- jeu. 7 déc. 2017 14:17
#30680
Insupportable ? Lui ? Il ne signait pas, parce qu'il n'y avait rien à signer. Sa méfiance en embuscade le dispensait de croire en une quelconque bonne foi. Il n'y avait jamais eu de proposition de partage d'archives, pas plus que le besoin de le faire avant l'entrevue. Prévoir ce qui était imprévisible était, il fallait l'admettre, une preuve de préparation à laquelle le doute semblait indiqué. Elizabeth aurait tout aussi bien trouver dans cette entreprise une preuve de l'ouverture débridée de l'Empire. Pas besoin de signer, comme un accord entre deux amis. L'intérêt procédurier Arkanien prévalait sur les actes désintéressés. Il n'y avait rien à abandonner. Une chance que la Reine n'eût fait que le penser à mal. Elle avait eu une occasion d'exprimer une erreur qui aurait coûté une relation diplomatique. Une chance qu'elle avait manqué au passage. Heureusement.
Merci.
Ce rapport il le lirai. Ou le ferai lire. Il devait déléguer sur certains sujets, et se contenter des résumés. Il avait d'autres sujets sans Sith à gérer. Plus une vie à avoir aussi. Ses apparitions et ses escapades semblaient donner de lui une image de pseudo-libertaire adepte d'une vie de bohême. Pour un travail composé de nuits courtes, de siestes obligatoires de 26 minutes et 32 secondes, d'ulcères et de projets invisibles. Gérer les services, tempérer les Moff, donner des directives, rédiger des ordonnances... et préparer une série de décrets qui allaient donner une autre forme de dictature à l'Empire. Un travail de titan qui ne serait jamais célébré. Pour une image de fainéant.
Bref. Son annonce, aussi laconique fût-elle, extorqua un genre de silencieux soupir de la femme à huit doigts. Oui, cette affaire était fatiguante. Il aurait aimé s'en passer. Mais voyez le bon côté : au moins les choses, entre eux, semblaient dites. Pour le moment. Etait venu le temps des sentiments. Maintenant venait celui des pieux mensonges. Dans une course à la satisfaction mutuelle allait s'amorcer une pente de petite souffrance optionnelle à laquelle ils allaient souscrire de leur plein gré. Ou était-ce juste du pessimisme que de le penser ?
Je vous remercie, Reine Civicius.
Petit silence. Qui le brise ? Vous ? Moi ? Apparemment, chacun attendait de l'autre qu'il se lance. Par politesse, personne ne se permettrait d'être poli vocalement. La peur de gêner paraissait toujours plus importante que la peur de s'en aller, l'esprit empli de non-dits. Il valait mieux, dans le glissant terrain de la diplomatie - l'art de la concession hypocrite - s'abonner au "si j'avais" qu'au "après tout". Un accident était vite arrivé avec un mot de trop. C'était un risque moindre avec un mot de moins.
Le gentilhomme tient la porte aux dames. Il les laisse s'exprimer aussi. Mais des fois, les codes se détournent. Et être gentilhomme, c'est proposer galamment ce que chacun attend. Ne pas forcer l'opinion. Mais exprimer son transport...
Dois-je... Venir à vos côtés tantôt ?
Incognito. Sans escorte. Déguisé, infiltré si elle le voulait. Souvent, hôte déjeunait avec son homologue invité pour discuter politique. Souper protocolaire dans le jargon. Rien d'officiel à ce que lui vienne, de fait.
Le bunker rouvrit ses portes. En un couloir, ils étaient rejoins de deux cintres d'un mètre quatre-vingt. Salut militaire. Hochement de tête impérial. L'Emperezur était reconnaissant de leur escorte. Mais il ne s'inclinait ni ne saluait une armée étrangère. Surtout pas en tant que Chef d'Etat. Il leur rendait, tout au plus, hommage, dans des contextes qui s'y prêtaient. L'esplanade de l'ambassade, un bâtiment noyé au milieu d'autres centres des administrations d'Arkania, de bureaux civils et d'habitations côtées semblait déserte. Mesure de sécurité ? Possible. Une Reine et un Empereur marchaient en direction de l'Ambassade après tout. Devant le bâtiment trônaient déjà deux StormTroopers, à l'affût du moindre geste suspect. Deux Gardes sortirent quand le "couple" monarchique fut à portée de regard. Harlon tira un sifflement adminiratif de sa langue, englobant les bâtiments d'un geste ample, tandis que tombait sur eux une petite poudreuse hivernale.
L'architecture Arkanienne est d'une beauté singulière.
Il était sincère. Dans le plus pur style Art Nouveau, Arkania promettait des constructions soignées, aux matériaux nobles, et aux lignes organiques contrastant avec l'aspect figé des glaces du sous-sol. Les domes ver-de-gris et les imitations de motifs de lierre donnaient un cachet absolu à la planète. L'intérieur de l'Ambassade promettait d'être un régal, si l'architecture intérieur se voulait aussi de l'Art Nouveau. Entre cees ponctuations sincères se bousculaient quelques blabla fades. Le froid ambiant, la neige qui lui tombait dans les cheveux avec délicatesse, tout contribuait à donner un cadre qui ne correspondait pas avec la réalité du moment. Ils n'étaient pas seuls. L'illusion de liberté s'additionnait avec la trsite nécessité pour des gardes d'escorter des gens alors qu'ils auraient préféré faire autre chose. Personne, dans cette escorte, n'était où il avait envie d'être. Pourquoi ces faux-semblants ?
Mais le périple hypocrite prenait fin. Plus tard, les deux gens pourraient être eux-mêmes. Il se tourna vers la Reine, prêt à la saluer. Incliné, main sur le coeur. La Reine fut plus prompte à le faire. Révérence. Le protocole Arkanien le voulait certainement. Et une initiative. Une main dégantée. Quatre doigts fins, d'une pâleur à mettre en rage la neige qui s'ébattait doucement jusqu'à l'horizon. Un regard rapide à Elizabeth. Un bref sourire. Non. Pas bref. Un sourire. Les gardes pouvaient le photographier. Il prit cette main, avec sa délicatesse personnelle, après avoir ôté le gant de cuir noir. Glissa ses doits sous les siens. Courba, pour elle, et elle seule, l'échine. Pas pour le Reine, non. La Reine avait une inclinaison, main sur le coeur. Elizabeth, elle, avait droit à son respect personnel. La main resta au niveau précédent. C'est lui qui permit la rencontre. Un baiser bref, superficiel - c'est la coutume, on ne dépose pas de salive sur une main royale ! - sur le dos de ce petit organe à quatre doigts.
J'étais ravi de vous parler... Reine Civicius.
Séparation. Elle serait nécessaire. Il le fallait. Pour le moment.
Je vous dis à ce soir.
Ce rapport il le lirai. Ou le ferai lire. Il devait déléguer sur certains sujets, et se contenter des résumés. Il avait d'autres sujets sans Sith à gérer. Plus une vie à avoir aussi. Ses apparitions et ses escapades semblaient donner de lui une image de pseudo-libertaire adepte d'une vie de bohême. Pour un travail composé de nuits courtes, de siestes obligatoires de 26 minutes et 32 secondes, d'ulcères et de projets invisibles. Gérer les services, tempérer les Moff, donner des directives, rédiger des ordonnances... et préparer une série de décrets qui allaient donner une autre forme de dictature à l'Empire. Un travail de titan qui ne serait jamais célébré. Pour une image de fainéant.
Bref. Son annonce, aussi laconique fût-elle, extorqua un genre de silencieux soupir de la femme à huit doigts. Oui, cette affaire était fatiguante. Il aurait aimé s'en passer. Mais voyez le bon côté : au moins les choses, entre eux, semblaient dites. Pour le moment. Etait venu le temps des sentiments. Maintenant venait celui des pieux mensonges. Dans une course à la satisfaction mutuelle allait s'amorcer une pente de petite souffrance optionnelle à laquelle ils allaient souscrire de leur plein gré. Ou était-ce juste du pessimisme que de le penser ?
Petit silence. Qui le brise ? Vous ? Moi ? Apparemment, chacun attendait de l'autre qu'il se lance. Par politesse, personne ne se permettrait d'être poli vocalement. La peur de gêner paraissait toujours plus importante que la peur de s'en aller, l'esprit empli de non-dits. Il valait mieux, dans le glissant terrain de la diplomatie - l'art de la concession hypocrite - s'abonner au "si j'avais" qu'au "après tout". Un accident était vite arrivé avec un mot de trop. C'était un risque moindre avec un mot de moins.
Le gentilhomme tient la porte aux dames. Il les laisse s'exprimer aussi. Mais des fois, les codes se détournent. Et être gentilhomme, c'est proposer galamment ce que chacun attend. Ne pas forcer l'opinion. Mais exprimer son transport...
Incognito. Sans escorte. Déguisé, infiltré si elle le voulait. Souvent, hôte déjeunait avec son homologue invité pour discuter politique. Souper protocolaire dans le jargon. Rien d'officiel à ce que lui vienne, de fait.
Le bunker rouvrit ses portes. En un couloir, ils étaient rejoins de deux cintres d'un mètre quatre-vingt. Salut militaire. Hochement de tête impérial. L'Emperezur était reconnaissant de leur escorte. Mais il ne s'inclinait ni ne saluait une armée étrangère. Surtout pas en tant que Chef d'Etat. Il leur rendait, tout au plus, hommage, dans des contextes qui s'y prêtaient. L'esplanade de l'ambassade, un bâtiment noyé au milieu d'autres centres des administrations d'Arkania, de bureaux civils et d'habitations côtées semblait déserte. Mesure de sécurité ? Possible. Une Reine et un Empereur marchaient en direction de l'Ambassade après tout. Devant le bâtiment trônaient déjà deux StormTroopers, à l'affût du moindre geste suspect. Deux Gardes sortirent quand le "couple" monarchique fut à portée de regard. Harlon tira un sifflement adminiratif de sa langue, englobant les bâtiments d'un geste ample, tandis que tombait sur eux une petite poudreuse hivernale.
Il était sincère. Dans le plus pur style Art Nouveau, Arkania promettait des constructions soignées, aux matériaux nobles, et aux lignes organiques contrastant avec l'aspect figé des glaces du sous-sol. Les domes ver-de-gris et les imitations de motifs de lierre donnaient un cachet absolu à la planète. L'intérieur de l'Ambassade promettait d'être un régal, si l'architecture intérieur se voulait aussi de l'Art Nouveau. Entre cees ponctuations sincères se bousculaient quelques blabla fades. Le froid ambiant, la neige qui lui tombait dans les cheveux avec délicatesse, tout contribuait à donner un cadre qui ne correspondait pas avec la réalité du moment. Ils n'étaient pas seuls. L'illusion de liberté s'additionnait avec la trsite nécessité pour des gardes d'escorter des gens alors qu'ils auraient préféré faire autre chose. Personne, dans cette escorte, n'était où il avait envie d'être. Pourquoi ces faux-semblants ?
Mais le périple hypocrite prenait fin. Plus tard, les deux gens pourraient être eux-mêmes. Il se tourna vers la Reine, prêt à la saluer. Incliné, main sur le coeur. La Reine fut plus prompte à le faire. Révérence. Le protocole Arkanien le voulait certainement. Et une initiative. Une main dégantée. Quatre doigts fins, d'une pâleur à mettre en rage la neige qui s'ébattait doucement jusqu'à l'horizon. Un regard rapide à Elizabeth. Un bref sourire. Non. Pas bref. Un sourire. Les gardes pouvaient le photographier. Il prit cette main, avec sa délicatesse personnelle, après avoir ôté le gant de cuir noir. Glissa ses doits sous les siens. Courba, pour elle, et elle seule, l'échine. Pas pour le Reine, non. La Reine avait une inclinaison, main sur le coeur. Elizabeth, elle, avait droit à son respect personnel. La main resta au niveau précédent. C'est lui qui permit la rencontre. Un baiser bref, superficiel - c'est la coutume, on ne dépose pas de salive sur une main royale ! - sur le dos de ce petit organe à quatre doigts.
Séparation. Elle serait nécessaire. Il le fallait. Pour le moment.