L'Astre Tyran

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#35416
    Devoir. Pouvoir. Quelle différence pour la louve, pour qui seul faire devait compter. Elle ne vivait qu’à travers ses besoins et ses envies. Ils étaient comme ça, tous. Pas un pour réfléchir deux minutes. Cette puissance brute, à portée de main, qui rongeait le cœur de Vkoh, n’était qu’une chaîne supplémentaire. Donne-moi ta main, pour une aliénation totale. Non. Trop facile d’y succomber. Trop facile de se laisser aller. Comment deviendrait-on absolu, si chacun perdait ainsi la raison. La Dame Sombre s’y refusait simplement, par raison. Et expliquer tout ceci à la louve n’était pas à l’ordre du jour. Elle ne comprendrait pas. Aucun de ces dégénérés ne comprendrait.

    Elles restèrent ainsi, un moment par terre. Il ne se passa rien. Pendant plusieurs minutes, il n’y eut que le silence. Il n’y avait plus rien à dire.

    La Sith se passa une main sur le visage, chassant par ce geste quelques pensées parasites, quelques aigreurs. Elle restait persuadée que tous ses chiens ne comprenaient rien. Ils n’étaient bons qu’à obéir. Finalement, la Mirialan se remit sur pieds. Elle n’adressa qu’un regard bref à la louve, un regard sans signification. Sa voix brisa le lourd silence qui s’était installé dans la chambre.

      « On commence le travail demain. Je te retrouverai ici à la première heure du jour. »

    Par chance, les levers des deux soleils de cette planète coïncidaient.

      « D’ici là, repose-toi. Si tu peux. »

    Et la Sith s’en fut. Elle quitta la chambre et redescendit les escaliers. En bas, elle régla la note laissée impayée à l’initiative de Vkoh. Puis quitta la cantina.

    Dehors, la nuit était tombée. La Mirialan s’arrêta un moment sur le seuil de la porte double, levant les yeux vers le ciel. Ici, dans la banlieue de Malcraan, l’éclairage très faible des lampadaires à néons laissait apercevoir quelques étoiles lointaines. La tête vide de pensées, Ranath poursuivit son chemin, sans trop savoir où aller. Le rythme soutenu de ses pas raviva sa réflexion. Lui revinrent les souvenirs de son échange avec Haarm, les informations données, les cibles. Elle détacha le petit datapad de sa ceinture, et amena de nouveau les coordonnées à portée de regard. Le premier mourrait dans trois jours. La Sith consulta encore la note lui étant associée. Elle rangea l’appareil et bifurqua au prochain carrefour.

    Elle marcha longtemps, une paire d’heures. Une autre banlieue, quelques logements aux murs jaunâtres, quelques commerces fermés, une métallerie dont le fourneau était encore actif, si tard, ils ne devaient jamais l’éteindre. Et c’était là, cette petite maison. Il habitait là. Dans trois jours. Il ne pouvait pas mourir là. Il faudrait le suivre, le traquer, l’éloigner d’ici, et l’éliminer. La maison était vide. La pensée de la Sith avait sondé les deux petites pièces presque vides. L’endroit transpirait la misère. La contrebande et la piraterie devenaient des métiers comme les autres. Des métiers à risques. Des risques qu’il fallait accepter avant de signer. Ranath faisait partie de ces risques. Dans trois jours.

    La Mirialan se détourna de son objectif prochain. Elle enverrait Vkoh égorger cette première victime. Il restait quelques préparatifs en perspective.

    Tout était calme. Comme si la ville toute entière s’était endormie. Ce n’était qu’une illusion, car dans le lointain, on entendait distinctement le ronronnement des véhicules, parfois des éclats de voix. Cette planète ne comptait que peu d’habitants, mais ils s’étaient, pour bon nombre, rassemblés dans des villes comme celle-ci, poussiéreuse et miséreuse. Idéal pour les petits et grands brigands de ce monde. Longeant les rues sombres, la Sith sentait parfois un regard se poser sur elle, mais de ses yeux, ne voyait personne. Seule la Force lui soufflait, de ci de là, un indice. Elle poursuivait son chemin, sans s’arrêter, sans même songer à engager quelque conflit.

    La sensitive passa aux abords d’une cantina qui ne fermait jamais. Quelques badauds y traînaient, dépensant leurs derniers deniers au profit d’un grand et maigre Molavarien accoudé au comptoir. Les quelques uns qui restaient dehors jetèrent un coup d’œil en direction de la peau verte. On distinguait mal les traits de son visage. Pour sûr, c’était une femme. Toute de noir vêtue, veste et pantalon, les cheveux tenus par une attache simple à l’arrière de son crâne. Elle passa son chemin, prenant la tangente dans une petite ruelle mal éclairée.

      « File-moi le reste. »

    La Sith stoppa net. Ils étaient deux, l’un tenait l’autre. Le premier insistait.

      « T’as vendu que ça ? »

    L’autre balbutiait, intimidé par l’arme à feu dont le canon lui titillait la peau du ventre.

      « Non, mais tu sais …

      - Allez, ta gueule. Ça fait déjà deux fois, je t’avais prévenu.

      - Non, non, non … »

    Le premier arma à hauteur de front et tira. La détonation ne fit pratiquement aucun bruit. Il vida les poches du tout frais cadavre, se redressa en pivotant vers la sortie, et tomba nez à nez avec la Mirialan.

      « Ah. »

    À nouveau, il arma. C’était lui. Fallait-il que la Force soit si facétieuse ? La dague d’acier quitta son refuge avec un sifflement métallique. Sans un détour, elle alla se ficher directement dans la gorge de sa victime. La prise de Ranath était ferme sur la poignée, son autre main attrapa le menton de l’homme qui avait lâché son arme, sans un bruit. La main glissa sur le visage du mourant. Elle n’avait pas réfléchi. Il devait mourir, de tout façon, dans trois jours. Quelle blague. Il tomba à genoux, elle accompagna le mouvement. Sa pensée vint se nicher au creux de la conscience vacillante de l’Humain. Elle voulait en savoir plus sur Eicall. Sur le réseau. À toute vitesse, jouant contre la montre, et la mort, elle s’introduisit en l’esprit de ce pauvre gars, soutirant des images, des émotions, des souvenirs de ce petit crâne mou. Mais c’était trop tard, il était parti. Ranath lâcha prise. Elle soupira doucement. Et finit de l’égorger pour de bon. Toujours avec ce calme malsain, elle traça sur le front du mort, de la pointe de son arme, la signature de son bouc émissaire. La Mirialan abandonna là son message.

    La balade dura toute la nuit. Le Maître ne revint à la chambre qu’une heure avant le lever des soleils. Elle s’allongea, mais ne ferma pas les yeux, ne parvint pas à trouver le sommeil. Pourtant, son esprit était vide de réflexions. Ce qui était arrivé tout à l’heure ne lui inspirait que ce vide, ce silence. Il n’y avait pas de peur, pas de colère. Pas de regrets, non plus. Juste le silence.

    Elle avait abattu leur première cible. Trois jours plus tôt que prévu. Elles allaient devoir trouver une occupation, outre la recherche des deux autres cibles. Aussi la Sith avait-elle demander à Iro de lui envoyer quelqu’un. Quelqu’un capable de gérer une affaire, et qui resterait sur Molavar. Le type en question partit dans la journée qui suivit la demande, et arriverait bientôt. Et tandis que le Maître chargeait Vkoh de trouver les deux autres cibles, sans les tuer, elle s’occupait de dénicher un investissement simple.

    La Mirialan jeta son dévolu sur un garage qui se voulait également ferrailleur. Le propriétaire ayant trouvé plus alléchante opportunité, il souhaitait se débarrasser de cette affaire. Ce fut le tenancier de la cantina qui informa la Sith de cette occasion, et elle traita directement avec le propriétaire. Le petit atelier avait une surface de 400 m² et tournait avec 5 employés, ils avaient l’habitude de réparer les véhicules des particuliers locaux, mais également quelques engins agricoles, et se déplaçaient parfois dans les exploitations environnantes pour faire l’entretien de certains moteurs industriels. La vente de pièces détachées faisait partie des activités annexes de l’endroit.







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By Destin
#35429
----- Modération Flash -----


Racheter un garage pouvait concevoir son lot de concurrents. Des garagistes locaux qui voulaient créer une chaîne, un repreneur local, un investisseur... pour que le dossier passe, il faudrait aligner une cagnotte plus épaisse, de 600.000 crédits, dont le tiers était en réalité de quoi rallonger sur les offres concurrentes. Et ainsi récupérerait-on l'atelier Mag'Né'Tik :


REVENUS :

    • 75.000 crédits
      • 68.000 crédits de réparations
      • 5.000 crédits de locations de matériel et véhicules
      • 2.000 crédits de ventes de pièces

DEPENSES :

    • 40.000 crédits d'entretien


Calculer au pro-rata un centre productif ne marche pas exactement comme cela. le principe est que plus le prix digresse, plus le rapport investissement/production baisse aussi. Une usinel produit 33% de son coût initial. Un atelier 20%.

La petite structure que tu proposes aura un taux de production / investissement à 15 %.


Cette trame servira de base pour l'achat d'autres structures du même type ( au pro-rata selon leur importance ) sur Molavar.
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By Jeny Mikerley
#35434
Pendant plusieurs minutes, il n’y avait que le silence. Cette indélébile fracture dans le temps et l’espace qui séparait désormais les deux femmes. L’une assise contre le mur, la respiration mécanique saccadée, animée de soubresauts stomacaux qui aurait-on dit, menaçait de laisser un monstre en sortir. De l’autre, la femme verte à même le sol, se relevant doucement et fatalement de sa blessure psychique. Jeny la regarda, derrière ce masque de plastoïde, derrière le masque de fumée. Les yeux qui se promenaient sur ses mouvements. Et Mya partit en laissant ses derniers ordres. Jeny resta là, essaya d’abord de pousser un râle, elle leva un bras vers l’espace. D’abord un râle sorti de son casque, sorte de crissement métallique. Puis un grognement, alors qu’elle accrocha le lustre pour faire contre poids. Un rugissement enfin pour se remettre debout.

Le manque d’énergie se faisait sentir. Des petites taches de sang nimbaient sa vision, obscurcissait son champ visuel. Son cœur battait très faiblement et le sang remontait trop lentement jusqu’au cerveau. La mort cérébrale était la pire, disait-on. Elle avait besoin d’obscurité, de culture ombreuse. Elle s’appuya sur le loquet de la vitre de la fenêtre et activa le bouton pression. Toute appuyée contre ce dernier, elle entreprit d’ouvrir lentement le battant. Jeny passa une jambe par le rebord, puis une deuxième. Elle se laissa alors tomber sur le toit et tituba sur le sol qui semblait bouger comme sur une mer agitée. Nouveau grognement pendant cette déambulation nocturne. Arrivée sur le rebord du toit, elle observa en contre bas, dans cette allée trop étroite, mais qui pourtant accueillait deux visiteurs tardifs. Un pas devant, et elle se laissa tomber par-dessus la rambarde la tête de la première. Elle se rattrapa sur le sol sur les genoux, tandis que l’ombre déployée traînait derrière elle. A l’impact, cette dernière s’évapora comme un manteau de brume. Parmi les deux badauds, l’une d’elle s’enfuit de peur, l’autre se retourna de surprise.

Jeny le reconnut instantanément comme étant le vendeur de drogue de la cantina. Elle ne lui laissa même pas le temps de parler et l’attrapa par le cou, le frappant violemment contre le mur. Puis l’envoya au sol dans le fond de la ruelle. Elle se rua alors sur lui et le bloqua avec ses genoux sur le torse, avant de plonger sur son crane pour lui aspirer la vitalité. Il convulsa par à-coups, mais la force qu’il déploya était risible et il ne devint que poussière à dissimuler au vent. Pas assez. Jeny grogna de nouveau et retourna dans la grande rue passante de la journée. Elle s’infiltra négligemment dans la première maison résidentielle qu’elle trouva. Pendant leur sommeil, le couple fut dévorés l’un après l’autre. Les enfants conclurent le repas. La maison était désormais vide, comme si jamais personne n’avait vécu. Leur existence était désormais effacée. Et Jeny avait mangé.

Elle rentra au matin, par la même fenêtre par laquelle elle était sortie, mais par un saut de d’une demi dizaine de mètre. Une nuit de chasse qui l’avait de nouveau renforcée, plus puissante que jamais. Et pourtant, elle continuait de mourir, faute d’eau et de nourriture pour combler ses besoins vitaux. La douleur était revenue avec la force retrouvée. L’ombre déployée comme jamais, plus sombre que la malfaisance même. Elle ne parla pas à Mya, c’est elle qui lui donna les ordres. Trouver les deux cibles, en bref. Claire et nette, l’humaine ne resta pas plus de dix minutes dans la chambre. Elle revint au milieu de la première nuit. Toujours et étonnement aussi propre.

« Le premier vit dans une forteresse de soldats, dans un immeuble à quelques blocs de là. C’est un peureux, il ne sort jamais. La source qui me l’a dit était claire la dessus. Le plus sûr, ce serait de tout faire exploser, l’immeuble avec.

La deuxième, c’est une nana qui vit dans une infirmerie de campagne. Je crois qu’elle fait parler ses patients avec un sérum de vérité, ou un truc dans le genre. Elle vend ensuite les informations. Si tu veux de la subtilité, tu m’envoies là-bas en tant que malade et je lui fou un coup de scalpel.

Tu choisis, je m’en fou. L’illégalité, ça n’a jamais été mon truc.
»
#35459
    Une infirmerie.

      « Une infirmerie ? »

    Mais bien sûr … pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

    Et comment je fais ?

      « Elle travaille de nuit ? »

    Trois jours.

    La Sith se trouvait soudain intéressée par les informations rapportées par Vkoh. Tout ceci n’avait aucun caractère exceptionnel. Cependant, cela avait eu le mérite de relancer la réflexion de la Mirialan.

      « Changement de plan, on y va maintenant. »

    Elles repartirent aussitôt, au beau milieu de la nuit. La louve guida la Dame Sombre jusqu’à l’infirmerie. Et c’est tout naturellement qu’elles se présentèrent toutes les deux, à la porte, sonnant avec insistance, jusqu’à ce qu’on vint leur ouvrir. L’infirmière était seule, et l’édifice si petit que le tour en était vite fait, d’autant plus par la pensée. La jeune femme interrogea les visiteurs sur la raison de leur venue, et Ranath expliqua que son amie se sentait très mal après une chute. Elles entrèrent toutes les trois.

    La salle d’attente traversée, la porte du cabinet fermée, la Mirialan tira sans attendre l’une de ses dagues et égorgea proprement sa victime. Elle la laissa tomber au sol. Fit signe à la louve de ne pas bouger. En quelques minutes, la Sith avait arraché du mur la caméra à carte de la salle d’attente, verrouillé la porte d’entrée du petit bâtiment et éteint les néons plafonniers. On était ici au milieu de nulle part, mais la prudence restait de mise.

    Darth Ranath revint auprès de Vkoh pour fouiller les placards à la recherche de leur véritable objectif. Elle lui désigna le lit.

      « Assois-toi. »

    Ce fut finalement dans l’un des tiroirs du frigo que la Sith trouva son bonheur. Une poche transparente de liquide translucide. Il y en avait quatre autres comme celle-ci. Une rapide lecture de l’étiquette confirma le contenu de la poche. La Mirialan marqua une pause, puis se tourna vers la louve.

      « On va te nourrir un peu. Par intraveineuse. Trouve-moi une veine en bon état. »

    Elle laissa la gamine chercher et trouver un endroit où planter une seringue. Pendant ce temps, elle préparait la perfusion, avec les moyens du bord et ce qu’elle se souvenait de formations lointaines. Ce n’était pas le plus compliqué de la médecine. Quand tout fut prêt, elle présenta l’aiguille à Vkoh.

      « Je peux ? »

    Et après avoir obtenu autorisation, elle purgea l’aiguille et piqua, le plus délicatement possible, l’endroit désigné.

      « Ça va prendre un peu de temps. Tu reste comme ça, d’accord ? »

    C’était du grand n’importe quoi. Ranath s’assit sur la chaise à côté du lit où la louve s’était installée. Elle constatait que la perfusion était correctement réalisée, et que la poche avait commencé de se vider, à rythme lent, très lent.

      « Ça va ? »

    De l’autre côté de la pièce, il restait le cadavre de l’infirmière dont il fallait encore s’occuper. Elle le ferait plus tard, avant de partir.

    Il ne se passait rien. Après de longues minutes à ne rien dire, la Sith revint sur les consignes données quelques jours plus tôt.

      « On a tout chamboulé, ce n’est pas grave. On va procéder différemment. Demain soir on abattra la dernière cible. Comme tu as dit, tout l’immeuble. »

    De ses doigts, elle jouait avec la carte de la caméra. Elle la rompit finalement et la glissa dans sa poche.

      « Le chef de ce petit réseau s’appelle Eicall. Je le rencontre dans deux jours. On ne va pas le tuer. Pas pour le moment. On va l’enfermer. Je t’expliquerai la suite plus tard, si tu veux.

      Demain, tu pourras te charger de l’immeuble ? Demain soir, quand il fera nuit.
      »

    Le regard de la Mirialan glissa jusqu’à la perfusion.

      « Ça va ? »

    Oui, elle lui avait déjà demandé.

    Avant de partir, la Dame Sombre signerait le cadavre de l’infirmière, sur le front, comme fait pour la cible précédente.

    * * *


    Le lendemain, Ranath procéda à l’achat du garage, et dans l’après-midi, l’homme envoyé par Iro arriva. Il eut une longue discussion avec celle qu’il appelait Jama. Elle lui expliqua ce qu’on attendait de lui, et ce qu’il ferait dans les prochains jours. On l’informa du fait qu’il prenait en charge la gestion du garage, et les activités avenirs. Rien ne posait de problème pour ce type qui ne vivait que pour ce genre d’affaires.
#35463
Jeny opina du chef à la deuxième question, ignorant la première, qui n’en était définitivement pas une. L’ex petite blonde, qui n’était plus ni l’un ni l’autre, haussa un sourcil dissimulé par l’épais brouillard qui couvrait son visage. La mirialan était intéressée par ses propos. Jeny ne put qu’obéir à ce soudain changement de comportement. Chose à laquelle Mya excellait, c’était pour trouver des opportunités là où l’on ne voyait rien. N’avait-elle pas construit un ordre Sith à partir de la poussière des regrets passés ? Jeny l’emmena à travers la nuit presque étoilée. Au loin, les étoiles n’allaient pas tarder à poindre de leur présence à l’horizon. Aussi, si dissimulation il devait y avoir, c’était maintenant ou jamais. A travers la ville, les deux femmes avançaient au pas de course. L’infirmerie de campagne était légèrement excentrée par rapport au centre-ville. C’est bien une demi-heure qu’il fallut au duo pour retrouver le bâtiment pittoresque visité quelques heures plus tôt. On avait qu’à suivre la poussière de toute manière. Appartement encore à des êtres vivants d’alors. Se rappellerait-on de ces gens ? Comme le petit pousset sème ses miettes, elle semait les tas de poussières. Serait-ce préjudiciable pour elles toutes ? Assurément. Devait-elle arrêter de jouer à cela ? Définitivement. Jeny grogna pour elle-même face à ce résumé si pathétique de son existence. Semer des cailloux qui serviraient à les retrouver, non. Il ne sera pas dit que Darth Vkoh a précipité l’ordre Sith dans la tourmente.

Mya la présenta à la femme de l’hôpital. Vkoh se tordit sur elle-même, n’eut pas de mal à simuler la douleur. Rapidement, l’infirmière les mena jusqu’à une salle d’opération, tandis que la verte laissait présager l’urgence de la situation. Arrivées alors dans la salle, il y eu une brève lumière, et du sang. Jeny fronça les sourcils, alternant le regard entre la mirialan et sa victime. Etonnée, surprise, elle ne bougea pas, ni ne dit mot. N’était-ce pas la première fois qu’elle venait de tuer quelqu’un de sang-froid et sans raison particulière ? Jeny tomba la tête de côté, sentant d’avantage d’appartenance qu’alors. Cela faisait presque chaud au cœur de se rendre compte qu’elle n’était pas la seule. Ensuite, elle prit place dans le lit sous les ordres de Ranath. D’un mouvement de la tête, elle désigna son bras droit.

« Utilise la Force, je n’enlève pas ma combinaison. »

Trop dangereux, et puis si elle n’avait pas un flux suffisant de cadavre, elle mourrait inévitablement. C’était un peu comme pour les poissons. Privé de leur bocal d’eau, les branchies se desséchaient et se collaient entre eux, provoquant alors l’étouffement de l’animal. Si jamais la mirialan aurait voulu l’empoisonné, cela aurait été le moment parfait. Car malgré tout ce qu’elle était, Jeny avait une relative confiance en Mya.

« T’embête pas à nettoyer, si jamais je devais être infectée, j’aurai mille raisons de l’être déjà. »

Nouvelle douleur, qu’elle ne sentit même pas. Dans son bras droit, le liquide s’infiltra lentement. Jeny sentit la fraicheur envahir ses veines, à l’intérieur de son corps. Elle sursauta, son bras trembla plusieurs secondes. Son corps se demanda ce qu’il se passait et le lui fit savoir d’une manière des plus déplaisante. Son dos se cambra et elle prit une grande inspiration, avant de lentement retomber sur le lit. Elle toussa plusieurs fois à travers son casque et ne bougea plus.

« J’ai mal. » Répondit-elle.

Demain soir, l’immeuble entier serait détruit. Ce n’était sûrement pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Jeny opina du chef quand Mya lui demanda de s’en charger. Elle avait pour envie de faire sauter les renforts inférieurs, mais se contenterait d’envoyer l’ombre ronger la base. De nuit, pour limiter les aspects visuels. Mya était d’accord avec cela. Elle lui demanda de nouveau si tout allait bien. Jeny se figea, laissa sa tête reposer sur le lit, planta son regard dans le siens. Lentement, elle hocha la tête de haut en bas.

« Merci », se contenta-t-elle de répondre.

Et qui connaissait la louve savait que ce simple mot voulait en dire beaucoup d’autres. A la suite de quoi, Jeny essaya de dormir, en position fœtal.
#35491
    Vkoh se recroquevilla sur le lit et ne bougea plus. Ranath aussi s’était immobilisée. Elle songeait, réfléchissait. Dès lors que la louve avait fait mine de dormir, la Sith avait pris soin de vérifier que toutes les lumières étaient éteintes. L’infirmerie était plongée dans le noir, et la Mirialan ne trouvait rien d’autre à faire que d’attendre. Ses pensées allaient à son apprentie, qui devait attendre, elle aussi. Attendre les prochains ordres. Attendre la prochaine destination. Quelle vie de m*rde. D’apparence, Varadesh ne créait rien. Désormais que son maître lui avait demandé de développer son propre cercle, Ranath espérait voir fleurir une nouvelle branche de l’Ordre Sith. Mais pour ce faire, il fallait du temps, et si l’on prenait tout son temps à l’Apprentie en explorations diverses, elle ne créerait rien. On imaginait pourtant la Pantoran douée pour les négociations et les investissements. Après tout, elle avait bien eu Thule.

    L’attention de la Mirialan tomba à nouveau sur les poches de nutriments liquides et translucides. Elle les inspecta encore, nota quelques informations. Et finalement, tira de sa poche le petit datapad habituel, et en silence, pianota quelques mots. Son interlocuteur ne prit pas longtemps à lui donner réponse. Satisfaite, la Sith rangea l’appareil, et se plongea à nouveau dans la contemplation de la nuit noire. En fin de compte, elle s’autorisa à se couvrir du Voile. La sensation procurée par ce simulacre de méditation lui procurait une sensation agréable, elle s’abandonnait totalement à la Force, et cessait de penser. Mais la paix ne dura qu’un instant. Ces temps de communion étaient souillés par les visions morbides des mille visages hurlants.

    La Dame Sombre mit fin au repos de Vkoh quelques heures avant le lever des soleils. L’infirmerie ainsi que ses alentours avaient été calmes toute la nuit. On était bien venu toquer à la porte, tambouriner un peu, mais l’absence d’activité dans le bâtiment avait découragé les quelques visiteurs. Et avant le matin, les deux sensitives avaient pu quitter les lieux en toute discrétion et regagner leur quartier général temporaire, à savoir, la chambre de la cantina. Difficile de dire si la louve avait meilleure mine après cette nuit de repos concentrée en nutriments. La journée qui suivit fut haute en inactivité. Ranath accueillit son nouvel employé qui prit aussitôt ses fonctions dans l’atelier fraîchement acquis. Il avait reçu quelques consignes et se tenait prêt pour la suite. La Sith le chargea même de réaliser quelques commissions pour elle, rien de bien compliqué. Il s'exécuta. La chose prit la matinée. Ranath revint à la cantina. Elle vida les poches de sa veste sur le lit, à côté de Vkoh.

      « J’ai trouvé ça. »

    Il y avait une seringue et deux capsules de plastique opaque.

      « Tu te sens mieux ? Mieux qu’hier ? »

    Elle attrapa une des deux capsules.

      « Ça c’est … un peu pareil. C’est du glucose. Mais en une dose. Tu dois pouvoir te l’administrer toute seule, je pense. »

    Elle lui montra le produit en question.

      « Tu en veux maintenant ? »

    De toute façon, tout ça c’était pour Vkoh, Ranath n’allait pas le garder sur elle. La seringue, les capsules, la louve n’avait qu’à les mettre dans ses poches, et les utiliser en temps utile.

      « On va rester là cet après-midi. Ce soir tu me montreras notre dernière cible. »

    La Sith sourit doucement. L’idée d’un massacre qui la réjouissait peut-être, ou celle d’avoir sous la main une solution parfaitement temporaire pour sa louve. Elle s’assit finalement.

      « Tu voudrais me raconter ce qu’il s’est passé ? À Karfeddion. »
#35495
Si elle chercha le sommeil, c’est lui qui la trouva. Plus rapidement qu’elle ne l’aurait espéré, ou même tout simplement attendu. Un nuit sans lune, tout autant que ses rêves. Inexistants, sans essence, sans odeur. Rien de plus que l’obscurité la plus totale. Le vide et l’absence de tout sentiment. Il n’y avait rien que le repos. Réparateur ou non, c’était difficile à dire. Par rapport à quoi ? Son corps était encore cassé, son esprit toujours brisé. Un repos qui ne servait à rien d’autre que passer le temps. Quand Mya la réveilla, touchant épaule avec douceur, Jeny ressentie comme une onde de choc dans son corps. Elle se réveilla en sursaut, paniqua d’abord en reculant sur sa chaise de médecine, manquant de tomber à la renverse. Son corps fit les montagnes russes, jusqu’à ce que son esprit retrouve le contrôle. L’ombre quant à elle n’avait pas bougé. Il n’y eu aucune parole échangée, il n’y avait en avait pas besoin. Il était tôt, elle devait quitter l’endroit. Otant l’aiguille qui lui pourfendait le corps, elle se mit tout de suite sur ses pieds. Des suites de cette courte aventure, les deux femmes retournèrent dans leur chambre. Le voyage dura jusqu’au matin, jusqu’à ce que la mirialan s’éclipse une nouvelle fois.

Jeny avait alors passé le plus clair de son temps à méditer. Par moment se présentant à la fenêtre pour regarder l’extérieur. Ou encore s'asseoir sur le bord de la fenêtre et regarder le sol comme la destination finale à ce voyage tumultueux. Mais elle n’y fit rien. Au lieu de cela, elle était rentrée dans la chambre, finissant sa période de solitude allongée sur le lit. Mya était revenue quelques temps plus tard, chargé plein les bras. Elle renversa le tout sur le lit, tandis que Vkoh se laissait tomber sur le bord opposé, s’approchant alors comme une enfant curieuse vers les ustensils rapportés. La seringue et les capsules. Il n’en fallut pas longtemps à Jeny pour comprendre de quoi il s’agissait.

« Je sens que mon corps a repoussé l’échéance finale. Qu’il bat plus fort. »

Mya lui expliqua le processus qui consistait à se nourrir par intraveineuse. En d’autre terme, vivre par le biais d’une machine. Tout cela parce que son corps n’était plus capable de vivre sans le côté obscure. Une solution de secours qui ne la contentait pas. Mais une solution tout de même. Elle récupéra la capsule que la mirialan lui présenta et la fit tourner entre ses doigts, observant le contenant s’agiter derrière le plastoide. Jeny remonta alors son regard vers la mirialan et trahit son mutisme par un léger :

« Merci Mya. J’en prendrai plus tard. »

En quelque sorte, elle venait de lui sauver la vie. Vkoh ne le verbalisa pas, ni même n’en fit mention. Elle se contenta de garder ses petits coeurs dans les poches du blouson de la mirialan. Pas encore certaine de la raison pour laquelle elle l’aidait, Jeny n’en resta pas moins touché par ce geste dénué de tout intérêt perceptible. Mya semblait s’occuper davantage d’elle, la considérer. Le premier pas vers une coopération multilatérale ? L’avenir en serait le témoin. La mirialan demanda et se fendit d’un sourire. Jeny l’observa et inclina la tête de côté. Il était difficile de recevoir ces attentions, sans savoir comment le lui rendre. Il n’y avait plus que de la colère et de la haine en elle et tout le reste semblait difficile à exprimer. Caché, enfermé derrière les barrages obscures. De plus, se forcer à sourire ne servirait à rien, car ce sourire ne serait pas perçu. Elle hocha la tête de haut en bas, lentement, pour montrer son accord. Les phares rouges derrière les épaisses couches de fumées restèrent braqués sur la verte. Elle décida finalement de retourner à sa place d’alors et de s’assoir sur les coussins de son lit, face à la mirialan. La voix robotique qui sortit de son casque débuta son discours :

« J’ai commencé par trouver l’appât. Un vaisseau de transport républicain à destination de Karfeddion. J’ai tué tout le monde à l’intérieur, sauf le pilote, pour qu’un message de secours soit transmis. La frégate qui nous a interpellé a pu constater l’état dans lequel je l’ai laissé, et une petite fille, moi, qui attendait en pleure à l'intérieur. J’ai parlé d’attaque de l’empire, pour détruire la république. Un message de guerre. Ils sont restés dubitatif, jusqu’à ce que je rencontre le capitaine. Il avait une fille, je l’ai vu. Je lui ai fait croire qu’elle était morte dans cet incident, que les impériaux l’avait tué. J’ai implanté cette idée tellement profondément que j’ai dû détruire ses moyens de perception. Je ne sais pas trop ce que j’ai créé. Toujours est-il que j’ai pu le contrôler jusqu’à la destination choisie. Au passage, j’ai récupéré mon équipe, déguisé en soldat républicain, que j’ai fait monter sur le pont. Ensuite, on est arrivé sur Karfeddion et on a foncé sur la planète. L’objectif n’était pas de faire dans la subtilité, j’ai foncé vers l’endroit le moins protégé. »

Les jambes croisées, la petite sans visage regardait ses mains et surtout ses doigts qui se battaient les uns avec les autres. Il n’y avait pas de honte dans ses propos, juste des faits. Froids et cinglants. Par moment, elle remonta la tête vers la mirialan, dans une attitude davantage portée sur le respect. Mais globalement, elle n’était qu’une petite fille de vingt ans, piégé dans une combinaison de survie.

« J’ai ordonné à mon équipe que l’on récupère notre vaisseau pour que l’on s’enfuit, mais les républicains nous attendaient derrière la porte. Ils se sont battus, nous on ralenti. Le temps était millimétré, et je ne m’attendais pas à une résistance de leur part. Défaut d’orgueil probablement. Il y eu une explosion. Enfin non, c’était … juste un blanc en fait. Mais c’était probablement une explosion. Je me suis réveillée dans cet hôpital. Il n’y avait plus qu’un des mercenaires et Un. Ils m’ont ramenés. On ne m’a pas plongé dans une cuve de bacta. J’étais morte cliniquement. Je les ai tous tué, et je t’ai appelé. »

Et il ne restait que la coquille, vide. Jeny posa une main sur le drap, sans ressentir la douceur d’un drap. Il n’y avait plus rien désormais. Que la douleur qui lui harcelait l’esprit. Une douleur qui la tiraillait. Qui la rendait folle ...

« Est-ce que c’est ce que tu voulais ? »
#35517
    Une drogue pour une autre. Vkoh en prenait désormais deux. La première un composé glucosé, la seconde l’essence vitale de ses victimes. Et on était loin du sevrage. Quoi qu’il en fût, l’opinion de Ranath sur les excès de la louve avait opéré un demi tour radical. Cette petite chienne arrogante à battre à la trique avait gagné une petite part de respect que la Dame Sombre était prête à concéder à certaines personnalités. De prime abord, cela ressemblait à de la pitié. Une sale pitié qui change le regard, fait prendre un ton mielleux, accorde des petits privilèges. Mais le regard de la Mirialan n’était pas tombé sur la condition de Jeny. Au contraire, il s’était levé vers le sacrifice démesuré, empreint de fierté et d’une force nouvelle. Car Darth Vkoh représentait désormais un pan de la nouvelle force de l’Ordre Sith. Elle avait gagné son titre idiot, vide de toute signification palpable. Tu es des nôtres, assez forte pour ne plus faire partie des faibles. Absurde. Mais après tout, si ça renforçait les convictions, Ranath n’en avait cure. Elle distribuait les titres, elle accordait la reconnaissance, ou non. Gloire à Vkoh.

      « Oui, le résultat est là. »

    Indéniablement. Le prix payé était trop élevé. La Dame Sombre n’était pas certaine de cette assertion. On y avait gagné. La louve souffrait. Mais cette puissance … La Sith observait son interlocutrice. Fallait-il être désolée ? Non. Du moins, elle ne l’était pas. C’était fait, c’était trop tard. Et c’était la faute de Jeny. Elle avait commis une erreur. C’était condamnable. Mais elle avait réussi et avait survécu. C’était appréciable.

      « On trouvera une solution pour stabiliser ton état. »

    Elle avait même quelques idées. La petite Comtesse de Dargul avait déjà été prévenue. Une commande très spéciale pour le cas très spécial de Darth Vkoh. Ha ha, ça ressemblait un peu à une histoire de Vader. Cependant, la conception prendrait quelques semaines. La louve devrait attendre, et vivre sa souffrance encore quelques temps. Il lui suffisait d’y survivre.

    Une pensée fugace traversa l’esprit de la Dame Sombre.

      « Parle-moi de Un. Tu as choisi de l’emmener avec toi. Qu’a t-il de spécial ? Pourquoi lui ? »

    Cela pouvait passer pour une question un peu étrange. Cependant, Ranath avait besoin de comprendre les cheminements empruntés par les réflexions de l'Humaine. Ce gosse n’avait pas grand chose en apparence. Il était faible. Était-il déterminé ? Plein de rage ? Cela ne suffisait pas. Qu’avait-il fait pour se retrouver là auprès de Jeny, pour qu’il survît à la faim de la louve ? Tant à expliquer. Vkoh ne serait peut-être pas très loquace sur le sujet. Et cela n’avait que peu d’importance à l’heure actuelle.

    L’après-midi fila lentement. La Sith posait ses questions, cherchant parfois ses mots. Pour comprendre, pour entendre Darth Vkoh parler, s’habituer à cette voix, aux intonations. La nuit tomba sans prévenir, et avec elle la température de Molavar. Le brouillard de poussière qui envahissait les rues en journées se déposa peu à peu aux murs et au sol, et quand la nuit fut bien noire, la voie fut libre. Darth Ranath emmena la louve à l’extérieur. Il traînait encore dehors quelques badauds, parfois saouls, parfois drogués. Mais l’aura du duo faisait fuir même les plus allumés. Vkoh montrait le chemin vers la dernière cible.
#35526
La gamine ne répondit rien, attendit devant la verte, parcourant son regard sur ses traits faciaux, durs et sans mouvement. Une expression faciale sans aucun intérêt autre que vous glacer le sang. Quand on connaissait l’étendue des pouvoirs qui s’y cachaient, ou que l’on avait quelque chose à craindre. Jeny n’avait plus vraiment peur de Mya, ni même n’en était désormais soumise. Une partenaire de route, une partenaire de bataille. Un jour elle serait son égal. Et ce jour-là … Rien de plus ne se passerai. Elle n’essayerait pas de prendre le pouvoir. Elle n’essaierait pas de s’imposer. Tout cela était réservé aux bons à rien et aux fainéants, vouant leur existence à l’immobilisme, plutôt que l’évolution. Une solution ? Non, il n’y avait pas de solution. Ou si, peut-être. Une idée qui était née dans son esprit malade, pour réparer ce qui ne pouvait pas l’être. Il y avait une solution et c’était la Force qui la lui donnerait, rien ni personne d’autre. Jeny leva la tête vers Mya mais sans laisser davantage de commentaires. Si le chef voulait perdre du temps à cela, grand bien lui fasse. C’était son problème à elle, mais elle n’était pas opaque à toutes les solutions possibles.

« Un est différent des autres. Peut-être me rappelle-t-il mes années d’enseignements dans l’ordre Gris. Les gamins avaient sûrement son âge. Ils m’ont trouvé lui et sa sœur sur Balmorra, alors en plein festin. Ils n’ont pas eu peur et ont voulu apprendre à maîtriser ce que je faisais. Ils vivaient dans la rue. Ils avaient faim. Mais la lueur dans leurs yeux… Ce n’était pas de la pitié, c’était de la … colère. De la rage de vivre. Je les ai chassés. Je les ai battus, mais ils sont restés. Alors j’ai décidé de les prendre avec moi et je leur ai appris ce que je savais de l’ombre. Et du moyen d’y arriver. Depuis ce jour, ils s’entraînent jusqu’à être traversé par l’obscurité. J’attends juste le moment où il devra mourir. Quant à sa sœur … et bien je vais devoir aller la chercher. Elle a … ressuscité. Je le sens. Son corps a également été détruit. Elle souffre. Un n’est pas encore au courant. »

La sœur en elle-même n’était pas âgée que de plus de quinze à seize ans. Le meilleur âge pour apprendre, disait-on. La petite lueur laissée sur Karfeddion se battait pour sa vie et dans un environnement hostile. Le temps de sa consécration touche à son paroxysme. Si elle y survit, elle aurait droit à l’apothéose. Si elle meure, tant pis. Jeny crut bon de préciser.

« Je ne veux pas qu’il meure bêtement. Je tuerai celui qui essaiera de leur faire du mal. »

L’avertissement était lancé.




Dans l’après-midi, les deux femmes s’étaient retrouvées devant l’immeuble à détruire. En plein milieu d’une ville sans grand intérêt, bercé par les tempêtes de sable. Avec les étoiles couchantes, elles trouvèrent le chemin vers le bâtiment cible. Piteusement ouvragé de corrosion et de rouille. La nuit tombait, et l’ombre sortait de sa tanière, petit à petit. Si bien que quand venu le crépuscule totale, la fumée s’étendait au-dessus de Jeny comme un brasier de plus de deux fois sa taille. Le massacre allait commencer rapidement.

« On ne va pas faire dans la dentelle, j’ai pas envie de m’ennuyer avec eux. L’ombre pulvérisera les murs inférieurs et les étages du rez-de-chaussée. Il va y avoir de la fumée. Je te laisserai vérifier que la cible soit morte. Evidemment, on ne laissera aucun survivant. Je m’en occuperai. Ce sera à ton signal. »
#35548
    La louve avait un protégé. Elle lui garantissait la survie. Deux protégés. Était-ce de la compassion ? En un lapse de temps qu’on pouvait qualifier de court, Jeny avait subi une évolution radicale. Mais Vkoh, Darth de son titre, se trouvait peut-être être plus Humaine que la petite droguée de Balmorra. C’était étrange. Tout à coup, on sentait pris de sentiments, des relents de nostalgie peut-être. Avant, quand on avait encore le temps, on n’avait rien fait de bien, pour personne, et maintenant qu’on était au plus bas, mais détenteur d’un pouvoir ravageur, on s’adonnait à quelque pitié certainement mal placée.

    La Sith eut une moue contrariée. Non en réaction au discours de la louve, mais en commentaire de sa propre introspection. Peut-être faiblissait-elle, finalement.





    C’était une petite caserne miteuse, plantée au beau milieu d’un quartier résidentiel décrépi dont les immeubles de quelques étages supportaient leurs murs couverts de poussière jaunâtre. Ici, ça puait le badaud mal luné à plein nez. Ils traînaient dans le sable volatile à l’ombre des bâtiments montés d’un béton trop vieux pour cette époque. Cette caserne, qu’on disait militaire, n’était pas en meilleur état. La différenciait du troupeau une grille en mauvais acier, impur par le plomb, qui avait tendance à rouiller à pic et à la base. Plus loin, en longeant cette grille, on devinait un portail tout aussi amoindri et dont les gonds avaient déclaré forfait depuis déjà plusieurs années.

    La tombée de la nuit, le coucher d’un, puis des deux soleils, annonçait le retrait des démunis, qui mains dans les poches, se tassèrent dans les appartements trop petits et les cantinas trop chères pour leurs moyens. Quand le ciel fut noir d’encre, il ne restait ici que les deux Darth, tapies dans un recoin, observant les alentours et les activités de la caserne où l’on avait sonné l’heure du dîner, puis l’heure du repos.

    Quittant leur cachette, la grise et la verte remontèrent à pas légers la grille rouillée pour gagner les abords de leur cible bétonnée. Cet ensemble de logements-ci avait été désigné comme domicile de leur dernière victime. La louve ne tarda pas dans l’exposition de son plan. La Mirialan lui fit signe de patienter encore un instant. Aussi, pour ne pas faire attendre le bourreau, elle projeta son esprit par delà la grille, franchit le mur granuleux du bâtiment, et débuta sa rapide exploration. Ils étaient nombreux, affairés à la lecture, la toilette, ou toute autre activité ludique inavouable. La cible, elle aussi, avait regagné ses quartiers. Ranath l’identifia sans mal. Elle rappela sa pensée, et hocha la tête.

      « Vas-y. »

    Pendant de longues secondes, son regard demeura ancré sur le masque de Vkoh. Mais la lâcha pour se poser sur l’immeuble qui tomberait bientôt en miettes.
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