L'Astre Tyran

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Quatrième satellite de la Géante Gazeuse du système Yavin, la lune sanctuaire de Yavin 4 est une planète totalement recouverte d'une épaisse jungle qui étouffe les ruines d'un sombre passé. Sur ce monde isolé, loin des routes fréquentés, dans les profondeurs de la jungle se cachent des secrets enfouis, perdus à jamais.
Contrôle : Empire
#37054
    Armé d’une torche et d’une épée, le guerrier s’avança vers les ténèbres. Le long de murs suintant d’eau visqueuse, il partait à l’exploration des entrailles du temple. Ici, il faisait froid, inhabituellement froid. L’air qui entrait dans les poumons glaçait la trachée à son passage, et ressortait en expiration tout aussi gelé. Même le Togorien sentait les effets de ce froid surnaturel qui forçait les muscles de son dos à demeurer continuellement crispés. De fait, il avançait lentement, sans doute plus lentement qu’il l’aurait aimé. La voix de son hôte retentit à nouveau, plus forte qu’auparavant.

      Un pas de plus, encore un pas …

    Et au terme de ce pas, celui-ci précisément, Rengo acheva l’unique chemin dessiné jusqu’à présent par le couloir qui se divisait désormais en trois branches. Il avait gagné une intersection, le premier carrefour de son exploration. On s’adressa à nouveau à lui.

      Jeune imprudent … dis-moi … que choisir entre Colère, Passion et Amour … ?

    Les trois possibilités se dessinaient sous ses yeux. Trois nouveaux couloirs formés de pierres taillées. À gauche, une ouverture bordées d’un liseré pourpre. Au centre, un liseré noir d’encre. Et à droite, un liseré doré. Sur chaque linteau, on discernait les lettres gravées des siècles auparavant.

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      Quelle sera ta voie … ?

    Les mots étaient devenus un soupir, à peine plus qu’un courant d’air. Le temple était un labyrinthe. Rengo, qui n’avait pas été formé aux Arts Sith, trouverait-il son chemin ? Le choix était simple, peut-être trop. Le guerrier put constater qu’un vent froid s'engouffrait dans chacune des voies et le poussait à choisir vite, chantant dans les couloirs, sur les pierres lissées par le temps et l’eau infiltrée. Quelque part, au bout d’un de ces passages, se trouvait l’objet de sa convoitise, et le second pas vers le chaman soumis à son Maître.
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By Rengo
#37065
Il régnait une ambiance des plus étranges dans le long couloir du Temple. Une eau visqueuse suintait des murs. Et il faisait froid, anormalement froid. Un froid qui n'avait rien de naturel. Sa gorge lui brûlait à chaque inspiration et chaque expiration faisait apparaître une fumée blanchâtre. Et malgré la hauteur de plafond qui aurait permit qu'il se tienne droit, le froid surnaturel qui régnait en cet endroit l'obligeait à se recroquevillé sur lui-même. Et à avancer à une allure des plus réduites. Le moindre pas, le moindre mouvement était semblable à un effort surhumain. Sa progression était un combat de tous les instants contre lui-même et sa volonté était soumise à rude épreuve. Mais il avait une mission à accomplir au nom de son Maître. Et il s'était juré de réussir. Il n'avait d'autre choix que de devoir progresser, coûte que coûte. Hors de question de revoir Ranath pour lui rapporter qu'il avait échoué à la première tâche qu'elle lui avait confiée. Cela reviendrait à devoir renoncer à son enseignement. Non, il devait continuer.

Il reprit donc sa progression. Avec lenteur. Une lenteur exaspérante pour quelqu'un qui n'avait qu'une patience limitée. Et la frustration qu'il ressentait n'aidait pas à conserver le contrôle de son esprit. Il sentait dans les tréfonds de son être que les Autres n'étaient pas loin. Ils murmuraient entre eux et il ne parvenait pas à entendre ce qu'ils pouvaient se dire. Une source de frustration supplémentaire. De colère aussi. De haine. Il ne voulait pas perdre le contrôle mais il sentait quelque chose... Il y avait autre chose en lui, de différent. Une présence qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Une émanation de haine, de colère et de rage à son état le plus brut... Cela en était presque tentant de s'y ouvrir. De puiser dans ces émotions primaires. La tentation devenait de plus en plus grande, de plus en plus forte.

Non Rengo... Laisse nous te protéger de cette chose innommable. Ne cède pas. Jamais. Ou ça sera ta perte.

Metsa a raison. Il faut que tu résistes, que tu te montres plus fort. Tu ne dois pas laisser cette part obscure de toi-même se manifester. Laisse nous revenir. Laisse nous revivre à nouveau. Ca ne sera que grâce à nous que tu pourras tenir. Aies confiance. Ou tu sombreras et nous ne pourrons te faire revenir.


L'intervention des Autres avait ramené le Togorien à la réalité et il put se recentrer sur sa mission, chassant ce qu'il venait de ressentir de son esprit. Du moins pour le moment. Il reprit donc sa difficile progression quand il l'entendit à nouveau. La Voix... Ele était toujours là, se manifestant de temps à autre. Elle transpirait la haine et la colère. A qui était donc cette voix ? Etait-elle à celui que le chaman appellait Sadowsassi ? Etait-ce lui qui ralentissait volontairement la progression du jeune Sith ? Mettait-il volontairement sa volonté à l'épreuve ? Etait-ce encore un test ? Que devait-il donc prouver ? Ignorant tout des Arts Sith, il ne pouvait savoir que parmi les Sith, seuls les Forts avaient leur place. D'ailleurs la voix lui disait de faire encore un pas. Et au sens propre du terme. Car à peine le fit-il qu'il se retrouva à l'embouchure de trois chemins. Un labyrinthe. Le Temple n'était donc pas un unique couloir qui le mènerait à l'objet qu'il convoitait. Il devait désormais faire un choix. Colère, Passion et Amour... Mais quel était le bon choix ? Les trois chemins pouvaient tout aussi bien mener à la même destination tout comme un seul pouvait être le bon et les deux autres un piège. Que lui avait dit son Maître sur Roon déjà quand il lui avait fait part des envies de vengeance qui étaient les siennes ? Que la vengeance n'était pas une fin en soit. Que la vengeance n'était qu'une démonstration conséquente de sa puissance. Qu'il pouvait se venger si le coeur lui disait mais qu'il ne devait pas oublier que la seule voie qui prévalait pour asseoir sa suprématie était celle du pouvoir.

Alors quel chemin choisir ? La logique à laquelle il obéissait lui conseillait de faire le choix de la voie de gauche, le chemin de la Colère. Mais qu'est-ce que la Colère lui avait apporté jusqu'à présent ? Sa colère l'avait littérallement aveuglé sur Coruscant et avait permis à cette vermine de Morellion de l'emporter sur lui sans aucune difficulté. Peut-être que tout n'était pas qu'une question de haine, de rage et de colère après tout. Mais que choisir entre Passion et Amour ? Encore une fois, sa totale ignorance des Sith et de leur façon de penser le desservait. Il ne pourrait donc compter que sur lui-même.

Dis-moi mon cher Rengo, pourquoi vis-tu ? Pourquoi combats-tu ?

Je ne vis que pour le plaisir de la chasse, que pour celui de traquer des proies. Je vis pour combattre.

Bien. Mais réflechis jeune Sith. Qu'est-ce-qui t'anime ? Pourquoi le fais-tu ? Tu as exclu la Colère et ton raisonnement a été logique. Maintenant, fais preuve de la même logique entre les deux dernières voies qui s'offrent à toi.

Je ne suis pas sûr de comprendre Oxat...

Es-tu animé par l'Amour ? Te bats-tu par amour pour quelqu'un ou quelque chose ? Ou est-ce ta Passion qui guide tes pas ? N'es-tu pas passionné par la chasse, la traque et l'odeur du sang ? N'est-ce donc pas la Passion, au delà de toute autre chose, qui te donne envie d'avancer au quotidien ?

Je n'ai d'amour pour personne d'autre que moi-même...

Donc, par déduction, tu sais désormais quel chemin emprunter.


Le fait d'être resté quelques minutes immobile le temps de cet échange silencieux avait refroidis un peu plus ses muscles et articulations déjà bien endolories par la froideur surnaturelle du Temple. Reprendre sa progression, en faisant donc le choix de la voie de la Passion, lui coûta. Il aurait aimé pouvoir envisager de faire machine arrière, retrouver la lumière du jour et profiter de la chaleur extérieure. Mais il repensa à son Maître. A la mission qui était sienne. Tolérerait-elle un échec de la part de son Apprenti ? Et surtout, la question qu'il se posait, était-il capable, lui, de faire face à Ranath pour lui signifier qu'il avait échoué ? Sa fierté reprit alors le dessus et il s'efforça de reprendre sa progression dans les ténèbres et la froideur glaciale du Temple. Hors de questions d'échouer. Il ne retournerait voir son Maître qu'après avoir réussi. Ou il n'y retournerait pas. L'échec signifiant la Mort.
#37252
    Le Chasseur s’engagea sur la voie centrale, il avait choisi la Passion, sans vraiment savoir ce que cela signifiait. Il marchait d’un bon pas, longeant les murs qui s’écartaient continûment pour ouvrir finalement un large couloir où trois Togoriens auraient pu évoluer de front. Il faisait toujours aussi sombre. Parfois ici et là le feu dans les réceptacles muraux s’était éteint. Un bruit devant lui attira soudain l’attention de Rengo. C’était un bruissement, comme un papier qu’on froissait, ou un buisson qu’on secouait. S’ensuivit une série de pas, d’abord lents, puis rapides, et de plus en plus rapides. On courait désormais devant lui. Le Togorien put même entendre le souffle court du fuyard. Il voulut aussitôt le rattraper, l’attraper, sans même savoir ce qui pouvait bien le pousser à se lancer à sa poursuite. Dans un recoin de son esprit, il savait qu’il fallait l’attraper, il était venu ici pour cela. Une proie à piéger.

    Rengo, à grandes enjambées, les plus rapides qu’il crut pouvoir développer, s’élança après le fugitif. Il courait comme jamais il n’avait couru. Il l’attraperait. Pour l’épée, pour le caillou rouge, pour le chaman, pour Yavin, pour son Maître. Son propre souffle devint saccadé, de plus en plus difficile. Il se sentait lourd. Et avec toute la force déployée pour avaler la distance entre eux, il ne parvenait au mieux qu’à apercevoir les talons des bottes brunes de la proie. La poursuite paraissait éternelle, suspendue dans le temps, comme s’il était incapable d’intercepter son adversaire. Il allait perdre. Il resterait là. Enfermé. Et l’autre s’en sortirait, vivant, libre.

    La proie disparut un instant, mais le Chasseur l’entendait toujours. S’il ne trouvait pas un moyen efficace de stopper sa course, il disparaîtrait pour toujours, et l’échec serait cuisant.

    Comment pouvait-il courir si vite et si longtemps ? La peur ? La Force ?
#37883
    Je veux … je veux … Une forteresse ! Une armée ! Un royaume !

    La tête de l’Empereur ! Son trône ! Son pouvoir !


    Ranath écarta brusquement les bras, ouvrant les paumes vers le ciel. Quand ses bras retombèrent, que son regard se posa à nouveau à ses pieds, elle ne vit que Vekko, genou en terre, qui la dévisageait avec inquiétude.

      « Qu’y a t-il ? »

    Elle avait le ton hargneux. Le Morgukai avait fini par s’y habituer. Ne pas déranger le Maître. Surtout pour une chose aussi futile …

      « Où va t-on ? »

    La Sith étira un large sourire. Un sourire cruel qui tordait les tatouages de son visage, deux lignes droites et noires qui tombaient des yeux jusqu’aux mâchoires.

      « Sur Yavin. Chercher mon armée. »

    Le sourire devint un rire. Un rire rauque qui emplit la passerelle de commandement. Le Maître pivota soudain, son lourd manteau noir à ses trousses. Le talon de ses bottes claqua sur le sol de métal.

      « Prépare-toi, Vekko ! Les Massassis sont des adversaires redoutables ! »

    Le rire retentit encore, il résonna dans le tunnel hyperspatial.





      « Lazharr ! »

    Le loyal.

      « Non-Darth. Ton entraînement prend fin, il est temps de montrer à ton Maître la valeur de ta Force ! »

    L’hologramme n’enlevait rien à l’éclat perfide du regard de la Sith.

      « Va m’attendre sur Yavin IV. Sois sûr d’être là à mon arrivée, ou c’est mon sabre qui t’accueillera là-bas. Je suis déjà en route. »

    La communication coupa brusquement. Lazharr ne reçut ensuite d’un jeu de coordonnées, sans savoir que c’étaient celles d’un village perdu de Yavin, au pied d’un temple fort mal famé.





    Vekko grogna avec dédain.

      « Il n’y a rien, ici. »

    L’espace, le vide.

      « Nous finissons avec l’Odonata. »

    Le Morgukai haussa les épaules. Les deux Frères qui les accompagnaient étaient déjà prêts. Le Poing de l’Ombre appareilla dans l’heure suivante pour quitter le hangar principal du Grand-Duc, vers Yavin IV.
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By Darth Irae
#37885
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Ambiance


Le silence et l’obscurité.
Les deux faces d’une même pièce, les deux visages de la mort.
Au cœur de la nuit, une lumière.
Flamme crépitante d’un esprit juvénile, qui se dresse parmi les ténèbres.
Dans le néant absolu, une conscience brûle.
Son corps éthéré se meut à la manière d’une danseuse, elle s’étend, se plie ou se courbe.
Elle palpite.
Elle chante la kyrielle des ombres.
Dans le silence et l’obscurité, elle crie, elle irradie.
Elle implore une audience avec la Sith.
Il entend son appel. Il lui répond.

Oryel reçoit une fois de plus, sa bénédiction.

A quelques centimètres au-dessus du sol, l’Arkanien est assis en tailleur. Les yeux fermés, le visage lisse, sa concentration était palpable. Autour de lui, les pierres du rivage gravitaient sans se soucier de la pesanteur, aussi légère que des plumes. Lorsqu’il ne fit plus qu’un avec la Force et que son esprit communia parfaitement avec elle, une énergie invisible s’échappa de son corps pour faire frémir la terre et l’eau. Une vibration à peine perceptible courut de sa poitrine jusqu’à l’horizon, créant des tremblements et des vaguelettes à son passage. Bientôt, une nouvelle onde lui succéda et encore une autre, jusqu’à ce que l’ainée ne soit plus la seule enfant de ce mariage divin. Le lac de Dromund Kaas entra en effervescence, faisant danser l’écume à sa surface tandis que l’esprit d’Oryel se noyait dans ses profondeurs. Sa conscience se mêlait au monde aquatique, effrayant les créatures inoffensives et réveillant les prédateurs belliqueux. Il atteignit bientôt le fond de l’étang sans trouver l’objet de ses désirs et se retrouva aux prises avec le doute.

Était-il seulement capable de réaliser le miracle qu’il avait imaginé ?
Un sourire s’étira sur toute la longueur de ses lèvres.
Le Côté Obscur l’avait reconnu comme l’un des siens.
Il en était désormais le prophète.
Douter de soi était comme douter du pouvoir de la Force.
Cela n’avait pas lieu d’être.

Le corps éthéré du Sith aurait pu choisir de poursuivre ses recherches comme il avait commencé, mais il préféra repousser les limites de l’entendement pour réaliser l’impossible. Alors, il étendit sa conscience de part et d’autre du Lac et recouvrit l’abîme insondable de son esprit. Désormais, il pouvait sentir la faune et la flore comme s’ils faisaient parti du même écosystème, ils percevaient leurs mouvements même dans l’obscurité la plus totale. C’est ainsi que sa conscience rencontra la bête immense, un monstre de fer qui n’avait nullement sa place parmi les amphibies. Et alors que son visage se tordait déjà sous l’effort, il se déforma davantage tandis qu’il faisait appel à toute la puissance de la Force.

A des centaines de mètres de là, les frémissements laissèrent place au bouillonnement de l’eau. Pendant quelques secondes, le colosse d’acier refusa de bouger avant de finir par céder sous le joug de cette entité invisible, que la volonté seule suffisait à faire plier les lois de la nature. A la vue de ce spectacle étrange, les créatures sous-marines s’enfuirent et la vase elle-même quitta sa carcasse. L’épave quitta son lit de sable et de minéraux pour s’élever lentement vers la surface, poussé par l’inexorable volonté de la Force. Au bout d’une interminable minute elle avait traversé la moitié du chemin pour retrouver la lumière du soleil, au bout de quatre, elle flottait dans les airs au-dessus du lac. Des rivières d’eaux savonneuses coulèrent le long de ses ailes et de sa coque alors qu’elle amorçait son ultime voyage vers le rivage. Le corps tout entier d’Oryel ployait sous l’intensité de l’effort. Son cerveau était pris dans un étau dont la pression doublait à chaque seconde écoulée. D’un moment à l’autre, son esprit pouvait céder face à la violence du martyr. Si sa concentration faiblissait, si sa conscience se détournait de son objectif, il échouerait lamentablement dans sa tentative. Alors, le courroux de la Sith s’abattrait et il rejoindrait l’autre monde ou deviendrait fou.

Mais la destinée choisie de l’épargner.
Son existence était vouée à la souffrance.
Il devait vivre pour en subir les mille et une tortures.



« Je ne vous décevrai pas maître. »

La brève conversation se conclut sur une ultime menace mais l’apprenti resta de marbre. La Dame Sombre l’avait toujours considéré avec mépris, il aurait été plus surprenant qu’elle l’épargne. Était-ce pour autant efficace ? Le souvenir encore vivace de leur escarmouche était suffisant pour lui intimer la plus grande prudence lorsqu’il s’agissait de Ranath. Et les leçons de Vkoh n’avait fait qu’ancrer davantage sa supériorité par rapport à lui. Oryel était, au mieux, un insecte qu’elle laissait voler autour d’elle par pur caprice et au pire, un outil dont elle se servirait jusqu’à ce qu’il se brise. Sa vie n’avait aucune valeur pour la Reine des Sith. Il en était parfaitement conscient et lui vouait pourtant une fidélité sans égal. Ce n’était pas un choix qu’il avait fait en son âme et conscience, mais une ligne de conduite que lui imposait sa récente lobotomisation. La Dame Sombre avait asservi son esprit, détruit les germes de la rébellion pour y implanter une forme de loyauté toute factice et toutefois bien réel. Il lui faudrait des années avant de réussir à s’échapper de cette prison mentale, une vie entière ne suffirait probablement pas.
A quoi bon lutter face à la fatalité ?

« Prépare le Corvus. Nous partons pour Yavin IV. »

La mine sombre de Taral acquiesça sans quitter des yeux le jeune Sith. Au bout d’une seconde de silence, il fit volteface et disparu dans les ombres.

Dromund Kaas avait été une épreuve inédite dans la vie d’Oryel.
Cette nouvelle destination allait créer un précédent.
Mais comme toujours le cyborg luttait face à des puissances infiniment supérieures.
Impuissant et désemparé, tout ce qu’il pouvait faire était d’obéir.
Et tenter, du mieux qu’il pouvait, de protéger son frère.
#37887
    Yavin IV, autre sœur de la Sith, terre d’accueil des Massassis. Ranath y posait le pied en conquérante. Elle aimait à sentir le vent tiède de cette planète sur son visage, appréhender l’écrasement léger de son apesanteur oppressante, et cette odeur … La Sith inspira longuement. Elle jeta un regard en arrière, Vekko se tenait droit, babines retroussées, les deux frères après lui, Dar've et Telgrah. D’un geste vif, la Mirialan rabattit le masque de kevlar sur son nez. Sa main s’éleva jusqu’à la capuche de toile épaisse pour la tirer jusqu’au front viridien. Le cœur du Maître battait la chamade, pompait et envoyait dans les muscles bandés du sang noir. Les Massassis sont des adversaires redoutables.

    Lazharr était au rendez-vous. L’Arkanien empestait la fatigue et la servitude, quand Ranath transpirait de vanité. Elle ne le salua pas. Il y avait, au bout de cette clairière, on l’apercevait entre les arbres, ce village de paille et de bois. Et la Sith marchait droit vers cet endroit. Elle bouillonnait de colère, la Force autour d’elle vibrait de son Obscurité. Ce fut Vekko qui fit signe à l’apprenti de se mettre en route, dans les pas du Maître. Le Morgukai grogna un mot, puis un autre.

      « Sur tes gardes. »

    L’atterrissage des deux vaisseaux n’était pas passé inaperçu ici, là où il n’y avait rien que ces pyramides de pierres laissées presque brutes. La tribu s’amassa au centre du village, où le foyer crépitait de braises mourantes. La Mirialan se heurta rapidement au barrage de deux guerriers balafrés, deux colosses en armes et en crocs qui se mirent à hurler. La lame rubis vrombit en retour, juste assez pour faire reculer les deux monstres. Et la voix du Maître supplanta tout murmure.

      « CHAMAN ! »

    Son esprit courait entre les guerriers qui s’avançaient lentement.

      « CHAMAN, MONTRE-TOI ! »

    Le lourd tranchant d’une lame s’éleva au-dessus du crâne de la Sith. Rubis chargea à son tour, brisant le métal et la pierre pour écarter l’assaillant. Un autre se jeta sur Ranath. Ils étaient des dizaines à se précipiter vers la créature verte, des êtres sans cervelle, sans mémoire. La colère du Maître explosa violemment, l’onde faucha tibias et genoux des guerriers projetés en arrière. Ne restait debout que le chaman, son bâton fermement planté dans la terre collante de la vallée. Son regard se posa sur la silhouette encapuchonnée.

      « Chef Ranath est revenu.

      - Où est mon guerrier, chaman ? Où est le Chasseur que je t’ai envoyé ? »

    Des mois que le Togorien avait disparu. Des mois d’attente, sans nouvelle. Des mois de colère.

      « Chef Ranath connaît la tradition. »

    Le doigt difforme du chaman désigna l’un des Massassis relevés. Celui-ci serra le poing sur la poignée de son épée et fit un pas vers le Maître.

      « Tu veux me défier encore ? »

    Le ton était narquois, le verbe chantant. Le poing de la Sith se ferma brusquement pour interdire tout air en les poumons du chaman. Le vieux Massassi ne bougea pas. Le guerrier fit un pas. Vekko posa la paume sur son arme. L’air, toujours absent. Un pas de plus pour le guerrier. Le chaman s’effondra, suffoquant. Un troisième pas, garde haute. Ranath lâcha et Rubis sauta à la gorge du guerrier. Elle trancha dans le vif pour ouvrir en deux trachée et œsophage du combattant mal informé. La tribu s’immobilisa.

    La Mirialan marcha jusqu’au corps du chaman, aussitôt rejointe par Vekko. Du pied, le Morgukai fit rouler le colosse sur le dos, vivant. La créature verte se pencha au-dessus de lui, et la main d’émeraude abaissa le masque de kevlar.

      « Discutons, à présent. »

    Un sourire moqueur étirait les lèvres sombres de la Sith.

      « Chasseur disparu suit trace de Sadowssassi. »

    Le chaman désigna la direction.

    Ranath se releva, volte-face, son regard se posa sur Lazharr.

      « L’Ordre Sith revendique le contrôle des tribus Massassis de Yavin IV. Nous extrairons de cette planète le plus d’entre eux que nous pourrons.

      - Ranath ! »

    Le chaman s’était lentement assis, il recouvrait son souffle.

      « Ton fils … ne rencontre pas les dieux … »

    Elle hésita un instant. Ôter définitivement la vie du chaman imprudent, ou honorer la tradition. Sans tradition, pas de tribu, sans tribu par d’armée. Décision fut prise.

      « Lazharr, révèle-toi en guerrier et affronte le champion de la tribu. Ou quitte cette planète. »

    Un murmure s’éleva, il passait de combattant en combattant, devint une clameur. On scandait un nom, on réclamait un combat.

      « Kano. Kano. KANO ! »

    Et le monstre à la peau pourpre sortit du rang. Il était comme tous les champions, une montagne de muscles et de rage, volontaire pour mourir au combat. On fit place au centre, place aux deux adversaires.



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By Darth Irae
#37898
Dans l’espace infini du cosmos, un oiseau de métal fondait sur sa proie à une vitesse subluminique. Au cœur de ses entrailles, deux êtres aux cheveux blancs et aux peaux d’albâtres étaient chacun absorbé par sa tâche. Taral vérifiait minutieusement chaque détail du tableau de bord pendant qu’Oryel, retranchait dans l’unique cabine du Corvus, avait les yeux rivés sur l’hologramme de son géniteur. Derrière cette vision d’un autre temps, l’holocron pyramidal de Darth Lazharr flottait silencieusement au-dessus du sol.

« Tout comme Arkania, il existe de nombreuses planètes touchées par le Côté Obscur au temps des premiers Empire Sith. En découvrant Dromund Kaas j’ai réalisé qu’il ne s’agissait probablement que la face immergée de l’iceberg… combien d’autres mondes abritent sans le savoir, les tombeaux de nos Précurseurs ? Quels savoirs ancestraux se cachent dans leurs caveaux poussiéreux ? Le secret de l’immortalité n’est peut-être pas à Dromund Kaas… mais sur Felucia ou pourquoi pas Tatooine ?! »

Une quinte de toux sanguinolente interrompit le monologue du Seigneur Sith qui mit fin à l’enregistrement. Avant que l’hologramme ne disparaisse, Oryel le figea d’un mouvement de sa pensée. L’image fixe présentait désormais son créateur, courbé par le poids de la maladie, une main tendue vers l’horizon, faisant mine de tenir un objet invisible -probablement l’holocron. Un ordre silencieux intima à l’artefact d’augmenter la taille de l’image et de se recentrer sur cette fameuse main. Le regard perçant de l’Arkanien se focalisa sur ses doigts décharnés et perçu, malgré la basse qualité de cet hologramme, la sombre nécrose qui rongeait ses ongles, ses phalanges et son avant-bras. Un vieux souvenir ressurgit du néant pour se planter dans son esprit agité. Il revoyait Darth Lazharr dans les bras de Taral, inconscient et dix fois trop maigres pour ses guenilles en lambeaux. Il revoyait ce moment au ralentit, où le bras du seigneur Sith s’était dévoilé à lui par accident et où il avait posé pour la première fois les yeux sur cette immonde gangrène. Son sang se glaça et le doute s’immisça plus profondément dans ses pensées. Pour chasser cette angoisse, Oryel retroussa la manche de son bras droit et en retira le gant. Dessous, un bandage rudimentaire cachait une peau que l’on imaginait couverte d’une balafre ou pire. Mais lorsqu’il retira cette dernière couche de protection, c’est un spectacle bien plus terrifiant qui s’offrit à lui.

Ce bras calciné par le pouvoir du Sutta Chwituskak était couvert du même genre de lésion qui touchait son géniteur. Le « mal de Dromund Kaas » avait frappé Darth Lazharr comme il frappait à présent son clone. Père et fils étaient ainsi voués à répéter les mêmes erreurs et à subir le même destin funeste…

Le poison du Côté Obscur allait lentement faire dépérir Oryel.
Jusqu’à faire de lui le même squelette dément qu’était Lazharr dans ses derniers jours.
Ironie du sort, il avait délibérément choisi de marcher dans les pas de son créateur après sa mort.
Une fois de plus, la faucheuse se jouait de lui en riant.
Le poing gangréné se serra jusqu’à faire couler le sang.

Il n’était pas encore mort.



ImageAmbiance

La vision des indigènes éveilla un élan de colère sourde dans le cœur d’Oryel. C’était la première fois qu’il posait les yeux sur ces créatures à la peau rouge et jusqu’ici, aucun d’entre eux n’avait montré de prédispositions raciales qui vaillent la peine d’en faire les soldats de l’Ordre. Outre leur physique avantageux, ce n’était ni plus ni moins que de la chair à canon. Face à un blaster, l’archaïsme de leur culture devenait un sérieux problème et à moins qu’ils ne soient sensitifs, ces aborigènes n’avaient pas la moindre valeur pour les Sith. Sauf si…

Les sourcils de l’apprenti se soulevèrent. La Dame Sombre avait fouillé son esprit, elle en avait peut-être tiré les souvenirs de son passage à Arkanian Cyber et imaginé la création d’une armée sur le modèle de ces fameux cyber soldat. Cependant, un tel scénario bien que crédible restait alambiqué. Si Ranath projetait un tel dessein, elle aurait dû s’assurer que la chose était bel et bien possible. Elle n’avait rien à gagner en gardant cela secret et par conséquent, c’était probablement autre chose que voyait la Sith chez ces peaux rouges.

* Une armée docile ? *

Être arriéré n’offrait qu’un seul avantage pour les puissants; l’aisance de la soumission. Les hololivres d’Histoire faisaient tous état des mêmes résultats en matière de gouvernance : il était cent fois plus simple de régner sur une population illettrée et primitive. Avec de la patience et un bon professeur, on pouvait imaginer que ces fameux « Massassis » deviennent des soldats fidèles et malléables pour l’Ordre Sith. Ajouté à cette équation la Force ou la technologie et vous obtenez une armée digne de ce nom. Oryel était donc forcé de constater que le plan de la Dame Sombre tenait la route, même s’il faudrait se montrer patient avant d’en voir les premiers fruits.

Pour le moment néanmoins, ce n’était pas le potentiel des Massassis qu’on remettait en question, mais sa légitimité à suivre son maître dans les profondeurs de Yavin IV. Un sourire mauvais se dessina lentement sur le visage du séide, tandis que la foule clamait le nom d’une brute épaisse. Ainsi donc, on demandait au savant de prouver sa valeur guerrière en lui opposant une brute épaisse. Si Ranath n’avait pas été là, il aurait probablement massacré la moitié de la tribu pour soumettre le reste avec la Force. Un Arkanien n’avait nullement besoin de prouver quoique ce soit et encore moins dans le domaine martial. Il était le représentant d’une espèce infiniment plus avancé technologiquement, intellectuellement, culturellement et par-dessus tout, il était un élu du Côté Obscur. Sa victoire était faite avant même qu’il ne pose les pieds sur cette planète, alors à quoi bon s’abaisser à respecter une tradition barbare ?

* Elle teste ma loyauté, mon obédience. *

Le lavage de cerveau de la Dame Sombre l’empêchait de contester le moindre de ses désirs. Même s’il entrait en désaccord, son esprit n’était pas capable de joindre les pensées aux actes et il était forcé de plier l’échine et de se résigner. Ainsi donc même si ce combat n’était qu’une mise en scène, il devait s’y soumettre pour répondre au vœu de son maître.

La capuche d’Oryel tomba en arrière, dévoilant son visage laiteux et ses yeux d’opale, puis il retira sa cape et la confia à Taral. Lorsqu’il s’apprêta à mettre la main à son sabre laser, le chaman fit barrage de son bras droit et plongea son regard harassé dans le sien.

« Si toi grand guerrier… toi combattre sans lame de feu… comme Chasseur avant toi. »

Cette nouvelle règle fit bouillir un peu plus l’Arkanien qui foudroya son interlocuteur du regard avant de confier au cyborg son bien le plus précieux. Une fois ceci fait, un troisième Massassis sorti des rangs et apporta un panel d’arme aussi diversifiées que rudimentaires. Kano hésita longuement entre une hallebarde et un cimeterre avant de choisir un bâton long d’au moins deux mètres en ricanant. Il lâcha un commentaire cinglant dans sa langue natale, sans savoir qu’Oryel pouvait en décrypter le sens.

« Son sang coulera peu, mais vous pourrez tous entendre le chant des os brisés ! »

Plutôt que de répondre, le Sith se contenta de choisir l’arme la moins ostentatoire du lot : un couteau à peine plus grand que la main. Rires et quolibets s’élevèrent de l’assemblée mais une fois de plus, il resta de marbre. Sa mine sombre et l’étincelle dans ses yeux étaient plus éloquentes que mille mots, mais l’excitation du combat gagnant la foule, seul le chaman et Ranath perçurent ces détails.

« Guerriers… combattez ! »

Au milieu d’un cercle de Massassis, Oryel et Kano se jaugèrent silencieusement pendant plusieurs secondes avant que le plus robuste des deux ne fonde sur son adversaire comme un oiseau de proie. En temps normal, le colosse n’aurait rien eu à craindre car il n’était pas qu’un simple sauvage couvert de muscles. Malgré sa jeunesse, c’était un guerrier rompu à l’art du combat grâce aux multiples chasses et séances d’entraînements auquel il avait participé tout au long de sa vie. Malheureusement pour lui, son opposant possédait deux atouts qui supplantaient de très loin l’expérience et la supériorité physique.

Premièrement, la Force.
Aucun sensitif ne rechignerait à en faire usage dans un combat de ce genre. Oryel était davantage un scientifique qu’un guerrier et même si son entraînement aux arts obscurs avait fait de lui un Sith digne de ce nom, sans sabre laser il combattait avec une main dans le dos. Ainsi, il en fit usage dès l’instant où le premier coup devait s’abattre sur lui et créa instantanément, une faille dans la garde du Massassi trop sûr de lui.

Deuxièmement, le Teräs Kasi.
De toutes les armes à sa disposition, c’était peut-être celle qu’il avait le moins utilisé depuis le jour où Lazharr était mort. Mais avant d’obtenir sa première lame, c’était bel et bien le Teräs Kasi qu’on lui avait enseigné. Sous l’égide de Taral, Oryel en avait maîtrisé les bases pour se défendre face à sa sœur, mais aussi et surtout, pour tuer ceux que son géniteur lui désignait. D’un entrainement à l’autre, le jeune clone s’était spécialisé dans le maniement de la dague Karäss et développé sa propre botte secrète qu’il avait surnommé l’Ergot du Dragon Arkanien : un coup direct à la jugulaire, après l’esquive d’une attaque au corps-à-corps.

Cette technique lui avait valu d’innombrables contusions et côtes fêlées jadis, car elle nécessitait une allonge suffisante pour atteindre le cou de sa cible sans être touché par son attaque. Autrement dit, il était nécessaire d’être au plus proche de l’ennemi pour lui porter le coup fatal. La moindre erreur empêchait de tuer sur le coup ou pire, obligeait à encaisser l’assaut adverse sans possibilité de réponse. Il était donc nécessaire de prendre un maximum de risque tout en calculant les trajectoires de chaque corps, au millimètre près, afin que l’Ergot du Dragon Arkanien révèle tout son potentiel. Pour un non-forceux, la botte secrète d’Oryel demandait des décennies de perfectionnement afin de trouver le timing parfait. Pour les autres, il fallait maîtriser la Déflexion.

« Ajeio midwanas massassi. »

La lame effilée traversa les airs dans un sifflement et se planta au plus profond du cou de l’indigène, perforant muscles, tendons et veines. Lorsqu’elle ressortit, noirci par le sang poisseux de Kano, une gerbe cramoisie s’en échappa et éclaboussa le visage d’Oryel. Le Massassi, toujours figé dans le mouvement de sa précédente attaque, écarquilla les yeux en comprenant que son adversaire parlait couramment la langue des Sith. Juste avant de mourir, il se demanda si celui qui lui avait ainsi fait ses adieux était l’homme dont parlait les légendes.

« Si c’est là tout ce dont est capable votre champion… je devrais peut-être vous massacrer jusqu'au dernier. La Dame Sombre n’a que faire d’une armée de singes. »

Il essuya le couteau de chasse sur sa manche tout en prononçant la menace dans la langue des Sith, de sorte que seule Ranath soit incapable d’en comprendre le sens. Toutefois, il savait pertinemment que ce genre de comportement éveillerait son courroux, mais il comptait sur sa victoire éclair pour faire oublier la provocation. Après tout, il avait rempli sa tâche avec virtuosité.

#37981
    Ce post peut contenir des scènes violentes ou de nature à choquer.



      « Le Chasseur a couru sur la terre de Trar’Vrar. Il ne le laissera pas repartir. Trar’Vrar veut la guerre. La guerre contre les tribus. Il garde Sadowssassi pour lui. D’autres sont venus lui reprendre. Mais ils sont tous morts. Ton Chasseur doit être aussi mort.

      - J’ai besoin de toutes les tribus, chaman. Trar’Vrar obéira, ou mourra. »

    Les choses s’organisèrent rapidement et la troupe qui accompagnait Darth Ranath se mit en route vers le territoire de leur nouvel ennemi, Trar’Vrar. Un massassi moins massif que ses congénères était parti en tête, il ouvrait la voie à grandes foulées et revenait régulièrement grogner aux oreilles de ses pairs pour rendre compte. Les guerriers marchaient à bon rythme, encadrant le Maître et son compagnon, les Morgukaïs restant au village. La Mirialan profitait du voyage, à pied, pour glisser quelques mots au disciple né d’Arkania.

      « Les Massassis sont des brutes épaisses, souvent à peine aptes à penser par eux-mêmes. Cependant, bien guidés, ils se dévoueront entièrement à notre cause. En outre, certains sont capables de quelque sensibilité à la Force. Avec une sélection minutieuse et un peu de matériel, ils formeront une armée efficace. »

    Un sourire vil traînait sur les lèvres sombres de la Sith.

      « Sans oublier que Yavin regorge de ressources cachées auxquelles les chamans nous mèneront sans rechigner. »

    La troupe stoppa soudain et un grognement s’éleva chez les guerriers. On venait d’entrer sur le territoire de Trar’Vrar, et déjà, ses frères attaquaient. Les premières escarmouches, à peine naissantes, s’éteignirent alors que retentit le vrombissement du sabre pourpre du Maître. On préféra mener la créature verte et ses compagnons au chaman Trar’Vrar. Celui-ci était un colosse, une montagne de muscles au milieu de ses semblables. Il décorait son bâton, instrument de pouvoir, des crânes des impies. Son regard se posa sur la lame de sang. Il grogna, babine retroussée, mais s’exprima en un commun relativement maîtrisé.

      « Les Dieux sont morts. Ils règnent pour toujours. Toi, verte, est impie ! »

    Il pesait ici une atmosphère lourde. Au centre de la clairière, le chaman trônait sur un large rocher, et plus loin, derrière la harde de ses Massassis au regard cerclé de charbon noir, on apercevait les premières huttes de leur village. L’aura du chaman était pleinement perceptible, elle était chargée d’un pouvoir peu commun, et sa présence en la Force laissait à présager une capacité d’interaction avec Elle. Tous ici ne pouvaient que se sentir diminués par l’influence du maître des lieux, sans savoir que la tribu cachait d’autres chamans, des acolytes, eux aussi capables de quelques prodiges, à l’échelle d’un Massassi.

      « - Je suis Darth Ranath, Dame Sombre des Sith, héritière des Anciens Sith, et je viens réclamer mon dû.

      - Que veux-tu ?

      - Ta loyauté. »

    Trar’Vrar laissa échapper un ricanement rauque.

      « Pas naïf comme Pktah, moi. Les Dieux sont morts. Ils règnent pour toujours ! Et toi, n’es rien !

      - J’ai combattu et vaincu Exar Kun, ne provoque pas mon courroux ! »

    Ranath bondit vers le rocher, sabre brandi. La lame rubis aurait tranché sans mal dans la chair du chaman si un guerrier n’avait pas sauté à son tour pour intercepter l’attaque. Son épée archaïque stoppa le laser sans mal, repoussant la Mirialan plusieurs mètres en arrière. Toute l’assemblée s’ébranla soudainement. Les Massassis aux yeux cerclés de cendre s’en prirent aux Massassis venus du Temple Kun, on les força à ployer le genou. Et la Force saisit Ranath et Lazharr à la gorge, une étreinte douce mais une entrave suffisante pour les empêcher d’agir.

      « Des offrandes pour Dieu de la Guerre ! »

    Le chaman leva les bras vers le ciel et ses guerriers s’exécutèrent aussitôt : un violent coup derrière la tête des deux intrus et la promesse de rêves agités.


    * * *


    Le contact glacial du sol tira Ranath de l’inconscience. Elle roula sur le dos, ouvrit les yeux. La douleur du coup perçait jusqu’au front et brûlait ses yeux d’or. Elle cligna plusieurs fois, rien n’y fit, il faisait noir. Machinalement, ses mains cherchaient ses sabres. Disparus. Par la pensée, la Sith explora l’endroit. Elle était seule. Il y avait fort à parier que Lazharr devait se trouver dans une situation similaire. La Mirialan se redressa et fouilla lentement ses poches, une à une.

    Abrutis …

    Ils ne l’avaient pas fouillée, ils avaient pris ses armes, les armes de Dieux. La lampe torche clignota une ou deux fois avant de s’allumer pour de bon. Les murs de pierre suintaient d’eau gluante. La pièce se trouvait être finalement un corridor, un long corridor dans lequel courait un vent froid et humide. Tout, ici, rappelait le Temple de Kun. Ranath se leva, lentement, la douleur était omniprésente. Le vent la poussa dans l’une des deux directions.

      « Approche, toi qui n’es pas une Sith, accomplis ta destinée. »

    Elle fit un pas, puis un autre. La Force était partout. Et la trace du Seigneur Sith était un sillage en Elle, une voie toute tracée qu’il suffisait finalement de suivre. Le dédale des couloirs, entre fausses énigmes et murs à demi effondrés mena Ranath au bout de sa quête. Et c’était une salle, creusée à même la roche des profondeurs de Yavin IV, et éclairée de braseros régulièrement disposés. Il trônait là, assis sur un siège de pierre froide sur lequel aucun champignon n’avait osé poussé, une ombre dans l’ombre.

      « Approche … et reçois mon héritage. »

    Mais Ranath ne bougea pas. Elle savait ce genre de proposition fallacieuse. Sadowssassi, comme on l’appelait, Krayt lui en avait beaucoup dit sur son compte. Elle put deviner le sourire qui se dessinait sur les lèvres de l’ombre du fantôme.

      « Je n’ai que faire des reliques d’un empire qui s’est effondré. »

    Le vent souffla dans son dos.

      « Eh bien … que veux-tu … Jedi ? »

    La Sith fronça le nez.

      « Oui … le Pouvoir … la Force … la Vengeance … je vois tout ça … je peux te le donner … mais tu n’en es pas digne. Le Côté Obscur en toi est enchaîné. Tu ne seras jamais un Seigneur Sith. Jamais un Dieu de la Guerre. Ton règne s’achève déjà, j’ai trouvé disciple plus prometteur. »

    L’ombre se leva et de derrière son trône tira la silhouette désarticulée de Lazharr. La main griffue du fantôme jeta l’acolyte au devant de Ranath. Elle le saisit aussitôt à la gorge, ses ongles pénétrèrent la chair trop pâle du pantin qui cherchait déjà son sabre. La Sith tira au clair sa dague et la planta sans une hésitation dans l’oeil blanc de l’Arkanien. La lame s’enfila jusqu’au cerveau, le sang coula par le nez et les oreilles de celui qui n’avait été qu’un soupir dans la vie du Maître. Il s’effondra.

    Le Seigneur Sith s'esclaffa.

      « Il était ton dernier pion. Voilà un Maître sans Apprenti. »

    L’ombre poursuivit d’un ton égal.

      « Serais-tu prête à tout sacrifier pour accéder à une bribe de pouvoir ? Mon pouvoir. »

    Ranath ne répondit pas.

      « Oui … je le vois. Tu tuerais quiconque pourra être jeté à tes pieds. Lui, ta fille, le Zabrak … ils ne sont plus rien. Aujourd’hui tu es venue me prendre mon armée, et te voilà devant moi, par la force des choses. Mais ce n’est pas mon armée que tu réclames. Je vois en toi. Je la vois.

      Approche.
      »

    Elle frémit dans l'obscurité. Elle se glissa hors de sa cachette. Une paire d’yeux brillant dans le noir.

        Nous voilà.
            Nous voilà.

      « Qui Sith. Qui Jedi. L’une se repent tandis que l’autre sombre lentement. Lumière et Obscurité ne peuvent cohabiter. Un choix s’impose. La mort dans les deux cas. »

        Je suis venue briser mes chaînes.
            Libère-moi.

    L’ombre s’avança vers la Mirialan. La dague passa d’une main à l’autre, et l’ombre frappa, en plein torse. La lame s’enfonça jusqu’à ce que la garde de l’arme vint rencontrer la cage thoracique. La douleur arracha un cri rauque à Ranath qui vacilla. Lentement, la lame découpa la chair, descendant vers le sternum pour séparer les côtes en vis à vis. La lumière jaillit du torse ainsi ouvert et avec elle un nouveau cri strident. L’ombre lâcha la dague qui dans la chair se maintint fichée et Ranath tomba à genoux. Chacune des deux mains griffues se plaça de chaque côté de la plaie béante et écarta violemment les côtes qui craquèrent à l’unisson. Jamais la Mirialan n’avait connu une telle souffrance. Nul hurlement ne pouvait exprimer ni apaiser l’horreur de sa position, et une volonté qui supplantait la sienne propre la forçait à garder un état de pleine conscience.

    Quand la douleur atteignit ce qui semblait être un maximum, au moment où la mort aurait dû se présenter, toute la noirceur qui baignait le Seigneur Sith s'engouffra dans la plaie, taillada la chair, perça les poumons, dévora les intestins. Tout ce qui était Lumière devint Obscurité. Et celle qui se terrait dans le noir fut happée, arrachée aux décombres du dôme. La tempête arracha sa peau et broya ses os, elle n’eut pas le temps de pousser un cri. Ranath, celle qui avait cherché à se protéger, à se préserver, celle qui avait combattu le Côté Obscur, celle qui avait eu peur, la Sith, mourut. Mya, celle qui avait sombré, celle qui avait cédé à la tentation du Pouvoir, la Jedi, lâcha prise. Et la Lumière en elle s’éteignit.

    * * *


    Le contact glacial du sol tira la Mirialan de l’inconscience. Elle roula sur le dos, ouvrit les yeux. La douleur du coup perçait jusqu’au front et brûlait ses yeux d’or. Elle cligna plusieurs fois, rien n’y fit, il faisait noir. Machinalement, ses mains cherchaient ses sabres. Disparus. Par la pensée, la Sith explora l’endroit. Elle n’était pas seule. Ses yeux s’habituèrent à la faible lueur qui baignait les lieux. La salle était creusée à même la roche profonde de Yavin IV et éclairée de braseros régulièrement disposés. La Mirialan se redressa et sont regard se posa sur le trône de pierre et son occupant. Le Dieu de la Guerre observait son œuvre qui se remettait lentement sur pied. La douleur était omniprésente. Le crâne, frappé par le Massassi. Le ventre, plusieurs fois lacéré par l’acier mirialan. Le thorax, ouvert par les soins du Seigneur Sith. De ces combats perdus ne restaient que des cicatrices, la plus imposante demeurant celle qui courait de la gorge jusqu’au nombril. Les doigts d’émeraude glissèrent doucement sur la plaie fraîchement refermée. C’était une cicatrice disgracieuse que la Mirialan observait d’un simple mouvement de menton vers le bas. Elle était nue sous le lourd manteau noir qui pesait sur ses épaules. À nouveau, elle releva la tête vers le trône. Son souvenir du Dieu de la Guerre était lointain et incertain. Sa connaissance d’elle-même était inexistante.

    Je ne suis pas … je n’ai pas de nom.

      « Jen’Ari Nekanasaza. »

    Elle releva la tête.

      « Je t’ai confié mon Savoir, comme Ajunta Pall avant moi. Retourne sur Ziost et bâtis l’Empire Sith. Emmène mon armée ! Conquiers la Galaxie ! »

    Elle ne dit rien.

      « Approche. »

    Elle s’avança. L’ombre dévoila à la lueur des braseros la poignée d’un sabre laser.

      « La clef de la victoire. L’arme du Seigneur Noir des Sith. »

    Elle tendit la main.

      « Nulle main impie ne pourra la guider ! »

    La lame de sang jaillit, s’éleva au-dessus de la Mirialan et retomba pour lui trancher l’avant-bras. Le coup la fit tomber à genoux, et sa main libre attrapa le bras coupé. Tandis que la lame chantait doucement en écho au râle de la victime, le Seigneur Sith concentra son pouvoir et, sans manquer de se réjouir de la douleur infligée par le sortilège, donna à son hérault une main nouvelle. Il poussa depuis le moignon des os blancs comme la neige, des muscles rougeoyants et une peau pourpre gangrénée de stries noires comme l’encre.

      « Lève-toi. »

    Elle obéit, tenant encore cette main qui n’était pas la sienne, tandis que la chair inerte qui constituait peu avant sa main droite pourrissait à vitesse folle à ses pieds. Le Seigneur Sith éteignit la lame du sabre et en plaça la poignée au creux de la paume de la Mirialan.

      « Va. »

    Il s’évapora. Dans le fond de la salle, quelque part sur la droite, une grille rouillée s’ouvrit pour libérer Lazharr de sa prison, témoin de la scène macabre qui prenait fin à l’instant.

    Nekanasaza, d’une main étrangère, tenait le sabre de Sadowssassi, et de l’autre, tirait un pan du manteau pour se couvrir. Son regard se posa sur l’Arkanien. Un œil d’or, un œil de cobalt, dardant tous deux leur jugement vers le novice.

      « À genoux. »




#38200
    Le regard invisible de l’Arkanien se posa sur les lèvres noires qui venaient de lui cracher un ordre. Il remonta lentement jusqu’aux yeux qui ne faisaient plus la paire. L’un d’or, l’autre cobalt, tous deux brûlant d’une flamme de haine. Le regard fantomatique glissa sur la joue de la Mirialan, suivit l’arc de la mâchoire pour marquer une pause à l’épaule, puis finit sa chute en tombant sur la main comme trempée dans le sang qui serrait une emprise ferme sur la poignée de ce sabre laser rubis à la lame d’apparence instable, une lame qui chantait avec force. L’Arkanien était incapable de résister à cet ordre, asservi par la perversion du Maître, et lui-même convaincu d’une inévitable ascension de pouvoir en se tenant sous la coupe de plus puissant que lui. Lentement, il posa un genou au sol, levant les yeux vers la Dame Sombre. Elle lui laissa entrevoir un sourire sans joie, la douce satisfaction de se savoir supérieure à ce cafard blafard.

    Dans les entrailles du temple, dans le sang et la sueur, il avait affronté des épreuves que son seul coeur saurait encore conter avec précision. Il était tombé, sur des mètres, s’était écrasé au fond d’un puits où avaient pourri des centaines de cadavres. Il avait affronté ses peurs, les avait accueillies, assimilées. Il s’était relevé, avait brandi son arme et avait terrassé sa faiblesse. Enfin, les fantômes de Yavin lui avaient montré sa mort, de la main du Maître, poignardé, déchiré, comme une vulgaire poupée de chiffon. L’illusion, arrachée à sa propre image, lui avait infligé mille souffrances. Son orbite porterait pour toujours la mémoire de cette douleur, celle d’une lame froide qui perce chair et os. Cette douleur pour lui rappeler comment il mourrait s’il ne s’élevait pas maintenant. Et cela commençait par se soumettre.

    À genoux.

      « Lazharr. »

    Non Sith.

      « Nayi nuyak xaari. Ir darytis … »

    Elle lui sourit de toutes ses dents. Son aura se gonfla autour d’elle. Elle avait envie … de le tuer. Son poing écarlate se crispa autour de la poignée de l’arme.

      « Darth Irae. »

    Un nouvel apprenti. Bien …

      « Trouve Darth Varadesh. Tue-la. Rapporte-moi sa tête. Et prends la place qui te revient à mes côtés. »

    Le sourire se fit plus intense encore, un sourire cruel.

    * * *


    Le Massassi ne guettait plus la sombre silhouette du temple, il savait que nul ne pouvait échapper aux fantômes. Le Chasseur Togorien ne s’en était pas tiré, les deux autres ne pourraient rien contre les puissants pouvoirs du Côté Obscur.

      « TRAR’VRAR ! »

    Le nez du chaman se fronça, imprimant sur son visage une moue contrariée. Il pivota vers la source de son dégoût. La petite chose verte avait vaincu et tenait en sa possession l’arme des Maîtres. Les guerriers s’écartaient pour laisser passer la Dame Sombre et les uns après les autres, posaient genou à terre, ployant l’échine devant leur nouveau Chef de Guerre. La verte stoppa. Elle leva le bras pour pointer de sa lame le chaman.

      « Rejoins mon armée … ou meurs. »

    Il était le chaman d’une des plus imposantes tribus de Yavin IV, et tous ses guerriers venaient de prêter allégeance à la Dame Sombre. Il arqua à son tour le dos et tira la révérence à son nouveau maître.

      « À tes ordres. »



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By Rengo
#38202
Il avait longtemps erré à la poursuite de cette paire de bottes qu’il avait aperçu, tournant dans le Temple à la recherche de la personne. Des heures, des jours, des mois même peut-être ! Toute notion du temps lui était désormais étrangère dans ce simulacre de cellule fermée par une grille qu’aucun de ses efforts n’avaient réussi à faire céder. Ce fût sa volonté qui céda en première. Et dans cette sombre obscurité, dans ce lieu suintant le Coté Obscur, sa folie ne fit que grandir. D’abord, les Autres s’efforcèrent de maintenir l’Equilibre mais même eux n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Il ne restait qu’Elle. Cette Chose sans nom qui l’avait fait régressé à un état primitif, bestial même. Seuls ses féroces rugissements et ses accès de rage animale se faisaient désormais entendre dans un lieu où le silence était maître. Mais même ça ne devait durer qu’un temps. Il était seul, livré à lui-même et enfermé dans cet endroit. Et il finit par abandonner tout espoir.

Jusqu’au jour où quelque chose de familier le ramena à la réalité. Ce n’était pas une odeur ou une voix qu’il reconnaissait. C’était bien plus que cela. Une présence. Une aura. Cette formidable puissance, même atteint par la folie, il pouvait la reconnaître aisément. Et l’espoir brûla à nouveau en lui. Elle était venue. Elle s’était mis à sa recherche. Se redressant avec difficulté tant ses muscles n’étaient plus habitué au moindre effort, il ne parvint même pas à rugir pour signaler qu’il était là. Il était tellement faible qu’il tenait tout juste debout, en prenant appui sur les parois de sa cellule. S’efforçant tant bien que mal de rester sur ses pattes arrières, il constata alors que la grille avait disparue. Comment était-ce possible ? Y était-elle pour quelque chose ? Ou la force invisible qui l’avait maintenu prisonnier avait-elle cessé d’exercer sa volonté en ces lieux ? Il n’avait qu’un seul moyen de le savoir. Et malgré son état de grande faiblesse, il se fia à ses sens invisibles, à la Force, comme Elle le lui avait enseignée. Et commença une marche pénible et douloureuse. Il trébucha maintes et maintes fois, parvenant par moment à se rattraper de justesse et d’autres fois s’effondrant sur le sol. Si quelqu’un l’avait vu tenter de suivre l’aura de son Maître grâce à ses sens, il aurait cru voir un spectre hantant les lieux en quête d’âmes égarées. Mais ce n’était que Rengo. Ou ce qu’il en restait.

Après ce qui lui parût être une éternité, le Togorien aperçut enfin la lumière du jour, devant lui, à une centaine de mètres. Il avait trouvé la sortie. Mais son oeil supporterait-il de revenir si brusquement en plein jour ? Et comment son corps réagirait-il ? Sentant un vent frais effleurer son corps, il apprécia la sensation oubliée de l’air lui caressant le visage et il savoura cet instant comme si c’était la première fois. La première fois depuis longtemps qu’il redécouvrait les sensations propres au monde extérieur. Il en voulait plus. Il lui en fallait plus. Et il reprit sa progression. Lentement. Péniblement. Trébuchant à maintes reprises avant de se relever. Seule sa volonté l’aidait à parcourir cette courte mais épuisante distance qui le séparait de la sortie. Et il se sentait bien seul. Il avait passé tellement d’années en compagnie des Autres, à devoir les supporter et cherchant à les canaliser qu’il ne s’était jamais rendu compte qu’Ils faisaient partie intégrante de sa vie. Et maintenant qu’Ils ne les entendaient plus, il se sentait désemparé. Son était de faiblesse depuis tout ce temps avait également dû Les affaiblir, laissant ainsi la voie libre à cette Chose bestiale et primaire qui avait pris le dessus pendant un temps. Mais la Chose avait également disparue, ne laissant que le Togorien seul avec lui-même. Et cette solitude lui pesait. Bien plus qu’il ne l’aurait crû. Et désormais, il donnerait cher pour retrouver les Autres et reprendre ses pérégrinations en leur compagnie. Mais avant de penser à Eux, il devait retrouver son Maître. Mais ses jambes le porteraient-elles juqu’à l’endroit où elle se trouvait ? Il était amoindri, le manque d’eau et de nourriture se faisant cruellement ressentir. D’aucuns diraient que sa survie était un miracle. Et il était bien incapable d’expliquer ce qui lui avait donné la force de tenir aussi longtemps.

Il franchit enfin le seuil de l’entrée du Temple de Sadowsassi et la lumière l’aveugla momentanément. N’ayant plus rien contre toi se tenir, le Togorien tomba sur ses genoux et laissa toutes ces sensations oubliées l’enivrer. La caresse du vent passant sur son corps, les odeurs de la nature environnantes, le soleil dardant ses rayons sur son visage… Il garda son oeil organique fermé mais l’oeil cybernétique se régalait avec plaisir de revoir enfin le monde extérieur. Il en avait oublié la beauté surtout en ce lieu sauvage où peu d’êtres osaient s’aventurer. Il laissa même son aura se répandre autour de lui, la laissant signifier à qui la sentirait qu’il n’était pas mort, qu’il était encore de ce monde. Mais il ne pouvait en faire plus, il était bien trop faible pour continuer de suivre l’aura de son Maître et lorsqu’il tenta de se relever, dans un ultime effort, tous les muscles de son corps lâchèrent et il s’effondra sur le sol dans un bruit sourd. Et ce fût le noir total !
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