L'Astre Tyran

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By Helera Kor'rial
#35617
Helera descendit du véhicule dans un silence religieux. Elle suivit alors les deux hommes jusqu’à mi-chemin les séparant du cabaret. Les deux hommes entrèrent en discussion, sous le regard neutre de la reine. Elle ne releva pas les remarques désobligeantes à son égard, mais ne put s’empêcher de sourire quand il fut question de Molotch et de sa tenue. Finalement, cela se termina avec la dernière parole de Winston, qui tout frais comme un gardon, se dirigea en solitaire vers son cabaret. Poussant de ce fait toutes les personnes qui attendaient devant patiemment. N’hésitant même pas à montrer son arme aux plus récalcitrants. Helera se positionna à ses côtés et posa les mains sur ses hanches.

« Prête. Tu n’es pas si vieux Zig. Tu as en plus l’avantage de la maturité. »

Zig, c’était un bon surnom. Monosyllabique, il permettait d’interpeller rapidement sans donner le nom complet. Parfait. Ils entamèrent leur marche forcée vers la zone de guerre, le dos de leur main se caressant l’une sur l’autre, tandis que les doigts de la reine cherchaient discrètement ceux de l’agent.

« Je vais être froide, sans sentiment et tous les renvoyer dans leurs buts. Je cognerai ceux qui sont trop entreprenant. Ca te va ? Après tout, je suis ta petite. »

Elle rit avec lui en lui lançant ce regard espiègle qu'il devait commencer à connaître. Elle entra à sa suite dans le cabaret, se séparant directement sans autre forme de discussion. L’agent Zai grimpa directement un étage, furetant du regard, déployant son esprit au-delà de ses sens. Voir sans être vus, percevoir à travers tous les plans. La clé de la traque par une sensitive aguerrie. La reine s’installa à un bar également, ne commandant rien pour le moment. Assise sur une chaise haute, les jambes croisées, elle promenait son regard au hasard, s’arrêtant sur les groupes de personnes, les gens solitaires, les autres … Que cherchait-elle ? Le visage d’Harkin était connu, mais dans cette foule … Et puis il avait probablement changé ses traits. Il n’aurait pas pu passer les douanes dans le cas contraire.

« Vous attendez quelqu’un ? »

Helera tourna la tête sur le côté pour apercevoir un homme aux cheveux longs, à demi coiffés. Chemise par-dessus un Jean délavé. Il sentait fort l’après rasage et un parfum de patchouli. Elle détestait les odeurs de patchouli.

« Oui. »

« Je peux vous offrir un verre ? »

« Non merci, je n’ai pas soif. »

Un sourire en coin, l’homme se pencha vers le barman et l’interpella. Helera haussa un sourcil. Visiblement il n’allait pas la lâcher celui-là. Elle détourna le regard et chercha de nouveau parmi la foule, espérant faire comprendre à ce jeune impertinent qu’elle n’avait pas le temps.

« Un chocolat pour la Dame. »

Helera se retourna vivement vers lui et fronça les sourcils. Elle ne dit mot et son esprit instantanément frôla le sien. Fermé. Le verre lui fut servi et il paya. Le silence planait entre eux, tandis que le bruit autour était assourdissant. Le sourire en coin n’était pas tari sur ce visage et l’odeur du patchouli commençait à lui monter à la tête à l’en broyer les neurones.

« Ils vous attendent déjà, suivez-moi. Et n’oubliez pas votre verre. »

Circonspecte mais jouant le rôle le plus neutre possible, elle fit ce qu’on lui dit. A sa suite, elle n’osait pas regarder autour d’elle. Rester dans son rôle était le plus important, bien que son esprit cherchait désespérément celui de Molotch dans cette cohue ambiante. Elle était seule désormais. Les tables se succédèrent et il la fit monter à un étage supérieur, là où les lumières étaient bleus foncées. Clignotant par moment vers un blanc éblouissant, provoquant un effet épileptique fort désagréable. Les musiques oscillaient entre de l’électro doux et parfois aux fréquences plus rapides et plus forte. Ils se dirigèrent vers une table basse entourée par deux canapés demi-circulaires, sur lesquels étaient assis plusieurs hommes. Tous humains, tous masculins.

« Voilà Fed’eox. »

Helera inclina la tête sans mot dire et vint s’assoir à la place qu’on lui indiqua. Les regards étaient tournés vers elle. Elle fronça les sourcils pour montrer son air méchant, se fondre dans la masse. Certains portaient des tatouages qui remontaient sur le cou. D’autres sur leurs bras trop musclé. De longues barbes arboraient leurs visages durs, avec boucles d’oreilles et colliers de fer. L’un d’eux se rapprocha d’elle et tendit une main.

« Je peux ? »

La reine fronça les sourcils plus intensément, ignorant de quoi il était question. Au bout de cinq secondes à regarder dans le fond de ses yeux verts, elle acquiesça rapidement. Il lui saisit le menton et tourna son visage dans toutes les directions. De son autre main, il passa l’index sur le bord de sa mâchoire vert l’oreille, ou encore sur le cou. Satisfait, il retourna sur son siège.

« La ressemblance est saisissante. C’est du très bon travail, bien qu’il faille changer la couleur de cheveux. »

Il se tourna vers un homme sur le côté, resté dans l’ombre de son fauteuil, un pied sur la cuisse opposée et mains jointes au niveau des doigts. Il s’approcha plus en avant à la lumière et fixa Helera, avant de se retourner vers les autres.

« Vous êtes la dernière pièce de ce grand puzzle qui nous amènera vers la victoire, votre victoire. Nos sacrifices ne seront pas vains. La révolution est en marche. Sentez-vous l’excitation ? »

Vers Helera.

« Evidemment, vous recevrez votre paiement une fois votre tâche effectuée. Contrairement à mes prérogatives, laissez des traces voir des témoins, de votre passage. »

Il se saisit de la mallette qui trônait à ses côtés, la plaça sur ses cuisses et l’ouvrit devant elle. A l’intérieur se trouvait un stylo classique.

« Comme convenu, vous trouverez en paiement la deuxième partie. Dix millions tout ronds. Est-ce que cela vous convient ? »

Un sourire affiché sur le visage de celui qu’elle prenait pour Harkin, et les regards méfiants des autres sur elle. Helera haussa un sourcil et tendit la main pour récupérer le stylo, mais ce dernier vola dans les airs et vint se ficher dans les mains d’une nouvelle venue, elle.

« J’accepte. Mais c’est qui elle ? »

Devant elle trônait une version d’elle-même. Une Helera en chaire et os en tenu de guerre, avec un pantalon treillis et débardeur par-dessous une veste militaire. La particularité fut la voix qui n’était pas la sienne, bien trop grave et trop lente. La deuxième qui la mit en état d’alerte, fut les yeux jaunes derrière ce visage. Une couleur qu’elle ne connaissait que trop bien.
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By Zygmunt Molotch
#35618
Molotch fut interloqué. Il avait pris soin d'observer l'inconnu discrètement et ses coups d’œils avaient été si brefs et si indirects qu'il ne voyait pas comment l'autre avait pu le voir. Il avait des yeux derrière la tête comme le regretté Trachta ou quoi ? Fronçant les sourcils, l'agent tourna lui aussi la tête pour croiser le regard de l'étranger, des yeux marrons et froids qui le firent légèrement frissonner malgré la chaleur indéniable qui régnait dans le cabaret. Il avait suffisamment vécu, rencontré de gens et travaillé au BSI pour reconnaître les yeux d'un tueur implacable quand il en voyait et celui-là en était indéniablement un de haut niveau. Mieux valait rester prudent avec ce lascar, quelque chose lui disait qu'il n'était pas du genre à plaisanter.

Ma foi pas grand-chose je dois avouer. Enfin tout dépend de ce qu'on cherche par ici j'imagine.
Et vous cherchez quoi vous ?
Une vieille connaissance.
Elle a un nom cette connaissance ?

Fronçant les sourcils, l'agent retourna un regard tout aussi froid à l'inconnu, lequel ne sembla pas s'émouvoir. Vraiment, il n'appréciait guère cet individu qui lui faisait une sale impression.

Vous êtes de la police pour me poser toutes ces questions ?

Fumant un énorme cigare, l'étranger se retourna, changeant de position pour pouvoir embrasser du regard l'ensemble de la zone tout en restant assis. L'agent put ainsi détailler beaucoup mieux le bras gauche entièrement métallique et cybernétique qui semblait être un bijou de technologie. Ce signe distinctif, en plus de la tenue bizarre du bonhomme et de ses manières, trahissaient sa nature insolite et pas du tout à sa place ici.

En aucun cas, je suis chasseur de primes. Et je posais ces questions pour savoir à qui j'avais affaire. J'ai vu votre façon de m'observer comme vous avez dû remarquer la mienne.
Intéressant, qu'est-ce qu'un chasseur de primes viendrait faire ici sur Nouane ? A ce que je sache, le taux de criminalité est exceptionnellement bas ici comparé à d'autres mondes.
Ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait pas de proie à chasser. Et vous êtes flic vous aussi ou juste un peu trop curieux ?
Si vous voulez tout savoir, je suis un agent du BSI et je suis là incognito avec 2 collègues pour arrêter quelqu'un qui représente un grand danger pour la sécurité de tout l'Empire.
Vraiment ? Comme c'est intéressant. Et vous allez donc trouver votre client dans un cabaret rempli de jeunes humains venus picoler et s'accoupler. Amusant.

Le chasseur ne semblait pas plus convaincu qu'intéressé par la (fausse) plaisanterie de Molotch qui avait pourtant, ironiquement, dit toute la vérité. Ses yeux ne cessaient d'aller d'une table à l'autre jusqu'à ce qu'ils se verrouillent sur quelqu'un, un groupe de jeunes gens à une table. De son côté, l'agent remarqua que la jeune femme en civile montait l'étage supérieur en compagnie d'un homme qu'il ne connaissait pas, ce qui le fit froncer des sourcils. Une piste peut-être ? Ou un importun ? Malgré la confiance qu'il avait envers sa compagne, il ressentit une pointe de jalousie heureusement brève. Il décida de la laisser faire, s'il s'agissait d'un importun, elle le balaierait d'un revers de main assurément et sinon, se précipiter ne ferait qu'attirer l'attention sur eux et la griller.

Reportant son attention sur le chasseur de primes, Molotch remarqua alors, habilement dissimulée par le poncho rouge, une ceinture avec un blaster qui y pendait. Celui-ci n'avait pas quitté des yeux la bande de jeunes sur laquelle il était focalisé. Lorsqu'ils se levèrent, il fit mine d'en faire autant.

Eh bien agent du BSI, c'était un plaisir. J'ai du travail, à plus.

Le cow-boy se mit à progresser au milieu de la foule et entre les tables, semblant dériver au hasard mais sans jamais perdre de vue le groupe qu'il filait. L'agent quant à lui cherchait toujours quelque indice qui permette d'identifier Harkin parmi eux. Toutefois, il remarqua une chose lorsque son regard passa sur les escaliers menant à l'étage supérieur ou il avait vu disparaître la jeune femme quelques minutes plus tôt. Les jeunes gens et le chasseur de primes en avaient fait de même. Coïncidence ? Décidant d'en avoir le coeur net, l'agent finit rapidement son verre puis entreprit de monter à l'étage, filant le chasseur qui filait les jeunes gens. Le poncho rouge était suffisamment remarquable au milieu de ces uniformes étudiants se ressemblant tous pour qu'il l'aperçoive vite.

Ces saloperies de lumières bleues foncées l'aveuglèrent temporairement une fois en haut. Il n'avait jamais compris pourquoi les jeunes adoraient ce genre d'ambiance électro-punk ridicule et qui vous explosait autant les yeux que les oreilles. Mais après tout, il faut bien que jeunesse se passe n'est-ce pas. Au fond de l'étage, il crut repérer l'agente en compagnie de nombreux hommes, malgré la distance, la semi-pénombre, les lumières beaucoup trop flashys et un mal de crâne qui commençait à venir. Marmonnant dans sa barbe, il entreprit de se rapprocher doucement lorsqu'il sentit une poigne d'acier - au sens littéral - autour de son cou et sa bouche, l'empêchant de crier et de bouger.

Décidément, on dirait que vous me collez au train. Mais si vous êtes un collègue sur la même chasse que moi, laissez-moi vous prévenir une seule fois que vous n'aurez rien. C'est ma prime, trouvez du boulot ailleurs.

Essayant de protester mais ne parvenant qu'à grogner tout bas sous la poigne du chasseur, l'agent resta tranquille, comprenant qu'un geste un peu trop brusque aurait des conséquences fâcheuses. Lorsque le bras le relâcha juste assez pour qu'il puisse parler, ce fut à voix basse qu'il s'exprima.

Abruti, je vous ai dit qui j'étais. Relâchez-moi ou vous allez le regretter amèrement. Dans les territoires impériaux, vous n'êtes rien face au Bureau de la Sécurité Impériale.
Vous pouvez être n'importe quoi que je m'en contrefous. Quand je vous aurai brisé la nuque, que vous soyez du BSI ou non ne changera rien pour vous et pas grand-chose pour moi non plus.
Pendant qu'on perd du temps, ma... Partenaire est peut-être en danger, crétin !
Oh ? Et en quoi ça me concerne je vous prie ?
Dans la mesure ou les merdeux que vous suiviez sont en train de parler aux mêmes types qui ont embarqué mon amie...

Le chasseur tourna brusquement la tête en direction des canapés du fond. Puis jura et relâcha non sans regret l'agent, qui se massa rapidement la gorge. Il savait qu'en une simple pensée, l'homme aurait pu l'étrangler ou lui briser le cou. Il lui jeta un regard mauvais qui ne sembla pas plus le toucher que ça.

Hum, on dirait que nous avons un objectif commun finalement, qui l'aurait cru.
Je me fiche des gamins, faites-en ce que bon vous semble. Mais la fille est pour moi et ceux à qui elle parle aussi. Ça vous dit de vous faire un petit bonus en rendant service à la nation au passage ?
Pour des crédits, je suis prêt à faire beaucoup de choses l'ami. Mais on devrait parler honoraires après en avoir fini si vous voulez mon avis, votre copine a l'air dans une situation pas très engageante.

Et Molotch de remarquer l'arrivée impromptue d'une autre jeune femme qui, passant près d'eux sans les voir ni les remarquer ni même faire attention à eux, s'approchait de la table du fond. Et alors seulement se rendit-il compte à quel point elle ressemblait fichtrement à Helera, ce qui l'étonna. Sœur cachée ? Sosie ? Autre ? Tout ça ne lui disait rien qui vaille. Voyant trop mal d'ou il était, il n'aurait su dire ce qu'il s'y passait là-bas.

Je dois me rapprocher, je n'arrive pas à voir...
La nouvelle venue a attiré un stylo jusqu'à sa main avec... le truc qu'utilisent ces fameux Jedi là. Et elle n'a pas l'air d'apprécier votre copine.
Vous arrivez à voir d'aussi loin ?
Je peux même vous dire avec certitude que celle qui vient de débarquer n'a aucun lien de parenté avec votre copine et que sa ressemblance est artificielle.
A quoi déduisez-vous ça ?
Traces minuscules de cicatrices au niveau de la gorge et aux extrémités du visage, la forme des yeux est légèrement différente. Oui, j'ai pu noter tout ça quand elle est passée.

Le ton de la discussion semblait monter là-bas, ce qui n'était pas pour le rassurer. Plongeant la main dans la poche intérieure de son manteau long, Molotch se mit à estimer quel serait son meilleur angle de tir et couvert une fois que les choses dégénéreraient, sous peu.

Je vous propose un marché, chasseur de primes. Vous m'aidez à sauver mon agente de ce merdier et à capturer le chef de cette bande et je vous laisse les mioches pour votre prime.
Je travaille mieux en solo d'ordinaire. Mais bon... Envoyer paître un type du BSI pourrait me compliquer la vie alors soit. Préparez-vous, je peux en refroidir 2 ou 3 du premier coup, ensuite ça va devenir délicat.

Et, se rapprochant lentement tout en avisant la meilleure planque et la meilleure zone de tir pour arroser les cibles, Molotch et le chasseur se tinrent prêts à faire pleuvoir l'enfer sur ce petit comité.
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By Helera Kor'rial
#35620
Les blasters furent dégainés, les grenades dégoupillées et toute sorte d’autres engins de mort. La reine restait impassible et observait son double. Cette dernière lui jeta un regard noir, avant de se retourner vers Harkin, désormais adossé au fond du fauteuil, les mains de nouveau croisées.

« Bien, je crois comprendre pourquoi la ressemblance était si saisissante. Bienvenue conseillère. Malheureusement, je vais devoir prendre congé. Je double votre récompense si vous m’apporter sa tête. »

Harkin réajusta sa chemise et s’en alla, escorté par plusieurs agents. Ne restèrent alors que les quelques mercenaires plus une bande de gamins, regardant la scène de loin, mais tout autant armés. Helera gardait son regard sur Harkin s’en allant. Trop tôt pour l’attraper sans doute. Trop tôt tant que cette Sith était en vie. Celle-là même qui retint toute son attention désormais. Les choses devenaient intensément plus compliquées.

« J’étais presque déçue d’apprendre ta mort. Déçue de ne pas avoir pu couper la tête de celle qui a détruit notre inquisition. »

Un laser rouge vint se planter devant son visage, la menaçant de sa lumière sanguine. Elle l’ignora jeta un regard vers les mercenaires attroupés. Ils attendaient sa réponse, tout autant que son double. Mais elle ne dit rien, patienta.

« Tu as perdu ta langue ? J’aurai apprécié une joute verbale avant d’en finir. Tant pis. »

J« e ne fais que gagner du temps. »Avoua-t-elle.

La reine se laissa tomber sur le côté et attira un mercenaire contre le sabre de la Sith, le transperçant sur le coup. Dans le même mouvement, elle envoya son pied contre le manche du sabre rouge, prit appuie sur ses mains et fit une roulade arrière, avant de s’élever dans les airs et retomber quelques mètres plus loin. Le sabre caché se retrouva dans la main de la reine, et les deux lames blanches firent leur apparition. Le silence à cet étage fut transcendant. Ne restait alors que les basses et les lumières aveuglantes, comme fond sonore inadapté à la situation.

« Je préfère ça. » Termina la Sith, avant de se jeter tout sabre dehors sur la reine.

Les soldats quant à eux reçurent plusieurs tirs venant de leur flanc ou de l’arrière. D’autres encore le temps de qu’ils prennent l’information dans la pénombre ambiante. Tous n’avaient pas la chance d’avoir la Force comme alliée, ni de percevoir dans les endroits les plus sombres. Le groupe de jeune paniqua et certains prirent leur jambe à leur cou. Les autres ouvrirent le feu dans toutes les directions, là où les mercenaires préférèrent la solution défensive. Canapé, table, bar furent autant de cachettes derrière laquelle ils se tapissaient. L’effet de surprise passé, les deux tirèrent devraient improviser pour voir à travers la nuit. Les deux femmes quant à elles s’étaient lancées dans une danse de couleur blanche et rouge, sautant l’une sur l’autre, se fauchant, évitant et reprenant le duel. Si les tirs de blasters ponctuaient la musique d’un nouveau rythme, les sabres quant à eux ne faisaient aucun bruit.

La reine harassait son adversaire, la faisait reculer toujours plus loin, sans jamais donner le dernier coup. Au contraire, elle ne cherchait pas sa mort, mais simplement attendre le bon moment pour l’interroger. Plus que sa condition Sith, s’il s’avérait que leur ennemi avait pu recruter d’autres inquisiteurs, alors la partie changerait du tout au tout. Les sabres s’entrechoquèrent de nouveau. La lame blanche teint l’autre en respect, les deux lasers collés l’un contre l’autre. Helera fit pivoter sa main pour attaquer avec la deuxième partie, mais la Sith fit un mouvement de recul, et prit un gamin qui se trouvait là en protection. Ce dernier fut fauché sous le ricanement de l’ennemi et la stupeur de la reine. Elle ne s’arrêta pas pour autant et continua l’attaque, lançant ses assauts toujours plus violents. Le combat s’éleva quand la Sith sauta sur le bar et jeta des bouteilles au hasard sur elle, évitée pour la plupart, jusqu’à ce que le Whisky corellien ne la percute de plein fouet, sur ses deux avant-bras croisés en protection. Cela laissant assez de temps pour son ennemi de propulser une chaise de bar dans son buste et l’envoyer derrière les canapés, à côté du couvert de Molotch.
La reine jura et tourna son regard vers lui :

« Ne t’approche pas d’elle, sous aucun prétexte. »

Elle se releva et vint derrière le couvert à ses côtés, essuyant le sang qui coulait du bord de sa bouche.

« J’y retourne, ne te fais pas tuer ! »

La reine s’arrêta un moment et ferma les yeux, le temps de s’imprégner de la Force et d’en imprégner les autres. Les autres étant Zygmunt uniquement. Partager avec elle une part de son esprit pour penser plutôt que de chercher. Agir au lieu de réfléchir. Enfin, elle sauta par-dessus le couvert et récupéra au vol un détonateur thermique, qu’elle lança à l’envoyeur. Un mercenaire lui fonça dessus, et elle l’accueilli avec une gerbe d’éclair, avant de l’envoyer percuter une table et les deux bonhomme derrière. Sa cible était toujours sur le bar et la narguait des moulinets de son sabre.

« On se refait la même, Kor’rial ? »

« Qui est ton maître ? »

« Je n’ai pas de maître ! »

« Menteuse ! »

Helera fit glisser une bouteille jusqu’à percuter la jambe de la Sith. Déséquilibrée, la reine en profita pour donner une pulsion sur le flanc du genou, sauter, lui attraper le cou, et la frapper contre le bar. Le souffle coupé, elle se laissa tomber en protection derrière le bar. Helera s’apprêta à aller la chercher quand on la saisit par le col et que l’on cogna sa tête contre ce même bar. Son sabre tomba à ses pieds mais elle envoya son coude dans le visage de son opposant. Ce dernier recula, sans lâcher sa nuque, et fit grimper son genou jusque dans son flanc. La reine perdit l’équilibre d’une jambe, et de sa main robot, écrasa le poignet en saisi. Elle se retourna mais fut maladroitement poussée contre le bar, bloqua le poing gauche qui se présenta à elle, sans apercevoir le droite qui la percuta en plein visage. Elle grogna mais ne tomba pas, plus résistante qu’elle n’y paraissait. Au contraire, elle grogna, tandis que ses yeux bleu n’étaient plus que deux orbites grisâtres qui se ponctuaient de blanc, presque comme un regard arkanien. Elle se saisit d’un tesson de bouteille et se prépara à l’abattre sur lui quand un tir immobilisa le mercenaire, qui tomba à terre. Derrière, Molotch qui avait terminé son nettoyage.
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By Zygmunt Molotch
#35622
La situation devenait de plus en plus tendue à chaque seconde et lorsqu'il vit l'un des hommes se lever et partir calmement avec 2 ou 3 autres pour l'escorter, il comprit que le sang allait devoir couler. Ce fut seulement lorsque la bande passa à côté d'eux qu'il vit, brièvement, le visage du meneur. Se raidissant, il voulut immédiatement le prendre en chasse et dégainer pour l'arrêter mais ce fut à ce moment précis que les choses se compliquèrent radicalement. Entendant un vrombissement étrange, il se retourna et vit qu'au fond, la seconde femme avait levé un sabre laser sur le visage de l'agente. Jurant méchamment, Molotch fit mine de se rapprocher sans plus se préoccuper d'y aller discrètement.

Holà tout doux, vous allez me les décaler avec votre raffut.
J'apprécierais assez qu'on intervienne avant qu'elle se fasse découper en deux si ça vous fait rien.
Fallait pas envoyer une novice dans la gueule du rancor si vous vouliez éviter ce genre d'emmerde l'ami.

Résistant à l'envie d'en coller une au chasseur de primes, l'agent se cacha derrière l'un des gros canapés faisant office de sièges autour de chaque table, dégainant son arme et s'apprêtant à tirer. Le cow-boy quant à lui tenait le sien d'une main, cigare à la bouche et ses yeux froids luisaient d'une lueur de mauvaise augure. Il sourit d'un coup, un sourire qui frappa l'agent par son absence totale d'empathie.

Ces pieds-tendres sont déjà morts.

Avec une parfaite simultanéité, à la seconde près ou la jeune femme dégainait son sabre et se lançait à l'assaut de sa consœur, le DL-44 du cow-boy donna de la voix, explosant 3 crânes avec une violence à couper le souffle. La première passe d'armes à peine échangée entre les sensitives, les corps s'effondraient déjà. Un peu en retard, l'agent abattit un autre des inconnus et se mêla au concert de tirs qui s'échangèrent rapidement. Le vacarme était incroyable et seule la musique qui leur explosait les tympans empêchait que toutes les personnes présentes à l'étage et en bas ne soient pas déjà enfuies en hurlant de terreur.

Toutefois, à en juger par les cris des quelques étudiants aux tables voisines qui déjà prenaient leurs jambes à leur cou, ça n'allait pas durer encore bien longtemps. Tandis que l'agent était occupé à tirer puis se mettre à couvert et inversement, le tout en cherchant à ne pas toucher par inadvertance la jeune femme, le chasseur semblait pour sa part beaucoup s'amuser, prenant un plaisir évident à ce véritable tir aux pigeons, bien qu'en dehors de la vilaine lueur dans ses yeux, rien dans sa gestuelle ou son expression faciale ne le laissait deviner. Aveugles au déluge de tirs et de mort qui se déroulait partout autour d'eux, les jeunes gens que le cow-boy disait traquer cherchèrent à s'enfuir. L'un d'eux servit d'abri à l’imposteur et ne s'en releva pas tandis que 2 autres passèrent entre eux dans leur effort de survivre.

Immédiatement, le chasseur cessa de tirer et tendit le bras cybernétique dont la main forma un poing qui alla violemment frapper le premier jeune à la tête et le second au ventre, lui coupant le souffle. N'y croyant pas ses yeux, Molotch cria pour se faire entendre au milieu du vacarme :

Vous vous foutez de moi ou quoi ? Vous faites quoi là ?
Mon boulot, vous avez cru que j'allais laisser ces mioches filer à l'anglaise et ne pas récolter ma prime ?

Il voulait rire ? Ce n'était vraiment pas le moment de penser à ça vu la situation. Maudissant le chasseur de primes, l'agent reporta son attention sur les 2 femmes s'affrontant au loin et les mercenaires qui cherchaient à défendre leur peau tout en essayant de trouver un angle de tir sur la jeune femme. Laquelle vola alors à travers le décor pour venir s'écrouler lourdement à côté de lui avant de lui lâcher un conseil puis un ordre. Malgré lui, il eut un maigre sourire et lui cria en retour, tandis qu'elle repartait déjà :

Si tu meurs, toi, je te tue !

Pas sûr qu'elle l'ait entendu toutefois vu comme c'était le bordel partout. A en croire les cris qui résonnaient en bas, les clients et le personnel avaient fini par prendre conscience de ce qui se passait. La police n'allait pas tarder à débarquer et Winston à péter les plombs. Ils ne pouvaient pas rester là quand la police serait là car ce serait prendre le risque d'être reconnus. Or, il fallait l'éviter à tout prix pour le moment. Cette pensée en tête, l'agent se remit à aligner les quelques mercenaires encore en vie épaulés par les rares jeunes voyous restés pour les aider. Le chasseur avait fait un sacré travail de nettoyage, enchaînant les tirs précis et meurtriers avec un talent rare. Molotch avait connu quelques fines gâchettes dans sa vie mais aucun ne valait le quart de ce type.

De son côté, il se sentait étrangement confiant d'un coup. Confiant en ses compétences, confiant en sa faculté à éliminer les derniers résistants, confiant en leur victoire et confiant par-dessus tout en elle. Helera. C'était une sensation très étrange, qui le galvanisait et lui offrait la certitude que tout irait bien mais il n'aurait su dire d'ou elle lui venait soudainement. Le frisson de la bataille ? Il ne se souvenait pas avoir jamais ressenti cela auparavant, c'était merveilleux. Il se sentait conforté dans ses décisions et ses actions comme il l'avait rarement été. Décidant que ce mystère pouvait bien attendre qu'ils en aient fini, il mit à profit cette sensation merveilleuse et aligna les quelques mercenaires restants. Il en abattit encore un et en blessa un sévèrement à l'épaule tandis qu'un autre tombait, le visage réduit à une pulpe sanglante par les bons soins du chasseur de primes.

Le dernier encore debout était occupé à s'acharner sur la jeune femme assommée dont il tentait de fracasser le crâne sur le bar près des canapés au fond. Grondant, l'agent le mit en joue mais, tout comme il s'était senti confiant, sembla réaliser d'un coup que le bon moment n'était pas encore venu, qu'il fallait attendre un peu. Comment pouvait-il ressentir une telle certitude ? Il l'ignorait. Malgré son instinct qui le poussait à agir, il résista et patienta quelques secondes de plus. Lorsqu'elle fut plaquée brutalement contre le bar et se pencha pour récupérer de quoi se défendre, il sut qu'il tenait sa chance car le mercenaire était maintenant en ligne de mire et ne se doutait de rien. Le tir de blaster jaillit et lui passa dans l'oreille, réduisant le cerveau en fumée et le corps s'effondra.

Un silence presque irréel sembla s'installer tandis que la fusillade prenait fin. Rengainant son arme, le chasseur commença à avancer jusqu'à la jeune femme tandis que l'agent gardait la sienne et observait, méfiant. Le chasseur fit un signe de tête à l'agente avec son chapeau qui suivit le mouvement. Il sembla sur le point de dire quelque chose mais s'interrompit et regarda autour de lui, reniflant en même temps. Haussant les sourcils, comme vaguement impressionné, il avala une bouffée de son cigare avant de le cracher par terre.

Allez, sors de là gamine.

Molotch crut d'abord qu'il s'adressait à la jeune femme, ce qui lui valut un regard désapprobateur et un pas en avant dans le but de lui apprendre le respect lorsqu'il vit que le chasseur regardait directement vers la table et non le bar. A qui parlait-il ? Il n'y avait personne. Le chasseur leva les poings comme en position de combat et soupira brièvement avant de hausser les épaules.

Comme tu préfères.

A une vitesse nettement plus grande que celle d'un humain lambda, il bondit sur la table et porta le poing en avant, lequel ne rencontra comme il s'y attendait que du vide... Jusqu'à ce que, semblant sortir de nulle part, n'apparaisse la silhouette de la sosie qui déjà dégainait son sabre et l'allumait. Le visage de la fausse Helera affichait une mine consternée et furieuse, une vision très troublante tant la ressemblance lui paraissait frappante s'il n'y avait eu les cheveux longs blancs pour la trahir comparée à la véritable Helera. Enragée, la tueuse lança un coup terrible de son sabre, que le chasseur esquiva agilement. Tout aussi facilement évita-t-il les frappes suivantes, à chaque fois de peu comme s'il était diablement chanceux.

T'es pas mauvaise mais j'ai connu une donzelle qui dansait bien mieux que toi avec ce joujou.

Toutefois, s'il parvenait à esquiver chaque frappe, si habile et vicieuse soit-elle, il n'arrivait pas non plus à en porter un qui fasse mouche. Ainsi les deux adversaires s'affrontaient-ils en vain, peinant à même se frôler mutuellement. Leurs mouvements étaient rapides, presque trop difficiles à suivre pour l’œil humain et Molotch peinait à distinguer chaque seconde de leur lutte acharnée. Là ou l'inconnue semblait toutefois se fatiguer, ce n'était assurément pas le cas du chasseur qui ne transpirait même pas. Il parvint finalement à porter un coup violent à l'abdomen et l'on entendit un craquement sinistre qui ne laissait pas de doute sur l'état de plusieurs côtes là-dedans. Poussant un cri de douleur, la sosie lança son sabre de droite et gauche pour forcer le cow-boy à se reculer. Enfin, jetant un regard plein de haine à la jeune femme, elle disparut subitement et cette fois, le chasseur sembla s'apaiser.

Oh, dommage elle a fui. Bon, ce sera pour une autre fois.

Sans plus guère se préoccuper du carnage, le cow-boy alla examiner les corps afin d'identifier chacune de ses cibles qu'il mettait de côté comme un client met de côté un produit qui l'intéresse au marché. Se rapprochant, l'agent sentit ce sentiment de puissance s'évanouir rapidement et se demanda une fois encore d'ou cela pouvait bien venir. Peu importe, pour le moment il y avait plus urgent. Se rapprochant de la jeune femme, il fit d'abord mine de lui passer les bras autour des épaules mais se ravisa, conscient qu'ici et maintenant, ça n'était pas une bonne idée. Il se contenta de l'examiner des yeux et de noter les quelques blessures légères qu'elle avait.

Ça va, tu n'as rien de grave ?

Peu de temps pour répondre que déjà arrivait de l'étage inférieur la silhouette reconnaissable entre mille de ce cher Winston qui, à en croire l'expression de son visage, allait avoir une attaque cardiaque.
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By Helera Kor'rial
#35627
L’homme tomba devant elle, une fumée s’échappant du haut de son dos entre les deux omoplates. La reine lâcha son tesson et regarda à travers la salle, du côté de l’agent. Haletante, elle passa de nouveau son poignet contre sa bouche. Il restait encore la Sith à gérer, petite perfidie venue du fin fond de dessous le bar. C’est l’homme au poncho et au chapeau semblable à celui de Winston qui se présenta. Bionique et fort peu sympathique, ce dernier l’ignora platement pour s’adresser directement à la Sith. Helera inclina la tête de côté et fronça les sourcils. Il n’y avait que les sensitifs qui pouvaient voir l’invisible normalement. L’était-il ? C’est ce que la première analyse la conduisit à penser. Helera s’était adossée au bar et regardait les deux protagonistes se faire face, avant que l’inconnu au cigare ne lui fonce dessus et l’attrape au niveau du coup. Alors seulement la Sith réapparut. Un duel de regard s’en suivit, et finalement la perte de patience de la Sith. L’offensive fut lancée. Le sabre vola dans l’air et fit vibrer les tympans, projetant sa dangereuse ombre sur les alentours. Surtout sur les badauds qui regardaient.

Helera se propulsa vers Molotch quand le duel débuta et le contraint à s’accroupir. D’un mouvement de la main, elle ramena vers eux une table déjà couchée, parsemée de multiples impactes. Plus grand peur que de mal cependant, les deux s’affrontaient étonnamment à la loyale. Pas de projectile, pas de sabre qui volaient dans tous les sens. La Sith n’avait sans doute pas le niveau qu’elle prétendait avoir et l’autre était sans doute bien plus puissant qu’il ne le montrait. Les mensonges et faux semblants. La reine resta derrière ce couvert avec l’agent et croisa son regard, mi- inquiet, mi-amusé par la situation. Elle lui étira un sourire et posa ses lèvres sur celles de l’agent, tandis les deux autres finissaient leur duel. Coupés du temps pendant les quelques secondes qu’ils se gardèrent, la reine n’alla pas plus au-delà en déclaration, déjà assez contente qu’il soit entier et en vie. Tout prit fin peu de temps après et le calme relatif revient. La musique assourdissante restait présente et, foi de Nelvaan, agaçante. Alors seulement l’agent se releva avec la reine, avec une proximité désormais bien lointaine. Cette dernière jeta un coup d’œil vers l’homme au poncho.

« Rien de grave agent Senior. C’est qui celui-là ? »

C’est alors que Winston fit son apparition, son énorme fusil à canon scié dans les mains. Etrangement, une fumée s’en échappait comme s’il venait de s’en servir.

« Bon dieu de bon dieu. C’est quoi toute c’te foutue pagaille qu’vous m’avez mis. Pire encore, j’viens de me faire plumer comme un bleu. Sabacc gagnant s’t’enfoiré. Mais ne vous inquietez pas pour moi, ça va. J’lui ai mis un coup de Bastosse, il fera plus le malin. »

« Attendez, vous venez de tuer un gamin qui vous a battu aux cartes ? »

L’autre ricana d’un rire franc en se tapant le ventre de sa grosse main, dévoilant tout autant ses multiples dents cariées à son auditoire.

« Parbleu non. Bastoss c’est mon fusil, mon meilleur ami. L’entendre cracher a suffi à le faire déguerpir. C’est là que j’ai entendu votre bagarre. Z’avez fait fort, Harkin s’est barré. Etes pas très finaux fous. »

La reine croisa les bras sans mot dire.

« Ca va je rigole ma p’tite. On déguerpit avant que les flics arrivent. S’ils sont tous comme notre Molotoch, sont surement pas là avant une bonne dix minutes. »

Helera haussa un sourcil sans sourire cette fois, dépassée par Winston qui de nouveau prit la marche de leur troupe, désormais au nombre de quatre. La reine n’avait pas pensé avoir un nouveau collaborateur de la part de l’homme au poncho. Encore moins qu’il soit assez de confiance pour suivre leur attroupement. Elle jeta un regard interrogatif tout autant qu’inquisiteur à Zygmunt, sans dire un mot. Il comprendrait. Après tout, un agent junior n’avait pas à donner son avis sur cela. Ils accélérèrent la cadence et sortirent par la porte d’incendie, par l’arrière du bâtiment puis filèrent droit sur le parking ou était stationné la grosse dame de Winston. Sans un mot, il les mena tous les quatre à travers la ville, croisant par plusieurs fois les véhicules des autorités dans le sens inverse.

« Vous nous emmenez où ? »

« Hein ? »

« J’ai dit : Vous nous emmenez où ? »

« Dans une planque. Depuis le temps que je suis posé ici, j’ai eu le temps d’en trouver deux, trois ma cocotte. »

Helera grommela mais ne dit mot. Elle aimait cet espèce de vieil ours, mais sa tendance à l’auto complaisance était assez agaçant. Ce n’était pas lui qui allait se remettre en question. Il les mena après trente minutes de route en plein cœur de la ville, loin des campus universitaires. Là, il posa sa voiture à moitié sur le trottoir et bougonna dans sa barbe. Jetant des regards dans les alentours, il les invita à rentrer dans un garage, entièrement vite. Ou presque. Au fond sur la droite se tenait une étagère avec tout le matériel pour l’entretien d’un véhicule. En se rapprochant, on se rendait compte que tout était collé au socle. Il tira à travers cet étagère et les amena à travers une deuxième chambre, sorte de bijoux de technologie. Ecran de part et d’autre, système d’écoute des différentes fréquences, des brouilleurs portables etc. Tout était particulièrement bien rangé à sa place et une légère odeur de rose s’échappait de cet endroit. L’équipe se réunit autour de l’holotable centrale, servant actuellement que de support. De part et d’autres de cette dernière, il n’y avait pas des chaises, mais des canapés en cuir. Petite frivolité d’un agent à la retraite. Le vieil animal s’assit sur la chaise la plus usée, « la sienne » et fit descendre l’holotable pour devenir une table basse.

« Dedieu, m’en vais m’en descendre une. Molotoch, vous me suivez ? J’ai une petite corellienne dont vous me direz des nouvelles. »

La reine regarda tour à tour les deux agents sans aucun commentaire. En revanche, elle prit la parole sur un autre point :

« Ce que j’ai appris d’Harkin, c’est qu’il projette leur attentat pour les jours qui arrivent. Pour cela, ils ont engagé une Sith, qui visiblement faisait partie de l’ancienne inquisition. Je ne parle pas de celle de Jatine, mais celle encore avant. Vu son âge et son manque d’entraînement, je ne pense pas qu’elle en ait fait partie. Son maître si en revanche. Maître dont je ne suis pas arrivée à connaître l’existence. Je pensais qu’ils avaient été tous tués, j’ai eu tort. »

Elle regarda les hommes autour d’elle.

« Ce que l’on sait également, c’est qu’ils vont utiliser les visages de personnages connus. Dans le cas présent, c’était le miens qui était visé. D’après ce qu’ils cherchaient sur le miens, les marques de chirurgie se trouvent autour de la mâchoire. S’il a une barbe, on ne verra rien. De plus, ils savent désormais je ne suis pas morte, et que le BSI est proche d’eux. J’ai peur que cela n’accélère leurs démarches. »

Son résumé fait, elle se tourna vers son agent.
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By Zygmunt Molotch
#35634
Il avait à peine eu le temps de réaliser que tout s'était calmé quand le cow-boy se jeta à l'assaut de la sosie armée, échangeant des coups d'une rapidité et d'une violence peu communes qui le laissèrent pantois. Les mouvements du chasseur de primes étaient bien trop rapides pour être ceux d'un humain et il commençait à se demander qui était vraiment ce type. La question fut toutefois interrompue lorsqu'il vit la jeune femme bondir à toute vitesse à côté de lui et renverser avec sa magie une table pour les forcer à s'y mettre à couvert. Retranchés derrière la table, ils ne pouvaient qu'observer les échanges furieux entre les deux individus plus loin. Il jeta un regard à sa compagne qui traduisait sa perplexité et son appréhension, auquel elle répondit d'un petit sourire avant de l'embrasser doucement.

Le contact de ses lèvres fit courir un frisson dans sa nuque. C'était une très mauvaise idée et bien trop risqué de se laisser aller à ce genre d'ébat en plein lieu public et avec ces deux allumés en train de s'étriper non loin mais il n'arrivait pas à lui faire remarquer. Heureusement, le contact fut aussi bref que délectable, comme une promesse adressée lui rappelant que, plus tard, ils pourraient reparler de tout ça. D'un coup, l'affrontement à quelques mètres de là prit fin avec la disparition de l'imposteur tandis que le chasseur semblait déçu et vaguement peiné de ce constat. La question de l'agente lui permit de recouvrer ses esprits rapidement et de répondre sur un ton professionnel au possible.

Un chasseur de primes, on s'est croisés par hasard et il a accepté de nous aider pour un petit bonus.

Le chasseur adressa un salut de la tête à la jeune femme, pas plus troublé que ça du champ de bataille qu'était devenu l'étage ni par l'arrivée impromptue de Winston, aussi détonnant dans le décor que lui-même l'était ni par son accès de colère brusque et typique du vieux. Tandis que le vieillard s'énervait contre à peu près tout le monde, lui alla inspecter les corps des jeunes gens assommés pour s'assurer qu'ils étaient toujours en vie et fut satisfait de constater que c'était le cas. Lorsque les 3 agents firent mine de partir, Winston l'englobait dans l'ordre de se tirer de là. Il aurait pu refuser tout net et continuer sa petite vie mais la curiosité ainsi que, probablement, la promesse d'un bonus qu'il n'avait pas oubliée, le fit suivre le trio.

Non sans avoir empoigné à chaque main un des jeunes étudiants inconscients comme s'ils ne pesaient rien. Molotch ne manqua pas de remarquer ce détail, témoignant d'un force physique considérable et qui acheva de le convaincre que, définitivement, ce type n'était pas un humain ordinaire, voire même pas un humain si ça se trouve.

Et vous ne pouviez pas filer Harkin pendant qu'on gérait la situation ici ? C'était trop difficile pour vous, agent Winston ?

Le vieux, alors qu'ils quittaient en toute hâte le cabaret, s'arrêta et se retourna, lançant un regard meurtrier au caridan qui le soutint sans broncher. Il en avait assez des manières et de l'attitude du vieil homme. Qu'il les aidait était indéniable et inestimable, ça ne l'autorisait pas à être infect et infâme à vivre. De toute façon, qu'est-ce qu'il pourrait lui faire de pire que ce qui leur arrivait déjà ?

J'étais ptêt trop occupé à m'assurer que vous étiez pas en morceaux. A trouver un plan pour vous tirer de là avant que les flics ne rappliquent et qu'on vous mette la main dessus. Vous voulez ptêt que je sorte le mouchoir pour étouffer mes sanglots de honte, gamin ? Non ? Alors fermez-la et rendez-vous utile, dites à votre copain d'aller voir à Taris si j'y suis.

Ledit copain était d'ailleurs occupé, pendant qu'ils discutaient aimablement, à ouvrir d'un coup sec le coffre du vieux speeder (cassant au passage le verrouillage) pour y allonger... Les corps des jeunes hommes qu'il soupçonnait d'être ses cibles. Jurant épouvantablement, Winston rentra dans son véhicule en maudissant de nouveau à peu près tout l'univers excepté l'Empereur et sa défunte mère. Molotch lui-même était interloqué et ne se cacha pas de le signaler au bonhomme.

Vous faites quoi avec ces gamins ?
La prime spécifiait de les ramener vivants, vous avez pas cru que j'allais les laisser entre les mains des flics locaux et faire une croix sur mon fric ? J'ai un vaisseau à entretenir moi coco.
Mais qu'est-ce que je fous là moi... Et puis merde, faites comme vous voulez j'en ai marre.

Une fois dans le véhicule qui, comme à son habitude, démarra brusquement avant d'entamer des virages inconscients et une vitesse folle, l'agent se retrouvait à l'arrière tandis que le chasseur sur le siège passager avant. Il semblait par ailleurs légèrement amusé par la conduite ô combien hasardeuse de Winston et ricanait occasionnellement quand le vieux faisait mine d'éviter de peu une collision avec un piéton ou un autre véhicule. Se prenant la tête dans les mains, Molotch échangea un regard blasé avec la jeune femme qui pointa brièvement du menton le cow-boy. Il hocha la tête en prenant un air confiant afin de lui signifier qu'on pouvait, au moins pour l'instant, lui faire confiance.

Le reste du voyage se passa dans un silence relatif, agrémenté des commentaires typiques du vieil agent qui les mena jusqu'à un garage abandonné en centre-ville, semblait-il. Le coup de la fausse étagère qui cache une planque, un grand classique des holos d'espionnage, ils n'y coupèrent pas. L'intérieur semblait plus sécurisé que la majorité des planques dans lesquelles il avait pu résider au fil des années, c'est dire à quel point Winston ne rigolait pas avec ça. Rassemblés autour de l'holotable - le chasseur avait pris le temps de s'assurer que les jeunes prisonniers étaient ligotés, bâillonnés et aveuglés avant de les rejoindre - ils étaient prêts à parler stratégie. Jusqu'à ce que le vieil homme sorte une bouteille de whisky corellien avec quelques verres. Sans un mot, l'agent en accepta un rempli, jugeant qu'avec toutes ces émotions il en avait fichtrement besoin.

Il surprit le regard de l'agente mais n'en eut cure. Elle pouvait bien désapprouver, elle avait ses façons de gérer le stress et la tension, lui avait les siennes. Et un verre n'allait pas le rendre inapte à quoi que ce soit de toute façon. Ils écoutèrent en silence le peu qu'elle avait pu récolter avant tout ne parte en vrille et le silence se prolongea de longs moments après qu'elle eut fini. Winston - toujours lui - fit mine de bondir sur la table avant de se raviser puis marmonna dans sa barbe.

Une Sith ? Comme les tarés de terroristes qu'ont frappé sur Arkania ? Ça fait bien un an qu'on en a plus entendu parler de ces gus, ils veulent quoi ? Nous signaler qu'ils sont de retour pour nous jouer un mauvais tour ? Putains de dégénérés.

Molotch garda le silence plus longtemps, réfléchissant aux tenants et aboutissants, pensif, buvant une gorgée ou deux du whisky de temps à autre.

Une sosie de la propre conseillère de l'Empereur qui serait utilisée pour... Quoi ? Un nouvel attentat, ici sur Nouane ? Dans quel but ? S'ils avaient voulu simplement vous discréditer aux yeux de l'Empire, pourquoi se compliquer la tâche en tentant de vous tuer dans l'explosion du palais ? S'ils voulaient vous remplacer, pourquoi ne pas user de méthodes plus discrètes mais non moins radicales pour vous éliminer sans que nul ne le remarque ? Il y a quelque chose qui cloche, il nous manque des réponses.
Harkin ? Vous voulez dire Harkin Abernathy ?

Les yeux se tournèrent tous vers le chasseur, surpris.

Vous le connaissez ?
Non, mais les mioches que j'avais interrogé pour retrouver mes cibles m'ont parlé d'un type de ce nom qui, selon eux, avait été vu en leur compagnie. De ce qu'ils savaient, votre bonhomme cherchait à se faire un maximum d'amis parmi la jeunesse étudiante.
Nous avons donc un traître notable qui, après avoir fait un attentat à la bombe sur Yaga Minor, vient sur Nouane ou, semble-t-il, il cherche à recruter des étudiants de tout bord et les manipuler. Et en prime, il dispose d'une fausse Helera Kor'rial relativement convaincante. C'est un peu mieux mais pas encore vraiment ça... Comment vous appelez-vous, chasseur de primes ?
Constantin Valdor.
Eh bien monsieur Constantin, vous sentez-vous capable d'interroger vos 2 jeunes amis pour avoir quelques réponses ?
Ça devrait pouvoir se faire, si je savais quelles questions poser.
J'vais vous appuyer gamin, comme ça je m'assurerais que vous salopiez pas l'boulot. Allez on y va, j'ai insonorisé cette planque ça tombe bien.

Laissés seuls face à face autour de la table tandis que les 2 compères se mettaient au boulot, copains comme cochons, le couple d'agents resta silencieux un temps. Finalement, Molotch observa longuement la jeune femme sans mot dire puis se leva d'un coup et lui fit signe de le suivre. Il l'amena à une petite pièce qui semblait faire office d'infirmerie, bien qu'elle ne soit ni très grande ni très pourvue en matériel à part du très basique. Il fit signe à la belle de s'asseoir sur un siège puis, sans attendre, entreprit de l'examiner attentivement afin de déceler si elle avait des blessures quelconques. Il vit quelques coupures mineures sur les bras, les joues et les mains et également un saignement au front agrémenté d'une bosse. Elle ne semblait rien avoir d'autre.

Bon, on va guérir toutes ces vilaines entailles histoire d'éviter que tu aies mal.

D'abord il nettoya les plaies puis les désinfecta avec un peu de kolto avant d'y appliquer des petits pansements imprégnés d'infimes quantités de bacta pour accélérer la cicatrisation. Quant à la bosse, il prit un pain de glace qu'il posa dessus, avec une grande douceur, faisant un petit geste d'excuse en la voyant grimacer légèrement. Le docteur Molotch avait encore frappé.
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By Helera Kor'rial
#35635
Helera avait laissé son agent sénior débrieffer à son tour, même si elle était loin d’avoir fini la suite de ses idées. Pourtant, tout s’était enchaîné rapidement. D’abord son agent avait énoncé plusieurs questions, puis le chasseur avait donné un nom. Les deux étaient alors entrés dans une sorte de suite de déductions menant finalement à au résumé de toute cette affaire. Helera garda le silence et attendit son moment pour parler. Les femmes après, cela n’allait pas changer. Adossée sur le fauteuil, elle avait croisé bras et jambe et se touchait la bosse sur le front, écoutant d’une oreille distraite la discussion qui était en train d’avoir lieu. Laquelle se solda par la fuite des deux hommes de l’Ouest lointain, tandis que restaient seulement les agents du BSI de Yaga Minor. La reine les suivit du regard, sans expression aucune sur son visage et finalement emboita les pas de son agent sénior jusqu’à l’infirmerie. Il la fit assoir sur un siège et l’ausculta sous toutes ses coutures. Elle prit une longue expiration, soufflant l’anxiété accumulée et qui mettait à mal sa patience.

« Ne t’en fais pas, je vais bien… »

Cela n’eut pas pour effet de le stopper dans la démarche pour autant. Alors elle se résolut à le laisser faire, le laisser réparer ce qu’il avait à refermer. Le regard de la reine croisa le sien, et pourtant, elle ne le regardait pas vraiment. Son esprit était ailleurs, sa réflexion tout autant. Elle ne mit pas longtemps à cracher le morceau.

« Je suis morte au palais avec mes enfants. Sauf que non, on me retrouve ici. Les Sith ne sont bons qu’à une chose, c’est tuer. Ne va pas plus loin que ça. Donc je reprends. On me retrouve ici, et je ne suis pas morte, mes enfants sûrement. J’ai envie de me venger, je tue un émissaire de l’empire sur Nouane. Une personne d’importance qui représente le pouvoir. Pourquoi ? Pour me venger de mes mauvais traitements, pour décrédibiliser la Force. »

Elle fit une pause et posa sa main sur celle de l’agent, l’enleva de son visage et la posa sur ses genoux.

« Sauf que cela ne peut fonctionner s’ils n’ont pas déjà des contacts dans la presse. Ils publient. Alors l’empire est affaibli. L’empereur apparaît comme quelqu’un dont on ne peut pas faire confiance. Moi, comme une Sith, celle que tout le monde m’accuse tout bas. Cerise sur le chapeau, vu que la vraie moi est morte, je ne vais pas me gêner. Cela jette assez de poudre dans l’empire pour déstabiliser le sommet. »

Helera se releva et lâcha la main de son agent, faisant des allées retours dans l’infirmerie. Une main sous le menton, le regard tourné vers le bas, elle était plongée en intense réflexion.

« Maintenant, ils savent que la vraie est en vie et est après eux. Soient ils font tout pour me faire disparaître, soit il change de plan et partent sur un autre coup d’éclat. On n’aurait plus à faire à un simple assassinat mais à une explosion. Je penche pour la deuxième solution. Zyg, il faut que tu préviennes les autres. »

La reine passa la tête par le cadre de la porte tandis que sortait en grand bruit le vieil agent Winston, sa main dans un chiffon bordé de pourpre. Elle revint vers son agent à elle et lui glissa un baiser sur le coin de la joue.

« Ils sont en train de les défoncer, je vais devoir intervenir. La grâce féminine manque cruellement dans votre monde de brutes. »

Elle étira un grand sourire et le laissa prendre l’initiative de la sortie, tandis qu’elle passa rapidement une main sur son fessier gouvernemental et en serra les monts charnues. Assez surprenant pour le faire sursauter, ou au pire, retourner. La reine garderait un regard de marbre vers la destination, ne pouvant s’empêcher d’étirer un grand sourire sur son visage. Après quoi, elle interviendrait dans cette lutte avec les deux gamins. Dépassant Winston sans mot dire, sans même un regard, elle intervint dans la salle d’interrogatoire. Le chasseur déjà en prise avec les deux jeunes, quelques doigts cassés, un visage boursouflé et probablement une lèvre cisaillée.

« Je prends la relève », ordonna-t-elle au chasseur, dans un regard de défi qui ne souffrait d’aucune alternative.

Ces gamins n’allaient rien dire dans la menace. Loin d’être des durs à cuire, ils avaient rejoint Harkin probablement parce qu’ils étaient contre l’autorité impériale. Aller contre ce sens n’était pas enviable, sans les désosser.

« Tu peux aller me chercher du matériel pour les soigner s’il te plait. »

La demande cette fois fut tournée vers Zygmunt, avec une voix beaucoup plus douce et complaisante. Enfin, elle revint vers les gamins. Quelques secondes de solitude. Au dehors, elle sentait déjà le chasseur et le vieux qui se descendait de l’alcool supplémentaire, et Zygmunt qui traça son chemin vers l’infirmerie. Les deux jeunes n’étaient pas âgés de plus de vingt-cinq ans. Probablement des fils à papa, ils n’en restaient pas moins des êtres humains qui n’avaient même pas terminés leurs études. Ils ne pleuraient pas, mais elle sentait la tristesse dans leur regard et la peur qui les tétanisaient. Quand elle s’approcha de l’un d’eux, il tourna la tête de l’autre côté.

« Montre-moi ta blessure. »

Sa voix fut teintée des notes les plus douces qu’une mère pouvait donner envers un enfant. Il regarda devant, lui présentant alors une arcade sourcilière ensanglantée. Avec un torchon, elle essuya le trop plein de sang. Zygmunt revint dans la pièce à ce moment-là. La reine récupéra les soins les uns à la suite des autres tandis qu’elle les appliquait sur les deux jeunes.

« Comment vous vous appelez ? »

« Valkaan. »

« Ohran. »

« Pourquoi est-ce que vous êtes allés avec Harkin ? Ce n’est pas un homme fréquentable. »

La reine parlait l’air de rien tandis qu’elle réparait, ne les regardant pas dans les yeux, elle était concentrée sur les blessures.

« On connait bien vos jeux du bon et du mauvais flic. Maintenant qu’on vient de se faire casser la gueule, vous venez nous réparer, et ensuite on se refera casser la tête.
»

« Je ne suis pas flic. »

Elle dévoila ses capacités et fit voler les médicaments et autres patchs, comme des planètes autour d’une étoile.

« Vous êtes une jedi ? »

« Non, je suis une impériale. »

« Si vous travaillez avec eux, alors vous ne valez pas mieux. »

« Cesse de bouger, je n’arrive pas à nettoyer la plaie. »

Zygmunt pouvait intervenir s’il le souhaitait. Après tout, c’était son travail à lui.
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By Zygmunt Molotch
#35640
Etait-elle sous le choc ou simplement songeuse ? Il ne savait pas trop, gérant ses coupures et blessures légères tandis qu'elle semblait ailleurs. Lorsqu'elle exprima sa pensée, il comprit qu'elle était en fait plongée dans ses réflexions, lesquelles lui semblèrent en partie judicieuses ou lucides, d'autres un peu tirées par les cheveux. Et pour cause. Il la laissa poursuivre sans l'interrompre puis réagit lorsqu'elle sembla en avoir fini.

Helera, les mauvais traitements dont tu parles t'ont été infligés par des traîtres, qu'ils se considèrent impériaux n'en fait pas moins des renégats. Te venger de l'Empire qui t'a accueillie, toi et ton monde et t'a offert un poste de pouvoir, c'est une histoire que personne ne pourrait croire. Et oublie la presse, nous ne sommes pas chez les dégénérés de républicains ici, les médias ne sont pas libres de dire tout ce qu'ils veulent, que l'Empereur ait accordé indépendance aux médias ne leur octroie aucune vraie liberté sur les sujets à aborder ni sur la façon de les traiter, tu peux me croire je connais bien le sujet. Et l'Empereur reste l'Empereur, ne va pas croire qu'aux yeux de la populace il soit rien de moins. De plus, là encore, son avis n'a aucune valeur aux yeux de l'Empire.

En revanche, il était d'accord sur le fait que, à présent que les traîtres étaient avertis de sa survie, les choses allaient s'accélérer afin de ne prendre aucun risque. Quel que soit le projet que pouvaient nourrir Harkin et ses larbins, ça allait assurément être encore pire que prévu à l'origine. Mais la question restait la même : qui ou quoi était la cible ? Il ne pouvait croire, comme l'avait dit Aemos, qu'ils visaient l'université la plus prestigieuse de Nouane ou même un ensemble. D'une, c'était incroyablement complexe pour organiser une série d'attentats simultanés et de deux, ça n'avait véritablement aucune importance.

S'il avait lui-même été un des conjurés, jamais il ne lui serait venu à l'idée de simplement recruter des jeunes étudiants insatisfaits et révoltés, aussi stupides qu'exaltés par des discours creux qui enflammaient leurs cervelles de moineau. Ni de s'en servir pour faire péter des universités. L'objectif n'avait aucune valeur pour un groupe qui, sans difficulté apparente, avait frappé au cœur même de l'Empire. Il n'envoyait aucun message fort et ne présentait aucun intérêt. Il y avait autre chose qui leur échappait. Précédant la jeune femme pour sortir de la petite infirmerie afin d'aller en discuter plus avant avec Winston, il fronça les sourcils en sentant une main royale palper ses fesses et se retourna brièvement.

Non mais oh, vous vous croyez ou agente Zai ? Vous allez regretter ce geste je vous le garantis !

La statue qui l'observait sans mot dire sourit comme si elle se délectait de son faux courroux avant de partir de son côté là ou étaient retenus les gamins tandis que lui partait rejoindre le vieux. Regardant partir la silhouette féminine, il nourrissait déjà sa vengeance mais cela devrait attendre. Winston était en train d'avaler cul sec un autre verre de whisky et, en voyant l'agent, lui en proposa un. Plus exactement tendit-il la bouteille déjà à moitié vide, qu'il refusa. Il était en service et en avait déjà bu un verre, merci bien.

Vous avez une idée sur tout ça ?
Ouaip, faudrait que le Bureau se sorte les doigts pour réapprendre à tout ces p'tits cons dans tout l'Empire ce qu'ils doivent avoir comme opinion, on s'en porterait tous bien mieux.
Non, pas ça, je parle de l'objectif supposé d'Harkin et ses copains.
Ah. Bah j'dirais bien qu'ils préparent un gros coup et visiblement ça nécessitait une fausse conseillère de l'Empereur et des jeunes merdeux embrigadés. Ça m'évoque...
Une mission suicide pour militants endoctrinés.
C'est ça. Pas de témoin à interroger qui puisse balancer parce que soit ils seront morts dans l'opération, soit ils diront rien par fanatisme. On connait la méthode vous et moi hein.
Mais qui serait la cible ? Qui ou quoi d'important y a-t-il sur Nouane ? En dehors des écoles prestigieuses j'entend.
Bah à part ça, pas grand-chose. Enfin pas pour des connards qui veulent fragiliser l'Empire j'pense. A part Astellan...

Molotch releva brusquement la tête et jeta un regard avec une vilaine lueur dans les yeux.

Astellan ? L'Empereur est ici ?
Que dalle, vous croyez quoi ? Par contre y a ses vieux qui vivent ici, le paternel est même le Grand Moff d'un ses SurSecteurs anciennement de l'Hydien et il gouverne depuis Nouane.

Winston se tut, ayant soudainement pris conscience lui aussi de ce qu'il venait de dire. C'était pourtant tellement évident qu'ils n'y avaient même pas pensé immédiatement en arrivant sur Nouane ou en sachant qu'un traître avait fui Yaga Minor pour venir ici. Courant à moitié, l'agent rejoignit la jeune femme auprès des prisonniers à temps pour l'entendre demander de quoi soigner les moufflets. Bien qu'il aurait eu tendance à approuver la méthode forte pour les faire parler, il savait que c'était l'urgence de la situation qui le poussait à cela. La torture et la violence, il n'avait jamais été grand partisan. Restaurant l'équilibre de ses humeurs, il revint avec les kits de soin qu'il tendit sans mot dire.

Il croisa ensuite les bras, non loin derrière la jeune femme et observant sans rien dire les jeunes gens. Enfants de riches ayant eu accès aux meilleures écoles et à la meilleure éducation, probablement des idéalistes qui avaient au préalable ressenti des frissons en jouant avec l'interdit de discuter tout bas contre le pouvoir en place et le critiquer puis qui s'étaient enhardis, passant au vandalisme de bas étage pour se sentir révolutionnaires. Puis Harkin était venu avec ses alliés et leur avait surement promis via de belles paroles qu'ils contribueraient à améliorer les choses et pattati et pattata. C'était une histoire vieille comme le monde pour un agent du BSI et ça n'était pas plus intéressant au bout de la 30e fois que de la première. Dardant son regard froid sur les jeunes gens, il ne cachait pas son mépris malgré un visage neutre.

Il n'avait aucune pitié ni sympathie pour ces gamins. Ils avaient eu tout ce qu'un enfant peut désirer avoir et auraient bénéficié d'un avenir au sein de l'Empire bien meilleur que la majorité des citoyens impériaux loyaux à leur nation mais avaient décidé de tout gâcher pour se sentir importants. Leur stupidité, leur égoïsme et leur indolence risquaient de provoquer une nouvelle catastrophe et de nouvelles vies innocentes sacrifiées en grand nombre. C'était là le même genre d'individus qui avaient rasé l'académie de Carida jadis et rien que cette pensée les excluait du rang d'individus vivants à ses yeux. Lorsque la jeune femme demanda à l'un des gamins de se calmer, il réagit. Lui tirant les cheveux sans la moindre douceur d'une main tandis que l'autre le saisissait au cou, il fit montre d'une pression suffisante pour le forcer à rester tranquille.

On ne t'a pas appris les bonnes manières chez toi ? Quand une agente du BSI te donne une consigne, tu t'y plies sans discuter. Ou bien préfères-tu qu'on aille rendre visite à ta famille pour s'assurer qu'elle n'est pas traître à l'Empire comme toi ?

Comme il s'y attendait, la mention du Bureau suffit à radicalement changer l'atmosphère ambiante. La peur ravalée pour faire montre d'un courage et d'un défi aussi fantoches que vains revint au grand galop et devint terreur. Il lâcha le jeune lorsque l'agente eut fini et reprit sa place, croisant les bras et dardant sur eux un regard avec une lueur meurtrière dans les yeux qui ne leur échappèrent pas. Ils n'avaient même pas le courage de souffrir et mourir pour leurs convictions, singeant ceux qui étaient animés d'une véritable loyauté envers quelque chose.

Toi, Ohran. A présent que tu es entre les mains du BSI, ou sont donc tes bons amis comme Harkin et les autres révolutionnaires ? Crois-tu que qui que ce soit vous aidera ? Vous n'avez aucun ami ici. Toi, Valkaan. Es-tu vraiment prêt à mourir pour protéger des inconnus qui t'ont raconté des mensonges ? Crois-tu vraiment que causer la mort de personnes qui ne t'ont rien fait permettra de faire changer les choses en mieux ?

La lueur disparut de ses yeux même s'il restait toujours menaçant dans son allure.

Vous n'avez aucun ami ici... A part nous. Oui, moi qui vous méprise et adorerait vous abattre comme des chiens, je suis votre ami. Car ceux qui vous ont précédemment interrogés et ceux qui le feront après nous, ceux-là n'ont aucun souci de vous. Comprenez-le bien, personne ne viendra vous aider ni vous sauver. Personne ne sait que vous êtes ici et personne ne le saura jamais. On vous torturera, on vous brisera. Et quand vous n'aurez plus aucune utilité, on vous exécutera pour trahison et pour terrorisme. Vous n'aurez droit à aucune pitié car l'Empire ne pardonne pas la trahison. Vos familles seront humiliées et perdront tout à cause de vous. Vos noms seront rayés de l'histoire, ce sera comme si vous n'aviez jamais existé.

Il sembla lentement se détendre, faisant usage des techniques apprises et perfectionnées par des années de terrain. De froide, sa voix devint plus apaisante, imperceptiblement mais faisant son petit effet. Son port devint plus ouvert et l'ombre d'un sourire indulgent prit forme sur ses lèvres.

Tel est le sort que l'Empire réserve aux traîtres, aux lâches et aux terroristes. Il existe une autre issue, celle ou vous nous dites tout ce que vous savez sans rien omettre. Dans ce futur, vous êtes confiés aux soins de rééducateurs du Bureau, qui vous aideront à vous rappeler ce que signifie être impérial. De vos devoirs. De faire ce qui est juste, ce qui est bien. Puis on vous laisse repartir chez vous, parmi vos familles. Elles ne sauront rien de votre... Erreur de parcours. Personne, à part nous, n'en saura jamais rien. Vos vies reprendront comme si rien n'était. Vous deviendrez de bons citoyens impériaux fiers, orgueilleux, reconnaissants et heureux. Mais surtout, vivants. Telle est la promesse que nous vous faisons. Vous reprochiez à l'Empire de n'avoir aucun choix, aucune liberté ? Je vous offre la liberté de choisir votre destin.

Sans rien ajouter de plus, il tapota l'épaule de la jeune femme pour lui signifier de le suivre. Une fois sortis et la porte fermée, après s'être assurés qu'ils étaient toujours ligotés et incapables de bouger pour faire une bêtise, ils les laissèrent réfléchir un peu seuls sur leur nouvelle liberté de choix acquise et la décision qu'ils devaient prendre. Seuls dans le petit couloir, ils pouvaient parler sans se faire entendre par les jeunots, la planque étant insonorisée partout.

Il y a, je pense, une cible de haute valeur pour Harkin ici. Winston vient de m'apprendre que les parents de l'Empereur résident sur Nouane. Imagine le symbolisme si l'ex-conseillère de l'Empereur assassine ses parents avant de, au choix, se donner la mort ou disparaître. Ces pourritures doivent parler et vite, on ne peut pas simplement aller voir le Grand Moff Astellan pour le prévenir et même Winston ne sera pas écouté par sa hiérarchie. Qui voudrait croire qu'un Grand Moff, père de l'Empereur, pourrait être en danger après tout ? Penses-tu pouvoir influencer leurs esprits avec ta magie pour les forcer à parler ?

Puis, se penchant tout près de la jeune femme jusqu'à être à portée de son oreille, murmura à voix très basse :

Et ne crois pas que j'ai oublié ton insubordination de tout à l'heure...

Bien que le visage incontestablement sérieux et pas le moins du monde souriant, ses yeux pétillaient de malice tandis qu'il contemplait le beau visage royal. Il était rassurant, dans un sens, de constater que même ici, en pleine situation de crise, il était permis de brièvement rêver d'un ailleurs meilleur avec elle serrée contre lui. Comme une échappatoire, aussi vaine que bienheureuse et qui n'empêchait pas d'être pleinement concentré sur la mission. Il était temps de retourner parler aux mômes qui avaient dû pas mal cogiter maintenant. Galant homme, Molotch laissa passer devant la jeune femme.
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By Helera Kor'rial
#35641
Zygmunt n’était pas d’accord avec elle, et Helera n’était pas d’accord avec sa réponse. Mais la discussion s’arrêta quand même à ce point là. Les mauvais traîtements étaient plus urgents que les discussions présentement. Alors s’était passé le moment où, enfermés avec les deux enfants, la reine nettoyait les plaies des deux garçons, tandis que Molotch observait d’un œil de faucon. Aussi, quand elle parla d’intervention de son cher et tendre, elle pensa à une intervention vocale, avec des questions, pas à ce déchaînement de violence gratuite. Helera eut un mouvement de recul alors qu’il redressait le gamin. Dos aux deux jeunes, elle en profita pour fusiller Molotch du regard. La violence n’avait jamais rien résolu, si ce n’est provoquée toujours plus de guerres inutiles. L’agent se mit alors au travail, distribuant menaces dans un premier temps, et compromis dans un second. Une sorte de sermon donné à des enfants pour qu’ils ouvrent les yeux sur leur condition. Les tuer était pour elle une idiotie. Les placer devant leurs responsabilités oui. L’empire avait tendance à ne pas pardonner l’erreur, même quand on est un jeune con d’une vingtaine d’année. Zygmunt était probablement un fervent partisan de cette méthode. Elle, croyait au pardon.

La reine resta dans son coin précédement propulsée, n’apparaissant plus dans le champ de vision des deux jeunes, ne regardant plus non plus Zygmunt pour ne pas le déconcentrer. Une chose après l’autre. Il ordonna à son agent junior de le suivre et elle s’excuta, sortant en silence de la pièce où les deux jeunes auraient tout le loisir de réfléchir. Sans détour, il l’avertit de la situation, grave et tout autant dangereuse. Pour la famille de l’empereur, déjà. Bien que cette dernière le fût continuellement depuis l’élection obligatoire de leur fils. Mais également parce qu’elle voyait dans le regard de Zygmunt des lueurs qu’elle pensait être celles des flammes du bucher qui attendait de brûler les innocents.

« Zygmunt, enfin, regarde les. Tu vois en eux des terroristes, des malfrats de hauts vols comme peut l’être Harkin. Ils n’ont même pas vingt cinq ans. Ils sont juste complètement paumés parce qu’ils ne trouvent pas en l’empire les valeurs qu’ils recherchent. Je sais que c’est un crime ici, mais pas à cet âge là. Je suis sûr que Winston et son copain seraient capables de les fusiller sur place. Comment peut-on montrer l’exemple de protecteur de la justice, quand on est incapable de s’occuper de nos enfants ? »

Et la reine se sentait tout autant coupable de ne pas être aux chevets de ses enfants à l’heure actuelle. Si à ce bureau, il y avait eu Harkin, elle n’aurait eu aucun mal à le faire souffrir. Mais pas eux. Pourtant, elle retourna dans cette salle, le visage clairsemé de doute, ignorant alors la remarque de son bel agent. Son cœur était serré et son esprit la mettait en garde. Elle n’y porta pas attention pour autant. Sans mot dire dans un premier temps, elle prit place en face des deux jeunes et attendit leur réponse. De son regard, elle les interrogea.

« Je … »

« On va pas parler. Si on doit mourir alors que ce soit avec la conviction d’avoir porté hauts et forts nos arguments. »

La reine baissa la tête. C’est exactement ce qu’elle aurait répondu si elle avait été à sa place. C’était alors davantage pénible pour elle de faire ce qu’elle allait dire. Elle releva la tête et se concentra sur Ohran, le récalcitrant.

« Notre rôle est de protéger le gouvernement. Pour cela, j’ai pour ordre d’utiliser la Force afin de récupérer les informations dont j’ai besoin, compte tenu de l’urgence de la situation. Si vous ne me dites pas tout, je devrais aller le chercher, et la douleur est insupportable. »

Dans son esprit, la reine demandait aux dieux de leur faire entendre raison.

« Allez y. La Force n’est jamais qu’une religion comme tant d’autres qui n’a rien à faire dans l’empire. »

La reine ferma les yeux de déception et les planta sur Ohran. Ce dernier fronça les sourcils mais resta droit. Son visage devint rapidement rouge, comme s’il retenait sa respiration. Sa mine revancharde se transforma en moue d’incompréhension, parsemé de spasme. Il hoqueta plusieurs fois et ses mains tremblantes se placèrent sur ses tempes et ses coudes sur la table. Son regard se perdit dans le vide et il fit des allées retours d’avant et arrière sur sa chaise, gémissant toutes les deux secondes, de plus en plus fort. Liquéfié, le garçon demanda d’arrêter, d’abord en un murmure, puis le hurla. Avant que ce ne soit que les hurlements qui recouvrent l’atmosphère de la pièce. Après quoi, la reine se leva d’un seul bond, le visage tuméfié, mais le visage neutre. Ses mains tremblaient. Ohran était allongé sur la table et respirait difficilement, son regard dans le vide ne bougeait plus. Valkaan fondit en larme à côté de son collègue et implora la pitié de ne pas subir le même sort. Implorant de tout dire, tout répêter, tout ce qu’il savait. La vue de son collègue ayant eu l’effet de liquéfier sa force déjà amoindrie.

Helera n’accorda pas de regard à Molotch, trop blessée par ce qu’elle venait de faire. Alors elle se contenta de lancer un :

« Il ne sait rien. »

Avant de sortir de la pièce. A peine la porte fut-elle fermée qu’elle resta chancelante, s’adossa au mur adjacent et regarda le vide. La reine porta une main à sa bouche et fondit en larme dans un silence religieux. Ses yeux fermés, plein de larmes, restèrent ainsi clos, tandis que la vie du garçon repassait dans son esprit. Et surtout les conséquences de son acte. Son nom venait s’ajouter à la longue liste de ceux qu’elle avait blessé ou tué. Elle avait beau s’être jurée de ne plus jamais recommencer, elle venait encore une fois de le faire. Se rapprochement vers l’infamie et la dégénérescence. Elle s’en voulait plus qu’elle n’en voulait à quiconque et elle restait particulièrement blessée. Quand Zygmunt sortit à son tour, elle lui expliqua sans détour :

« Son grand frère et ses parents ont été tués par des terroristes sur Karfeddion. Il est fils de noble du Sud. L’empire n’a pas levé le petit doigt pour arrêter les coupables et il voulait se venger. Des assassins de sa famille et de l’empire. Il a vu en Harkin un leader qui permettrait de rétablir l’ordre dans l’empire et de les arrêters. Harkin ne leur a jamais rien dit de son plan, ils avaient simplement pour ordre d’amener un speeder de transport désigné proche du palais central. Ils étaient trois groupes comme lui. »

Elle essuya les larmes qui coulaient d’un revers de main, bien que le torrent ne s’achève pas.

« Il cherchait de l’aide de l’empire et de la justice, et je viens de détruire sa vie. A quoi ça rime de tuer cent personnes pour en sauver une seule ? En quoi est-ce que l’on est meilleur qu’Harkin ? »

La reine semblait inconsolable et profondément marquée par ce qu’elle venait de faire. Un nom de plus, un visage meurtri, des regrets et un pas de plus vers la déchéance.
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By Zygmunt Molotch
#35644
Il n'aurait pas dû être surpris de constater que la jeune femme avait de l'empathie pour ces gamins. Trop, même. Peut-être était-elle aussi idéaliste qu'eux et se reconnaissait-elle dans leur attitude ou bien ne voyait-elle que des gamins stupides et aventureux, insouciants et inconscients de ce qu'ils avaient fait. Elle se trompait lourdement et il était de son devoir de le lui faire comprendre. Winston et le chasseur étaient en effet tout à fait capables de vouloir exécuter les gamins une fois qu'ils ne leur seraient plus utiles. Et pour être franc, Molotch n'était pas certain de ne pas être d'accord avec l'idée. Ils avaient librement choisi de s'opposer à l'Empire, qui donc pouvaient-ils blâmer pour leur situation actuelle, dès lors ?

Comme elle était visiblement tourmentée par ce qu'il lui demandait, il n'insista pas plus avant et rentra de nouveau, la laissant user de sa magie tandis qu'il observait sans mot dire, le visage fermé. L'un des deux mioches semblait prêt à passer à table tandis que l'autre tentait une bravade de dernière minute, empêchant du même coup son ami de tout balancer. C'était un geste aussi courageux que stupide qui ne le sauverait pas. La séance débuta sans plus de cérémonie et il observa avec un intérêt purement académique la jeune femme user de son art pour briser le gamin, transformant rapidement ses protestations étouffées en marmonnements qui laissèrent ensuite place à des cris trahissant la profonde douleur qu'il ressentait.

L'agent ne se réjouissait pas du spectacle, contrairement à ce qu'on pouvait penser. La torture n'avait jamais fait partie de ses petits plaisirs et il n'y avait recours qu'en cas de besoin. Mais il ne s'en sentait pas coupable pour autant et n'éprouvait rien envers les jeunes gens, excepté du dégoût et de la haine pour ces traîtres. Il leur avait laissé le choix, ils avaient choisi. Personne d'autre qu'eux ne pouvait s'en vouloir pour ce qui leur arrivait et ils ne pouvaient le reprocher à personne d'autre. Ou était-il, leur glorieux libérateur de l'Empire, Harkin le Grand, lorsqu'ils avaient pris tout les risques pour lui ? Nulle part. Le courroux du BSI leur était tombé dessus de leur fait.

Lorsqu'elle en eut fini, arguant qu'ils n'avaient rien à leur apprendre, il ressentit de la déception. Triste gâchis pour un résultat très sommaire, il fallait le reconnaître. Mais la fin justifie toujours les moyens. Nulle culpabilité ni honte pour sa part, contrairement à la jeune femme qui s'enfuit hors de la pièce pour aller à moitié s'effondrer dans le petit couloir adjacent. Laissant là les jeunes gens dont l'un était à moitié un légume et l'autre terrorisé, l'agent rejoignit l'agente et l'observa sangloter, tentant d'expliquer ce qu'elle avait sur le cœur et le peu qu'elle avait appris. Son visage restait de marbre et son cœur de pierre en ce qui concernait le sort de ces jeunes. S'il ressentait de la compassion, c'était pour elle et uniquement pour elle.

C'était ma première année en tant qu'agent junior, j'opérais sur Taris. Nous avions eu un tuyau sur une bande de criminels qui s'étaient acoquinés avec des rebelles qui leur avaient fourni des armes afin qu'ils puissent semer le chaos dans la ville haute de la capitale. L'objectif des rebelles était alors de créer une diversion pour nous forcer à diminuer la garnison sur quelques dépôts d'armes et de matériel afin qu'ils puissent s'en emparer. Cela, évidemment, nous ne l'avons su qu'après, quand tout était terminé. J'ai suivi mon agent senior d'alors et nous sommes partis avec plusieurs escadrons de Stormtroopers et d'agents du Bureau pour arrêter les criminels.

Tout semblait bien se passer au début, on avait neutralisé une bonne partie de ces voyous et les survivants s'étaient retranchés dans un entrepôt abandonné. On pensait que ce serait facile de finir le travail. Durant l'assaut, je me suis retrouvé seul, séparé de mon équipe et je suis tombé sur l'un des criminels. Il avait 16 ans, je l'ai vu tout de suite, je n'était pas franchement beaucoup plus vieux que lui. Il était terrifié, son fusil en main pointé sur moi qu'il tenait de ses mains tremblantes, il n'arrivait pas à tirer. J'ai croisé son regard et, à ce moment, j'ai eu pitié de lui. Je me suis vu à sa place, pauvre diable n'ayant rien d'autre que son gang pour survivre et ces armes représentant le seul moyen de se faire entendre. Je l'ai laissé partir, j'ai fait preuve de compassion.

Quand l'assaut a été fini, nous avons appris que des rebelles avaient pris d'assauts nos dépôts et nous nous sommes préparés à repartir quand nous avons soudain été pris dans une fusillade. Le gamin que j'avais épargné avait prévenu ses compagnons qui avaient rallié l'entrepôt pour venger leurs camarades. Quand tout fut terminé, il ne restait plus qu'un quart de nos effectifs en vie et quelques blessés graves parmi les criminels. J'ai retrouvé ce gamin, ensanglanté et allongé au sol. Il m'a reconnu et a ri, se moquant de moi et de ma stupidité, me crachant son sang à la figure et me maudissant. J'ai alors compris que par la faute de mon geste de bonté, j'avais condamné mes camarades et soldats à mourir, simplement parce que j'avais laissé un ennemi de l'Empire en vie.

J'ai eu honte de moi et j'ai versé des larmes amères. De dégoût, j'ai voulu quitter le BSI et tout abandonner, parce que j'avais échoué à faire mon travail, ma mission. Et puis j'ai revu ce visage au rictus moqueur qui se raillait de moi et j'ai su que plus jamais je ne commettrai la même erreur. Ce jour-là, j'ai mis fin à ce genre d'état d'âme en même temps que j'ai obtenu justice pour ceux qui avaient péri par ma faute et par celle de ce gamin de 16 ans.


Le récit qu'il avait déclamé l'avait été d'une voix neutre et calme. Pourtant, à plusieurs reprises, sa voix avait failli se briser, lourde d'une émotion refoulée. Se rapprochant de la jeune femme, il enleva sa main couvrant son visage et le prit dans les siennes, la forçant à le regarder les yeux dans les yeux. Il voyait le chagrin et la douleur dans ses yeux bleus océans et il comprenait cette douleur qu'elle ressentait. Restait en lui un souvenir de cette sensation de culpabilité d'alors, quand il avait voulu épargner un innocent, pensait-il. Il lui jeta un regard soucieux et compatissant.

On ne peut pas savoir avec certitude que nos actions sont bonnes ou non. Mais quand tu en tues un ou que tu le détruit, c'est peut-être pour en sauver dix. Il faut te raccrocher à cette certitude, parce que si tu doutes, alors tu commences à douter de tout, à tout remettre en question. Tu ne crois plus en rien et tu deviens manipulable par ceux-là mêmes qui ont essayé de t'assassiner, qui se serviront de tes doutes pour faire de toi leur marionnette. L'Empire est tout, le reste n'est rien. Et quiconque menace par ses paroles ou ses actes l'Empire, mérite le sort qui l'attend. Soulage-toi de ce fardeau, Helera. C'est toi qui as agi mais c'est moi qui ai donné l'ordre. Tu n'as rien fait de mal, tu as fait ce qui était nécessaire.

Est-ce que c'était bien ? Est-ce que c'était juste ? Peut-être pas non. Mais c'était nécessaire. C'est le poids du devoir qui nous incombe à tous, agents du Bureau. Je t'avais dit que la voie que tu voulais suivre en venant avec moi ne serait pas très heureuse. Je t'avais dit que tu n'apprécierais pas ce que tu verrais, ce que tu ferais. Il y a quelques sacs de couchage dans la pièce à côté de l'infirmerie. Tu devrais aller en prendre un et essayer de dormir un peu. Pardonne-toi pour ce que tu as fait et si tu le peux, pardonne-moi pour ce que je t'ai demandé de faire.


Sortant un mouchoir de sa veste, Molotch sécha les larmes sur les joues de la jeune femme, caressa brièvement son front et son menton avant de la laisser là, seule dans le couloir. Il lui restait une dernière tâche à faire. La pièce ou étaient emprisonnés les mouflets disposait d'une vitre sans tain derrière laquelle Winston et le chasseur avaient observé l'interrogatoire. L'agent les rejoignit sans faire de commentaire malgré le regard perçant du vieil homme et celui, amusé, du cow-boy. Il s'adressa à ce dernier.

Prends tes cibles et emmène-les à l'exécuteur pour toucher ta prime. Tu ne leur feras aucun mal jusqu'à ce qu'ils soient livrés.
Et une fois livrés ?
Tu reviendras ici, on va avoir besoin de toi et tes talents pour la suite des opérations.
Tu sais très bien ce que je voulais dire, agent.

Molotch se retourna et regarda longuement le chasseur dans les yeux, lequel lui rendit son regard froid sans faire montre de la moindre émotion malgré la tension palpable entre les deux hommes. Ils semblaient prêts à se jeter l'un sur l'autre pour s'égorger mutuellement. Finalement l'agent soupira et la tension disparut aussi vite qu'apparue, tandis qu'il se détournait pour regarder les silhouettes avachies de l'autre côté de la vitre.

Tu les remettras au recteur de l'université qui les a engagés et tu lui diras la vérité, à savoir que ce sont eux qui ont commis ces actes de vandalisme mineur ces dernières semaines. Ce qui leur arrivera ensuite, ce sera au recteur d'en décider. J'imagine qu'au vu de leur position sociale, ils auront simplement à faire des travaux d'intérêt général et tout le bazar.

Peut-être qu'au fond, il restait en lui une certaine indulgence dont il ne voulait pas admettre l'existence.
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