L'Astre Tyran

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Cette vaste structure somptueuse et intimidante fut construite sur un monolithe naturel surplombant la cité de Ravelin, capitale de Bastion. Elle héberge les appartements et bureaux de l'Empereur, ainsi que la salle où se déroulent les séances plénières du Grand Conseil des Moffs. Réceptions officielles et cérémonies militaires ont lieu régulièrement dans son enceinte.
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By Harlon Astellan
#37085
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Bastion,
Quartier Général des Armées


La mouche termina son vol circulaire. Le froissement d'ailes, insupportable, interminable, venait enfin de connaître un petit intermède. La trompe se déploya, aspirant on ne savait trop quoi sur la surface polie de la table circulaire. Les reflets d'un vert métallisé jurèrent avec le noir impérial qui tablait fort dans l'établissement.

* PAF ! * Les deux doigts capturèrent la mouche alors même qu'elle redécollait. Deux doigts qui se proposèrent, spontanément, comme prison transitoire vers le couloir de la mort. Étau maîtrisé, la mouche tenta de fuir, battant des ailes avec une frénésie redoublée. Tout pour voler au loin !... puis revenir sur le visage des gens, alors qu'une planète entière s'ouvrait au-dehors pour elle. Son existence n'enregistrait pas les merveilles de la nature, le pollen, les cadavres d'animaux sur lesquels manger à satiété. Non, le but de son existence était de voler sous le nez du peuple et de chercher de la nourriture sur les tables du Haut-Commandement. « Vilaine mou-mouche... » Mais c'était la fin. Pas d'échappatoire. Pas d'endroit où fuir. Pas de salut pour la mouche. « Elle veut faire mu-muse, la mou-mouche ? - Vous l'avez prise en flagrant délit de rébellion ? »

Miraj, Grand Vizir Impérial, tourna la tête avec lenteur vers Poena. Grand Exécuteur Impérial. Il pressa les doigts, qui émirent un petit bruit de tissus mous qu'on écrasait pour en faire une vilaine bouillie. « Elles ne sont pas obligées par contrat de venir nous voler dans les oreilles. C'est insupportable. Il n'y a même pas de cadavre à nettoyer ici. » Poena haussa les épaules. Une mouche comme celle-là naissait de la viande morte. Peut-être les sous-sols avaient laissé quelques bêtes volantes naître avant qu'on ne se décide à faire tourner les incinérateurs pour les prisonniers à écouler discrètement. Miraj resta fixé sur Poena, qui lui, était déjà retourné à regarder dans le vide. Ils se détestaient, et ils ne savaient pas pourquoi. Ils n'en avaient même pas envie. Mais ils y étaient contraints. Pour entretenir la rivalité et éviter les débats trop faciles. « Il ne va pas tarder. » Miraj siffla entre ses dents, marquant son cynisme sur le sujet. « Encore en train de copuler avec sa femme. » Personne d'autre ne réagit. Poena, fidèle à lui-même, resta muré dans son silence. Miraj aura parfois préféré qu'il garde son casque, au lieu de l'enlever quand ils étaient entre eux seulement. Au moins, il y avait une raison à son mutisme, et à son allure distance. Le visage à nu, on y découvrait une raison physique à cette distance. Comme s'il n'avait pas été prévu à sa naissance qu'il soit gai, à aucun moment de sa vie. En même temps, c'est le cas, songea Miraj. « Peut-être qu'il fait autre chose. » Miraj haussa un sourcil. « Avec sa femme ? Ca m'étonnerait. Ils ne jouent pas aux échecs, ils n'écrivent pas de lois, ils ne complotent pas contre les autres gens de la Cour, et ils ne se racontent pas leur journée en préparant le manger. Ils forniquent. C'est stérile. » Poena haussa les épaules. Fermant le triangle de cette entrevue, Harlon observait. Le double de l'Empereur. Tout trois étaient des Répliques Humaines Droïdes, le meilleur prototype robotique de la Galaxie. Une idée de l'Empereur pour assurer la pérennité de ses idéaux après sa mort. Grand Vizir, Exécuteur, et une doublure de l'Empereur... De quoi assurer que l'Empire continuerait après son départ. Et aussi pour lui permettre de prendre des vacances en déléguant son esprit à des gens comme lui.

Enfin... "comme lui". Manière de dire. « C'est une bonne chose. » Miraj parut intrigué. « Quoi donc ? Baser son mariage uniquement sur des rapports physiques ? - Non. Que ne sachiez pas ce qui se passe entre eux, réellement. Et qu'il n'entende pas ce que vous dites. » On entendit des pas dans le couloir. Une dizaine de gens, à tout casser. Quelques mots furent échangés, et on fit coulisser la porte. L'Empereur, le vrai, entra alors, saluant chacun d'un regard courtois. « Messieurs. » Il ne s'excuserait pas de son retard. Devant personne, sauf son épouse. « Des complications ? » Harlon secoua la tête. « Non, rien de grave. Je copulais avec ma femme... » Et, ponctuant sa phrase d'une suspension lourde de sens, il tourna le cou, mais pas le corps, vers Miraj. « ... et ce devant les dirigeants du Bureau à qui j'exposais les changements d'officiers suprêmes des Sur-Secteurs. » Il avait terminé en grinçant des dents. Miraj se renferma et baissa la tête et les yeux. « Vous auriez du venir, Miraj. Le spectacle en valait la peine. Ils ont même applaudi la prestation. » Le Grand Vizir serra fort les dents et les poings. Il savait bien qu'il ne pourrait jamais le frapper. « Si je pouvais songer à vous tuer, ou à comploter pour le faire, ou à intriguer pour que quelqu'un d'autre le fasse, je le ferais. » L'Empereur cligna des yeux. « Un jour vous trouverez une solution. Et vous vous rappelerez que votre haine est tout aussi programmée que le reste. » Miraj pesta en silence, sachant bien qu'il avait raison. Si un jour il trouvait une façon de le faire tuer, ou le tuer tout court... Il se souviendrait que c'était la volonté de l'Empereur. En souhaitant le tuer, il réalisait la volonté de l'Empereur, et sa mort n'avait donc plus aucun sens dans sa programmation. Une machine ne pouvait pas se sortir d'un paradoxe pareil. Miraj était condamné à tous les détester, sans pouvoir rien y faire - ni savoir pourquoi. « Les instructions sont passées. Les Commissaires vont faire venir les nouvelles têtes. Vous savez, vous, ce qu'il reste à faire. » Harlon sortit un datapad de son escarcelle, et la tendit à Harlon. Il le prit et consulta. Harlon rassura les deux autres. « Je n'en ai qu'un, mais vous vous le partagerez. » Poena se redressa, quittant sa posture adossée au mur pour se porter derrière du Harlon secondaire. Il consulta les écrits par-dessus son épaule, fouillant les noms connus et inconnus. Miraj s'impatienta, mais se fit glisser le datapad sur la table avant qu'il n'ait pu protester. « Harlon, c'est ta première mission comme mon double. Elle servira de test pour toutes les occurences futures. J'ai confiance. Mais n'en abuse pas. » Harlon hocha la tête. « Pas de soucis. Je connais tous les dossiers. »

Il se tourna vers les autres. « Des questions ? » De nouveau, on entendit les mouches ne pas voler. Toute la population était morte à présent. « Vous comptez sur nous pour quoi exactement ? » Tout le monde se tourna vers Poena. Personne ne s'attendait à l'entendre parler. « Vous devez passer pour les décisionnaires. Approuvez-le, travaillez-les. Mais surtout, chacun va accueillir une catégorie précise. » Il désigna Miraj. « Vous assurerez la venue et la prise de fonction des Grands Moff. Sans exception. Vous gérerez le départ des anciens également. - Comme vous voudrez. » Puis, vers Poena. « Vous ferez la même chose, mais pour les Grands Généraux. Votre présence les fera se sentir importants. » Quoi de mieux que l'Exécuteur pour assigner les territoires des futurs Grands Généraux. Et, bien sûr, le final. Peut-être plus important encore, d'un certain point de vue. « Harlon, tu te chargeras des Grands Amiraux. Leur rôle bâtard entre armée et politique exige l'Empereur pour cela. » Ce dernier hocha gravement la tête. Moi quand j'avais dix ans de moins, songea Harlon. Ou même trois ans de moins. Il commençait à se demander comment il avait pu changer à ce point en si peu de temps. Le contact avec Elysia, et les cimes du pouvoir se voulaient-elles seules à expliquer cette flexibilité qui coulait maintenant chez lui ? « Et vous, qu'est-ce que vous ferez en attendant ? »

Harlon se retourna. Mais ne prononça pas un seul son pendant un moment. Il resta là, à fixer Miraj. Sans rien dire. Sans cligner des yeux. Ni froisser un muscle. Miraj commença à angoisser. « Quoi ? » Harlon garda le silence. Le deuxième Harlon observait le premier, puis Miraj en un coup d'oeil oblique, rapide, avant de revenir vers l'Empereur. Poena, lui, observait la scène dans son ensemble, l'air impassible. « Copuler avec ma femme, j'imagine. » Miraj n'en rajouta pas. Il avait comprit. « Si vous avez été créé c'est pour que je m'occupe d'affaires personnelles sans avoir à me justifier, est-ce que c'est clair, Miraj, Grand Vizir de l'Empire ? » Miraj serra les dents une fois encore. L'Empereur n'allait pas s'arrêter de le frapper sous prétexte qu'il était à terre. « Encore une remarque comme ça et je vous fais reprogrammer avec le fantasme de m'astiquer les bottes avec la langue. Est-ce que je me fais bien comprendre ? - Ah nononon ! D'accord... » Il desserra les dents et baissa la tête. « Pardonnez mon comportement, Empereur Astellan. Ca ne se reproduira plus. » Harlon hocha la tête en maugréant. « Merci messieurs. Ca sera tout. » Et Harlon finit par sortir de la pièce. Miraj explosa après un laps de temps convenable. « Les Enfers me consument ! Je le hais ! - C'est normal. » Miraj pouffa avec sarcasme. « Ose me dire que c'est juste une question de programmation si je le déteste ! Alors quoi, la moitié de la galaxie a été programmée par lui si je comprends bien ?! » Il fit un geste ample de la main, pour balayer le reste. « En plus il n'a rien programmé du tout... Il a demandé à un autre de le faire. » Poena haussa les épaules. « Trahis-le si tu le hais autant. » Miraj soupira. Il ferma les yeux, se concentra... et expira. « Impossible d'y penser. » Harlon jeta toute la conversation sur le côté d'un geste limité de la main. « Soyons satisfaits, voici notre première mission officielle, tous ensemble. » Poena hocha la tête. Miraj aussi. « C'est vrai que, à part réviser la politique intérieure... On n'a pas fait grand chose. » Poena se gratta la tête. « On doit encore nous confirmer dans nos fonctions, en plus. Rien n'a transpiré auprès du public. » Harlon resta fixe. « Tout sera confirmé dans deux semaines. » Miraj ne tint pas. « Mais qu'est-ce qu'il va faire pendant tout ce temps ? » Chacun haussa les épaules. « Il l'a dit. Copuler. »




En fait, l'Empereur ne faisait pas que copuler. Il voulait aussi passer un peu de temps auprès de sa femme, pour d'autres choses. Lui montrer l'Empire au complet. Une visite sur les plages de Rathalay - pas trop exposés, pour la peau fragile de l'Arkanienne, qui supporterait mal les coups de soleil - où se baigner, sortir en maillot de bain, et profiter d'une somptueuse villa les pieds dans le sable ; les belles prairies de Gala, où l'on trouvait quelques loueurs d'Equus ou de quelques Dalgos d'importation pour faire des promenades champêtres ; les ruines antiques de Rhen Var, petite soeur d'Arkania, Hoth et Ilum niveau climat, avec des morceaux de caverne, des prédateurs des glaces, de vieux palais abandonnés et autres conduits de mine qui abritaient d'antiques civilisations ; les forêts tranquilles et chantantes de Serenno, où se promener sans trop de risque, faire un peu de grimpette sur les rocs, regarder quelques animaux organiser leur vie en communautés, admirer les cours d'eau, et, si l'Arkanienne s'en sentait l'envie, chasser du gibier pour le sport ; la civilisation dense et les quartiers nouvellement chics de Yaga Minor, avec ses nouveaux bars, ses nouveaux théâtres, opéras, holocinés, la vie dorée de ceux qui admettaient encore avec difficulté la perte de Coruscant, et tentaient de récréer des quartiers où les prix flambaient, cantonnant les classes moyennes à des banlieues périphériques ; et, bien sûr, pour la fin, les sources chaudes naturelles de Sartinaynian, loin de la capitale, où l'on pouvait se baigner nu, avant d'aller voir - ou chasser - les ailerons sanguinaires locaux. Et, chaque matin, la trouver assise devant sa coiffeuse, et travailler son chignon, en lui parlant de tout et de rien. Lire les nouvelles du matin, les commenter ensemble, décrire le programme, ou lire un poème qui venait de sortir... Ou juste profiter en silence du temps passé ensemble. Autant de choses qui ne regardaient pas Miraj, sans être aussi triviales que la copulation.




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Bastion,
Palais Impérial,
Deux semaines plus tard


Le Triumvirat, non ex officio pour désigner les trois non-gradés qui géraient l'Empire complet, se réunissait encore. Les dernières semaines avaient été intenses. Chacun, du haut de son mois d'existence, avait prit les dispositions nécessaires pour étudier les dossiers. Retenir l'essentiel, pour ensuite tout ressortir à bon escient. Les trois s'étaient réunis une ultime fois avant de commencer les tours d'assignations. « Les retours sont plutôt positifs. Au moins sur le plan des... problèmes que l'annonce aurait pu engendrer. » Poena resta sans broncher, encore. Encore une fois, il avait retiré son casque. Harlon lui aussi plus restait immobile. « J'ai deux Grands Moff qui ont tenté de résister et de prendre les armées pour leur compte. » Poena se permit d'intervenir, en voyant que Miraj ne terminait pas le récit. « Et donc ? » Miraj haussa les épaules. « Le premier s'est retrouvé dans un cachot du BSI. Il sortira de là-bas comme sous-officier de l'armée de terre. Pour ensuite se faire réaffecter... à... Raxus Prime je crois. Surveillance des chantiers d'Anakore Steel. » Quelle promotion pour un Grand Moff. « Le deuxième est celui qui a poussé aux fesses l'Empereur pour le projet Percemailles. Il avait dit qu'aux premiers signes d'agitation de ce gars-là, couic. » Harlon hocha la tête. « Pour le reste, ils sont tous à nommer. Aucune personne à dégrader dans le processus. » Poena parut dubitatif. « Thrawn va se faire retirer le Braxant. Il risque de mal le prendre. » Harlon secoua la tête. « Il n'a aucun bilan à présenter. Rien de rien. Il n'est pas fait pour la gestion territoriale. Il n'est excellent qu'au poste de Grand Amiral. » Soit. Les autres semblèrent abonder en ce sens. « Allez. Ne les faisons pas attendre ! »




Salle de Conférence n°14


Miraj s'occupait donc de deux tâches. Compliquées. « Messieurs... » Il tourna un regard oblique sur la femelle qui le regardait, avec ses grands yeux bleus derrière une couche de verni holographique, qui grésillait un peu. « Et mademoiselle... » La journée promettait d'être historique. De nouveau, une femme devenait Grande-Moff, après la suppression de cette abomination par Astellan, quand il avait eu la bonne idée de réduire à néant l'héritage de Thoryn, la mal-nommée. Femelle et Chiss... une double ration de traîtrise en puissance. Quoi de plus étonnant alors qu'elle ait fini comme elle avait fini ? « Merci d'être venus, à ceux qui ont pu se déplacer. Merci aux dirigeants Fanrel et Vaudron d'être là au moins par Hologramme. » Les deux hochèrent la tête, sans bruit, sur la défensive. « Je me présente tout d'abord. Miraj. Ainsi m'appellerez-vous. J'ai été appointé Grand Vizir par l'Empereur Astellan, en remplacement du précédent, Elias Serrano, désireux de retourner à la vie civile. » Il ne s'attarda pas sur Fanrel, premier Grand Vizir de ceux que certains historiens nationaux avaient nommé "Empire Retrouvé". « Je serai donc Président de substitution du Conseil Impérial, présidé du nouveau collège des Grands Moff qui composeront l'Empire. En plus de donner une place aux dirigeants des deux nouveaux Sur-Secteurs Impériaux, jusqu'à présent dirigés par des intérimaires. » Voilà qui était présenté. Miraj croisa les doigts devant son nez, les coudes au bord de la table. « Après consultation des dossiers de chaque élément prometteur dans l'Empire... par l'expérience, la volonté, les compétences, ou les actions passées... L'Empereur, avec mon assentiment, avons tiré vos noms parmi la liste des autres, afin de vous remettre les insignes de Grands Moff. » Un seul parut étonné. Les autres, s'ils avaient été convoqués sous des motifs obscurs, avaient fini par comprendre, à la fin de la présentation de Miraj, qu'ils étaient là pour ça. Surtout en présence de deux individus déjà Grands Moff : Theala Vaudron et Rhedatt Fanrel, tout deux en holocommunication. Miraj tira 5 plaques de grande, 6 carrés jaune chevauchés par 6 carrés bleus puis rouges. Il se leva, se mit sur le côté, les plaques à portée de main, et se racla la gorge.« Je vais vous appeler un par un. Quand vous entendrez votre nom, vous viendrez devant moi, avant d'aller vous rasseoir. » Il appela le premier. « Rik Reithel. » Il se leva, l'air confiant. La peau sombre d'Onderon tranchait avec le noir au sol, ses yeux rouges pointant Miraj, comme un laser de vieux fusil de précision l'aurait fait. « Vous assurerez la direction du Sur-Secteur Braxant. » Puis, Miraj épingla une plaque sur le torse du nouveau Grand-Moff du coeur impérial. « Montrez-vous en digne. » Lequel approuva en silence, un sourire victorieux aux lèvres. Miraj enchaîna ensuite. « Torne Cridmeen. Vous assurerez la direction du Sur-Secteur Hydien. Montrez-vous en digne.

Carth Sodervall. Vous assurerez la direction du Sur-Secteur Perlemian. Montrez-vous en digne.

Sehrin Gyyll. Vous assurerez la direction du Sur-Secteur Morellian. Montrez-vous en digne.

Ardus Kaine. Vous assurerez la direction du Sur-Secteur Bijou Scintillant. Montrez-vous en digne.
»


De fait, il manquait encore deux appelés. Rhedatt Fanrel et Theala Vaudron. Le premier n'avait rien d'un usurpateur. Mais la seconde n'était Grande Moff que parce que personne d'autre n'avait revendiqué le titre après le départ précipité d'une ancienne Dame de la Cour de Coruscant, Alemidna Zannar. Elle avait surfé sur une vague de complaisance et d'inaction pour réclamer le titre. Mais même l'Empereur n'en avait rien trouvé à redire. Mais il était temps de gommer une imperfection. « Rhedatt Fanrel. L'Empereur est satisfait de votre action, et souhaite vous voir continuer dans la direction du Noyau Profond. Montrez-vous digne de sa confiance. » Et enfin, la plus cocace. « Theala Vaudron. L'Empereur, devant l'action favorable à l'Empire dans les régions du Senex-Juvex, et devant votre acceptation de la politique impériale, de ses troupes, de ses organismes officiels, et devant le tribut payé au même titre que les autres Sur-Secteurs, a décidé de vous confirmer dans le poste de Grande Moff du Senex-Juvex. Montrez-vous digne de sa confiance. »

Chacun était visiblement satisfait. Miraj l'était tout autant. Ils allaient passer du temps ensemble en réunions mensuelles maintenant. « Bienvenue au Conseil Impérial, amis Grands Moff. »




Salle de Conférence n°37


Poena avait la couche la plus oubliée du Haut-Commandement. Pourtant, ces figures formaient aussi le trio de tête de chaque Sur-Secteur. Mais que ce fut sous Palpatine, ou Delaviel, ou les Triumvirats ou Stele, personne n'avait jamais prêté une seule oreille, même à demi attentive, à ces pauvres hères. Et, de fait, aucun des anciens de talent n'avaient été retrouvés. Disparus, noyés dans la masse. Poena allait devoir remettre leur existence en avant. Démontrer l'importance de leur fonction dans la gestion militaire au jour le jour. Les défenses, la protection des civils, des intérêts impériaux, et préparer les assauts. Devenir le penchant terrestre des Grands Amiraux, pour de bon.

Poena jouait le rôle à merveille. Maintenant de nouveau casqué, dépassant même les plus grands d'une bonne tête, à scruter un point lointain derrière sa visière. Lance à la main, se baladant sans faire attention à ce qui était sur son chemin. Brute épaisse et robotique. L'arme leste, et le dialogue rare. Un casque pour cacher le dernier vestige humain qui restait à eux tous : les yeux. Vador était revenu... et il avait convoqué sept personnes sans qu'elles ne sachent pourquoi. Cinq hommes, deux femmes. L'Empereur voulait un "symbole discret mais suffisant" pour parler d'intégration des "cerveaux méritants". Les femmes avaient des stratégies beaucoup plus insidieuses, sur le plan militaire. Des trahisons plus intimes, des souffrances plus profondes à provoquer. Les pertes humaines étaient moindres, mais parfois les agentes donnaient... de leur personne. Une façon moins brutale d'appréhender le champ de bataille. Hommes et femmes étaient aussi méritants dans le domaine... mais sans s'égaler sur les mises en oeuvre. Un pari à concrétiser que cette vieille rivalité entre l'épée et le fourreau. « Vous avez été choisis pour incarner la prochaine génération de Grands Généraux de l'Empire. »

Pas de préambule. Ni d'avertissement. Ni de salutations. Pas d'accolade. Depuis leur arrivée, tels furent les premiers mots entendus. Les femmes, avec étrangeté, ne parurent pas les plus soulagées par la découverte. Même si on vit bien leur poitrine se soulever moins rapidement. Les respirations étaient courtes ou d'une grande rapidité. Rien de naturel, chez personne. « Arador Tendoora. » Le Arador ne cilla pas. Il balança sa tête à droite, puis à gauche, comme s'il y en avait un autre dans la salle. Il finit par se lever avec raideur, et maladresse, et tituba à moitié jusqu'à Poena, la gorge nouée. Poena, toujours debout, immobile, tira une plaque de sous sa cape, en un éclair. « Vous aurez à charge le Braxant. » Il fit tomber l'insigne dans la main de Tendoora. Lequel le laissa tomber. Il le ramassa vite, bredouilla des remerciements, et reparti s'asseoir, le front mouillé, qu'il essuya avec sa casquette. « Votre casquette est sale. » Si Tendoora avait put mourir d'une crise cardiaque, il l'aurait fait. Il rangea son képi, marmonna une excuse forte, et se rassit, sans regarder ailleurs qu'au centre de la table. « Heana Tymon. » Cette fois, elle releva le niveau. Le pas assuré, les épaules carrées, le regard fier, une coupe à moitié garçonne, et sans regarder ailleurs qu'en face d'elle. « Sur-Secteur Hydien. » Elle accueillit l'insigne, et l'épingla en retournant à sa place. Poena termina la tournée. « Loran Adras. Senex-Juvex.

Sirra Fafnik. Perlemian.

Jayden Del-Narra. Morellian.

Vanel Fordyce. Noyau Profond.

Zagent Reukli. Bijou Scintillant.
»


La promotion se termina. Tendoora avait fini par accrocher son insigne, et reprendre un peu de tenue. Quand on gérait le Braxant, on se devait d'être irréprochable. « Et qui êtes-vous exactement ? » La question venait de la deuxième femelle, Sirra Fafnik. Perlemian. La question était tombée d'un coup, insolente. Poena ne broncha pas.

Il déclencha sa lance-laser et planta le bout dans l'oeil gauche de la femme. Elle hurla d'un coup en se jetant en arrière, la main sur l'oeil, trop occupée à contrôler le mal pour songer à tirer son blaster... qu'elle avait remis à l'entrée. « Je suis votre juge. »




Salle de Conférence n°65


Harlon avait réservé le meilleur pour son double. La plus grande interface avec la Galaxie. La démonstration picturale la plus propre de l'Empire depuis sa formation. Le prestige de l'uniforme, le vrai, et parfois Ô ! combien mal acquis. Les Grands Amiraux de l'Empire allaient renaître, pour de bon. Harlon entra dans la pièce où tous étaient déjà présents. « Messieurs... madame... merci d'être présents. » Le protocole exigeait. Genou à terre. L'Empereur - le faux - fit signe de l'inutilité de ce geste. « Asseyez-vous. » Chacun s'exécuta. Harlon plaça un petit coffret à sa gauche, bien en évidence, comme pour montrer à chacun que cela allait jouer un rôle important. « Je vous ai convoqués ici... parce que j'ai pris une décision finale, quant à vos statuts. » On trouvait de tout. Des amiraux, des contre-amiraux, des commodores. Mais, surtout, deux Grands Amiraux du temps de l'Ancien Empire. Thrawn et Pellaeon, les deux survivants d'une ère partie pour ne plus revenir. « Depuis mon... couronnement... » Pour ne pas dire "coup d'état", ce qui, vu sa contribution à l'Empire, aurait été une insulte quelque peu injuste. Même si c'était techniquement vrai ; « ... j'ai fais étudier, par l'intermédiaire du Bureau de la Sécurité Impériale, de nombreux dossiers de marins. Partout. » Il resta le dos droit. Stoïque, monocorde. La voix, la même que celle d'Harlon. Son visage, placide, comme il y avait dix ans. L'Empereur, avant qu'il ne soit Empereur. Qu'il ne soit marié. « Stratégie. Tactique. Gestion. Fidélité. Loyauté. Charisme. Honneur. Indépendance. Malice. Intelligence. Expérience. Relations. » Il fixa chacun, un par un. Il en connaissait un, en théorie, intimement. Un contre-amiral du Noyau-Profond, qui semblait vouloir le parodier. Un jeune homme qui devait son entrée dans la Marine grâce à papa-maman. Et devait ses galons grâce à son héroïsme face à des bandes organisées qu'il avait très bien gérées. Comme quoi... naître avec une cuiller en argent dans la bouche ne dispensait pas d'une certaine intelligence. Pas plus que naître à la rue ne garantissait un destin d'exception, ni même un cerveau d'exception.

« Parmi les dizaines de milliers d'officiers du Haut-Commandement de l'Empire, vos dossiers ont été tirés. » Harlon se leva, contourna son siège, et tapa une combinaison de son coffret. Il brilla une lueur verte au sommet, et il l'ouvrit. Le contenu restait invisible. Harlon en tira un. La plaque de Grand Amiral. « Voici venu le jour de votre accession au grade de Grand Amiral de l'Empire. »

Plusieurs expirèrent de soulagement. D'autres, impressionnés. Trois, sans broncher. Comme si cela coulait de source. Pellaeon lissa sa moustache et Thrawn restait avachi dans son dossier, les coudes sur les accoudoirs, doigts croisés en pyramide devant son nez. « Amiraux Pellaeon et Thrawn. Vos exploits, autant que votre grade précédémment acquis, sont indiscutables. Il va de soit que vous êtes confirmés dans vos fonctions. Et j'espère de tout coeur que vous ferez usage de votre sagesse pour la formation de nos nouveaux éléments. » THrawn hocha la tête, Pellaeon confirma de vive voix. « Pour la gloire de l'Empire, je m'en ferai un devoir tout singulier. » Harlon hocha la tête. « L'amiral Pellaeon est confirmé dans son rang de Commandant Suprême de la Marine Impériale. Vous ne lui devrez obéissance que par mon biais. » Ils restaient Grands Amiraux, mais inféodés à certains chefs au-dessus d'eux. « Thrawn, vous aurez à charge les flottes du Sur-Secteur Braxant. La proximité avec l'Ascendance aidera au maintien du territoire. » Thrawn hocha la tête. Meilleur stratège de l'Empire - et peut-être de la Galaxie - il avait à charge le Sur-Secteur vital pour l'Empire. Logique de l'y placer, sachant qu'il sortait d'un poste - mitigé, très mitigé - de Grand Moff de la Région. Le Chiss semblait ne pas lui en tenir rigueur. C'était un militaire, sa place était sur un pont, à commander. Pas à gratter du papier.

« Natasi Daala. » La seule femme du groupe. Que beaucoup connaissaient. Protégée de Tarkin, et son amante d'un temps, mais pas déméritante sur le chapitre de l'audace et des capacités. Sa relation avec Tarkin lui avait permis de sortir de l'ombre, là où elle aurait stagné à des rangs subalternes si la chance n'était pas intervenue. Elle vint chercher sa plaque, comme si tout découlait de source. Comme si... la fin d'une longue série ne lui procurait même pas de satisfaction. Son oeil le disait presque. Donne-la moi, ça sera terminé. Ce regard n'échappa pas à Harlon. Comme son original, il avait l'oeil pour voir ce que le coeur vomissait en silence. « Recevez cet insigne, comme récompense pour votre dévotion et votre talent. » Il lui tendit, et elle l'empoigna... Mais Harlon ne la lâcha pas, tirant la surprise chez Daala. « ... et souvenez-vous que rien, pas même ce que le destin semble réserver, ne nous est jamais acquis. Il faut se battre pour l'obtenir. Et être reconnaissant pour l'obtention. » Elle comprit vite le message. Elle inclina la tête, plus humble qu'à l'arrivée, tout en lâchant l'insigne. « Je suis navrée, Empereur Astellan. Merci de m'accorder votre confiance. Je saurai m'en montrer digne. » Harlon hocha la tête, et l'épingla lui-même sur le torse de Daala. Il la regarda, et enregistra que c'était une belle femme selon tous les standards. Mais dénué de libido, le clone ne fit que le retenir dans sa mémoire. Daala retourna s'asseoir. « Vous aurez en charge le Sur-Secteur Hydien. » Daala acquiesça. Elle était devenue sincèrement plus humble, d'un coup. « C'est là-bas que je suis né, et que j'y ai eu ma première capitale d'importance. C'est le berceau de l'Empire Retrouvé. Défendez-le jusqu'au bout. » Il tira une seconde plaque. Et ainsi il fit les distributions.

« Eliezer Exibil. Recevez cet insigne, et avec, soyez investi de la régence navale du Senex-Juvex. Faites-en bon usage, et n'agissez jamais que dans l'intérêt de l'Empire et de ses peuples.

Reece Serv'Laya. Avec ce rang, je vous charge de la protection maritime du Sur-Secteur Perlemian. Puissiez-vous y ramener la Paix à laquelle nous aspirons tous depuis les fondations de l'Empire.

Yaakov Saul. Je vous adjoins, par le présent grade, la suprématie navale du Sur-Secteur Morellian. Protégez nos anciens alliés de nos ennemis, et faites-vous l'ambassadeur des commerçants en sécurité et heureux de leur métier.

Et enfin, Mendel Nhagy. Je vous charge de la lourde tâche de protéger le Noyau-Profond. Puissiez-vous trouver meilleure fortune dans l'entreprise que les lâches qui ont précédé.
»


Chacun, maintenant, avait son insigne. « Avant de partir, j'ai demandé une petite réunion dans la Salle du Trône. D'ici là, je vous conseille d'aller voir le service des uniformes, au bout du couloir. » Il crut bon d'ajouter : « Tout est sur-mesure. »




Salle du Trône


L'endroit, austère dans ses matières, grandiose et oppressant dans ses proportions, ne fut pas ne serait-ce rempli qu'au dixième en accueillant le nouveau Haut-Commandement Impérial. Les 22 figures suprêmes de l'Empire, les Grands Amiraux, Généraux, et Moff, se mélangeaient maintenant, devisant de choses et d'autres. Chacun tenta d'aller rencontrer en priorité les autres figures de son Sur-Secteur. Les échanges allaient bon train dans les tentatives, le temps que chacun se réunisse par affinité territoriale. Les sept état-majors principaux avaient fini, au bout d'une vingtaine de minutes, par se rencontrer. Beaucoup d'entre eux n'étaient pas des experts en politique, aussi, on gardait un niveau cordial de discussion, sans miel ni fiel à revendre. Les anciennes générations semblaient d'abord plus pessimistes, mais chacun prenait ses nouvelles affectations avec légèreté. Ils ne savaient pas encore...

Après que les présentations se soient avancées, le Trio impérial pénétra de derrière le trône, Harlon prenant directement place en haut des marches, bien assis, tandis que Miraj se tenait à sa droite, Poena à sa gauche. Un instant plus tard vinrent d'autres figures, que certains connaissaient déjà. D'autres, pas du tout. Un casqué, deux hommes, et une femme. Chacun vint se poser au milieu des marches, à regarder la foule en bas. Pellaeon et Thrawn purent en reconnaître un d'office. Un ancien Grand Amiral lui aussi. Mais absolument pas par mérite. « Mesdames et messieurs, avant de poursuivre, je me dois de vous présenter d'autres figures avec qui vous serez souvent amenés à travailler. De votre gauche à votre droite, je vous présente le Directeur Général du Bureau de la Sécurité Impériale, Herklir. Le Directeur Général des Renseignements Impériaux, sobrement nommé Directeur O, Madh Windcaller, Directrice de l'Holonet Impérial et Présidente Directrice Générale de l'Imperial Holovision, et Ishin-Il-Raz, Président du Comité de Préservation de l'Ordre Nouveau, qui désormais agira comme unique force politique dans nos territoires. » Il fit un geste de la main, perçut par Ishin, qui se dépêcha de rejoindre les autres en bas. Les autres emboîtèrent vite le pas. « Et j'ai cru comprendre que... certains d'entre vous... » Après la séance, on l'avait faite emmener brièvement à l'infirmerie. Un patch de bacta était posé sur l'oeil, et la douleur devait avoir cessé. Mais l'oeil ne serait jamais récupéré. Personne n'avait fait de commentaire, sauf un Grand Moff. Et personne n'avait pu donner de réponse. « ... se demandent qui sont ces deux personnes à mes flancs, je vous livre donc la réponse. » Il pointa sa droite. « Voici Miraj, qui agira comme Grand Vizir Impérial. En tant que tel, il me représentera au Conseil Impérial, sera le chef de la diplomatie impériale, le garant de la bonne tenue de la Cour, et l'expert politique de nos terres à qui vous vous adresserez sur toutes ces questions. » Puis, sa gauche. « Et voici Poena. Qui agira comme Exécuteur Impérial. Ce faisant, il supplante le rang de Commandant Suprême de la Marine, pour devenir le Commandant Suprême des Armées, et n'est supplanté que par moi. » Pellaeon ne répondit rien. Mais on sentit vite qu'il avait des doutes sur ce procédé. Et le personnage... « Il sera votre chef suprême militaire, et vous lui devrez obéissance dans ce domaine. Ma voie seule s'élève au-dessus de lui. »

Harlon choisit alors de ne laisser aucune respiration. Il se leva, et franchit les volées de marches qui le séparaient de ses ouailles. Suivi de près par les deux autres répliques, il écarta en grand les bras. « Vous êtes maintenant au complet. Les territoires sauvages, laissés aux grés des Seigneurs de Guerre, seront de nouveau gardés par les bons bergers. Vous. Chacun de vous. Chacune de vous. Vous êtes la nouvelle élite impériale. Les remparts contre la barbarie du grand Sud. Vous êtes l'avenir de l'Empire. » Il frappa dans ses mains. Et, en un instant, une cohorte de droïde sortie de nulle part, avec des chariots anti-grav chargés de nourriture. Et, petite innovation... un petit chariot chargé d'épices coupées. « Ce soir, nous célébrons ! »




Les célébrations s'étaient éternisées. La salle du trône s'était vite remplie de fauteuils, de divans, diverses couchettes, plats exotiques, narguilés et, sur la fin, des courtisanes et des courtisans. Cette ambiance de détente était un test aussi vicelard qu'inattendu : dans une sélection équitable de courtisans et de courtisanes, le dernier test d'Herklir était de voir si des femmes ne semblaient pas aussi enclines à toucher les parties des autres femmes plutôt que celles des hommes, et si des hommes ne commençaient pas des relations de promiscuité entre eux. Heureusement, personne ne semblait intéressé par ce genre de relation contre-nature. Les épices devaient juste montrer les addictions, sans pour autant s'en servir comme faute éliminatoire. Certains découvrirent les merveilles de l'épice, d'autres semblaient ne pas s'y intéresser. Et deux décidèrent d'y retrouver un plaisir coupable. Ces deux-là furent fichés et seraient surveillés. Les RHD, insensibles à tout ça, consommèrent sans pour autant en tirer ni effet ni plaisir. Miraj, avec une programmation de pervers, tripota allègrement une poignée de femmes humaines, et même une twi'lek, jusqu'à la gêne des pauvres filles, voire jusqu'au dégoût et aux pleurs. Le public semblait indifférent, mais beaucoup eurent la pratique en dégoût. D'autres, ça se vit, se mettraient à en faire autant. Poena ne broncha pas, et ne consomma rien, pour ne pas retirer son casque. Harlon consomma avec raison, et fit des avances à toutes les femmes présentes. Il se contenta de dire que "c'était un test" quand la Grande Générale aux deux yeux valides approuva et proposa une date de rendez-vous. Il devait agir comme ça, mais il ne savait absolument pas quoi faire ensuite.

Quand chacun fut rentrer dans ses appartements provisoires, fatigués, éméchés, drogués, ou un mélange de tout ça, il ne resta plus que des droïdes de nettoyage et le Triumvirat RHD, affalé dans des divans. L'air blasé. « Première et dernière fois que je fais ça. » Miraj était allongé, en vrac sur le divan, un pied sur un accoudoir, l'autre posé par terre. « C'était comme si il fallait que j'en viole une, alors que je n'en avait même pas envie. Parole ! Il pensait quoi en me programmant... que tout le monde fait comme ça ? » Harlon haussa les épaules. « Moi j'ai dragué. Dragué. Je ne sais même pas ce que ça veut dire. Faire des avances. Mais pourquoi faire derrière ? » Miraj se prit la tête dans la main. « Ca veut dire qu'après, tu copules. » Chacun haussa des épaules. « Bon, moi je rentre. J'ai des textes de lois à rédiger pendant que je suis sensé dormir comme un être humain normal. » Harlon se leva aussi. « J'imagine que je vais devoir répondre à la Grande Général. Je vais juste devoir m'installer une bibliothèque d'actes sexuels pour tenir le rythme. » Poena aussi finit par se lever. « Moi je dois m'entraîner. Cette lance-laser est plus compliquée que prévu. » Miraj s'épousseta la robe et lui jeta un oeil de travers. « Quoi ? Tu voulais juste faire peur à la demoiselle au lieu de lui crever un oeil ? - Non. Je voulais lui percer le cerveau. »
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