ils comptaient faire de ces gens. Mais nos experts craignent le pire.


Une dernière pause.

Des créatures hybrides ont également été découvertes dans les décombres. Leur nature reste... floue. C'était comme si une nécrose vivante s'était emparé d'elles.


Secouant la tête. Air impuissant. Que faire ? Que penser ? Si ce n'est le pire, venant de la pire des espèces ?v

Je crains d'avoir trop de questions à présenter, et trop peu de réponses. Que croire ? Qui croire ?

Vous, que croyez-vous que des Sith veulent faire de citoyens ?
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By Elysia Astellan
#30576
    Elizabeth, assise comme demandé, écoutait avec attention. Elle avait dû faire taire ses fantasmes et investissait désormais toute sa concentration sur le discours de son interlocuteur.

    La défaite d’Esfandia était connue, en effet. Harlon l’avait mentionnée. Ça avait été le début, la première apparition de l’ennemi, surprenante et bouleversante. Tout ce que la Reine savait de cette guerre s'avérait surprenant et bouleversant. S'attendant donc à entendre un autre conte fantastique, Elizabeth se pensait prête cette fois à ne pas bondir de stupeur. Pourtant…

    La bataille d’Ansion, l’Empereur l’avait jetée à la face de l’assemblée, appuyant la totale maîtrise de l’envahisseur par l’Empire. L’histoire, la vraie, voulait que les Sith avaient embarqué des civils par milliers. La Reine laissa entrevoir une moue contrariée. Que penser ? Que dire ? Harlon lui-même était d'accord : trop de questions.

    On pouvait imaginer une prise massive d'otages, un massacre scénarisé diffusé à toute la Galaxie, l’aliénation sommaire d'esclaves humains… Comment savoir … Il n’y avait aucune piste.

      « Je n'en ai pas la moindre idée. »

    Un silence gêné.

    Avec cet aveu, Elizabeth abandonnait toute royauté. Elle ne savait pas, ne cherchait pas même à formuler un début d’hypothèse. D'un geste de la main cependant, elle fit taire toute poursuite de la part de son homologue impérial. Elle se hasarda néanmoins à poser une question à ce sujet.

      « Un recensement des disparus a t-il été réalisé ? »

    Mais il y avait quand même quelque chose … Ces créatures. S'il avait dit “créatures”, la Reine supposait que c'était parce qu’aucune identification ou aucune assimilation à un quelconque animal n’avait été possible. Elizabeth n’était pas de ces scientifiques fous qui éventrent à tout va pour découvrir les plus petits secrets de cette nouvelle espèce de grenouille polaire aperçue au bord d’une mare quelconque quelque part au pôle Sud de la planète, cependant elle n'en restait pas moins une Arkanienne …

      « Quelles études ont été menées sur ces créatures hybrides ? »

    Les impériaux n'étaient pas stupides, ils avaient bien dû faire quelque chose …
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By Harlon Astellan
#30587
Observant, étudiant, d'un oeil passif, lointain, celui qui se pavanait sobrement, comme un paon humblement débarassé de sa roue d'apparât, se faisant appeler "Empereur Galactique", Harlon Astellan, qui avait demandé à son homologue, qui Reine d'Arkania, une égale politique pour une influence territoriale d'un million de fois plus moindre que la sienne, s'en trouvait à parler de ce qu'il ne savait pas. Ou plutôt, à avouer qu'il n'en savait rien. D'une promesse de déploiement fier, il servait sur un plateau une face lisse argentée. En un constat alarmant, lourd de sens, de conséquence, il offrait du vide embouteillé la veille. Servait un plat réchauffé tut jusqu'au dernier instant. Une victoire vantée arrachée au prix d'une ignorance fatale. Un savoir essentiel sacrifié sur l'autel du paraître. L'Empire avait gagné Ansion. Les créatures, les Sith. Tous ceux restés sur place avaient connu un sort réservé à qui de droit. Une main sortie des décombres, des visages rouges lacérés, des menaces gargouillées... des gorges sèches poussant un ultime borborygme avant qu'un guerrier, tout de blanc vêtu, un blanc sale, terni, tapis de poussière en suspens, ne l'achève d'un coup de fusil laser. Parfois à couteau tiré. Quelques cas de pierres éclatées contre les crânes. L'Empire avait répondu au mal par le Mal. La haine, stoppée par une Haine plus farouche encore. Le prix de cet exploit, le prix de cette démonstration de résilience, l'effort de démontrer que la palme de la cruauté ne pouvait revenir qu'au vainqueur, et que ce vainqueur était l'Empire, en était venu à cette extrémité. Stupide extrémité. Tout raser. Vitrifier.

Préférer l'annihiliation à la compréhension. Parce qu'il n'y avait plus lieu de comprendre ce qui était anéanti. Et n'était-ce pas leur objectif à tous ? Anéantir l'ennemi ?

La victoire valait-elle ce prix ? Naviguer dans le brouillard ?

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Colérique. Renfrogné. Harlon ne s'était pas résolu à punir ses chefs militaires pour autant. Ils avaient réagi en urgence. Il n'avait pas été sur place. Il avait évoqué la perte que constituait la Base Delta Zéro ordonnée par le commandant de circonstance du moment. Mais aucun blâme. Il savait qu'une bataille se déroulait toujours de la manière la plus imprévue possible.

Qu'aurait-il ordonné, lui, pour sauver la face ?

J'aurais ordonné la retraite.

Comme avant.


Des pensées égarées. Rien de plus. Harlon acquiesça une première fois. Allez. Laissons, pour une fois, la Reine avoir le bénéfice de la parole dont la réponse se fait d'une parole ravalée. Pas de mot. Pas de tribune à s'offrir. On laisse parler. On acquiesce. On réfute. On bouge la tête simplement. On laisse le reste en coulisses. Hochement de tête alors. Oui, on avait recensé. Prévenu les familles disponibles. Cachant les motifs. On porte les personnes disparues. Oui madame, les services impériaux font leur possible. Non, on ne sait pas quand il reviendra.

Ni si il reviendra. On voit des associations se monter. Un père dire à quel point il se sentait coupable. Sa fille partie pour Ansion. Leur dernière conversation, lui criant sur son infante. Elle lui disant de disparaître. Des mots trop crus. Trop tard pour les retirer. Trop tard pour s'excuser. L'horreur de l'Empire s'abattait sur les Sith. La peur s'instillait sur un ennemi préparé à cette peur. Tandis qu'eux déversaient un malheur sur une foule anonyme. Pères, mères, frères, soeurs, conjoints. Des gens qui, ramenés devant Harlon et des militaires, devenaient une statistique. Une base de données.

Rien d'important.

Mais le tabou se brise. La question demande plus qu'un oui ou un non. Une réponse en clair. Harlon serre les lèvres.

Malheureusement, aucune étude ne peut être menée. La victoire de l'Empire a été obtenue au prix d'un bombardement orbital minutieux qui a vitrifié une partie de la zone attaquée. La majorité des échantillons ont été réduit à l'état atomique. Aucune recherche scientifique n'est possible. Nos ingénieurs militaires font ce qu'ils peuvent avec ces échantillons atomiques, mais rien n'est garanti.


Et voilà. D'une question banale, rebond naturel d'une déclaration spontanée, la "petite" Reine d'Arkania - pourtant si grande aux yeux pleins de son vis à vis - venait de mettre à mal la première puissance militaire galactique et ses méthodes barbares. De cette question, elle venait d'ébranler les fameuses "limites du système".

Vous allez bien, ma Dame ?


Elizabeth ne lui échappait pas. Concentré sur elle, autant en tant que l'Empereur qu'en tant qu'Harlon, il pouvait le voir. La voir. Voir son visage aux courbes d'une glaciale harmonie, sculpture sur plan d'un illustre maître frustré. Sous ce nu de la période classique, il pouvait écailler le vernis de la diplomatie et découvrir le primer véritable de l'instant : la lassitude. Profonde ou immédiate. Ou les deux. La question s'imposait. Allait-elle bien ?
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By Elysia Astellan
#30613
    Loin de la Reine l’idée de juger les méthodes impériales, pourtant…

      « Je doute fort … que vous en tiriez quelque chose. »

    Des échantillons atomiques … les preuves avaient été réduites à l'état d'atomes autonomes. Qu’espéraient-ils trouver ? Des éléments carbonés disparates, rien de plus. Mais l’on ne pouvait blâmer l’Empire pour cela. Difficile de faire mieux. Elizabeth offrait à son vis-à-vis un sourire sincèrement désolé. Cette piste était à abandonner.

    Alors il leur restait l’émetteur et son alliage si singulier. La Reine se promit silencieusement de faire débuter la recherche dès le soir, même si cela devait lui coûter sa si précieuse soirée. Elle réalisa ainsi que ce rêve qu’elle nourrissait depuis le matin s’évaporait avec l’heure avançant et qu’il faudrait redoubler d’efforts pour espérer s’offrir quelques instants de détente bien mérités. Enfin elle en vint à penser que la situation galactique ne lui inspirait qu’idées noires et mélancolie, et que le repas qu’elle prévoyait de passer en bonne compagnie ne serait qu’une blême rediffusion de ses pires craintes.

    Allons …

    Cela devait se lire sur son visage. Toutes ces pensées désagréables. Le léger pli de son front ou celui déformant la commissure de ses lèvres devaient trahir l’angoisse latente qui guettait la Reine.

    Dans un silence presque assourdissant, et tandis qu’Elizabeth fronçait les sourcils, rédigeant mentalement sa requête auprès des archives impériales, la question sonna comme le glas. L’Arkanienne leva les yeux vers l’Empereur, son visage suivit aussitôt, il exprimait à la fois surprise et rancoeur sur des traits qu’Harlon devait désormais être à même d’interpréter. L’Humain, en fin observateur, pouvait tirer des moindres mimiques de sa muse les émotions les plus profondément enfouies.

    Aller bien ? Elle voulut se mettre en colère. Contre Harlon qui posait cette question. Il n'avait pas le droit de poser cette question. C'était offrir une échappatoire vers l’apitoiement. La dernière fois qu'on lui avait posé cette question… c'était en pure hypocrisie. Elizabeth ne voulait pas y penser. Pourtant l’Humain interrogeait sincèrement. La colère s’envola.

      « Difficile à dire. »

    La Reine se redressa, l’expression de son visage devint froide.

      « Je me sentirai mieux quand nous en aurons fini avec tout ça. »

    Et par tout ça, elle entendait cette interminable journée et toutes les problématiques qu’elle avait soulevé. Oui, en finir, et s’alléger l’esprit. Se devait être fini ce soir.

      « Je voudrais que nous nous occupions des autorisations d'accès aux archives impériales. »

    La Reine quitta son siège pour se poster devant le petit meuble qui jusque là ne servait que de piédestal aux deux verres inutilisés, la carafe et leurs deux confrères ayant rejoint la table au cours de la discussion. D'un tiroir, l’Arkanienne préleva un datapad qui semblait estampillé d'un numéro de série officiel. Elle le déposa sur la table et se rassit. D'un bref coup d’oeil, Elizabeth s’assura que l’Empereur avait son attention.

      « Nous n'avons besoin que de tracer les productions et ventes de l’alliage de l’émetteur. Ce rapport contient la composition exacte du matériau ainsi que toutes ces dénominations connues.

      Il est, à notre sens, inutile de tracer les minerais communs, produits dans toutes les mines communes de la Galaxie. Se concentrer sur les mines extrayant le composé phare du plaxacier semble être une meilleure piste.

      En deuxième lieu, nous aimerions pouvoir tracer l’alliage en lui même, avant et après laminage.
      »

    La petite main poussa vers l’Empereur le rapport et la demande d'autorisation qui ne faisaient qu'un. Le document, signé de la Reine, requérait l'accord de sa Majesté Impériale. Sa signature donnerait l'ordre d’initier la recherche.

      « Toutes ces informations sont partagées avec l’Empire. »

    Et Elizabeth n’ajouta rien sur le sujet. Elle avait livré à l’Empire tout ce qu’Arkania pouvait savoir des Sith et de leurs récentes actions. Si Harlon signait maintenant, la journée serait terminée. La Reine transmettrait à ses conseillers les instructions nécessaires à la poursuite de l’enquête. Puis l’escorte impériale rallierait Novania et l’Empereur serait accompagné jusqu'à l’ambassade. Enfin serait venu le moment de décider quoi faire de cette soirée déjà bien entamée. Elizabeth hésiterait, n’oserait pas prononcer un mot et lèverait vers Harlon des yeux pleins d’un espoir silencieux.
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By Harlon Astellan
#30627
Un sourire. Désolé, en réaction à la bêtise de l'humanité, si supérieure en tout. Désolée, Harlon que vous ayez perdu une occasion d'en savoir plus. Ou était-ce Désolée, Harlon, de mettre à plat les tentatives des vôtres pour passer pour les cerveaux ? Un sourire. Sombre éclat. Une onde lisse d'une rivière de forêt perturbée. Une fente fine, maintenant courbe en coupe opaline.

Harlon lui offrit à son tour ce don de soi. Un sourire d'acceptation. Merci d'être désolée. Merci de me laisser ce droit à l'erreur. Merci d'être là pour l'être.

Merci.


Mais presque aussi vite qu'elle s'en était retournée au calme, c'est de nouveau le souffle de la brise matinale qui souffle. La rivière se courbe à nouveau. L'ondée se tord, elle grimace. Se meut trop fort, trop violemment. Artificiellement. Un problème ? Pas le moindre. De l'Hypocrisie ? En cet instant ? Pourquoi associer cette question au sentiment hypocrite régnant sur le reste ? Personne ne lui avait jamais demandé comment il allait. Pourquoi aurait-il des raisons de penser qu'on fût ironique avec cette requête ?

Pourquoi l'être avec elle, maintenant, ici ? Dans le doute, se taire. Laisse loi le monopole de la pensée. De la parole. De l'expression. Elle s'en veut maintenant devenir l'hôte légitime. Tu es l'invité. Ton titre, du vent. Ton insigne, du vent. Ton nom, du vent. Laisse-la t'écraser. Pour une fois, donne-lui l'importance que jamais on ne lui a accordé.

Acquiesçer.

Image


Être un gentilhomme. Mais pas que. J'entends. La supplique de celle qui veut en finir. Tourner une page dont on se serait passé. Dormir la nuit sans angoisser pour les lendemains d'une population. Ce soir, Ma Reine. Fini ou pas, je ne veux que nous deux. Vous, et moi. Loin d'Arkania. De l'Empire. Des Sith. Bientôt. Quelle heure était-il ? Tard. 17 heures pour les autochtones. Les visites officielles prenaient fin à cette heure. Laisser du temps aux deux partis de tirer deux ou trois ficelles dans l'arrière-boutique après coup. Préparer le souper protocolaire. Distribuer une ordonnance ou un décret. Être mis au courant des derniers exploits dans les territoires. Harlon allait préparer une série de réformes qui allaient transformer l'Empire. L'engager vers une voie alliant le social et l'intérêt de l'état. L'individu comme membre de la Nation. Et non plus comme une taxe potentielle.




Un bref coup d'oeil. Oui, l'Empereur était attentif, Reine. Même au repos, il reste attentif. Depuis 20 ans, il ne dort que d'un seul oeil. En réunion, il lui est poussé comme un troisième oeil. Une troisième oreille. Le sixième sens carbure comme le reste. Le toucher devient inactif. Le goût aussi. L'odorat tente de déceler des odeurs étranges. Dioxis ? Vous n'oseriez pas. Les yeux fouillent. Toisent, jaugent, jugent, jugulent, jouissent, jaillissent. L'oreile perçoit. Froissement. Main sous la table... une arme ? Un couteau ? Peut-être que ça gratte. Ici comme ailleurs. L'attention, la Reine l'a. Le manque d'attention est fini. Elle avait raison tantôt. Maintenant, aucun manquement. L'attention, tournée vers elle, en priorité. Des yeux qui ne feraient que la couvrir. La couver.

Tu as mon attention. Je ferai attention.

Mais le doute revient. Un datapad, déjà prêt ? Alors que le sujet n'était même pas évoqué avant cette rencontre ? Prévoyait-elle son concours ? L'anticipait-elle ? Non, non, non... le doute. Il revient pour de bon. Comment pouvait-elle anticiper ce dont ils allaient parler ? Quels accords il allait donner ? Quelle coopération il allait proposer ? Comment avoir un datapad rempli sans savoir de quoi on allait parler ? Sorcellerie ? Manipulation. Cette discussion était-elle si bien calculée par Elizabeth ? Pouvait-on penser qu'elle avait pu tout prévoir, si finement ?

Harlon devait refuser. Instiller une inconnue dans un plan appliqué avec trop d'audace. Il était le maître marionnetiste. Il dirigeait un Empire. Et il possédait ce qu'il fallait pour ne pas avoir à le rappeler. Qui rappelle qu'il dirige ne dirige rien. Harlon ne disait rien, mais il était suivi. Il dirigeait, pour de vrai.

Là encore, son monde, si bien formatté, si bien ordonné, se trouvait ébranlé par un petit bout de femme qui forçait son attention. Pouvait-il lui concéder ça ? Le don d'une anticipation aussi précise ? Tirer un plan au long-terme, il le pouvait. Tirer un plan millimétré, c'était impossible. Jusqu'à maintenant. Pouvait-il laisser ce succès à cette femme ? Avec qui il voulait passer une soirée débarassée des franfreluches ?

Non. Impossible. Ce succès devait rester grisé à jamais. Mais risquer tout, sur une envie de laisser un sommet vierge ? Etait-ce bien raisonnable ? N'était-ce pas cela, la diplomatie, après tout ? La science de la concession ?

Pour autant, tout pouvait être marqué sur ce datapad. Harlon le prit. Un coup d'oeil. Je couve. Je vois un écran noir. Mais vous saisissez, ma Reine. Je vois, sans avoir besoin de voir. Ce ne sont pas des mots que je vois. Mais je les devine. Vous le devinez...

Harlon reposa le datapad. Lentement. Avec calcul. Minutieux, comme s'il déposait un plateau de porcelaine fine à grain atomique.

Il n'est nul besoin...


Index sur la tranche... Il est encore incliné... le doigt glisse. L'index libère, le datapad s'en va à plat. Posé. La main reste en suspens.

... de signer... entre nous.


La main revient. Brusque. Les Renseignements feront une copie. Personne ne devrait accepter que des Arkaniens aillent sur Yaga Minor fouiller des archives. La Reine ne l'aurait pas permis chez elle. Et elle aurait eu raison. Une copie du document sur l'alliage serait fait. Serait parfait. Une heure. Il faudra une heure après que je donne l'ordre pour que ça soit fait. Pas besoin de signer. On se fiche de signer.

Oui, on se fichait des signatures. Les signatures, c'était bon pour les caméras. Je suis l'Empereur. Je ne signe pas. Je dis. On exécute. C'est ainsi que c'est. C'est ainsi qu'il faut que ça soit.

Les documents relatifs à cet alliage seront vôtre dans... disons, deux heures maximum. Si je ne sur-estime pas nos services.


Et, croyez-le, Reine. Il n'y a pas de raison qu'il en fût ainsi.

Je pense aussi, Reine Civicius, que ceci clôt la séance d'aujourd'hui.


Avez-vous quelque chose à dire avant que la sentence ne soit exécutée ?
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By Elysia Astellan
#30655
    Elle l’avait retenu par intérêt. Ce qui était idiot. Car il aurait été fort douteux de voir l’Empire refuser de coopérer dans la traque des Sith, d’autant plus qu’Arkania détenait des éléments d’enquête supposément intéressants. Par intérêt, toujours, l’entrevue avait été préparée. Les préliminaires orageux, eux, ne faisaient pas partie de cette préparation. Ce rapport complet, en revanche, si. Il n'y avait rien d’étonnant, quand on reçoit l’Empereur, à mettre en forme ses arguments.

    Elizabeth ne sut interpréter la réaction de son homologue face à la demande, pourtant déjà évoquée. Était-ce du cynisme ? Après tout … à sa guise. Pourtant une petite signature, pour boucler les procédures, ici, en interne, sur Arkania, ça faisait toujours bien. Assez tergiversé. Il était, à n’en point douter, l’homme le plus insupportable de toute cette vaste Galaxie. Mais la Reine n’abandonna pas.

      « Je vous remercie, ces renseignements sont précieux. »

    Elle trouva bon d’ajouter quelques mots.

      « Ce rapport vous est destiné. »

    Ce n’était pas un piège tendu depuis deux jours, c’était un partage d’informations, en toute transparence. L’Empire avait accès à tous les éléments collectés par les petites mains arkaniennes, depuis l’ADN Sang-Pur jusqu’à la concentration en carbone de ce maudit alliage, en passant par le témoignage fumeux de ce sensitif cornu. Tout. Et l’Empereur en disposait à sa guise. Si le procédé lui était déplaisant, qu’il aille au diable.

    Mais !

    Mais s’en était fini de cette interminable discussion. Elizabeth, désormais, paraissait soulagée, presque détendue. Pourtant il lui fallait encore distribuer des consignes pour que soient traitées au plus vite les renseignements fournis en retour par les services impériaux.

    À la conclusion d’Harlon, l’Arkanienne acquiesça. Elle se leva, invitant d’un regard à en faire de même. Quand quitteraient-ils leurs masques protocolaires ? Comment savoir. Il devait attendre un signe, quelque chose. De nouveau, elle s’en trouvait incapable. Enfermée. Le mieux qu’elle put tenter fut un sourire gêné. Et encore, il passa inaperçu.

      « Ma garde vous escortera jusqu’à l’Ambassade, votre escorte personnelle pourra vous y rejoindre. »

    Ils remontèrent tous deux à la surface, le long des couloirs éclairés de néons blancs et suivis de trois sous-officiers impeccables. Les Gardes Royaux affectés à l’Empereur saluèrent martialement, dans le plus grand respect de l’allié impérial. Un bien joli spectacle. Les deux dirigeants, un conseiller, quelques officiers, et la garde regagnèrent Novania. La Reine accompagna l’Empereur jusqu’à l’Ambassade, pas plus loin que le hall, déserté depuis déjà plus d’une heure par les civils.

    Ils étaient attendus, précédés, encadrés, suivis. Jamais seuls. Pourtant Elizabeth guettait cet instant, ces quelques secondes pendant lesquelles elle aurait pu confier à Harlon son impatience. Mais l’instant ne vint jamais. Et après quelques échanges d’une platitude effroyable aux yeux de l’Arkanienne qui se languissait d’une soirée privée qu’elle ne vivrait peut-être jamais, s’ensuivirent les salutations d’usage. L’échange diplomatique prenait fin.

    Devançant l’Empereur, la Reine s’inclina en une révérence gracieuse. Et tandis que l’Humain s’apprêtait à en faire de même, elle lui présenta le dos de sa main. Il devrait courber plus bas s’il espérait gagner cette faveur. Pas la faveur d’Elizabeth, il l’avait déjà, mais celle de la Reine d’Arkania.
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