L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#35304
« J’en ai rencontré quelqu’un, mais je n’étais pas assez experimentée pour comprendre leur langage à l’époque, je l’avoue. Vous savez je suis capable de grogner également ! »

Dit-elle, écartant légèrement ses lèvres en un fin sourire qui fit remonter sa faucette. La reine fut ensuite donnée aux bons soins des agents postés là. Une équipe rien que pour elle, prête à la pouponner et à la transformer en quelque chose de tout neuf. Passant d’atelier après atelier, se transformant toujours un peu l’un après l’autre, la reine devenait cette personne qu’elle fut, qu’elle avait renié, et qui aujourd’hui portait un autre nom. Katja Zai, c’était toujours mieux que Darth Khazar. Un nom qui devrait rester dans les lymbes à tout jamais. Puisse-t-il être oublié. L’épreuve la plus compliquée fut évidemment celle des ciseaux, où on lui transforma tout le visage, pour ne laisser qu’une petite tête aux cheveux courts. Ses longs cheveux blancs, amassés au sol, comme une boule blanchâtre sans aucune existence. Même s’ils avaient été corrompus, c’était devenue une partie intégrante de son idée, et ne plus les avoir sonnait comme une trahison à sa personne. Cependant, elle devait rester concentrée sur le seul et unique objectif. Ce n’était que des cheveux, alors elle avait demandé l’avis de l’agent, le seul avec qui il y avait véritablement un dialogue parmi ce ramassis de cul serrés. Helera pouvait le sentir, elle ne leur faisait pas peur. Ils l’ignoraient simplement, faisaient leur travail et disparaissaient. Molotch était bien plus concerné que les autres, bien qu’il existait en lui ce socle qui le faisait appartenir à cet caste d’agent. En revanche, la flamme continuait de vaciller en lui, pleine de vigueur, de fougue et de témérité. C’était une personne dont il restait des tripes.

La reine accueillie alors sa remarque avec pragmatisme. Il énonçait des vérités générales. Cela devait ne pas être véritablement joli en vérité. Tout le monde s’en fichait néanmoins, c’était contrainte qu’elle se changeait, pas pour être particulièrement mise en valeur. Néanmoins, sa dernière phrase la fit tiquer, compte tenu de l’existence de son visage dans les fichiers de leurs ennemis.

« Je rajouterai du maquillage alors, pour placer toutes les chances de notre côté. »

Depuis cet attentat, elle n’en portait plus, et les marques de la guerrière étaient parties pour celle de la frêle citoyenne. Cela devrait changer, et la sensitive devrait renaître tôt ou tard. Mais pas encore. Ainsi, elle fut préparée pour sa nouvelle vite d’agent du gouvernement. Suivre les ordres, émanant de personnes dont elle n’était pas certaine d’avoir accepté la crédibilité, cela allait être nouveau. Au pire, elle suivrait les ordres de Molotch et ferait en sorte de fermer les yeux sur les ordres stupides que les supérieurs pourraient donner. Tous deux sortirent alors du hangar redevenue place vide et repartirent en direction de la ville. Helera réfléchissait en silence sur les premières minutes qui suivirent leur départ. Que faire ? Comment se comporter ? Quels allaient être les risques auquels ils allaient faire face ? Tant de questions, tant de futurs qui défilaient dans sa tête, aussi vite que les lampadaires sur anti graves qu’ils croisaient. Même en pleine journée, la lumière indiquait la route. Ne jamais sortir des sentiers battus. La douleur s’était légèrement estompée et elle arrivait à déglutir sans le remarquer. Presque. Elle fut alors tirée de ses rêveries quand l’agent lui tendit un sac plastique. La reine le récupéra et regarda à l’intérieur, avant de laisser tomber sa tête contre le dossier et la tourner vers lui, sourcil froncé.

« Je comprends, Zygmunt. Mais je suis vraiment obligé d’enfiler votre ça ? J’ai déjà dû mal avec le miens … Je veux dire … On est d’accord, c’est moche ? Je vous préfère en civil dans tous les cas. »

Mais l’agent restait intransigeant là-dessus. La procédure restait la procédure.

« Vous voyez, je pense que si on avait moins de protocole, on pourrait peut-être faire plus de choses. On pourrait prouver que l’on peut être meilleur en sortant de nos bornes imposées. J’en suis persuadée ! Je m’en persuaderai même avec cet uniforme blanc pateux. »

Helera étira un grand sourire et tira son siège en arrière, afin d’étendre ses jambes. Encore une autre partie de sport à venir, il y avait toujours qu’un seul bras de valide. Procéder donc avec méthode. Les bottes sautèrent en premier. Elle posa le pantalon blanc sur son épaule et défit le sien avec ses seuls cinq doigts.

« Vous noterez qu’il aurait été plus pratique que je me change avant de partir néanmoins. »

Manque d’organisation de la part de l’agent ? Précipitation obligatoire ? Fallait-il dire que si elle prenait à chaque fois vingt cinq minutes pour se changer, la thèse était soutenable. Elle enleva rapidement son pantalon en plassant ses pieds sur le tableau de bord afin de se soulever le bassin et de faire venir le tissu. Trop grosse ? Elle n’avait rien mangé depuis plusieurs jours. Cela devait problématique de ne plus pouvoir passer un pantalon. A méditer à tête reposée. Il était hors de question que le gras prenne de la place dans sa vie.
Doucement mais surement, en tirant petit à petit à des endroits stratégiques autour de ses cuisses, elle pu faire glisser tout le pantalon, en seulement une dizaine de minute. La reine se laissa tomber sur le siège et fit glisser son pantalon sur le siège arrière, tandis qu’elle ramena à elle le blanc.

« Vous pensez que l’oncle a un quelconque rapport ? Le gars aurait été très peu précautionneux d’avertir la famille. Et vu la manière dont a été organisé l’attentat, il semble qu’il le soit. »

Helera agita les jambes pour entrer le premier pied dans le lin. Elle tira vers elle cette fois jusqu’au genoux, posa son pied nu contre le part brise et se leva encore, amenant le bras gauche vers le pied droit dans une position de contorision des plus difficile. Le deuxième pied enfilé, la suite rentra de manière plus facile. Un peu trop même. Des questions, avait-elle des questions ?

Image« Pourquoi votre tailleur fait des pantalons si larges ? »Demanda-t-elle distraitement sans le regard, en haussant un sourcil, terminant de boutonner ce dernier.

Il la regardait, elle le regarda, fronça les sourcils.

« Oh, oui, sur la mission en elle-même, non non aucune question agent sénior Molotch. De toute manière, vous connaissez votre métier, je me contenterai du silence. Observation. Et s’il faut entrer dans sa tête, et bien vous m’appelez. »

Elle ricanna de nouveau et étira un grand sourire, contrastant avec l’air sérieux qu’il prenait. Loin d’elle l’envie de l’embêter, s’eu été mieux s’il était un minimum débridé. Elle n’était pas un cul pinsé comme les autres de la hiérachie. L’attentat et le professionnalisme était une chose, la reine saurait placer toute sa concentration là où elle devrait, mais pour l’instant … Chaque chose en son temps. De retour dans ses affaires, le plus dur s’anonçait. Sans personne pour pouvoir lever son bras, elle se servit de son bras gauche pour poser le droit platré sur le rebord de la porte, avant la fenêtre. Elle fit un peu de mou sur sa ceinture et la plaça sur le platre afin de l’empêcher de bouger. Une femme qui savait se débrouiller seule. Ensuite, elle tira légèrement sur le tissu petit à petit pour passer dessus le platre. Une fois le tissu remonté jusqu’au coude, Helera tira sur la ceinture qui leva automatiquement le bras. La reine grogna quand son épaule se tordit.

« Tout va bien, tout va bien … »

Ce qui était partiellement vraie. Pour la manche gauche, elle se servit de ses dents, attrapa le bord et tira pour faire venir le reste. Plusieurs minutes sans succès plus tard, elle se tourna vers l’agent et lui tendit le bras d’où pendait la manche.

« D’accord, je veux bien que vous m’aidiez... »

Il tira à son tour et fit venir le sweat lentement, ou presque. L’autre partie resta coincé dans le platre à cause de la ceinture, et elle dû tout remettre en place pour qu’enfin elle soit libérée. Les joues rougies par l’effort, elle souffla plusieurs fois à la manière d’une sportive de haut niveau, et enleva le débardeur plus facilement. Cependant, c’est quand elle vit que la tâche serait d’autant plus compliquée pour remettre l’uniforme blanc qu’elle abdiqua.

« C’est trop compliqué. Et je ne veux pas que l’on ait un accident qui plus est … »

La reine resta en soutien gorge pour le moment, mais se para de son sweat par-dessus elle dont elle accrocha les manches ensemble derrière sa nuque afin de créer une sorte de tablier qu’il lui couvrait approximativement le corps jusqu’au nombril. La reine remit ses cheveux en arrière dans un mouvement sans nécessité, tenant davantage de l’habitude. Assez satisfaite d’elle-même, elle croisa les jambes et regarda l’agent, légèrement plus avancé qu’elle.

« Cela sera suffisant pour le moment, on finira une fois arrêtés. Cela me fait comme un débardeur, à peu près. Alors dites moi, Agent M. Vu que l’on a plusieurs heures devant nous, qu’est ce qui fait d’un agent du BSI un bon agent. Quelles sont les qualités à avoir, les compétences, etc. J’espère que vous êtes bon pédagogue, car d’ici quelques heures, je dois être la mieux formée de tout le bureau.
»
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By Zygmunt Molotch
#35319
Ah oui, évidemment. La question de l'uniforme, il aurait dû s'en douter. Quelque part c'était réconfortant de découvrir qu'il n'était pas le seul dans tout l'Empire à trouver ce truc dégueulasse, moche et aussi discret qu'un bantha. "Coucou regardez par ici monsieur le suspect, les types du BSI viennent vous embarquer et/ou vous faire la peau !" Non mais vraiment. On pouvait arguer que la vue de l'uniforme permettait de bien rappeler à tous combien ils devaient craindre toute idée séditieuse au risque de voir débarquer les agents en blanc et ainsi les forcer à marcher droit mais de son point de vue, cela n'était que partiellement vrai. On pouvait oublier la discrétion avec ce truc et on pouvait aussi oublier l'idée d'une conversation cordiale avec tout suspect ou témoin, le trouillomètre montant très haut à tout les coups.

Franchement, si ça tenait qu'à moi on foutrait ces machins à la poubelle et basta. Mais les ordres sont les ordres et on n'est pas aux Renseignements ici, on est au Bureau de la Sécurité Impériale. Les cadors et les incapables sans discipline ni respect vous les trouverez là-bas, pas ici.

Ce qui n'était pas tout à fait le cas. D'accord, les Renseignements étaient bourrés de ce genre d'oiseau mais ils en avaient un sacré paquet au Bureau également, à son grand désarroi d'ailleurs. M'enfin.

Moi aussi je me préfère en civil, j'ai pas l'impression d'être un clown et c'est bien plus confortable. Vous allez vite vous en rendre compte, ces uniformes sont tellement serrés qu'on a l'impression d'avoir un balai dans l'arrière-train en permanence. C'est peut-être le but remarquez, histoire de maintenir les troupes de mauvaise humeur pour qu'elles soient bien hargneuses.

Pas bête comme idée en plus. Connaissant les intellos à lunettes d'en haut, ça ne l'aurait pas étonné que quelqu'un se soit dit qu'il fallait utiliser toutes les méthodes, même les plus triviales, pour remonter à bloc les agents du Bureau. Comme ça, une fois lâchés dans la jungle urbaine, ils ne s'arrêtaient plus à cause de tout ces petits détails qui les mettaient à fleur de peau. Il aurait même parié un an de soldes que ce genre d'idées venait d'un de ces tocards des Renseignements tiens.

Les règles c'est bien pour encadrer et structurer. Mais parfois, il peut arriver qu'elles soient une entrave à votre devoir et un atout pour vos ennemis. Par exemple, si j'avais suivi les règles, vous seriez en route pour une autre planque quelque part dans l'Empire, ballottée chaque jour, sans la moindre idée d'ou vous êtes, sans savoir ou sont vos enfants ni combien de temps ces mesures seraient effectives.

Mais à peine eut-il fini son bref exposé qu'il se rendit compte de ce que la jeune femme était en train de faire, ce qui le fit froncer des sourcils.

'Ttendez, vous allez vous changer là maintenant, ici ?

Et elle comptait vraiment le faire en plus. Avec seulement un bras à peu près utilisable, coincée dans un véhicule relativement étroit, à peine remise de ses blessures, voilà qu'elle entreprenait un petit déshabillage l'air de rien. Notez que le principe n'était pas pour lui déplaire fondamentalement, bien qu'il s'efforçât par pudeur et respect de ne pas jeter de regard trop insistant. La route, se concentrer sur la route, très important. Nul besoin de songer à la jeune femme sur le siège d'à côté qui se mettait à l'aise et... Non, n'y pense pas. Ne pense surtout pas à... Bon dieu Molotch, on se concentre !

Je pense que l'oncle ne sait rien du tout. Au mieux il pourra peut-être nous dire quand il a vu le type pour la dernière fois voire, soyons fous, une adresse ou quoi mais rien de plus. Si le suspect est un minimum intelligent, il aura pris soin d'impliquer le moins de personnes susceptibles de le trahir dans le plan. Et les connaissances proches sont toujours les plus dangereuses dans ce genre de cas.

Voilà, c'est ça, concentre-toi sur la mission et le briefing, sur l'attentat, les morts, l'Empire en danger, les coupables dans la nature, ton boulot et... Il tourna la tête en entendant la question, si piteusement hors sujet qu'il ne s'y attendait pas. Et il en vit trop, beaucoup trop pour son bien. Il allait vraiment falloir éviter ce genre de scène à l'avenir sinon ça finirait mal à coup sûr.

Le pantalon est de taille standard. En langage courant, ça veut dire ou beaucoup trop grand, ou bien trop petit. Le juste milieu n'existe pas chez les fournisseurs de l'agence. Ou alors seulement une fois que vous avez pris du galon. Il parait qu'une fois Sergent ou Commissaire on commence à avoir droit à des bottes à la bonne taille. J'imagine que les grosses huiles doivent avoir un tailleur personnel à leur niveau...

La suite fuit encore moins réjouissante lorsqu'il fallut lui prêter assistance dans son rituel de déshabillement afin de théoriquement pouvoir se changer ensuite. L'agent était dans une situation délicate puisqu'il devait gérer la route à ne pas perdre de vue, l'aide apportée à la jeune femme et l'effort considérable de ne surtout pas trop regarder de peur de paraître irrespectueux. Une vraie blague quand on faisait le compte de la situation à l'intérieur, assurément. Après moult essais, il sembla que la conseillère en avait plus qu'assez et lui aussi d'ailleurs. Soulagé intérieurement, il en profita pour reporter son attention sur la route. En vérité, il aurait très bien pu activer le pilote automatique pour se consacrer à l'aider mais il n'en avait aucune envie. Parfois, il valait mieux garder ses distances.

Ça vous voyez, c'est une très bonne question. Qui dépend entièrement d'à qui vous la posez. Untel vous dira que le plus important c'est de faire en sorte qu'ils se chient dessus en vous voyant, un autre affirmera qu'il faut tous les abattre ou les envoyer en interrogatoire et que l'Empereur reconnaîtra les siens, un autre que la subtilité est notre meilleure arme...

Il s'interrompit, vaguement embarrassé. Tellement concentré sur le rôle qu'elle devait maintenant jouer, il en oubliait à qui il parlait.

Veuillez m'excuser, je n'ai pas l'habitude de côtoyer des reines-conseillères...

Nouveau soupir discret, rapide regard en direction de la jeune femme, s'attardant à peine ici et là.

Bref, tout dépend de l'interlocuteur. Chacun d'entre nous a sa propre méthode d'investigation. Personnellement et ce en dépit du fait que je déteste cet uniforme, je préfère profiter de l'avantage psychologique qu'il m'offre pour avoir l'ascendant sur l'interlocuteur. J'interroge en douceur en général, j'y vais par étapes. Dites-vous que c'est comme un numéro d'équilibre, vous devez leur faire suffisamment peur pour qu'ils pensent que vous cacher quelque chose ou ne pas être pleinement coopératif est la pire idée possible mais pas non plus trop, au risque qu'ils pensent que foutu pour foutu, autant tenter sa chance et fuir ou vous descendre.

Il faut savoir être bon juge de la nature des gens et savoir décrypter le langage corporel. Chaque mouvement, chaque changement d'intonation, chaque battement de cil peut cacher un indice important. Sachez mesurer quand un suspect vous ment, quand il est sur le point de basculer dans la panique, quand il dit la vérité. Gardez toujours votre arme à portée de main mais ne l'arborez pas trop ostensiblement. Contentez-vous de l'avoir à la taille, accrochée à la ceinture, prête à l'emploi. C'est un rappel puissant et presque inconscient du pouvoir de vie et de mort dont nous disposons sur tous, un levier de pression très utile. Mais il doit être utilisé à bon escient et avec parcimonie.

En ce qui me concerne, je n'approuve pas l'usage débridé de la violence. On peut obtenir beaucoup de choses par ce biais durant une traque mais on peut en rater encore plus. La violence, la torture, les menaces ne sont que des outils. On s'en sert quand il le faut ou si nous n'avons pas d'autre choix, rien de plus. Oh et évidemment, il faut aussi savoir réagir vite en cas de situation délicate. Mais ça je crois que vous serez d'accord avec moi pour dire que c'est déjà acquis.


Il s'en faudrait encore d'un certain temps avant d'arriver à bon port, au moins 2 à 3h au mieux, si on ne tombait pas sur des embouteillages. Sur les grandes routes qu'ils empruntaient actuellement il y aurait peu de chances mais une fois en vue des cités, il en serait probablement autrement.

Vous devriez essayer de dormir un peu maintenant. La route va être assez longue et je suis sûr que vous n'êtes pas encore pleinement remise. Le siège peut être basculé en arrière si vous avez besoin de vous allonger un peu.
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By Helera Kor'rial
#35324
« Et vous avez raison. Ils auraient pu avoir au moins un peu de fantaisie en les dessinant. C’est austère. »

Pendant qu’elle se débattait dans ses affaires et que l’agent conduisait, ils s’échangèrent deux trois paroles sur le système. Débattant sur un système que ni lui, ni elle n’arriverait à changer. Sa remarque suivante n’en était que trop pertinente pour être ignorée :

« Et je vous en suis infiniment reconnaissante. Je n’aurai pas pu accepter cela plus de quelques jours. Dans tous les cas je serai partie. »

Rester avec ces incapables robots n’étaient pas dans ses dispositions premières. Outre le fait d’être une reine, elle n’aimait pas l’inaction. Si l’empire semblait vouloir perdre son argent à payer des gens à ne rien faire, c’était son problème. Elle en revanche était femme d’action, qui ne laissait jamais les évènements se tasser. Au contraire, elle les provoquait. Grand bien lui en pris d’ailleurs, car elle n’aurait jamais pu être dans ce véhicule à l’heure qu’il est. Un duo de personnalité qui a conduit à cette situation. La Force devait en être ravie. La reine tout en réfléchissant avait commencé à se changer, se lançant dans la grande aventure, jonglant entre les tissus et son unique bras. L’agent en paru surpris.

« Je ne vais pas me changer devant l’oncle, il faut que je sois prête. »

La logique primait dans tous les cas. A demi concentrée sur ce qu’elle faisait, à demi sur la mission future, Helera était dans sa bulle. Fallait-il préciser que son combat contre les vêtements la mettait bien en haleine. Il avait raison cet agent, c’était affreusement mal taillé et enfiler tout cela dans une voiture qui zigzaguait, c’était pire. Surtout qu’il y avait peu de trafic, étrange. Son combat se solda par la victoire du t-shirt, et son abandon. Elle était eue. Se protégeant seulement le haut du corps, c’était au moins éviter d’attraper froid, et protéger la décence. Se laissant retomber dans son siège, affalée sur le dossier malmené par le récent combat, elle avait tourné la tête entièrement vers l’agent.

« Ouais, et bien je pense sincèrement que la compassion peut-être une arme tout aussi puissante que la violence. Pourquoi vous vous excusez ? »

Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir. Enfin si, elle voyait, et cela la gêna. La reine haussa un sourcil et croisa son bras sur son vêtement négligemment accroché à son cou.

« Parce que si je n’étais pas Reine-conseillère, cela changerait quelque chose ? »

Le ton était plus sec que ce qu’elle avait en tête, ne voulant pas froisser l’agent pour autant. Ce n’était même pas contre lui qu’elle avait des griefs, mais contre ceux qui avaient collé de l’importance à son étiquette. Helera détourna le regard de l’agent et se concentra sur ses pieds nus pendant un moment, essayant alors de détourner l’attention de cette conversation qui partait mal. C’est lui qui reprit la conversation. Helera s’agita sur son siège, le ventre contracté par le pantalon. Elle souffla lentement et retourna à son observation méticuleuse de l’agent, observant ses mouvements et la manière dont il parlait, les mimiques qui l’animaient. Son regard arpentant son uniforme blanc moche et comprenant en quelques coups d’œil ce qu’il voulait dire par serrés. Il semblait que ses muscles de jambes allaient faire exploser l’ouvrage impérial.

Une fois qu’il semblait avoir fini, elle remonta son regard vers lui et enchaîna :

« Vous avez raison. En tous points, vous avez raison. Si j’avais été agent, j’aurai sûrement fonctionné comme vous. La brutalité de l’empire suffit déjà à terroriser ses concitoyens, pour que ses agents n’aient pas à en rajouter davantage. La bonté de l’être, sa coopération et son aide ne vient pas avec les coups qu’il reçoit, mais avec les caresses dont il est le sujet. C’est une métaphore bien entendue. Je ne parle pas d’être gentille, la fermeté est sans doute la meilleure représentation de la neutralité. Là où l’empathie est le guide pour orienter les questions.

Pour mon arme, je n’en ai pas. Il n’y a que mon sabre, et j’imagine que je vais éviter de le sortir. Je vous laisse vous occuper de tout l’interrogatoire de toute manière. J’irai fouiller, si cela vous convient. Je vous observais agir, comme tout bon élève.
»


La reine étira un sourire et releva la tête en se tortillant davantage sur son siège.

« Vous aviez raison en tous cas, ce pantalon est une horreur. Il est serré aux cuisses, aux mollets et au bassin, mais je flotte au niveau de la taille. Je pourrais presque passer ma main. »

Helera réfléchit tout en tenant cette taille qui se décollait de plus de cinq centimètres de sa peau. On savait l’empire adepte de la conformité, pas du bon goût de toute manière. En fait, elle eut une idée pour contre balancer ce problème. La reine se faufila entre les deux sièges de devant et chercha à l’arrière son ancien pantalon, offrant à son interlocuteur une vue de son dos, et les quelques cicatrices dont il était paré. Très fines, presque invisibles. Une fois la ceinture récupérée, elle l’attacha à son pantalon. Ceinture marron sur le blanc, on cassait la couleur. C’était déjà mieux. La reine se rendit alors compte de la gêne de l’agent, là où pour elle il n’y avait que normalité. Ses épaules se cambrèrent vers l’avant et elle baissa la tête, faisant mine de trifouiller sa ceinture, avec un visage qui devenait légèrement plus pourpre. Pour quoi allait-il la prendre ? Une fille de joie qui s’exhibe ? Non, il méritait une explication. Mais avant, elle chercha de nouveau un vêtement sur les sièges arrière, cette fois en n’offrant rien d’autre que son buste couvert. Ce fut plus compliqué, mais il y aurait moins de gêne. Sans un mot, le visage chauffé par cette émotion étrange qui était la honte, elle enfila une main seulement dans sa veste et ferma les boutons jusqu’à mi ventre, laissa uniquement sortir le bras plâtré. Ainsi, il n’y aurait rien d’autre de visible. Elle resta alors légèrement prostrée sur elle-même, honteuse, les mêmes questions lui revenant en tête. Elle n’écouta qu’à peine son conseil de prendre du repos.

Non, elle laissa de nouveau plusieurs minutes de silence. Quand l’émotion fut retombée, elle enchaîna, bien trop rapidement, sous l’air de la justification :

« Je ne suis pas comme toutes les reines », commença-t-elle. « Je n’ai pas de sujets, je n’ai pas de couronne, je … Ah si j’ai une couronne, mais je ne la mets jamais. Je ne donne pas d’ordres à qui que ce soit dans le royaume, ni même au sein de l’empire où je ne suis que conseillère. Tout au plus je donne un avis, tout au plus je suis consultée. »

« Je veux dire … J’ai pu voir les clichés entourant les royautés, et ce n’est pas tout cela chez nous. Les Nelvaaniens ne sont pas parés de somptueux vêtements, ils sont … à poils, littéralement. »

Elle étira un sourire, essayant de détendre l’atmosphère.

« Les autres, nous faisons presque pareil. Nous ne sommes pas richement habillés, ni même ne le sommes quelque fois pas du tout. Enfin rien qui n’affecte la décence et la pudeur. Nous entraînons nos jeunes torses nus et en short, sans exception de race ou de sexe. Il n’est pas rare non plus de croiser des gens torses nus au travail etc. C’est pour cela que l’empire nous catalogues de sauvages, parce que nous ne sommes pas pareil, et c’est sûrement une des raisons qui ont décidé mes agresseurs a passé à l’action.

Ce que je veux dire, enfin … Nous … Je … ne suis pas … heu … dévergondée. Enfin … Je ferai attention à l’avenir, je vous prie de m’excuser. J’ai tendance à laisser mon naturel prendre le dessus quand je me sens à l’aise, pardonnez-moi.
»


Comme une enfant coupable, elle soutenu son regard quelque secondes de plus et baissa la tête, jouant avec sa manche qu’elle ne pouvait pas enfiler, la faisant passer entre ses doigts. Ne pas oublier qu’elle était dans l’empire, et que dans ce dernier, il n’y avait que la façade qui comptait.
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By Zygmunt Molotch
#35341
Partie ? Et comment diable ? Croyait-elle qu'il aurait suffi d'ouvrir la porte et dire salut l'artiste avant de tracer sa route ? Ou juste demander poliment ? Le Bureau n'était pas le genre d'agence gouvernementale à tenir compte de l'avis de ceux sous sa responsabilité, même ceux qu'il devait protéger. Tout ce qu'elle aurait gagné à vouloir jouer les fortes têtes et se barrer ça aurait été un recadrage clair et sans finesse avant d'être renvoyée dans sa prison dorée et on se tait maintenant. Et user de sa magie ne l'aurait pas plus sauvée, dans un Empire qui vouait une haine sans limite à ce genre de chose, mieux valait ne pas donner la preuve à vos geôliers qu'ils avaient raison de se méfier de vous.

Si vous n'étiez pas reine, conseillère, Moff, vous seriez une citoyenne de l'Empire comme moi. Vous seriez normale et ordinaire. Or vous n'êtes ni l'une ni l'autre, vous méritez des égards dûs à votre rang. Les habitants du sud et autres républicains de pacotille traitent peut-être les leurs autrement, ici nous n'avons pas oublié le respect de rigueur pour ceux et celles qui ont une charge particulière dans l'Empire. Quelqu'un comme vous.

Profondément ancrée en lui comme en la plupart des sujets impériaux résidait la soumission instinctive aux codes sociaux. La hiérarchie impériale était vitale et nul ne pouvait y échapper, dans un sens ou dans l'autre. Les individus qui siégeaient aux postes de pouvoir méritaient respect et déférence parce qu'ils étaient à un haut poste. C'était la raison pour laquelle il devrait surveiller autant son comportement que son langage en présence de la jeune femme car elle était bien au-dessus du simple agent qu'il était, évoluant dans les sphères du pouvoir éloignées d'un type ordinaire comme lui.

Le moment de gêne ne sembla toutefois pas prêt de s'arrêter lorsqu'elle se mit à s'activer dans tout les sens en cherchant quelque chose sur le siège arrière. Allons bon, quoi encore ? La route, se concentrer sur la route. Ne surtout pas se pencher de côté ni tourner la tête. Ne pas penser à la peau d'un rose vif qui lui rappelait... Rien du tout, ça ne pouvait, ça ne devait rien lui rappeler. Parce que dans le cas contraire, cela compliquerait sérieusement les choses et il n'y avait vraiment pas besoin de ça. La jeune femme tenta d'exposer son cas telle un avocat plaidant sa cause devant un juge inflexible, ce qui en un sens était plutôt vrai.

La question étant maintenant de savoir si le juge allait condamner la prévenue ou l'acquitter. L'agent soutint le regard de la jeune femmes plusieurs secondes durant - heureusement il n'y avait guère de circulation dehors - avant de froncer les sourcils d'un air interloqué. Puis il eut un sourire amusé, très mince. Le caridan n'était décidément pas habitué à sourire, au vu de l'expression passablement inconvenante que cela lui faisait.

J'entend bien mais vous ne comprenez visiblement pas qu'il n'est pas question uniquement de chez vous. Vous fréquentez les plus hauts sommets de l'Empire, vous êtes une anomalie et par-dessus tout, vous êtes une femme. 3 excellentes raisons de vous témoigner le respect et la déférence que vous méritez d'avoir. J'avoue être surpris que vous vous comportiez de façon aussi peu orthodoxe mais après tout, si c'est ce qui vous plait, qui suis-je pour vous le reprocher ? Si quelqu'un est à blâmer, c'est moi qui ai oublié votre rang. Ça ne se reproduira pas.

Par la suite, il y eut un long moment de silence durant lequel personne ne parla, chacun plongé dans ses pensées à ce qu'il semble. Molotch était songeur et pensif, à bien des égards cette mission devenait de plus en plus insolite, avec certains bons côtés, d'autres moins. Il devait bien l'admettre malgré la honte que cela faisait naître en lui, il appréciait immensément cette traque au terroriste et au traître qui se déroulait maintenant. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus la flamme en lui, se contentant de suivre le mouvement dans un univers devenu creux et terne à ses yeux. Mais cet attentat, cette reine à protéger, cet ennemi inconnu agissant dans l'ombre, tout cela lui rappelait pourquoi il avait choisi de dédier sa vie au Bureau et pourquoi il l'appréciait tant.

Il se sentait revivre à chaque jour qui passait et cette sensation était comme une renaissance. Mais en même temps, le dégoût le disputait à l'exaltation car il se méprisait de se réjouir d'une telle catastrophe. Au fond, quel genre d'homme pouvait bien oser agir comme il le faisait, à savourer ce qui avait été un terrible coup porté à l'Empire ? Pouvait-il continuer de se regarder en face après ça ? Après avoir échoué lamentablement dans sa mission primordiale, protéger l'Empire contre l'ennemi intérieur ? L'air sombre, l'agent se mit à broyer du noir et se replia dans un silence morose, ignorant le monde autour de lui. Il n'y avait que la route et sa destination au bout, rien d'autre ne comptait.

Une demie-heure passa durant laquelle il ne se passa rien de notable. Le speeder avait quitté l'autoroute grande vitesse et empruntait maintenant des chemins détournés, traversant quelques petites villes et autres zones industrielles de moyenne importance, le paysage morne ne donnant aucun signe de s'améliorer. Avisant l'un des panneaux de signalisation devant lesquels ils passèrent, il décida de faire un petit détour en guise de surprise. Il avait le sentiment que cela plairait à son altesse royale. Le speeder s'arrêta finalement à la lisière d'un petit bois, guère plus grand que plusieurs centaines de mètres de large. Une réserve peut-être ou un parc à l'abandon, qui sait. Et qui ça intéressait de toute façon ? La porte avant côté passager s'ouvrit, laissant entrer un courant d'air frais quelque peu froid au passage. L'agent gratifia la jeune femme d'un clin d’œil complice, indiquant le bois de la tête.

Vous avez 15 minutes de libre pour vous promener un peu. J'ai cru comprendre en parcourant votre dossier que vous et vos sujets appréciez les balades en forêt. Ça ne vous fera pas de mal de décompresser. Oubliez un peu tout ça et allez vous vider la tête. Gardez quand même votre comlink, on n'est jamais trop prudent. Et si vous êtes en retard ou si vous vous faites tuer par un animal sauvage, vous allez m'entendre.

A en juger par sa tête, la jeune femme semblait tout à fait étonnée de cette décision. Qu'elle en profite, il n'était pas courant de voir Molotch se dérider après tout. Mieux valait saisir cette chance parce qu'avec lui, ça ne se reproduirait peut-être pas de sitôt. Il fit même l'effort de lui tendre ses vêtements de civil, songeant qu'ils seraient bien plus confortables pour se promener en forêt que la tenue du Bureau. En fait, il était même disposé à l'aider à changer de tenue à nouveau, sans question ni gêne, preuve d'un effort d'ouverture monumental de sa part. Quelques minutes plus tard, la jeune femme disparut rapidement au milieu des arbres et il se retrouva seul à observer autour de lui, songeur.

Approximativement 15 minutes plus tard et des poussières, elle réapparut finalement, bien vivante et en bonne santé visiblement. Toutefois, il nota lorsqu'elle prit place sur son siège d'une tâche de sang sous le tissu qui n'augurait rien de bon. Grommelant, Molotch afficha une moue boudeuse mais ne dit mot, jugeant que mieux valait éviter de s'énerver après elle. De toute façon, c'était en partie sa faute si elle avait été blessée, c'était lui qui avait proposé l'excursion. Le speeder repartit immédiatement, direction la destination.

La ville était bien moins grande que la capitale de Yaga Minor, sans oublier que les bâtiments y étaient bien moins grandioses. Pourtant, l'architecture impériale typique prédominait de façon clairement visible, un style qui ne manquait pas de souligner à qui observait combien la grandeur impériale ne faisait aucun doute. Le speeder se gara finalement non loin d'une maison en périphérie, celle de leur suspect à interroger. La traque avait atteint sa première proie et il était maintenant temps de mettre la main dessus.
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By Helera Kor'rial
#35343
« Le rang que j’ai, je l’ai choisi, accepté. En quoi devrais-je avoir plus d’égards qu’une autre personne ? En quoi ces responsabilités m’offrent davantage de respect ? Je ne comprends vraiment pas … Dans mon peuple, le respect que nous portons est égal à toutes les créatures vivantes. Et pas seulement celles qui se déplacent sur deux pattes. »

La grande différence venait de cette incapacité à comprendre comment d’un côté il y avait un respect absolu et une tolérance unanime, alors que de l’autre, on retrouvait spoliation et culte de l’élite. C’était probablement à cause de cela qu’elle n’appréciait pas du tout être traitée comme une conseillère. Elle se sentait flouée, trahi dans son essence même. C’était comme si sa personne n’existait pas, s’il n’y avait que le titre, juste un nom. Insupportable que la non existence et l’ignorance. Mais la reine était déterminée et ne se laisserait pas marcher dessus. Son cerveau fusait de réponse possible et situation à créer. Assise sur ce siège passager à regarder les lampadaires qui passaient les uns à la suite des autres. Il s’était alors passé ce moment de flottement dans l’espace, où il fallut tout expliquer, tout pardonner, tout demander.

L’agent sembla ne pas le prendre mal et lui donna même l’esquisse d’un sourire en récompense. Il expliqua et la catalogua davantage, ce qui ne fut pas pour lui plaire pour autant, bien au contraire. Helera se mue dans un nouveau silence, la tête tournée vers la route, posée à moitié sur la porte et la vitre. Elle n’était pas en colère, ni même ne montrait de tels signes. Juste songeuse à la manière de changer ce qu’elle n’était pas arrivée à faire dans l’empire. Peut-être que l’individu serait plus à même de la respecter elle que l’empire. Au moins lui ne considérait pas la femme comme un objet sans aucune prétention salariale. On pouvait lui reconnaître une certaine forme de compassion et d’empathie à ce niveau-là. Trente minutes passèrent.

Trente minutes pendant lesquels aucun mot ne fut échangé, rien du tout. Jusqu’à ce qu’il s’arrête en pleine bordure de sécurité. Il lui proposa une promenade, et cette fois c’est elle qui le gratifia d’un sourire. Une idée lui vint alors en tête.

« Merci. Et on va faire quelque chose … Je ne sais pas si mon statut me permet d’avoir votre respect, ou même si j’ai les capacités de vous commander, mais je vous propose quelque chose. Je pars me promener en tant que reine et conseillère, mais je reviens en tant qu’agent, rien de plus. Vous ne me devrez alors rien de plus que si j’étais une personne normale. Je serai Katja Zai et ce jusqu’à la fin de cette mission. Vous me fâcherez si cette volonté n’est pas respectée. »

La dernière phrase contrasta alors avec la mine joviale et entendu qu’elle lui tendu. Sous couvert d’un petit air mesquin caractérisé par des yeux légèrement plus fermés sur les côtés extérieurs et une langue qui vint imperceptiblement se coincer entre ses dents de devant. La reine voulait de toute manière arriver à ses fins et vivre comme les autres. Alors elle y arriverait, coûte que coûte. Espérons juste que l’ordre donné soit respecté, c’était la seule autorité qu’elle pouvait manifester sur lui. Après ce coup de bluff, elle ouvrit la porte et se mit dos à l’agent.

« Encore un petit service m’sieur l’agent s’il vous plait ? Accrochez la manche comme vous pouvez, je n’en ai pas pour longtemps. »

Ceci étant fait … Elle disparut dans la forêt. Pas besoin de se travestir de nouveau, ni de se changer. Trop long et trop gênant. Il n’y avait qu’une agent du BSI dans cette forêt, de toute manière. Quinze minutes plus tard, Helera revint. Son visage était écorché à plusieurs endroits. De très fines blessures, comme faites aux scalpels. Sa lèvre portait les stigmates d’une blessure qui avait coagulé rapidement. Il y avait des traces de terre sur son uniforme, qu’elle s’empressa de nettoyer une fois revenue dans le véhicule. Helera n’adressa qu’un bref regard à l’agent, et se concentra sur sa tâche consistant à enlever les tâches.

« Je suis tombée, c’est tout. »

Oh il n’y avait pas que cela, mais la reine observerait le mutisme, et ce jusqu’à la fin du voyage. Une fois que son uniforme fut approximativement nettoyé, elle se déchaussa et rabattit ses pieds au niveau de ses hanches, dans une position fœtal assise et ferma les yeux. Dormait-elle ? Difficile de le savoir sans la sortir de sa torpeur. Toujours est-il qu’elle resterait ainsi prostré jusqu’à leur arrivée.

Arrivée qui tarda quelques heures plus tard. Déjà habillée, c’était cela de moins qu’elle dû faire. En revanche, elle récupéra du barda impérial un ensemble d’outil de maquillage. Elle les utilisa pour cacher les blessures, à coup de fond de teint, et dessina un fin liserait noir sous les yeux. On était loin de sa peinture de guerre au charbon de Nelvaan. On aurait presque pu dire que cela en était classe. Ensuite, elle resta derrière Molotch, systématiquement. Le terrain sur lequel ils avançaient n’était pas le siens, aussi gardait-elle prudence. Il toqua à l’appartement en question, isolé dans une des tours de la petite ville. Un homme agé ouvrit, légèrement prostré sur lui-même, mais avec une classe que l’on reconnaissait aux anciens militaires. D’abord circonspect, le vieux monsieur demanda :

« Oui ? Oh … J’avais peur d’avoir cette visite vous savez, mais je m’y étais préparé … Ce gamin, c’est comme mon fils que je l’ai élevé … Il a servi l’empire jusqu’au bout … Un héros … Mais entrez, entrez, je vous en prie. »

Visiblement, il y avait méprise. A leur avantage ou non ? L’agent était seul maître.
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By Zygmunt Molotch
#35349
Il fallait croire qu'à vouloir porter aux nues une royale dirigeante, on finissait par lui rappeler inévitablement l'autorité qu'elle possédait sur les petites gens. Voici donc l'agent qui était pris dans une situation délicate et quelque peu paradoxale : l'ordre lui avait été donné de ne traiter la jeune femme pas autrement que comme une agente du Bureau telle que lui. Cet ordre venait d'une reine et ne pouvait donc pas être ignoré mais il devait être appliqué à une simple agente... Une agente débutante sous son aile par-dessus le marché. On se retrouvait donc dans un sacré petit bordel si on prenait le temps d'y réfléchir. Quelqu'un a de l'aspirine pour faire passer le mal de crâne à venir ?

Le trajet long de plusieurs heures avait semblé passer beaucoup plus vite pour lui, peut-être parce qu'il était seul dans le véhicule, la jeune femme semblant dormir à côté. Et avec la solitude qu'il chérissait tant venait pourtant le temps de laisser ses pensées vagabonder, une chose qui n'avait jamais été bénéfique pour lui. N'avait-il pas fait une connerie en convainquant son agent senior de laisser la jeune femme venir avec lui et l'assister dans ses investigations ? Le protocole aurait préconisé de laisser le Bureau la prendre en charge, la logique de l'oublier une fois son devoir rempli en la confiant au Bureau, la raison de ne surtout pas se mêler de son histoire et faire son boulot et l'empathie...

Il était plutôt avéré que l'empathie et Molotch ne faisaient pas souvent bon ménage. On ne le prenait pas pour un mouton noir dans le Bureau de Yaga Minor pour rien après tout. Le fait qu'il ait réussi à s'attirer les foudres du seul pseudo-ami qu'il ait jamais eu parce qu'il avait voulu être inflexible sur le devoir des agents du BSI face à des contrevenants en disait long. Pourtant, il en ressentait envers cette femme sur laquelle il était pourtant décidé à enquêter afin de s'assurer qu'elle ne fut pas un danger pour l'Empire, ce qui était passablement problématique en soi au passage. Il n'aurait su dire d'ou lui venait cet élan de compassion, uniquement que cela l'inquiétait autant que ça le laissait perplexe. Qu'avait-elle de spécial qui pût expliquer qu'il prenne autant de risques et se décarcasse autant pour elle ?

Sa vie en tant que telle n'avait pas d'intérêt particulier au-dessus de tout autre citoyen impérial et même son statut ne la plaçait pas comme aussi importante qu'on ne pourrait le penser. L'Empereur, béni soit-il, n'avait pas besoin qu'on le conseille et disposait de bien d'autres experts en la matière. Si son rang était important, sa vie elle-même guère plus qu'une autre. Une énigme à laquelle il était bien incapable de trouver une réponse. Toujours perdu dans ses pensées, Molotch se rendit compte qu'il avait totalement oublié de remercier Eleena pour son aide. Pire encore, il n'avait même pas pris de nouvelles d'elle ni de son fils depuis l'attentat. Un père bien médiocre, un mari pathétique et un agent inefficace, voilà ce qu'il était. Arborant un air sombre qui ne le quitterait plus jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à destination, l'agent secoua la tête et se concentra sur la route, cherchant à oublier tout ça.

Il n'y arriverait pas.




La propriété du vieil homme était une maison typique comme il en existait des millions sur toute la planète, sans rien de remarquable ni qui la distinguait du voisinage. La seule fantaisie que semblait s'être autorisé le propriétaire était d'avoir accroché une bannière de l'Empire à l'entrée et une autre aux couleurs de ce qui semblait être la 346e Légion de Stormtroopers. Probablement était-ce là un vieux souvenir de guerre du temps ou l'homme avait servi dans l'armée. L'agent accorda un bref regard aux bannières, absorbant ces détails sans commentaire, avant qu'on ne leur ouvrit. L'homme était passablement vieux, probablement dans les 50-60 ans au moins et pourtant se tenait aussi droit qu'il le pouvait, un port fier, presque arrogant dans son maintien.

Ancien militaire à tout les coups. Discipliné, prudent, capable de se défendre, fanatiquement loyal à l'Empire. Ou en tout cas à l'idée qu'il se faisait de l'Empire, ce qui était tout à fait autre chose. Le vieillard les fit entrer, reconnaissant sans peine les uniformes du Bureau pour ce qu'ils étaient et se montrant coopératif pour son propre bien. Il jeta un regard furtif à l'agente à côté du caridan, comme perplexe. Oh, visiblement il semblait étonné de voir une femme appartenir au Bureau. Bien, cela aussi en disait toujours plus sur l'individu. Vieille école, probablement macho et sexiste. Environnement militaire sous le vieil Empire après tout, pas étonnant. Molotch gratifia la jeune femme d'un regard indulgent. Observer. Analyser. Déduire. Comprendre. Trouver les faiblesses comportementales.

L'intérieur était à l'image du propriétaire, tout y étant parfaitement rangé et à sa place. Il n'y avait aucun objet qui ne traînât par terre ou là ou il n'aurait pas dû être, aucune imperfection clairement visuelle dans l'entretien de l'habitat. L'endroit semblait n'avoir été construit et emménagé qu'aujourd'hui au point que ça pouvait en être troublant. Une autre pépite d'informations à intégrer à l'ensemble, l'homme avait beau être vieux, il était toujours aussi méthodique et discipliné qu'à l'époque du service actif. Il ne se laisserait probablement marcher dessus ni tourner en bourrique aisément. Il proposa aux agents de s'asseoir à une table mais Molotch déclina pour sa part, ce qui amena leur hôte à rester également debout. Garder le contrôle et ne montrer aucune faiblesse à l'ennemi, encore un trait typique d'un ancien militaire.

Monsieur Abernathy, agents Molotch et Zai du Bureau de la Sécurité Impériale. Nous sommes là au sujet de votre neveu, Vince Harkin. Vous savez visiblement pourquoi. Pourriez-vous nous parler un peu de lui ?
Oui... J'imagine qu'il fallait bien que ça arrive un jour. Les risques du métier, il faut toujours savoir être prêt à sacrifier sa vie... Pour l'Empire... C'était un bon gamin, toujours à l'heure à l'école militaire, toujours à s'appliquer, les meilleures notes qu'il pouvait avoir... La fierté de n'importe quel oncle qui se respecte...
L'Empire a une grande dette envers lui, soyez-en sûr. Et il n'oublie pas ceux qui donnent tout pour assurer sa sécurité.
Je n'en ai jamais douté... Je... Pardonnez-moi, je dois m'asseoir pour...

L'agent l'y autorisa d'un geste de la tête cordial, balayant l'air de sa main comme si ça n'était rien. Le vieil homme était un bon acteur, il fallait bien le lui reconnaître. Il ne laissait rien paraître et, n'eut été l'instinct de l'agent affûté par des années d'interrogatoires, il n'aurait sans doute pas lui-même eu l'impression que le tout sonnait faux. Abernathy arborait une expression peinée et des yeux tristes, presque larmoyants qui montraient clairement sa tristesse à l'idée que son neveu avait donné sa vie pour l'Empire. Pourtant, il y avait quelque chose. Les mots sortaient de sa bouche, son visage exprimait des émotions mais quelque chose ne collait pas dans l'ensemble. Peut-être était-ce l'inflexion de sa voix très légèrement éraillée qui sonnait comme une fausse note ou bien les yeux sombres toujours sur le qui-vive ou encore simplement l'instinct de l'agent.

Si l'agente à ses côtés avait également senti que quelque chose n'allait pas, elle n'en montrait en tout cas rien. Molotch en fut heureux intérieurement, fier de constater qu'elle maîtrisait ses expressions et son maintien. Il allait falloir bientôt qu'elle se mette au travail, songea-t-il. Il n'existait pas de meilleure formation sur le terrain qu'en étant plongée dans la pratique active du quotidien d'un agent du Bureau. Il était temps de passer à l'attaque.

Je vais être honnête avec vous monsieur Abernathy, nous ne sommes pas là uniquement pour vous présenter les condoléances de l'Empire et la sympathie de l'Empereur pour le courage de votre neveu. Nous nous sommes également aperçus de certaines... Irrégularités, dans son dossier. Rien de bien grave mais considérant le fait qu'il soit éligible à recevoir la Croix de l'Honneur, il est de notre devoir de nous assurer qu'elle ne sera pas octroyée à quelqu'un dont les états de services sont impeccables.

La réponse ne se fit attendre que quelques secondes après l'annonce, un temps que l'on pouvait aisément attribuer à la stupeur et à la récupération du choc de celle-ci. Mais une fois encore, l'instinct de l'agent lui hurlait qu'il y avait autre chose.

Comment ? Harkin est soupçonné de trahison ? Comment pouvez-vous dire une chose pareille ? Il n'existait pas de soldat plus dévoué, plus loyal et plus fidèle à l'Empire que lui !
Rasseyez-vous monsieur Abernathy. Il n'est pas question de trahison mais d'irrégularités qui nous ont contraint à repousser la remise de la Croix en attendant d'y voir plus clair. C'est pourquoi nous sommes là aujourd'hui, afin que vous nous aidiez à dissiper tout doute sur son honnêteté.
Mon neveu est innocent de tout crime ! Il mérite cette médaille cent fois plus que beaucoup de soit-disant bons soldats !
Je vous ai dit de vous calmer. Nous sommes de votre côté. Dites-nous ce que nous avons besoin de savoir et nous nous assurerons personnellement de laver ces calomnies, je vous en donne ma parole. Savez-vous ou il a été en garnison ces 5 dernières années ?
Euh oui, je crois... C'était sur Karfeddion si je me souviens bien.
Votre neveu vous parlait-il de ce qu'il y faisait et avec qui ? Nos soupçons se portent sur l'un de ses officiers supérieurs et toute information en votre possession pourra nous aider.

S'ensuivit alors une longue discussion entre les deux hommes qui échangèrent sur les différentes affectations du prétendu défunt dans tout le SurSecteur Senex Juvex ces dernières années. Tout ce que le vieil homme savait, il le leur racontait. Molotch le questionnait parfois, s'intéressant aux détails les plus infimes et même ceux franchement sans intérêt. Il semblait vouloir savoir absolument tout et ne jamais achever cette conversation, comme s'il voulait gagner du temps. A un moment, l'agent tourna la tête en direction de la jeune femme restée silencieuse jusque-là et fronça les sourcils d'un air irrité puis claqua brusquement sa main contre la table, faisant sursauter tout le monde.

Agente Zai, vous pouvez me dire ce qui ne va pas ? Cela fait bien 5 minutes que je vous vois vous tortiller comme un rat-womp en chaleur. Que se passe-t-il pour l'amour de l'Empereur ? Ne me dites pas que vous avez ENCORE oublié de vous soulager avant que nous partions ?

La jeune femme ne put que hocher la tête, proprement muette à cause de l'étonnement ou de la nervosité probablement. Molotch soupira et produisit un grognement exaspéré.

Pardonnez-moi d'abuser ainsi de votre hospitalité monsieur Abernathy. L'agente Zai peut-elle utiliser vos toilettes je vous prie ? Je ne tiens vraiment pas à ce qu'elle commette un impair pendant que nous repartirons au bureau...
Hum ? Oh oui oui, bien sûr. Au rez-de-chaussée, première porte à gauche.
Et nettoyez derrière vous cette fois ! Si vous me refaites honte comme la dernière fois, vous allez le regretter amèrement je vous le garantis ! Soupir exaspéré une nouvelle fois. Je vous jure, ces novices, on ne peut vraiment rien en faire. Je me demande parfois comment le BSI peut s'en sortir avec de pareils numéros... Ou en étions-nous déjà ?

Diversion entamée votre majesté. A vous de jouer là-haut, vous avez le champ libre pour une séance de fouille. On mène l'enquête promptement et efficacement et on ne fait pas honte à son agent senior, presto.
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By Helera Kor'rial
#35351
Helera suivit, comme l’agent junior qu’elle fut, son maître agent. Aussi appelé Agent Senior, même si ce qualificatif sonnait vieux. Tandis que maître sonnait compétent. Une différence que la reine avait à cœur d’apprécier. La maison dans laquelle ils entrèrent était très basique, comme sortie d’une imprimante trois dimensions. Aucune fantaisie particulière. On remarquait que l’homme était un ancien militaire. C’était chose courante dans un gouvernement où l’on mettait en avant l’ordre et la sécurité. En revanche, l’homme était un solitaire et n’avait pas de conjointe. Les couleurs n’allaient pas entre elle, l’organisation globale avait beau être là, il manquait d’harmonie. Ce genre de chose que l’esprit féminin remarquait et faisait en sorte de contrebalancer. Etait-ce important comme détail ? Assurément pas. Encore que. Helera ne savait pas vraiment ce qu’elle devait chercher, ni même ce qu’elle devait retenir. Son avantage, c’était sa mémoire, son désavantage, c’était qu’il y avait un tel fouillis que tout n’était pas bon à prendre. Comme la couleur grisâtre de ces chaises métalliques, dont les bords oxydés avaient été traités dans le temps, entretenu mais déparerait. Deux pieds sur quatre repeints, sur quatre chaise au total dans ce petit salon. Deux pieds latéraux gauches. C’était sa chaise, et il avait visiblement un problème de centre de gravité, qui le faisait pencher de ce côté. Blessure de guerre ? Probablement. Le bruit de sa jambe gauche était supérieur à celui de la droite, il avait du métal. Des broches probablement. Au vu de l’inclinaison du genou, il n’était pas touché. La cuisse ou le mollet. Bref, des détails inutiles.

Helera releva la tête, s’éveillant de sa torpeur, pour croiser le regard de Molotch. Aucun sourire ne fut échangé. L’empire ne souriait pas, c’était comme cela. Des balais enfoncés à tel point que l’on pouvait les apercevoir quand ils ouvraient la bouche. Peu importe, c’était un jeu de rôle. On les invita à s’assoir une fois dans le petit salon. Helera de prime abord tira sa chaise pour s’y installer, mais voyant que personne ne comptait s’y installer, la remit en place. Avec le moins de bruit possible. Inclinaison sur le bras droit, la jambe gauche en équilibre sur le bord des pieds, c’est le mollet. L’échange commença aussi simplement. Helera écoutait, observait. Vince Harkin. Il avait été élevé par cet oncle probablement. Pas de parents actifs ? Helera ne savait rien de cet officier, c’était le problème. Il semblait affecté, normal. Pour quelqu’un qui venait d’apprendre que son fils était mort. Sauf que c’était bien cela qui ne collait pas. Ce n’est pas le BSI qui annonçait la mort d’un soldat, c’était l’armée. L’Oncle n’était probablement pas ignorant de ces procédures. Chaise tiré par la gauche, jambe gauche en premier. Il était gaucher. L’oncle jouait à un jeu, mais pour protéger qui ? Lui ou le neveu ? Peut-être bien les deux, mais probablement pas pour les raisons qu’il pensait. Une défense automatique face à des agents du BSI. A creuser.

Molotch continua son numéro, fort bien interprété. Il enfonça le clou et le jeu de l’oncle continua. Trop sur joué. A aucun moment on ne parlait de trahison. Molotch minimisait même les faits, ce qui déclencha cette réaction d’auto-défense. Cela voulait dire qu’une chose, Harkin était bord de ligne et son oncle le savait. Savait-il jusqu’à quel point ? Puis, utilisant du « soi-disant », par rapport à quoi ? A ce que disait l’empire. Un fanatique qui désapprouve des paroles ? Une perte de foi ? Molotch le fit calmer, et il y discuta avec une certaine aisance. L’oncle répondit simplement et calmement. Cela n’allait pas. Pourquoi ? Parce qu’il n’était plus sur la défensive. Verdict initial : Innocent du crime présupposé. Coupable de couvrir des activités louches.
Chose qui la surprise cependant, ce fut la réaction soudaine de Molotch. Elle en sursauta tant elle était concentrée dans sa tête. Il enchaina si rapidement et avec des propos si insultant qu’elle en rougie de honte. Ses instincts se liquéfièrent d’un coup, ce fut incisif. Au moins n’avait-elle pas besoin de surjouer, elle. Consigne fut donnée, aller enquêter en haut. Sans mot dire, elle baissa la tête avec déférence et opina du chef. Les épaules tournées vers l’avant, les bras serrés contre le corps, gêné jusque dans ses cheveux noirs, elle fit volteface et suivit le chemin indiqué. Molotch la descendit plus bas que terre, et mit peut-être trop d’arguments et de cœurs dans son accusation. Une envie pressante … Quelle idée ? Elle baragouina dans les escaliers jusqu’à être à l’étage.

Minute. Ce gars avait plus de soixante ans. Pourquoi les escaliers étaient en hauteur ? Bientôt, il ne pourrait plus les monter. « Second temps, Helera ». La reine continua et chercha la pièce nommé. Des toilettes. Rien d’intéressant. Elle ferma la porte et verrouilla de l’extérieure, un jeu d’enfant. Elle y trouva une chambre d’ami, rien d’intéressant. Un débarras, rempli d’appareils divers de jardinages, de bricolage, etc. Tout bien rangé sur les murs ou dans les cartons d’origine. Il était évident qu’il n’y aurait rien de ce côté. Ce qui l’intéressait, c’était de chercher là où elle n’avait pas le droit. Le seul problème, c’était que pour accéder à la partie basse, il fallait passer devant la porte du salon, et donc à la vue des deux autres. La gymnastique était de rigueur, encore une fois. Helera revint sur ses pas. Elle s’accrocha à la rambarde de main robot et se hissa du côté du vide. Lentement, elle tendit son bras comme une corde de rappel et descendit le long de la barre verticale du garde-corps, jusqu’à ce que ses pieds soient dans le vide. Mais, impossible de les laisser pendre, sans quoi elle se ferait remarquer. La gymnastique consistait à faire la planche en contractant les abdos. La reine se maintien quelques secondes en statique, puis poussa sur sa seule main accrochée jusque dans le couloir à l’abri des regards. Elle retomba sans un bruit, manquant de tomber la tête la première. La faute à ce bras handicapé. La suite … Chercher la suspicion. Rien de très difficile. La reine se posa devant la seule porte qui nécessitait une ouverture par reconnaissance de la main.

Helera se mit à genoux et observa à travers la matière les raccords qui avaient été fait, repérant de ce fait les alarmes des contacteurs. Pour ces derniers, elle vérifia la séquence qui devait alerter, selon si l’on tentait de forcer ou non. La reine fit en sorte d’activer le système en lui faisant croire qu’il y avait la bonne main sur le lecteur, en bypassant ladite pression. Ceci fait, le loquet sauta, et elle put entrer. Elle rentra dans cette pièce aux deux grands écrans. Des cartons empilés contenant de vieux souvenirs, des holoprojections représentant son unité dans l’armée. Avec le nom de chaque personne. Helera mémorisa les informations qu’elle pouvait. Il y avait même une photo statique avec son frère, alors qu’ils étaient tous deux âgés d’une trentaine d’année. Elle fouilla dans le carton correspondant pour y trouver des vêtements, des boites de bijoux. Des vêtements qui vraisemblablement appartenaient à ce frère. Mort, sans doute. Un nom ? Caram Harkin, inscrit sous la projection. Helera alluma les deux écrans. Des dossiers sommes toutes basics. Des dates, beaucoup, des lieux. Mais surtout, un dossier qui portait le nom de son frère. Une date : Année 2 du calendrier impérial. Un lieu : L’œil. Elle fronça les sourcils.
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By Zygmunt Molotch
#35376
Il avait peut-être été un peu trop sec dans le rôle qu'il devait jouer, apostrophant l'agente comme un vulgaire toutou obéissant. Cela n'avait pas été de gaieté de cœur mais après tout, n'avait-elle pas ordonné d'être traitée comme une agente junior lambda ? Molotch n'était pas tyrannique ni dur avec les élèves agents mais il était sévère, intraitable et exigeant. Appartenir au BSI et en être un représentant était non seulement un honneur mais également une lourde responsabilité et pour cette raison, il exigeait beaucoup de ceux à aspirer l'intégrer pleinement, leur faire comprendre le fardeau sur leurs épaules. Sans oublier qu'il lui fallait bien une diversion plausible pour que l'un d'eux ne fouille tranquillement l'endroit.

Bien sûr, ils auraient pu arrêter le vieux, le maîtriser et fouiller ensuite. C'était la prérogative du Bureau que de fouler du pied les droits d'autrui au nom de l'Empire. Mais il n'était pas partisan de la manière forte s'il pouvait l'éviter et leur homme était de la vieille école, s'il avait été laissé seul avec la jeune femme, nul doute qu'il aurait difficilement caché une attitude hautaine vis-à-vis du sexe faible. Pour le bien de leur objectif et pour éviter autant que possible des vagues, il fallait donc que l'un discute tandis que l'autre fouine. Qu'elle n'attende toutefois pas d'excuse une fois tout cela derrière eux.

Abernathy continuait de toujours plus en dire sur le passé de son neveu, notamment sur son séjour en garnison à Karfeddion, racontant tout ce qu'il savait. Il semblait que le lieutenant avait véritablement eu des ennuis avec certains de ses officiers à l'en croire son récit. Et chaque fois qu'il avait pu parler à son oncle, il avait visiblement semblé plus inquiet encore, craignant pour sa vie et faisant part de ses soupçons au seul homme en qui il avait confiance. Le retraité affirmait avoir gardé des contacts dans l'armée et avoir tenté de régler le problème de ces officiers mais rien n'y avait fait. Soutiens hauts dans la hiérarchie ou magouilles diverses ? Il ne saurait le dire, mais rien n'avait changé.

Tout cela semblait vrai quand on y réfléchissait. En tant qu'agent du Bureau, le caridan était bien placé pour savoir que les bonnes relations pouvaient fausser le jeu et brouiller les cartes. D'un autre côté, son instinct lui soufflait que quelque chose ne collait pas dans tout ça. Le vieux disait beaucoup de choses mais, de façon presque imperceptible, il ne faisait que répéter un texte appris par cœur. Oh, pour le commun des mortels cela devait sembler parfaitement authentique mais il y avait ce petit quelque chose dans ses intonations qui trahissait une nervosité qu'il ne parvenait pas à mettre sur le compte de la visite du BSI. Molotch décida finalement qu'il était temps de porter son avantage au-delà de la ligne de démarcation et lancer l'offensive en territoire ennemi.

Avant sa mort, votre neveu a eu une permission et il s'est rendu sur Yaga Minor. Aucun de ses camarades de bataillon n'a pu nous dire s'il y avait une raison particulière à cela. Savez-vous quelque chose ?

L'autre prit quelques instants de réflexion silencieuse avant de répondre et l'agent vit la lueur dans ses yeux. De l'incertitude. Il ne savait que dire ou que taire. Bon signe.

Il voulait passer un peu de temps avec moi, il a toujours aimé cette maison, il s'y sentait plus à sa place que chez ses parents.
Donc il s'agissait simplement de vous tenir compagnie, rien de plus ?
C'est exact, mon neveu est... Était du genre calme et solitaire, il n'appréciait guère la compagnie des autres excepté sa plus proche famille.
Dans ce cas, comment expliquez-vous qu'il ait tenté de prendre contact avec le BSI à la capitale une fois arrivé ?

Un mensonge grossier mais calculé. Le suspect n'avait rien fait de tel mais ça ne faisait pas de mal de le lui faire croire. La posture du vieillard changea de façon subtile, plus tendue et méfiante à présent. Jusqu'ici croisées sur la table, ses 2 mains se séparèrent et l'une disparut sous la table. Molotch sourit intérieurement, voyant clair à présent. Dans quelques instants, pas plus de dix secondes en principe. Allez, lance-toi.

Votre collègue en met du temps là-haut...

Tout se passa en un éclair, la main sous la table ressortit brusquement, blaster prêt à tirer et envoyer l'agent dans l'autre monde mais celui-ci, ayant vu le coup venir, plongea à terre, évitant de justesse le tir qui l'aurait touché dans le crâne sinon. Sortant à son tour son blaster de service, il tint en joue le vieil homme qui n'avait aucune intention de se rendre et se jeta sur lui, d'un coup de poing curieusement bien placé le força à lâcher son arme avant de tenter de rouer de coups l'agent. Vieux ou non, retraité ou pas, il restait un ex-militaire et savait encore bien cogner fort. Grognant sous la surprise, Molotch se débattit et tout deux luttèrent férocement via de violents coups de poings et pieds.

L'agent n'était pas un lutteur de haut niveau mais ce qu'il n'avait pas en force brute, il le compensait par une capacité à encaisser fichtrement supérieure à la normale. Bien des collègues qu'il avait affronté en salle d'entrainement avaient été d'ailleurs stupéfaits par son endurance. Il reçut un coup à la lèvre qui le fit saigner un peu, un autre au ventre qui le fit se plier en deux et un autre contre la mâchoire mais malgré tout, il tint bon et continua à subir l'assaut jusqu'à sentir une ouverture dans la pluie de coups de son adversaire. Brusquement, il empoigna le visage du vieil homme, le regarda et eut un rictus mauvais puis frappa de toutes ses forces avec son propre crâne.

La douleur fut intense des 2 côtés mais assurément plus de celui du retraité qui bascula de côté, se prenant la tête dans les mains en grognant de douleur. Jurant, Molotch l'empoigna par la chemise et frappa à son tour. Il ne fallut que quelques coups de poings pour que le bougre ne dépose le drapeau blanc et s'effondre, à moitié assommé. Molotch le lâcha mais pas avant de sortir les menottes et enchaîner le vieillard avec. Son uniforme n'était plus si blanc que ça avec cette bagarre. Ils avaient dû faire un sacré boucan en plus. Si Harkin ou quelqu'un d'autre était là, il y avait fort à parier que le grabuge allait le faire sortir de sa cachette. Pas de temps à perdre, l'agent se précipita vers les fenêtres, à l'affût de voir une quelconque silhouette s'enfuir à toutes jambes. Rien.

Fronçant les sourcils, il patienta encore un peu. Rien. Zai n'allait probablement pas tarder à débarquer si elle avait entendu la bagarre. Pas de temps pour expliquer excepté brièvement. Fouillant le vieillard encore assommé, il n'y trouva rien de particulier jusqu'à ce qu'un détail n'attire son attention. Le pull du vieux était maintenant déchiré par endroits et les trous dévoilaient ce qui semblait être des tatouages sur la peau. Relevant le vieillard et l'asseyant de force sur une chaise, Molotch entreprit de lui enlever le haut pour en savoir plus, pile au moment ou l'agente junior débarquait en courant dans la pièce. Le caridan lui accorda un rapide regard et expliqua brièvement la situation.

Il a tenté de me tuer par surprise, nous nous sommes battus, j'ai gagné. Vous avez trouvé quelque chose ? Vu quelqu'un ? Ouvrez l’œil, quelque chose ne tourne pas rond ici. Nous allons avoir une petite discussion avec sieur Abernathy à propos de son neveu tragiquement décédé.

De nombreux tatouages sur la peau ridée du retraité, témoignages de sa jeunesse sous les drapeaux, à tuer au nom de l'Empire et la gloire, des symboles de la fraternité de son ancienne légion de troopers. Il y avait également autre chose, situé au niveau de la clavicule gauche, juste en-dessous. Un symbole dans un alphabet qu'il ne connaissait pas et qu'il ne se souvenait pas d'avoir jamais vu.

XX.
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By Helera Kor'rial
#35383
Des fichiers défilèrent devant ses yeux, une lecture trois points appuyés, un regard qui allait et venaient rapidement. Helera fronça les sourcils et toute sa concentration dû être tournée vers cette unique tâche. Caram, soldat de deuxième classe officiant sur la station spatiale l’œil. Elle avait sous les yeux la liste de toutes les personnes qui composaient sa compagnie. La compagnie CC-4848. Les affectations, les roulements, presque tout. Des informations normalement confidentiels, récupérés on ne sait comment. L’œil, qu’est-ce que c’était. Helera remonta dans les archives, au commencement. Rien. Top secret, écris en grosse lettre sur tous les documents qu’elle croisait. Station en plexiglass, invisible depuis l’espace. Quelques mentions étaient inscrites çà et là. « Vérification du niveau d’oxygène ». «Ajustement de la trajectoire » ou encore « Contrôle de l’intégrité des roches ». Ces mots sonnaient dans sa tête et se diffusaient par ses synapses. Pas d’atmosphère, propulsion artificielle, roches … Astéroïde. On parlait également d’un plan de vol et de nouvelles compagnies qui devaient monter dans cette station mouvante. Le plan de vol initial indiquait Belsavis. La reine déroula les informations, retenant les informations, les stockant dans son cerveau comme des marques au fer rouge. La station était un astéroïde.

Elle croisa les bras et se redressa, jetant un regard furtif vers la porte, par sécurité. Et donc ? Oui, et donc… Elle revint vers le texte sur Caram Harkin. Date de décès, 2 du calendrier impérial. Quelques mois après son affectation. Et le frère alors ? Le vieux était à cette époque en poste sur Yaga Minor déjà. Caram est mort dans la station, assurément. Un article de Palpatine, l’empereur de l’époque. Pas de discours. Surtout de la colère. Un rapport d’un officier étant présent lors de la nouvelle. Littéralement appelé de cette manière « La nouvelle ». Jamais l’auteur, dont on ne savait le nom, ne donnait d’identification. Pas d’informations sur ce dernier. L’œil, Palpatine et un soldat mort. Quelle était le but de cette station et pourquoi y avait-il un lien entre trois choses qui n’en avaient aucun, ou presque. Palpatine avait dû faire construire une station sur un astéroïde, propulsé et qui devait contenir de la garnison. Cela c’était clair. Le soldat Harkin quant à lui et sa compagnie avaient tous été tués quelques mois après l’activation de la station. Il y avait seulement une information qui manquait. Par qui et pourquoi ? Helera passa ses mains sur son visage. Belsavis. Helera piocha rapidement les données qu’elle avait sur la planète à l’époque. Le dossier abrita quelques informations et relia cela à des Jedi. Des réfugiés probablement de la purge. Une station voulant détruire les reliquats de l’ordre. On avait le pourquoi. Quant à qui … Probablement la destruction de la station, par des rebelles. Non, les rebelles n’existaient pas encore. Des Jedi. Essayant de protéger les leurs. Il avait une haine des Jedi, comme tous les impériaux. Helera sentit une pulsion de colère dans la salle d’à côté, suivi de coups. La lutte était en cours, Molotch découvert. Elle n’hésita pas et fonça.

La reine arriva dans la pièce, sa main libre posée dans son dos sur le manche du bâton lumineux qui siégeait au-dessus de son bassin. Elle jeta un regard à l’oncle, puis vers l’agent Molotch. Il lui présenta une peau rougie, une lèvre fendu et peut-être même une côte fêlée. Helera ne lui répondit pas tout de suite et s’éclipsa aussitôt à l’étage. Elle en revint plusieurs minutes après avec des lingettes, des torchons humides et un verre d’eau. Ce dernier fut présenté à l’agent.

« Plusieurs choses même. Son frère est mort dans une station spatiale impériale à l’époque. L’œil. Je crois que l’objectif de la station était de détruire les derniers Jedi. Visiblement, toute sa compagnie s’est fait décimer là-bas. »

Le vieux monsieur bougea la tête et reprit peu à peu connaissance. Helera récupéra alors un des torchons et s’approcha de l’agent, se plaçant à dessein dos à Abernathy. Elle plaça son index dans le tissu blanc et pocheta doucement la lèvre fendue de l’agent, enlevant le sang en trop. Son regard tourné sur sa tâche, sans croiser celui de l’agent. Dans le même temps, elle chuchota sa demande :

« Si vous m’y autorisez, j’aimerai l’interroger d’abord, selon mes méthodes. Je ne suis pas un agent du BSI mais il m’est arrivé de faire parler des gens, même les plus muets.
»

La reine essaya de ne pas trop appuyer sur sa lèvre, consciente de la douleur que cela pouvait provoquer. Une douleur insidieuse et insistante, un peu comme se couper avec une feuille de papier. Du coup, elle en profita pour un examen plus complet. Elle récupéra sa main et lui fit prendre le torchon pour le maintenir sur sa plaie ouverte. Du reste, la reine plaça ses cinq doigts sur son visage, observant un côté, puis l’autre, regardant la manière dont se défendait son corps face à l’agression. Tout en chuchotant, elle continua :

« Vous êtes solides, mais vous risquez d’avoir mal à la tête dans quelques heures. Il y a un afflux sanguin trop important dans votre cerveau. »

Elle se recula et regarda ses côtes. De ce côté-là, rien à déclarer si ce n’est qu’il aurait des douleurs par la suite. La reine esquissa un sourire et, s’il l’y autorisait, commença l’interrogatoire de l’oncle. Helera se plaça à son niveau, pliant les genoux pour lui faire face. Comme avec Molotch, mais sans s’approcher, elle observa les lésions éventuelles qui pouvaient accabler le vieil homme.

« Vous … vous faites une terrible erreur, agents. »

« Pourquoi donc monsieur Harkin ? »

« Les forces que vous déchaînez dépassent votre … cadre d’expertise. »

« Est-ce que ces forces ont un rapport avec la compagnie 4848 ? Celle de votre frère je crois. »

Le visage du vieil homme se raidit, il sembla blêmir et à la fois devenir rouge de colère.

« Vous ne savez rien ! »

« Il est mort au service de l’empire dans l’œil. Assassiné par des Jedi. »

L’autre hoqueta et toussa. Ses deux mains étaient encore libres, mais il n’essaya même pas de se défendre, conscient qu’il n’arriverait à rien. Deux agents face à ses vieux os.

« Il est mort à cause de l’orgueil d’un empereur. »

Cette fois, c’est Helera qui fronça les sourcils. Il y eu comme un déclic dans son cerveau. Une lumière qui venait de s’allumer. Elle resta quelques instants dans le silence, comme figée dans le temps.

« Bien sûr … Votre frère a été tué par les Jedi, à cause de l’empereur … Sa compagnie savait dans quoi ils allaient mettre les pieds et ils étaient conscients de l’attaque prochaine. Ils ont prévenus, on les a ignorés. Ils sont morts parce que l’empereur n’a pas écouté. Depuis que vous l’avez appris, vous nourrissez une haine de la hiérarchie, et surtout de l’empire. »

« Non ! J’aime mon empire. J’ai une haine contre tous ces utilisateurs de la Force qui ne pensent qu’à leurs pouvoirs magiques. C’est de leurs fautes si on a perdu la guerre, parce qu’ils sont centrés sur eux, ils sont lâches et imbus d’eux même. »

« L’empereur Astellan n’est pas comme Palpatine. »

Helera cherchait les retranchements, s’insinuant petit à petit dans les pensées de l’homme.

« Au départ oui. Il y avait un renouveau. Mais par la suite, il est revenu sur ses positions. D’abord ces lois qui rendaient légale la circulation des aliens, puis … cette catin Jedi dans le gouvernement. Pouvez pas comprendre ce que je raconte, Agente, vous n’avez pas vu ce que j’ai vu. »

« C’est pour cela que vous avez participez à l’attaque du palais ? »

« Quoi ? Bien sûr que non. »

« Vous avez continué dans l’empire, avec vos officiers, vos frères d’armes, vos soldats, parce que vous aviez confiance en eux. Vous avez noué des liens et obéis aux ordres, tout en regroupant les plus fidèles d’entre vous. Des gens qui croyaient au vrai empire, celui purifié des aliens et des sensitifs. Avec eux, vous avez organisé l’attaque du palais pour tuer … la catin sensible. »

« Non, non ! J’ai œuvré toute ma vie pour l’empire c’est vrai. Mais jamais je n’attaquerai le palais. Je suis partisan de l’empire, je suis fidèle à ce dernier, je ne le détruits pas ! »

« Mais votre neveu, si ? Celui que vous avez élevé quand son père a été tué. Auquel vous avez appris à ne pas se fier qu’à ses semblables. Auquel vous avez transmis toute la haine que vous aviez. Mais dans les yeux d’un enfant, cela s’est décuplé, et c’est devenu quelque chose de plus noir encore que ce que vous aviez. Il a échappé à votre contrôle et s’est lancé dans une croisade. Il est devenu un traître. »

Le vieux sembla rugir intérieurement.

« Assez ! »

Il se racla la gorge et cracha dans sa direction. La salive s’arrêta à mi-passage entre son visage et celui de Helera. La reine le fixait toujours dans les yeux, lui blêmit davantage, prenant la teinte d’un cadavre. Il venait de comprendre, mais c’était déjà trop tard.

« Les flammes du palais, vous les sentez, Monsieur Harkin. Qui brûlent votre peau. L’air saturé, vous avez du mal à respirer. Il y a de la poussière, vous ne voyez rien. Vos yeux brûlent. Vous entendez les cris des citoyens impériaux qui appellent à l’aide. Vous ne pouvez pas les sauver. »

Au fur et à mesure qu’il parlait, Abernathy semblait prit dans un autre monde, toussant comme si ses poumons étaient plein de poussière, se frottant les yeux comme pour essayer de voir. Il était dans un autre monde, à mi-chemin entre la réalité et le rêve qu’on lui imposait.

« Pour qui votre neveu travaille-t-il ? »

Arrêtez, je n’ai rien fait … Arrêtez … Je ne voulais pas ça …

« Je répète ma question. Pour qui votre neveu travaille-t-il ? »

Il se mit à pleurer, se lamentant sur lui-même. Helera enleva aussitôt la vision qu’elle lui imposait. Il continua de geindre à chaude larme, se tenant le visage entre ses mains. Elle avait horreur de faire cela. C’était contre nature et purement méchant. Mais face au démon, quelle meilleure solution avait-elle ? La reine se releva et se dirigea vers l’agent.

« Il l’ignore. C’est un fanatique vieux et blessé. Il a perdu le contrôle. Je crois qu’il fait partit d’un tout, mais … qu’il ne sait pas lui-même ce que cela signifie. »
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By Zygmunt Molotch
#35393
Ce tatouage constituait un mystère intriguant aux yeux de l'agent. Ce symbole ou quoi que ce puisse être n'était clairement pas du basic et ne ressemblait à rien qu'il ait déjà vu auparavant. Était-ce une autre marque d'une fraternité militaire quelconque à laquelle appartenait le vieux ? Possible, les anciens militaires comme lui aimaient à garder le contact avec leurs frères d'armes car comme tout soldat, ils étaient dans leur propre monde, loin des autres. D'un autre côté, ça pouvait être autre chose de potentiellement intéressant ou rien du tout, un simple détail, une lubie quelconque sans lien aucun avec leur enquête. Mais à son âge et vu son boulot, l'agent ne croyait plus aux coïncidences depuis un sacré bout de temps.

Tandis que le suspect reprenait lentement conscience, l'agente était remontée sitôt arrivée et revint rapidement avec de quoi adoucir son sale état. Ce fut seulement en la voyant s'approcher de lui, dos au vieux, qu'il prit conscience de la douleur à la lèvre et au ventre, sans compter un mal de crâne lancinant léger qui allait probablement empirer d'ici peu. Curieusement détaché, il se rendit compte qu'il n'était pas plus gêné que ça de se faire opérer en douceur par la jeune femme alors même qu'elle n'était pas toubib ni une amie. Il mettait ça sur le compte de l'adrénaline encore active dans son organisme qui lui mettait la tête à l'envers, oui c'était probablement ça tiens.

Montrez-moi un peu comment vous vous débrouillez, agente.

Il fallait bien, après tout, que l'agente junior éprouve ses capacités sur le terrain. Quel meilleur moyen pour cela que de se lancer elle-même je vous le demande ? Molotch resta là, immobile, à observer la jeune femme essayer de le raccommoder, l'examiner, puis lui saisir la main pour y placer le torchon à garder contre la plaie à la lèvre. Ce contact le fit brièvement frissonner même s'il n'aurait su dire pourquoi. Il avait l'impression d'observer tout d'un point de vue extérieur, complètement déconnecté de tout. Il nota avec détachement qu'elle évitait son regard, concentrée sur sa tâche. Ressentait-elle la même gêne qui le prenait parfois depuis qu'ils avaient parlé chez lui presque une semaine auparavant ? Peut-être.

L'examen terminé, il fut temps de passer à l'interrogatoire du vieux, lequel semblait pleinement comprendre la situation très désagréable dans laquelle il se trouvait. Et encore, il avait du bol d'être interrogé uniquement par 2 agents du BSI, cela le mettait à l'abri des formes les plus avancées d'interrogatoires dont se servait la branche Interrogation sans vergogne. L'agente junior conduisit l'interrogatoire avec brio et efficacité, amenant le bougre là ou elle le souhaitait afin d'obtenir ce qu'elle voulait de lui, en douceur mais avec fermeté et sans dévier de son cap. Il eut un bref sourire, satisfait de constater qu'à défaut de savoir obéir aux ordres du Bureau, elle savait s'adapter à son nouveau rôle et l'embrasser à la perfection.

Les pièces du puzzle se mettaient peu à peu en place. Il n'avait pas tout de suite compris le rapport entre le frère tué par des Jedi, l'oncle lui-même et le neveu suspecté mais il n'existait pas 36 conclusions possibles quant aux liens logiques. Les soldats ne détestaient rien tant que d'avoir l'impression d'être trahis par leur hiérarchie et au vu de ce qu'en disait la jeune femme sur cette histoire d’œil, c'était justement le cas. Rien d'étonnant ensuite à ce qu'Abernathy se soit radicalisé violemment au point d'en nourrir des projets extrêmes. Il n'y avait rien de plus dangereux qu'un fanatique à la foi brisée, surtout si c'était du fait de ses propres maîtres.

Molotch ne réagit pas lorsque le vieux insulta la jeune femme sans savoir qui elle était vraiment, pas plus lorsqu'il lui cracha dessus, perdu qu'il était dans ses propres réflexions sur tout cela. En revanche, en voyant la salive suspendue dans l'air, il fronça les sourcils, étonné. Bien sûr, cette foutue magie païenne, il avait oublié. Il était si simple d'oublier cette abomination pour ne plus voir en ceux qui l'utilisaient que des gens tout à fait ordinaires et sans rien de particulier, des hommes et femmes de chair et de sang comme lui. Encore que, celle qui se tenait devant lui n'était pas plus ordinaire qu'un Gilad Pellaeon.

Le cirque prit fin peu après et l'interrogatoire avec lui. Ne restait qu'un vieillard abattu, pleurant à chaudes larmes, anéanti par une influence extérieure et maléfique. Se remémorant la sensation d'une voix étrangère dans sa tête, l'agent ressentit un bref élan de compassion. Comme il était facile pour ces individus de manipuler l'esprit des autres ! Les agents croisèrent leurs regards, celui du caridan mêlant une dose de fierté pour l'efficacité dont elle avait fait preuve et de la désapprobation pour ses actes.

Un pion dans un plus vaste complot. Il est si facile et pratique pour qui veut couvrir ses traces d'engager un intermédiaire n'ayant aucune idée de l'identité de son employeur ni ses intentions. J'imagine que lui et Harkin ont été manipulés par quelqu'un qui s'est servi d'eux pour faire le sale boulot. Il est d'autant plus important de lui arracher tout ce qu'il sait.

Un regard rapide sur le vieux en train de sangloter, réalisant combien il avait été stupide.

Beau travail, agente. Vous apprenez vite. Même si j'aurais préféré savoir que vous utiliseriez votre magie avant de la voir en action. Je ne vais pas vous empêcher d'user de tout vos avantages dans notre quête pour la vérité mais je n'apprécie pas ce genre de cachotterie. Prévenez-moi à l'avenir avant d'user de votre magie.

Prenant l'une des chaises épargnées par la bagarre, l'agent la mit devant le vieux et s'y assit, un air faussement serein au visage. En vérité, une lueur de colère brillait dans ses yeux et il ne cachait pas son irritation. La douleur lancinante dans le crâne ne faisait qu'ajouter au réalisme de cette façade.

Maintenant qu'il est établi que vous êtes un traître et complice d'un attentat terroriste contre l'Empire, sachez quelles alternatives s'offrent à vous. Vous pouvez finir tout simplement abattu pour haute trahison et votre nom traîné dans la boue à jamais. Vous pouvez finir simplement emprisonné à vie, mis au secret et nul ne saura jamais ce que vous avez fait. Vous pouvez être confié aux bons soins du BSI et rééduqués pour réapprendre ce qu'être impérial signifie. Ou vous pouvez être confié à l'attention de nos meilleurs interrogateurs, lesquels se feront une joie de s'occuper de vous. Quel choix vous semble le mieux ?

Tremblant maintenant de tout ses membres, Abernathy avait cessé de pleurer et ne quittait pas des yeux l'expression orageuse de l'agent. Nul doute que ce dernier était prêt à mettre à exécution ses menaces qui n'en étaient d'ailleurs pas. Tout au plus des promesses.

Que... Que voulez-vous savoir ?
Vu votre implication, vous savez forcément ou se cache votre neveu. Ou est-il ? Avez-vous un moyen de le contacter, d'organiser un rendez-vous ? Si vous voulez sauver votre peau et la sienne, il va falloir pleinement coopérer. Nous avons besoin de lui pour trouver le responsable de cet attentat.
Il est en ville, caché dans un appartement en centre-ville. Nous nous parlons tout les jours afin de rester en contact. Je... Je ne savais pas pour l'attentat, je vous le jure ! Si je l'avais su, j'aurais tenté de l'arrêter, de tout arrêter... Je croyais que nous allions simplement...
Que croyiez-vous que des terroristes allaient faire au juste ? N'espérez pas ma pitié pour ce que vous avez fait.

Il ne pouvait y avoir de pardon aux yeux de Molotch. L'attentat n'avait fait que renforcer les cauchemars et les vieux démons qui le hantaient depuis plus d'une décennie, tout comme sa propre culpabilité. Il n'aurait pas plus pu pardonner qu'empêcher son cœur de battre. D'un signe de la tête, le vieux désigna le bureau à l'autre bout de la pièce dans lequel ils trouvèrent l'adresse en question. Bien, il ne restait plus qu'une chose à faire. Molotch laissa l'agente surveiller le suspect tandis qu'il s'éclipsait au-dehors et contactait par comlink les agents du Bureau stationnés dans la ville, entrant un code d'accréditation et expliquant brièvement la situation. Ordre était donné de venir chercher le suspect et l'enfermer dans une cellule avec interdiction formelle de lui parler sauf en présence de Molotch ou son agente junior. Il rentra alors et enchaîna avec une dernière question.

Monsieur Abernathy, ce tatouage sous la clavicule, que signifie-t-il ?
Nous en avons tous un semblable, moi et les autres.
Quels autres ?
Je ne sais pas, je ne les ai jamais vus autrement que par holoconférence et leurs visages ainsi que leurs voix étaient toujours brouillés pour qu'aucun d'entre nous ne sache à qui il avait affaire.
Et que signifie-t-il donc ?
C'est le symbole de notre appartenance, de notre foi.

Il baissa la tête, comme honteux. Cette foi l'avait poussée à bien des atrocités sans qu'il s'en rende compte alors.

Votre foi en quoi ?
En un Nouvel Ordre. En un Empire nouveau. En...

Il ne put en dire davantage et s'interrompit brusquement, les yeux exorbités. Puis il eut une expression de terreur et se mit à cracher du sang, semblant étouffer. Il se débattit comme un dément, la bouche emplie de sang, incapable de produire un son en dehors de ses espèces de grognements étouffés. Les agents tentèrent bien de le calmer, de le maîtriser et l'arrêter, en vain. Il s'immobilisa aussi soudainement que sa crise avait débuté. Molotch lui tourna la tête et croisa le regard de ses yeux morts. Il n'avait plus de pouls et son cœur ne battait plus. Mort. L'agent jura méchamment tout en examinant la triste scène. Tout cela ne lui disait rien qui vaille.

Il n'y a plus rien à faire. On dirait que son cœur s'est emballé dès qu'il a commencé à parler de ce tatouage...

Il secoua la tête. Tout cela n'avait guère de sens. Ils avaient ce qu'ils étaient venus chercher, même si le dénouement était bien loin de ce qu'il aurait voulu. Se relevant, il croisa le regard de l'agente.

Nous n'avons plus rien à faire ici.
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