L'Astre Tyran

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J’écoutais silencieusement Rena apporter des informations sur l’utilisation du Soresu. Je gardais un oeil attentif au réaction de ma Padawan. Ella se frottait le bras là où les tirs l’avaient atteint. Je connaissais la sensation. Ce n’était pas très agréables, mais cela passait vite. Elle s’en remettrait. Elle avait d’ailleurs fait de jolie progrès. Certes, il y avait encore beaucoup de travail, mais on ne pouvait pas lui retirer ses efforts. La persévérance était une qualité à entretenir. Surtout chez les Jedi. Cela s’appliquait à moi également et Rena semblait vouloir utiliser ce principe jusqu’au bout.

    - Un défi ? Pourquoi pas !

Je souriais à mon amie. Ca ne pouvait pas faire de mal. Après tout elle avait raison, tout pouvait aller de travers. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais dû improviser plutôt que de suivre le plan original. J’avais eu bien des surprises. Le tout était de savoir si j’arrivais à m’adapter et à survivre. Si on oubliait la raclée que m’avait donné l’inquisitrice ou Lazharr et mon passage dans la carbonite, je ne m’en sortais pas si mal à la fin… J’étais donc naturellement enclin à accepter ce chalenge. Il paraissait assez simple en apparence. Je devais continuer l’exercice, mais cette fois Rena allait me tirer dessus également.

    - Assure toi juste que le blaster est bien réglé sur paralyser s’il te plait.

Une fois de plus je me mettais en position défensive, mon sabre tenu à deux mains, levé à la vertical, devant moi, alors que je donnais mon profil à la sphère métallique. Je fermai les yeux, prêt à recommencer et me laissai une fois de plus emporter par la Force. Je n’entendais pas la sphère, je ne la voyais pas, je n’aurais pas pu prédire sa position. Mais j’avais confiance. Le flux vivant de la Force guida mon bras qui se leva et bloqua un premier tir. En revanche j’entendais les pas de Rena. Elle tournait autour de moi. Mais comme la sphère, je ne pouvais pas sentir sa présence. Elle la dissimulait peut être ? Je devais rester concentrer. Je continuais donc de contrer les tirs en attendant le bon moment. Et tout à coup, sa présence illumina l’obscurité. Je savais exactement où elle se trouvait. Et cela me perturba complètement. Mon corps bougea tout seul, non pas parce que la Force m’avait guidé, mais parce que mon esprit avait pris le dessus. Pourtant le danger venait d’ailleurs.

Ce fut la Force qui me rappela à la raison. Mais c’était trop tard. J’eu beau essayer de changer de position, j’allais manquer de temps pour atteindre le tir de Ahsoka. C’était elle qui tenait le blaster depuis le début. Tant bien que mal, mon sabre essaya de se mettre en travers tu tir. Je n’étais pas loin de réussir. Mais ce n’était pas suffisant. Un courant électrique assez violent se répandit dans tout mon corps. Mes yeux s’ouvrirent d’un coup tandis que je voyais Ahsoka, son arme levée vers moi. L’instant d’après, j’étais au sol. Incapable de parler, de bouger, comme si on m’avait enfermé dans un scaphandre. Je ressentais encore des décharges électriques, seul raison pour laquelle mon corps sursautait par moment.

Tout ce que j’entendais était flou. Comme si un bourdonnement couvrait les paroles de mes compagnons. Pourtant je pu reconnaitre le rire de Ella. Elle s’approcha de moi, je ne pouvais pas entendre ce qu’elle disait. Mais mon héritage Lorrdien me permit de comprendre en lisant sur ses lèvres. Elle me demandait comment j’allais. J’aurais aimé pouvoir lui répondre mais j’étais dans l’incapacité de prononcer le moindre mot. Cela dura encore plusieurs minute durant lesquelles elle demanda à Rena combien de temps j’allais rester dans cet état. Une dizaine de minutes. Ce n’était pas bien long, mais dans mon état, cela semblait durer plus longtemps.

Finalement, la pression diminua petit à petit. Jusqu’à ce que je puisse enfin me redresser. J’avais un gout métallique dans la bouche alors que je parvenais enfin à m’assoir sur le sol. Mes muscles étaient comme atrophié. Mon ouïe redevenait normale aussi. Malgré un léger sifflement. Je ne me souvenais pas avoir été déjà paralysé ainsi. Ce n’était pas agréable.

    - Je me suis fait avoir comme un bleu… Bon sang c’est pas agréable… Je tendais une main à Rena pour qu’elle m’aide à me relever alors que je lui souriais. Vous pouvez arrêter de sourire maintenant. Je suis sur que c’était très drôle. C’était un beau piège. Même si j’appel ça de la triche.

Je laissais échapper un petit rire. Je n’en pensais pas un mot. Elle avait créer la situation qu’elle avait décrit. Quelque chose qui pouvait se passer autrement que ce à quoi je pouvais m’attendre. Et j’étais tombé dans le panneau. Je devais faire preuve de plus de lucidité.
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Dashel semblait enthousiaste à l’idée de ce petit défi et même s’il plaisanta en indiquant à Rena de faire attention à l’intensité du blaster, la jeune padawan ne put s’empêcher de sourire à l’idée de le voir paralysé. La petite démonstration se mit doucement en place et il semblait bien parvenir à gérer la sphère qui tournoyait devant lui. La brunette pouvait voir qu’il avait conscience du bruit de ses pas et que sa concentration ne se reposait pas uniquement sur la Force, mais également sur ses sens. Que cela soit son odeur ou le bruit de ses pas, il devait parfaitement savoir où elle était et pourtant, lorsqu’elle sortit du voile de Force, il en fut suffisamment perturbé pour ne pas se rendre compte à temps que le danger ne venait pas d’elle, mais bien de Maître Tano. Sa réaction fut retardée et le tir de blaster le toucha de plein fouet. Dashel s’écroula au sol, encore conscient mais dans l’impossibilité de bouger un muscle. Les trois femmes ne manquèrent pas de sourire face à la situation et se fut finalement Rena qui eut le plus de mal à se retenir. Un large sourire aux lèvres, manquant de pouffer de rire, elle donna ses derniers conseils à Ella.

« Tu vois Ella, il a voulu se concentrer sur tous ses sens car son esprit avait conscience de ma présence et m’avait associé au danger. En faisant cela, il n’a pas écouté les indications de la Force et a donc réagi trop tard au tir de Maître Tano. Rien n’est absolu dans le monde. Ton esprit doit être ouvert à tout danger, même celui que tu n’attends pas. En te focalisant sur cet instinct que la Force te procure, tu pourras éviter beaucoup de choses. »

Après avoir rassuré la jeune padawan de Dashel sur la durée de sa paralysie, Rena discuta un peu avec Maître Tano sur la mission qui les attendait, le temps que le fraîchement promu Chevalier se relève. Lorsqu’elle l’entendit grommeler, la jolie brune s’approcha de lui, le sourire aux lèvres en le voyant à terre. Elle l’aida à se relever et ne manqua pas de nier ses accusations de tricherie, même si elle dût se retenir de rigoler.

« Ce n’était pas de la triche, mais une démonstration. Si tu avais fait confiance à la Force au lieu d’écouter mes pas ou de chercher ma présence, tu aurais pu l’éviter. En tant que Jedi, on est des cibles prioritaires lors d’un affrontement. Ils nous arrivent donc régulièrement de tomber dans des pièges de ce genre et il faut donc anticiper ce genre de trahison. »

Si pour Ella, les mots de la jeune padawan ne représentaient sans doute pas grand-chose, il n’en était pas de même pour Ahsoka ou même Dashel. Bon nombre de Jedis avaient perdu la vie lors de l’Ordre 66 et ceux qui avaient survécu ne le devaient qu’à cette capacité d’anticipé le danger. Penser que les clones avec qui ils avaient noué des liens durant des années les trahissent n’était pour certains aucunement envisageables. Ceux qui maîtrisaient le Soresu avaient par contre eu le réflexe de dévier les tirs de leurs propres hommes. Les parents de Rena lui avaient conté à de nombreuses reprises cette histoire et c’est d’ailleurs pour cela que la jeune femme s’était fait un devoir d’apprendre le Soresu et de développer cet instinct qui lui assurerait une défense plus importante. Maître Tano ne manqua pas d’ajouter sa pierre à l’édifice, histoire que cet entraînement soit le début de quelque chose et non juste une démonstration.

« Dashel, Rena, Ella, vous êtes l’avenir de l’Ordre Jedi. Nous ne sommes pas encore très nombreux et pourtant, la galaxie a besoin de nous pour la protéger. Les innocents ont besoin d’une lumière sur laquelle s’accrocher. Les Jedis ont longtemps représenté l’espoir pour énormément de monde et pourtant, Palpatine a réussi à détruire cet espoir en un instant. La fin de l’Ordre Jedi a mis fin également à l’espoir des gens. Maître Skywalker et la rébellion sont parvenus à redonner espoir aux gens. Désormais, c’est vous qui devez cultiver et protéger cet espoir pour qu’il ne s’éteigne plus jamais. Dites-vous bien que chaque mort ébranlera cette lumière dans le cœur des gens alors faites en sorte que cela n’arrive pas. »

Rena s’inclina poliment devant Maître Tano pour ses précieuses paroles. Il est clair que ce que représente un Jedi est bien plus important qu’une simple vie et c’est également pour cela que Rena comptait bien faire en sorte que l’Ordre Jedi ne se laisse pas engouffrer dans les affaires douteuses de la Nouvelle République. Les informations qu’elle avait eu lors de son infiltration dans le Syndicat Tenloss étaient encore des éléments qui confirmait que la démocratie et la justice ne marchaient pas toujours main dans la main. Enfin bon, elle était encore trop impuissante pour se lever contre certains membres de la Nouvelle République et surtout, qu’elle n’avait ni nom, ni début d’indice pouvant les incriminer. Tout ce qu’elle savait, c’était que certains sénateurs usaient de la Nouvelle République pour couvrir des activités immorales et bien souvent illégales. Enfin bon, ce n’était pas le sujet actuellement et la jeune padawan se tourna vers Dashel à nouveau, le sourire aux lèvres en repensant à son corps immobilisé au sol.

« J’aurai peut-être dû faire une photo finalement. Je suis sûre que cela aurait beaucoup amusé Merar et mon Maître. En tout cas, je ne manquerai pas d’y penser lorsque je voudrai rire un bon coup. Tu étais même plutôt mignon comme ça par terre, comme un petit animal craintif prit au piège sans pouvoir bouger. Hahahahahaha. »
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Rena n’avait pas tord. J’avais manqué de jugement. J’avais suivi mes propres sens. Pas une mauvaise chose en soit. Mais j’avais éludé la présence de Maître Tano. J’avais ignoré l’appel de la Force, me concentrant sur ce que je pensais savoir quand j’aurais dû parer à toutes éventualités. Je m’étais fait avoir en beauté. En soit c’était un bon exemple pour Ella. Un exemple de ce que je ne devais pas faire. De ce qu’elle ne devait pas faire non plus. C’était également un rappel que malgré mon ascension au rang de chevalier Jedi, j’avais encore beaucoup à apprendre. Mon entrainement était loin d’être terminé. Et ce lui de ma Padawan ne faisait que commencer.

    - J’ai fait exprès de me laisser avoir. C’était pour montrer à Ella ce qu’il ne faut pas faire.

Mon rire n’était la que pour appuyer ma mauvaise fois. Tous savaient que j’étais tombé dans le panneau. La Dathomirienne aussi. Elle ne pu se retenir de rire elle aussi.

    - Mais bien sur. Ma partie préférée était celle ou tu faisais semblant de t’effondrer au sol.

Se détendre un peu avant a mission qui nous attendait était bienvenu. Nous en avions tous besoin, et cela était plutôt agréable d’avoir l’esprit léger durant un temps. Je sortais d’une période difficile. Entre la découverte de Ruusan et mon affrontement contre l’inquisitrice ; puis mes retrouvailles avec ma famille et mon combat contre Sareth qui j’avais du sacrifier mon bras ; et enfin le passage des épreuves contre Kit Fisto. Ces derniers jours avaient été intenses. Mais pour l’instant je me sentais en sécurité. Même si Ahsoka apporta une touche plus sérieuse à notre entrainement.

Elle avait raison. Nous étions l’avenir de l’ordre. Un ordre qui se relevait tout juste de ses blessures. Et nous avions pour mission de lui rendre sa grandeur d’antan. Nous avions beaucoup à faire… L’ordre Jedi n’avait pas arrêter de protéger la galaxie. Mais nous étions peu nombreux. C’est pourquoi il était important de trouver de nouveaux membres, de continuer à réparer nos erreurs, de renforcer notre présence dans la galaxie, et de s’assurer que plus jamais les erreurs du passé ne recommencent. Mais j’avais confiance. J’avais confiance en nos maîtres. Nous apprenions beaucoup à leur côté. J’avais confiance aussi en cette nouvelle génération. Pour moi qui avait vécu l’avénement de l’Empire, je savais que l’ordre était entre de bonne main avec Maître Skywalker ou une Padawan comme Rena.

    - Nous y veillerons Maître Tano.

Finalement, après ces paroles plus cérémonieuses, Rena en revint à la moquerie. Ce n’était pas bien méchant. Au contraire. Et j’aimais bien entendre son rire. Un rire franc, communicateur, qui à chaque fois que je l’entendais, me donnait envie de sourire. Je doutais d’être mignon paralysé. Mais elle était mignonne quand son visage s’illuminait. Alors si je devais continuer d’être à l’origine de ce rire, je continuerais de bon coeur.

A présent que je la connaissais mieux, je ne pouvais m’empêcher de comparer notre première rencontre à ce que je voyais d’elle maintenant. Elle avait fait du chemin. Le souvenir de la jeune femme timide ; qui avait refusé de porter les vêtements que lui proposait son Maître sur Ryloth ; qui était avide de question sur le prétendu contrebandier que j’étais ; et qui avait fini par m’attaquer avec son sabre laser ; était bien lointain. Je n’oubliais pas son aide sur Elphrona non plus. C’était surement la mission qui avait renforcé nos liens. Je l’appréciais déjà sur Ryloth. Le fait de connaitre sa mère nous avait surement rapproché. Mais c’était dans le temple que ma confiance envers elle était née. Mais depuis…

    - Hey ! On t’a perdu Dashel. Tu devrais arrêter de sourire bêtement alors que tu viens de te prendre un tir de blaster… Je comprends mieux pourquoi Merar te rafistole si souvent.

Ella me tira de mes pensées. Je n’avais même pas fait attention au fait que j’étais resté silencieux. Je me retins de rougir bêtement, passant ma main métallique à l’arrière de mon crâne pour frotter mes cheveux machinalement.

    - Pardon. Je me rappelais Elphrona. Ce n’était pas tout à fait vrai, mais je voulais me ressaisir. C’était avant que l’on se rencontre Ella. Rena était venu me prêter main forte dans un ancien temple Jedi. Nous nous sommes affronté là-bas. Je me souviens que sa Maîtrise du Soresu était déjà bonne à l’époque. C’est un bon exemple pour montrer que le Soresu ne sert pas uniquement à dévier les tirs de blaster. Mon sabre a eut du mal à l’atteindre. Avec une bonne maitrise tu seras capable de détourner tous types d’attaques Ella. Je serais curieux de savoir ce qu’il se passerait si nous nous affrontions à nouveau.

Ce combat avait été intense. A bien des niveaux. Elle était alors possédée par un esprit Sith, mais c’était ses capacités à elle qui avait parlées. Je me demandais à qu’elle point elle avait fait des progrès. Et moi aussi. Mais mes muscles n’étaient pas encore remis de l’entrainement.

    - Mais il faudra attendre pour le savoir. J’ai beau être mignon quand je suis allongé au sol, mes muscles eux ne s’en sont pas encore remis.

Etrangement, c’était mon bras robotique qui avait le plus de mal à se mouvoir. Il était de très bonne facture. Et pourtant, c’était comme si la paralysie l’avait le plus affecté alors qu’il n’était pas organique. Comme si les liaisons nerveuses avaient du mal à envoyer de l’information dans son système.

    - Je propose qu’on en reste là pour l’instant. Nous aurons le temps pour ça plus tard. Il faut deux jours et demi pour être à Corellia. Retournons dans le salon.

Nous quittions donc la cale du vaisseau pour retourner dans sa pièce de vie centrale. Je me laissais tomber dans le canapé tandis que Ella nous indiqua qu’elle allait prendre une douche pour nettoyer les marques de blaster sur ses bras. Feran devait être dans sa chambre. J’attrapais une boite à outil et en sortait deux trois tournevis. J’extirpais tant bien que mal mon bras mécanique de ma bure, laissant apparaître mon côté gauche. La peau y était mutilée, comme sur le reste de mon corps. On pouvait apercevoir vaguement la longue balafre du sabre de l’inquisitrice. Mais ce qui se remarquait tout de suite, c’était les traces de brûlures. La carbonite ne m’avait pas épargnée. Je prenais l’un des outils et commençait à triturer mon bras. C’est à ce moment que Loki, le petit marsupial du vaisseau, sauta sur l’épaule de Rena.

    - Il à l’air de bien t’aimer. Mais je penses que ce qu’il veut, c’est que tu lui donnes à manger. Il y a des fruit sec là bas si tu veux.
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Rena et Ashoka discutaient un peu de la mission, tandis que Dashel se remettait doucement du tir de blaster, tout en discutant avec Ella qui semblait morte de rire. Il faut dire que ce n’était pas une scène à laquelle on assistait tous les jours. Après avoir obtenu quelques informations complémentaires et surtout, une opinion sur les moyens qu’elle avait pour progresser, la jeune padawan retourna voir son ami, le sourire aux lèvres.

« Tu t’en remettras vite. Ce n’est pas un petit tir paralysant qui va arrêter un grand garçon comme toi. N’hésite pas si tu veux un massage. Hahahaha. »

Rigolant de prime abord, la brunette se rendit ensuite compte de ce qu’elle venait de dire et se retourna toute gênée, cherchant à le cacher. Heureusement, Dashel invita tout le monde à retourner dans le salon, ce qui permit à Rena de s’éclipser avant que cela ne devienne trop gênant. Maître Tano salua les deux jeunes jedis, avant de se retirer pour méditer. De son côté, la jeune padawan se maudissait encore d’avoir prononcé ces paroles sans réfléchir, se prenant une boisson rafraîchissante afin de s’éclaircir l’esprit. A quoi avait-elle bien pu penser ? Elle secoua la tête et posa son regard sur Dashel qui était occupé à retirer son bras mécanique. Cela faisait un moment qu’elle ne l’avait plus vu et visiblement, il lui était arrivé bien des choses. Bien sûr, elle avait eu vent de ses aventures et à chaque fois, elle s’était inquiétée pour lui quand elle avait appris pour ses blessures mais bon, il était normal de s’inquiéter pour un ami proche.

Voir sa peau mutilée et brûlée, lui rappelait durement que la vie de Dashel n’avait pas été des plus simples. Dire qu’il s’était même éloigné des Jedis afin de remettre de l’ordre dans sa conviction, c’était dire comme cela avait pu être traumatisant. Comme hypnotisée par la partie visible de la balafre sur le corps du Chevalier Jedi, Rena resta muette et dans la lune, jusqu’à ce qu’elle fut sortie de sa transe par le petit animal qui lui bondit sur l’épaule. Surprise, elle manqua de renverser son verre, mais le rattrapa de justesse. Les mots de Dashel finirent par la faire sortir de ses pensées. Elle le regarda en rougissant et se dirigea vers l’endroit qu’il lui avait indiqué. Une fois les fruits secs en main, elle en donna quelques uns à Loki qui sembla apprécier grandement cette attention.

« Il reste à voir si c’est pour la nourriture ou pour moi mais bon, je vais me dire que je ne suis pas un si mauvais perchoir. »

La jeune padawan sourit à sa propre remarque, s’amusant de voir que le petit animal réclamait toujours plus de nourriture. Finalement, voyant qu’il n’y avait plus rien dans la main de son perchoir de luxe, le petit marsupial se montra plus sage et observa Dashel, tout comme Rena.

« J’avais entendu les récits de tes aventures, mais je ne pensais pas que tu avais payé un tel prix. J’aurai dû être là … Je suis désolée. »

Rena se sentait triste de ne pas avoir pu soutenir Dashel dans tout cela. Si elle avait été là, peut-être qu’il n’aurait pas eu à souffrir autant. Sur Elphrona, elle était parvenue à l’aider et malgré les complications qu’ils avaient dû surmonter. La brunette semblait s’en vouloir d’avoir été une amie si peu fiable et même si dans le fond, il n’avait pas demandé son assistance, elle aurait dû sentir qu’il avait besoin d’aide. Pour Elphrona, la Force était intervenue pour qu’ils soient réunis alors pourquoi n’avoir pas émis le moindre signe cette fois ? Peut-être était-ce pour qu’ils subissent tout deux cette épreuve d’une autre manière, qui sait. En attendant, Rena posa les mains sur le bras et le flanc de Dashel, tout en se concentrant. Doucement, elle fit circuler la Force dans son corps afin d’apaiser ses blessures et de lui redonner de l’énergie. Cela n’allait pas faire disparaître ses cicatrices mais bon, c’était le mieux qu’elle pouvait faire pour lui actuellement.

« Je ne peux que te soulager un peu. Et la prochaine fois que tu as des problèmes, ne me laisse pas dans l’ignorance ! »

Le visage triste de Rena se fit plus dur et plus sérieux. Elle ne manqua d’ailleurs pas de lui donner un coup sur le crâne pour ponctuer sa phrase, avant de reprendre sa revitalisation. Concentrée sur ce qu’elle faisait, la jeune jedi réfléchissait aux personnes importantes à ses yeux. Ses parents avaient toujours tenu une place particulière à ses yeux. Ils lui avaient tout enseigné et surtout, ils lui avaient donné un objectif et des rêves. Aujourd’hui, il y avait aussi son Maître et même d’autres Jedis qu’elle avait côtoyé. Toutefois, le cas de Dashel était un peu particulier. Leur rencontre, son passé et les événements sur Elphrona, tout ça faisait qu’elle s’inquiétait pour lui plus qu’elle ne le faisait pour les autres membres de l’Ordre. Peut-être qu’elle se sentait responsable dans le sens où il était un ancien ami de sa mère. En tout cas, elle ne voulait plus le voir blesser comme ça.

« Tu vas finir en petits morceaux si tu ne fais pas plus attention. Maintenant que tu as une padawan, tu dois être bien plus prudent. S’il lui arrive quelque chose, tu t’en voudras toute ta vie. Et s’il t’arrive quelque chose … »

Murmurant à peine sa dernière phrase, la rendant presque inaudible, Rena se redressa finalement. Elle avait terminé sa revitalisation et espérait que cela avait pu le soulager un peu.
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Rena attrapa quelque fruit et les donna à Loki. Le petit rongeur grignota sa nourriture avec appétit. De mon côté, je restais concentré sur mon bras, vérifiant sur le tir paralysant ne l’avait pas abimer. Il semblait en parfait état, mais jusqu’à présent je n’avais ressenti aucune gêne avec. Je ne voulais pas que ça commence maitenant. J’allais avoir besoin d’être opérationnelle à 100% pour notre mission sur Corellia. Je ne savais pas ce qui allait nous attendre et je devais parer à toute éventualité. J’espérais que la maniement du sabre n’en ferait pas parti. Cependant, la ligue humaine restaient dangereuse et rien n’indiquait que nous serions bien reçu sur la planète.

La Padawan avait ses yeux posé sur la zébrure visible sur mon côté. Elle n’était pas là seule à avoir eut ce regard là. L’ombre avait eut la même réaction. Je devais bien reconnaitre que ce n’était pas très beau à voir. Et assez inquiétant. C’était comme si quelqu’un m’avait mis sur une broche pour me faire griller. Mais la réalité était toute autre. Le froid en était responsable. Cependant il y avait quelque chose de plus dans le regard de Rena. Au delà de l’inquiétude, je reconnaissais de la tristesse. La jeune femme s’approcha de moi en s’excusant.

Elle semblait y voir une part de culpabilité de sa part. Elle aurait avoir été présente. Son aide aurait été d’un grand renfort. Mais en réalité, à l’époque de ces blessures, elle n’était pas encore née. Et c’était peut être mieux ainsi. Quand bien même j’aurais aimé trouver du réconfort dans son aide, j’étais soulagé qu’elle n’ait pas été présente. L’inquisitrice m’avait presque tué ce jour là. Qui sait ce qui aurait pu arriver à la jeune femme. Qui sait si elle s’en serait sorti ? Je ne me serais pas pardonné si c’était elle qui avait fini dans la carbonite.

    - Merci Rena. Ces blessures remontent à longtemps… Elles datent de la purge Jedi. C’est une inquisitrice qui m’a fait ça. Et c’est la carbonite qui m’a brulé. Tu n’aurais rien pu y changer. Cela appartient au passé.

Mais son envie de m’aider ne disparu pas pour autant. Elle posa ses doigts sur mon flanc. Je frissonnais au contact de sa main froide. Mais ce contact était réconfortant. Je lui en était reconnaissant, même avant de sentir une chaleur nouvelle se propager dans mes muscles. Doucement sa main se réchauffa, et à travers elle, je pouvais ressentir un flux d’énergie qui remontait le long de mon corps et l’inondait de son courant apaisant. Pendant un instant, la démangeaison de mes brulures et la gêne dans mon bras disparue. Je ne me souvenais pas que Rena était capable d’une telle chose. Et je lui en était reconnaissant. Même quand elle frappa le haut de ma tête, me forçant à sourire.

    - Merci… Promis, si j’ai un problème, je penserais à toi tout de suite. Vu ma capacité à me mettre en difficulté, crois moi, ça arrivera.

La chaleur disparue quand elle retira sa main. Je retenais un réflexe pour attraper ses doigts et les laisser posé sur ma peau. Je n’avais plus envie qu’elle les éloigne. Cette proximité nouvelle entre elle et moi avait quelque chose d’intriguant. Je ne parvenais pas à poser le doigt dessus, plus étrange encore, j’étais gêné par ce qui semblait être en tout point innocent. Presque toute ma vie, on m’avait rappelé les effets néfastes de l’attachement et j’avais été mis en garde. J’avais mis du temps avant de comprendre les significations des explications de mes maitres. D’autant plus avec les changements dans le nouveau code Jedi. Mais j’avais réussi à trouver un certain équilibre malgré la présence de Merar, Ella, Feran et Aslan. Je pensais avoir compris notre code, et l’appliquer du mieux que je le pouvais, aimant mes amis, ma famille sans craindre de me perdre.

Et voilà qu’arrivait Rena. Rena qui devenait une énigme. Non pas pour ce qu’elle ne disait pas, mais pour ce que je ne pouvais expliquer. Toutes ces règles que j’avais apprises, que je m’étais répété, que j’avais analysées et que je m’étais même appropriées, elles semblaient s’appliquer autrement à la jeune femme. J’étais bien incapable d’expliquer pourquoi, de faire une quelconque différence avec mes amis… Je n’avais qu’une seule certitude : je me sentais bien en sa présence. Et pour l’instant, je m’accrochais fermement à cette branche, sachant que notre voyage durerait encore 2 jours avant de nous séparer sur Corellia.

Finalement, je me redressai, attrapant ma tunique que je faisais remonter le long de ma peau apaisée. Je passais ma mon bras robotique à l’intérieur, cachant en grande partie mes blessures. Seule ma main en duracier, que j’avais choisi de ne pas cacher était encore visible. Une griffure qui partait de mon coup jusqu’à ma joue était un deuxième indice. Bien qu’une petite barbe commence à pousser par dessus. Rena avait raison, je devais être plus prudent. Et l’argument concernant Ella était persuasif. Je n’étais plus en charge que de moi même. A présent je devais prendre soin d’une autre personne, Ella. C’était mon apprentie et je devais garantir sa sécurité. Il était temps d’arrêter de foncer tête baissée… Rena se leva la première. Ne me laissant pas le temps de lui répondre, ni même de comprendre la fin de sa phrase qui avait été engloutie par le froissement de ma bure de nouveau sur mes épaules et le mouvement de la sienne.

    - Ne t’en fais pas. J’en ai conscience. J’essaierai d’être plus prudent… Il va falloir que je m’habitue à mes nouvelles fonctions. Ca me semble tellement précipité… Je suis fier de pouvoir apprendre à Ella ce que j’ai appris. Mais je ne sais pas si je suis prêt pour autant. Il y a quelque semaines, mon lien avec la Force n’était toujours pas rétablie… J’étais toujours à la recherche de réponse. Je les ai tout juste trouvées. Et j’ai encore beaucoup de questions… Comment vais je faire pour apprendre à Ella ce que je ne sais pas moi même ? Mais je n’en parle jamais devant elle, ni je ne m’autorise à me poser ces questions en temps normal. Je ne veut pas la décevoir, j’essaie de lui montrer le bon exemple. Elle a vécu l’enfer sur Dathomir. J’essaie de faire en sorte que ça n’arrive plus jamais. Mais j’ai tendance à me mettre dans les pires situations.

Je laissais un petit rire s’échapper. Jusqu’à présent mes aventures avaient été de rebondissement en rebondissement. En Helera, Hayley, Lazharr, Grakkus, et l’inquisitrice, j’avais eu de sacrées surprises… Je me levais également, poussant ma tunique pour la rendre plus lisse et réajustant ma ceinture. Je souriais à Rena, content d’avoir quelqu’un à qui me confier.

    - Ca fait du bien de le dire à quelqu’un… Merci. J’imagine que je pourrais bientôt de demander des conseils en tant que chevalière Jedi. Vu comment tu manies le Soresu et la fourberie, je faisais référence à ma défaite face au blaster paralysant, tu devrais bien t’en sortir non ?
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Bien que Dashel lui expliqua que ses blessures dataient de longtemps, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de penser qu’il n’était pas assez prudent. Il était du genre à foncer vers le danger, sans prendre le temps d’analyser les choses. D’un côté, c’était sa force mais par moment, cela le mettait dans des situations dangereuses qu’il aurait pu éviter. Elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il lui promit qu’en cas de danger, il ne manquerait pas à l’appeler. C’était déjà un début mais bon, la brunette savait aussi qu’il n’allait pas forcément s’y tenir dans le feu de l’action. D’autant plus que leurs missions respectives les empêcheraient certainement d’être un backup pertinent à moins que cela soit programmé à l’avance. En attendant, ces simples mots permirent de la calmer un peu. Il devait comprendre qu’il n’était pas seul et qu’il n’y avait aucune honte à demander de l’aide au besoin. Les JEdis aidaient les plus faibles mais ils devaient également s’aider entre eux, c’était primordial afin de renforcer l’Ordre et ramener la lumière dans la galaxie.

« Du moment que tu y penses avant te foncer droit vers les problèmes, c’est tout ce que je demande. »

Visiblement, les paroles de Rena avaient réussi à faire leur chemin dans l’esprit de Dashel et il lui assura qu’il serait plus prudent à l’avenir. Le fait qu’il ait désormais une padawan à former et protéger, rendait ses mots plus rassurants car à n’en pas douter, il lui aurait dit la même chose sans vraiment le penser, juste pour la rassurer, si Ella n’entrait pas dans l’équation. La jeune Jedi ne put s’empêcher de sourire gentiment en l’écoutant évoquer ses doutes sur ses capacités à former sa padawan. Durant des années, la brunette avait vécu des doutes similaires, cherchant à être à la hauteur de ses parents, cherchant à réussir tout à la perfection sans laisser l’opportunité de la critiquer. Au final, cela l’avait un peu coupé des autres novices à l’académie et lui avait même valu le surnom de Reine des glaces. Il faut dire que son attitude froide et impassible était son seul moyen de défense pour cacher sa timidité et son manque de confiance en elle. Désormais, au contact de son Maître, Rena s’était nettement plus ouverte aux autres et notamment à Dashel. Qu’il puisse à son tour lui confier ses craintes, la fit sourire.

« Mon Maître m’a dit un fois que l’apprentissage dans la Force ne s’arrêtait que lorsqu’on le décide, mais ne connait en soit aucune limite. Tout ce que tu peux faire pour Ella, c’est lui montrer la voie comme l’a fait ton Maître pour toi. Après, ne fais pas comme mon Maître car bon, je ne compte plus le nombre de fois qu’elle m’a traîné dans des cantinas pour jouer au pazaak. »

Rena se mit à rigoler toute seule en se souvenant de la première fois que Jem l’avait emmené pour jouer. Prétextant une mission capitale, la jeune padawan était restée sur ses gardes durant trois heures pour absolument rien.

« Tu seras un Maître excellent et je suis sûr que Ella ne pourra que bénéficier de ton enseignement. Accepter sa souffrance, c’est permettre de comprendre celle des autres. Le passé d’Ella fait sans doute écho aux difficultés que tu as connu mais grâce à toi, elle pourra changer totalement de vie. Peut-être même qu’un jour, elle fera pour quelqu’un ce que tu fais actuellement pour elle. Si cela arrive, tu pourras considérer que tu as réussi. »

Alors que Rena observait Dashel réajuster sa tunique et sa ceinture, elle sourit en se demandant pourquoi il était si facile de parler avec lui. Elle avait toujours été très timide, complexée et cachait tout ça derrière une froideur mais depuis leur rencontre, malgré des moments parfois compliqués au début, il lui semblait qu’avec Dashel, les choses étaient plus faciles. Peut-être était-ce de savoir qu’il avait connu sa mère qui rendait leur relation plus simple, elle ne savait pas du tout. En attendant, elle ne put s’empêcher de rire lorsqu’il évoqua le fait qu’elle devienne chevalière et la fourberie qui lui avait offert un souvenir inoubliable.

« Hahaha ! Chevalière Jedi, je suis loin d’être prête à passer les épreuves. Tu devras encore te contenter des jugements d’une padawan qui ne manquera pas de t’utiliser comme cobaye pour montrer à Ella ce qu’il ne faut pas faire. »

Rigolant de bon cœur, Rena ne se voyait réellement pas encore Chevalière mais bon, cela restait l’un de ses objectifs actuels.

« Si tu tombes dans un piège aussi simple, ce n’est pas ma fourberie qu’il faut critiquer. Je parlerais plus de naïveté de la victime. Hahahaha ! »

La jeune padawan s’installa dans le canapé à côté de Dashel, gardant une posture droite et stricte comme on le lui avait enseigné, bien loin de son Maître qui était nettement plus détendue dans ce genre de situation. Les yeux toujours fixés sur le Chevalier Jedi, elle sembla de bonne humeur, souriante et bien plus à l’aise que lors de leur première rencontre dans le vaisseau du contrebandier à l’époque.

« Je pense que si tu évites à Ella la partie carbonite, bras coupé et cicatrice, tu seras un Maître génial. Maintenant, fais attention car c’est comme ça que ma mère est tombée amoureuse de mon père. Hahahahaha ! »

Ce souvenir de ses parents lui réchauffa le cœur et lorsqu’elle aurait un peu de temps, elle ne manquerait pas de leur rendre visite. Sa mère devait sûrement se languir d’avoir plus de nouvelles de sa fille adorée mais bon, elle était une jedi maintenant et plus une petite fille à maman. Après, les circonstances entre les deux situations étaient très différentes mais bon, les liens entre Maître et Padawan pouvaient souvent être bien plus complexes et profonds que cette simple relation d’instructeur et d’élève.
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Elle n’avait pas tord. L’apprentissage de la Force ne connaissait pas de fin en soit. Il y avait toujours à apprendre, à découvrir. Qu’il s’agisse de veux temples liés à la Force, d’arcanes perdues, de savoir oubliés, ou de ses origines, nous avions encore beaucoup à découvrir. Et quand il s’agissait de combattre le côté obscure, il semblait que ce combat ne connaisse pas de fin non plus. Le retour des Sith avec Palapatine l’avait bien prouvé, les agissements de Jedi noir à Tatooine aussi, et mon combat contre Nissa n’en était qu’une énième démonstration. Plus j’avançais, plus je grandissais avec la Force, et plus il semblait évidant que le combat que j’avais commencé en entrain au sein de l’ordre ne connaitrait pas de fin. Peut être que la lumière ne pouvait pas l’emporter sur les ténèbres. Après tout l’ordre avait bien été reconstruit après sa chute. Peut être n’étions nous pas là pour gagner mais pour faire pencher la balance afin que les forces s’équilibre. C’était un constat bien triste que de savoir qu’il n’existait pas de finalité autre à notre lutte que de la continuer éternellement…

Mais cela avait aussi, dans le contexte que j’avais présenté à Rena, des avantages. Je n’étais pas sur d’être compétant. J’étais tout fraichement devenu chevalier. J’avais beaucoup à apprendre. Mais j’aurais toujours beaucoup à apprendre. Et par conséquent, je ne pouvais pas penser être non qualifié parce que je ne savais pas tout ce qu’il y avait à savoir. Après tout si le conseil m’avait jugé digne de former Ella, il devait avoir ses raisons.

Tout comme ils avaient eut confiance en Jem pour former la jeune femme. Et elle s’en sortait très bien. Elle n’était peut être pas encore prête. Et je pouvais le comprendre. Mais elle était bien différente de la timide apprentie que j’avais rencontré sur Ryloth. Elle avait plus confiance en elle, et ses paroles avaient su me calmer. Quoi qu’elle en pense, j’avais confiance en elle. Autant pour devenir chevalière, qu’en tant qu’amie. L’ordre était entre de bonne main comme l’avait souligné Maître Tano. Je souriais donc face à ses encouragements.

    - Merci Rena. Je ferais de mon mieux. Et puis j’en ai fais a promesse. A son père et à sa mère. Je ne la laisserais pas tomber.

La padawan ne savait certainement pas que Feran était le père de la Dathomirienne. Elle même ne le savait pas. Et je lui avais fait cette promesse à notre première rencontre. Je tenais à la respecter. Feran était un ami, un compagnon d’arme en qui j’avais toute confiance. Il aurait donné sa vie pour sa fille quand bien même elle ignorait leur lien de parenté. Je ne le décevrai pas. Tout autant que je devais continuer d’honorer la mémoire de sa mère. Nissa avait eut un parcours difficile. Apprentie Jedi, inquisitrice, Jedi noir… Le côté obscure avait bouleversé sa famille. Elle avait trouvé la mort par mon sabre, et avec elle, elle avait été libérée. Ses derniers mots avaient été pour sa fille. Je ne laisserais plus jamais Ella seule. J’allais faire d’elle une Jedi accomplie.

Finalement, ses souvenirs s’estompèrent quand Rena prit place à côté de moi. Elle se tenait bien droite. Sa posture tranchait avec la mienne. Mes deux coudes étaient posés sur mes genoux et mon dos formait une courbure opposée à son maintient naturel. Je tournais légèrement la tête vers elle pour la regarder me sourire. Je ne pouvais m’empêcher de retenir le mien. C’était comme un réflexe. J’avais toujours eut beaucoup de facilité à sourire ou à rire. C’était un moyen de défense autant que l’expression de mon bien être. Je ne restais que rarement très sérieux. Mais avec elle, ou avec mes amis, ce n’était pas un masque ou une barrière. J’étais content qu’elle fasse le voyage avec moi. Et je ne pu m’empêcher de rire quand elle mentionna ses parents, leur relation et Ella et moi.

    - Ella est comme ma soeur ! Tu as l’esprit mal placé ! Vois ce vaisseau et ses occupants comme une grande famille. Feran est l’oncle grognon. Merar est la grande soeur attentionnée. Alsan est le cousin turbulent. Et Ella est la petite soeur curieuse. Au moins on ne s’ennuie jamais avec eux !

C’était peu dire. Nous avions toujours quelque chose à faire. Entre les missions de l’ordre et le fondation, nous étions bien occupé. Et nos liens se développaient un peu plus durant chaque étapes de notre voyage. Même si je savais qu’elle plaisantait, ce qu’elle décrivait ne pouvait pas arriver. Mais ce n’était pas la seule raison. Elle soulevait un point important et que j’avais encore du mal à gérer.

Durant toute mon enfance au sein de l’ordre, j’avais appris de nombreux préceptes. Certains avaient pu changer depuis notre renouveau. Notamment, l’un d’eux qui à l’époque était bien plus stricte. En grandissant avec leur enseignement, les Jedi m’avaient appris à me méfier de toutes sortes de sentiments. Et l’attachement en faisait parti. J’avais mis longtemps avant de comprendre que nous ne devions pas manquer d’empathie et que l’amour et l’attachement étaient deux choses différentes. Je travaillais encore aujourd’hui sur ses concepts. J’étais arrivé à la conclusion que j’aimais mes amis, ma famille. Et cette amour était pur, sans jalousie, sans envie. J’aimais la vie en tant que telle, dans chacun des être peuplants la galaxie. Mais eux, je les aimais pour eux. J’avais réussi à me dire que l’attachement mettait en garde non pas pour cette amour, mais parce qu’il faisait appel à d’autre sentiments dangereux comme la peur. Cependant, je n’avais toujours pas compris ou se situait la limite avec les relations amoureuses.

A l’époque de l’ancienne République, elles étaient proscrites. J’avais grandi dans ce monde où cela m’était impossible. Et aujourd’hui je ne le comprenais toujours pas. C’était comme apprendre à un homme comment courir alors qu’on lui avait dit toute sa vie que c’était impossible. Il aurait du en être capable, c’était quelque chose de naturel. Et pourtant il devait tout réapprendre à un âge où cela devenait plus difficile. Pourtant les parents de Rena avaient réussis. Ils avaient appris les mêmes choses que moi, vécu les mêmes tragédies. Et pourtant ils avaient trouvé cet amour que je ne comprenais pas, qui me semblait inaccessible. Je ne pouvais m’empêcher de me demander comment ils avaient fait.

    - Rena… Tes parents… Je sais qu’ils étaient maitre et apprenti. Je sais comment ils ont survécu à la purge. Mais comment se sont ils trouvés ? Je veux dire… Comme moi, l’ordre leur a appris à ne pas s’attacher et que leur relation était proscrite. Comment ont ils fait ?
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L’attachement que Dashel portait à Ella était touchant. La promesse qu’il avait fait à ses parents semblait être une chose particulièrement importante à ses yeux. Il fallait maintenant espérer que celle-ci ne devienne pas un poids pour le Jedi, surtout si les choses devaient mal tourner. Nul n’était à l’abri d’une catastrophe, l’histoire l’avait démontré à de nombreuses reprises et il était illusoire de penser qu’il était possible de protéger quelqu’un de tous les dangers. Les parents de Rena lui avaient longuement expliqué cette philosophie voulant que les pertes d’êtres chers étaient inévitables au cours d’une vie, mais qu’il fallait apprendre à n’avoir aucun regret. La mort aussi soudaine soit-elle, faisait partie de la vie de tout un chacun et en tant que Jedi, elle devrait vivre avec ce sentiment sans pour autant le combattre. Elle sourit donc à Dashel, tout en espérant lui partager un peu de cette pensée.

« Une promesse ne peut t’engager qu’à faire de ton mieux. »

Une phrase simple qui pourtant voulait dire beaucoup. En attendant, elle s’amusa de la réaction de Dashel quant à l’évocation d’une romance entre Ella et lui dans le futur. Il était amusant de le voir détailler les membres de son équipe comme étant une grande famille. C’est vrai que les Jedis de l’époque étaient enlevés à leur famille très jeune et par conséquent, la plupart ne devait même pas s’en souvenir. Rena se mit à rire aux propos de son ami, s’imaginer la tête de cette famille très particulier.

« Et tu es l’enfant qui s’attire tous les problèmes !! Hahahahahaha !!! »

Il était clair que cela devait être amusant de voir cette bande en action, surtout en dehors des missions. Peut-être qu’elle aussi un jour, elle aurait des amis comme ça avec qui elle pourrait partager ses missions. Pour le moment, Jem était son Maître mais également une amie qu’elle avait appris à connaître. Toujours à la taquiner et la pousser pour surmonter ses complexes, son Maître était en quelque sorte une grande sœur rebelle qui lui ouvrait la voie. Cette sensation était très apaisante en fin de compte, un peu comme lorsqu’elle était avec ses parents sur Polmanar. Rena s’était beaucoup ouverte au contact de Jem, notamment à Dashel et à d’autres jedis. Même lors de ses missions, elle était parvenue à surmonter des épreuves qui lui semblaient impossibles. En attendant, Dashel arriva avec une question assez étrange qui ne manqua pas de faire sourire la brunette de plus belle. Ainsi donc, le Chevalier Jedi s’intéressait à l’amour, c’était assez inattendu. Le visage de Rena s’illumina et un léger sourire s’afficha sur son visage. Le côté perdu de Dashel à ce niveau était mignon et la jeune padawan ne manqua pas de le taquiner à ce niveau. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’elle pourrait le faire.

« Alors comme ça, le puissant Chevalier Jedi Dashel Nelievar serait intéressé par l’amour ? C’est une nouvelle qui va faire jaser au temple ! Une prétendante en vue ? »

S’il voulait savoir comment ses parents s’étaient rapprochés, la jeune femme ne manquait pas de détails. Sa mère était du genre particulièrement bavarde lorsqu’il s’agissait de son histoire d’amour et Rena avait pu l’entendre des milliers de fois. Après, elle supposait quand même que sa mère avait un peu exagéré le côté volonté de la Force, sans doute pour se convaincre qu’elle ne trahissait pas ses principes ou simplement pour convaincre son ancien Maître qui était nettement plus réfractaire à tout ça, un peu comme Dashel. C’est donc tout naturellement que la brunette regarda son ami avec un large sourire, avant de commencer son histoire.

« Ma mère m’a beaucoup raconté cette histoire. Elle m’a aussi parlé des préceptes de l’ancien Ordre Jedi et des réticences de mon père. Tu sais sans doute que ma mère était la première padawan de mon père. Vu la guerre des clones, de nombreux jeunes chevaliers jedi se sont vus confier des padawans afin d’accélérer leur formation. Enfin ça, tu es au courant. Mais ça a joué dans l’évolution de leur relation. Ma mère m’a toujours dit qu’elle ressentait un petit quelque chose pour mon père, mais elle a longtemps cru que c’était le sentiment normal entre une padawan et son Maître. Après l’ordre 66, ils ont été pourchassés sans relâche et ils ne pouvaient compter que l’un sur l’autre. Ce n’est que lorsqu’ils sont arrivés sur Polmanar en se faisant passer pour un couple que les choses ont doucement changé. Au début, ma mère voyait ça comme un jeu, donnant le change et profitant de chaque occasion pour mettre dans l’embarra mon père. »

Rena se souvenait encore de la fierté affichée par sa mère lorsqu’elle racontait les mauvais coups qu’elle avait joué à son père. L’obligeant à l’embrasser en public ou encore de lui tenir la main à chaque occasion, histoire de donner le change selon ses dires. Il aura bien fallu un an à Ithan pour se rendre compte que les autres couples de la planète n’étaient pas aussi démonstratifs.

« Seulement, petit à petit, en voyant la vie des autres, partageant leur quotidien, leur vie de famille lors de repas chez des amis qui ne savaient pas qu’ils étaient des jedis, elle s’est rendue compte que ce sentiment qu’elle avait toujours eu pour mon père était plus qu’un amour respectueux. Elle m’a raconté que c’était lors du mariage du fils d’un voisin où ils étaient conviés que tout a changé. Ma mère avait mis une très belle robe et selon ses dires, tous les hommes la regardaient. L’un d’entre eux lui a demandé une danse et elle a accepté. Mon père n’a pas cessé de les regarder, jusqu’au moment où il s’est levé et les a interrompu, disant vouloir récupérer sa femme. Après ça, ils ont dansé toute la soirée ensemble, comme s’ils étaient seuls au monde. »

La jalousie pouvait parfois ouvrir les yeux sur ce qu’on ressentait mais bon, cela voulait aussi dire que Ithan était également amoureux de Tasha.

« Le début de leur relation a été compliquée à cause des préceptes Jedi. Mon père ne s’autorisait aucune proximité avec ma mère, prétextant qu’il était son Maître et que ce genre de chose était impossible, même s’il avait reconnu éprouver des sentiments inappropriés à son égard. Elle a donc dû user de tous les moyens possibles pour faire voler ses principes en éclats. Finalement, la seule chose qui a marché, ce fut de lui dire qu’elle allait partir de son côté. Il a fini par comprendre que la perdre par principe lui apporterait plus de regrets et de souffrance que de l’aimer pleinement. Ils se sont promis ce jour-là qu’ils profiteraient ensembles de chaque jour que la Force voudrait bien leur donner, sans en regretter aucun. »

Cette histoire était certainement romancée mais bon, cela avait toujours conquis la petite fille qui l’écoutait avec attention. Rena ponctua son récit par sa propre vision de l’amour, n’ayant pas reçu comme Dashel ses interdictions d’un autre temps.

« Tout être est capable d’aimer et de s’attacher. En tant que Jedi, on doit savoir juste accepter le cycle de la vie, aussi brutal et injuste puisse-t-elle devenir à un moment. Mes parents se sont trouvés et se sont acceptés mutuellement car ils n’ont pas peur de se perdre. Ils chérissent le temps ensemble qui leur est accordé et si chacun fait ça, l’obscurité n’entrera jamais dans leur cœur. »

La jeune padawan essayait toujours d’appliquer cette idée dans ses actions, cherchant à ne pas les regretter. Bien sûr, ne pas regretter ne voulait pas dire ne pas s’améliorer car il y avait toujours moyen de mieux faire. Toutefois, en amour, le regret n’avait pas sa place. L’histoire de ses parents lui avait certainement appris ça.

« Tu n’en as jamais parlé avec ma mère ? Vous êtes amis non ? Tu la vois comme une vieille femme maintenant ? Hahahahaha ! »
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Sa remarque me fit sourire. Un simple réflexe. Je n’avais personne en vue comme elle le demandait. Mais j’étais curieux. Comment avaient ils fait ? Comment en étaient ils venu à se dissocier de leur ancien code Jedi qui interdisait leur liaison ? D’autant plus qu’il était son Maître et elle la Padawan. Ce genre de relation était inconcevable pour moi. D’autant plus avec Ella. Mais j’aurais menti si j’avais affirmé que ça ne m’intéressait pas. Je connaissais des Jedi différents de l’époque de l’ancienne république. Et ils ne voyaient plus les choses comme nous les avions vu à l’époque. Quelle était cette ligne qui séparait l’attachement des relations amoureuses ? Aurais je pu y prétendre moi aussi malgré mon éducation ? Je voyais déjà mes compagnons comme des frères et des soeurs, j’avais une famille. Etais ce inconcevable d’avoir plus ?

Rena commença donc son histoire. Faisant le récit de la survie de ses parents après la purge, elle raconta comment leur couverture était devenue une réalité. Cette histoire paraissait si simple. Les choses s’étaient produites avec une certaine évidence. Ce n’était pas tant qu’ils avaient contourné les règles. Plus qu’ils les avaient oubliés pour laisser place à ce qui devait être. En quelque sorte, je pouvais presque retrouver les enseignements de l’ordre dans ce qu’elle racontait. Et pourtant, cela n’apportait pas de réponse. Ils s’étaient aimé et avait laissé cet amour s’exprimer. Tout comme j’avais fini par aimer mes compagnons et l’avait accepté. Peut être que la raison pour laquelle je ne pouvais pas le comprendre, c’était que je n’avais pas encore été confronté à ces sentiments. Je m’étais interdit de les ressentir.

La clé était peut être là. Contrairement à moi, la mère de Rena ne les avait pas combattu. Elle avait laissé la chose possible. Et c’était arrivé. Peut être que ce n’avait pas été le cas pour moi à cause de mes réticences. Je me demandais ce qu’il arriverait le jour où je lâcherais prise. Et je faisais taire avec ferveur cette petite voix au fond de moi qui me demandait si ce que je n’expliquais pas au sujet de Rena n’était pas lié à tout ça. Elle était discrète, presque inaudible et je faisais en sorte qu’elle le reste. Certes, je savais faire la différence entre ce que je pensais de Merar et de la Padawan. Mais je savais aussi que je ne les voyais pas de la même manière. Je pouvais poser des mots sur mon lien avec la Nautolan. Pas sur celui que j’avais avec Rena. Elle était indéniablement mon ami. Et je faisais bien attention à ce que cette petite voix ne parvienne pas au delà de ma conscience.

Finalement, Rena conclut son histoire, me rappelant que nous n’avions pas reçu la même éducation de la part des Jedi. Elle ne se posait peut être pas toutes ces mêmes questions. On ne le lui avait pas présenté comme un interdit. Elle avait grandis en connaissant cette possibilité, certainement en la remerciant, sinon ses parents n’auraient jamais pu avoir une fille. Et j’en étais heureux également. Cela m’avait permis de retrouver sa mère et de la connaitre elle.

    - Je suis d’accord avec toi… Nous sommes nous aussi, en tant que Jedi, capable d’aimer. Peut être même plus encore. On nous apprend la valeur de la vie, de la compassion. Mon Maître voulait que je sois capable d’aimer. C’était essentiel selon elle. Elle m’a aussi appris à cacher prise. Mais elle ne m’a parlé que de cet amour inconditionnel pour tout ce qui est vivant. C’était une Zeltronne. Elle aimait la vie. Et les rapports sexuels… Mais elle ne les voyait qu’en tant que tel. Elle n’a jamais cherché l’amour comme tu le décris. Ses rapports étaient détachés. Même si aujourd’hui, je suis capable d’aimer différemment mes amis et la vie, j’ai encore du mal à trouver ma place. Ce n’est pas que j’ai des vues sur qui que ce soit.

Je riais à mes propres paroles. Je n’avais jamais personne de la sorte. J’avais trouvé des femmes belles, même attirantes. Mais maintenant je me demandais si cela n’avait jamais été plus parce que je me l’interdisais, ou parce qu’il en était ainsi. Et je ne pouvais pas non plus m’empêcher de me demander comment Rena avait vécu cette aspect de la vie d’un Jedi. J’avais connu la jeune femme timide, poussée par son Maître. Mais elle restait une belle jeune femme. Je me demandais si elle avait déjà vu chez quelqu’un se qu’elle décrivait pour moi. Et alors que cette pensée naissait dans mon esprit, je sentais mes joues rosir. Je souris pour cacher mon embarras et me concentrai sur la Padawan, répondant à sa question.

    - Nous avons discuté avec ta mère oui. Disons que si nous étions amis avant la purge, non seulement le temps nous a séparé mais l’âge aussi. Je devrais avoir pas loin de 60 ans normalement. Je n’en ai que 27. Ta mère a grandis, changé et a des préoccupations différentes de moi aujourd’hui. Nous avons discuté de beaucoup chose, mais je ne lui ai jamais posé cette question. Nous discutions plutôt de sa vie actuelle, du fait qu’elle se soit éloignée de l’ordre Jedi ou de toi. Mais je n’ai jamais osé demander pour sa relation avec ton père. Mais je dois avouer que j’ai toujours été curieux. Je crois que je comprendrais mieux quand j’y serais moi même confronter. Mais je te vois venir. Ca n’arrivera pas avec Ella !
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La discussion entre Rena et Dashel était pour le moins surprenante et pour cause, les Jedis abordaient assez rarement ce genre de sujet. Si l’amour et même la proximité de couple n’étaient plus des tabous, cela restait des sujets sensibles qui n’étaient pas forcément étalés si facilement. Ce genre de sentiment était d’ailleurs très brièvement survolé durant les cours de l’Académie et pour cause, le cas d’Anakin Skywalker était un sujet très sensible au sein des Jedis de l’ancienne génération. Son amour pour la Sénatrice Amidala et sa soif de pouvoir l’avaient finalement fait sombrer totalement, anéantissant l’Ordre Jedi complètement. En tout cas, la jeune padawan trouvait tout cela très amusant car si elle avait eu un exemple d’amour avec ses parents, Dashel n’avait eu que les sermons mettant ce genre de relation dans les interdits. Pour une fois, elle semblait avoir plus d’expérience que lui dans un domaine et cela la faisait sourire. Rena rougit un petit peu à l’évocation des rapports sexuels car bon, cela restait une chose assez sensible mais bon, elle pouvait comprendre que son ami soit un peu perdu face à cette nouveauté.

« Les rapports sexuels et l’amour sont parfaitement dissociables en effet. J’ai déjà rencontré une Zeltronne et elle était disons, assez particulière. Même le fait que je sois une femme aussi ne semblait pas la gêner. Par contre moi, je ne savais plus où me mettre. Après, l’amour entre deux êtres est bien plus que ça. Ma mère m’a dit un jour que l’amour pouvait être dangereux car il ne faut pas le voir comme un manque si la personne n’est pas à ses côtés, mais comme un ajout si elle est là. Le manque peut conduite à l’obscurité, mais pas la valeur ajoutée. En tant que Jedi, on a en plus le savoir que tout être vivant retourne dans la Force à sa mort, ce qui nous permet de savoir que la mort n’est pas une fin en soi. »

Evidemment, cette vision des choses adoptée par ses parents paraissait simple mais bon, si l’histoire avait bien appris quelque chose aux Jedis, c’était que rien n’était certain. Connaître la limite entre tout faire pour quelqu’un et savoir renoncer afin de ne pas se perdre soi-même, c’était un équilibre subtil que peu parvenait à atteindre. En soit, même ses parents n’avaient pas encore été confrontés à cette situation et par conséquent, le risque était toujours présent. Evidemment, le fait que cela ne soit plus un tabou aidait à pouvoir en discuter et donc, d’aborder les choses sous un autre angle. Evidemment, Rena ne manqua pas de taquiner Dashel sur sa vie sentimentale, le sourire aux lèvres et le bousculant un petit peu pour qu’il lâche quelques informations croustillantes.

« Alors comme ça tu n’as personne en vue ? Pourtant, tu as dû rencontrer pas mal de monde durant ta période de contrebandier. Il n’y a même pas une fille qui a su titiller ton intérêt ? Tu ne me cacherais pas des choses ? »

Sourire aux lèvres et insistante, la jeune padawan approcha son visage de celui de Dashel, le regardant fixement dans les yeux comme si en faisant cela, il serait obligé de tout avouer.

« Je me doute qu’avec Ella, ça serait compliqué. Je ne pense pas que mon père aurait envisagé ma mère de cette façon s’il avait été son Maître à un si jeune âge. Après, la vie peut être parfois mystérieuse et on ne sait jamais. »

Malgré ses rires et son attitude, Rena se sentait étrangement contente que Dashel n’ait pas de vue sur quelqu’un. Loin d’imaginer qu’elle pouvait éprouver plus que de l’amitié pour lui, il voyait cela comme l’idée que tant qu’il n’y aurait personne, elle pourrait toujours lui parler aussi naturellement que maintenant. Finalement, la brunette laissa tranquille le pauvre garçon, se rasseyant correctement en gardant son petit sourire.

« Ma mère m’a toujours dit que l’amour arrive sans qu’on s’y attende. Il faut juste y être ouvert. Bon après, elle m’a aussi dit que si l’autre n’était pas ouvert, tu pouvais forcer un peu la porte … Pas sûre que les conseils de ma mère soient tous bons … »

Sa mère était quelqu’un d’assez fonce dedans et que cela soit en amour ou ailleurs, elle avait assez de mal à concéder la défaite. Elle avait toujours été très fonce-dedans et son père lui avait raconté de nombreuses missions où elle avait manqué de prudence. Sans doute que Rena n’avait pas vraiment hérité de ce côté de sa personnalité car bon, la jeune padawan était nettement plus prudente dans ses actions que ce qu’elle avait pu entendre de sa mère. En attendant, la brunette ne put s’empêcher de se demander si un jour, elle connaître le même genre d’amour que partageait son père et sa mère. Elle avait déjà ressenti des choses pour des garçons mais bon, il n’y avait pas eu grand-chose de plus. Il faut dire qu’elle n’avait jamais été très à l’aise pour parler à des hommes. Dashel était sans doute une des rares exceptions. C’était assez étrange qu’au final, le seul avec qui elle s’entendait très bien était un ancien ami de sa mère qui avait en réalité plus de 60 ans.

« Je suppose que ça sera une chose à découvrir par nous-même le moment venu. Mais le jour où tu tombes amoureux, tu es obligé de me le dire !!! Je veux connaître tous les détails !!! »

Si d’habitude, Rena paraissait assez mature et sérieuse, elle restait une fille de dix-neuf ans avec un petit côté romantique qui pointait par moment le bout de son nez.
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