L'Astre Tyran

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Taris est un monde densément peuplé, urbanisé et pollué à l'extrême. Les classes supérieures occupent les sommets des gratte-ciels tandis que les plus pauvres vivent privés de lumière dans les couches inférieures. Loin du sommet des bâtiments, la surface est principalement composée de marais nauséabonds et de champs d'épaves de vaisseaux.
Gouvernement : Empire
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By Jen'Ari Nekanasaza
#35359
    La Mirialan avait cessé de gigoter depuis déjà un moment. Elle avait suivi le processus contraignant de son incarcération en demi conscience, perdant parfois le fil, croyant souvent qu’elle se souviendrait de tout. Après plusieurs jours, elle ne se souvenait de rien. Elle avait constaté à son réveil être privée de ses effets personnels. Du moins de son sabre, car ses poches étaient vides depuis longtemps. Tout était sur Dargul. Le carnet, le stylo, le caillou, le sabre de son maître, l’holocron, tout. Elle n’avait rien d’autre que ce sabre à la lame rubis. Elle ne le reverrait jamais. Cette fatalité l'indifférait désormais. Au début, elle avait un peu gesticulé, joué des muscles pour comprendre ce qui la maintenait et comment. C’était au réveil. Puis cette désagréable sensation d’immobilisme forcé avait laissé place à quelque chose de plus … grave. Son esprit ankylosé peinait à sortir du brouillard. Il était aveugle et maladroit. Il était essoufflé. Ranath était essoufflée. Elle était sourde. Elle était muette. Et elle était aveugle.

    La pensée de la Sith se précipita sur l’un de ses ancrages. Sabina. Varadesh. Le lien avec son apprentie était fort et constant. Le lien était toujours là, toujours aussi intense. Elle le remonta à toute vitesse, à la recherche de la Pantoran. Mais Sabina avait disparu. La pensée se perdit. Elle se heurta aux barreaux de la cage. Au-delà de cette barrière, ce n’était que néant. La Mirialan n’avait plus conscience que d’elle-même, et encore. À plusieurs reprises elle s’essaya à une exploration mentale des environs. C’était une habitude si naturelle. Mais elle ne pouvait voir que par ses yeux, et n’entendre qu’avec ses oreilles. Elle était seule. Seule et perdue dans le néant. Pire encore, elle était vide. Elle était faible. Ses forces l’avaient abandonnée. La … Force, oui, la Force s’était tue. Dès lors, ses pensées se cantonnèrent à de bêtes constats. Froid. Faim. Mal. Peur. Elle avait peur. Il ne restait que ça. À partir de cet instant, Ranath avait cessé de bouger. Et son regard était tombé à ses pieds.

    Elle découvrit avec une surprise toute mesurée la présence de ce petit animal. Immobile dans sa cage, il se montrait patient, comme si toute sa vie se résumait à cette cage. Elle le voyait, mais ne pouvait ressentir sa présence. Pourquoi tu es là ? De temps en temps, le lézard agitait une patte, et la Mirialan l’observait sans intérêt. C’est à cause toi, n’est-ce pas ? C’est toi qui fait ça. C’était la seule explication qu’elle put trouver. C’était à cause du lézard. Elle ne lui en voulut pas. Les heures défilant, la Sith put prendre la mesure du silence qui régnait en elle. Les émotions ressenties étaient simples, presque binaires. Elle ressentait, ou ne ressentait pas. Mais ce vide, peu importait le temps qu’on passait avec lui, était toujours aussi terrifiant.

    Il y eut un mouvement sur le côté, accompagné d’un grognement. John émergeait. À son tour, il observa sa condition. Il lui parla, l’interrogea. Elle ne lui répondit pas.

    On vint finalement perturber le petit univers restreint de la Sith. Une porte s’ouvrit, laissant entrer plusieurs paires de bottes dont les talons claquaient par terre. Ils s’arrêtèrent au niveau de l’Humain, sans trop intéresser la Mirialan. Puis, après un certain temps, ils envahirent son champ visuel. Elle fut forcée, cette fois, de trouver à tout cela une forme d’intérêt. L’identité de l’illustre visiteur ferait l’affaire. Empereur. La Dame Sombre inspira lentement, ses côtes se soulevèrent dans le même temps, à mesure que ses poumons se gorgeaient d’air.

      « Puis-je savoir comment une sensitive s'associe à un Moff renégat recherché pour meurtres, sabotages, haute trahison et chasse illégale ? »

    Elle relâcha doucement la pression alors que ses yeux, dont l’éclat d’or s’était éteint, observaient le visage à l’expression dure de son interlocuteur.

      « Une rencontre fortuite. »

    Sa voix, qui n’avait pas servi depuis des jours, était rauque mais ne trahissait aucune forme de faiblesse. Le ton égal, bien que marqué par la privation d’optimisme, ne révélait pas d’arrogance. Darth Ranath, malgré bien des excès, savait se montrer raisonnable. Elle ne jouerait pas avec cet animal-là.

      « Et regrettable. »

    Il était désormais question d’accepter la situation et d’y survivre. Dans le calme.

    Le lézard à ses pieds se dandinait.

    Des mois auparavant, et depuis la chute, la Sith s’était prise à réfléchir à la potentielle durabilité de son identité Jedi. Elle se demandait si on conservait les informations des disparus. Des déchus. Elle imaginait d’abord qu’on la rechercherait. Puis qu’on n’en ferait rien. Elle prenait peur de voir surgir un Maître Morelion enragé, puis découvrait la stupidité du Conseil en la personne de leur médiocre émissaire. En fin de compte, Mya Tellis avait peut-être un dossier à son nom sur Coruscant. Aujourd’hui, il était temps de se demander à quel point ce dossier était accessible, et qui pouvait se le procurer. L’éventualité d’être fichée comme Jedi existait. Le pourpre de sa lame racontait une autre histoire. Mais l’Empereur préférait-il rencontrer un Jedi ? Ou un Sith ?

    En silence, elle attendait la suite.

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By Harlon Astellan
#35432
L'Empereur renifla. « Vous êtes un cas spécial. » Il se contenta d'une tête inexpressive au possible. La déception qu'accordait cette vision l'encouragea à ne pas se déboîter le cou outre mesure, et il se laissa retomber. Le ton suffirait pour cette fois. « Vous alliez le pittoresque et l'efficace. Le grotesque et l'excellence. La loyauté et la pseudo-liberté. Vous êtes un être paradoxal... » Un temps. « Vous avez l'intelligence de reconnaître notre capacité, et pourant vous vivez juste sous notre autorité. Depuis toutes ces années de fuite... » Emsar ne répondit rien. « Le fait est que vous êtes un Moff renégat. Un traître et un assassin. Vous serez jugé comme tel. » Emsar ne dit rien. L'Empereur, dans l'attente d'une réaction, resta en station immobile, jusqu'à esquisser un geste vers la sortie. « Vous n'en ferez rien. » L'Empereur resta en place. « Tiens donc. » Emsar dût effacer la douleur de sa mémoire pour tenir la tête haute. « L'aurait suffit de me passer par le fusil... un tribunal militaire ou civil me condamnerait à mort, ça serait médiatique. Mais je suis un cas spécial, et vous le savez très bien. » L'Empereur balaya l'air de sa main. « Un homme de vos talents est rare, je dois l'admettre... mais c'est une perte dont je n'aurais pas honte, compte tenu du mal fait à notre société. » Emsar ricana. « Oh mais si c'était aussi trivial... En vrai, on sait tous les deux pourquoi tu me tiendras en vie. » Harlon ne dit rien. Mais le tutoiement l'agaçait. « Pendant un moment, il a fallut que j'ai la certitude de mon vrai nom... John Emsar, c'est qu'un pseudo... et pour ça j'avais besoin d'interroger ma mère. Mais quand elle vous dit, après qu'on lui a arraché les paupières, qu'en fait c'est pas vraiment votre mère... » Il siffla entre ses deux. « ... et bah on remonte maillon par maillon la chaîne qui conduit jusqu'à nos racines. On découvre sa vraie génitrice, qui a initié un passage de mains en mains pour son enfant... et elle finit par parler de son potentiel amant, père de son enfant. »

Emsar fut cette fois plein de défi. « Et quand on découvre qu'elle couchait, pour la première fois de sa vie, neuf mois avant ma naissance, avec un étudiant en politique en stage, un étudiant de Nouane qui revenait d'un autre stage du Noyau Profond... on fait le rapprochement avec le nouveau Moff favori de Feyet Kiez... Tu ne crois pas ?.. » Un sourire narquois...




Fortuite et regrettable. Bizarrement, avec Emsar, on pouvait la croire sur parole, quand bien même se prendrait-elle au mensonge. On rencontrait souvent Emsar par hasard, ou par son envie personnelle, et on le regrettait la plupart du temps. Tout le temps, en fait. « Je vous crois. » Il n'exprima rien de plus. « Mais votre contrôle comme sensitive et vos actions contre nos troupes vous ont condamnés, jeune fille. » Il la toisa de long en large, des pieds au menton. Elle n'était pas laide, mais pas jolie non plus. Un visage rond, vert pâle, sur un corps quelconque, celui d'une athlète accomplie au profil de chat maigre. L'Empereur approcha, et lui souleva les paupières, observant ses yeux sans ménagement, bien caché derrière des gants de cuir marron foncé qui sentaient le neuf. « Vous êtes fatiguée. » Il avait en réalité voulu vérifier la couleur des iris de la femme. « A chaque attentat, je tombe sur l'un d'entre vous. » Il n'avait pas fini. « Reste à savoir si vous travaillez pour les Jedi ou pour les Sith. » Il fut monocorde tout du long. « Quoi qu'il en soit, votre sort sera le même. Vous allez être torturée. Vous nous donnerez les noms de vos amis, et de vos alliés. Ensuite, nous vous donnerons la permission de finir vos jours dans une mine de Bandorium. » Il pianota sur la cage du lézard avant de se diriger vers la sortie.

Si Mya Tellis - ou Darth Ranath - avait quoique ce soit à négocier, c'était le moment.
#35462
    Jeune fille. En d’autres circonstances, elle aurait certainement souri. La situation lui donnait d’autres envies. La fatigue notamment. Oui, elle était fatiguée, bien que la chose n’intéressait pas réellement l’Empereur. La Sith ne s’étonnait pas du traitement qui lui était fait. Elle y avait déjà réfléchi plusieurs fois. C’était une disposition longuement méditée. Si Skywalker me tombe dessus ? Si Astellan me tombe dessus ? On s’était tenu suffisamment loin de l’un et de l’autre pour que cela ne se présentât pas. Jusqu’à une erreur idiote. Hm … Idiote, l’erreur l’était. Mais la véritable raison de la présence de Ranath ici était cet Humain, tout aussi idiot. Fallait toujours qu’un abruti vint mettre son nez là où il ne fallait pas. Elle était passée trois fois au même endroit. C’était jouer avec le feu. La brûlure se ferait bientôt sentir, promesse impériale.

    Torturée. Enfermée. Un juste traitement. Mais pourquoi ? Pour éliminer une bande de petits criminels mal lunés. L’Empereur s’était déplacé pour ça ? Non, il s’était déplacé pour Emsar. Mais elle, pourquoi la garder ici, alors que la sentence était déjà prononcée ? Contrôlée comme sensitive. C’était quoi ça ? Il venait rendre visite à tous les sensitifs qu’ils attrappaient ? De combien leurs appareils s’étaient-ils affolés en prenant la mesure de sa sensitivité ? Ça devait être autre chose que les petits merdeux qu’on choppait ici et là, à chaparder sur les étales d’un marché.

    Non, mais, un instant … Astellan traquait du sensitif ? Sérieusement …

      « Vous ne préféreriez pas connaître les noms de mes ennemis ? »

    Il y en avait tellement … Des centaines, des milliers. Des gens ordinaires. Des Jedi. Des Sith. Et des Sang-Purs. Et ceux-là … elle les haïssait. Elle les avait suivis, traqués, cherchés, partout où ils s’étaient manifestés.

      « Ceux qui vous ont poussé à détruire Ansion. Qui ont brûlé Ithor. Qui vous ont personnellement menacé sur Arkania. Qui ont envahi Scintilla. Qui se cachent encore sur Terminus. Qui viendront encore de systèmes inexplorés … »

    Une brève inspiration. Elle ne cherchait pas ses mots, la contrainte l’essoufflait. Le champ de stase n’était pas pour lui plaire.

      « En sus de ces Sith-, ceux qui les ont laissé s’en prendre à nous, qui n’ont rien fait pour les détruire, et qui ne méritent pas votre paix. »

    Y avait-il du vrai dans tout ceci ? La voix de la Dame Sombre ne laissait transparaître qu’un fond de colère, et encore. Il y avait quand même quelque chose qui méritait d’être explicité. Une vérité qu’elle n’avait jamais exprimé, par pudeur, ou par prudence. Confier pareil aveu à l’un de ses disciples … ou à son apprentie … On imaginait sans mal la rage de la petite Pantoran en entendant de tels propos.

      « Empereur Astellan, mes chiens ne chassent pas en territoire impérial. Par crainte, d’une part. D’autre part, parce que je souhaite voir l’Empire écraser la République, et offrir la paix à cette Galaxie. »

    C’était sincère. Et au moins, ça s’entendait. Aux intonations parfois haineuses, on percevait qu’elle y croyait quelque peu. Que l’Empereur en fut convaincu était un autre problème.

    L’emprise de la Sith sur son avenir était réduite à trois fois rien. Tout, ou presque, était entre les mains de cet Humain, aux épaules trop étroites pour une responsabilité ô combien primordiale. Au moins avait-il l’ambition. Et si lui ne faisait rien, qui le ferait ? Les Sith ? Oui, les Sith. Mais qui ? Darth Varadesh. Elle recevrait les consignes de son maître, la Comtesse les lui transmettrait. L’héritage avait été préparé, bien en amont. Alors, disparaître aujourd'hui n’avait pas d’importance, dès lors qu’on considérait ne pas pouvoir se soustraire à cette fatalité.

    Cependant, le petit discours de la Mirialan n’avait pas pour objectif de lui sauver la peau. Il était une proposition. Son interlocuteur s’en saisirait, ou pas, pour accomplir quelque chose. Ranath ne servait que ses propres convictions, et Astellan pouvait lui être utile, paradoxalement.
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By Harlon Astellan
#35490
L'Empereur ne broncha pas. « Voyez vous cela. John Emsar le renégat pense être mon bâtard. » Il haussa les épaules. Et repartit. Sans un mot de plus. Emsar ne s'y attendait pas. Il pensait avoir droit à une réponse claire, un oui, un non, une vérité ou un mensonge. N'importe quoi. Et pour finir, on ne lui laissait que le droit de se morfondre dans l'obscurité.

Sans rien.




« Vous ne préféreriez pas connaître les noms de mes ennemis ? » Allons donc. Les noms, les prénoms, les visages, l'âge de tous les ennemis d'une sensitive revêtaient un intérêt aux yeux de l'Empereur qui égalait son propre intérêt pour la dernière période de salaison des viandes rouges de Nez Peron. L'Empereur se déplaçait rarement pour les prisonniers. Il se trouvait qu'Emsar avait un statut trop particulier pour qu'il l'ignore. Elle, elle semblait être une sensitive de haut rang. On avait trouvé tout un attirail qui faisait d'elle une praticienne d'un niveau trop dangereux pour être ignoré. Les circonstances l'avaient fait se déplacer sur Taris pour qu'il les visite discrètement, le temps de recueillir assez d'informations pour aller ensuite les redistribuer.

L'exercice relevait d'un manque de confiance grandissant. L'élan suivant le coup d'état calme commençait de retomber, et ses actions, aussi positives furent-elle pour tous, commençaient à agacer et à jouer de sur-place. Pire encore, son initiative de rendre la population égale à tous les niveaux lui avait attiré les foudres de ceux dont il aurait du garder le soutien. L'Empire Invisible, sa section de gens... spéciaux, chargés de traquer les corrompus et les oubliés des procédures obéissaient bien à ses ordres : les écarts n'existaient plus, et les riches n'étaient plus aussi influents devant la Justice qu'avant. Et nombre de ses officiers supérieurs étaient issus de ces familles nobles qui étaient à leur tour susceptibles de plonger, comme n'importe quel citoyen lambda. Quel noble n'avait pas de squelette dans ses placards ? Aussi, une information sur les Sith se recueillait en personne. Un officier aurait tôt fait de redistribuer les informations à ceux qui auraient du ne pas les recevoir... ou les oublier sur le chemin du retour.

« Étonnez-moi. » Quelles banalités sortir à l'Empereur ? « Ceux qui vous ont poussé à détruire Ansion. Qui ont brûlé Ithor. Qui vous ont personnellement menacé sur Arkania. Qui ont envahi Scintilla. Qui se cachent encore sur Terminus. Qui viendront encore de systèmes inexplorés... En sus de ces Sith-là, ceux qui les ont laissé s’en prendre à nous, qui n’ont rien fait pour les détruire, et qui ne méritent pas votre paix. Empereur Astellan, mes chiens ne chassent pas en territoire impérial. Par crainte, d’une part. D’autre part, parce que je souhaite voir l’Empire écraser la République, et offrir la paix à cette Galaxie. » L'Empereur ne répondit rien. La jeune fille avait renforcé la conviction de l'Empereur de la torturer. Il ne dit rien à haute voix sur ce qui le poussait à vouloir la voir pelée vive dans un cachot du Bureau, mais il n'en pensa que trop. Ceux qui savaient que Ansion était détruite n'existaient pas en dehors de ses légions sur place et de quelques officiers très haut placés. Et ceux qui savaient que l'Empire lui-même avait demandé la vitrification de la capitale étaient encore moins nombreux. Au choix, où la donzelle avait l'oreille et la bouche d'un membre du Haut-Commandement... soit elle était sur place au moment des faits. Une sensitive sur place avait peu de chance de travailler sous son égide. Dans les deux cas, sa disparition devenait une priorité. Ithor, elle, relevait aussi du secret Républicain, et leur maîtrise des informations n'était pas aussi complète que dans l'Empire. La fin lui fut tout aussi délectable. Ils ne chassaient donc point en ses terres ?

Grave erreur. Les rapports indiquaient bien une présence Sith sur Korriban. Une planète on ne peut plus enclavée dans ses territoires. A défaut d'y chasser, ils s'y terraient et s'y ressourçaient. Complotant au renversement d'un dirigeant puis d'un autre... A défaut de chasser, prophétisaient-ils sa fin de règne sur les terres d'Empire ? « Vos mots me viennent mais sonnent creux, ma dame... » Il esquissa un geste sur le côté avec sa tête. « A diverses variations, infimes pour la plupart, je croirais entendre la harangue de feu Darth Krayt, le bien-nommé, qui vint en mon domaine pour me demander de se joindre à lui, afin d'écraser la Nouvelle République. » Il renifla. « Mais j'imagine qu'il ne vous en a rien dit. » Il jouait de vérité pour monter la colère entre ces traîtres patentés. Les secrets éventés de ces individus renforçaient les rivalités assassines qui les laissaient toujours affaiblis. Alimenter les braises des trahisons séculaires avec de bonnes raisons constituaient une belle occupation. « L'Empire m'appartient. Je n'ai besoin d'aucune aide, ni d'aucun Sith, pour concrétiser son dessein. » Harlon Astellan avait une Vision pour l'Empire. Et les Sith n'en faisait pas partie. Ils étaient comme les autres. Des cibles. Marqués d'une pointe rouge. « Je vous laisse à mes experts maintenant. Vous n'avez visiblement rien de plus à dire. » Il se tourna vers l'agent en faction, sa plaque de grade épinglée sur un tablier en cuir. « A la fin, demandez-lui ce qu'elle sait sur Ansion. Puis tranchez-lui la langue. Sa parole me paraît inutile. » Et il commença de s'en aller, sous le regard pervers de l'homme mûr au tablier. « A vos ordres, Empereur Astellan... »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#35543
    Qu’il s’agît d’une vérité ou d’une provocation, l’évocation du Sith’Ari étonna. Cependant …

      « J’ai vaincu Darth Krayt. »

    Elle l’avait murmuré, sans se soucier de se faire entendre par son interlocuteur songeant déjà à lui tourner le dos. Sa voix porta davantage pour ce qui vint après.

      « Ne confondez pas les Anciens Sith, ceux qu’on dit de Sang Pur, qui fondèrent un Empire, et les criminels ahuris comme Krayt. »

    Il y avait bien plus à perdre qu’une langue ou qu’une vie. Si Ranath avait renoncé sur Sullust, par dépit, persuadée de sa solitude, elle restait convaincue qu’il se tramait encore quelque chose. Elle croyait fermement à la défaite du Tout Puissant par Komus. Il lui avait montré la destruction, elle lui avait concédé cette victoire. Et Haarlock l’avait annoncée. Elle avait tué Haarlock. Alors, plus de Sang Purs à combattre. Mais le Côté Obscur s’armait de nouvelles menaces.

      « Savez-vous où ils frapperont ensuite ? Êtes vous en mesure de l’anticiper ? Nous ne combattons pas des terroristes mais une armée. »

    L’Empereur devait bien avoir la mesure de cet aspect-ci du combat. Il ne pouvait croire qu’on avait à éliminer une poignée de fanatiques. Il voulait savoir pour Ansion … il n’y avait rien à dire sur Ansion.

      « Il y a quelques années, les Jedi ont découvert sur Carsitar un ancien avant-poste sith. L’exploration des souterrains a révélé la présence d’une armée maintenue en stase. Cette armée a été réveillée. »

    C’était là de vieux souvenirs de Jedi. Un temps cérébral lointain pour Ranath qui avait officiellement renoncé à Mya. Mais cela ne datait que d’une paire d’années. L’Empereur savait-il cela ? La Présidente Organa avait-elle prit soin de communiquer ce genre d’informations à ses alliés de fortune ?

      « Depuis leur réapparition dans l’espace d’Esfandia, je les traque. Infiltrés sur Ansion ; mon sabre appartenait à l’un d’eux. Combattus sur Scintilla ; vos hommes n’en menaient pas large, seul le Prince du Noyau a survécu. Affrontés sur Terminus. Avec les ressources appropriées, on peut connaître leur prochaine cible. Et c’est Sullust. Vous pouvez utiliser les sensitifs contre les Sith. C’est peut-être à ce jour la solution la plus efficace pour les détruire totalement. »

    Cela ne devait pas convaincre. Astellan ne s’attendait pas à être convaincu.

      « Les Sang Purs ne traitent pas avec les sensitifs de cette Galaxie. Je fais partie de leurs cibles. Les enregistrements de l’holovision le jour de l’attentat d’Arkania montrent bien leurs intentions. Une prime pour Skywalker, Morelion, Krayt, Kor’Rial, et moi-même. »

    Les images avaient été largement diffusées. Et si Darth Ranath ne s’était alors pas inquiétée pour les maîtres susmentionnés, elle avait en revanche couru au secours d’Isabo. Il n’en restait pas moins qu’elle figurait au côté d’une poignée de puissants sensitifs de ce monde dans la ligne de mire des Sang Purs.

    Elle se tut finalement. La Mirialan n’avait rien d’une innocente. Au moins se dédouanait-elle en vantant ses velléités de destruction envers les Sith. Il y avait derrière ce bref discours un fort idéalisme. La Dame Sombre n’entendait pas nécessairement sauver sa vie, mais au moins faire admettre à l’Empire qu’il existait une solution efficace à portée de main, et qu’il allait gâcher une chance inédite de prendre l’avantage sur bien des adversaires. Il fallait cependant compter sur le fait qu’Astellan s’estimait indépendant des équations universelles. Peut-être aurait-il le bon sens de reconnaître silencieusement qu’il n’avait rien empêché des actions sith …

    Le regard de la Mirialan tomba sur l’homme au tablier. Ça allait mal finir. Sa pensée se tourna vers Komus, et sur le souvenir qu’elle avait de son contact. Il n’était pas là. Elle était seule ici. Mais ses sens se rappelaient de l’Astre Tyran avec précision. L’horreur et la peur qu’il engendrait n’avaient pas d’égales. Elle s’accrocha à cette idée. Sa seule pensée devint Komus.





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By Harlon Astellan
#35553
Pour un murmure, l'Empereur pouvait se montrer clément. Pour une confidence de la dernière seconde, il aurait aussi pu s'en trouver une cruauté décuplée. D'un processus simple de mise à la question, il avait un temps évolué au point de réclamer le muscle responsable de la vocalisation humanoïde. Comment pouvait-il acceter ce nouveau détour soudain ? Lui qui était venu contempler un parangon de la traîtrise paléo-impériale, il s'en retrouvait avec une sensitive qui n'avait pas l'air d'une ignorante dans les arcanes de la discipline. Et alors quoi ? Devait-il la laisser aux chiens ? La taillader, juste ce qu'il fallait, pour que le sang attire les bêtes sans l'approcher de sa fin ? L'Empereur était constant en tant de choses, mais surtout restait si inaccessible psychiquement qu'on lui trouvait toujours des raisons d'être... volage. Ce n'était pas le cas ; les situations avaient toutes leur réponse. Une bibliothèque de possibilités bien arrêtées. Des principes par centaines, triés par étalages. L'Empereur était un être d'une grande droiture avec lui-même.

Aussi, parfois, quand une situation exigeait de repenser l'environnement, l'Empereur prenait le temps de se figer et de penser. Le dos tourné, le regard fuyant en avant, à jauger l'encadrure d'un terrier humide et sombre, où l'espoir mourrait toujours avant son porteur. Ce lieu qui avait connu gémissements, cris, larmes et insultes, mais aussi les visites à l'improviste et secrètes de dignitaires de basse moralité, n'avait jamais connu, de son existence centenaire, le concept de miséricorde. L'Empereur se tourna pleinement vers le corps prisonnier. Contournant le champ de stase, sorte de lit d'hôpital incliné aux pieds, un halo bleu et violet tourbillonnant à allure ralentie l'enserrant pour désolidariser les corps de la gravité, l'Empereur se campa sur la droite de la Mirialan. Et, alors, avec douceur, il se pencha... Le champ de stase vibra sous le corps étranger qui y entrait. Il sentit sa tête légère, comme désoudée de sa carcasse, ses mains entrant dans le champ, au ralenti, pour observer de plus près le visage aussi vert que quelconque qui se tenait là. v« Bien sûr... » Enfin, après une minute à enregistrer les dires de la dame, il se souvint. « Votre tête a été mise à prix... » Elle était une sensitive, peut-être une Sith, mais de celle qui leur donnait assez de cauchemards pour figurer sur leur liste de gens à faire abattre.

Alors que sa tête s'engourdissait, et qu'il savait qu'il faudrait désactiver la cage pressurisée qui allait les engloutir tous les deux, il se décida sur le sort de la Dame. Cette garantie de vérité le mettait face au constat indéniable qui était le suivant : les Sith la voulait morte, et de la main de l'Empire ou de la République. La tuer, à ce stade, revenait à servir un intérêt des Sith de Sang Pur, et se séparer d'un de leur ennemi qui inspirait une crainte qui équivalait celle de Maître Skywalker et de feu Darth Krayt. Qui était-elle donc ? « Je crains, chère dame, que l'Empire vous doit quelques... menues excuses. » Ce n'était pas peu dire, mais l'Empire ne s'excusait que pour rebondir sur le "je vous en prie" qui en découlait. La Mirialan nourrissait peut-être un dessein qui la ferait graviter autour des puissants de leur ère. « Je vais immédiatement ordonner qu'on vous relâche... »

L'rEmpereur retrouva sa vivacité quand on baisa le champ. Son bras, fier et tendu, donnant des ordres silencieux, compréhensibles du plus bas être des plus bas fonds, indiquant qu'il faudrait lui enlever ses menottes d'entrave. « Vous comprendrez que vos effets personnels tels que votre Sabre, et, de façon plus étendue, la Force, ne pourront vous être rendus immédiatement. » il indiqua ses vêtements, rangés sur des pathères au-dessus d'un coffre fermé par un verrou électronique et mécanique. « Ces fripes ne siéent guère à votre envergure, Ma Dame. Souffrez de venir ce soir vêtue des meilleurs atours que nous pourrons vous fournir. » Il ordonna qu'on la détache, qu'on l'escorte de près, et qu'on ne la lâche point des yeux. En culotte de coton gris et en brassière du même tissu, elle devrait traverser des couloirs en toute humilité, mais personne dans les lieux ne l'en jugerait sur le plan physique. Un commando passa la cage à lézard dans son dos, bientôt suivi par un deuxième, comme si les assemblages ne pesaient rien. « En guise d'excuses officielles, vous êtes invitée à dîner avec l'Empereur ce soir même, après une visite de mon tailleur personnel. Cette décision est sans appel. » En bref, guère d'invitation ; parlerait-on plutôt d'une convocation ; pour ne pas dire autre chose... « Je vous revois ce soir. » Et c'est ainsi qu'il conclut la séance de ce jour.




L'escorte ne lâcha pas Mya Tellis. Flanquée de près, les rares voyants qui la croisèrent, avec juste ce qu'il fallait de pudeur pour la couvrir, ne daignèrent même pas la pointer du regard. Les commandos inspiraient encorce la crainte froide qui se dégageaient de leur tempérament de bourreaux gratuits. L'esprit des Commandos était volage, de par leur nature d'homme entraînés à penser comme des rebelles et des anarchistes. Leur cruauté et leur loyauté venait alors d'une seule source : leur propre coeur. On les trouvait alors soit traîtres, soit dévoués corps et âme. Ceux-ci n'escortaient pas l'Empereur sans être d'une catégorie précise. On la mena dans une pièce ouverte sur une grande baie vitrée, un faisceau bleu balayant le pourtour de la fenêtre, la Force toujours coupée des lieux. La bulle était totale dans l'endroit. Les murs semblaient neufs, le tout sentait le propre et la peinture fraîche. Une pièce réservée pour des sensitifs. Peut-être même conçue dès son arrivée dans le sous-sol. Une pièce se vidait vite, on mettait vite des cages à lézard dans un double fond, et on terminait les finitions en une grosse journée. 48 heures de travail soutenu avaient suffit à concevoir ce brouillard de Force. On aait mis à sa disposition une armoire à parois transparentes, un futon qui respirait le luxe indécent, et une cabine de douche grande, transparente mais aux carreaux brouillés. On lui laissera le bénéfice de la nudité, mais on ne la laisserait pas hors de vue. Les 8 caméras, situés aux coins des murs et à leur milieu étayaient cette version.

Les armoires contenaient un nécessaire impressionnant de vide et de néant. Tout était blanc et translucide, comme si on la rappelait à une condition de poupée de cristal, fragile et immaculée. Plus tard, deux commandos ouvrirent sa porte en trombe, sans frapper, se positionnant de par et d'autre de la porte, armes à la main. Un agent de maison, sorte de valet d'état, entra, les bras chargés de vêtements. « L'Empereur vous transmet ses salutations et son respect. » Les bras chargés, il défila une bonne dizaine de valets, chargeant les armoires de sous-vêtements de tous les types, de tricots simples et de bas. Ils quittèrent vite la pièce, et les commandos s'en allèrent à leur tour. Il fallut attendre une demi-heure qu'une Falleen vienne la visiter, flanquée de trois valets portant des mannequins en fil de fer à bout de bras. « Enchantée, Ma Dame... Ma Dame, euh... » Présentations ? « L'Empereur, par son étiquette, est un être qui exige un habit adapté. En voici trois. » Tous étaient élégamment taillés. Une robe du soir, noir satiné à brodes d'argent fleuraux sous les genoux, une fente à la cuisse gauche, et un décolleté qui filait jusqu'au nombril, avec une belle ceinture en cuir lustré, avec une boucle en forme de feuille de chêne, taillée plus en pointe. Ou sinon, un assemblage aux notes guerrières, un mélange savant de rouge et de noir, le rouge filant du cou, entourant la poitrine et se rejoignant au bas du dos échancré, une jupe longue qui traînait sur un bon mètre derrière la silhouette, avec des épaulières en pointe relevées sur l'extrémité, ajourées au travers des motifs fleuraux reproduits sur un plastron en fils de fer torsadés qui couvrait le corps comme un corset, alors que le décolleté plongeait au-dessus des centres d'intérêts. La dernière, définitivement plus formelle. Un uniforme impérial, sans grade, mais à la place une fleur d'Alaparas, un nouveau symbole de la Cour, et des épaulettes de fer doré qui recouvrait les épaules. Le corps était couvert jusqu'aux cuisses, après quoi on laissait place à un pantalon de jutte, et deux bottes qui montaient les talons, mais restaient sobres en dehors de cela. « Vous dînez avec lui dans deux heures... Pointez votre vêtement et préparez-vous ! »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#35628
    On lui servit des excuses. La Dame Sombre ne s’autorisa pas un soupir, qu’il fût de soulagement ou de dédain. Rien. Pas un son. En conséquence d’ordres impérieux, la Mirialan fut détachée, mais non libérée. Elle se conforma alors à obéir à son tour aux consignes déguisées. Ses entraves tombées, quelque manœuvre habile aurait eu tôt fait de la débarrasser des impériaux. Cependant elle préféra obtempérer, car l’évolution de sa condition attisait sa curiosité. De criminelle sensitive, elle s’élevait au rang de criminelle sensitive distinguée, et on lui donnait de la dame. Le revirement de situation jouait momentanément en sa faveur, suite à une subtile sélection de mots clés, et elle n’avait d’autre choix que de s’intéresser à la suite des événements, déjà contrainte par ses gardiens et l’invitation prochaine.




    De son accoutrement, elle passa outre. Aucun regard ne croisa le sien, qui lui se promenait tout autour d’elle, sans panique, sans surprise. Cette prison ressemblait à toute autre. Combien en avait-elle visité ? L’hôpital de Harvk comptait pour ? Non ? Alors aucune. Cette prison ressemblait à la prison qu’on imaginait. Austère et secrète. Darth Ranath n’avait jamais été emprisonnée, jamais capturée, jamais retenue. Parfois, on avait essayé, mais à chaque fois elle avait brisé ses chaînes. Libre, elle avait toujours été libre. Et quand bien même le choix lui avait imposé quelque forme de restriction, elle avait délesté son affecte et sa morale de toute barrière, réduisant ainsi en cendres ses propres entraves. Elle croyait savoir que cet aspect d’elle la rendait dangereuse aux yeux de ses collaborateurs. Et c’était tant mieux. Car Ranath n’avait pas la force de Krayt ou le savoir d’Odion. Aussi se devait-elle de conserver dans sa poche un atout.

    Le cheminement de couloirs guida les commandos et leur invitée jusqu’à une autre sorte de cellule. La Mirialan, d’un rapide coup d’œil, constata le nouveau dispositif de barreaux qu’on avait installé ici : autant de caméras pour si peu. Huit en tout, quand une seule, disons deux pour la redondance, auraient suffi. Elle trouva cela idiot mais n’en fit montre. La chose ne valait en effet pas qu’on s’y intéressât de toute manière, étant donné sa condition prisonnière. Ici, dans cette pièce, tout était blanc, et vide. On la laissa seule un moment, le temps de faire le tour de sa prison. Mais le répit fut de courte durée. Deux hommes armés, puis une armée de servants. Ils remplirent les armoires à toute allure, sous le regard interloqué de la Dame Sombre. Les événements prenaient une dimension surréaliste, et n’inspirèrent qu’une seule question : combien de temps allait-elle rester là ?

    Les portes se refermèrent presque aussi vite qu’elles s’étaient ouvertes. Et Ranath, abasourdie, attendit quelques minutes, portant un regard interrogateur vers l’une des caméras. Elle se tourna finalement vers l’armoire aux portes translucides. La multitude de vêtements mettaient sans peine en relief sa quasi nudité. Mais la sensitive ne toucha à rien, préférant s’asseoir en tailleur sur le divan qu’elle trouva inconfortable, par principe. Sa pensée et son esprit s’étaient habitués à l’écran total qui la coupait du reste du monde. Ne restait qu’une inquiétude de fond qui allait aux trois piliers de l’Ordre. Alors que les rôles de chacune se dessinait, le Maître disparaissait des radars. On ne pouvait compter que sur le bon sens de ces trois-là pour garder la tête froide. Ou la crainte de voir reparaître tout aussitôt leur pire démon. C’était Darth Varadesh qui inquiétait le plus son maître. Elle était avide de savoir, et possédait un pouvoir suffisant pour s’en emparer. Son garde-fou résidait en Darth Vkoh, qui, espérait Ranath, défendrait les intérêts de l’Ordre, comprenant que la verte devait rester aux commandes. Darth Vkoh était plus forte. Elle protègerait Isabo aussi.

    Nouvelle irruption dans la cellule. La Dame Sombre se mit debout en apercevant la Falleen. Elle répondit simplement à la question posée.

      « Tellis. »

    Le regard de la sensitive se porta aussitôt vers les trois ensembles présentés. Elle comprit rapidement qu’il y avait un choix à faire. Et d’instinct, la Sith rejeta toutes les propositions. Un décolleté plongeant, non. Elle s’était déjà promenée en petite tenue tout l’après-midi, si l’Empereur avait voulu se rincer l’œil, ce dont elle doutait franchement compte tenu de sa propre morphologie, il en avait eu le temps. Un contraste rouge et noir, non. Rouge et vert, quel mélange hideux. Et quant à l’uniforme, sans commentaire. Et puis quoi encore ?

      « L’étiquette exige la considération des mœurs de mon peuple. Vous apprendrez qu’aucun de ces habits ne sied pour me présenter à l’Empereur. »

    La Dame Sombre se pinça l’échine du nez avec un soupir sans conteste agacé. Elle songea davantage à envoyer se faire foutre la Falleen, puis se projeta dîner en culotte à la table de l’Empereur, et désigna le second ensemble. On remporta les deux autres tenues. L’agacement perdura après le départ des ahuris, qui n’hésitaient pas à bâcler leur travail, tout en prônant respect et étiquette. Mirial était un monde impérial, et de tout temps, les Mirialans non accompagnées se présentaient tête couverte. C’était absurde, mais c’était ainsi. Si la Falleen s’était gardée de commenter les exigences impériales, elle aurait échappé à la remarque, distribuée sur un ton dédaigneux.

    Or donc, Ranath disposait désormais de deux heures de tranquillité, sous l’œil assidu des caméras. Dans un premier temps, il ne se passa rien. Déjà dérangée par deux fois, la Sith s’attendait à une troisième irruption. Mais dans le premier quart d’heure, rien ne vint. Aussi débuta t-elle l’exploration de la vaste penderie. Il y avait un peu de tout. Mais surtout de quoi faire grincer des dents. Finalement, la Mirialan sélectionna un ensemble sombre et sobre, simple et sans fantaisie. Elle le réserva sur le divan puis s’isola dans le seul espace de pseudo intimité de la pièce : la douche. Portant encore les sous-vêtements de coton blanc, elle se laissa glisser à terre tandis que l’eau commençait de couler. Assise ainsi sur la dalle carrelée, la Dame Sombre s’autorisa un instant d’immobilité. Elle ferma les yeux, tête en arrière.

    Ici, il n’y avait rien. Le reste de la Galaxie s’était évaporé. Le silence était total. Le bruit sourd du jet sous pression arrosant continument son hôte n’existait que pour tromper cette vérité. Cet endroit n’était que silence. La Sith avait bien cru s’habituer à cette fatalité. Mais à chaque fois qu’elle tentait de se tourner vers ses paires, ou simplement vers elle-même, elle percevait la terrible amputation induite par les lieux. L’Empire disposait là d’une arme, ou d’un bouclier, efficace. On n’aurait su attribuer le qualificatif de puissant à ce tour. Ils étaient faibles, ils avaient peur, ils se protégeaient, et ce efficacement. Les sensitifs s’en trouvaient diminués. Certains, peut-être, anéantis. Pour la Dame Sombre, ce n’était qu’une chaîne, une entrave tout au plus. En une autre époque, une telle coupure l’aurait certainement tuée. Aujourd’hui, indépendante de tout artifice psychique, le bouclier ne faisait que restreindre une partie de ses capacités. La Mirialan avait appris à vaincre sans faire appel aux arcanes de la Force. Elle était apte à affronter son ennemi. Et on lui accordait deux heures de repos. Quel luxe.

    Darth Ranath se remit sur pieds, s’appuyant d’une main contre le mur tiède et ruisselant. Elle se débarrassa de ses sous vêtements trempés qu’elle laissa choir dans un coin de la cabine et enclencha le cycle complet de la douche. Il suffisait ensuite de se laisser porter. L’eau claire devint savonneuse, et en quelques minutes chronométrée, on était censé être propre. La Mirialan s’en accommoda. Rinçage, puis séchage. Quelle belle démonstration du progrès galactique. Elle en avait horreur, bien plus à l’aise dans la douche à grille de son vaisseau personnel. Sans plus se soucier des caméras - comment aurait-elle fait autrement ? - elle quitta la douche pour rejoindre le divan et passer l’ensemble choisi un peu plus tôt. Avant de passer la robe, elle chercha longtemps dans les tiroirs des armoires, jusqu’à trouver le nécessaire pour se coiffer. Un chignon simple, vite fait mais structuré. Puis elle s’habilla. Elle se glissa sans mal dans la robe qui avait le mérite de redonner un peu de volume à son torse et de cacher ses jambes peut-être un peu trop musclées pour être jolies.

    La Dame Sombre fut prête quand on vint la chercher.


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By Harlon Astellan
#35680
La Falleen sentit le rouge lui monter aux joues, et une bouffée de phéromones survola jusqu'aux narines de la Sith, qui d'un coup se découvrait une conscience de Mirialan. « C'est... Ce n'est pas ce qu'on m'avait dit... » Faute de la styliste qui n'y avait pas pensé, il était vrai. Ou du moins aurait-elle du demander de quelles espèce elle était avant de présenter ses modèles. Elle se serait renseigné, mais maintenant il faudrait faire avec. En fait, l'Empereur était homme à trouver tout un tas d'excuse pour expliquer cet oubli des moeurs. D'un revers rhétorique, il offrirait à la Dame Sombre de quoi lui faire douter elle-même de respecter les codes Mirialan. Dans un duel de sabre, la Dame sortait vainqueure ; dans un duel sobrement linguistique, l'Empereur tenait la barre haute.

Choisir l'ensemble guerrier lui seyait à ravir, pour peu qu'on aima coiffer les courgettes d'un filet d'oranges. Le visage ovale de la Dame Sombre, sa peau verte un peu terne et son corps qui ne respirait aucune aise en faisait un genre de campagnarde quelconque endimanchée, des potiches dont s'entichaient les nobles excentriques et qui les invitaient pour leur première soirée mondaine, sans les avoir préparées aux éventuelles... remarques. Quand on vint la chercher, il fallut s'accommoder avec la traîne, tandis que l'ensemble sombre et sobre, posé sur le divan, était regardé de façon suspicieuse. Un commando sortit un poignard des Forces Spéciales et tripota de sa pointe le vêtement, à la recherche de quelque chose de caché dedans. « Allez. » Les commandos, de toutes les sections des Troupes de Choc, étaient parmi les pires question amabilité. Eux et les éclaireurs se comportaient toujours comme si leur temps était perdu. Quatre commandos l'encadraient, tous chargés d'une caisse noire harnachée dans leur dos. Ils se mouvaient sans difficulté avec, et restaient en formation serrée. Il y avait visiblement une crainte chez eux qui inspiraient cette proximité avec la Sith, mais aussi cette crispation sur leurs armes, gardées à l'épaule, tous prêt à aligner des cartons, les hanches en arrière, à un geste de la position tactique accroupie.

« Ah, Miss Tellis. » L'Empereur était déjà présent, en pleine discussion avec un soldat vêtu d'une longue cape rouge, lui aussi invisible derrière son casque carmin à visière noire. L'Empereur hocha la tête, et cela sembla congédier le soldat, qui, se tournant vers Mya le temps d'esquisser son départ, laissa apparaître une armure de combat souple et un bâton à double-lame déployé entièrement. « Vous êtes... ravissante. » Il avait dit cela avec une telle neutralité qu'il aurait fallut un art politique approfondi pour découvrir le mensonge. Il ne la trouvait guère ravissante. Pas spécialement enlaidie par l'accoutrement non plus. Juste... Pas à sa place. Comme si un équilibre de la nature nobiliaire venait de se fracturer en parant de luxe une native des caniveaux. Fallait-il du cran pour avoir accepté pareil habillage, au lieu de congédier les trois vêtements et de s'habiller comme sa penderie lui permettait... Elle avait refusé d'affirmer son indépendance, et avait donc choisit pour la flagornerie. L'Empereur en tira la bonne conclusion, et se prépara à déjouer le miel qui pouvait bien lui être servi à présent. « Venez, prenez place. » L'endroit était volontairement oppressant. Point d'architecture impériale ici, on était dans une sorte de grande Galerie des Glaces, aux dorures ostentatoires et aux verreries et argenteries tape-à-l'oeil, avec une table de bonne taille disposant de deux couverts, sur une nappe de velours rouge, avec son argenterie en trois exemplaires - trois cuillers de chaque type, trois fourchettes, trois couteaux, sans compter celui à poisson et trois verres en escalier de taille - avec l'ensemble posé au milieu, distancé d'une dizaine de mètres depuis chaque mur. Les commandos s'arrêtèrent avant la table, laissant à l'Empereur de quoi la contourner, et lui permettre de s'asseoir en lui tirant la chaise. « Sachez, ma chère, que j'ai annulé un dîner avec trois de mes plus éminents conseillers pour vous tenir compagnie. » Un véritable honneur. De part et d'autre des deux chaises, on avait disposé des caisses noires à droite et à gauche, en retrait pour la discrétion, rapprochées pour l'efficacité. L'Empereur craignait les sensitifs, et des sensitifs, il craignait d'autant plus les Sith. Une crainte non vaine, compte tenu de leur nature retors, même s'il n'avait de cette description morale que de vagues préjugés... « Votre séjour n'a pas de durée prévue. » L'Empereur s'installa à son tour, lui faisant pleinement face. « Mais il peut s'amenuiser, selon la qualité de votre conversation. » Il tira sa serviette, la plaça sur ses genoux, et ré-aligna ses couverts, que chacun soit bien parallèle aux autres. « Quel bon vent vous amenait donc sur Taris ? »
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By Jen'Ari Nekanasaza
#35711
    Le regard de l’Empereur était acerbe, injuste, car il jugeait là son ennemi, un manipulateur de la Force, de la Force Obscure. La Dame Sombre se tenait droite et avait des manières élégantes. Si la robe n’était pas à son goût, son port ne la mettait en rien mal à l’aise. La Mirialan maîtrisait son image, comme à son habitude. Qu’il ne la trouvât pas belle était un autre débat. En outre, elle était épuisée, cela devait se ressentir, mais n’affectait pas le dédain dont elle se parait. L’allure de la Sith avait tout de respectable, si l’Empereur voulait bien se donner la peine d’oublier les capacités sensitives dont elle était pour l’heure privée.

      « Vous êtes... ravissante. »

    Elle sourit doucement, d’un sourire narquois.

      « N’est-ce pas … ? »

    Son regard avait rapidement parcouru l’endroit, une salle tout en longueur décorée sans finesse. Le dressage même de la table frôlait le ridicule. Il cachait sans doute un message, ou une intention, se targuait d’induire une analyse. On tentait certainement d’établir un rapport de force quelconque. En vain. Car la ligne pseudo-stratégique de la Sith était toute tracée, et sa position inébranlable. L’échange se promettait d’être stérile.

      « Venez, prenez place. »

    Ils s’assirent, l’une puis l’autre, l’un en face de l’autre. Oui, vraiment, quel honneur. Tout ceci n’impressionnait guère. La noblesse se dotait d’un pouvoir factice. La seule force de l’Empereur résidait en la foi qu’on lui vouait, une foi politique, sociale, économique, militaire. Il était stratège, sans doute intelligent, plutôt plaisant à l’œil, un modèle d’Humain à admirer, à plagier. Mais il lui manquait ce petit quelque chose, cette capacité à comprendre l’équation dont il faisait partie. En cela, il était néant. Toutefois son pouvoir, procuré, lui autorisait, un temps, d’abaisser à son niveau les puissantes variables de la Galaxie. Un fin sourire étirait les lèvres de la Dame Sombre. Elle était si peu, une petite goutte d’eau sans sel dans le grand océan sensitif. Il était des mastodontes qu’elle n’aurait su affronter, et lui … le regard de la Mirialan tomba sur la boîte qui avait été posée à sa droite … il avait besoin de ça pour elle.

    Le décor était posé, chacun retranché derrière des palissades d’a priori fermes et solides. Le séjour alors promettait d’être long. Peut-être définitif. Elle ne demanderait qu’une chose en ce cas, une seule.

      « Quel bon vent vous amenait donc sur Taris ? »

    Le sourire devint plus marqué, poli. Et ta sœur ? Mais la voix de la Mirialan prenait le ton de la conversation.

      « Un traître Jedi a fait de Taris son repère, j’étais venue le déloger. L’histoire vous intéresse t-elle ? »

    La question semblait réelle. Cependant …

      « Qu’arrivera t-il à Emsar ? »

    C’était de la pure curiosité, son sort lui importait peu. Mais l’homme lui avait fait manquer sa cible - oui, c’était là un bien grossier raccourci. Il pouvait choisir de ne pas répondre, bien évidemment, et c’était sans doute ce qu’il ferait, la Sith ne s’en formaliserait en rien.
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By Harlon Astellan
#35726
« Vous êtes... ravissante. - N'est-ce pas ... ? » Bon. Elle avait un certain panache pour le dire avec pareille suffisance. Elle marquait un premier point, mais posait aussi un balisage efficace : elle ne se laisserait pas avoir aux mots. Le sous-texte était son arme à lui pour mettre à mal quantité de rivaux dans les arènes politiques : l'arrogance de la Sith était ses boîtes noires à elle. Dans un combat où les deux étaient en perte d'avantage naturel, que resterait-il dans la compétition ? Il avait vu, vêtu de seulement une brassière et une culotte, le corps de la Mirialan : elle était taillée pour le combat au corps à corps. L'inconvénient : Harlon aussi. La Sith pouvait gagner en le tirant loin des boîtes pour retrouver son pouvoir. Mais l'Empereur pouvait peser de son poids et de ses muscles, plus denses par sa condition de mâle, pour la clouer autour de la table. L'Empereur s'assit en songeant que le seul avantage qui lui restait venait de l'extérieur : ses troupes. Cela suffirait, mais cela serait sans gloire. Aucun triomphe à lui faire plier le genou. Sur le plan du grotesque, on trouvait là deux adversaires de force suffisamment égale pour qu'aucun des deux ne tente rien. C'en était rassurant. Et paniquant.

Il allait passer un repas de merde. « Quel bon vent vous amenait sur Taris ? » Et sa soeur ? « Un traître Jedi a fait de Taris son repère, j'étais venue le déloger. L'histoire vous intéresse t-elle ? » Absolument pas, songea-t-il. « Je m'en étonne. Mirial est une planète impériale... Le devoir d'un citoyen de l'EMpire est de dénoncer tout pratiquant sensitif aux autorités. » Il laissa glisser l'ironie sans un sourire. « Vous auriez pu indiquer sa cache, tout en dissimulant votre propre nécessité d'être arrêtée. » Il mâcha doucement une micro-bouchée, prenant son temps, malgré une forte envie de tout laisser en plan et de repartir, même l'estomac vide. « En fait, vous dénoncer aurait peut-être valut une réduction de peine, voire conduit à une amnistie. » Peut-être. Les fluctuations mortuaires liées à l'Empereur variaient selon les nécessités du moment. Plus il était clément, et plus ses suivants s'enorgueillissaient de sa direction. Plus il ordonnait d'exécutions publiques, et plus la discipline avait ses lacunes dans ses rangs. Quand il tenait lui-même le sabre, c'est qu'il fallait envoyer un message à quelqu'un. « Mais bref, je vous serais gré de communiquer à mes services l'endroit exact où il se cache. Votre dossier s'en trouvera particulièrement allégé. » Elle pouvait encore la jouer négoces. D'autant que celle-ci ne coûtait pas très cher : l'Empire prenait le risque de la capture, devrait ruser pour retourner sur elle tout échec éventuel, elle s'assurait un travail accompli avec entrain - dans le cas des sensitifs - et on lui offrirait une liberté bien assez tôt. Seul coût réel : on la privait de son exécution.

« Qu'arrivera t-il à Emsar ? » L'Empereur ne répondit rien. Il n'eut même aucun sentiment visible, ou à deviner. Et sans la Force, impossible d'y lire la vérité : rien. Quelque chose clochait. L'Empereur avait affirmé clairement qu'Emsar n'était pas son fils. Pas les mêmes yeux, pas le même physique, pas les mêmes exemples physiques... mais était-ce bien son non-fils pour autant ? Aurait-il pu juste tenir de sa mère sur le plan corporel ? Il partageait avec son éventuel père une intelligence hors du commun, bien que plus... anarchique dans ses réflexions et ses actions. Un Moff criminel de droit commun, recherché pour 47 motifs différents dans 129 systèmes aurait du mourir tout de suite. Pourtant, il était certainement encore en vie, dans les geôles impériales en sous-sol humide. « Le plat de résistance... filet de Poisson-Mâchoire Colo vapeur, et mélange céréalier de Nepoy. » Façon élégante d'éluder la question pour de bon. « Pourquoi cherchiez-vous à me tuer, Miss Tellis ? » Pourquoi inventer un Jedi tout à coup ? « Vous êtes allée voir Emsar pour qu'il vous fournisse un moyen d'entrer dans mon Palais. » Sans préciser lequel. Emsar était une des dix personnes de la Galaxie entière à connaître par coeur, à l'endroit et à l'envers, les coordonnées de Bastion. Et on l'imaginait assez malin pour avoir une copie des plans avec lui, gravée dans son impénétrable caboche. « Suis-je donc devenu un tel danger pour vous ? »
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