- dim. 21 nov. 2021 20:41
#40014
Au son de la voix de Jessa, plus calme, plus « normal », plus comme Ménoï l’avait entendu jusque-là, la jeune zeltronne poussa un soupir soulagé mais fatigué.
Elle avait mal au crâne, ses cheveux lui tirant le cuir chevelu et le sang battant lourdement à ses tempes.
La jeune femme mit un moment à se décoller de l’autre zeltronne, le mélange de la sueur et des larmes collant sa joue à la peau chaude de la guerrière.
Il fallait retrouver son équilibre seule dans le noir, seule mais entourée d’autres corps, plus ou moins brisés, plus ou moins amochés.
La douleur n’était pas une émotion en soit, mais comment ne pas savoir reconnaître la douleur ou la blessure lorsqu’on connaît aussi bien qu’elle le cocktail empoisonné qui le composait ?
Elle n’était pas en état de prendre en charge les événements, mais en ce rendant compte qu’il manquait en fait les soldats de la NR auxquels Ménoï appartenait, la zeltronne se força à endosser le rôle.
Epuisée, elle s’accroupi pour rechercher en tâtonnant au sol le casque de Jessa qu’elle avait laisser échapper de ses mains pour la serrer dans ses bras, lui tendant maladroitement son équipement.
-« Tiens, ton casque… marmonna-t-elle d’une voix pâteuse. Nous ne pouvons pas laisser de traces… Je crois que tu as laissé le reste de tes affaires dans l’autres salle… Ton blaster, tes armes… »
Un goût aigre s’empara de son estomac aux derniers mots, son esprit ne pouvant s’empêcher de penser que Jessa n’avait pas besoin de tout son attirail de chasseuse de prime pour être dangereuse.
Doucement, sa main glissa du casque et des mains de la chasseuse de prime au rebord d’une table renversée, et petits pas après petits pas, Ménoï s’écarta de la grande femme pour se retrouver au milieu de la pièce, un peu plus dégagé.
On ne voyait toujours rien, perdu dans l’ombre laisser par le court-circuit qu’elle avait provoqué, et seuls les phares des rares speeders à l’extérieur donnait par à coup un pinceau de lumière sur le silence pesant du bar.
Essayant de ne marcher sur personne, Ménoï se dirigea jusqu’au comptoir pour s’accrocher à quelque chose de solide, et sorti de sa poche son holocom toujours éteint.
Elle l’essuya un peu car il était toujours humide, puis alluma le petit appareil, provoquant une nouvelle lueur bleu pâle dans la pièce.
Elle avait besoin de voir pour se rendre compte des dégâts réels, et donc savoir comment réagir en premier lieu.
Une bonne dizaine de messages vocaux et plusieurs autres en aurebesh se jetèrent sur elle à l’ouverture de l’holocom, la harassant du nombre de choses qu’elle avait omises, manquées ou simplement oubliées !
Notamment le nombre important d’appel en provenance de son sergent-chef, datant d’un peu avant que leur petit groupe de recrue parte à sa propre recherche !
Secouant sa tête déjà lourde, la zeltronne ignora le harcèlement de messages pour simplement allumer la lampe torche de son appareil, redirigeant le flux lumineux vers le sol.
Alcool et sang, verre cassé et pilé, une dent là, des bouts de vêtement arrachés ici…
Et puis plusieurs Duros avachis et mal-en-point allant de la simple perte de conscience au très probable traumatisme crânien.
Ménoï en blêmit, mais ne dit rien, ne laissant rien paraître, et compta les corps, analysant rapidement les blessés et les blessures, avec la faible lueur des néons et de sa lampe torche.
On pleurerait plus tard, on aurait peur plus tard, on dormirait plus tard.
Pour le moment, il fallait cacher et prévenir.
En même temps qu’elle essayait temps bien que mal d’arrêter ici un saignement, de récupérer un badge de la NR tombé là, Ménoï lançait un appel aux urgences du secteur, espérant qu’ils voudraient bien se déplacer jusqu’à ce niveau-ci de Coruscant.
C’est un urgentiste nautolan qui pris son appel, et la jeune femme du se faire violence pour ne pas se crisper sous la lumière vive de l’holo communication qui lui brûlait la rétine.
Oui elle était témoins, oui elle avait compté une dizaine de duros blessés, et quelques autres presque humains qui c’étaient jetés dans la mêlée et avait finis par terre le nez sur le plancher.
Non elle n’avait pas elle-même participé à la bagarre et non elle n’était pas blessée.
Elle avait l’air un peu pâle, peut être traumatisé ? Madame attendez-nous, rester en ligne- non non ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai un rendez-vous je dois y aller…
Elle avait signalé le nombre de victimes mais pas le nombre de participants, et laisser volontairement dans le noir les circonstances de la bagarre.
Ménoï n’aimait pas, en fait, faire partie de l’armée, mais elle était néanmoins solidaire à ses camarades d’escouades et ne voulait pas leur attirer d’ennuie.
Elle espérait simplement que leur absence était une bonne chose plus qu’une mauvaise chose, et que tous allaient bien, même si en elle-même la jeune femme se sentait vaguement déçue d’avoir été laissé pour compte, seule, à l’arrière…
-« Jessa je t’attends dehors » s’entendit-elle dire, franchissant difficilement la barricade de tables qui lui barrait le chemin jusqu’à la sortie.
Alors qu’en rond dans le fond de son esprit se répétait en boucle : « mais pourquoi est ce que tu veux traîner avec ce danger public ? » suivit très rapidement de « je ne peux pas la laisser toute seule maintenant », la zeltronne se sentait en fait recouverte par un voile d’incompréhension qui entachait toute pensée véritable de son cerveau.
Sa tête nageait dans du coton épais, et chaque fois qu’elle croyait suivre le fil d’une pensée cohérente, celui-ci se délitait purement et simplement une fois qu’elle avait pris conscience de ce dernier, la remettant au néant chaotique autour d’elle.
Elle savait, pourtant, qu’user de son empathie si vite et si violemment la rendait malade après coup !
Mais il lui semblait que c’était important.
Important.
Jessa semblait importante.
Elle avait mal à la tête et les choses lui échappaient définitivement.
Elle avait besoin d’air !
Elle avait besoin de sucre aussi, mais l’air, même pourri des bas-fonds, était à portée de main.
La jeune femme dû user de ses deux mains pour pousser le chambranle de la porte, soudainement devenu trop lourd pour elle, avant de se retrouver enfin à l’air libre.
Ménoï inspira l’air vicié de la rue, toujours moins pire que l’air pesant et mort à l’intérieur du bar, et resta là, sans bouger, en état de choc.
Devant elle se trouvait un affreux panneau publicitaire vantant les mérites d’une boisson gazeuse avec pour égérie une chèvre 3D mal faite qui faisait un clin d’œil beaucoup trop insistant (surtout pour une chèvre) aux passants.
Entre deux pensées perdues qu’il faudrait qu’elle trouve de quoi désinfecter et panser les mains et les avant-bras de Jessa, Ménoï ne pu s’empêcher de se demander mais QUI avait eut le mauvais goût de mettre de l’eyeliner et du mascara à une chèvre, même en 3D ?
Alors que la petite zeltronne, choquée et probablement en hypoglycémie, restait bouche béante devant une chèvre animée de trois mètres de haut et maquillée comme une star de ciné, le sergent Takon, caché dans un recoin, notait mentalement tout ce qu’il avait vu jusqu’à présent.
Mauvaise gestion du stress, mauvaise gestion de ses propres forces, mais un certain sens de l’éthique, de l’appartenance au groupe et des urgences à traiter.
Dommage qu’elle n’ait fait que la moitié du travail, songea-t-il.
Et puis la lumière revint d’un coup dans le bar, comme s’il avait simplement fallu appuyer quelque part sur un bouton caché pour que lampe et plafonnier dispense à nouveau leur lueur criarde.
C’était surtout le fait du gérant, l’ami tradoshan de Jessa, qui remontait en grommelant du sous-sol où se trouvait le compteur électrique, et qui avait réussi à remettre en route le circuit de secours, permettant d’allumer un autre groupe de néons réserver au cas particulier.
Avisant tout à la fois Jessa, la zeltronne dehors sur le pallier, et le désordre du bar, il poussa un gémissement impuissant avant de lever les bras et de les laisser retomber le long de son corps, prenant la chasseuse de prime à partie dans un genre de « mais pourquoi » tout à fait compréhensible au vue de la situation.
Elle avait mal au crâne, ses cheveux lui tirant le cuir chevelu et le sang battant lourdement à ses tempes.
La jeune femme mit un moment à se décoller de l’autre zeltronne, le mélange de la sueur et des larmes collant sa joue à la peau chaude de la guerrière.
Il fallait retrouver son équilibre seule dans le noir, seule mais entourée d’autres corps, plus ou moins brisés, plus ou moins amochés.
La douleur n’était pas une émotion en soit, mais comment ne pas savoir reconnaître la douleur ou la blessure lorsqu’on connaît aussi bien qu’elle le cocktail empoisonné qui le composait ?
Elle n’était pas en état de prendre en charge les événements, mais en ce rendant compte qu’il manquait en fait les soldats de la NR auxquels Ménoï appartenait, la zeltronne se força à endosser le rôle.
Epuisée, elle s’accroupi pour rechercher en tâtonnant au sol le casque de Jessa qu’elle avait laisser échapper de ses mains pour la serrer dans ses bras, lui tendant maladroitement son équipement.
-« Tiens, ton casque… marmonna-t-elle d’une voix pâteuse. Nous ne pouvons pas laisser de traces… Je crois que tu as laissé le reste de tes affaires dans l’autres salle… Ton blaster, tes armes… »
Un goût aigre s’empara de son estomac aux derniers mots, son esprit ne pouvant s’empêcher de penser que Jessa n’avait pas besoin de tout son attirail de chasseuse de prime pour être dangereuse.
Doucement, sa main glissa du casque et des mains de la chasseuse de prime au rebord d’une table renversée, et petits pas après petits pas, Ménoï s’écarta de la grande femme pour se retrouver au milieu de la pièce, un peu plus dégagé.
On ne voyait toujours rien, perdu dans l’ombre laisser par le court-circuit qu’elle avait provoqué, et seuls les phares des rares speeders à l’extérieur donnait par à coup un pinceau de lumière sur le silence pesant du bar.
Essayant de ne marcher sur personne, Ménoï se dirigea jusqu’au comptoir pour s’accrocher à quelque chose de solide, et sorti de sa poche son holocom toujours éteint.
Elle l’essuya un peu car il était toujours humide, puis alluma le petit appareil, provoquant une nouvelle lueur bleu pâle dans la pièce.
Elle avait besoin de voir pour se rendre compte des dégâts réels, et donc savoir comment réagir en premier lieu.
Une bonne dizaine de messages vocaux et plusieurs autres en aurebesh se jetèrent sur elle à l’ouverture de l’holocom, la harassant du nombre de choses qu’elle avait omises, manquées ou simplement oubliées !
Notamment le nombre important d’appel en provenance de son sergent-chef, datant d’un peu avant que leur petit groupe de recrue parte à sa propre recherche !
Secouant sa tête déjà lourde, la zeltronne ignora le harcèlement de messages pour simplement allumer la lampe torche de son appareil, redirigeant le flux lumineux vers le sol.
Alcool et sang, verre cassé et pilé, une dent là, des bouts de vêtement arrachés ici…
Et puis plusieurs Duros avachis et mal-en-point allant de la simple perte de conscience au très probable traumatisme crânien.
Ménoï en blêmit, mais ne dit rien, ne laissant rien paraître, et compta les corps, analysant rapidement les blessés et les blessures, avec la faible lueur des néons et de sa lampe torche.
On pleurerait plus tard, on aurait peur plus tard, on dormirait plus tard.
Pour le moment, il fallait cacher et prévenir.
En même temps qu’elle essayait temps bien que mal d’arrêter ici un saignement, de récupérer un badge de la NR tombé là, Ménoï lançait un appel aux urgences du secteur, espérant qu’ils voudraient bien se déplacer jusqu’à ce niveau-ci de Coruscant.
C’est un urgentiste nautolan qui pris son appel, et la jeune femme du se faire violence pour ne pas se crisper sous la lumière vive de l’holo communication qui lui brûlait la rétine.
Oui elle était témoins, oui elle avait compté une dizaine de duros blessés, et quelques autres presque humains qui c’étaient jetés dans la mêlée et avait finis par terre le nez sur le plancher.
Non elle n’avait pas elle-même participé à la bagarre et non elle n’était pas blessée.
Elle avait l’air un peu pâle, peut être traumatisé ? Madame attendez-nous, rester en ligne- non non ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai un rendez-vous je dois y aller…
Elle avait signalé le nombre de victimes mais pas le nombre de participants, et laisser volontairement dans le noir les circonstances de la bagarre.
Ménoï n’aimait pas, en fait, faire partie de l’armée, mais elle était néanmoins solidaire à ses camarades d’escouades et ne voulait pas leur attirer d’ennuie.
Elle espérait simplement que leur absence était une bonne chose plus qu’une mauvaise chose, et que tous allaient bien, même si en elle-même la jeune femme se sentait vaguement déçue d’avoir été laissé pour compte, seule, à l’arrière…
-« Jessa je t’attends dehors » s’entendit-elle dire, franchissant difficilement la barricade de tables qui lui barrait le chemin jusqu’à la sortie.
Alors qu’en rond dans le fond de son esprit se répétait en boucle : « mais pourquoi est ce que tu veux traîner avec ce danger public ? » suivit très rapidement de « je ne peux pas la laisser toute seule maintenant », la zeltronne se sentait en fait recouverte par un voile d’incompréhension qui entachait toute pensée véritable de son cerveau.
Sa tête nageait dans du coton épais, et chaque fois qu’elle croyait suivre le fil d’une pensée cohérente, celui-ci se délitait purement et simplement une fois qu’elle avait pris conscience de ce dernier, la remettant au néant chaotique autour d’elle.
Elle savait, pourtant, qu’user de son empathie si vite et si violemment la rendait malade après coup !
Mais il lui semblait que c’était important.
Important.
Jessa semblait importante.
Elle avait mal à la tête et les choses lui échappaient définitivement.
Elle avait besoin d’air !
Elle avait besoin de sucre aussi, mais l’air, même pourri des bas-fonds, était à portée de main.
La jeune femme dû user de ses deux mains pour pousser le chambranle de la porte, soudainement devenu trop lourd pour elle, avant de se retrouver enfin à l’air libre.
Ménoï inspira l’air vicié de la rue, toujours moins pire que l’air pesant et mort à l’intérieur du bar, et resta là, sans bouger, en état de choc.
Devant elle se trouvait un affreux panneau publicitaire vantant les mérites d’une boisson gazeuse avec pour égérie une chèvre 3D mal faite qui faisait un clin d’œil beaucoup trop insistant (surtout pour une chèvre) aux passants.
Entre deux pensées perdues qu’il faudrait qu’elle trouve de quoi désinfecter et panser les mains et les avant-bras de Jessa, Ménoï ne pu s’empêcher de se demander mais QUI avait eut le mauvais goût de mettre de l’eyeliner et du mascara à une chèvre, même en 3D ?
Alors que la petite zeltronne, choquée et probablement en hypoglycémie, restait bouche béante devant une chèvre animée de trois mètres de haut et maquillée comme une star de ciné, le sergent Takon, caché dans un recoin, notait mentalement tout ce qu’il avait vu jusqu’à présent.
Mauvaise gestion du stress, mauvaise gestion de ses propres forces, mais un certain sens de l’éthique, de l’appartenance au groupe et des urgences à traiter.
Dommage qu’elle n’ait fait que la moitié du travail, songea-t-il.
Et puis la lumière revint d’un coup dans le bar, comme s’il avait simplement fallu appuyer quelque part sur un bouton caché pour que lampe et plafonnier dispense à nouveau leur lueur criarde.
C’était surtout le fait du gérant, l’ami tradoshan de Jessa, qui remontait en grommelant du sous-sol où se trouvait le compteur électrique, et qui avait réussi à remettre en route le circuit de secours, permettant d’allumer un autre groupe de néons réserver au cas particulier.
Avisant tout à la fois Jessa, la zeltronne dehors sur le pallier, et le désordre du bar, il poussa un gémissement impuissant avant de lever les bras et de les laisser retomber le long de son corps, prenant la chasseuse de prime à partie dans un genre de « mais pourquoi » tout à fait compréhensible au vue de la situation.