L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#30752



Combien de temps s'était passé depuis cette fameuse discussion ? Deux jours ? Trois jours ? L'intérêt de les compter étant néant, Althar s'était laissé porté au fil des heures par ses envies et la compagnie de cette jeune Grise qui l'abritait. Qu'avait-il fait, dans ce monde qui n'était pas le sien ? Entre Helera et le vieux chaman, entre l'apprentissage auprès du sage, et la rencontre avec la Reine, les heures passées de biens des manières. D'une discussion sur la viande de bantha à l'énumération d'un souvenir commun, il n'y avait pas le temps de s'ennuyer. S'ajoutaient à cela quelques heures passées à ne plus se décoller de son amante, et les jours furent passés comme des secondes. A chaque instant son attention, à chaque moment sa pensée déstabilisante, et son besoin irrépressible de choyer sa cadette. Un baiser, une attention, un effort inutile, la fatigue devenait finalement concrète, comme une vraie réponse à ce qu'il faisait. Et rien que cela était un besoin qu'il savourait à chaque caresse sur cette peau qui les méritait tant.

Et à cette heure-là, ce fut bien plus que ça. Après des journées à se remettre à forme, et à s'exténuer dans une activité physique hautement improductive, si ce n'est en terme de plaisir, elle avait jugé bon qu'il était temps d'envisager la suite. Hélas pour eux, même lui avait dû être ramené à la réalité du fait d'un appel incongru, voire invraisemblable ! Un ennemi, une némésis mortelle, un bon à rien avait finit par interrompre cette nouvelle idylle, une nouvelle fois, pour apporter son lot de mauvaises nouvelles. Et plus que jamais, comme à chaque occasion qu'il avait eut sur cette question, c'est la tête la première qu'il s'était plongé dans cette histoire, bien décidé à la terminer une bonne fois pour toute. Un nouveau facteur s'était rajouté, une nouvelle variable dans l'équation, une de celle qui reste dans l'ombre d'une pièce, à l'encadrement de la porte, pour ne pas gêner ... sans se rendre compte que sa présence change tout. Mais face à cette nouvelle échéance, peut-être bien faudrait-il tout accélérer, et tout dépêcher. C'est pour cela, initialement, qu'il était parti se laver à cette heure inconnue de la journée, l'esprit plein de questionnements, comme toujours. Cette fois-ci, ils ne le concernaient pas lui, ni elle. A vrai dire, ils ne concernaient personne sur ce vaisseau. Mais loin de se décider à affronter cette question qui lui redonnait une énergie nouvelle, c'est sous un prétexte tout à fait douteux, voire même bidon, qu'il avait tendu un piège à son ... sa ... enfin, à Helera quoi. Cette douche avait finie par être plus salissante que nettoyante, mais sous cette extase une nouvelle fois atteinte, et son corps encore brûlant, les deux s'étaient finalement défaits pour se retrouver dans l'intimité de la salle de bain du vaisseau.

Placés face au miroir, dans cette pièce suffisamment grande pour cette utilisation commune qu'il avait souhaité en faire, l'heure en était de nouveau à la douceur, et au calme. Après la tempête venait toujours le réconfort des gestes mesurés et appliqués, sans brusquerie ni animalité. Lentement, sûrement, Althar était derrière elle et s'affairait avec beaucoup de minutie et de tendresse à retirer toute l'eau qui osait encore couvrir le corps de cette déesse. Pire encore, il l'observait d'un de ces regards contemplatifs qui lui prenaient de temps à autres face à elle, et dont il ne se départissait qu'après de longues minutes à la scruter attentivement, l'air niais. Cette fois encore, dans ce silence contemplatif, ses yeux ne quittaient plus le visage de la kuati, ni ses formes. Les gestes restaient lents, sans appui, comme si cela risquait de blesser cette statue inestimable. Au fond de lui il se doutait bien qu'elle devait détester ça, qu'elle devait le trouver terriblement lourd à ne pas la laisser faire ça d'elle-même, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Prendre soin d'elle. Faire attention à elle, et à son corps. Y glisser un baiser humide, parfois, pour se rappeler de la douceur de cette peau. Encore une fois, leurs regards et leurs sourires se croisent, pour mieux se rappeler pourquoi il est si aux petits soins de ce corps dénudé. Mais sûrement avait-elle compris. Avait-elle vue. Même après des années à perfectionner son paraître, face à elle il était incapable de cacher ce brin d'hésitation, ce bout de flamme qui l'habite.

    « Dis .. On ... »

Non. Pas plus. Le silence, de nouveau, et des lèvres qui se scellent sur ce cou devant lui. Non, c'était idiot. Ce serait bizarre, sûrement, et déplacé. Il fallut de nouvelles longues secondes pour qu'il relève les yeux vers le miroir et voit les deux pupilles bleues de celle qui est sous ses doigts. Mais il ne flancha pas, non, pas cette fois. Qu'importe les questions, il n'y aurait que silence, et pure dévotion à l'instant sacré. Et une nouvelle fois, comme un automate, ou un esclave trop dévoué à sa tâche, ses mains repartirent à la découverte des monts et secrets de la Reine pour la sécher, sans complexe aucun. Pire, sans envie déplacée aucune. Et lorsqu'elle lui parut finalement sauvée de cette corruption humide, se furent ses doigts qui remontèrent le long de son corps pour mieux en apprécier toutes les spécificités. Il aimait ça. Il aimait ce qu'il avait sous les doigts, il aimait tout ce qu'il était en train de vivre. Elle ne soupçonnait pas tout le plaisir qu'il prenait à une telle scène, et encore moins les fluctuations sentimentales qu'il ressentait à cet instant. Fatalement, ses deux index finirent par deux boucles autour de ses deux pointes si longuement favorisées sous la douche, avant de remonter jusqu'à ses cheveux. Cette fois, son oeuvre était pure découverte, mais encore une fois, elle ne fut que tendresse. Un baiser sur l'arrière du crâne, et c'est armé d'un instrument de torture, d'un des peignes de la Grise, ou en tout cas qui se trouvait malencontreusement-là, qu'il s'affaira avec précaution dans ces splendides cheveux blancs. Cette crinière unique en son genre méritait tous les meilleurs traitements qu'il pouvait lui donner, et c'est sans honte qu'il s'appliquait à les peigner. Une première pour lui, même dans ses précédentes aventures une telle chose n'était jamais arrivée, mais pour elle, il ferait tout. Il ferait même très attention pour ne pas tirer ni même trop toucher cette chevelure qu'il dorlotait bien trop. Elle devait être fatiguée, mais il le faisait avec beaucoup trop de précaution. Et trop de coeur. C'est ça le pire. C'est parce qu'il est bien trop sérieux dans sa volonté pour elle qu'il se retrouve à ne pas vouloir l'abîmer alors même qu'elle est une Reine-guerrière. Idiot. Mais attentionné. C'est ce qui compte, non ?

Et après ce long silence, où elle pouvait faire ce qu'elle voulait face au miroir, droit devant, et dont le regard princier ne raterait rien, son hésitation refit surface. Cette vilaine intrusion de son esprit tant dans ses yeux que dans son expression. Les mots voulaient sortir, mais il refusait de les dire. Un grand enfant qui n'en faisait qu'à sa tête, et qui cachait délibérément quelque chose à celle qui le surveille. Puis, sans raison, au détour d'un passage de ses doigts dans toute la longueur immaculée sur un côté de sa tête, ses lèvres finirent par s'écarter, d'une voix au calme bien trop forcé pour ne pas en déceler une excitation sous-jacente.

    « Dis ... On peut aller accueillir ton ... Sanigr Bograne ... ? »

Et oui, jeune femme, ces deux mots formulés avec une attention toute particulière signifient quelque chose. Quelque chose de très clair, et dits sérieusement dans la bouche d'un homme qui ne parle pas Nelvan. Un sourire en coin et un regard espiègle apparurent aussitôt sur le visage du Prince, qui ne quittait pas le miroir, et la réflexion féminine qui s'y trouvait, du regard.

    « C'est Grand Chaman qui m'a expliqué comment le prononcer ... Je me suis même entraîné ! »

L'air fier de lui, il posa un nouveau baiser sur le crâne d'Helera, tout content. C'est tout mouillé, mais ça sent bon, et ça la fait réagir aussi puisqu'il repousse un peu sa tête en faisant ça. Puis l'air de rien, ses yeux retrouvent les cheveux qui sont l'objet de tous ses soins, et ses mains s'y réactivent, comme s'il avait oublié la question. Un nouveau passage, et un autre. Difficile de cacher qu'il se force à l'ignorer, ou à faire semblant de rien, surtout lorsqu'il est un peu moins méticuleux ..

    « Allez .. dis .. »

C'est dit moins fort, mais plus près de son oreille. Le jeu est le jeu, jamais il ne s'en départit.

    « On peut aller accueillir ton frère ? Dis oui ... dis oui ... dis oui dis oui dis oui ! »

Les mains ont laché prise, les cheveux sont abandonnés, et le Prince est derrière elle, à attendre une réponse favorable d'une Helera sûrement partagée entre l'éclat de rire et l'incompréhension face à cet homme redevenu enfant. Et lui qui ne peut même pas s'empêcher de glisser ses bras autour de sa taille, et la serrer contre lui pour la couvrir de baisers, pour la faire craquer. Puis finalement, une réponse favorable, et c'est l'exultation la plus totale, et la plus incompréhensible. Ce n'est plus de l'amour, ou du désir, mais c'est autre chose, c'est irrationnel et plus fou dans sa manière de renouveler ses baisers, et sa manière de la faire aller de gauche à droite. Et soudain, sans gêne, sans la prévenir, hop, il s'abaisse et va jusqu'à la faire tomber dans ses bras, bien déterminé à la porter ... Il devient fou, c'est bon, c'est fait, quelque chose ne va plus du tout sur son visage illuminé de joie. Sa jeune femme dans les bras, l'arrivée jusqu'au lit n'est qu'une formalité pour ses pieds devenus plein de fougue pour aller la déposer en douceur malgré tout.

    « C'est moi qui t'habille ! C'est moi qui t'habille, tu restes là, tu restes nue, oui ! Chut ! »


Pas de questions acceptées, pas de refus ni même de résistance ne sera tolérée. En deux bonds, lui-même dans le plus simple appareil a disparu dans le recoin qui sert de penderie. Pas d'hésitation, là encore. Des sous-vêtements ou pas ? Hm, difficile de cacher qu'elle est toujours mieux habillée quand elle ne porte rien. Mais ... son frère ... Non, allez, faut s'appliquer. Elle peut quand même l'entendre crier, pour la forme, un petit ...

    « Mais t'as vraiment besoin de sous-vêtements ?! On peut faire sans, non ?! »

En plein fou rire, et sûrement sous les insultes de la Grise, Althar ne se pria pas pour se saisir d'un ensemble noir, suffisamment sexy pour qu'il accepte qu'elle les mette, avant de s'arrêter devant la maigre penderie. C'est triste à voir. Mais c'est surtout temporaire. Un jour, et il s'en faisait la promesse, elle en aurait bien plus que ce que la décence lui permettrait d'avoir. Tout ce qu'elle désirerait, et tout ce qu'elle souhaiterait. Cet endroit serait plein à déborder. Oui. Mais aujourd'hui ... Pour l'occasion ... son frère, son vrai frère ... Un choix entre deux. Parce qu'il n'y a rien d'autre. Blanc ou rouge. Triste ou vivant. Sexy ou sexy. Rhaaaa. Rouge. Sans gêne, le Prince prit ce qu'il fallait pour l'habiller et revint d'un pas tout aussi rapide dans la chambre, face à elle, qu'il empêcha de se relever. Clairement, il était surexcité. Bien trop, même, pour son propre bien. C'était palpable, il en émanait une tension que n'importe qui pouvait sentir. Il s'efforça de présenter les habits sur le lit, et attrapa ce qui serait l'unique objet dont il prétendrait la possession : sa culotte. Oui oui. Sans gêne. Sans hésitation. Comme elle ne l'avait jamais vu jusque-là. Et presque de manière inquiétante, alors que lui était presque aux anges, il se dépêcha de l'aider à lui mettre, en volant quelques baisers sur sa peau au passage. Carrément. Bizarrement. De manière inquiétante, même. Elle sur le lit, les jambes écartées, à se faire habiller de la sorte. Là par contre, elle prendrait sûrement peur. Mais il ne se démonta pas, surtout en voyant son oeuvre finie, l'air satisfait.

    « Tu .. tu es belle. Tu seras splendide. On sera splendides. J'arrête, pardon. J'arrête, je te jure, c'est juste ... rhaa, j'arrête, pardonnes moi. »

Il se faisait violence, surtout. Elle pouvait le voir au rythme qu'il avait, maintenant, pour lui-même s'habiller à côté d'elle qui finissait de faire pareil. Un poil plus lent, un peu moins énergique, pour cacher ce qu'elle avait vu l'instant plus tôt. Hop, un bond, deux bonds, le pantalon gracieusement prêté est mis, puis vient la veste enfilée à la va-vite, et boutonnée à la moitié. Et maintenant, couché sur le lit, ce sont les bottes qui sont mises les jambes en l'air. Il est beau, tiens, l'ancien uniforme impérial traité de la sorte. Mais au moins, il a de l'allure. Quoi qu'on en dise, la classe impériale est indéniable, même si longtemps après. Hop, un geste dans ses cheveux qui avaient pris leur liberté depuis quelques temps, et un regard à Helera qui devait le trouver insupportable. Il inspira très fort et tendit la main vers elle, en attendant qu'elle la prenne à son tour. Une inspiration pour se calmer, et un baise-main pour se faire pardonner de ce qu'il fallait faire ... A savoir repartir de plus belle vers le couloir, à la recherche du point d'arrivée de ce frère inconnu. Allez allez Krinar, faut se bouger, il arrive, il arrive ! Bien sûr, Althar n'avait pas la moindre idée du lieu d'arrivée, mais cela ne l'empêchait pas d'être en ébullition totale, rouge, et presque à courir dans le couloir en tirant Helera par cette main bien calée dans la sienne. Il est devenu fou, et surtout très bête en étant guidé forcément par elle, qui de bonne grâce finit par le mener à l'endroit où tout se passerait. Fallait plus qu'espérer qu'ils n'étaient pas trop à l'avance sur l'heure d'arrivée dite, et tout se passerait bien.

Ca valait pas un hangar. Au mieux, un gros ascenseur, ou sas d'entrée. Mais rien de mieux. Un peu petit. Tant pis. Et maintenant, faire quelques pas en triturant la main d'Helera dans la sienne. Si l'énergie est pas dépensée par ses jambes, elle l'est par sa main. Ca lui tarde. Tellement. Trop. Il faut que ça sorte. D'un geste un peu déplacé, à savoir une traction sur la main féminine, c'est sa bouche qui vient trouver celle de son amante, et sa main libre le creux de son dos. Comme sur ces fameux posters romantiques, là, avec un énorme baiser qui vous fait vous pencher en arrière tellement il est puissant. Pareil. Intense. Brûlant. Indécent. Un baiser qui n'a pas de sens, si ce n'est le besoin. D'agir. De se dépenser. De la remercier. Un énorme baiser qui fait du bien quand il se termine, parce qu'il n'a plus de souffle, et parce qu'il faut réajuster la coupe de cheveux d'Helera.

    « Tu es parfaite, tu es p - a - r - f - a - i - t - e. Parfaite. »

Ses lèvres forcèrent une nouvelle fois leur passage sur celles de la Grise, mais calmement cette fois. Moins de violence, et moins de brusquerie. Un baiser plus sentimental, et un sourire, enfin, qui lui est vraiment destiné. Puis il se recule, en respirant en grandes gorgées.

    « Est-ce que ma tenue ne va pas l'effrayer ? Est-ce que tu crois que je vais pas lui déplaire ? »

Les questions, maintenant. Les mains qui réajustent nerveusement l'uniforme, ouvert en partie vers le col, pour faire moins impérial. Et lissé. Plus l'échéance approche, et plus son cerveau se ratatine, tout comme le temps de réaction. Tout s'enchaine. Une respiration, une pensée, une question. Et un regard porté sur elle, puis vers la fameuse entrée.

    « Et ... est-ce que je dois dire que je suis ? Ou même dire que je ... que ... enfin ... »

Sa main retrouva la sienne, nerveusement. Même la seconde vint la trouver, tout comme son propre regard. Cette main de chair, belle et soignée, humaine et organique, cette main Kor'rial qu'il tenait avec hésitation. Le risque était énorme ! Tout ce qu'implique une telle révélation, si tôt, pourrait avoir des répercussions folles, et il n'est pas certain d'être prêt à ça. D'être prêt à la gêner elle. Malgré tout ce qu'ils ont fait, malgré certainement les commérages des membres d'équipages suite aux cris et hurlements poussés à la nuit tombée, et tout le reste. Damn, le signal retentit. Un dernier baiser, sur cette main, et il la relache, un peu honteusement. Tête baissée, sans formuler sa question ni ses doutes, il n'a pas le temps de se décider vraiment. Il est l'heure. Il est temps. D'un pas, il se trouva à proximité d'Helera, avec son réflexe volontaire de se cacher derrière elle. Mais ... le voulait-elle ? Fallait-il qu'il fasse mine de rien, de ne pas être excité à l'idée de rencontrer le visiteur dont le vaisseau venait de s'arrimer au leur, dans un mouvement léger sous leurs pieds ? Son regard se fixa sur Helera, une dernière fois. Ses mains jointes dans le dos finirent par se délier, pour que l'une s'approche timidement de vers Helera, mais ...

Ils sont là.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#30755
Deux jours, deux nuits et une matinée. Ce qui fait si l’on sait compter environ une centaine d’heure. Cela faisait environ cent heures que la petite Grise, sur son nuage perchée, gambadait à travers ce vaisseau devenu bien trop petit désormais, un prince sous le bras. Plus d’une centaine d’heure qu’elle était heureuse, vraiment, sincèrement, tendrement. Heureuse d’être à ses côtés, pour ses bétises, ses blagues, mais également son amour, sa tendresse. Depuis ces deux jours, elle avait passé quelques heures à méditer seule, pendant qu’Althar discutait avec Booros, dont il semblait avoir forgé un nouveau lien. Que se racontaient-ils ? Elle n’en savait rien, elle ne le demandait pas, et Althar sur le coin de l’oreille avait d’autres choses à lui dire. Et surtout à faire … Mais qu’importe, cela ne la regardait pas et elle ne s’en offusqua pas outre mesure. Non, pendant ce temps, elle avait médité et pratiqué le point de rupture, ce pouvoir si singulier permettant de lire les lignes de failles, l’avenir, le passé, les relations inter et intra personnelles. C’était un pouvoir qui permettait également de … « résoudre des situations ». C’était un peu idiot de penser cela, mais c’était le cas. C’était la Force, et tous les mots n’étaient pas toujours très clairs pour la décrire. Mais pendant cette centaine d’heure, il n’y eu guère plus qu’une dizaine à pratiquer ce pouvoir, en fait. Seule qui plus, Helera se retrouvait rapidement à cours d’idée et finissait la plupart du temps dans des méditations revigorantes. Pas d’introspection. Chaque fois, c’était dans le hangar, dans un coin, seule. Parce qu’il le fallait, et elle s’en était rendue compte une cinquantaine d’heure seulement. Il avait également eu un appel, secret, discret, qui ne la concernait pas non plus. Tout ce dont elle s’était occupée, c’était de crypter leur position, ne serait-ce que pour éviter d’être repérés. Pas d’entourloupes à ce niveau là. Pour le reste, le prince, comme dit plus haut, avait été occupé sur l’oreillé. Puis le Prince, aussi filou qu’il était, l’avait cordialement invité dans la salle de bain. Une blessure qu’il disait. Oh et quelle blessure … Cette blessure là, elle commençait à la connaître sur le bout des doigts, sans mauvais jeu de mot.

Ils s’étaient alors livrés à des ébats sensuels sous une douche mi-tiède. Cela n’avait pas empêché leur corps de souffler la vapeur. Plusieurs minutes durant, l’un contre l’autre, leur lèvres réunis, leur corps unis, leurs âmes qui ne faisaient qu’un. Son corps avait littéralement irradié du plaisir charnel qu’il lui procurait. Elle apprenait à le connaître, à le comprendre, et lui tout autant. Lentement, il avait découvert ses points faibles, tout comme elle avait découvert les siens. Le duel auquel ils s’étaient livrés avaient été intense et acharné, mais seule leur union avait été vainqueur, et cela leur avait bien été. Ils étaient alors restés sous le flux continu de l’eau, l’un dans l’autre, sans bouger. Les yeux fermés, la chaleur de l’un sur l’autre. Juste se reposer, debout, de ce qu’ils venaient d’entreprendre. Une belle réussite, un bel entraînement. Tout avait été trop beau, encore une fois. Un amant d’exception, un homme magnifique, un être parfait. Sa tête sur son torse, ses cheveux mouillés plaqués dans son dos, elle avait attendu tandis que son menton et toute sa tête reposait sur le coin de la sienne. Puis, il avait fallu se séparer, et définitivement se laver. Dans un silence de cathédrale, pour ne pas entacher le moment vécu, dans leur souvenir commun si proche, pour ne pas l’oublier, le garder au creux de sois. L’humidité avait envahit la pièce, à tel point que sur le mariage était posée une épaisse couche d’eau. Helera souffla de désespoir en voyant cela, et tournait la tête vers lui. Elle lui lança un regard accusateur qui fut réprimé par un prince particulièrement taquin. Il l’avait enserré de ses deux bras, autour de ses épaules et l’avaient forcé à se placer devant ce miroir où l’on ne voyait rien. Bien sûr, il profita de ce moment pour lui glisser quelques baisers mérités, pour lui, bien sûr.

Son prince avait saisit une serviette et tendrement s’était lancé à l’assaut des goutelettes d’eaux. Une à une, il les avait chassé, en glissant sur ses courbes, ce qui ne manqua pas de lui faire un nouveau frisson. Décidémment … Helera ne bougeait plus, comme figée sur place, tandis qu’il s’évertuait dans sa tâche avec la plus grande des passions. Elle mordilla sa lèvre, regardant le miroir qui lentement redevenait reflecteur. Leurs silhouettes apparuent, puis leur visage, les couleurs suivirent. Le visage du prince, contemplant son corps, ses formes et nettoyait avec attention l’eau qui s’y trouvait. Grâce à lui, elle se sentait belle, désirable. Malgré son bras manquant et les quelques petites cicatrices qui nimbaient son corps. Il la faisait paraître belle, et c’était sans doute le regard qu’il lui lançait qui était le plus beau des cadeaux. La plus belle manifestation de l’attraction qu’elle pouvait avoir sur lui. Althar commença à parler, mais se figea. Elle le regardait toujours, le fixait. Il était beau, les cheveux mouillés. Déjà ces derniers commençaient à friser. Helera finalement pu enfin sortir de la torpeur qu’il avait installé sur son corps et fit volte face. Face à face, elle plaça une main sur son torse, l’autre sur son épaule. Absorbée par son corps, la dureté de sa peau qui faisait de lui un gardien de pierre. Des muscles saillants, dessinés, dont elle s’amusa à son tour à caresser du bout de ses petits doigts. Ses yeux ne le regardait plus, mais était concentrée à son tour sur son corps, lui rendait pareil hommage qu’il pouvait lui consacrer. Et ce n’était pas forcé du tout, car elle appréciait vraiment le toucher. Ses épaules surtout, solides, reliés à ses pectoraux saillants. Elle sentait qu’il s’amusait avec sa cascade blanche qui mettrait tout du moins plus longtemps à sécher que le reste du corps. Les mains du prince remontèrent le long de son corps, l’obligeant par moment à se rapprocher davantage d’elle pour se coller complètement. Ses hanches, son ventre, sa poitrine, dont il prit la précaution de ne pas trop s’attarder, car il savait désormais quel effet ils pouvaient susciter chez elle. La Grise leva la tête puis les pieds, afin de lui glisser un baiser sur les lèvres, un de plus.

Encore un attouchement le long de son corps cultivé et il lui montra sa prochaine mission, le peigne. Elle ricanna et se retourna face au mirour. Mais d’abord, une petite provocation. Alors qu’il était dos à elle, elle se recula sur lui, jusqu’à ce que ses fesses ne soient en contact avec son bassin. Puis elle attrapa ses deux mains et s’entoura avec. La grise leva alors la tête d’un côté, et attendit celle du prince pour l’embrasser de nouveau. Longuement, quelques dizaine de seconde pendant lesquels il n’y eu que ce contact de lèvres. Sans mouvement autour, sans rien d’autres. Puis la rupture, et elle regarda devant elle, le miroir. Deux silhouettes, l’une surplombant l’autre. L’une qui protégeait de ses bras la seconde. Helera étira un sourire et avoua :

« On est beau, hein ? »

Ce n’était pas une question. Ils l’étaient, tout simplement. Vint alors l’épreuve du peigne. Il passa dans ses cheveux, les frottas avec soin. Cela eut un objectif, ils furent sechés, puis se frisèrent tout seul. Ainsi, elle retrouvait sa chevelure d’avant la douche. Parfait. Quelques fois, sans le savoir, sans le faire exprès, il tirait trop fort sur son crane, et ce dernier suivait le mouvement. Imanquablement, il y avait des nœuds. La faute à qui, à forte d’y perdre des doigts, hein ? A chaque fois, elle ne fit aucune remarque ni aucune grimace. Il le faisait, c’était ce qui comptait. Une phrase prononcée, une question. Son regard azur fixa le miroir, vers le prince.

« Dis donc ? C’est bien ce que tu dis ! »

Il expliqua alors comment il avait appris ces mots et elle étira un grand sourire.

« Tu vas finir par passer plus de temps avec lui. Si ça continue c’est moi qui vais aller dormir dans la chambre froide. »

Un ricannement moqueur, un gloussement de princesse, et un prince qui fondit sur son cou dans le but de la faire taire par des guilis appuyés. Helera, toute chatouilleuse qu’elle était, ne pu résister face à l’avalanche dans son cou et gesticula dans tous les sens en rigolant. Puis une pause, et il insista, cette fois comme un enfant. Qu’avait-il donc avec son frère, ce petit prince ?

« Oui, on va y aller, mais je doute qu’il apprécie si on se présente comme ça. »

Ton narquois, ironie placée, sarcasme. Le jeu entre eux était lancé et les tirades fusaient les unes à la suite des autres. Elle rigole à sa propre bétise, imaginant Loran avec deux yeux incrédules. C’est un rire sincère et sonore qui s’échappe de la jeune femme, mais vite arrêté par le mouvement attentif du prince. Elle bascule, d’instinct elle attrape son cou. Elle bascule et il la porte, l’amène rapidement sur le lit. Comme une princesse. Puis il la dépose, elle ne cesse pas de rire. Tout pressé qu’il est, tout excité, comme une puce. L’habiller, vraiment ? Vraiment, il la surprenait de jour en jour.

« Ma foi, à tes risques et péril, » se contenta t-elle de dire.

En fait, il n’avait pas écouté sa réponse que déjà il était partie dans sa panderie. Il cherchait du tissu pour la recouvrir. Helera hocha négativement la tête en le voyant faire et se précipita vers un coussin qu’elle attrapa. Pas de sous vêtement ? Comme toute réponse, elle lui lança un des oreillés dessus. Il y répondit en haussant légèrement une épaule sous le choc, toujours concentré à sa tâche. Elle jouait aussi avec lui. Un deuxième coussin dans les mains, elle l’attendit et le dissimula derrière elle. Silhouette trop fine oblige, il était bien voyant. Il se présenta à elle, tandis qu’elle le regardait, couchée sur le dos. Il lui présenta le bout de tissus, un de ceux qu’il avait arraché quelques jours plus tôt. Elle tendit ses longues jambes et attendit qu’il approche, elle agita alors les jambes pour l’empêcher, le déconcentrer. Le prince cependant d’un tour de bras solide enveloppa ses deux pieds et força le passage de la culotte. Helera lui jeta alors le coussin, et rigola. Elle avait mal aux zygomatiques et ne pouvait plus respirer. Elle riait et riait encore, alors que les larmes coulèrent de ses yeux. Finalement, elle se laissa faire, et leva son bassin pour aider le prince. Fier de sa victoire, il se permit même de déposer un baiser proche de son intimité, coquin. Il recula et contempla son œuvre d’un œil expert.

« Une simple culotte et je suis belle ? Ton travail n’est pas terminé, hop hop hop. On ne fait pas dans la demi mesure ici monsieur. Une reine ne peut pas se présenter qu’avec une culotte, aussi belle fusse t-elle. »

Elle pouffa davantage, mais contrairement à ce qu’elle ordonna, s’habilla pratiquement toute seule. Ce n’était que de la provocation. Rien de plus. Le pantalon, de cuic, comme d’habitude. Helera se rendit compte de la pauvreté de son style vestimentaire. Non, il fallait changer cela, c’était certain. Acheter d’autres tenus, diversifier. Oui, c’est ce qu’elle allait faire. Le prince s’habilla en vitesse à côté d’elle, chacun étant concentré à sa tâche. Au tour du haut. Elle regarda le soutien gorge, puis la chemise. Elle enfila la chemise, l’attacha, et son veston de cuir par-dessus. D’un geste ample, elle lui lança le soutien-gorge qui attérie sur sa tête, comme à une branche d’arbre. Elle ne dit mot, mais lui lança un regard des plus provocateurs. Après tout, il y avait bien des concetions à faire. Il était prêt, habillé, dressé, tout propre. Assise sur le lit, Helera ayant du coup fini, l’observait d’un œil experte également. Des officiers, elle en avait vu, mais il était sûrement le plus beau. Althar se laissa aller sur le lit et commença enfiler ses bottes. La tentation était trop grande, à peine eut il enfilé la première qu’elle lui sauta dessus et l’embrassa, tout en passant une main à travers sa chemise et sa veste de costume, défaisant à dessein tout son travail accumulé. Sa main se perdit alors dans son dos tandis qu’elle continua à tourner sur le lit, tantôt lui dessus, tantôt elle. Puis vint le bord, elle s’arrêta à temps. Elle se recula.

« Désolé, je n’ai pas pu résister. »

Elle agita ses yeux qui quémandaient puis se faufila par le dessous, par ses jambes. Elle s’arrêta au niveau de son entrejambe, bien trop proche. Son nombril dépassait derrière ses vêtements défaits. Quel polissone elle était. Alors avec application, elle attrapa la chemise qui volait au vent et la glissa dans son pantalon, en même temps que sa main. Encore une fois, elle se trompa bien malgré elle de chemin.

« Oh ? Mais qu’est ce que c’est ? »

Helera ricanna davantage, alors qu’il lui transmettait sa joie de vivre. Mais elle ne s’arrêta pas non plus sur son attribut masculin, ne l’effleurant que du bout des doigts dans une paçade furtive. Juste histoire de dire qu’elle était passée par là. Puis, elle réajuta tranquille le reste de sa tenue, et l’aida même à mettre sa botte. Nouvelle furie que ce prince, il la prit rapidement par la main et l’emmena à travers le vaisseau. Il courrait, elle traînait derrière, et elle se faisait balloter dans son propre domaine. Quel honte pour elle. Ils se précipitèrent alors dans le hangar. Sa main dans la sienne, ne jamais rompre le contact. Puis ils arrivèrent enfin au hangar, et là il l’attira à elle et lui vola un baiser sauvage. Il la domina de toute sa hauteur et l’obligea à plier le dos. De sa jambe, elle s’enroula autour de la sienne dans un geste théatrale et glissa un bras derrière sa nuque pour ne pas tomber. Il la libère, la complimente, et le lui rend.

« Tu l’es tout autant mon très cher prince. La perfection au masculin. »

Et encore une fois, ils s’embrassèrent avec davantage de sentiment. Son cœur battait, prit dans l’effort de la scène qui venait de se passer. Et ce baiser ponctua enfin toute cette agitation, autant d’un côté que de l’autre. Ses lèvres si gouteuses, quel plaisir que cela. Quel beau spécimen quand il lui demanda son avis. Elle se mordilla la lèvre, il savait ce que cela voulait dire. Son regard se hasarda des pieds à la tête, pas une seule trace d’un petit défaut.

« Je crois qu’il va même tomber amoureux de toi, si tu veux mon avis. »

Nouveau ricannement, un baiser volé, puis plus calmement, elle lui glissa dans l’oreille.

« Tu es très beau. Le plus beau de tous. »

L’anxiété commençait à l’envahir, elle le sentait facilement.

« Tu peux, il le sait déjà je pense. »

ImageMain dans la main, ils attendirent que les gris pénètrent à l’intérieur du Scavenger, le vaisseau personnel Kor’rial. Domaine et repère de Fanrel Keto. Un bruit de métal, un vaisseau qui s’arime. Il déposa un baiser sur sa main puis la relacha. Helera resta figée devant la porte, prit une grande inspiration et souffla doucement. Le prince était légèrement derrière. C’était à elle de le protéger, c’était son monde, son univers. Les portes qui s’ouvrent une à une, le vaisseau qui tremble. Son petit doigt qui touche de nouveau sa main et qui l’attrapa dans un geste fugace. Leur regardé tourné vers la porte. Puis c’est vers cinq individus qu’elle s’ouvrit. Une première silhouette encapuchonnée, qui, par politesse, la retira aussitôt déouvrant un visage jeune et une barbe prononcée. A côté de cette première personne, une femme aux cheveux rouges, à la tenue décontractée. Encore à côté de celle-ci, un homme plus large que grand, les yeux mauvais, une balafre sur le coin de la tête. Des bras plus gros que la cuisse d’Althar. Derrière eux, un homme et une femme, plus jeune, sûrement l’âge de Jeny. Les deux torse nu, bien que la femme porte un soutien gorge. Loran s’approcha le premier.

« Bonjour ma sœur. Comment te sens-tu ? »

ImageSa voix était douce et calme, reposée. Il inspirait quiétude et zénitude. Son aura des plus lumineuse avait quelque chose de reposant.

« Ca va bien merci, et toi ? »

« On ne peut mieux », termina t-il.

Il tourna la tête vers le prince et s’y approcha, inclina respectueusement la tête, puis lui serra la main, si Althar l’avait au préalablement tendue. Loran n’étant pas au fait des us et coutûme de l’homme allait se montrer des plus respectueux.

« Je suis Loran Kor’rial, Grand maître de l’ordre gris. Et bien évidemment frère d’Helera. »

Il esquissa un sourire et le fixa. Aucune menace ne venait de sa part et il attendit humblement que le prince se présente à son tour. Puis, il s’écarta et d’un geste de la main, il présenta un à un les personnes présentes.

« Lyana, chevalière Jedi mais également ma conjointe. Garm, enseignant de notre ordre. Et derrière, timides, Fil et Merk, deux de nos plus vieux apprentis. »
Image

Garm étant le chauve à la balafre et Fil et Merk les deux apprentis. Ces derniers jetèrent à Helera des regards incrédules et s’inclinèrent respectueusement. La Grise salua Garm en joignant sa main à la sienne, tenant l’un l’autre l’avant bras et inclinant la tête. Pour Lyana, Helera l’étreignit. Elle faisait partie de la première génération d’apprentis, les plus vieux et les plus proches de l’ex grande maître. Puis elle se dirigea vers les plus petits, et son sourire se tarit.

« Vous avez perdu vos vêtements ? »

Leurs mines devinrent blafardes. Leur musculatur était développée, surtout pour des gens de leur âge. Elle savait pourquoi ils avaient fait cela, et pour les sauver, leur fit un clin d’œil. Puis lentement, s’inclina devant eux. Enfin, elle retourna vers Loran.

« J’tavais dis qu’elle existait vraiment. »

« Personne ne va jamais nous croire … »

Loran resta à côté du prince et avait entamé la discussion avec lui.

« Puis-je me permettre de vous demander comment vous aller, Prince. Je sais que vous êtes entre de bonnes mains. »

Il étira un sourire sincère, tandis que Garm s’approcha. Le géant, bien qu’avec une allure des plus noirs, le salua tout aussi respectueusement. Lui non plus étrangement n’inspirait pas la peur.

« Comment se portent le peuple et la cours sur impératrice Têta ? »
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#30762
Comme deux aimants impossibles à séparer, ses doigts avaient fini par reprendre leur place au creux des siens. Une mauvaise habitude que celle-la, mais le seul moyen de survivre à l'inquiétude de ce qui allait désormais se passer. Rencontrer des nouvelles personnes, d'accord, mais celle-la ... Celle-la ... Elle ne pouvait pas imaginer. Et elle ne comprenait même pas pourquoi, sûrement. Alors que c'est très simple : pour un fils unique, pour un Prince qui n'a connu que l'enfance solitaire d'un intouchable, se découvrir un frère est un évènement particulièrement inimaginable. Invraisemblable. Bien sûr, il a déjà certains amis très proches, qu'il compte sur les doigts d'une main, des frères d'épreuves et de vie, mais un frère de sang, un frère comme ça, ce serait ... Elle peut pas comprendre. Même si ce qu'ils sont avec Helera reste paradoxal et difforme, inavoué aux yeux du Prince, il peut pas s'empêcher de le vouloir. D'y croire. Un frère. Un vrai. Potentiel. Quelqu'un avec qui faire ... faire des trucs de frères, quoi, si ça venait à se réaliser ! Des blagues ! Des sorties ! Des voyages ! Des duels ! Trop de possibilités, trop d'espoir ! Bien sûr qu'il y a Helera, bien sûr qu'il peut faire tout ça avec elle, et même bien plus, mais ce n'est pas le même rapport, pas le même genre de facilité, ou autre ... Alors c'est pour ça qu'il est comme ça.

Timide, mais différemment. Excité, mais différemment. Nerveux, mais différemment. Tout est différent, et tout peut devenir ce qu'il n'a jamais connu. Alors il n'agit plus pareil, il ne respire plus pareil, il ne vit plus pareil. Consumé par cette idée, il serre les doigts de son amante avec l'espoir que tout se passera bien ... Que ces silhouettes seront amicales, et ouvertes. Qu'il ne sera pas celui de trop. Et finalement, les voilà.

Enfin. Ses yeux se posent sur les figures qui viennent d'entrer, et qui sont bien plus nombreuses que ce qu'il s'était imaginé mentalement. Un colosse impressionnant, un couple barbu et rougeoyants, et un couple torse nu. Ok. Visiblement, la non-pudeur de la Grise dont elle avait fait preuve dès leur rencontre était un trait des Gris, c'est obligé. En espérant juste qu'ils ne se mettent pas à se balader nus eux aussi comme sa Grise a tendance à le faire depuis quelques jours ... Mais assez, ils ne sont que le fond, ils ne sont pas ce drôle de barbu au visage très légèrement familier qui semble guider la marche. Difficile de dire où il a déjà été vu, mais sa barbe lui dit quelque chose. Et puis, il a l'air sympa. Ouais, voilà, sympa, c'est naturel dans sa manière d'être, dans ce qu'il renvoie. Forcément. C'est lui, c'est sûr. Mais déjà Helera lui lachait la main, le laissant tout seul dans ce vaisseau ennemi, pour aller à la rencontre du barbu. Quoi faire ? S'approcher ? Accueillir ? Rester en retrait ? Trop de choix, trop de choix, trop de choix ! Un très court pas, pour ne pas être trop loin, mais garder un petit peu de distance, pendant qu'ils se parlent. C'est lui, voilà, c'est sûr. Ses entrailles se mettent à bouillir de stress, les mains jointes dans le dos. C'est lui, voilà, c'est tellement certain qu'il se sent fondre lorsque Loran pose son regard sur Althar, dont le rouge monte aux joues.

Hiiiiiiiiiii. Mon dieu. Lui. Chacun finit par faire un pas vers l'autre, et voilà, c'est fait. A sa tête qui s'incline, Althar fait sa plus belle révérence, comme un miroir du Kor'rial, allant jusqu'à se risquer à un serrage de main intimidé. Une belle poigne, et trop de sympathie dans cet homme qui se présente. Mais ... Grand Maître ? Quoi ? Pas le temps d'y penser.

    « C'est un véritable honneur de vous rencontrer, un vrai plaisir ! Je suis Althar Fanrel Keto, Prince d'Impératrice Têta, et un des invités et .. ami proche de votre soeur. »

Ses joues étaient en feu, partagé entre ce foutu titre à ressortir inutilement, parce qu'il n'a rien d'autre pour se qualifier, et parce que Loran sourit en l'écoutant. Mais l'heure n'est pas aux éclats de joie, elle est à la présentation, et aux inclinaisons face à chaque membre de la délégation dont il n'avait même pas idée de l'existence. Une Jedi ? Compagne ? Mais ... Un honneur !... Et un sacré professeur celui-la, de quoi concurrencer un nelvan à coup sûr ! Un plaisir ! ... et enfin, les deux apprentis, ils font bien la paire visiblement. Un geste de la main pour les saluer, et une inclinaison de tête. Enchanté ! L'ensemble dit avec un grand sourire difficilement retirable du visage du Prince ... Et encore, peut-on croire qu'il en est un, celui-la, avec sa tenue impériale douteuse mais surtout son air de grand enfant ? Ce serait à eux d'en juger, mais si-tôt les présentations faites, dans un regard de gratitude destiné au Grand Maître, tandis que tout le monde saluait Helera. Bien sûr, elle était la Reine du Bal, et heureusement. Bon, d'accord, il aurait bien repris sa main là tout de suite, mais elle était occupée, le laissant tout seul à un mètre de son frère. Et lui, tout gêné, et tout droit, comme un bon impérial. Bon sang. Il aurait aimé trouver quelque chose pour essayer de lui montrer de l'intérêt, mais ce fut lui le premier qui s'enquit de sa condition, comme le grand homme qu'il était. Althar se gratta la gorge avant de répondre, son regard allant d'Helera à la petite scène générale qui prenait place avec étrangeté.

    « Je vais bien, je vous remercie, et vous Grand Maitre ? Avez-vous fait bon ... séjour, je crois, si c'est vous qui escortiez le vaisseau d'Helera ? Ha mais .. Vous vouliez parler de ... d'accord, et bien je crois qu'il est difficile de cacher mon état, mais ... depuis que ces mains sont tombées sur moi, comme vous dites, je crois bien que ça va mieux ... enfin, la fatigue est toujours présente, mais ... il suffit d'être avec les ... la bonne personne. »

Les mots étaient venus, mais il ne se sentait pas trop de les assumer, clairement. Faire des jeux de mots avec les mains d'Helera, ou bien avouer leur relation, c'était peut-être un peu trop frais et risqué pour s'y risquer, malgré toutes les ondes positives qui émanaient de cette grande barbe. Cette belle barbe. Et son sourire. Althar reprit un peu de couleurs avant d'être forcément attiré par le grand professeur. Et là encore, sûrement pris dans l'instant, il ne se sentit pas plus effrayé que ça, ni trop destabilisé par cette immense carrure et ses yeux si profonds. Et sa manière d'agir était pas plus menaçante que ça, surtout qu'il fit l'effort de le saluer plus proprement, amenant Althar à en faire de même. Mais Loran ne le lachait plus. Il jubilait, au fond de lui. Oui, une jubilation enfantine et pleine d'excitation de se faire poser une question par lui. Un homme cultivé et bien élevé en plus ! Si parfait, si parfaitement parfait, Helera tenait ça de sa famille, pour sûr.

    « Tous les deux se portaient bien, la dernière fois que je les ai quitté, Grand Maitre .. Normalement elles aussi sont en de bonnes mains. J'espère en tout cas ... Mais tout cela est loin de moi, et de nous ! Comment se porte votre Ordre, Grand Maître ? Je suis vraiment désolé de retenir votre soeur ici en plus ... C'est pas de mon choix, et si vous venez la récupérer je vous y encourage, je veux pas mettre à mal votre oeuvre et vos engagements par l'influence de ma présence, Grand Maître, sachez le ... »

Il allait continuer mais une figure poilue fit son apparition, à son tour. Sûrement avait-elle eut vent de l'arrivée des Gris, qu'elle connaissait très bien, mais que son pas plus mesuré n'avait pas permis d'arriver à l'heure. Dans un sourire en coin, Althar, placé à côté de Loran et les plus près du chemin d'arrivée, s'inclina vers Booros tout en s'écartant, pour en marquer tout le respect et l'amusement de le voir là. Tous les deux avaient eu le temps de boire ensemble encore ce matin, et de discuter de tout et de rien, de bantha, pas mal, mais c'était leurs échanges à eux deux, et même Helera n'en savait rien. C'est aussi là qu'il avait appris quelques mots de plus, répétés avec effort, pour en arriver à la prononciation parfaite. Voilà pourquoi à lui aussi il souriait.

    « Grand Chaman. »

Nul besoin de gêner, maintenant. Retrouvant sa position martiale, tout ce petit monde n'en finissait pas de se saluer et se retrouver. Le Chaman n'avait pas quitté le vaisseau, ou du moins il n'avait pas semblé à Althar que ce soit le cas, et sûrement avaient-ils des choses à se raconter. Mais ce n'était ni le lieu ni l'endroit. Le Prince ne put s'empêcher de poser son regard sur Helera, pour voir ce qu'elle faisait, ou ce qui lui arrivait. Difficile de s'intégrer dans ce petit monde qui se connaissait bien, et surtout disposait de biens de sujets à évoquer. Mais desfois, il faut passer le pas. Faire ce qu'on craint, et passer un cap qu'on se refusait à imaginer. Une inspiration, une hésitation, et la question à Loran, resté suffisamment près pour l'entendre.

    « Peut-être devrions-nous trouver un endroit plus ... confortable ? Il me semble que le vaisseau dispose d'une salle disposée à cela, si vous êtes d'accord ? »

Un dernier sourire, une acceptation, et ils ouvrirent la marche tous les deux. Avec un nouveau dilemme : avancer, et laisser Helera faire sa vie, ou bien l'attendre comme l'amant docile qu'il était ... Le choix ne fut pas difficile, vue la personne qui trônait à côté de lui dans ce bout de couloir. Ce n'est que par regards discrets vers l'arrière, vers la Grise, qu'il maintint ce lien entre les deux, quitte à lui prendre la main si elle venait à revenir à son niveau. Mais discrètement, bien sûr. Toujours.

    « Il me semble avoir lu il n'y a pas si longtemps que vous étiez passés devant le Sénat néo-républicain, Grand Maître ? En tout cas, votre représentant ? Félicitations pour cette reconnaissance, cela doit être une bonne avancée de pouvoir prétendre à s'installer dans la République. »

La politique est toujours un sujet sensible. Helera n'aimait pas cela, mais il n'en savait rien pour ce Kor'rial là. Et puis la question n'était pas non plus trop sensible, si ? C'était une belle, réussite, vraiment ! Le ton d'Althar, et l'attitude qu'il adoptait, laissait entendre en tout cas une certaine sympathie à cette idée-là, avec l'envie de se réjouir du bonheur d'un ami. Rien de plus. Et puis après tout, c'était l'occasion d'apprendre à se connaître, le temps d'atteindre la salle de repos du vaisseau où chacun pourrait prendre place. L'avantage d'un vaisseau fonctionnel et de taille moyenne est la rapidité pour changer de pièce. Cette fois-ci, toute la bande pu rentrer assez facilement dans ce qui servait de lieu de vie et de loisir pour l'équipage, qu'il avait eu l'occasion de visiter une fois ou deux. Cependant, un certain malaise existait chez le Prince, à faire tout ça. Autant était-il prêt à faire tous les efforts du monde pour s'attirer les bonnes grâces de cet humain si barbu, autant l'idée d'en faire beaucoup l'inquiétait réellement. Et paraître maître de ce vaisseau faisait partie de ces ... dérives qu'il craignait le plus. Il n'était ni chez lui ni n'en était l'autorité à bord. C'était avant tout à Helera et tous les Gris, il n'y était qu'un invité en train d'en accueillir d'autre parce qu'il fantasmait sur l'un d'eux. Donc même à l'intérieur de cette pièce, et de tous ces gens qui devaient y entrer, il ne put pas les guider ni même ouvrir d'une quelconque manière la voie, se laissant porter parce qu'il se passait, un poil perdu. Son sourire ne disparut pas pour autant, mais ce ne fut pas évident d'essayer de ne pas se laisser exclure de tout ça.

Sûrement par pitié, ou parce que personne d'autre n'avait eut l'occasion de le faire, une place à la tablée des grands restait vide. C'est avec une certaine joie, et beaucoup de timidité qu'il alla s'y placer pour retrouver Helera et son frère, et la compagne de ce dernier. Un comité de choix, bien occupé visiblement à des discussions intenses comme l'avaient les 4 autres personnages de l'autre groupe. Althar jeta un regard à son amante, toujours dépourvu d'idées, avant de s'efforcer de regarder celui qui le faisait rougir en sentant ses deux mires marrons sur lui. Ses deux beaux yeux de Kor'rial, et pourtant de la même couleur que ceux d'Althar. Un vrai signe, non ? Non ... La soirée allait s'annoncer longue, c'était certain. Surtout que l'envie de se caler contre Helera, de serrer à elle et ne plus lâcher sa main ni sa cuisse était très forte. Trop forte, même, et trop dangereuse. Cela aurait été tellement mieux, s'ils avaient pu ... Tellement plus simple ... Tellement plus humain ... Tellement plus eux. Mais non. Non. Surtout qu'elle avait l'air plutôt occupée à parler sérieusement avec la compagne de Loran, qu'il se prit à observer un peu trop distraitement. Réajustant sa tenue, il se décida à refaire face au Gris.

    « C'est peut-être indiscret, Grand Maître, mais vous avez dit que votre compagne est une Jedi ? C'est ... enfin, c'est peu habituel, et elle a l'air plus .. moins ... elle a l'air différente des Jedi qu'on connaît ... Je ne critique pas, non non, au contraire, je trouve ça fascinant, c'est tellement rare de croiser des Jedi que c'est toujours quelque chose de particulier, et puis, une Jedi ... mariée ? avec le Grand Maître de l'Ordre Gris c'est ... incroyable ? C'est bien, vraiment bien, félicitations ... »

Il avait le don de perdre ses mots bêtement, ce grand bêta, quand il était intimidé réellement. C'est pas une arène politique ici, ni une quelconque réunion de travail, non, c'est une tentative de rencontre avec celui qui pourrait être un frère potentiel. Il a l'air si musclé, sous sa tunique, et cette barbe qui lui donne un air si virile ... Un vrai Jedi manqué ce grand bonhomme. Les traits travaillés, un petit air d'Helera, sans trop en être non plus, et la même couleur de cheveux qu'elle, à l'origine. Il rappelait cette vision. Mais son sourire était communicatif, et faisait oublier le reste. Même cet air un poil sauvage, un poil très expansif au niveau de sa pilosité ne faisait que renforcer cet air rustiquement amical. Ce serait tellement bien de traîner avec lui ... De visiter son vaisseau ... Peut-être que lui aussi aime le bolo-ball ? Ou le grav-ball ? Pas les cartes, là, par contre, ça c'est chiant. Mais si il lui demandait ... il apprendrait. Rien que pour jouer avec lui. Quel homme ... En réponse à ce pic de chaleur soudaine, Althar se passa une main dans les cheveux pour s'aérer le crâne. Impossible de résister à tout cela.

    « Mais, si ce n'est pas trop demander, est-ce que ... est-ce que vous sauriez me dire ce que vous venez faire sur le vaisseau ? Je n'ai pas vraiment osé demander à Helera, et puisqu'il semblerait que vous soyez amenés à rester, c'est que vous avez quelque chose à faire ... ? Je suis prêt à partir si vous avez besoin de vous déplacer, ou de récupérer Helera, vraiment ... »

Naïf Prince. Tu ne te débarasseras pas comme ça de ces Gris venus se mêler de ta maladie. L'idylle est finie, à présent, les choses sérieuses vont commencer ... Tu le sais très bien. Pourquoi rencontrerais-tu ce frère, autrement, si ce n'était pas pour de mauvaises raisons ?
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#30766
Ils arrivèrent tous un à un et se saluèrent avec amitié, poigné de main, accolade et autres joyeusetés qui laissaient dans cet atmosphère un brain de fraicheur. Loin de la guerre civile, de la guerre tout court, des oeurs et autres scandales qui les agitaient depuis quelques temps. Une atmosphère bon enfant, de jeu, de rire même et de souvenirs qui revenaient en tête. Déjà appelé ailleurs, elle jetait des regards à Althar, vérifiant par moment comment il se comportait, s’il était seul, s’il avait besoin d’aide. D’un regard en coin, elle le surveillait et le protégeait tandis qu’elle discutait avec Garm de la manière dont la fédération d’Eskyrt avait recruté de nouveaux apprentis. « Des petits gars qui n’utilisaient que leurs cerveaux », comme il disait. Ceux là ne pourraient jamais aller sur Nelvaan, par tant qu’il n’avait pas l’âge requis, et la maturité d’esprit pour garder le secret et porter serment. Ceux là avaient une famille, et leur famille restait un frein à leur développement de sensitif. Pendant ce temps, Loran continua de discuter avec le Prince.

« Tu sais quoi ? Faisons fi des convenances. Tutoyons-nous. Et appelle-moi Loran, tout simplement. Ce n’est qu’un titre pour prouver que je suis le dirigeant de l’ordre gris. C’est un peu pompeux à mon goût, et cette habitude nous vient de nos frères Jedi en vérité. Mais Loran, c’est très bien. »

Il esquissa de nouveau un sourire et continua.

« Sinon oui, au sortir de la réunion scandaleuse, nous n’avons pas eu le temps de revenir sur notre planète que déjà nous avons été emmenés bon gré mal gré dans l’espace profond, à votre suite. Mais c’est avec plaisir que nous sommes là, et je pense parler au nom de tous. Je crois comprendre que ses mains t’ont remis en forme en tous les cas, j’en suis heureux. »

Il lui fit un clin d’œil sans en dire davantage, laissant le sous-entendu planer. Loran se surprit lui-même dans ce geste quelque peu déplacé. Il le disait lui-même, pas besoin de faire de chichi si l’on se sentait bien avec quelqu’un, mais tout de même. Et puis … Tout cela n’était que des suppositions. Il savait l’attirance de sa sœur pour cet homme au costume impérial, mais ne le savait pas tombé sous ses mains. Ou alors n’était ce que des mots dont il n’avait pas compris le sens. Cela ne le regardait pas après tout. Il examina son costume d’impérial. Il le portait à merveille, il ne fallait pas lui enlever. Cela lui rappelait les uniformes contre lesquels il se battait avec la Main lors des escarmouches contre le gouvernement Kuati. Une époque de trouble assurément, qui lui aura au moins donné la force de ne plus se battre pour aggresser. Tout cela était passé, dans tous les cas. Seul comptait le présent. Le Jedi avait joint ses mains, dissimulée sous sa bure de Jedi. Une vraie de vraie, ayant jadis appartenue à son père. Une question sur l’ordre, évidemment, il fallait s’attendre au retour de la question. Il esquissa un sourire et mit du temps à répondre. Il n’était peut-être pas judicieux de lui expliquer les cris qu’ils passaient actuellement. Pas avant de lui proposer ce qu’ils allaient faire sur lui. Pas question de mentir non plus.

« Je suis certain que tu ne la retiens pas du tout. Si jamais elle avait voulu partir, crois-moi, elle l’aurait fait. Et je ne suis pas assez fou pour m’opposer à Helera. »

Il ricanna devant sa propre bétise et tourna un regard vers Helera. Cette dernière était désormais en discussion avec Lyana. Il reporta alors son attention sur le prince.

« Quant aux Gris, ma foi, ils s’organisent et s’adaptent au changement de la galaxie. »

Loran étira de nouveau son sourire et se sentit tout un coup étrangement. Sa phrase ne voulait absolument rien dire, mais pourtant, il ne pouvait pas la corriger, pas encore. Il devait rattraper cela, pour au moins que le prince ne se rende pas compte qu’il essayait de le protéger.

« Ton père est le roi Fanrel ? Rhedatt Fanrel ? Tu serais étonné si je te disais que mon père et lui se connaissent. »

Voilà de quoi détourner son attention. Son père lui avait raconté toutes sortes d’histoires de sa jeunesse, dont celle de l’attaque malencontreuse durant la guerre noire. Carn avait alors son âge à l’époque. « Sombre histoire », qu’il répétait sans cesse. A dire vrai, il était le seul à pouvoir vraiment le raconter, mais Loran ferait de son mieux pour répondre à ses questions. Puis avant même que le Prince ne pose sa première question, un gong sonore résonna sur le métal du vaisseau. Tous se retournèrent vers le Grand Chaman, vénérable et vénéré Nelvaanien. Les deux jeunes se faufilèrent jusqu’à lui pour le saluer. Le vieux loup les désigna tour à tour en les pointant du doigt.

« Vaisseau trop chaud, moi savoir cela. Mais vous habiller quand même. Nous pas sauvages. »

Il ricanna et tapa le sol avec son bâton. Les artefacts cliquetèrent. Les deux jeunes ensuite partirent dans des explications, posèrent des questions. Loran, Garm et Lyana posèrent une main sur leur torse et inclinèrent la tête en le voyant. Il leur répondit de loin de la même manière, tourna sa grosse tête vers Althar et lui fit un clin d’oeil, puis écouta les jeunes avec attention. Il posa sa question et jeta un coup d’œil vers Helera, toujours en discussion avec la femme aux cheveux rouges.

« A dire vrai, c’était ma sœur qui était en charge à l’époque. C’était le Général Koress, un grand gaillard. Il était à la réunion également. Je ne sais pas si l’installation dans la nouvelle république est toujours d’actualité. Je ne sais même pas s’il la un jour été. Je ne gère pas ce genre de question de politique, je n’ai ni le talent, ni la patience, en réalité. »

Il parlait cruement, franchement, mais sans aucune animosité, se basant sur des faits, et uniquement des faits. Il haussa un sourcil à la manière Kor’rial et lui donna une tape sur l’épaule.

« Ainsi va la malédiction de la famille, mon ami. Nous faisons certaines choses, mais d’aussi loin que je m’en souvienne, il n’y a jamais eu de politiciens dans la famille. »

Il ricanna en cœur avec Althar. Pas de critiques de sa part, car le jeune homme savait très bien que c’était « la spécialité » d’Althar. Et puis même, il ne critiquait jamais sur des sujets dont il ne connaissait pas tous les tenants et aboutissants. Néanmoins, après avoir réajusté sa tenue, il continua.

« En fait, je ne m’y suis jamais vraiment lancé par manque de passion. Et puis gérer un ordre, crois moi, ce n’est pas de tout repos déjà. »

Les deux femmes arrivèrent ensuite avec eux. Garm s’était déplacé et discutaient avec le grand chaman. Ceux-ci partirent dans une direction inverse à celles où ils devaient, eux, se rendre. Helera les regarda s’éloigner et happa la main du prince quand elle fut à ses côtés. Lyana lui avait fait un rapide topo des évènements qui secouaient les gris en ce moment. Nelvaan était en sécurité pour le moment, c’était tout ce qui comptait. Mais la guerre se perdaient, la motivation n’était plus. Il allait être temps de rapatrier tout le monde. La Grise tourna la tête vers Althar quand son frère les invita à le suivre. Ils partirent devant avec Lyana, avec laquelle il tint la main. Les deux discutaient entre eux. Le vaisseau ne leur était pas connu. C’est Helera qui arrêta leur marche et se laissa distancer. Elle avait légèrement rougie sous ses cheveux blancs qui tombaient en cascade. La grise tira sur son bras.

« Althar … »

Elle attendit que son prince tourna la tête vers elle et se dandina comme une poule, agitant les fesses dans une grimace de concentration. Dans un chuchotement, elle avoua :

« Je crois que tu l’as mise à l’envers ! Ma culotte ! »

Helera pouffa et mis son autre main devant la bouche, puis son doigt, pour lui signifier de ne pas faire de bruit. La scène avait de quoi être cocace, mais sa culotte la démangeait affreusement. Cela avait beau être « sexy », ca n’en restait pas moins avec un sens. Sacré prince, quel suplice avais-tu encore inventé. Sur la pointe des pieds, elle lui vola un baiser et l’entraîna à sa suite. Difficile de se concentrer sur autre chose que son entrejambe dont le tissu frottait, argh.

Ils arrivèrent dans la salle de détente. Il y avait un bar installé, une table basse avec quelques canapés disposé en C. Trois canapés pour être exacte. Loran et Lyana se mirent d’un côté, Helera et Althar de l’autre. La Grise ne quittait pas sa main, si tant est que lui ne l’enlève pas non plus. Ils prirent alors place sur les canapés de tissus, assez confortable pour ne pas qu’elle pense à son léger problème de culotte. Nouvelle discussion avec Lyana, plus sérieuse cette fois, qui le lui fit totalement oublier.

A sa question, Loran rigola franchement.

« Chevalière Jedi. Il y a eu méprise, je me suis trompé. Chevalière tout court. Ou Jedi Grise. C’est ma faute. »

Juste à côté, Lyana ne broncha pas, absorbée par sa conversation.

« Nous ne sommes pas mariés, juste conjoint. N’allons pas trop vite en besogne. Laissons le temps au temps. »

Nouvelle question du prince. Helera qui haussa le ton de la voix et fronça les sourcils.

« Comment ça disparue ?! »

Loran la regarda et compris de quoi il était question. Il se leva et invita le prince à le suivre pour s’installer au bar. Sa sœur devait tranquillement discuter loin de ce qu’eux avaient à se dire. Parce que, même sa question au final méritait des éclaircissements. Il ne savait pas ? Helera avait été bien sage de ne pas lui en parler tout de suite. C’était à lui qu’incombait la tâche. Le grand maître s’assit sur le siège de bar, puis se pencha par-dessus et récupéra la première bouteille qu’il avait en face de lui ainsi que deux verres. Il la jaugea et la montra à Althar.

« Rouge. Du raisin. Je ne savais pas que ma sœur gardait ce genre de bouteille ici. »

Sans lui demander, il la débouchonna et servit les deux verres à ballon. Il jeta encore un coup d’œil aux deux femmes qui discutaient plus proches l’une de l’autre, chuchotant presque. Helera semblait s’être calmée, mais écoutait avec attention. Puis, le prince. Il fit tourna le liquide rougeâtre au fond de son verre, sentit l’arome tanique qui s’en éleva et goutta. Ses papilles se contorsionnèrent sous le côté apre du liquide. Néanmoins :

« Il est très fruité, très bonne bouteille à mon goût. Même si pour tout dire, je n’y connais rien. »

Loran posa son verre puis finalement se lança dans le sujet.

« Nous sommes là pour toi, en fait. J’ai vu le mal qui t’incombais à la réunion et je sais que ce n’est pas d’ordre physique. C’est la Force qui dans ton aura semble se rétracter. Prend une huitre par exemple. Quand vous y ajoutez du citron, elle se rétracte sur elle-même. Pour votre aura, c’est la même chose. Sauf que contrairement à l’huitre, c’est artificielle. On peut l’enlever. »

Il parlait avec des gestes, argumentant son récit avec ses mains et ses doigts.

« Nous sommes là pour aider Helera à te soigner. Garm est un expert de ce que l’on appelle les lignes de failles, tout comme Helera. Ce sont des … lignes dans la Force qui lient les molécules du corps, mais également des situations, des évènements, des personnes … C’est très bizarre dit comme cela mais il n’y a pas de mots pour le décrire. Ce n’est pas très plaisant à l’expliquer, comme cela ne doit pas l’être à l’entendre, je te présente mes excuses. Ne va pas croire que tu es un sujet d’expérience ou je ne sais quoi. Notre but, notre objectif, c’est de te sauver, un point c’est tout. »

Il but une autre gorgée. La réponse allait être tranchante et il s’y prépara.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#30787
    « Loran ... D'accord, appelles moi Althar dans ce cas ... un honneur, vraiment ... »

Si ouvert et si gentil ! L'excitation princière n'en finissait plus, surtout en se voyant confronté à tant de sympathie de la part de cet être espéré. Et si cela fonctionnait ? Et si la soirée finissait en tranches de rire et de boissons jusqu'à pas d'heures ? Oui ça peut le faire, oui ça peut le faire ! Surtout qu'il a une belle voix, ce grand kuati. Hélas, ce qu'il dit ensuite n'en eut pas fini de le faire rougir de gêne face à ce Grand Maître devenu si amical. En effet, entre l'idée d'une réunion "scandaleuse" sans qu'il ne sache trop pourquoi, et surtout par l'idée-même d'avoir eut à faire se déplacer tout ce monde à cause de lui, en grande partie, avait de quoi être très gênante. C'est en entendant ces mots-là qu'il prit conscience de tout ce qu'impliquait sa semaine de plaisir avec Helera ... Loin d'être gratuite, elle mobilisait des centaines de personnes pour rien. Strictement rien. Pour son petit plaisir à lui et à elle, qui s'y donnaient à coeur joie en oubliant qu'ils existaient. Quelle ingratitude ... Et quel manque de civilité. Pourtant, Loran lui fit un clin d'oeil en parlant des mains de sa soeur, persuadant le têtan que l'allusion était bel et bien voulue. Il ne savait plus où se mettre, sérieusement, maintenant, n'osant plus vraiment le regarder pour les secondes qui suivirent, le visage rouge de honte. Parler de ça avec son frère ... trop tôt, beaucoup trop tôt ! Ca devrait être interdit ! Bon sang, ce grand Jedi avait tout pour plaire ... Heureusement qu'il le sortit de son désarroi, d'ailleurs, à propos de sa planète, et de sa vie lointaine. Ca suffirait pour ce sortir de cet instant de gêne, et rebondir un peu mieux. Fatalement, à la plaisanterie sur Helera, Althar accompagna Loran dans un léger éclat de rire, comprenant bien où il voulait en venir.

Cette femme au caractère si déterminé par moment était une source permanente de fascination, après tout, et même son frère était incapable de la dompter. Même lorsqu'elle prétendait être innocente elle n'hésitait pas à cacher son jeu, surtout lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux. Alors en famille ... difficile de ne pas l'imaginer autrement. Ce bout de femme si vivant ... Tous les deux avaient fini par la regarder, certainement pour deux raisons différentes, mais avec un attachement qui serait à l'avenir en concurrence, pour sûr. C'était d'ailleurs tout l'enjeu de cette rencontre, aux yeux d'Althar. Mais cela est encore trop tôt, bien trop tôt ... parlons des Gris, oui. Ces Gris si mystérieux, et si ... impalpables. Le Grand Maître ne manquait pas de continuer cette drôle de communication, qui voulait tout et rien dire. Ce n'était en tout cas pas alarmant, c'est bien tout ce qu'il en tira, ne trouvant pas grand chose à y répondre. Mais on ne lui en laisserait de toute façon pas le temps, surpris par la révélation. Le sourcil haussé, et pas certain de savoir s'il faut croire la chose ou non, l'histoire lui paraissait quelque peu ... inattendue.

    « Mon père est le Roi d'Impératrice Têta, oui, le Grand Vizir de l'Empire Rhedatt Fanrel ... mais votre père ... ? Hmmm .. Kuat .. peut-être, d'accord, vous me ... tu me raconteras cela, si c'est possible ? Je suis très curieux, Helera ne m'en a même pas parlé ... »

Pour le coup, il était loin d'imaginer ce dont il pouvait s'agir, et encore moins comment c'était possible. Et puis, pourquoi Helera n'a rien dit ? Ca sent la plaisanterie, ou l'histoire lointaine ... Mais il esquissa un sourire, toujours marqué par cette forme d'incrédulité qui l'habite parfois, surtout lorsque cela touche à la Force, ou à sa famille. Mais pourquoi pas. Ce serait marrant, peut-être. Qui sait ? A un repas de famille, un jour, si les choses venaient à devenir ce que certains en imaginaient, les deux se croiseraient ... Et après ? Les brides d'informations sur la vie de son amante qu'il connaît ne sont que celles de résistance, et d'autres élément très kuati ... Tant que ce n'est pas un Jedi ... Enfin ... pour avoir deux enfants sensitifs c'est pas forcément nécessaire, si ? Et puis bon, si il y a Helera à table, il peut bien y avoir n'importe qui d'autre non ? Oh et puis zut, ce n'est qu'une pensée d'un Prince éveillé, et surpris par le vieux loup qui arrive finalement. Lui aussi à remarqué la tenue étrange des deux apprentis, mais lui peut bien se permettre d'en faire la remarque, dans l'hilarité générale. Et c'est bien un clin d'oeil qu'il vient de faire là non ? Vraiment ? Lui aussi ? Qu'est ce qu'il se passe ? Que comptez vous me faire ? Arrêtez ... Les joues brûlantes, le Prince se dit qu'au fond peut-être bien que tout ce petit monde était sympathique, au moins. Qu'ici il n'était pas plus qu'un autre, qu'il en connaissait certains, qu'avec l'un il suffisait de parler de ça, et avec l'autre de ceci, et le tout dans une bonne humeur générale qui faisait du bien. De la légèreté, de la simplicité, de la vie ... C'est beau à voir, même si on ne s'en mêle pas. Un sourire sur le visage, les yeux rivés vers cette Helera revenu dans son monde à elle, il était content pour elle. Et pour tout le reste. Pour tout le monde. Juste joyeux, juste heureux. Simplement ça. Comme tout le monde devrait l'être, parce que tout le monde se retrouve et discute librement.

Un bien que nul soin ne saurait lui apporter autrement. Rempli de cette félicité devenu sienne, ce Loran n'en finissait plus de devenir abordable. De venir celui qu'il espérait être, qu'il rêvait de voir. Un grand barbu hilare, calme mais joyeux, un luron qu'on espère avoir comme ami. Elle a de la chance de l'avoir. Et tout ça, c'est grâce à elle. Même l'infime portion de ce qu'il connaissait de son oeuvre l'était, comme le confirmait Loran. Depuis quand avait-elle quitté cette fonction ? Et pourquoi ? Sûrement pour ce Royaume. Mais dans les deux cas, toujours plus de vies sur ses épaules. Elle est si brave. Et elle ne le comprend pas. Toujours pas. Même quand son frère lui raconte tout ça. Même quand les deux la regardent plein d'étoiles dans les yeux.

    « Oh .. D'accord, d'accord, je vois de qui Helera tient ça alors ... »

Un rire, pour montrer qu'il plaisante, et surtout une retenue extrême pour ne pas crier de joie en le sentant tapoter son épaule ... Une seconde de plus et ça finissait en câlin forcé pour le Grand Maître, c'était certain. Son épaule ! Sa propre épauleeeee ! Holalalala, quand il racontera tout ça à Helera ... D'ailleurs, c'est vrai que la politique ne leur a jamais trop réussi en fait. L'indépendance de Kuat c'est pas à cause de ... leur oncle ? Damn, c'est pas un très bon bilan. Mais c'est lui qui le dit après tout ! Donc il peut en sourire aussi, bien sûr, c'est pas de famille, ça se sent bien ... Par contre, c'est un appel du pied vers lui ou .. ? Non, non. N'importe quoi. Rien à voir avec lui. Et puis il a pas tort, un Ordre qui se transmet dans la famille, c'est quelque chose. Clairement.

    « Vous avez ... tu as bien du mérite, ca doit être éprouvant ... Mais l'effort paie, de ce que j'ai pu en voir ... Impressionnant, impressionnant ! »

Un peu lèche-botte peut-être, rien de bien déplacé, et surtout du vrai, quoi qu'il arrive. L'Ordre Gris tel qu'il existe encore n'a pas à avoir honte de ce qu'il est. Ou du moins, de ce que les gens en savent. Et puis si son Grand Maître peut se permettre un voyage pour voir sa soeur, c'est que les choses vont bien. Il l'espérait. C'est sur ces mots que les deux femmes revinrent vers eux, agrémentant le visage d'Althar d'un sourire bien plus grand. Machinalement, c'est non loin d'Helera qu'il retrouva sa place, surtout lorsque Lyana mit fin à l'entrevue avec le frère Kor'rial. Le petit groupe pouvait se mettre en branle, chacun avec sa moitié, à ce qu'il semblait. Althar débordait d'envie de dire à Helera ce qu'il venait de se passer, et même de se dire, mais ce n'était pas le moment. Pas tant qu'ils étaient à un ou deux mètres d'eux. Alors il resta silencieux, en espérant qu'elle finirait par prendre sa main. Ce fut exaucé, même s'il ne l'avait pas envisagé comme ça, en sentant sa tension sur son bras. Il se stoppa, l'interrogeant du regard sans se deperdre de son sourire. Elle attendit que les gens soient plus loin pour se risquer à parler, mais déjà des choses clochaient, avec même qu'elle n'ouvre la bouche. Pourquoi était-elle rouge comme ça, déjà ? Ensuite, pourquoi est-ce qu'elle danse comme ça ?

    « Qu'est ce qu'il se passe ? »

Dans un chuchotement, et le corps en couverture d'elle, le Prince se pencha au-dessus de sa Grise pour comprendre. Ce n'était pas normal, vraiment pas et ... il éclata de rire, avant de baisser le volume précipitamment pour ne pas attirer l'attention. Elle le rappela à l'ordre, mais il fallait avouer u'il était difficile de ne pas rigoler en la voyant faire ...

    « Je t'avais bien dit que ça servait à rien une culotte ... Attends, attends ... »

Oh oui, oui, oui oui oui oui ... Si c'est ça qui est censé l'arrêter, elle se trompe grandement. Depuis ces quelques jours à faire tout et n'importe quoi ensemble, et à passer autant de temps en "tenue légère" leur relation en était à un point insoupçonnable d'intimité. Et c'est sans gêne que ses mains s'attaquèrent au pantalon en cuir, comme si ils allaient vraiment faire ça là comme ça, pour ne plus qu'elle soit dérangée par ce tissu de toute façon inutile. Mais il fut bien vite interrompu dans sa manoeuvre par la modeste propriétaire de ces vêtements. Choqué, il la réajusta donc, et en profita pour lui voler un baiser malgré tout le mal qui lui faisait. Une main glissa derrière sa tête dans l'espoir de faire ça plus tranquillement, et de la recoiffer discrètement par la même occasion. Tout pour elle, il ferait vraiment tout. Cette situation l'amusait, clairement, mais elle lui déplaisait tout autant pour la voir souffrir comme ça aussi ... Peut-être est-ce pourquoi une main aventureuse voulut profiter de cet échange de salives pour aller apporter un peu réconfort a cette douceur si maltraitée ... Pauvre petite chose qui mériterait bien plus d'attention, oh oui, elle sera choyée au retour, et toute nettoyée pour ne plus être si désagréable. Vivement, vivement ! Le contact ne dura pas longtemps, vraiment pas, surtout à cause de la tape sur son bras faite par la Grise qui savait comment tout cela allait finir en sachant que ce n'était vraiment pas le moment. Et puis bon, les doigts du Prince avaient-ils fait exprès ou ce n'était qu'un innocent moyen de l'aider ? Seule la Grise et son sous-vêtement le savaient, à moins que le sourire Princier qui mangeait du regard celle qu'il venait d'embrasser donnaient déjà la réponse. Main dans la sienne, ils repartirent. Mais au moins, il était content. Tellement content qu'il se permit même de lui chuchoter une dernière chose, après avoir posé un dernier baiser sur cette main qu'il tenait fermement.

    « Je te promets qu'à la première occasion je te l'enlève ... et sans les mains ... »

Ses mots furent conclus d'un baiser appuyé sur sa joue, au détour du couloir, et finalement ils retrouvèrent Loran et Lyana, qui étaient restés seuls. A leur tour ils s'installèrent avec l'autre couple. Ce serait plus intime, au moins. Et comme si de rien n'était, malgré leur rougeur commune et le fait qu'ils arrivent un instant plus tard après le couple, ils se tenaient la main. Hors de question de la lacher. Voilà, c'est fait. C'est dit. C'est avoué. Trop excité, trop content de ce qu'il était en train de vivre, il était hors de question de lacher ces 5 doigts tout mignons qui étaient agrippés aux siens. Oh oui, ils étaient siens, et même face à son frère ils le resteraient ! Là. Voilà. Il fait trop chaud, de toute façon, pour les retirer de là et libérer cette main trop baladeuse. Il la laissa s'asseoir la première et prit place à côté d'elle, pour le coup, en se sachant sûrement scruté. Le moment de vérité, de toute façon, le coeur qui bat la chamade. S'ils n'étaient qu'amis, sûrement ne seraient-ils pas assis qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et sûrement sa main ne serait-elle pas dans la sienne, posée sur une cuisse de l'un des deux. Il fait vraiment très chaud, vous ne trouvez pas ? De son côté, Helera avait entamé une discussion qui ne le regardait pas avec Lyana. De l'autre, un Loran amical avec qui il fallait discuter pour éviter qu'il ne remarque cette main trop possessive. Alors bon ... Que dire ? Pourquoi ne pas rester dans le thème, puisqu'il observe sa compagne ? Après tout, ces deux drôles de Jedi méritent bien qu'il leur pose la question ... Non ? Trop tard. Une bourde.

    « Ha ... d'accord, pardonnez mon indiscrétion ... Vous semblez bien ensembles tous les deux, j'ai présumé, pardon, c'était impoli ... Quant aux Jedi ... On est bien ignorants dans l'Empire, hélas, mais c'est une belle surprise quoi qu'il arrive, des Jedi Gris alors ... »

L'air était de nouveau gêné, en sentant bien qu'il avait dit une bêtise. Et ce n'est pas Helera qui l'aiderait, vu combien elle semblait dans une discussion plus sérieuse à côté. Etrange. Etait-ce pour cela qu'ils étaient venus ? Pour régler des dossiers avec Helera ? Ce ne serait pas étonnant, mais peut-être dérangeait-il, du coup ? Bon d'accord, le cadre n'est pas trop propice au travail, mais puisque l'Etat-Major semble être présent, c'est pas pour rien non ? Alors vint la question, et la réaction des plus ... surprenantes du Grand Maître. Helera, à côté, avait levé la voix, attirant tous les regard, mais Althar savait bien qu'il n'était pas une part de cette conversation. Sa seule réaction ne pouvait être qu'une main serrée un peu plus fort, pour lui signifier sa présence, sans trop comprendre. Peut-être qu'elle lui expliquerait plus tard ... Il l'espérait en tout cas. Mais cette fois, avec Loran, c'était peut-être encore la question de trop. Comme avec Booros. Certes ça c'était bien fini, mais quand même. Quand quelqu'un se lève, ce n'est pas forcément une bonne chose. Il libéra la main d'Helera en douceur, profitant de se lever pour laisser glisser un instant ses doigts dessus et se diriger vers le bar. Chacun parlerait dans son coin alors, ok. C'était bel et bien du sérieux. Althar réajusta sa tenue, reprenant un air nettement plus sérieux, et prit place sur le siège libre. Un tête à tête avec lui, alors. Il l'avait espéré, mais le regrettait maintenant. Ses yeux allèrent une nouvelle fois vers Helera, avant de revenir sur le verre que venait de donner Loran, et la bouteille qu'il inspectait. Il aurait bien plaisanté, mais l'ambiance n'y était peut-être plus propice. Sa bouche resta fermée, jusqu'à qu'il le serve.

    « Merci. »

Effectivement, rien qu'à l'odeur l'ensemble paraissait fruité, et pas forcément désagréable. Mais sur Têta, on est plus champagne que vin. Il n'en dirait rien, cependant, goûtant une gorgée élégante pour faire honneur à la bouteille. Pas mal.

    « Il est bon, cela doit faire un moment qu'il mûrit ... »

Gagner du temps ? Un peu. Inutilement, mais c'était ça de pris, les yeux dans le rouge, et quelques regards vers Helera. Un tintement. Le signe du départ. Et une inspiration. Son verre accompagna l'autre sur le bar, permettant au Prince de poser ses avants-bras sur le bar en regardant Loran. L'explication pouvait débuter. Au moins, il n'était pas genre à prendre des chemins détournés. Pour lui. A cause de la Réunion. De ce qu'avait raconté Helera, le premier jour, et de tout ce qu'elle avait essayé de lui faire comprendre depuis lors. Tout ce qu'il essayait d'enfouir au fond de son esprit, de rejeter et de classer finissait forcément par revenir. C'est pour cela, donc, qu'ils étaient là. Qu'il était là. Lui. Son frère. Qui le trahissait déjà. Pour parler à la place d'Helera. Elle ne le regardait plus, trop occupée à sa discussion terrible, alors que lui ne put s'empêcher d'y chercher une présence. Mais non, il était au pied du mur. Confronté par sa faiblesse pleine de poils, et à la voix si apaisante. Comment en vouloir à quiconque ? Pourquoi ne comprendrait-il pas ? Pfff. Cette soirée venait de prendre un tournant non-souhaité. Ses yeux retombèrent sur le vin, même s'il ne montra pas sa déception. Vint l'explication plus ... scientifique. Althar n'en montra rien, se contentant d'hocher la tête à un grand geste, et aux détails magiques d'un univers qui le dépassait. Que pouvait-il faire d'autre ? Que pouvait-il encore refuser à cet homme, hein ? Rien. Et encore moins à sa soeur. Cette maudite soeur qui était devenue le plus gros point de cette équation. Elle dominait de sa présence tout ce qui pouvait être encore calculé, et c'est peut-être pour cela qu'elle était encore dans sa vie. Sûrement, même. Parce qu'il était trop tard pour pouvoir l'épargner. Parce qu'ils l'avaient accepté tous les deux, et qu'elle était autant liée dans cette histoire que lui. Foutue maladie. Foutue vie.

L'exposé était fini. Mais pas son amertume. Il jeta un nouveau regard vers Helera, puis reposa ses coudes sur le bar, les yeux fixant ce verre qu'il serrait entre ses doigts, le secouant très légèrement. Le silence. La réflexion intérieure. Sûrement pensait-il qu'il allait éclater, ou se refuser. Peut-être qu'Helera lui avait déjà dit qu'il s'y était refusé jusqu'à maintenant. Impossible à dire. Pourtant, il faudrait parler. Une dernière gorgée de vin, et c'est tourné vers le derrière du bar, vers cette zone où il ne la verrait pas qu'il pourrait lui répondre, à voix plus basse.

    « Je veux être honnête avec toi Loran ... je .. j'avais espoir en te rencontrant et ... je peux pas te mentir ... »
Ce verre, et ce vin qui remuent. Heureusement qu'ils sont là pour cacher sa nervosité.

    « Il y a quelques mois tout ce que tu me dis, tout ce que tu as expliqué ... je n'y aurais surement pas cru. Dans l'Empire on est pas trop portés sur cette magie, et tout ce qu'elle peut soit-disant faire ... Tu le sais mieux que moi, même, et je .. je suis désolé, sincèrement ... mais ... j'ai .. j'ai vu certaines choses ... des expérimentations comme tu dis ... j'ai vécu certaines choses ... qui font que je veux bien te croire ... que je ne veux plus douter de ce que toi tu es capable de faire, et ta soeur non plus ... ce que tu me dis, ce que vous pouvez faire, tout ça .. Très bien ... Votre magie peut faire des choses ... monstrueuses ou fabuleuses ... monstrueuses ... ou fabuleuses ... »

Une respiration.

    « Mais ma monstruosité ne vaut pas que vous perdiez le fabuleux, toi et les autres, Loran. Toute ma vie on m'a traité comme si je n'étais pas comme un autre, comme si je ne devais pas être parmi les autres, ni agir comme eux. C'était peut-être pour de bonnes raisons, mais j'en ai assez maintenant de devoir voir ça, juste parce que je suis un Prince, ou je ne sais quelle autre raison qui poussent les gens à me voir différemment. Je ne suis rien de plus que tous les autres sont. Mon sang est rouge, ma douleur la même qu'un autre, et ma vie pas plus importante que celle de n'importe qui. C'est ça que je ne comprends pas, Loran, c'est ça que je n'arrive pas à comprendre ni à concevoir ... »

Trop tard, il est lancé.

    « Toi, tu es Grand Maître ! Grand Maître ! Ta soeur est une Reine, une vraie, et ta compagne et ceux qui sont venus avec toi sont des gens centraux de ton ordre ! Comment peux-tu perdre ton temps à cela, pour quelle raison ? J'ai fait perdre bien trop de temps à Helera, et à vous et vos flottes, je ne sais même pas combien de gens sont impliqués dans une telle folie ni même tout ce que cela t'empêche de faire ailleurs ... Tu as des gens qui comptent sur toi, et nous on est perdus ici au milieu de nulle part parce que je ne sais quoi est arrivé à cette réunion de malheur ... Loran ... »

Ses yeux fixèrent les siens, avec appréhension.

    « Dis moi que tu me comprends, dis moi que tu peux accepter que je refuse que vous perdiez votre temps ? Faire venir des docteurs, et des guérisseurs et je ne sais quoi je peux me le permettre. Eux sont payés pour ça, je leur ai reversé mon dû parce qu'il était normal que ce soit le cas, parce que je leur ai fait perdre leur temps qu'avec cette compensation ils en aideront bien plus ... Alors que vous ... Vous tous ... Dis moi ce que je dois faire pour vous dédommager, si vous êtes là pour moi, vraiment ? De l'argent ? Des planètes ? Quelque chose ? Je peux vous aider d'une manière ou d'une autre, vous .. tu n'as qu'à me le demander, tu auras ce que tu voudras ... mais ça ... cette maladie ... je ... je t'assure, tous les médecins de mon secteur n'ont rien pu y faire. Alors vous, cela ne changera rien. Quoi qu'elle prétendre qui se soit passé, ou je ne sais quoi ... je ... »

Il se tut. Cet instant-là, cette discussion, ce récit ... Il pouvait le nier, par facilité. Se mentir à soi-même, en prétendre l'inverse et son contraire. Même son imagination s'y était mise, parfois, pour réécrire cette scène de la manière qui arrangeait le plus son esprit inquiet. Mais face à un sensitif, face à un témoin, rien de cela ne peut fonctionner. Rien de cela n'a un quelconque intérêt. Il n'y a bien que la figure assise aux cheveux blancs qui le hante, désormais.

    « ... Je ne me souviens pas de tout ça ... C'est vrai ce qu'il s'est passé, n'est-ce pas ? Toutes les histoires d'apparitions ou je ne sais quoi ... Ce ... sith ... Mais ... Loran ... »

Le moment. Le seul moment qui les unirait tous les deux, ou qui les facherait à jamais. Il se détourna de son verre pour poser une main sur son bras, l'air nettement plus grave, ne sachant plus où le regarder. Sa voix devint encore plus basse, comme s'il ne voulait être entendu que de lui.

    « ... Si même ça échoue, Loran ? Si tous vos efforts, toute votre magie, tout ce que vous faites échoue ... ? Je m'en fous de la douleur, je m'en fous de .. de mourir ... ce sont des choses sur lesquelles je n'ai plus de contrôle ... mais ... Si même ça échoue ? Si toute votre énergie ne sert à rien ? Loran ... Elle ne l'acceptera pas ... Elle me le cache, je le sais, elle fait mine que tout va bien, mais .. on s'est parlés ... je vois ses regards, parfois ... Si vous échouez, elle va ... enfin ... je supporterai pas de la voir malheureuse par ma présence, Loran. Je ne supporterai pas de la voir malheureuse. Pas elle ... Si je reste c'est pour la voir sourire, c'est pour qu'elle souffle, qu'elle vive sa vie comme elle aurait du le faire ... mais ... si même ça ne marche pas ... qu'est ce qu'il restera ? Peut-être que je suis présomptueux, peut-être qu'elle m'oubliera vite, mais ... si ce n'est pas le cas ? Si elle est spectateur de mon déclin, de mon malheur ? Loran, je peux pas accepter de prendre ce risque pour elle ... je peux pas ... »

Il lacha enfin son bras, et se passa une main sur le visage avant de revenir un peu plus droit vers le bar. Cette fois, il avait parlé bien plus personnellement qu'il ne se l'était imaginé avec lui. Ces sujets, cette réalité, tout appelait à lui faire comprendre ce qui était en jeu. Et si le reste ne lui parlait pas, alors l'évocation de sa soeur devrait le faire, elle, comme elle le faisait sur lui. Comment pouvait-il s'imaginer la voir ainsi ? La voir pleurer parce qu'ils n'ont fait que le rendre plus handicapé qu'il ne l'est déjà ? Comment pouvait-elle exister sans ce sourire lumineux qui égaye chaque réveil depuis une semaine ? Chaque mèche de cheveux qui habillent ce visage où tout est à croquer ? Et ce ton si joueur qu'elle a quand ils se retrouvent tous les deux ? Cette façon de paraître innocente alors qu'elle n'en est pas une ? Tout cela pourrait lui tirer un sourire. Tout cela pousse à la regarder, à s'inquiéter pour elle et sa discussion, à essayer de lui parler sans ouvrir la bouche. Juste par leurs regards. Par leurs expressions, leurs messages. Leurs inquiétudes, et leurs réponses. Cette habitude prise parfois de ne pouvoir rien se dire, mais pourtant de tout comprendre. Même là, même d'un bout à l'autre de la pièce, d'un ton à l'autre, il voulait lui parler. Mais elle était trop occupée. Trop sérieuse, et lui trop pris dans les mailles de son propre filet. Fallait-il tout dire à Loran ? Fallait-il l'expliciter, par respect pour lui ? Ou ce n'était pas le moment ? Sûrement l'avait-il compris, et cela serait une insulte ? Ou bien ne pas le faire en était une ? Tout cela était trop compliqué. Bon à perdre dans le vin, avec une gorgée de plus. Et un refus de le regarder à nouveau.

    « Si ... si vous le faites ... ca va faire mal ? Est-ce que ... est-ce que ce sera vraiment douloureux ? Comme lors de la réunion ? Ca se passera comment si .. si j'accepte ? J'imagine que ce sera dans ce vaisseau ? Elle sera là .. ? »

Il perdait du terrain. Difficile de rester déterminé avec un Jedi à côté de soi. Et encore plus un qui pourrait être un frère.

    « Mais je n'ai pas dit oui ... Si je refuse, est-ce que c'est elle qui aura le dernier mot ? Vous ne vous déplacez pas pour rien, n'est-ce ça ? Je ne t'en voudrais pas, si c'est le cas, ni à toi, ni à elle, ni à personne ... Tout ça me dépasse ... tout ça me fatigue ... Je ne sais même pas de quoi il s'agit ni même ce qu'il se passe concrètement ... Même avec tes explications ... Tout ça ne peut pas juste arriver à ça ... »

Il secoua la tête, et s'efforça d'inspirer fortement. Ne pas douter. Ne pas afficher quoi que ce soit. Pour elle. Pour lui. Pour ce vin qu'il vient de finir. Le dos droit, et une voix plus assurée.

    « Est-ce que .. tu as déjà eu à voir ça ? Confronté à une telle maladie, ou je ne sais quoi ? Est-ce que tu en es sûr ? »

La dernière question. La plus importante. Le gage de confiance. Il est de la famille. Il doit l'être. Il ne peut qu'en être. Sa vie est entre ses mains. C'est la seule solution ... c'est le seul moyen ... peut-être ... Que va en dire Helera ? Un dernier regard, un dernier sourire pour la réconforter. Et l'attente de réponses.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#30792
La remarque sur son père avait fait mouche, parfait, le sujet avait dévié et le prince semblait accroché. Ils avaient ensuite parlé de chose et d’autres, comme deux vieux copains qui se retrouvaient après une longue période d’absence. Loran écoutait, Loran apprenait. Il essayait de récupérer davantage d’informations sur le prince. Sous ses airs cordiaux, le Jedi le jugeait, le testait. Essayait de voir qui il était vraiment. Le résultat était à la hauteur de ses attentes et le grand maître semblait satisfait de la personne qu’il avait en face. Il le complimentait sur ses efforts, et rebondissait, posait ses questions. Loran l’appréciait, en fin de compte. Le courant était passé, c’était l’essentiel. Puis ils s’étaient séparés et Loran était parti devant avec sa compagne. Helera quant à elle gigotait et le Prince en profitait pour se moquer d’elle. Le saligo, en plus c’était de sa faute ce qu’il lui arrivait. Non pas qu’elle avait été contre, fallait-il quand même le souligner. Alors qu’elle gigotait, une main essayant de remettre sa culotte droite, l’autre prenant appui sur le prince, celui-ci, déterminé, s’attaqua à son pantalon. Il s’attaqua aux fils de son pantalon. Rien de glamour là-dedans, tout était dans l’aide, évidemment. Helera tourna la tête derrière elle, puis vers le prince.

« Attend, tu vas pas me déshabiller ici quand même. Je n’aurai pas été contre en temps normal, mais il y a des gens autour, quand même. »

Elle gloussa avant de lui voler un baiser. Son prince renfrogné remit tout en place, presque tout. Elle ne s’en rendit pas tout de suite compte, se concentrant d’avantage sur le baiser. Althar avait ajusté sa position pour un échange intime entouré des nouveaux arrivants répartis dans le vaisseau. Peut-être le dernier moment où ils pourraient être seuls et ensemble, et liés. Elle profita de ce dernier baiser comme la grise avait l’habitude de le faire depuis ces quelques jours passés ensemble. La chaleur de sa main baladeuse qui s’aventura ensuite dans son pantalon, désormais ouvert, la fit frissonner. Le prince ne la lâcha pas et profita de la surprise pour continuer à l’embrasser, la prenant dans un étau de chaire. Elle avança vers lui, attirée comme un aimant par la sensation de ce petit frôlement, si léger et pourtant tellement désirable. Le couple heurta le mur sans vraiment de violence, ce qui lui fit reprendre conscience de la situation. Une tape sur le bras et il sortit de son intimité, non sans avoir éveillé en elle une chaleur qui la fit rougir. Helera se mordit les lèvres avant de l’accuser.

« C’est vraiment méchant de faire subir ça maintenant, alors que l'on ne peut pas. »

Elle resta encore un peu collée à lui, grognant légèrement, à la limite du feulement. Son regard planté dans le sien, le désir qui brûlait en elle était bien trop pour être contenu, et elle s’en retrouva bien frustrée. Sa main droite descendit vers son postérieur royal et l’y serra très fort contre elle, avant ultime baiser. La volonté, c’était ce qui qui caractérisent les Jedi. C’était les paroles de son maître. La mirialan n’avait sans doute jamais connu l’amour, et encore moins ce délire ardent qui brûlait dans son bas ventre. La connaissance, très chère maître, la connaissance !

Finalement, elle se sépara de son prince au prix d’un immense effort et ils repartirent, mains liées vers son frère. Althar en bon gentleman l’a rassura quant à la manière avec laquelle elle allait être mangée.

« Ne me le promet pas, je sais que tu le feras de toute manière. Cette fois essaye de ne pas la déchirer tout de même. »

Helera ne le regarda pas après cette remarque mais étira un grand sourire et leva légèrement la tête, prenant un air faussement hautain. Ainsi allait le jeu dans le couple royal. Pourtant, cela ne dura pas jusqu’à la foire de Tatooine, puisqu’il fallait qu’ils se séparent. Au moins en apparence, une fois assis, leur main était toujours liées. Et quand Helera finalement croisa les bras, celle d’Althar resta sur sa cuisse, pour se rappeler, toujours, à son bon souvenir, cela allait de soi. Tout était devenu finalement « normal ». Au moins jusqu’à ce qu’Helera s’enfonce davantage dans sa conversation. Ce n’était pas finalement pour oublier son prince, car dès lors qu’il se leva pour se séparer d’elle, elle lui jeta un regard interrogateur, puis frôla sa main. Elle n’allait pas le retenir. Néanmoins, elle le suivit du regard pour vérifier qu’il était quand même à porter ne serait-ce que d’odorat. Son odeur la rassurait, parce qu’elle était à lui. Surtout vis-à-vis de ce que lui racontait Lyana.

Du côté de Loran, rien n’allait vraiment pour le mieux, car il vit, plus que sentir, le prince se ratatiner sur lui-même. Il comprenait à quel point cela lui faisait du mal que peut-être sa vie était éphémère. Pourtant, ce genre de raisonnement était pour lui très lointain, car il n’existait pas de mort, il n’y avait que la Force. Il essaya d’être le plus compréhensif possible tout en évitant de le froisser. Un petit sourire en coin, une gorgée de vin, et il commença.

« Avec tout le respect que je te dois, est-ce que tu penses que nous voulons t’aider, que je veux t’aider, parce que tu es prince ? N’oublie pas que nous sommes des gris, nous ne faisons pas cela pour de la politique jamais. En fait … Pour être honnête, je voulais te rencontrer également. »

Il fit tournoyer le liquide rougeâtre au fond du verre à ballon.

« Sais-tu qui est Garm ? C’est un mercenaire qui tuait pour de l’argent. Une sorte d’homme à tout faire qui utilisait ses capacités pour détruire la vie des gens. Lyana ? Une orpheline de Kuat, pourchassée par l’empire, après qu’il ait enfermé et tué ses parents. Je suis également un combattant, né dans une grotte humide où j’ai été élevé aux arts Jedi par mon père. Tout cela pour ensuite prendre part à une guerre civile contre ma propre famille, dans une guerre qui n’avait pas de sens. Regarde nous aujourd’hui ? As-tu peur de nous Althar ? Garm, Lyana, moi-même. Des repentis, après que l’on nous ai montré la voie. »

Son visage se tourna vers Helera sans qu’il n’en dise davantage, puis il baissa les yeux.

« Ce que je veux te dire, c’est que nous sommes une famille. Helera a vu en toi quelque chose. Elle ne fait pas cela d’habitude, et cela m’a intrigué. J’étais curieux je l’avoue, de te rencontrer pour cette raison. Je voulais te juger, voir l’homme que tu étais, voir si tu étais un danger. Et qu’ai-je trouvé ? Un Prince qui ne s’en vantait pas. Qui ne voulait pas qu’on l’aide, parce qu’il ne souhaitait pas déranger. Un homme qui a vu le vrai côté de l’obscurité, et qui pourtant se tient toujours droit. En plus de cela, un homme qui en quelques jours seulement est devenu proche avec le Grand Chaman. Ne serait-ce que pour cela, c’est un exploit, crois-moi. »

Il ricanât et prit une gorgée de vin.

« Je ne t’aide pas parce que tu es un prince, Althar, ni une personnalité importante. Je t’aide parce que tu fais partie de notre famille. La grande famille des laissés pour compte, des Gris. Et dans une famille, mon ami, on ne laisse personne tomber. Jamais. »

Il étira un sourire, conscience que sa remarque le ferait réagir, d’un côté ou de l’autre, c’était encore à voir. Les Gris étaient comme cela, écoutant leur instinct. Une famille, très vite formée, avec ceux qui s'en montraient dignes. Althar l’avait impressionné par sa quiétude et sa capacité d’écoute. Loran n’essayait pas de le complimenter parce qu’il faisait des trucs avec sa sœur. Il le pensait sincèrement. S’il avait été un con, il ne se serait pas gêné pour le lui dire. Il tenait cela de sa mère, d’après ce que disais Carn. Le Prince continua, Loran le suivit :

« Oui, un sith de plus ou de ou de moins, tu sais. Ca me fait ni chaud ni froid de connaître le visage de celui qui va se prétendre chef du monde. Ce n’est pas le premier ni le dernier. »

Il haussa les épaules avec un détachement tellement marqué qu’il but encore une gorgée de son vin. A cette vitesse, il aurait eu tôt fait de le finir si ses gorgées n’étaient pas minimes. Tout était sur la durée, pas besoin de vomir ce soir. Pas encore en tous les cas. Une main sur son bras, l’autre son son verre, Althar continua toujours son discours, avec une incertitude qui marquait face à l’assurance du jedi. Il étira un sourire, le prince remontait encore un peu plus dans son estime, un bon point pour lui.

« Et elle serait d’autant plus triste si elle n’avait pas essayé. La douleur c’est physique, ça passe. Le remord te ronge de l’intérieur, te tuant à petit feu. Une longue et lente agonie. Maintenant, au lieu de voir le verre à moitié vide, fais l’inverse. Dis-toi la chose suivante. Une seule question. Et si cela fonctionne, hm ? »

L’imagination ferait le reste. Tout était dans la prévision finalement et dans l’expectative d’un futur privé, qui soudain refleurissait. Loran restait absolument calme, une main sur son verre, l’autre sur son propre avant-bras. Il le regardait intensément, sans baisser le regard, sans être insistant. La marque de la bienveillance. L’homme à la barbe, qui ne donnait pas de solutions, mais invitait son interlocuteur à réfléchir de lui-même. La marque du professeur qui ne donnait jamais les solutions, mais qui développait la pensée. Il voyait les petits regards qu’il lui lançait, et ceux en retour, par moment, alors que les deux femmes abordaient un autre sujet tout aussi important. La perte de la petite blonde était aussi autre chose … Les Gris partaient en cacahuète. Il n’était pas un aussi bon dirigeant qu’il ne l’aurait espéré. Il apprendrait, dans tous les cas. Espérons qu’il n’était pas trop tard.

« Tu as un étau autour du corps, et on va essayer de t’en libérer. Assis autour de toi je présume, à essayer de visualiser la ligne qui s’est enroulée autour de ton cou. Helera sera là oui, elle doit être là. Elle bien plus puissante que nous tous réunis, bien plus féroce. S’il y en a une qui peut t’aider, à mon avis, c’est elle. En revanche, il faudra évidemment payer le contre coup de cette liberté. »

Il ne sourit pas, fit davantage une mine en serrant une lèvre l’une contre l’autre, lui soumettant une tête résolue. Loran était un médecin, pas un guerrier. Et il ne pouvait pas l’anesthésier via la Force, ils allaient avoir besoin de lui comme réceptacle. Il fit une moue résolue et bougea ses épaules en rythme pour se détendre. Non, il allait devoir souffrir, mais aussitôt finit, il pourrait le plonger en transe réparatrice. Un mal pour un bien … S’il ne s’évanouissait pas dans les premières secondes, il allait sans doute vivre une expérience … unique.

« Ne crois pas que notre logistique est si importante que cela et que nous sommes constamment affalés sous le poids des affaires Althar. Tu auras évidemment le dernier mot sur tout cela, on parle de ta vie. Néanmoins, il n’y a pas trente-six solutions. Ou bien on arrive à te libérer du lien, ou bien on détruit ceux qui y sont à l’origine. Si Helera n’a pas ton accords, je n’ai pas besoin de t’expliquer ce qu’il va se passer. »

Une main sur son épaule, avec un visage désolé de sa part. Tout le poids de sa maladie qu’il devait supporter depuis quelques mois déjà. Tout qui, comme dans un tourbillon, tombait vers l’œil, plus rapidement, plus dangereusement, vers la fin. Mais quelle fin ? La rouge ou la bleu ? Finalement, seule la Force le savait. Loran repéra le verre du prince et finit le siens d’une traite, avant de les resservir les deux.

« Aucunement. J’ai affronté pas mal de choses, mais ils étaient bien réelles. Si tu veux parler des fantômes, des esprits sith et autres joyeusetés obscures, c’est à Helera que tu dois demander. »

Il prit une gorgée de son nouveau verre et se redressa tout en bougeant toujours ses épaules. Il avait mal au dos assis de cette manière.

« D’ailleurs, à la base elle a les cheveux noirs. Je ne sais pas si elle te l’a déjà dit, mais c’est la marque d’un de ses combats contre un esprit sith. Mais bon, je trouve que cela lui donne un certain style. Comment il s’appelait déjà … Andemu, andebu … »

« Darth Andeddu. Je l’ai enfermée là où il doit être. »

Les deux femmes s’étaient levées pour s’approcher d’eux, mettant fin à leur discussion privé. Evidemment, althar aurait eu le temps d’interagir avec Loran s’il avait eu des questions à leur destination. Lyana se posa derrière le bar, à la place du serveur, Helera derrière Althar, les mains autour de son ventre, et la tête posée sur son épaule. Vraisemblablement, elles n’avaient pas écouté les paroles dont ils étaient en train de discourir. Mise à part la dernière phrase, cela va de soi. Si Helera semblait énervée, elle ne le montra pas, bien au contraire. Tout ce qu’elle souhaitait c’était retrouvé un peu de son prince. Elle glissa un mot à Loran, le regardant par-dessus l’épaule princier.

« Tu enverras un ordre sur Balmorra, dis-lui de se rapprocher de la nouvelle flotte. Qu’elle reste avec eux. Elle y sera en sécurité. »

Loran hocha la tête et but une gorgée. Le voyant faire, Lyana enchérit.

« Tu veux quelque chose Helera ? Ils vont tout finir qu’ils ne nous en laisseront pas davantage. »

Helera sourit, déposa un baiser dans le cou d’Althar et fit le tour aux côtés de Lyana. Difficile de croire que la femme aux cheveux rouges fut un jour l’apprentie d’Helera. Difficile de croire que cette même Helera était la femme la plus puissante de ce vaisseau. Mais cela pourtant pouvait se voir. A travers ses yeux. Ils avaient enregistrés des scènes, ils avaient vu le sang, l’effroi. Ses yeux qui se portèrent sur Althar, alors qu’elle lui étira un grand sourire. En définitif, l’affaire Jeny était réglée. Repérée sur Balmorra, disparut une semaine, elle avait fait en sorte qu’elle rejoigne la flotte de Drake. Le pirate allait s’occuper d’elle, il était de parole. Ensuite, elle irait la chercher une fois que tout cela serait fini. Avec Althar, main dans la main, espérait-elle secrètement. Sans un mot, elle récupéra deux verres un ballon tandis que Lyana les servit toutes les deux. Loran finalement brisa le silence qui commençait à s’installer.

« Tiens Helera, tu savais que papa a connu le père d’Althar ? Le roi Rhedatt Fanrel ? »

La Grise tourna son regard de l’un vers l’autre en fronçant les sourcils. Elle but une gorgée de vin, regarda la couleur, dans cet ordre, puis demanda :

« Comment ça connu ? »

« Ah tu ne le sais pas alors. Il me racontait ses histoires quand j’étais plus jeune. En gros, c’était pendant la guerre noire. La guerre des clones. La guerre entre la république et la confédération des systèmes indépendants. La guerre qui a vu naître l’empire. En fait, cela s’est passé de cette manière … »

Loran commença son discours, expliquant la tenant et aboutissant de ce moment où les forces séparatistes avaient pris d’assaut la capitale de têta. Il fit un tour sur la stratégie, et ce que cela aurait apporté aux ennemis de la république la prise d’un tel système. Il allait avec de grands gestes, n’entrant pas trop dans le détail, ne les connaissant tout simplement pas tous. Pendant ce temps, Helera regarda son prince. Le profil parfait et rêveur de l’homme de têta. Lentement, elle posa une main sur le comptoir froid, et tout aussi lentement, caressa celle du prince qu’elle rencontra.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#30798
Un tête à tête avec celui qu'il espérait rencontré depuis qu'elle lui en avait parlé, n'était-ce pas un instant rêvé ? Un moment de joie et d'allégresse enfin exaucé ? Ou bien était-ce l'occasion de parler d'une décision qu'il ne voulait pas accepter, lui, pauvre chien battu qui se fait du mal ? Ce n'était pas vraiment comme il l'avait espéré, ni même comme il envisageait sa relation avec lui. Forcément, ce n'est pas à un frère qu'on demande tout ça. Qu'on parle de ça. Qu'on craint tout ça. En tout cas ... c'est ce qu'il pensait. Sûrement était-ce absurde, voire même idiot en réalité, puisque si ce n'est pas à un frère qu'on parle de ça à qui est-ce ? Il n'en savait rien. Lui n'avait eut que son précepteur pour tout ça.

Mais dans une question aussi sérieuse, et aussi sérieuse, perdait-il son estime ? Le paradoxe de paraître inquiet face à la perspective de sa propre fin, et de l'impossible soin, est l'étrange lien qui se crée avec lui. Comme avec Helera, lors de son arrivée, tout n'avait été qu'une déconcertante proximité, une nouvelle vision de la vie, et de sa beauté. Non pas celle de la vie, mais celle de la Grise. Sa façon de voir les choses, sa façon d'être, sa simplicité tout relative, et son inébranlable croyance. Quelque chose qu'il n'aurait certainement pas imaginé des mois auparavant mais qu'ensemble, dans cette soit-disante épreuve, ils avaient réalisé. La fusion des esprits et des espoirs, d'un goût de l'autre comme s'il était l'unique source d'air dans un corps en asphyxie. Un ultime rayon de lumière dans un avenir teinté d'obscurité, uniquement visible parce que ce malheur avait embué son esprit. Et aujourd'hui, dans cette confrontation des visions, c'est avec lui qu'il accepte d'écouter. Qu'il se laisse mener au loin par cette vague de lumière. Il n'y a rien de bon à tirer de cette conversation, sûrement, mais pourtant ... pourtant, il est présent. Il a le calme et la patience, l'écoute et la présence. Lui qui est son aîné, mais qui dispose de bien plus de puissance, est celui qu'il espérait être. Un frère qui écoute sans juger, et qui convainc sans violence. Cette barbe sauvage qui fait ressortir son sourire n'est plus source d'une gêne possible, après ses aveux, mais plutôt d'une confiance. Elle n'est pas aveugle, mais elle est volontaire. Car il est un frère qu'il n'a pas. Un Grand Maître qu'il n'imaginait pas. Et un Loran qu'il espérait.

Lui qui ne se gênait pas pour lui répondre directement, dans un calme olympien. Cela avait au moins ça de bon qu'il n'était pas freiné comme pouvait l'être Helera.

    « Je ne voulais pas paraître présomptueux ... ce n'est pas ça ... pardonnes-moi ... C'est simplement que ... je ne suis rien, comparé à vous ... Je ne suis pas un apprenti potentiel, pas un sensitif, ni même une personne de votre organisation ... nous nous rencontrons à peine toi et moi ... »

Mais comme sa soeur avant lui, comme ce trait qui semble caractérisé si bien les Kuati, il ne lachait pas l'affaire. Au contraire, il allait plus loin ... bien plus loin. Beaucoup plus loin qu'il n'aurait pu l'envisager, quand il avait formulé ses propres mots. Ce n'était pas égocentrisme, ou quelconque propre intérêt. Ce n'est pas son genre. Mais cette volonté de l'aider, cette main tendue ... elle sonne d'une mélodie qu'il ne connait pas. D'une volonté si pure qu'il n'en a jamais vu, lui, Prince d'un vieux monde de cette Galaxie. L'Humanité dans son ensemble, humaine et alien, dans toute sa complexité, n'était qu'un flot de volontés individuelles et d'intérêts purement personnels. Qui osait croire, encore, dans le bien de l'autre ? Cette Galaxie n'a connue que guerre et tyrannie depuis des décennies. Tout ça dans un but louable, mais pour des intérêts loin d'être galactiques. L'esclavage n'en était qu'une des formes les plus visibles ... et qui motiva son éducation. Car nul ne saurait être purement bon envers autrui, dans un tel monde. Nul ne peut prendre se risque en sachant pertinemment qu'il serait trahi. Tel est son monde, le seul à même de donner un sens à sa mission d'éradication et de main tendue face à ce mal. Mais pas cette fois. Pas aujourd'hui, car c'est vers lui qu'on veut tendre une main, sans qu'il ne comprenne. Ce n'est pas un Prince que l'on aide ! C'est le Prince qui vous aide ! On l'a répété, encore et encore ! Par la grâce du sang, et par la noblesse de son âme, tout ce que tu as ne t'appartient pas. Tu n'es Prince que pour servir, et non pas Prince pour être servi. On ne lui a pas appris à réagir à une telle proposition, à dire oui ou non, à accepter de s'abaisser sans paraître hautain ni même suffisant. Mais Loran vient de le formuler, lui. Ce n'est pas cette Helera, qui le propose pour d'autres raisons, dans un autre rapport, mais trois inconnus jusqu'à aujourd'hui, qui sont là pour ça. Alors quoi ? Qu'est ce qu'il faut dire ? Faire ? Si seulement c'était dans le vin qu'on trouvait une telle réponse ...

Sa bouche resta donc close. Terriblement close, face à ce constat de repentis. Des êtres bons, que rien n'aurait dû amener à se rencontrer, et à être là. Des êtres que le destin, ou une personne, avait finie par sauver. Il ne pouvait pas imaginer à quel point cette Dame aux cheveux blancs avait eut le rôle central de cette farandole. C'était impossible, mais c'était à accepter, parce que ce frère ne pouvait pas mentir. Il n'y avait pas de peur, non. Plus maintenant.

Surtout lorsque le mot fut énoncé, et prononcé. Famille. Ses yeux partirent vivement sur lui, comme s'il était nécessaire de s'assurer qu'il l'avait bien entendu. Qu'il l'avait bien prononcé, ce mot, alors qu'il lui trottait dans la tête. Peut-être qu'il l'y avait lu. Peut-être que sa magie est capable de faire ça, sûrement, même, et qu'il est épié. Mais ce n'est pas grave, plus maintenant, plus jamais. Ce visage humain, cet air si simple mais abritant pourtant de si nombreuses responsabilités. Ses yeux noisettes, si profonds et si grands, sont si ... impressionnants. Ces petites imperfections, ça et là, qui lui rappellent quelques plis inspectés de si près sur une autre personne, et cette détermination visible sans même qu'on ne sache comment. Tout ceci, tout cet ensemble, cette beauté, tout ça devenait familier. Accepté. Une part de son esprit. Ses mains auraient voulu glisser le long de ce cadre, de chaque côté, pour s'imprégner de cette forme, et de la sensation de cette barbe. L'envie d'y glisser les doigts est bien présente, mais elle est interdite. Il est ... de la famille. Il est une part d'Helera, une part de son héritage, et désormais une part de sa propre vie. Loran, que n'as-tu pas dit. Que n'as-tu pas reconnu, dans cette mélancolie si douloureuse ... Ne parles pas de moi. Ne parles pas de ma vie, et de mes échecs. Ne parles pas de tout ce qui est derrière nous, mais parles moi de toi. Loran. La famille. Tu es sage, le plus sage. Même maintenant, tu arrives à me tirer un très discret éclat de rire, pour cette étrange histoire de Chaman. Ce vieux loup, vénéré par tous ces Gris. Une famille, bon sang, même pour ça les liens n'en finissaient plus. Mais derrière ce faux sentiment de bonheur, cette félicité passagère venue de ce rire salvateur, ne reste que la tristesse. Pour se trouver cette famille aujourd'hui, pour se trouver ce rayon de lumière maintenant, les choses n'avaient pas été celles qu'il aurait voulu. Et si tout cela doit finir demain, alors cette famille n'aura eut droit qu'à plus de malheur qu'elle n'en aurait eut sans lui. Oui, Althar ne demande que ça. Oui, il ne veut que cette famille, et ce qu'elle a à lui offrir. Mais le risque est lourd. Très lourd. Trop, peut-être, pour n'y voir que le simple bonheur de ce frère trouvé à ce jour.

Une famille ... Il n'est ni un laissé pour compte, ni un Gris, mais pourtant ... pourtant ... peut-être qu'il est en train de créer une nouvelle famille. La leur. Celle au nom composé, aux liens bien différents de tous les autres. Une famille moins mystique, peut-être, mais tout aussi concrète. Une famille dont la jonction se faisait par ces deux corps, en rotation constante, dans le vide de l'univers. Elle, ses cheveux blancs flottants avec légèreté dans le vide de l'espace, et lui, un sourire admiratif que même l'obscurité n'arrivait pas à dissimuler. C'est là le tourbillon de la vie, et de la mort, que ces deux être ont réussi à vaincre de la seule manière qui est possible ... Car ces corps en perdition, si purs de leur nudité et de leur manque d'artifice, n'ont qu'un point de jonction : un baiser pour l'éternité. Une nouvelle famille, peut-être. Une nouvelle possibilité, un nouvel espoir. Un nouveau frère.

Les verres tintèrent timidement entre eux. Les mots furent difficiles à sortir, dans une gorge un peu sèche et un sourire reconnaissant, mais ils venaient du coeur.

    « Jamais ... Comptes sur moi Loran ... comptez sur moi, toi, et famille ... »

Le souffle court, les mots expirés du fond de la cage thoracique, mais ils avaient été formulés. Comme tout le reste, depuis qu'il était assis à côté de lui. Leurs sourires finirent par se trouver, comme preuve d'une familiarité nouvelle qu'ils n'osaient pas retranscrire plus corporellement. Mais ils étaient là. Il le comprenait, maintenant. D'une manière ou d'une autre. Pourquoi eux. Pourquoi ça. Cette ... tentative. Et cette possibilité d'échec. Même eux ne pouvaient pas garantir la réussite de ce qu'ils prévoyaient. Même eux mettaient dans la balance cette famille. Cette Helera. Elle était un enjeu. A l'inverse, même pour le Grand Maître, les Sith n'en étaient plus un. Sans qu'il ne sache dire pourquoi. La situation paraissait soudainement moins dramatique, mois certaine. Comme à chaque fois. Mais il suffisait d'un regard vers sa Grise pour se rappeler ce qui l'était. Et ce que cela coûterait. Alors même cela ne suffirait pas à relativiser. Pourtant ... pourtant ... Faut-il opposer sa propre fin potentielle à un possible avenir avec elle ? Est-ce que c'est la meilleure chose à faire ? La seule, même, qui aurait dû être pensée ? Qu'il aurait du croire ? Cela revenait à lui imposer son propre choix, sa propre détermination à laisser les choses se faire, et ne pas lutter ... pour elle, pour mieux se justifier mentalement. Un bouc-émissaire, une raison faussement noble de ne pas tenter ce qu'il ne comprend pas, et ce qui lui fait peur. Est-ce suffisant pour le faire reculer ? Pour oublier ses intentions ? Le regard glisse vers la Grise, sans cesse, vers cette vie dont son coeur bat jusqu'à ses oreilles. Si ... si elle a raison ... Si elle réussissait ? Si cela fonctionnait ? Est-ce que ... Enfin ... Et Nelvan ... L'invitation ... Son propre trône ... La Galaxie ... Ce vin est sombre. Si sombre, et si épais. Mais qu'est-ce qu'on voit, quand on fuit la réalité dans le vent ? Ses propres yeux. Sa propre vie. Quoi qu'on fasse, quoi qu'on pense, n'importe où se trouve son propre refuge ... il n'y a qu'une vérité, qui prédomine : la réalité. Et sa propre réalité n'est pas ce qui peut arriver, ou ce qui doit arriver. Ni même où, ni comment. Non, sa propre réalité, c'est elle. C'est lui. C'est cette boisson, et ce visage fatigué. Reculer n'est pas plus reposant que lutter, ce n'est pas plus honorable ni plus intelligent. Reculer c'est simplement détourner le regard lorsque la barrière arrive, et s'y vautrer sans l'avoir vu. C'est l'unique différence, car de toute manière la fin est la même. Peut-être qu'il a raison. Peut-être qu'il n'aurait jamais du imposer ça à Helera.

Foutu Jedi. Foutue sagesse de jeunesse, d'un frère trop sérieusement attaché à sa soeur. Lui et son regard de malheur, qu'il n'osa plus regarder, cette fois, comme une première admission de ses doutes. Le reste n'était que le dernier coup pour enfoncer le clou, et lui faire comprendre ce qu'il y avait à comprendre. L'opération restait toujours aussi mystérieuse, et sa possibilité tout autant. Mais un seul élément revenait à chaque fois, et il insistait dessus. Forcément. Parce que c'était logique. Et normal. Mais douloureux. Parce qu'elle était l'unique maillon de la chaîne, et de leurs présences à tous sur ce vaisseau. L'unique raison de se confronter à son pouvoir. Bon sang. L'unique réconfort à cette confrontation finale fut cette main, sur son épaule, et ce qu'elle pouvait vouloir dire. Cette ultime proximité, l'encourageant à hocher simplement la tête vers lui, une dernière fois, comme si tous deux en avaient fini de leur débat. Au final, il n'avait quasiment rien eut à lui opposer. Face à un sage Jedi, à un frère plus malin que soi, les mots viennent difficilement. Et quand en plus il touche les points sensibles, même serrer les dents devient inutile. Helera. Famille. Helera. Famille. Helera. Famille. Tout cela pour en venir à boire dans ce verre de nouveau rempli, après un remerciement discret tiré d'entre ses dents. KO, et barbu déclaré vainqueur. Voilà le résultat de ce match inégal, et de cette discussion qui n'en était finalement pas une. Maintenant pouvait s'amorcer le retour d'une soirée plus tranquille, il l'espérait, et de choses plus ou moins légères ...

Le haut le coeur restait présent, et la tension dans ses muscles aussi, mais au moins il pouvait faire semblant maintenant, et tenter de s'y intéresser de nouveau sans ... implications, ni enjeux. Librement. Tranquille. Une .. discussion entre frères.

    « Ha ... ok ... je dois dire que je ne connais rien de tout ça ... Ma .. maigre expérience fait que ton récit m'intéresse beaucoup, malgré tout ... Je n'ose pas imaginer ce que tu as pu voir ... toi et Helera, d'ailleurs ... »

Reprendre un peu d'aplomb. D'affirmation. D'assurance. Jeter quelques regards vers lui, et s'asseoir plus profondément sur le tabouret, quitte à inspecter la bouteille du regard, un instant. Et l'écouter. Parce qu'étrangement, c'est lui qui est le plus bavard sur sa vie à elle, là où elle préfère tout lui cacher. Même cette vision ... Lera ... la neige, les cris, la douleur ... Oui, tout ça, oui ! Un sourcil se haussa sur le visage du Prince, à l'évocation de l'histoire, et encore plus lorsqu'il sentit des mains l'agripper soudainement, n'ayant pas fait attention à celle qui arrivait derrière lui. La Reine des Reines, et sa voix mélodieuse. Un Sith de plus ou de moins, ce n'était guère important. Seules ces deux mains qu'il couvrait par les siennes l'étaient. Un bien fou. Juste de la sentir-là, après ce qu'il venait de vivre. Et de penser. Hors de question de la lacher. En une inspiration son parfum l'embaumait de nouveau, et ses cheveux étaient redevenus un obstacle agréable à sa vision. Même s'il se voulait discret, sa joue glissa près de la sienne, sans qu'il n'y résiste, avant de se reprendre un peu plus sérieusement.

    « Je l'avais vu .. enfin ... je ne savais pas ... Longue histoire ... Mais ... difficile de l'imaginer autrement oui ... De toute façon qu'importe la couleur, il n'y en a qu'une comme elle ... »

Un sourire, un vrai, finalement, apparut sur son visage. Enfin. Il était temps. Et même mieux que ça, il se risqua à un baiser sur cette joue si proche de ses lèvres.

    « Mais comme elle prétend que je sais tout sur elle, après tout ... heureusement que tu es là Loran ... »

Sa main droite serra un peu plus fort son homologue grise, pour qu'elle comprenne à qui était adressé le message. Mais c'était sans se rendre compte, en soi, que leurs histoires étaient très sérieuses malgré tout, vu comme elle lui signifia l'ordre. Pour la première fois, elle était la Reine qu'elle devait être. Un ordre, concis mais direct. Une autorité nette, et un sérieux à toute épreuve. Elle était impressionnante, comme à chaque fois. Et c'est Lyana qui allait la lui voler, maintenant. Alors avant qu'il ne soit trop tard, Althar offrit une dernière résistance à ses mains bloquées sous ses deux bras, et tourna sa tête vers le visage de la Grise. Ce qu'il avait à dire n'était pas long, mais n'avait pas besoin d'avoir destinataire. Ses mots iraient directement à son oreille, et elle en ferait ce qu'elle voudrait. Un chuchotement, tout bas, donc.

    « D'accord pour tout ce que vous ferez ... me ferez. »

Voilà. Aussi subitement que ça. Aussi facilement que ça. Aussi nettement que ces deux mains autour de son ventre, et de ce corps contre le sien. Ce ne sont pas les mots qui comptent, mais bien les actes. Et celui qu'elle venait de faire, ce qu'il venait de ressentir, tout ceci suffisait à ne pas avoir à réfléchir. A ne plus douter. C'est sûrement une erreur. Mais il n'a pas réfléchi. Ce n'est plus l'heure de réfléchir. Ses mains la relachent, et son nez traverse ce filet de cheveux involontairement, dans un sourire amusé. Comme si un poids se retirait de sa conscience, comme s'il venait de faire ce qu'il aurait du faire depuis le départ. Sûrement. Tranquillement. Ses yeux ne la quittent pas, elle qui avait osé lui voler un baiser dans le cou avant de s'éloigner. Accoudé à la table, maintenant chaque sexe se fait face, un verre à la main. Dans le silence qui s'installe, ses yeux ne quittèrent plus les deux orbites azures qui lui faisaient face. Elle souriait. Comme toujours, comme à chaque moment ensemble. Le plus beau des sourires, le seul qui compte. Le seul qui le fait rougir, ou presque, et qui mérite un grand sourire de sa part aussi. Tout ce qu'il ne ferait pas pour elle ... tout ce qui n'existerait pas sans elle ... Tu es obsédante, et tu me rends fou. Il n'y a bien que ton frère pour sauver la situation, et m'arracher à ta terrible emprise ...

Et cette histoire, encore, qui devient plus explicite maintenant qu'il la raconte. Bien sûr, elle l'intéresse. Mais ... pas autant qu'Helera ? Enfin ... Ca dépend, mais quand même ... Ses yeux et son attention firent quelques aller retours entre lui et elle, dans une écoute semi-sérieuse de ce qui se racontait. L'histoire de l'attaque était connue, et faisait parti de cette histoire récente nécessairement connue par tous. Mais le détail d'un Jedi, et de sa présence au Palais ... Etrange, n'est-ce pas, magnifiques yeux ? C'était quasi-sûr qu'elle n'écoutait pas vraiment. Plus cela va, et plus ils se connaissent. Ou croient se connaître. Et cette façon de lui jeter des regards ... Un frisson. Comme elle l'avait fait lors de la rencontre avec le Chaman, c'est elle qui initia leur contact. Dans quel but ? Pour affirmer leur relation, et le forcer à assumer ? Ou bien simplement pour le défier ? Ou simplement parce qu'elle le souhaitait ... Très intentionnellement, elle n'hésitait pas. Pas une once de remords à faire ça librement, de la sorte, comme s'ils n'étaient que tous les deux. Et impossible de s'y opposer. Impossible de résister à la douceur de ses doigts, et à la sensation de tranquillité qu'elle apporte. Si douce ... si attentionnée ... si parfaite ... Allez. Stop. Ca suffit. Il faut se concentrer. L'alcool doit taper un peu trop fort, c'est pas possible autrement. L'histoire, oui, donc.

    « L'épisode de l'attaque est pas mal raconté, de mon côté, mais ... ne le prenez pas mal, ou étrangement ou je ne sais quoi, enfin ... je veux dire ... je ... je n'ai jamais entendu cette histoire de Jedi, et c'est ... très étonnant ... J'ai du mal à croire qu'on me cacherait ça, surtout encore aujourd'hui ... mais un Jedi ... un vrai ... de l'Ancienne République ... avec ma famille ... ! »

Hm. C'est vraiment toi qui dis ça ? Son regard passe de Loran, à Helera. Une occasion, peut-être. Une idée. Une envie folle. Une folie.

    « Mais cela ne doit pas vous empêcher de venir sur Têta, je redemanderai à mes parents, et à une autre personne susceptible de ne pas trop me mentir ... Mais bon, vraiment, au moins tous les deux, Loran, toi et ta compagne, vous viendrez si vous le souhaitez, cela vous fera des vacances ... »

Un sourire. Le coeur qui bat fort. Le moment. C'est le moment. Sa main lache le verre, et glisse jusqu'au bout de la table tandis que l'autre n'a pas bougée.

    « En tout cas ... C'est fou comme les choses sont si ... liées ... le hasard fait parfois les choses bien. J'espère que votre père va bien, tout de même. Ce passé n'est qu'une raison de plus de ... »

Il cherchait ses mots. Il hésita. Un léger blanc. Le poul devient fou. Trop tard. Il est debout. Plus de retour en arrière. D'un pas faussement assuré, il est temps de contourner à son tour le bar, pour trouver le moteur de ses jambes. La trouver elle. Une inspiration, devant son regard interrogateur, les choses se passent vite. Trop vite pour son esprit. Ils doivent le regard. Il faut affronter les regards, mais d'abord ... prendre ses mains dans les siennes.

    « Loran ... »

Allez. La regarder elle, et la rassurer d'un sourire, puis lui. Affermir sa voix.

    « Si les choses doivent se passer telles qu'elles le doivent, alors je veux avoir été honnête avec toi comme tu l'as été avec moi. Tu le sais peut-être déjà, ou tu l'as bien compris, même tous les deux peut-être ... Mais ce serait irrespectueux si je ne l'assume pas, si nous ne sommes pas honnêtes avec toi ... »

Inutile de le regarder lui. Ce n'est pas ce jeune barbu, qui compte. C'est toi. Toi et uniquement toi. Beauté de ce monde, Reine de l'Autre-Monde, et dernier rempart contre ceux qui veulent le détruire. Toi qui fus là au bon moment, et toi pour qui je resterais jusqu'à la mort. Nous nous le sommes jurés, mains dans la mains, face contre face, coeur contre coeur. Je te l'ai juré. Il est temps de prouver ma bonne volonté. Pour l'éternité, ou pour l'heure. Il est assez.

    « Tu es le premier au courant, dans ce cas, et c'est ta bénédiction que j'espère ... Nous ne sommes pas simplement amis, en réalité ... Ce n'était pas discret, mais ... Ta soeur et moi sommes ensemble, pour ainsi dire, si .. si elle est d'accord bien sûr. Depuis quelques jours ... depuis qu'elle m'abrite ici ... Lera ... Helera ... elle n'était qu'une Grise à mes yeux avant, mais aujourd'hui elle est ma Krinar, quoi qu'en dise l'Holonet sur moi, et quoi qu'en pensent le monde. Même Grand Chaman a l'air plutôt d'accord à l'idée alors ... voilà ... »

Ouais, voilà. C'est pas évident à formuler, c'est bien plus dur que cela n'y paraît ! Et oui, vraiment. Alors voilà. C'est facile à conclure : d'un baiser sur ses lèvres, avec la douceur de l'amant devenu bien plus qu'un amant. Ses mains ont quitté les siennes pour pouvoir glisser jusqu'à sa machoire, d'où ses doigts peuvent réchauffer les joues déjà bouillantes de la Grise. Un baiser calme, sans pression, et surtout sans démonstration. Il n'est pas pour Loran et Lyana. Il n'est pas pour n'importe qui d'autre. Il est pour elle. Pour son Helera, pour celle à qui il vient de dire maladroitement une vérité qu'elle ne l'avait pas entendu dire jusqu'à maintenant. Une reconnaissance. Une affirmation voire même une confirmation. Un baiser doux, mais avec passion. Une dernière déclaration, au contact de ses lèvres, pour lui dire tout ce qu'il y a à savoir maintenant. Peut-être est-ce l'un des derniers, alors autant l'apprécier autant qu'il l'apprécie à elle, sa compagne Grise ...
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#30801
« Tu as eu une vision ? »

Loran fronça légèrement les sourcils, comme si sa curiosité venait d’être piquée à vif. Helera ne bougea pas et n’avait rien à faire de ce qu’il se passait ou ce qu’il se disait. Elle se nourissait de son odeur, de son contact, la tête appuyée contre son épaule et sa joue, ses mains dans les siennes. Ne pas être trop gênante, mais marquer sa présence tout de même. Son regard croisa celui de son frère, un regard qui ne voulait rien dire, car elle n’allait pas le supporter dans son analyse, pas cette fois. Un compliment, où ce qu’elle prit pour tel en tous cas, puis un baiser sur sa joue. La Grise se laissa faire et sourit à son tour, sans pouvoir le regard. La position ne s’y prêtait juste pas pour le moment.

« La Force t’envoie des visions. »

Cette fois ce n’était pas une question. Si Loran l’ignorait jusqu’à maintenant, il en était convaincu, même s’il n’en dit pas davantage. Un pic vers elle, à sa destination. Petit impetueux. Ses mains raffermirent sa position, il l’empêcha de partir. Elle voulut rétorquer, lui lancer un pic de glace à son tour, mais il la devança. Une seule et unique phrase, dans un chuchotement. Un sourire sur son visage qui se tarit presque aussitôt que la fin des paroles furent prononcées. La réalité revint au galop et la frappa de plein fouet. Althar et sa maladie, althar qui peut-être … Non, il ne fallait pas y penser. La Grise en blémit, prennant la couleur de sa chevelure. Ses mains se séparèrent de celles d’Althar, parce qu’elle tremblait. Sa tête se redressa, parce qu’elle ne voulait pas qu’il la voit. Elle ne répondit rien, car sa gorge était nouée. Par-dessus l’épaule du prince, Loran la regardait sans tressaillir, avec un regard sans sentiment, neutre, et pourtant légèrement dur. Elle-même garda son regard tourné vers lui tandis qu’elle fit le tour. Le Prince était malade, et elle devait le sauver … Le poids de cette simple réalité qui lui écrasait les épaules. Depuis la première fois, ce sujet était devenu taboo, et elle avait presque réussi à l’oublier. Depuis cette première centaine d’heure, elle avait commencé à revivre à ses côtés, s’amuser, heureuse. Pourtant, il y avait cette épée de damoclès au dessus de sa tête. Cette épée qui lentment descendait. Personne, ne lui prendrait son Prince, personne. Ses points se serrèrent, tout comme ses dents. Helera passa à côté de son frère, qui la retint par le bras dans un geste vif, un geste de sensitif. Sans un mot, il planta son regard dans le sien. Sans un mot, elle le regarda, et deserra poings et dents. Sans un mot, les deux se regardèrent sans un échange oral. Il la lacha. Pas de défi, pas de provocation, juste deux regards qui se croisent. Les yeux bleus dans les yeux marrons. Les deux Kor’rial, descendant du Jedi Carn et de Caitlyn Kor’rial. Puis le contact fut rompu, et Helera fit le tour du bar pour récupérer un peu d’alcool. Première verre, cul sec. Helera secoua légèrement la tête et s’en servit un second. Elle n’était pas vraiment dans son assiette. Loran avait contribué à ne pas la laisser partir vers l’extrémité. Non, elle avait besoin de sa main, et elle la récupéra.

Helera écoutait d’une oreille distraite ce que Loran expliquait sur leur passé, leur père. Elle était autre part, sur le prince, sur sa main, sur sa liaison. Sur sa maladie, sur un remède, sur la peur de l’échec.

« Cela ne m’étonne pas que l’on ne vous ait rien dit. Je ne crois pas que vanter la coopération impérialo-Jedi soit quelque chose de très répandu dans l’empire. »

Un sourire, qui ne se voulait pas aggressif. Une simple explication des faits, de ce qui est et a été. Parce qu’il y a eu une purge, parce que la république a été balayée. Les jedi au sommet de leur vanité, tombant de leur piedestal. Carn le lui avait assez dit, et il se sentait également responsable, dans son impétuosité, de ne pas avoir réussi à les sauver. Le passé restait le passé et il était révolu. La voix du Jedi est celle de l’échec. Car c’est l’échec qui permettait de s’élever. Du moins c’est ce qu’il était coutûme de dire. Le Prince qui se lève, Helera qui suit son regard. Que fait-il ? Il s’avance vers elle, lui prend les mains, la regarde. Son contact est doux, sa présence est appuyé, il est là, devant elle. Elle le regarde sans un mot, sans un soupir. Juste ses yeux sur son visage. Il n’hésite pas, il sourit même. Première phrase, Helera fronce les sourcils. Loran quant à lui s’accoude totalement avec un sourire en coin. Lyana se place à côté de lui, prenant appuie contre le Jedi. Son prince, lui tenant les mains, lui avouant qu’il considère leur relation comme … une relation. Qu’il assume désormais leur liaison, qu’il n’est plus prêt à la nier. Son cœur bat, ses tempes chauffes, le bas de son ventre la tiraille. Ce n’est pas du désir, c’est au-delà.

« Alors si grand chaman est d’accord à l’idée, qui suis-je pour m’y opposer, Althar ? »

Il rigola et entoura sa conjointe de son bras.

« Bien sûr que tu as ma bénédiction, Nelvar Bograne. »

Puis il détourna le regard, récupéra un verre et la bouteille et fit demi-tour avec sa conjointe, l’emmenant avec elle sur la table basse. Le couple se retrouva dans une solitude relative. Seules dans leur bulle, cela était certain néanmoins. Seules ensemble. Helera s’approcha de lui et posa sa tête sur son torse, vers son épaule droit. Ses deux mains lachèrent les siennes et vinrent entourer son cou dans une étreinte dont elle avait besoin. Jeny d’abord, puis la maladie d’Althar. Elle avait besoin de cette chaleur humaine. Mais pas n’importe laquelle, juste la sienne. Se sentir proche de lui, le toucher. Le prince qui de sa main relève sa tête et l’embrassa passionnément. Elle l’aime. Ce petit quelque chose au fond de son ventre qui anime tous ses sentiments. Helera le sait et cela la ronge. Elle l’aime et elle ne sait pas s’il sera là pour faire de même. Tout doit se finir toujours. Le bonheur, elle le tenait entre ses mains, entre ses lèvres. Elle lui témoignait toute sa soumission par ses caresses, par ses gestes lents et mesurés, par ce qu’une femme peut donner. Absolument tout. Ce bonheur cependant était encore remis en question. Demain à l’aube où tout allait commencer, le déterminisme du reste de sa vie serait décidé. Eux contre sa maladie, elle contre les sith. Elle rompit le contact et resta contre lui tout en fermant les yeux, essuyant l’eau qui coulait de son œil et de son nez. Le bonheur, cela faisait pleurer également. Pourtant, c’était des larmes qui ne durèrent pas, qui étaient là pour lui rappeler qu’elle restait humaine et fragile, tout comme ce qu’elle tenait entre ses doigts. La plus belle des déclarations qu’il venait de lui faire, même nymbée de la mélancolie de sa condition. Un chuchotement, très doux, réservé qu’à lui.

« Bien sûr que je suis d’accord. Je ne t’abandonnerai pas mon cœur. Jamais. Je raserai des montagnes pour te sauver, tu le sais. Tu comptes vraiment pour moi. Vraiment vraiment beaucoup. »

Collée à lui, sa bouche vint se poser sur son cou, ses lèvres s’y apposer lentement. Un baiser qu’elle garda plusieurs secondes. Pur et doux contact dont elle n’était pas pressé de rompre. Son impérial, son prince, son conjoint, son amant. Sa moitié. C’était cela, ce après quoi elle avait courru toute sa vie. Cette espèce de boule au ventre qui croissait quand elle n’était pas en contact direct avec lui, et qui explosait dès lors qu’elle l’étreignait. Elle était déjà addicte de cela, addicte de lui. Cette maladie dont il n’existe aucun remède.

« Althar, je … »

« Vous vous en sortez ? La bouteille est en train de descendre très vite ici. »

Lyana le réprima d’un regard en lui signifiant d’arrête, lui sourit. Helera s’arrêta et tourna la tête vers eux. Ils n’étaient pas seuls après tout, ce n’était pas le moment. Le bon moment. Non, ce n’était pas le bon moment. Helera relacha son étreinte et fit glisser une main sur sa joue, plantant une direction fois son regard bleu sur lui, dans un sourire sincère, des étoiles dans les yeux. Elle remonta légèrement le volume de sa voix, parlant presque distinctement.

« Tu m’avais dis que tu savais faire la fête. Voudras-tu mon prince, faire cette fête avec moi ? »

Helera récupéra son verre et une bouteille et d’un mouvement de sa manche enleva toute trace de son visage, sans que le maquillage n’y coule. L’habitude. Elle fit quelques pas en direction, de la table, puis se retourna, déposa un autre baiser sur sa bouche princière, et se décida enfin à s’assoir avec les autres. La configuration était la même qu’alors. Les deux femmes ensembles, les deux hommes de la même manière. Loran faisait tourner le liquide rouge au fond de son verre et ne les regarda même pas s’assoir. Il leur expliqua sans les regarder.

« C’est un vin vraiment exquis. A mon avis il vient des caves chandriliennes. Il date de la guerre civile celui là. »

Helera récupéra la main princière et la posa sur sa cuisse, puis la recouvrit de la sienne. Normalement droitière, elle tenait le verre de la gauche.

« Comment tu le sais ? »

Il prenait un air philosophique, l’air d’un connaisseur qui … s’y connaissait. Puis il les regarda les deux et tourna la bouteille dans leur direction.

« C’est marqué sur l’étiquette. »

Loran ricanna, Helera haussa la tête négativement, une esquisse au coin des lèvres.

« Vous cultivez le vin sur têta, Althar ? Sur Nelvaan, il ne faut même pas y penser. Rien n’y pouce excepté le blé, l’orge et autres graines résistantes. Tiens d’ailleurs, les clans de derrière les montagnes bleues, de la croc du loup et du lac Tigouana nous ont rejoint. »

Helera tourna la tête vers lui.

« Combien ? »

« Plusieurs milliers. Les chantiers entour les murailles, on va manquer de place. Faudrait peut-être penser à construire en hauteur. »

Elle hocha négativement la tête.

« Non, on ne va pas faire de Nelvaan une zone industrielle. Je ne veux pas voir de gratte ciel. Arrêtez également de vous étendre, on ne pourra pas protéger tout le monde si les horax attaquent. C’est simple, on va suivre la chaine de montagnes bleues, tout simplement, et construire des murailles sur tout le long. On aménagera à l’intérieur. Les montagnes, c’est notre sécurité. »

Loran opina du chef. Helera tourna vers Althar.

« Il ne faut pas casser ce qui est déjà beau, ni essayer de le transformer. »

Elle agita son verre et le fit sonner contre celui du prince dans un sourire appuyé et marqué. Qu’il était beau. Puis, vers les autres un par un.

« Preull ! Nelvaan mit nar. »

Un appelle à la santé, chez les Nelvaaniens.
Avatar de l’utilisateur
By Althar Fanrel Keto
#30806
Il avait fait le choix de laisser passer cette histoire de visions, parce qu'elle n'était peut-être pas très judicieuse, à cet instant-là. Elle aurait amenée à plus de complications qu'ils n'en avaient besoin à cet instant de questionnement. Hélas pour lui, il ne vient même pas ce qu'avait eut comme implication son accord, au creux de son oreille. C'était normalement une libération, et un espoir commun, mais aux yeux de la Grise c'était tout l'opposé. Aurait-il du ne rien dire ? Laisser cette question au lendemain ? Non. Quoi qu'il aurait pu advenir, c'était le moment. Il fallait que ce soit dit, dans sa tête, parce qu'il y en avait un vrai besoin. Une nécessité. Sortir ça, l'enlever, le chasser. Accepter, et ne plus y penser. Mais au final ... n'était-ce pas qu'un simple transfert ? La vie se joue toujours de nous, et cette fois cela n'y manquait pas ...

Mais la saveur de tout ce qui arriva après n'aurait pas été la même, n'est-ce pas ? La vie elle-même n'aurait pas eut le même goût s'il n'avait pas fixé un terme à son espoir. Tout prenait une saveur différente, un goût et une douceur qu'il n'avait pas remarqué jusque-là. La peur se muait en une dernière effluve sucrée qui redonne goût au monde. Et son monde à lui était humain. Une femme, aux grands yeux meurtris, et aux cheveux si difficiles à garder déliés. Une femme qui lui faisait face, encore et toujours, là où tant d'autres l'avaient fui. La seule, même, à rester debout à cet instant. Voilà ce monde aux couleurs nouvelles, et aux perspectives bien plus recentrées. Tellement qu'elles en viennent à compresser son coeur, et en accélérer la cadence, bloqué dans cet étau nouveau. L'histoire d'une connaissance des familles paraît alors si parallèle, si annonciatrice. Etrange. Mystique. Seule sa fin, et son avenir, laisse se questionner sur son message ... Un oubli, une rupture, une fin en soi. Fallait-il s'arrêter à ce simple constat qu'un père face à un autre c'était tu et faisait mine de l'avoir oublié ? Ou bien le plus important restait la revanche qu'étaient en train de prendre leurs propres enfants ? Ironie, douce ironie ... Le constat qu'en tira Loran était révélateur, et si acide, mais il ne s'était pas révélé aussi faux qu'à cet instant. Plus qu'au moment où il s'était ridiculisé devant le Sénat, ou lors de ses embrassades alderaniennes, c'était maintenant, avec cette main dans la sienne, que l'Histoire se faisait contre-dire ... et par contre-dire c'était un bel euphémisme, une véritable humiliation menée par un Prince prêt à braver l'interdit pour cela. Ce ne sont pas les barrières légales qui sont les plus dures à penser, loin de là, non, ce sont bien celles au fond de soi, qui vous retiennent et vous questionnent, celles qui vous empêchent d'affirmer à la face de la Galaxie que les choses sont ce qu'elles sont. Mais aujourd'hui, d'un coup de pied rageur, elles s'abattent, elles et leur absurdité. D'un coup de pied rageur vient de naître l'union spirituelle de deux univers qui se sont détestés depuis toujours. Et face à ce témoin pourtant impliqué, ce frère au rôle si important, rien n'empêchera que ses mots résonnent pour l'éternité. Une éternité aux iris bleues, au regard ravageur, et à la douceur si humaine.

La réponse de Loran lui tira un sourire, heureusement, presque un éclat nerveux face à l'enjeu, mais ce fut leur proximité qui lui permit de savoir qu'il avait bien fait. Que cette fois, tous les deux y étaient pour de bon, dans cette histoire sans fin. Ses mains trouvèrent son dos et son menton sa tête, pour mieux goûter à cette proximité libérée. Ensemble ... C'était fou. Inimaginable. Impossible à dire, 10 jours plus tôt. Et aujourd'hui, devant son frère, devant tout son Ordre, ils avaient fini par se retrouver collés l'un à l'autre pour des raisons sentimentales. Cette douceur ne suffisait pas à exprimer sa joie, à cet instant, ce n'était pas assez pour lui faire comprendre combien tout cela représentait, et prenait sens. Un baiser, pour prendre conscience que c'est réel. Qu'elle est bien là, et qu'elle est d'accord. Un baiser pour pouvoir caresser sa peau, encore, et encore, pour ne plus douter. Un baiser, pour la voir de toujours plus près, dans toute sa beauté. Tout cela est une épreuve, même pour elle. Si elle n'en a rien dit, ses larmes suffisent pourtant, dans une vaine tentative d'Althar de les effacer en lui souriant. Ils ne sont plus que tous les deux, maintenant, elle peut se laisser aller. Sa petit voix, même si près, était la seule chose audible. Elle était son monde, désormais, un monde à protéger plus que jamais.

    « Helera ... ne dis rien ... tu n'as pas besoin de me le dire ... Tout ça ... Merci ... »

Ses doigts, perdus sur sa joue qu'il essayait de réconforter, continuaient leur oeuvre délicate. Mais à sa réactive, il fallut bien retrouver ses marques sur cet arrière Gris pour le garder contre soi. Une pensée passa en trombe dans son esprit, avant de disparaître, à propos de son désagrément vestimentaire ... mais ce n'était vraiment pas le moment. Il frissonna sous ses lèvres qui auraient pu lui tirer un rire, et s'efforça d'apposer un baiser dans ses cheveux. Forcément, à chaque coup son oeuvre continuait de les mettre en bataille. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il essaye, même en les coiffant, c'était toujours la même discorde dans cette vague blanche. Une attention de plus ou de moins n'y changerait rien, ils étaient parfaits comme ça. Mais assez dérivé, assez de se perdre dans ce monde enneigé qui s'épanouissait sur son crâne, sa bouche s'ouvrit. Son prénom, un mot et ... Un retour à la réalité. C'est vrai qu'ils ne sont plus tout seuls. Althar étira un sourire un peu moins sérieux sur son visage et jeta un regard à Helera qui trouva le sien. Sa main sur sa propre joue, tout ça finissait de manière heureuse. C'était visible chez elle, tout autant que chez lui. Il était temps de passer à autre chose, et arrêter ce spectacle. Allez. Un dernier baiser sur le front, tandis qu'elle tente une pique. La réponse est d'autant plus évidente, voire même niaise.

    « Mais ma douce Reine, ma vie est une fête depuis que je suis avec toi ... »

Le plus bizarre dans ce qu'il dit est le ton employé. Difficile de dire si c'est un effet de son éducation politique, et sa capacité à s'efforcer de toujours paraître sincère, mais en tout cas son baiser volé sur la joue aura suffit à briser son air sérieux, affichant un grand sourire sur son visage. Et tandis qu'Althar attrape les verres, pour se répartir les tâches, Helera prend une nouvelle bouteille.

    « Par contre d'habitude c'est avec un alcool un peu plus fort ... mais ... d'accord j'ai rien dit ... »

Le regard qu'elle venait de lui lancer avait suffi pour qu'il n'insiste pas plus, toujours aussi amusé de cette situation qui se détendait soudainement. En un instant ils furent de nouveau installés, encore plus proche que tout à l'heure. Sa main dans la sienne, le verre plein, les choses pouvaient commencer tranquillement. C'est vrai que cette boisson est pas dégoûtante, même si elle n'est pas trop dans ses habitudes. Alors comme ça il sait bien choisir les bouteilles, un bon point pour lui. Et s'il s'y connait en plus ... Le Prince haussa un sourcil, en le voyant devenir si sérieux dans son art qu'il ne vit pas venir la plaisanterie et le rire qui s'en suivit, visiblement meilleur public que les deux autres femmes. Au moins il a de la ressource ce garçon.

    « Pas que je sache non ... C'est pas trop le genre du secteur, on est plus ... champagnes, mais vous aurez l'occasion de vérifier ça si vous venez ! Dans tous les cas le climat est pas le bon. »

A l'évocation de l'invitation, son regard s'était porté sur chacune des personnes présentes, pour que ce soit bien explicite. Quant à la fin, seul un haussement d'épaule offrait une réponse adéquate à une telle question. Et puis bon, une petite gorgée de vin et ça repart, non ?

    « De l'orge ... planète à bière ... »

Mais sa pensée se perdit au détour pris par ce que présentait Loran. Déjà, il n'avait pas la moindre idée de quoi pouvait être faite cette planète. Ensuite, de la boisson et la détente ils en arrivaient aux affaires courantes du Royaume. A partir de là, il ne reste donc qu'à écouter l'échange, sans s'en mêler. Cela ne le regarde pas, même si cela reste intéressant. Rien à dire, donc, et rien à faire. Juste voir la position de chacun, et qui obéit à qui. Un soucis d'urbanisme, visiblement. Des montagnes. Des clans. Grand Chaman. Peut-être faudrait-il qu'il donne son avis ? Non, peut-être pas. Elle est la Reine. Et Loran le Régent, à ce qu'il semble ... Etrange situation. Mais rien à en dire. Cela reste du boulot. Devoir gérer un afflux de milliers de personnes est une affaire des plus sérieuses, mais le faire dans un tel cadre, à un tel moment, tout cela ne sonne pas juste. Lui qui sort des grandes réunions de plusieurs heures, enfermé avec tel conseiller royal, ou tel secrétaire, juste pour arriver à mettre en forme un projet, toute cette manière de faire de la politique sonne très différemment de la vision têtanne. Pourtant, il ne peut pas juger. C'est interdit. Impossible, même. Ce ne sont pas ses affaires, et ne le seront jamais. Une Reine dirige d'une main de fer. Pour construire des murailles ... ce monde doit être très reculé, tout de même. M'enfin. Elle finit par le regarder, l'air sérieux, lui imposant d'en faire de-même.

Que voulait-elle dire, par cette phrase ? Oui, Nelvan ne méritait pas d'être souillé, c'était une certitude et le combat de cette Reine, sans qu'il ne le sache. Mais pourquoi lui, en parlant de cela ? Pourquoi eux ? Le doute pouvait se lire dans les yeux du Prince, mais cela n'irait pas plus loin. Sa beauté à elle était celle que la nature avait pu faire, et pour rien au monde cela ne serait à changer. Alors l'unique possibilité était de s'accorder, et de croiser leurs verres.

    « Parce qu'il y a des choses qui sont déjà parfaites par nature ... »

Facile ? Peut-être. Mais si vrai, maintenant qu'il en était sûr. Son verre cliqueta contre le sien, sans la quitter des yeux, pour le défi. Et c'est dans un geste commun qu'ils finirent par saluer les autres, avant qu'elle ne clame l'appel de la boisson. Santé ! Oh ... non, attendez. Nelvan que quoi .. ? Il s'efforça d'essayer de répéter ce qu'elle disait, mais ce fut un charcutage en règle pour un Prince qui rougissait, parlant soudainement moins fort. Dans un rire gêné il chercha refuge vers Helera, penchant la tête vers elle pour lui quémander une aide discrète.

    « Comment tu prononces ça ? Et après c'est Nelvan midd narrt ? Prol ? Pleull ? Pfff ... Santé ! »

Et une bonne gorgée, une main serrée et de la joie de vivre. Il était temps de prendre en main cette soirée.

    « Mesdames, monsieur ... Si vous me le permettez, j'ai une question toute bête à vous poser, mais je crois que la fête n'a jamais été trop ... présente dans vos vies n'est-ce pas ? Je ne juge pas, je peux le comprendre, surtout au regard de tout ce que vous avez accompli ... »

Le ton n'était pas moralisateur, ni même dans le jugement. Au contraire, la question était relativement sérieuse, sachant parfaitement que ce ne serait que confirmation de ce qu'il se doutait déjà.

    « Helera m'a parlé de fête, et puisque nous avons tous ce qu'il faut pour cela, à savoir une agréable compagnie et une boisson susceptible d'adoucir les moeurs, j'ai vraiment que tous ensemble nous arrivions à nous détendre pour profiter de cette soirée ensemble ... »

Un peu plus avancé sur son siège, sans lacher ni verre ni cette main, ses yeux allèrent d'Helera à l'autre couple. Forcément, il n'y avait qu'eux dans la pièce, et c'était pour cela que c'était parfait pour s'amuser.

    « Regardez, vous êtes tous les deux des gens importants, un frère et une soeur qui se retrouvent, tout ça pour quoi ? Travailler, encore et encore. Parler travail, parce qu'il y en a besoin ... Non non, desfois il ne faut pas oublier pourquoi on fait tout ça, et avec quelle énergie. Donc, si vous le voulez bien, avant que l'ambiance ne retombe, amusons nous ? Profitons du temps qui est devant nous pour nous connaître ? Echanger ? Profiter de notre jeunesse, ou en tout cas de la votre ? Quel âge as-tu, Loran ? Je ne poserai pas la question à ta compagne, parce que c'est indiscret, mais vous êtes jeunes ... si jeunes ... Il faut profiter de la vie, tant qu'on l'a ! »

Le fond du message débordait peut-être d'une certaine mélancolie. Profiter, vivre l'instant, tout cela sonnait comme le requiem d'un malade qui se sait sur la fin. Pourtant, à cet instant, ce n'était que de la joie qui débordait du corps princier, faisant aller sa main dans celle d'Helera avec énergie. Il était déterminé à les faire s'amuser un peu, tous ensemble. De l'autre main, libérée de son verre devenu à moitié vide, il farfouilla une poche de sa veste pour en tirer son datapad. Bien que la tentation de prendre quelques photos était présente, c'était pour tout autre chose, laissant voir à Helera ce qu'il était en train, à l'image d'un enfant qui demande conseil. En effet, d'une main, le petit appareil se connecta à un des nombreux équipements disponibles de la pièce si propre à la détente. Tout ça avec un unique but : lancer un petite musique de fond, tranquille, mais avec un rythme si propre à la joie. Un bon moyen de créer une bonne atmosphère pour tout ce qui se passerait. A son tour le datapad pris place à côté du verre et tout le monde fut resservi.

    « Avez-vous eu l'occasion d'écouter la musique, ces derniers temps ? Ou de l'apprécier ? Ce sera l'occasion. »

Un grand sourire éclaira le visage d'Althar. Peut-être bien qu'il était en train de s'amuser tout seul, après tout. Mais le risque en vaudrait la chandelle, juste cette fois, cette courte soirée. Nul ne sait ce qui surviendra demain. A cette pensée qui n'en était pas une, Althar fit l'effort de se caler un peu mieux au niveau d'Helera, quitte à la déranger un peu pour glisser un bras derrière elle d'une manière ou d'une autre. Il s'efforça de ne pas la gêner. Maintenant ne restait qu'à trouver quoi dire.

    « Alors ... Hmmm ... Tiens, est-ce que sur Nelvan vous avez l'occasion de faire la fête parfois ? Il semblerait qu'il y ait beaucoup de monde ... et si j'en crois comment est le Grand Chaman, les gens sont généreux ? Ca doit être quelque chose à voir, s'ils sont tous comme lui ... Les quantités ... Et puis même, sans me moquer ou quoi que ce soit, mais je serais curieux de le voir faire la fête ... Vraiment, si il boit autant d'alcool qu'il boit de soupe ... »

Cela le laissa rêveur, un instant.

    « Oh mais, d'ailleurs, cela veut dire que tous les trois vous vivez sur Nelvan ... ? Vous tous, même ? C'est peut-être indiscret, mais comment est la vie là-bas ? Enfin ... Vous êtes tous très protecteurs, du coup c'est peut-être un peu trop demandé, mais vous entendre en parler, forcément ... Ah moins que vous soyez des colons de l'espace ? Vous avez une sacrée flotte, du peu qu'on en voit par la baie, c'est impressionnant ... Et le monde que vous devez y avoir ... J'imagine qu'on peut appeler ça une maison, aussi ... »

Cette fois, en parlant, son regard s'était finalement porté vers la baie derrière eux. Bien sûr, on ne voyait à ce moment-là qu'un maigre vaisseau, mais les deux Gris voyaient forcément de quoi il était en train de parler, puisqu'ils en arrivaient.

    « Par contre ... Pas beaucoup de loisir n'est-ce pas ? Vous êtes très ... physiques, et entraînement, non ? D'ailleurs, vos apprentis sont souvent ... peu habillés, au final ? C'est intéressant, mais un poil intimidant, quand on ne s'y attend pas ... »

Un sourire.

    « Dans tous les cas, j'espère que vous ne jouez pas aux cartes. Ha ouais non, ca, typiquement, ce n'est pas un loisir ... Non, non, plutôt ... Hmmm ... Du Hutt Ball ? Helera ? Lyana ? Non bon ... Loran, sinon, du grav-ball ? Ou bien ... Du bolo-ball ? Non plus ? Des courses de fonceurs ? Ou alors du pod-racing ... C'est spécial, mais l'ambiance ... Je vous y amènerai, ha ouais, vraiment, sur Malastare, lors de la Course, LA Course, c'est à vivre. On y aura ensemble, et avec d'autres, avec qui vous voulez, mais ce sera bien, ça ne peut que l'être ! Oh d'ailleurs, Loran, il faut que je t'amène à certains endroits, il faut que je te montre ... Oui, juste Loran oui ... »

Un sourire à une Helera intriguée, bien content de pouvoir avoir des secrets avec lui l'air de rien.

    « Tu verras, c'est fait pour les hommes, il y en a un pas mal à Cinnagar, sur ma planète, mais je pense qu'on a moyen d'en trouver des aussi biens sur Kuat ... Je me renseignerai ... »

De quoi parlait-il ? Sûrement d'un club de strip-tease, l'endroit typiquement réservé aux hommes. Loran pouvait bien se questionner, tout l'amusement reposait sur le doute laissé chez chacun. Après tout, où pouvait-il bien amener ce jeune homme en tête à tête ? Bizarre. A moins que ce ne soit simplement dans un Club de Gentlemen, un de ces endroits aux devantures cachées, et aux entrées sélectionnées. Un drôle de lieu, mais qui devient nettement plus intéressant si on y va avec des gens que l'on connaît. Quelque chose à vivre, quoi. Avec un frère, par exemple.

    « Je suis content de te connaître, Loran, en tout cas. Je ne sais pas si je serais à la hauteur de tes attentes, mais ... tu es le digne frère de ... ta soeur, moui, bon, voilà ... »

Dans un rire retenu sa main approcha finalement celle de la Grise de sa bouche, pour y apposer une nouvelle caresse de ses lèvres. Cela fait bien trop de secondes qu'il n'a pas couvert cette femme de son amour, il s'en rend compte maintenant, et cela le démange. D'ailleurs ... est-ce que pour elle ... ? Hm. C'est pas le moment de poser la question. En tout cas, il n'y avait plus de raison d'être triste maintenant. Même vers ce Loran barbu, auquel il offrit une forme de révérence de la tête en guise de remerciement subtil. Et une nouvelle fois, avec tout ça, son verre fut vide. Dur dur de vouloir faire la fête avec deux bouteilles.

    « Mais ça me fait penser, si tu es aussi bon qu'elle, lequel de vous trois est le meilleur au sabre ? Elle prétend vouloir m'aider mais bon ... On sait tous les deux qui a gagné le précédent duel ... Et puis ... j'ai ma petite réputation dans les Principautés, alors je me dis que si jamais .. Enfin je sais pas ... Lyana ou Loran ... comme vous voulez, si vous restez un peu sur le vaisseau, on pourra peut-être essayer de faire quelques passes ... Vous avez pas l'occasion de vous entraîner trop avec un non-sensitif n'est-ce pas ? »

Oh que oui il n'hésitait pas à piquer au vif sa petite Grise qui est si proche de lui. Sans honte, sans même faire attention à sa réaction, ayant l'air de l'ignorer dans un rire difficile à retenir, la proposition était glissée subtilement. Mais c'est après une potentielle qu'il leva la tête. La musique ... la chanson qui vient de se lancer ... De grands yeux, soudainement. Il se redressa légèrement et lança un regard très clair à Helera. Un sourire en coin apparut sur ses lèvres, et sans qu'il ne dise rien, il l'implora de dire oui. Juste accepter, une fois, pour l'occasion. Allez Helera. Sans la quitter des yeux, sans cligner ou presque, il la quémandait tout en se relevant, rapportant très lentement ses mains dans les siennes.

    « Une danse ... Cette musique est parfaite pour ça ... S'il te plait ... Sinon j'invite Lyana ... Ma Lera ... »

Son air tout entier l'implorait comme un enfant qui veut un jouet. Tout doucement, pourtant, en parlant, son bassin se mit à se mouvoir de quelques mouvements très légers, se calant sur le rythme qui était en train de prendre possession de la pièce. Et petit à petit, cette vibration qui l'habitait remonta pour atteindre ses bras, et avec eux .. les mains de la Grise ... Plus le choix ...
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#30811
« Venir ? Vraiment ? Ce serait avec joie. En revanche, je manque de connaissance sur le sujet et pardonne moi si je suis insultant, mais l’empire ne pourchasse t-il pas tous les sensitifs ? N’est ce pas un risque pour toi ? »

Loran pensait, comme un bon Jedi Gris, d’abord aux autres, et ensuite à lui. Le risque résidait pour les tétans qui, s’ils hébergeaient des sensitifs, pourrait se présenter comme une violation de l’autorité impériale. En définitif, eux seraient emprisonnés, mais leurs hôtes également. Il se recula confortablement sur son siège et tritouilla sa barbe tout en rélféchissant, le regard tourné vers le Prince. Puis, une proposition un peu lancée au hasard. Loran s’arrêta, tourna la tête vers Helera, qui fit de même, puis en même temps, ils se retournèrent vers Althar.

« Comment sommes nous passé à côté de ça … »

Helera rafermit son emprise sur ses mains et y glissa ses doigts entre les siens. Elle savait que son compagnon était exceptionnel et plein de ressources, mais il venait de le lui prouver encore une fois. Installer des distilleries à bières permettant de créer une marque AOP parfaite pour des stations comme Llanic. Helera étira son sourire et se perdit dans les discours sur le royaume avec Loran, quoi que très court finalement. Une information de Loran lancé à la volée, lui signifiant de la traîter tout de suite. Non, ce n’était pas le moment. Elle clotura bien vite l’interrogation de son frère et lança une phrase à destination du prince, sachant pertinemment qu’elle n’avait aucun sens. Cela l’a fit sourire quand même, et la réponse davantage. Elle en baissa la tête, gênée, sans dire un mot de plus. S’en suivit alors la santé en l’honneur de la grande mère et un Althar qui tout paniqué essaya de trouver refuge chez elle. Cette dernière ouvrit naturellement son refuge et baissa la tête vers lui.

« Preull, et tu fais durer le « l » à la fin. Ensuite c’est assez blanc, facile à prononcer. »

Puis en plus d’avoir sa main dans la sienne, c’est la soirée qu’il y a rajouta. Le prince s’anima d’une joie de vivre, comme souvent il lui arrivait. Une sorte d’explosion retentissait en lui et une fougue nouvelle le poussait à faire des folies. Loran et Lyana se regardèrent, puis étirèrent chacun un grand sourire. Helera pouffa à côté de lui en silence.

« Nous n’avons de Jedi que le nom, et la tenue. Et pas mal d’autres … Enfin bref. Sache prince, que nous savons faire la fête, également ne t’en déplaise ! »

Loran ricanna et lui lança un air de défi. Un défi amical, un défi familiale et fraternel, rien de plus.

« Mais, tu as raison mon ami. »Il enlaça Lyana. « Fêtons donc ces retrouvailles ! Puissent-elle durer jusqu’au bout de la nuit. »

« Et que cette nuit soit témoin de nos réjouissances. Que le mal ne nous touche pas ce soir, ni jamais. »

Les deux s’écrièrent « Preull » en rythme et burent une gorgée de leur vin rouge. Loran fit la grimace et bougea la tête négativement. Lyana quant à elle ne bougea pas vraiment mais agita les paupières. Helera quant à elle avait déjà reposé son verre et posée sa tête contre l’épaule du prince. Non pas qu’elle n’avait pas envie de boire, mais juste d’être un peu collée contre lui. Sa relation n’était pas au même stade que son frère, et il y avait encore de stade du besoin charnel de l’autre. Que ce soit dans le sexuel, mais surtout dans le simple contact de la personne, l’être aimé.

« Tu as réveillé deux loups de l’alcool. »

« T’as raison Althar, nous faut autre chose que cette piquette rouge. »

Il se leva d’un bond et se dirigea vers le bar, tandis que le Prince tout enjoué leur demanda leur âge. Et dans sa grande politesse, nia le questionnement vers Lyana. Pourtant elle y répondit juste après avoir vidé son verre à ballon cul sec, fière d’elle.

« 21 ans ! »

Loran, à l’autre bout de la pièce, dissimulé sous le bar dont on ne voyait dépasser le postérieur cria à leur attention :

« 23 ans. »

Puis c’est Helera qui répondit presque au tac-o-tac :

« 15 ans. »

Elle ricanna et déposa un baiser sur sa joue, gardant sa tête à proximité de lui, sa main dans la sienne. La Grise était tellement bien, avec sa famille Nelvaan, avec eux. Elle se sentait épanouit. Un sourire béat stagnait sur son visage, ne s’effaçait pas, comme marqué au fer rouge. Tout cela fait tellement du bien. Elle observa son prince qui pianota sur son datapad électronique, puis vers Loran qui revint avec une bouteille dont le contenu était transparent. Il déposa quatre petits verres devant chacune des personnes et y versa le liquide à l’intérieur sans rien demander.

« Il y a un temps pour toi. Celui de la sagesse, celui de la fête. Ce soir en est un. »

Helera s’emprassa d’ajouter :

« Je ne sais pas si c’est une bonne idée, je ne tiens pas vraiment l’alcool et … »

Elle jeta un regard vers Althar et sembla prise d’une intense réflexion. Comment dire non à ses yeux si profonds. Finalement, elle se résigna sans un mot de plus avec le rire de son frère en arrière fond. Ce qui allait suivre serait de sa faute, voilà tout. Cette pensée la fit sourire à son tour. Chacun prit son verre. Lyana prit la parole en ajusta sa chevelure de sang.

« En fait, je crois que son breuvage c’est de l’alcool. Je suis sûre qu’il en met dedans, il n’y a pas moyen sinon … Pour toutes ces … »

Elle agita les mains pour mimer un homme titubant, dans une imitation qui pourtant lui ressemblait bien, avec sa manière de se déplacer et de frapper son bâton contre le sol. Helera gloussa légèrement, Loran également, puis leva son verre.

« Au grand chaman ! Preull ! »

Ils répétèrent et … premier cul sec de cette boisson dont elle sentit les effets descendre le long de son œsophage. Helera secoua la tête et toussa. Non, elle ne tenait pas l’alcool, vraiment pas. Elle sentit une main qui l’entoura et se blottit davantage contre Althar. Ce dernier posa une question sur la vie de Nelvaan, et ce qu’il s’y passait. Pas grand-chose pour être honnête … Mais surtout, et cela était le point important.

« La vie est froide. Il faut être entrainé pour survivre là bas, où avoir des poils, au choix. Après on en a
pas mal des comme ça, ce n’est pas les flottes qui manquent. On est nomade avant d’avoir véritablement un foyer.
»


Loran remplit de nouveau les quatre verres, laissant Althar poser sa question, cette fois sur les loisirs de Nelvaan. Une fois finie, il resta debout et plaça les mains sur les hanches.

« Nomade, mais pas ignorant, tout de même. Je suis Kuati à la base, je suis souvent allé dans le stade de Kuat City pour le grav-ball. »

« Moi j’ai vu et même participé à des courses de fonceurs illégaux sur Kuat. Dans les bas fonds, il s’y passe de ces choses … La nuit, poursuivit par les motos jets impériales, c’était le bonheur. »

Lyana se laissa tomber en arrière et écarta les bras. Loran lui frappa la cuisse, ce qui la fit se redresser d’un seul coup. Elle lui envoya une petite tape sur l’épaule, son homme se baissa légèrement en signe de soumission dans un rire moqueur.

« Par contre, pas sur Kuat. On ira sur Cinnagar, mais pas Kuat. On n’est pas vraiment les bienvenus là bas. Kor’rial c’est fiché. Attend, tu parles de quoi là ? »

Lyana éclata de rire. Helera se retourna vers le prince, les yeux grands écarquillés avec un sourire qui étira ses faucettes en deux petites boules de chaires rougeâtres.

« Comment ça des trucs d’hommes ? »

Elle rit à son tour et posa une de ses mains sur son ventre, restant finalement redressé. Loran finalement leva son verre et regarda Althar.

« Aux trucs d’hommes ! Preull ! »

Les autres prirent leur verre et un autre cul sec, avant d’être automatiquement rechargé.

« Moi aussi, Althar, moi aussi. Tu es bien l’exemple qui infirme la règle de la globalisation des individus en rapport avec le gouvernement dans lequel ils vivent ! »

« Tu dis n’importe quoi. »

« T’as raison … Ah … Ah la raison, tiens. C’est bien ça. Preull ! »

Troisième, en moins d’une demi-heure. Helera savait que c’était une très mauvaise idée, et la dilution de l’alcool n’était pas encore effective. Elle vit le quatrième verre alors que sa vision, elle, ne voyait bientôt plus rien. Dangereux, très dangereux ma fille. Très vite oublié par la provocation qui toucha particulièrement sa vanité, surtout dans ce domaine. Helera, animé d’une nouvelle présence, se leva d’un bond et leva la main.

« C’est moi ! »

Elle se retourna vers Althar, l’information venant juste d’être captée.

« Tu m’as pas battu, tu m’as eu en traître. Comme ça ! »

D’un mouvement bif, elle appuya sur le côté des côtes, tout en pliant les jambes dans une allonge de maître. Le point n’était pas douloureux, mais très sensible pour ceux qui le craignait. Elle l’attaque deux autres fois sur les côtés pour le chatouiller, avant de heurter la table basse. Les bouteilles vascillèrent.

« Malheureuse ! »S’écria Loran en se jetant dessous pour éviter qu’elles tombent toutes.

Le prince se leva et lui fit face, qu’allait-il faire ? Il se contenta de prendre ses mains, d’accord. Puis, de l’inviter à danser, maladroitement.

« Ah non moi je danse pas. »

Le prince bougea le bassin dans un petit rythme guidé par la musique qui emplissait l’endroit. Le mouvement se retrouva dans ses jambes, son torse et ses mains, transmit à Helera de la même façon. Plus le choix, en effet. Elle agita également les mains. Le rythme accelera, la place venait à manquer s’ils voulaient bouger les pieds. Helera lui lacha les mains et marcha sur le canapé, passant par le dossier et sauta derrière. Derrière, elle avait beaucoup plus de places. Elle s’agita un peu maladroitement, mais avec un entraînement datant de pas si longtemps que cela. La Grise tendit sa main vers Althar puis le montra du doigt. Puis, retourna sa paume et plia son doigts plusieurs fois, lui signifiant d’approcher dans un clin d’œil. Les joues rosient, il était trop tard pour de toute manière pour recracher l’alcool qui se diffusait dans son corps, beaucoup trop tard. Elle frappa du pied en rythme tandis qu’il la rejoint. Liés par les mains, elle fit des allées retours de gauche à droite, bougeant comme une diablesse, plus par envie de bouger que véritablement en voulant imiter un pas de danse prédéfini. C’était comme cela que l’on lui avait appris en fin de compte. Helera tendit finalement les mains vers l’avant et entoura le cou de son interlocuteur corporel. Son regard restait planté dans le sien, essayait de bouger le bassin en même temps que lui, visiblement meilleur danseur qu’elle ne l’était.

Derrière, Loran et Lyana firent sonner leur shooter l’un contre l’autre et burent un autre cul sec. Ils frappèrent en rythme le verre contre la table basse. La femme se laissa de nouveau tomber sur le dossier du canapé dans un contentement sonore. Loran la regarda quelques secondes, et lui sauta dessus pour l’embrasser. Visiblement, l’alcool montait bien vite dans chacun des esprits. Les deux danseurs quant à eux tournaient l’un autour de l’autre en suivant ce rythme endiablé. Puis finalement, la musique s’arrêta brusquement. Helera continua de sautiller quelques secondes et regarda le datapad. Non non, c’était bien la musique qui s’arrêter brûtalement. D’un revers de manche, elle essuya la sueur qui s’était infiltré sur son front.

« Sacré danseur votre altesse. »

Elle déposa un baiser presque furtif puis baissa légèrement le timbre de la voie.

« Qui maîtrise toutes les danses… »

Helera se mordit les lèvres et avec sa main essaya de remettre sa culotte en place, dans une grimace et un léger grognement qui enleva toute la charme à la scène. Voyant que le prince se moquait d’elle, elle ricanna à son tour. Que pouvait-elle y faire ? Finalement, les deux se retournèrent sur leur canapé. Loran avait déjà resservi tout le monde. Ou était ce Lyana, Helera ne savait plus vraiment, ni n’avait le compte.

« N’ayant pas de carte, maheureusement Althar, on va jouer à un autre type de jeu vieux comme le monde. Quel est votre moment le plus gênant dans votre vie ? Si c’est gênant, on boit. Si ça ne l’est pas, celui qui parle boit. Je commence ! Quand j’étais plus jeune, 15 ou 16 ans, je voulais acheter un cadeau à ma mère. Alors je me suis baladé dans Kuat City pour trouver quelque chose. Elle aimait bien le rose, alors tout naturellement, je me suis dirigé vers la première boutique de cette couleur. Arrivé dedans, je me rends compte que ce n’était pas une boutique pour la maman, mais … plus pour les … adultes, m’voyez. Les vendeurs m’ont regardé pendant 5 minutes.
»

Lyana sourit, visiblement elle la connaissait. Helera ricanna et leva son verre, les trois burent.

« Le jour où je me suis rentrouvée enfermée dans des toilettes des bas fonds parce que le loquet était rouillé. C’était un vieux système, des WC désafectés, l’horreur. Pas moyen d’ouvrir, j’ai dû crier pendant une demi-heure avant que finalement on vienne m’ouvrir. »

Loran agita la main de gauche à droite. Moyen, visiblement. Le jury attendut, et les trois autres burent finalement.

« Général Koress, Zabrak de deux mètres. Entraînement au sabre. J’ai essayé une nouvelle technique contre lui. Parfaire nos talents. Il m’a coupé le T’shirt en deux, et presque entaillée le soutien gorge. J’allais me retrouver torse nue devant mon apprenti. Heureusement, je l’ai maîtrisé après. Mais bon, la honte. »

Un ricannement, et ils burent. Ce fut le tour d’Althar.
long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]