- mar. 12 déc. 2017 19:34
#30752
[ Suite de Par-delà les frontières ... ]
Combien de temps s'était passé depuis cette fameuse discussion ? Deux jours ? Trois jours ? L'intérêt de les compter étant néant, Althar s'était laissé porté au fil des heures par ses envies et la compagnie de cette jeune Grise qui l'abritait. Qu'avait-il fait, dans ce monde qui n'était pas le sien ? Entre Helera et le vieux chaman, entre l'apprentissage auprès du sage, et la rencontre avec la Reine, les heures passées de biens des manières. D'une discussion sur la viande de bantha à l'énumération d'un souvenir commun, il n'y avait pas le temps de s'ennuyer. S'ajoutaient à cela quelques heures passées à ne plus se décoller de son amante, et les jours furent passés comme des secondes. A chaque instant son attention, à chaque moment sa pensée déstabilisante, et son besoin irrépressible de choyer sa cadette. Un baiser, une attention, un effort inutile, la fatigue devenait finalement concrète, comme une vraie réponse à ce qu'il faisait. Et rien que cela était un besoin qu'il savourait à chaque caresse sur cette peau qui les méritait tant.
Et à cette heure-là, ce fut bien plus que ça. Après des journées à se remettre à forme, et à s'exténuer dans une activité physique hautement improductive, si ce n'est en terme de plaisir, elle avait jugé bon qu'il était temps d'envisager la suite. Hélas pour eux, même lui avait dû être ramené à la réalité du fait d'un appel incongru, voire invraisemblable ! Un ennemi, une némésis mortelle, un bon à rien avait finit par interrompre cette nouvelle idylle, une nouvelle fois, pour apporter son lot de mauvaises nouvelles. Et plus que jamais, comme à chaque occasion qu'il avait eut sur cette question, c'est la tête la première qu'il s'était plongé dans cette histoire, bien décidé à la terminer une bonne fois pour toute. Un nouveau facteur s'était rajouté, une nouvelle variable dans l'équation, une de celle qui reste dans l'ombre d'une pièce, à l'encadrement de la porte, pour ne pas gêner ... sans se rendre compte que sa présence change tout. Mais face à cette nouvelle échéance, peut-être bien faudrait-il tout accélérer, et tout dépêcher. C'est pour cela, initialement, qu'il était parti se laver à cette heure inconnue de la journée, l'esprit plein de questionnements, comme toujours. Cette fois-ci, ils ne le concernaient pas lui, ni elle. A vrai dire, ils ne concernaient personne sur ce vaisseau. Mais loin de se décider à affronter cette question qui lui redonnait une énergie nouvelle, c'est sous un prétexte tout à fait douteux, voire même bidon, qu'il avait tendu un piège à son ... sa ... enfin, à Helera quoi. Cette douche avait finie par être plus salissante que nettoyante, mais sous cette extase une nouvelle fois atteinte, et son corps encore brûlant, les deux s'étaient finalement défaits pour se retrouver dans l'intimité de la salle de bain du vaisseau.
Placés face au miroir, dans cette pièce suffisamment grande pour cette utilisation commune qu'il avait souhaité en faire, l'heure en était de nouveau à la douceur, et au calme. Après la tempête venait toujours le réconfort des gestes mesurés et appliqués, sans brusquerie ni animalité. Lentement, sûrement, Althar était derrière elle et s'affairait avec beaucoup de minutie et de tendresse à retirer toute l'eau qui osait encore couvrir le corps de cette déesse. Pire encore, il l'observait d'un de ces regards contemplatifs qui lui prenaient de temps à autres face à elle, et dont il ne se départissait qu'après de longues minutes à la scruter attentivement, l'air niais. Cette fois encore, dans ce silence contemplatif, ses yeux ne quittaient plus le visage de la kuati, ni ses formes. Les gestes restaient lents, sans appui, comme si cela risquait de blesser cette statue inestimable. Au fond de lui il se doutait bien qu'elle devait détester ça, qu'elle devait le trouver terriblement lourd à ne pas la laisser faire ça d'elle-même, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Prendre soin d'elle. Faire attention à elle, et à son corps. Y glisser un baiser humide, parfois, pour se rappeler de la douceur de cette peau. Encore une fois, leurs regards et leurs sourires se croisent, pour mieux se rappeler pourquoi il est si aux petits soins de ce corps dénudé. Mais sûrement avait-elle compris. Avait-elle vue. Même après des années à perfectionner son paraître, face à elle il était incapable de cacher ce brin d'hésitation, ce bout de flamme qui l'habite.
Non. Pas plus. Le silence, de nouveau, et des lèvres qui se scellent sur ce cou devant lui. Non, c'était idiot. Ce serait bizarre, sûrement, et déplacé. Il fallut de nouvelles longues secondes pour qu'il relève les yeux vers le miroir et voit les deux pupilles bleues de celle qui est sous ses doigts. Mais il ne flancha pas, non, pas cette fois. Qu'importe les questions, il n'y aurait que silence, et pure dévotion à l'instant sacré. Et une nouvelle fois, comme un automate, ou un esclave trop dévoué à sa tâche, ses mains repartirent à la découverte des monts et secrets de la Reine pour la sécher, sans complexe aucun. Pire, sans envie déplacée aucune. Et lorsqu'elle lui parut finalement sauvée de cette corruption humide, se furent ses doigts qui remontèrent le long de son corps pour mieux en apprécier toutes les spécificités. Il aimait ça. Il aimait ce qu'il avait sous les doigts, il aimait tout ce qu'il était en train de vivre. Elle ne soupçonnait pas tout le plaisir qu'il prenait à une telle scène, et encore moins les fluctuations sentimentales qu'il ressentait à cet instant. Fatalement, ses deux index finirent par deux boucles autour de ses deux pointes si longuement favorisées sous la douche, avant de remonter jusqu'à ses cheveux. Cette fois, son oeuvre était pure découverte, mais encore une fois, elle ne fut que tendresse. Un baiser sur l'arrière du crâne, et c'est armé d'un instrument de torture, d'un des peignes de la Grise, ou en tout cas qui se trouvait malencontreusement-là, qu'il s'affaira avec précaution dans ces splendides cheveux blancs. Cette crinière unique en son genre méritait tous les meilleurs traitements qu'il pouvait lui donner, et c'est sans honte qu'il s'appliquait à les peigner. Une première pour lui, même dans ses précédentes aventures une telle chose n'était jamais arrivée, mais pour elle, il ferait tout. Il ferait même très attention pour ne pas tirer ni même trop toucher cette chevelure qu'il dorlotait bien trop. Elle devait être fatiguée, mais il le faisait avec beaucoup trop de précaution. Et trop de coeur. C'est ça le pire. C'est parce qu'il est bien trop sérieux dans sa volonté pour elle qu'il se retrouve à ne pas vouloir l'abîmer alors même qu'elle est une Reine-guerrière. Idiot. Mais attentionné. C'est ce qui compte, non ?
Et après ce long silence, où elle pouvait faire ce qu'elle voulait face au miroir, droit devant, et dont le regard princier ne raterait rien, son hésitation refit surface. Cette vilaine intrusion de son esprit tant dans ses yeux que dans son expression. Les mots voulaient sortir, mais il refusait de les dire. Un grand enfant qui n'en faisait qu'à sa tête, et qui cachait délibérément quelque chose à celle qui le surveille. Puis, sans raison, au détour d'un passage de ses doigts dans toute la longueur immaculée sur un côté de sa tête, ses lèvres finirent par s'écarter, d'une voix au calme bien trop forcé pour ne pas en déceler une excitation sous-jacente.
Et oui, jeune femme, ces deux mots formulés avec une attention toute particulière signifient quelque chose. Quelque chose de très clair, et dits sérieusement dans la bouche d'un homme qui ne parle pas Nelvan. Un sourire en coin et un regard espiègle apparurent aussitôt sur le visage du Prince, qui ne quittait pas le miroir, et la réflexion féminine qui s'y trouvait, du regard.
L'air fier de lui, il posa un nouveau baiser sur le crâne d'Helera, tout content. C'est tout mouillé, mais ça sent bon, et ça la fait réagir aussi puisqu'il repousse un peu sa tête en faisant ça. Puis l'air de rien, ses yeux retrouvent les cheveux qui sont l'objet de tous ses soins, et ses mains s'y réactivent, comme s'il avait oublié la question. Un nouveau passage, et un autre. Difficile de cacher qu'il se force à l'ignorer, ou à faire semblant de rien, surtout lorsqu'il est un peu moins méticuleux ..
C'est dit moins fort, mais plus près de son oreille. Le jeu est le jeu, jamais il ne s'en départit.
Les mains ont laché prise, les cheveux sont abandonnés, et le Prince est derrière elle, à attendre une réponse favorable d'une Helera sûrement partagée entre l'éclat de rire et l'incompréhension face à cet homme redevenu enfant. Et lui qui ne peut même pas s'empêcher de glisser ses bras autour de sa taille, et la serrer contre lui pour la couvrir de baisers, pour la faire craquer. Puis finalement, une réponse favorable, et c'est l'exultation la plus totale, et la plus incompréhensible. Ce n'est plus de l'amour, ou du désir, mais c'est autre chose, c'est irrationnel et plus fou dans sa manière de renouveler ses baisers, et sa manière de la faire aller de gauche à droite. Et soudain, sans gêne, sans la prévenir, hop, il s'abaisse et va jusqu'à la faire tomber dans ses bras, bien déterminé à la porter ... Il devient fou, c'est bon, c'est fait, quelque chose ne va plus du tout sur son visage illuminé de joie. Sa jeune femme dans les bras, l'arrivée jusqu'au lit n'est qu'une formalité pour ses pieds devenus plein de fougue pour aller la déposer en douceur malgré tout.
Pas de questions acceptées, pas de refus ni même de résistance ne sera tolérée. En deux bonds, lui-même dans le plus simple appareil a disparu dans le recoin qui sert de penderie. Pas d'hésitation, là encore. Des sous-vêtements ou pas ? Hm, difficile de cacher qu'elle est toujours mieux habillée quand elle ne porte rien. Mais ... son frère ... Non, allez, faut s'appliquer. Elle peut quand même l'entendre crier, pour la forme, un petit ...
En plein fou rire, et sûrement sous les insultes de la Grise, Althar ne se pria pas pour se saisir d'un ensemble noir, suffisamment sexy pour qu'il accepte qu'elle les mette, avant de s'arrêter devant la maigre penderie. C'est triste à voir. Mais c'est surtout temporaire. Un jour, et il s'en faisait la promesse, elle en aurait bien plus que ce que la décence lui permettrait d'avoir. Tout ce qu'elle désirerait, et tout ce qu'elle souhaiterait. Cet endroit serait plein à déborder. Oui. Mais aujourd'hui ... Pour l'occasion ... son frère, son vrai frère ... Un choix entre deux. Parce qu'il n'y a rien d'autre. Blanc ou rouge. Triste ou vivant. Sexy ou sexy. Rhaaaa. Rouge. Sans gêne, le Prince prit ce qu'il fallait pour l'habiller et revint d'un pas tout aussi rapide dans la chambre, face à elle, qu'il empêcha de se relever. Clairement, il était surexcité. Bien trop, même, pour son propre bien. C'était palpable, il en émanait une tension que n'importe qui pouvait sentir. Il s'efforça de présenter les habits sur le lit, et attrapa ce qui serait l'unique objet dont il prétendrait la possession : sa culotte. Oui oui. Sans gêne. Sans hésitation. Comme elle ne l'avait jamais vu jusque-là. Et presque de manière inquiétante, alors que lui était presque aux anges, il se dépêcha de l'aider à lui mettre, en volant quelques baisers sur sa peau au passage. Carrément. Bizarrement. De manière inquiétante, même. Elle sur le lit, les jambes écartées, à se faire habiller de la sorte. Là par contre, elle prendrait sûrement peur. Mais il ne se démonta pas, surtout en voyant son oeuvre finie, l'air satisfait.
Il se faisait violence, surtout. Elle pouvait le voir au rythme qu'il avait, maintenant, pour lui-même s'habiller à côté d'elle qui finissait de faire pareil. Un poil plus lent, un peu moins énergique, pour cacher ce qu'elle avait vu l'instant plus tôt. Hop, un bond, deux bonds, le pantalon gracieusement prêté est mis, puis vient la veste enfilée à la va-vite, et boutonnée à la moitié. Et maintenant, couché sur le lit, ce sont les bottes qui sont mises les jambes en l'air. Il est beau, tiens, l'ancien uniforme impérial traité de la sorte. Mais au moins, il a de l'allure. Quoi qu'on en dise, la classe impériale est indéniable, même si longtemps après. Hop, un geste dans ses cheveux qui avaient pris leur liberté depuis quelques temps, et un regard à Helera qui devait le trouver insupportable. Il inspira très fort et tendit la main vers elle, en attendant qu'elle la prenne à son tour. Une inspiration pour se calmer, et un baise-main pour se faire pardonner de ce qu'il fallait faire ... A savoir repartir de plus belle vers le couloir, à la recherche du point d'arrivée de ce frère inconnu. Allez allez Krinar, faut se bouger, il arrive, il arrive ! Bien sûr, Althar n'avait pas la moindre idée du lieu d'arrivée, mais cela ne l'empêchait pas d'être en ébullition totale, rouge, et presque à courir dans le couloir en tirant Helera par cette main bien calée dans la sienne. Il est devenu fou, et surtout très bête en étant guidé forcément par elle, qui de bonne grâce finit par le mener à l'endroit où tout se passerait. Fallait plus qu'espérer qu'ils n'étaient pas trop à l'avance sur l'heure d'arrivée dite, et tout se passerait bien.
Ca valait pas un hangar. Au mieux, un gros ascenseur, ou sas d'entrée. Mais rien de mieux. Un peu petit. Tant pis. Et maintenant, faire quelques pas en triturant la main d'Helera dans la sienne. Si l'énergie est pas dépensée par ses jambes, elle l'est par sa main. Ca lui tarde. Tellement. Trop. Il faut que ça sorte. D'un geste un peu déplacé, à savoir une traction sur la main féminine, c'est sa bouche qui vient trouver celle de son amante, et sa main libre le creux de son dos. Comme sur ces fameux posters romantiques, là, avec un énorme baiser qui vous fait vous pencher en arrière tellement il est puissant. Pareil. Intense. Brûlant. Indécent. Un baiser qui n'a pas de sens, si ce n'est le besoin. D'agir. De se dépenser. De la remercier. Un énorme baiser qui fait du bien quand il se termine, parce qu'il n'a plus de souffle, et parce qu'il faut réajuster la coupe de cheveux d'Helera.
Ses lèvres forcèrent une nouvelle fois leur passage sur celles de la Grise, mais calmement cette fois. Moins de violence, et moins de brusquerie. Un baiser plus sentimental, et un sourire, enfin, qui lui est vraiment destiné. Puis il se recule, en respirant en grandes gorgées.
Les questions, maintenant. Les mains qui réajustent nerveusement l'uniforme, ouvert en partie vers le col, pour faire moins impérial. Et lissé. Plus l'échéance approche, et plus son cerveau se ratatine, tout comme le temps de réaction. Tout s'enchaine. Une respiration, une pensée, une question. Et un regard porté sur elle, puis vers la fameuse entrée.
Sa main retrouva la sienne, nerveusement. Même la seconde vint la trouver, tout comme son propre regard. Cette main de chair, belle et soignée, humaine et organique, cette main Kor'rial qu'il tenait avec hésitation. Le risque était énorme ! Tout ce qu'implique une telle révélation, si tôt, pourrait avoir des répercussions folles, et il n'est pas certain d'être prêt à ça. D'être prêt à la gêner elle. Malgré tout ce qu'ils ont fait, malgré certainement les commérages des membres d'équipages suite aux cris et hurlements poussés à la nuit tombée, et tout le reste. Damn, le signal retentit. Un dernier baiser, sur cette main, et il la relache, un peu honteusement. Tête baissée, sans formuler sa question ni ses doutes, il n'a pas le temps de se décider vraiment. Il est l'heure. Il est temps. D'un pas, il se trouva à proximité d'Helera, avec son réflexe volontaire de se cacher derrière elle. Mais ... le voulait-elle ? Fallait-il qu'il fasse mine de rien, de ne pas être excité à l'idée de rencontrer le visiteur dont le vaisseau venait de s'arrimer au leur, dans un mouvement léger sous leurs pieds ? Son regard se fixa sur Helera, une dernière fois. Ses mains jointes dans le dos finirent par se délier, pour que l'une s'approche timidement de vers Helera, mais ...
Ils sont là.
Et à cette heure-là, ce fut bien plus que ça. Après des journées à se remettre à forme, et à s'exténuer dans une activité physique hautement improductive, si ce n'est en terme de plaisir, elle avait jugé bon qu'il était temps d'envisager la suite. Hélas pour eux, même lui avait dû être ramené à la réalité du fait d'un appel incongru, voire invraisemblable ! Un ennemi, une némésis mortelle, un bon à rien avait finit par interrompre cette nouvelle idylle, une nouvelle fois, pour apporter son lot de mauvaises nouvelles. Et plus que jamais, comme à chaque occasion qu'il avait eut sur cette question, c'est la tête la première qu'il s'était plongé dans cette histoire, bien décidé à la terminer une bonne fois pour toute. Un nouveau facteur s'était rajouté, une nouvelle variable dans l'équation, une de celle qui reste dans l'ombre d'une pièce, à l'encadrement de la porte, pour ne pas gêner ... sans se rendre compte que sa présence change tout. Mais face à cette nouvelle échéance, peut-être bien faudrait-il tout accélérer, et tout dépêcher. C'est pour cela, initialement, qu'il était parti se laver à cette heure inconnue de la journée, l'esprit plein de questionnements, comme toujours. Cette fois-ci, ils ne le concernaient pas lui, ni elle. A vrai dire, ils ne concernaient personne sur ce vaisseau. Mais loin de se décider à affronter cette question qui lui redonnait une énergie nouvelle, c'est sous un prétexte tout à fait douteux, voire même bidon, qu'il avait tendu un piège à son ... sa ... enfin, à Helera quoi. Cette douche avait finie par être plus salissante que nettoyante, mais sous cette extase une nouvelle fois atteinte, et son corps encore brûlant, les deux s'étaient finalement défaits pour se retrouver dans l'intimité de la salle de bain du vaisseau.
Placés face au miroir, dans cette pièce suffisamment grande pour cette utilisation commune qu'il avait souhaité en faire, l'heure en était de nouveau à la douceur, et au calme. Après la tempête venait toujours le réconfort des gestes mesurés et appliqués, sans brusquerie ni animalité. Lentement, sûrement, Althar était derrière elle et s'affairait avec beaucoup de minutie et de tendresse à retirer toute l'eau qui osait encore couvrir le corps de cette déesse. Pire encore, il l'observait d'un de ces regards contemplatifs qui lui prenaient de temps à autres face à elle, et dont il ne se départissait qu'après de longues minutes à la scruter attentivement, l'air niais. Cette fois encore, dans ce silence contemplatif, ses yeux ne quittaient plus le visage de la kuati, ni ses formes. Les gestes restaient lents, sans appui, comme si cela risquait de blesser cette statue inestimable. Au fond de lui il se doutait bien qu'elle devait détester ça, qu'elle devait le trouver terriblement lourd à ne pas la laisser faire ça d'elle-même, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Prendre soin d'elle. Faire attention à elle, et à son corps. Y glisser un baiser humide, parfois, pour se rappeler de la douceur de cette peau. Encore une fois, leurs regards et leurs sourires se croisent, pour mieux se rappeler pourquoi il est si aux petits soins de ce corps dénudé. Mais sûrement avait-elle compris. Avait-elle vue. Même après des années à perfectionner son paraître, face à elle il était incapable de cacher ce brin d'hésitation, ce bout de flamme qui l'habite.
- « Dis .. On ... »
Non. Pas plus. Le silence, de nouveau, et des lèvres qui se scellent sur ce cou devant lui. Non, c'était idiot. Ce serait bizarre, sûrement, et déplacé. Il fallut de nouvelles longues secondes pour qu'il relève les yeux vers le miroir et voit les deux pupilles bleues de celle qui est sous ses doigts. Mais il ne flancha pas, non, pas cette fois. Qu'importe les questions, il n'y aurait que silence, et pure dévotion à l'instant sacré. Et une nouvelle fois, comme un automate, ou un esclave trop dévoué à sa tâche, ses mains repartirent à la découverte des monts et secrets de la Reine pour la sécher, sans complexe aucun. Pire, sans envie déplacée aucune. Et lorsqu'elle lui parut finalement sauvée de cette corruption humide, se furent ses doigts qui remontèrent le long de son corps pour mieux en apprécier toutes les spécificités. Il aimait ça. Il aimait ce qu'il avait sous les doigts, il aimait tout ce qu'il était en train de vivre. Elle ne soupçonnait pas tout le plaisir qu'il prenait à une telle scène, et encore moins les fluctuations sentimentales qu'il ressentait à cet instant. Fatalement, ses deux index finirent par deux boucles autour de ses deux pointes si longuement favorisées sous la douche, avant de remonter jusqu'à ses cheveux. Cette fois, son oeuvre était pure découverte, mais encore une fois, elle ne fut que tendresse. Un baiser sur l'arrière du crâne, et c'est armé d'un instrument de torture, d'un des peignes de la Grise, ou en tout cas qui se trouvait malencontreusement-là, qu'il s'affaira avec précaution dans ces splendides cheveux blancs. Cette crinière unique en son genre méritait tous les meilleurs traitements qu'il pouvait lui donner, et c'est sans honte qu'il s'appliquait à les peigner. Une première pour lui, même dans ses précédentes aventures une telle chose n'était jamais arrivée, mais pour elle, il ferait tout. Il ferait même très attention pour ne pas tirer ni même trop toucher cette chevelure qu'il dorlotait bien trop. Elle devait être fatiguée, mais il le faisait avec beaucoup trop de précaution. Et trop de coeur. C'est ça le pire. C'est parce qu'il est bien trop sérieux dans sa volonté pour elle qu'il se retrouve à ne pas vouloir l'abîmer alors même qu'elle est une Reine-guerrière. Idiot. Mais attentionné. C'est ce qui compte, non ?
Et après ce long silence, où elle pouvait faire ce qu'elle voulait face au miroir, droit devant, et dont le regard princier ne raterait rien, son hésitation refit surface. Cette vilaine intrusion de son esprit tant dans ses yeux que dans son expression. Les mots voulaient sortir, mais il refusait de les dire. Un grand enfant qui n'en faisait qu'à sa tête, et qui cachait délibérément quelque chose à celle qui le surveille. Puis, sans raison, au détour d'un passage de ses doigts dans toute la longueur immaculée sur un côté de sa tête, ses lèvres finirent par s'écarter, d'une voix au calme bien trop forcé pour ne pas en déceler une excitation sous-jacente.
- « Dis ... On peut aller accueillir ton ... Sanigr Bograne ... ? »
Et oui, jeune femme, ces deux mots formulés avec une attention toute particulière signifient quelque chose. Quelque chose de très clair, et dits sérieusement dans la bouche d'un homme qui ne parle pas Nelvan. Un sourire en coin et un regard espiègle apparurent aussitôt sur le visage du Prince, qui ne quittait pas le miroir, et la réflexion féminine qui s'y trouvait, du regard.
- « C'est Grand Chaman qui m'a expliqué comment le prononcer ... Je me suis même entraîné ! »
L'air fier de lui, il posa un nouveau baiser sur le crâne d'Helera, tout content. C'est tout mouillé, mais ça sent bon, et ça la fait réagir aussi puisqu'il repousse un peu sa tête en faisant ça. Puis l'air de rien, ses yeux retrouvent les cheveux qui sont l'objet de tous ses soins, et ses mains s'y réactivent, comme s'il avait oublié la question. Un nouveau passage, et un autre. Difficile de cacher qu'il se force à l'ignorer, ou à faire semblant de rien, surtout lorsqu'il est un peu moins méticuleux ..
- « Allez .. dis .. »
C'est dit moins fort, mais plus près de son oreille. Le jeu est le jeu, jamais il ne s'en départit.
- « On peut aller accueillir ton frère ? Dis oui ... dis oui ... dis oui dis oui dis oui ! »
Les mains ont laché prise, les cheveux sont abandonnés, et le Prince est derrière elle, à attendre une réponse favorable d'une Helera sûrement partagée entre l'éclat de rire et l'incompréhension face à cet homme redevenu enfant. Et lui qui ne peut même pas s'empêcher de glisser ses bras autour de sa taille, et la serrer contre lui pour la couvrir de baisers, pour la faire craquer. Puis finalement, une réponse favorable, et c'est l'exultation la plus totale, et la plus incompréhensible. Ce n'est plus de l'amour, ou du désir, mais c'est autre chose, c'est irrationnel et plus fou dans sa manière de renouveler ses baisers, et sa manière de la faire aller de gauche à droite. Et soudain, sans gêne, sans la prévenir, hop, il s'abaisse et va jusqu'à la faire tomber dans ses bras, bien déterminé à la porter ... Il devient fou, c'est bon, c'est fait, quelque chose ne va plus du tout sur son visage illuminé de joie. Sa jeune femme dans les bras, l'arrivée jusqu'au lit n'est qu'une formalité pour ses pieds devenus plein de fougue pour aller la déposer en douceur malgré tout.
- « C'est moi qui t'habille ! C'est moi qui t'habille, tu restes là, tu restes nue, oui ! Chut ! »
Pas de questions acceptées, pas de refus ni même de résistance ne sera tolérée. En deux bonds, lui-même dans le plus simple appareil a disparu dans le recoin qui sert de penderie. Pas d'hésitation, là encore. Des sous-vêtements ou pas ? Hm, difficile de cacher qu'elle est toujours mieux habillée quand elle ne porte rien. Mais ... son frère ... Non, allez, faut s'appliquer. Elle peut quand même l'entendre crier, pour la forme, un petit ...
- « Mais t'as vraiment besoin de sous-vêtements ?! On peut faire sans, non ?! »
En plein fou rire, et sûrement sous les insultes de la Grise, Althar ne se pria pas pour se saisir d'un ensemble noir, suffisamment sexy pour qu'il accepte qu'elle les mette, avant de s'arrêter devant la maigre penderie. C'est triste à voir. Mais c'est surtout temporaire. Un jour, et il s'en faisait la promesse, elle en aurait bien plus que ce que la décence lui permettrait d'avoir. Tout ce qu'elle désirerait, et tout ce qu'elle souhaiterait. Cet endroit serait plein à déborder. Oui. Mais aujourd'hui ... Pour l'occasion ... son frère, son vrai frère ... Un choix entre deux. Parce qu'il n'y a rien d'autre. Blanc ou rouge. Triste ou vivant. Sexy ou sexy. Rhaaaa. Rouge. Sans gêne, le Prince prit ce qu'il fallait pour l'habiller et revint d'un pas tout aussi rapide dans la chambre, face à elle, qu'il empêcha de se relever. Clairement, il était surexcité. Bien trop, même, pour son propre bien. C'était palpable, il en émanait une tension que n'importe qui pouvait sentir. Il s'efforça de présenter les habits sur le lit, et attrapa ce qui serait l'unique objet dont il prétendrait la possession : sa culotte. Oui oui. Sans gêne. Sans hésitation. Comme elle ne l'avait jamais vu jusque-là. Et presque de manière inquiétante, alors que lui était presque aux anges, il se dépêcha de l'aider à lui mettre, en volant quelques baisers sur sa peau au passage. Carrément. Bizarrement. De manière inquiétante, même. Elle sur le lit, les jambes écartées, à se faire habiller de la sorte. Là par contre, elle prendrait sûrement peur. Mais il ne se démonta pas, surtout en voyant son oeuvre finie, l'air satisfait.
- « Tu .. tu es belle. Tu seras splendide. On sera splendides. J'arrête, pardon. J'arrête, je te jure, c'est juste ... rhaa, j'arrête, pardonnes moi. »
Il se faisait violence, surtout. Elle pouvait le voir au rythme qu'il avait, maintenant, pour lui-même s'habiller à côté d'elle qui finissait de faire pareil. Un poil plus lent, un peu moins énergique, pour cacher ce qu'elle avait vu l'instant plus tôt. Hop, un bond, deux bonds, le pantalon gracieusement prêté est mis, puis vient la veste enfilée à la va-vite, et boutonnée à la moitié. Et maintenant, couché sur le lit, ce sont les bottes qui sont mises les jambes en l'air. Il est beau, tiens, l'ancien uniforme impérial traité de la sorte. Mais au moins, il a de l'allure. Quoi qu'on en dise, la classe impériale est indéniable, même si longtemps après. Hop, un geste dans ses cheveux qui avaient pris leur liberté depuis quelques temps, et un regard à Helera qui devait le trouver insupportable. Il inspira très fort et tendit la main vers elle, en attendant qu'elle la prenne à son tour. Une inspiration pour se calmer, et un baise-main pour se faire pardonner de ce qu'il fallait faire ... A savoir repartir de plus belle vers le couloir, à la recherche du point d'arrivée de ce frère inconnu. Allez allez Krinar, faut se bouger, il arrive, il arrive ! Bien sûr, Althar n'avait pas la moindre idée du lieu d'arrivée, mais cela ne l'empêchait pas d'être en ébullition totale, rouge, et presque à courir dans le couloir en tirant Helera par cette main bien calée dans la sienne. Il est devenu fou, et surtout très bête en étant guidé forcément par elle, qui de bonne grâce finit par le mener à l'endroit où tout se passerait. Fallait plus qu'espérer qu'ils n'étaient pas trop à l'avance sur l'heure d'arrivée dite, et tout se passerait bien.
Ca valait pas un hangar. Au mieux, un gros ascenseur, ou sas d'entrée. Mais rien de mieux. Un peu petit. Tant pis. Et maintenant, faire quelques pas en triturant la main d'Helera dans la sienne. Si l'énergie est pas dépensée par ses jambes, elle l'est par sa main. Ca lui tarde. Tellement. Trop. Il faut que ça sorte. D'un geste un peu déplacé, à savoir une traction sur la main féminine, c'est sa bouche qui vient trouver celle de son amante, et sa main libre le creux de son dos. Comme sur ces fameux posters romantiques, là, avec un énorme baiser qui vous fait vous pencher en arrière tellement il est puissant. Pareil. Intense. Brûlant. Indécent. Un baiser qui n'a pas de sens, si ce n'est le besoin. D'agir. De se dépenser. De la remercier. Un énorme baiser qui fait du bien quand il se termine, parce qu'il n'a plus de souffle, et parce qu'il faut réajuster la coupe de cheveux d'Helera.
- « Tu es parfaite, tu es p - a - r - f - a - i - t - e. Parfaite. »
Ses lèvres forcèrent une nouvelle fois leur passage sur celles de la Grise, mais calmement cette fois. Moins de violence, et moins de brusquerie. Un baiser plus sentimental, et un sourire, enfin, qui lui est vraiment destiné. Puis il se recule, en respirant en grandes gorgées.
- « Est-ce que ma tenue ne va pas l'effrayer ? Est-ce que tu crois que je vais pas lui déplaire ? »
Les questions, maintenant. Les mains qui réajustent nerveusement l'uniforme, ouvert en partie vers le col, pour faire moins impérial. Et lissé. Plus l'échéance approche, et plus son cerveau se ratatine, tout comme le temps de réaction. Tout s'enchaine. Une respiration, une pensée, une question. Et un regard porté sur elle, puis vers la fameuse entrée.
- « Et ... est-ce que je dois dire que je suis ? Ou même dire que je ... que ... enfin ... »
Sa main retrouva la sienne, nerveusement. Même la seconde vint la trouver, tout comme son propre regard. Cette main de chair, belle et soignée, humaine et organique, cette main Kor'rial qu'il tenait avec hésitation. Le risque était énorme ! Tout ce qu'implique une telle révélation, si tôt, pourrait avoir des répercussions folles, et il n'est pas certain d'être prêt à ça. D'être prêt à la gêner elle. Malgré tout ce qu'ils ont fait, malgré certainement les commérages des membres d'équipages suite aux cris et hurlements poussés à la nuit tombée, et tout le reste. Damn, le signal retentit. Un dernier baiser, sur cette main, et il la relache, un peu honteusement. Tête baissée, sans formuler sa question ni ses doutes, il n'a pas le temps de se décider vraiment. Il est l'heure. Il est temps. D'un pas, il se trouva à proximité d'Helera, avec son réflexe volontaire de se cacher derrière elle. Mais ... le voulait-elle ? Fallait-il qu'il fasse mine de rien, de ne pas être excité à l'idée de rencontrer le visiteur dont le vaisseau venait de s'arrimer au leur, dans un mouvement léger sous leurs pieds ? Son regard se fixa sur Helera, une dernière fois. Ses mains jointes dans le dos finirent par se délier, pour que l'une s'approche timidement de vers Helera, mais ...
Ils sont là.
Rhedatt Fanrel // Althar Fanrel Keto
Famille Royale d'Impératrice Têta - Héritier éternel.
Famille Royale d'Impératrice Têta - Héritier éternel.