L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
#40156
L’inquisitrice abandonna les deux sliceuses dans leur repère, en ayant au préalable pris soin de les aider à préparer un verrou de fortune. Le genre de verrou constitué d’une cale tirée d’un dossier de chaise qui obstruait l’ouverture mécanique de la porte. Suite à ce bricolage, elle avait pris à gauche en sortant de la pièce, repassant devant les caméras dont elle prit soin d’éviter l'œil acéré. Elle ne cacha ni sa démarche furtive ni ne fureta comme un félin, préférant une approche directe plus rapide. Pour autant, ses pas ne produisaient presque aucun son, si bien que l’on n’aurait pu la confondre avec quelques mammifères de petite taille. Quand elle franchit la porte qui la séparait de l’artère principale, elle fut interrompue par quelques pas de troupes désorganisées. Elle patienta sur le seuil, prête à dégainer son double sabre. C’est l’équipe du Mandalorien qui se présenta, escortée par leurs hôtes, disparaissant derrière une lourde porte. Les vibrations qui suivirent indiquèrent la présence d’un turbo élévateur. Elle était donc au centre du complexe, et devait encore trouver un moyen de sortir du bloc principal. Suivant son instinct de sensitive, elle continua tout droit sur plusieurs couleurs, évitant patrouilles de conscience organique ou mécanique. Les forces en présence étaient nombreuses, mais le complexe tellement gigantesque, que leur insuffisance était criarde. Aussi espérait-elle que des renforts ne se situent pas dans un avant-poste voisin, ou les choses pouvaient très vite mal tourner.

L’inquisitrice réussit à sortir du bâtiment pour se retrouva devant une énorme allée d’une demi dizaine de mètre, toute bétonnée au sol. Elle séparait le bloc principal de la tour Ouest, une immense structure verticale d’une vingtaine de mètres, dont elle pu apercevoir une myriades de turbolaser, lourdes comme légères. Reliant les deux bâtiments, un pont couvert, assez élevé pour laisser passer des mouvements de bataillon en dessous, ou même des marcheurs de classe TB-TT. C’était également un spot privilégié de tireurs, le cas échéant. Cependant, le vide relatif et l’absence de troupes massives donnait un vertige presque effrayant. Helera ne s’arrêta tout de même pas et se dissimula à travers la Force pour son passage d’un coin à l’autre, tout en utilisant la vitesse sensitive. En un rien de temps, elle atteint l’autre côté et tomba sur une petite porte à moitié rouillée, dont l’ouverture pas banale était constituée d’un verrou manuel, constitué d’un loquet interne. Sa première interprétation fut la différence de vieillissement entre le verrou et la porte en elle-même, indiquant un bricolage approximatif. Sa deuxième, également juste, ne viendra que plus tard. Cela ne l’empêcha pourtant pas d’entrer, en soulevant manuellement le loquet brisant la protection en observant la constitution moléculaire de la structure. Enfin, elle put pénétrer à l’intérieur de la structure, prenant soin de bien fermer cette épaisse porte.

L’intérieur ne faisait pas honneur à son garde extérieur car les couloirs étaient dans cette partie beaucoup plus vétustes et les voix des patrouilleurs en hauteur résonnaient jusqu’à son niveau. Une brève observation onirique lui indiqua la présence de plusieurs dizaines de groupes et bien plus encore que ce qu’elle pu détecter.

« Inquisitrice a Sliceuses, je suis au niveau de la tour. Je peux aller en hauteur ou dans les sous-sol, je vais où ? »

« Nous regardons. »

Helera resta sur le pas de la porte, derrière l’ouverture, attendant dans la pénombre de la pièce ses prochaines indications. Les quelques lumières étaient trop faiblardes pour réellement distinguer tous les détails. Il flottait dans l’atmosphère une aura rougeâtre qui donnait une impression d’étouffement, agrémenté d’une odeur cuivrée semblable à du sang, provenant sans doute du métal non entretenue.

« En bas, une salle fermée par carte d’accès. J’ouvrirai quand vous serez devant. »

La reine ne prit pas le temps de répondre et emprunta l’escalier vers les profondeurs ténébreuses. Elle descendit sur plusieurs étages et tomba de nouveau sur une porte avec une petite fenêtre laissant passer une lumière opaline, contrastant avec sa zone. Cette dernière n’était pas fermée, lui permettant d’arriver dans une ultime zone, baignée dans une lumière très vive. L’endroit était très propre, à la pointe de la technologie, comme en témoignaient les caméras dont elle dû détourner le regard. Elle baissa sa température corporelle de quelques dizaines de degrés et maintenu ce camouflage relatif jusqu’à la porte en question, devant lequel un boîtier de quelques centimètres attendait une carte, symbolisé par quatre petites lumières rouge.

Image« J’y suis. »

Aussitôt, les lumières devinrent verte et le verrou sauta. Elle ne pénétra enfin dans la zone du réacteur central, vrombissant sous sa propre énergie. Deux colossaux projecteurs énergétiques étaient reliés par un flux énergétique d’origine électrique, produisant une lumière violacée crépitante.

« Inquisitrice aux différentes équipes. On a un pépin, on va désactiver le courant dans toute la base dans 30 secondes, tenez vous prêts. »

La reine s’approcha de la console qui annonçait quelques formules compliquées et se saisit du manque de son sabre, dont elle dégaina la lame blanche. Aussitôt que le vrombissement de l’arme énergétique, elle entendit derrière elle un cliquetis mécanique, provenant de quelques unités B2 jusqu’à alors en sommeil.

« Alerte, source énergétique Jedi détectée. Suppression en cours. »

Dans un ultime réflexe, elle plongea la lame blanche dans la console, coupant au passage plusieurs câbles d’alimentation de la régulation. L’alarme sonna et tout le bâtiment plongea en rouge. Une fois, deux fois, puis le générateur crépita et s’éteint, plongeant tout dans le noir absolu. Les B2 n’attendirent pas pour faire feu et plusieurs traits rougeâtres virevoltèrent dans sa direction, s’écrasant sans aucune précision sur le réacteur derrière elle, tout autant que sur les murs alentours.

« Générateurs auxiliaires coupés ! » Annoncèrent les sliceuses, tandis que les quelques morceaux de droïdes gisaient au sol. Désormais, la mission pouvait commencer.
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By Zygmunt Molotch
#40206
Corellia c'est un trou rempli de dégénérés et de timbrés, tout le monde le sait.

Une réputation peu flatteuse qui collait à la peau des natifs du monde du Noyau. Et pour le peu qu'il en savait, par on-dit et d'expérience personnelle, ça devait être encore loin de la vérité. Bon déjà, ils avaient rejoint la rébellion et en avaient été de fervents leaders, ce qui faisait déjà une excellente raison de vouloir tous les fusiller. Il ne parvenait pas à comprendre comment on pouvait en venir à vouloir se révolter contre le pouvoir en place. D'accord, l'Empire n'était pas parfait loin de là et même lui voyait bien qu'il y avait un paquet de choses à améliorer mais se révolter c'était indigne de tout être civilisé, il fallait être moins qu'un animal pour songer à une chose pareille. Selon lui. Qu'il fut un agent du BSI endoctriné depuis son enfance n'avait évidemment aucun rapport avec cette opinion.

Non contents d'être des traîtres ayant permis d'instaurer la prétendue Nouvelle République - qui n'avait de nouvelle que le nom parce que pour ce qui était des défauts, elle était exactement semblable à l'ancienne - les natifs étaient de vrais cinglés qui adoraient s'engager dans toutes sortes d'activités illégales et dangereuses comme la contrebande ou les courses clandestines. Ils avaient peut-être le sang chaud ? Eh bien dans ce cas, qu'ils aillent dépenser ça dans un travail honnête et utile ces malades. Et le pire, c'était que ces déments avaient même leur propre ordre Jedi à ce qu'il se disait. Rien que l'idée le faisait frissonner d'horreur. Il était déjà difficile d'appréhender qu'un seul monde puisse accepter de voir se promener ces criminels alors imaginer qu'ils étaient considérer sur Corellia comme des héros ou autre... Bon sang, la décadence morale était à un stade vraiment avancé, quelle horreur.

Un mouvement après que son message par signes fut passé attira son attention et il vit les 2 armes rangées dans le tiroir ou résidait le whisky corellien. Bon, à défaut d'avoir une réponse directe, il en avait au moins eu une, c'était déjà ça. Restait à trouver le bon moment pour agir, ils n'auraient droit qu'à un essai et ils ne pouvaient vraiment pas se permettre une fusillade, le bruit risquant d'être entendu. De fait, mieux valait attendre encore un peu, le temps que la gnôle eut émoussé un peu les sens de leurs compagnons de jeu. En parlant de ça, il allait devoir faire attention à son propre verre. Ne pas y toucher était hors de question, ça risquerait d'éveiller les soupçons si les types s'apercevaient qu'eux seuls buvaient. Mais trop boire risquait de l'envoyer dans les bras de Morphée avec un sacré mal de tête. Imaginer que le boulot soit fait sans lui qui se réveillerait avec une gueule de bois et un savon mémorable de la part des agentes et l'inquisitrice, c'était suffisamment terrible pour le faire rire.

Quand on était au fond du trou, les pires choses vous paraissaient amusantes d'une manière improbable.

Oh le Twi'lek, tu crois que je n'ai pas vu que tu as essayé de changer une de tes cartes jouées ? Tu te crois ou ? On est pas sur Nar Shaddaa bon sang. J'ai déjà vu de pires tricheurs mais pas de beaucoup.

En l'état, la déclaration était du genre à déclencher une furieuse envie de donner des coups de poings chez son destinataire. Heureusement, le sourire amusé de l'agent atténua pas mal l'effet... Enfin, aurait dû, puisque le concept de sourire, chez le caridan, était à peu près aussi étranger que celui de réflexion chez un Bothan. En conséquence, c'était plutôt un rictus à mi-chemin entre le sarcastique et le mauvais. Rien qui puisse envenimer la situation donc, absolument pas.

Tu veux mon poing dans la tronche le peau-rose ? Comme ça t'arrêteras de m'traiter de tricheur.

Hum, bon, il était peut-être possible qu'il n'eut pas réussi à détendre l'atmosphère en fin de compte. Pourtant il y avait mis les formes mais allez savoir comment pensent les aliens. Si jamais ils pensent d'ailleurs. Molotch haussa les épaules sans paraître se soucier de la menace, prit son verre, le leva comme pour rendre hommage au bougre et le but cul sec. Se faisant, il sentit sa tête tourner quelque peu avant d'avoir la gorge enflammée. Pas la meilleure idée qu'il ait eu ça mais pour se fondre dans la foule, rien de mieux que de passer pour un mauvais perdant quelque peu embrumé par l'alcool. Heureusement, en-dehors d'une gorge qui lui faisait sentir sa désapprobation, il n'y avait pas d'autre dégât à signaler pour l'heure.

Z'ont intérêt à se magner le cul avec leurs affaires, j'ai pas que ça à faire moi, faut que je retourne au bercail, j'ai une ou deux amies qui m'attendent si vous voyez ce que je veux dire. Et elles aiment pas attendre, ça leur donne des fourmis dans les jambes et elles ont la bougeotte après, voyez. La dernière fois que j'ai été trop long j'ai dû arroser un ou deux flics pour qu'ils ne posent pas de questions sur les cadavres...

Pur mensonge sans aucun fondement évidemment. Mais toujours noyer le chaland sous un flot de fausses histoires quand on est sous couverture. Du reste, ces types n'avaient pas l'air de gars de la sécurité lambdas avec leur épargne retraite, leur famille standard et leur belle-mère acariâtre alors l'idée que les gugus venus en visite leur ressemblent pouvait aider à les endormir. Jusqu'à ce qu'on puisse les envoyer dormir pour de bon. Il dut résister à l'envie de jeter un regard sur le tiroir. Pas loin mais à trop y faire attention, on risquait d'éveiller les soupçons. Du reste, alors que les manches s'enchaînaient et que les crédits changeaient de mains, l'alcool tournait pas mal. Il nota toutefois que si les Niktos, aussi stupides qu'il fallait s'y attendre de la part de ces aliens-là, buvaient sans modération, il en allait autrement du Twi'lek qui y allait de façon bien plus modérée.

Molotch avait l'étrange impression que quelqu'un d'autre que lui et Rooker jouaient double jeu dans le coin. Ce genre de sensation devenait comme un sixième sens quand on bossait dans la police politique du gouvernement, c'est ce qui faisait souvent la différence entre un bon agent et un agent de bureau... Ou mort. Partant de là, il songea que le moment approchait à grands pas. Par gestes du langage secret des cadets, l'agent prévint le corellien... Et constata non sans surprise que le Twi'lek observait ses doigts. Il ne devait certainement pas se rendre compte du petit coup qu'ils préparaient, d'autant qu'il ne pouvait pas connaître le langage secret. Un alien à l'académie de Carida, pensez donc ! L'étau se resserrant, il fallait se bouger et vite.

Rooker, ton foutu whisky au goût dégueulasse est vide, t'attends quoi pour réapprovisionner l'équipe ? Que Leia Organa débarque complètement nue pour te faire un show privé ? Bouge ton foutu cul, de toute façon t'es tellement mauvais que ça fera aucune différence un joueur de plus ou de moins.

Et au passage, prends donc les flingues et arrose-moi tout ce petit monde tu seras gentil mon garçon.
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By Sareth Daran
#40208
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Carida, sommet de la tour, 16 ABY, 17h30 heure locale.

Le dernier étage laissait une vue assez large et proéminente sur les horizons verdoyants et montagneux de la planète neutre dont les cratères ici et là laissaient deviner l'ampleur du désastre qui avait pu s'y produire... Un mausolée qui ne disait pas son nom, un deuil camouflé, une peau de chagrin, c'était ça le vrai visage de Carida. Oh, la verdure pouvait bien pousser par dessus pour tenter de cacher les cicatrices qui trônaient sur la croûte terrestre, l’œil avisé n'était pas dupe ! Quand la guerre venait quelque part, elle ne se faisait pas facilement oublier. La terre était encore rouge des fluides corporels qu'elle avait absorbé, les cris des âmes innocentes pouvaient toujours se confondre avec le vent violent des les montagnes... Il fallait bien plus que de l'herbe et quelques arbres s'extirpant des crevasses comme des champignons d'une nécrose pour faire oublier à Carida le massacre qu'elle avait subi... Aujourd'hui encore, la planète peinait à se relever de l'ignoble conflit qu'elle avait traversé, alors même que des années lui avaient laissé le temps de se reconstruire. Si Thrawn avait su que renvoyer son meilleur élève de l'académie aurait mené à tant de sang versé, aurait-il gardé son impartialité et son flegme légendaire malgré tout ? Difficile de sonder un esprit aussi froid et calculateur que le sien... Mais Sareth se perdait en réflexions philosophiques et métaphysiques sur l'état de ce monde anciennement impérial, et son massif interlocuteur le constata bien vite. Pendant ce temps là la conversation suivait son cours, l'on avait discuté de détails économiques nécessaires mais vite barbants, de tarifs, de marchandises et de délais... Mais même Tarkus commençait à se lasser d'en faire le tour, aussi, d'un ton amical, il se permit de replacer Sareth au centre de la conversation d'un petit signe de la main pour le ramener à la réalité.

    - Une vraie tragédie n'est-ce pas ? Des Impériaux et un rebut de l'école Impériale s'entre-tuant au prix de nombreuses pertes civiles. Ça me fait toujours mal de voir ce qui s'est passé ici... Cette base était impériale avant que mes hommes et moi nous y installions après la disparition des impériaux. Elle aussi a encore du sang sur les murs...
    - Vous avez combattu l'Empire ?
    - Durant la Rébellion oui...
    - Et vous n'avez pas rejoint la Nouvelle République ?
    - Pourquoi faire ? Revoir les mêmes sénateurs en train de se prendre le chou pendant que le peuple crève la faim et que le noyau se fait les couilles en or ? De toute façon Organa m'a toujours refusé le droit de rejoindre son mouvement rebelle, il disait que j'étais trop brutal, trop radical, il refusait ce qui était "sale"... Typique d'un humain du noyau déconnecté des réalités, ça se voit qu'il est jamais allé au front lui même. Vous avez vécu la guerre vous ?

La guerre de gang, Taewyn comme Sareth y avaient pris part, ils savaient à quel point ça pouvait dégénérer et à quel point ces petits conflits à échelle humaine étaient éprouvants pour le mental du non initié... Pourtant l'un comme l'autre étaient habitués à ce genre de chose, aussi gardèrent-ils leur flegme face à cette question, quoi que Sareth se sentait peut être un peu plus secoué intérieurement par la question. C'était encore frais dans sa tête, bien que le nom de la planète lui échappait toujours quand il cherchait à s'en rappeler. Il était si jeune à cette époque, pourtant l'hésitation de ce Storm Trooper au moment de faire son rapport à son supérieur, il s'en rappelait toujours, il avait clairement Sareth en visuel et le pointait avec son arme, pourtant ses paroles furent "R.A.S mon commandant, cette maison est vide."... Retrouverait-il un jour ce Trooper ? Peu de chances qu'il ait survécu à la guerre civile, mais qui sait, la vie était pleine de surprises.

    - Pas à cette échelle.
    - Moi non plus, dit-il avec un brin d'anxiété dans le fond de la gorge.
    - Évidemment, vous êtes trop jeunes... Et vos parents ?
    - Pas concernés par tout ça, répondit-il honnêtement.
    - Mon père était Death Watch.
    - Oh... J'ai été aux côtés de certains Death Watch durant la guerre des clones, peut être l'ai-je croisé, qui sait ? Supputa-t-il d'un sourire.

Taewyn jeta un regard un peu circonspect à Sareth... Un regard qui ne dura que quelques secondes cependant, car bien vite il se remit dans son rôle, tâchant de ne pas trahir sa position, malgré tout la peur était bien là, le Mandalorien et la cible commençaient à avoir des interactions bien trop familières, et le Falleen ne croyait pas son collègue suffisamment bien entraîné pour discuter de la sorte avec quelqu'un sans s'y attacher. Et il avait parfaitement raison... Le Falleen était un figurant à cette instant précis, tout ceci se déroulait entre Sareth et Tarkus, et dès le départ leurs échanges de regards et leurs discussions le laissaient sous entendre. Les mots n'étaient plus vraiment nécessaire, ils s'étaient compris, ils avaient tout compris, ou du moins par ces quelques mots ils commençaient à se comprendre. Ils étaient liés par un vieil idéal datant d'une époque oubliée, un vieux rêve que l'un fantasmait et que l'autre avait vu naître : La Confédération des Systèmes Indépendants. Il y avait comme une sorte de dialogue silencieux entre eux. L'un reconnaissait l'un des siens au travers de la visière en forme de T, l'autre ressentait de plus en plus d'appréhension à l'idée de s'en prendre à quelqu'un qui, à ses yeux, avait de la valeur et inspirait le respect. Tarkus le sentait, Sareth n'avait pas envie d'être là, il appréhendait cet instant, comme si quelque chose d'horrible allait arriver d'ici peu. La conversation continua, et à mesure qu'elle progressait la mission, les obligations, la couverture... Tout ça s'effaçait, ils étaient deux dans cette pièce, l'Inquisitrice n'était pas en bas en train de désactiver l'électricité, l'agent Subtil n'était pas en train de divertir les gardes et Alyxtra n'était pas en train de pirater la sécurité, il n'y avait que deux guerriers en train de se jauger.

    - Que pensez vous de l'Empire, Mandalorien ?
    - Je les porte pas spécialement dans mon cœur... Pour tout dire parfois ils me débectent, mais ils ont le Beskar.
    - Se battre pour des ordures parce qu'ils détiennent ce qui nous est cher... Il n'y a rien de pire comme sensation.
    - ...
    - 'Faut pas vous en faire, j'attendais leur venue depuis longtemps, je savais que l'un de mes hommes avait vendu la mèche sous la torture sur Yaga Minor et qu'à force de remonter la piste ils arriveraient jusqu'à moi, mais je ne pensais pas qu'ils engageraient un mando pour rentrer dans la base, ils ont été plus malins que moi sur ce coup là.
    - Je suis désolé.
    - C'est moi qui le suis.

Le guerrier n'avait même pas entendu la voix d'Helera dans son oreillette ni constaté les regards anxieux de son collègue qui, même en gardant son sang froid, commençait à sentir des sueurs froides perler sur son front et jetait des regards diffus aux deux droïdes gardes du corps qui protégeaient leur maître de façon bien plus rapprochée. La lumière s'éteignit d'un coup dans tout le complexe après un lourd vrombissement sourd... Seule la lumière de la baie vitrée éclairait les silhouettes plongées dans le noir, mais au milieu de ce tableau bien sombre se baladait des lueurs rouges, celles des yeux des droïdes ainsi que celle de l’œil unique du Dévaronien. Au fond de la salle, s'agitant en silence alors que tout le monde l'avait oublié, R1-P3, l'astromech farceur sensé servir de projecteur, plus stressé que jamais, s'approchait très doucement du duo pour leur donner leurs armes.

    - Et j'imagine que s'ils ont bien fait leur travail, l'alarme ne se déclenchera pas... Nous sommes donc tous les cinq coincés ici, dans cette pièce hors du temps et de l'espace alors que mes gardes ignorent tout de ce qui se passe. J'aimerais simplement me rendre et vous faciliter la tâche, mandalorien, mais ce n'est pas dans mes habitudes de capituler sans m'être battu.

Les lueurs rouges de quatre sabre laser allumés par les EG-05 témoignaient que cette conversation était terminée, il était temps de se battre et de s'assurer que les équipes d'en dessous auraient le temps de trouver les munitions et les faire sauter... Quand aux liens qui unissaient Tarkus et la mystérieuse cible, Sareth n'allait pas tarder à les découvrir. Mort ou vivant ? Telle était la question.

***


L'ambiance en bas devenait de plus en plus tendue, il paraissait clair que quelqu'un dans le groupe ne voulait pas se laisser avoir et constatait peu à peu l'entourloupe qu'on était en train de lui tendre, il avait vu ces mouvements de mains, ces petits regards échangés, c'était peut être imperceptible pour les nigauds qui étaient de garde avec lui, mais il avait été informateur et espion pour des syndicats du crime avant de prendre sa retraite, le Twi'Lek savait comment ça marchait, on pouvait difficilement la lui faire à l'envers. Rooker le constatait peu à peu alors que sa descente légendaire prouvait peu à peu que le Corellien avait une résistance à l'alcool qui défiait les plus grands piliers de cantina de la bordure extérieure. Ils étaient peut être des dégénérés et des cinglés, mais dans le domaine de la boisson, de la baston et du pilotage personne pouvait les égaler. La baston il s'y préparait d'ailleurs, car alors qu'il ouvrait le tiroir pour faire mine d'y chercher une autre bouteille, le compte à rebours lancé par l'Inquisitrice s'écoulait peu à peu et il fallut que le balourd aux deux bras mécaniques ne braille à l'encontre de l'agent Subtil pour masquer le bruit de leurs oreillettes d'ailleurs.

    - Parle mieux de mon whisky p'tit saligaud et regarde plutôt ça, commandeur, un cinq et un six, ça fait vingt trois tout pile, t'avise plus jamais de critiquer mon jeu ni ma gnôle !
    - Encore un vingt trois ? Tu te fous de ma gueule... ? Répondit l'autre d'un ton enivré en tanguant.
    - Et encore, si on avait joué au Spike Corellien je vous aurais plumé et on en serait venu aux mains.

Dit il alors que le comique de situation, fidèle à son nom, fit qu'au moment exact où sa phrase se termina, le courant se coupa et les blasters furent sortis du tiroir par surprise. Des cris de surprise étouffés par les parois du vaisseau fusèrent de toutes part en un quart de secondes. Le Twi-Lek avait son blaster pointé vers Subtil lorsque ses Lekkus furent carbonisés pour laisser des bouts de cervelle en sortir, provoquant l'écroulement complet de sa masse corporelle sur le coup. Complètement sifflés par l'alcool fort Corellien, les deux Niktos étaient bien trop lents pour échapper aux sévères mandales qui leurs arrivèrent en plein dans les dents... Et ce n'étaient pas des mandales classiques, mais bien des roustes envoyées de plein fouet par des prothèses métalliques aussi épaisses que pouvaient l'être un bras de Rooker du temps où il en avait encore, autant dire qu'avec les 150 kilos de muscle du colosse, ils ne s'en relevèrent pas et vinrent rejoindre les bras de Morphée sans que ce dernier n'ait le temps de les réceptionner, à la vitesse d'un boulet de canon. Rooker espérait que le bruit de son tir avait été étouffé par la cabine fermée du vaisseau... C'était pour ne pas courir le risque d'être repéré qu'il ne répéta pas l’opération et se contenta d’assommer les deux autres.

    - Z'êtes du genre caustique quand vous jouez vot' rôle vous, même moi j'en sors pas des fleuries comme ça, dit il ricanant. Arg... Nettoyer toute cette cervelle va être une plaie. M'enfin, je crois que vous avez des armes à trouver et à faire sauter, moi il faut que je reste ici et que je sois prêt à démarrer le vaisseau au quart de tour en cas de problème, les détonateurs thermiques sont dans la cale et ils ont une portée de vingt mètres, appliquez en généreusement et tout devrait disparaître. J'espère que vous vous en tirerez, soyez prudent.

Il espérait qu'avec un peu de chance, dans le cas où les gardes seraient alertés qu'un truc clochait, ils iraient plutôt dans la direction de l'inquisitrice et pas de l'agent qui, aux dernières nouvelles, était resté bien sagement dans le hangar... Mais seul le destin pouvait dire ce qui attendait Molotch dans les couloirs du complexe, il fallait vraiment espérer que les sliceuses savaient où se trouvait la cache d'arme et si un chemin tout tracé pour l'agent était prêt à l'emploi.
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By Helera Kor'rial
#40211
Le silence radio était maintenu dans ce moment critique, là où les équipes auraient dû être les plus loquaces. Cela n'augurait rien de bon pour la suite de leur programme. Helera devait continuer à la recherche des armes et du Beskar en soutien de l’agent “Subtil”. Sans nouvelle, elle ne put se résoudre à attendre. Néanmoins, elle laissa ce message.

« Inquisitrice aux équipes, je me dirige vers la zone de stockage supposé, Nord, Nord-Est de la base. Sliceuses, confirmez état de la situation. »

Sur ces mots, elle retourna dans le couloir principal, désormais plongé dans l’obscurité la plus totale. Elle sentait dans la Force que s’animaient les esprits dans tout le complexe. Quand elle eut remontée les marches qui la séparait de l’immense tour aux escaliers attaqués par la rouille, elle s’arrêta. De nouveau, elle pianota sur son comlink, quand la voix résonna dans son casque. Une voix étouffée, à peine perceptible.

« Sliceuses a inquisitrice, on a … on a des problèmes. Ils ont réussi à entrer en découpant la porte comme du tissu. Sommes bloqué dans un coin de la pièce. Je compte trois … non, quatre humanoïdes et des dizaines de robots. Ils sont sur la console. »

Helera jura et hâta sa démarche, se faufilant d’escalier en escalier, accompagnée des quelques lumières rouges indépendantes, dans une ambiance austère et sombre. Au-dessus d’elle, des bruits de bottes claquant sur les passerelles métalliques, hurlant des ordres à tout va. Ils descendaient les marches quatre par quatre dans une rythme effréné, mais pas aussi rapidement que l’inquisitrice ne remontait. Elle atteint l’entrée avant eux, s’y engouffra avant même qu’un ordre ne puisse être donné. D’un coup de sabre, elle verrouilla la porte en fusionnant le cadre avec le battant. Derrière, elle entendit le martèlement des prisonniers quelques secondes seulement, avant de disparaître. Il y avait une autre sortie, celle par laquelle elle était remontée. Une fois dehors, son regard se perdit sur les grandes tours et surtout sur les tourelles qui s’y trouvaient. Immobiles, ces grandes silhouettes menaçantes ne semblaient plus bouger. Mais bougeaient-elles seulement à leur arrivée ? Rien n’était moins sûr.

« Sliceuses à … Je crois qu’ils vont arriver à redémarrer les générateurs. On va intervenir ! »

« Non, restez … »

Des bruits de blasters la firent taire, suivis de cris et d’explosions, puis par un "lâchez moi !” et quelques bruits de lutte. Sa mâchoire se crispa et elle redoubla de vitesse, faisant fi des caméras, droïdes, ou autres systèmes de sécurité. Elle ne s’inquiéta pas de savoir sur quoi et dans quoi elle tranchait, mais la lame blanche traça son chemin à travers le dédale du bâtiment central, tantôt si lumineux et blanc. Dans la pénombre, elle était reine, dans les ténèbres, elle progressait, son souffle métallique se mêlant aux râles des êtres mécaniques agonisants.




« Chef, on en a fait quoi de ces deux p***** ? »

Une jeune femme aux yeux bridés se retourna vers l’orateur, puis tomba son regard vers le visage ensanglanté de la gamine, suivi par celui de sa comparse, allumés par les quelques lampes des blasters. Ses vêtements amples se baladaient aux grés de ses mouvements, mais ne les entravaient point. Son maquillage prononcé autour des yeux lui donnait une de ces allures que les femmes voyous portaient dans les cantina malfamées. Ce genre de regard d’indépendance qui imposait respect et crainte. Elle se retourna vers un homme plus grand qu’elle, très large d’épaule pour deux mètres bien acquis. Celui-ci était enfermé derrière une armure épaisse, bien que sa tête fusse à nu. Présentant des cheveux châtains, rasés sur les côtés et tombant sur l’arrière.

« Vous en ferez ce que je vous dirai. Maintenant, taisez-vous. »

Le groupe se tenait au milieu du couloir adjacent à la salle du réacteur auxiliaire, dans une démonstration théâtral d'exécution. Deux femmes à genoux, le visage dénaturé par les coups, les mains attachées dans le dos, avec quelques soldats en arme, menaçant derrière elles de les exécuter à tout moment. Ils ne durent pas patienter longtemps, car au loin résonnait le tumulte des affrontements, se rapprochant inlassablement. Ils se conclurent par un silence oppressant, dans lequel les yeux rivés de la troupe ne cessaient de fixer la pénombre au bout du couloir. Un silence tortueux, ombrageux et pesant, tanière d’un mal insidieux, décadent et terriblement déterminé. La peur se dessina sur certains visages, l’appréhension sur d’autres, tandis que les plus courageux tenaient fermement leur arme, dernière barrière physique pour leur esprit fragilisé.
Soudain, la lumière au bout du couloir s’activa. Deux éclairs blancs, dessinant les contours d’une silhouette en armure noire. L’implacabilité du trépas, la guerrière des mythes anciens venant récolter l’âme des morts. L’armure noire luisait, presque fantomatique, sous les reflets des lames énergétiques. Elle ne bougeait pas, patientait, mais pourtant, dans son regard métallique et vide de tout sentiment, se cachait les ténèbres.

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« Votre petite escarmouche est terminée. Déposez les armes, où elles en paieront le prix. »

Le silence fut de nouveau la seule réponse qu’il obtint. Il en croisa les bras et patienta.

« Je savais que se tramait dans ce complexe l’obscurité. Votre arrivée a résonné dans la Force si lourdement que vous aviez perdu, bien avant d’avoir pu débuter. Vous n’avez plus aucune chance de fuir, vos amis sont déjà capturés et nous venons de récupérer celles-là. Nous n’hésiterons pas à faire le nécessaire. »

La voix métallique grésilla à l’autre bout du couloir.

« Faites le. »

Le visage de la petite sliceuse se décomposa et elle comprit à ce moment-là la signification du sacrifice pour la patrie. Elle s’effondra en sanglot étouffé, sous le regard désolé de sa mentor.

« Ainsi, vous confirmez mes soupçons. Il n’y aura pas de rédemption pour vous, Sith. Préparez-vous à affronter les morts que vous avez perpétré. »

Sur ces mots, ils dégainèrent chacun une lame, l’une était orange, tandis que celle de la femme à ses côtés était rouge. Les deux se mirent en position d’attaque.

« Emmenez-les au commandant, il décidera. »

Sans un mouvement des trois sensitifs, le groupe s’évapora. L’inquisitrice ne laissa pas un soupçon de regard sur les deux femmes. Non, elle était fixée sur les deux Jedi, ses ennemis, les êtres malfaisants responsables du mal être galactique. Ceux qui avaient ruiné sa vie, abandonné ses proches dans la misère et la peur. Ceux qui avaient voulu devenir les policiers galactiques, pour n’en devenir que les bourreaux, au nom d’une politique fantoche, qu’ils manipulaient à leur guise.

« Votre mort n’est pas requise. Contrairement à vous, je vous laisse une chance de vous racheter. Abandonnez vos vices et tournez vous vers la vérité. »

« La vérité ? Celle qui plongea la galaxie dans le chaos ?! Cette vérité là ? »

« Celle dont tous les sensitifs sont pourvus, délivrés des entraves de la politique, des chefs incompréhensibles et des dogmes. Libéré des entraves venant des hautes sphères, pour se tourner entièrement vers ce qui compte, la Force. »

Il jura avant de conclure.

« Nous n’avons plus rien à nous dire. A l’attaque ! »
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By Zygmunt Molotch
#40251
En un tournemain c'était réglé, l'arroseur arrosant tout ce petit monde, en particulier le Twi'lek qui avait brusquement dégainé et s'était préparé à descendre l'agent. Il fallait le dire, ses réflexes étaient remarquables et s'il n'y avait eu les échanges muets entre les deux compères, probable que sa cervelle eut fini éparpillée un peu partout à la place de celle de l'alien. Remarquez ça n'aurait probablement gêné personne voire fait des heureux s'il avait fini en viande froide. Quand on ne laisse aucun souvenir heureux derrière soi, difficile de se faire regretter. Le hasard avait voulu que l'échange de tirs eut lieu pile quand l'équipe d'agentes eut fait sa part du boulot et désactivé le courant, une chance. Si Molotch avait été un autre gars il aurait probablement remercié les agentes au moins silencieusement. En l'état actuel des choses, on eut plus de chances de voir l'Empereur sourire joyeusement que l'agent se montrer courtois.

Joli tir l'ami, c'est pas passé loin. Vous avez jamais envisagé une reconversion ? Je pourrais bien vous trouver un job au sein du Bureau vous savez...

Toute ressource était bonne à prendre pour peu qu'elle ait de valeur. Tout corellien et criminel que fut le bougre, il avait du cran, savait mettre les gens en confiance et un mental d'acier, toutes des qualités estimables pour un agent du Bureau. Bon, resterait le problème de la loyauté mais ça, un petit passage chez la branche Rééducation aurait réglé le problème... La partie la plus amusante de l'opération allait maintenant commencer pour lui puisqu'il lui fallait trouver son chemin dans la base sans se faire remarquer jusqu'à trouver enfin la cache d'armes, tout faire péter puis ensuite, dieu savait que faire. Se barrer était une solution mais ça risquait d'être incompatible avec son objectif premier. Trouver la cible et la faire parler pouvait être une bonne chose, au moins avant qu'il ne soit mis au rebut ou transféré jusqu'aux griffes de Gideon... Quand à Helera, elle était une grande fille et n'avait nullement besoin d'aide, dans la mesure ou elle était capable d'expédier ad patres n'importe qui sans se fouler.

Bon, quand faut y aller faut y aller j'imagine. Souhaitez-moi bonne chance. Si on s'en sort, je pourrai peut-être vous pardonner d'avoir triché sur la dernière main. Vous pensiez que je n'avais pas remarqué les cartes sous le pli de votre combinaison ? N'essayez pas de baratiner un baratineur l'ami.

Arme rangée dans le holster mais prête à l'emploi, en tenue de civil lui donnant l'air d'un fichu mercenaire - ça tombait bien puisqu'il y en avait partout dans le coin - et avec un petit sac en bandoulière contenant de quoi préparer un petit feu d'artifice maison, l'agent quitta le vaisseau. Par chance, aucun comité d'accueil en sortant ni au poste de garde qu'ils avaient vidé de ses occupants. La chance étant par nature une maîtresse inconstante, ça n'allait probablement pas durer. Et ça ne dura d'ailleurs pas. En effet, le plan d'origine prévoyait qu'un chemin tout tracé le fut à son intention pour le mener jusqu'aux armes. Sauf que visiblement non. Et comme ils n'avaient eu aucune carte avant de venir pour connaître les lieux, inutile de préciser qu'il n'avait pas la moindre idée d'où aller. Soupirant d'agacement en songeant à l'amateurisme des hackeuses, Molotch entreprit de chercher d'aborder des indicatifs quelconques sur les lieux mais, en n'en voyant aucun - logique, les occupants devaient n'en avoir nul besoin - il songea que les choses étaient en train de devenir passablement merdiques.

Heureusement, ça peut toujours empirer.

Après avoir perdu au moins 10 minutes à avoir l'impression de tourner en rond dans de longs couloirs se ressemblant tous et en considérant quel miracle c'était qu'il n'eut encore pas rencontré de patrouille, l'agent entendit finalement des bruits de pas qui se rapprochaient de lui. Nombreux, probablement 6 ou 7 à vue d'oreilles. Bon, inutile de faire le mariole ou jouer les héros, mieux valait se faire tout petit. Pas en rasant les murs évidemment, parce qu'entre les caméras locales et la possibilité de croiser à tout moment les arrivants, ça serait revenu à simplement afficher une pancarte "je suis un intrus descendez-moi" au-dessus de la tête. Dégainant le blaster, Molotch adopta une posture trompeusement détendue, celle d'un porte-flingues toujours aux aguets, menaçant sans en avoir l'air, puis marcha d'un pas décidé en direction de la source de pas se rapprochant toujours plus.

Une des ficelles du métier, si vous ne pouvez pas vous cachez, faites en sorte qu'on vous voie. Et si on doit vous voir, faites en sorte qu'on ne voit pas un intrus qui a l'air complètement paumé et n'a rien à faire là. Une leçon élémentaire qui lui avait sacrément bien servi et le fit de nouveau lorsqu'il croisa la patrouille qui, visiblement, avait réussi à débusquer les sliceuses. Avant ou après qu'elles eussent réussi leur coup ? Et Helera, elle était ou ? C'était quoi ce fiasco ? Fallait-il partir du principe que si ce groupe-là avait échoué, il en allait de même pour le borgne ? Pas le temps d'y réfléchir, il fallait rentrer dans le personnage. Mû par une impulsion qui le surprit lui-même, il esquissa un salut respectueux au moment ou la patrouille passait le coin du couloir adjacent et lui faisait face. Evidemment, sur le coup de la surprise, les fusils se levèrent pour le mettre en joue. Ne montre pas que tu as tressailli et que tu te crispes en t'attendant à être envoyé en enfer mon gars.

C'est Brochuss qui m'envoie chef, y dit qu'le commandant veut voir immédiat'ment les prisonnières. Y parait qu'on l'a prév'nu qu'y avait des intruses et qu'vous étiez en ch'min. Y veut qu'on y ramène aussi un droide d'interrogatoire pour les faire parler. J'crois qu'une fois qu'elles auront un peu couiné elles diront c'qu'y veut savoir chef.

Une autre ficelle du métier. Si vous voulez que votre baratin marche, noyez votre interlocuteur sous les informations, avec un peu de chance il n'aura pas le temps d'y réfléchir et acceptera l'ensemble histoire de ne pas perdre de temps ou passer pour un ahuri. Miracle, le bluff porta et d'un geste, le chef d'escouade en envoya un direction l'infirmerie ou le coin ou sont stockés ces petites machines sympathiques. Molotch nota qu'à la mention de l'interrogatoire, l'une des agentes avait méchamment pâli. Vu comme on leur avait arrangé le portrait, difficile de dire laquelle. De toute façon, il s'en foutait. Ces deux-là avaient à peu près autant d'importance à ses yeux que le repas de la veille. Aussitôt vues, aussitôt oubliées.

J'vous accompagne chef, j'vais vous aider à escorter ces p'tites connes. Brochuss y m'a dit, "Tolin", qu'y m'a dit, "tu t'assures en personne que ces cocottes finissent à bon port et qu'on les fait gazouiller un peu", voyez. Et bon, moi chui un bon soldat hein, j'obéis chef. Notez qu'ça m'dérangerait pas d'filer un coup de main pour la partie rigolote d'ailleurs hein. Moi chui que'qu'un d'sympa j'aime bien aider mon prochain chef. Du coup si faut qu'j'aide à leur ouvrir la langue y a pas d'souci vous m'dites hein.

A en croire le regard agacé du chef d'escouade, ce flot de paroles n'était pas de son goût. Quand aux trois gus qui restaient, ceux-là faisaient mine de ne pas l'entendre et ne trahissaient pas leurs pensées. Il fallait se féliciter qu'aucun n'eut eu la présence d'esprit de lui demander qui il était, à quelle patrouille il appartenait ou quoi. Visiblement, le commandant avait tant de gars à ses ordres que tous ne se connaissaient pas, ce qui lui facilitait considérablement la tâche. Nonchalamment, pendant que le groupe progressait toujours plus direction les quartiers du commandant, l'agent se prenait à bavarder dans le vide sans y prêter attention, intercalant par moments quelques remarques acides sur les prisonnières, entre deux petites piques mauvaises à leur intention. Ses "collègues" ne semblaient pas prendre la mouche de l'entendre menacer des pires atrocités les jeunes femmes. Il y en avait une qui semblait sur le point de vomir et au bord des larmes.

Une erreur vraiment grossière d'avoir permis que ces sliceuses soient sur le terrain. Sans déconner, qui était l'abruti qui avait recommandé des agentes absolument pas formées pour ça à Gideon ? Il ne pouvait pas croire que ça venait du bonhomme en personne. Les slicers étaient en général à garder en arrière, certainement pas à envoyer au front, ça revenait à attendre des Renseignements qu'ils servent à quelque chose, cette bonne blague. Bien sûr, ça pouvait jouer en sa faveur au fond. Si elles étaient déstabilisées juste ce qu'il fallait, ça lui faciliterait la tâche pour prendre l'ascendant sur les marionnettes de Gideon au profit d'Aemos.

Le petit groupe se retrouva finalement dans un ascenseur, en route pour la partie du complexe ou le patron attendait bien sagement les prisonnières. Enfin pour autant qu'il sache. Si ça se trouve, ils fonçaient droit dans un piège ou les attendraient le mandalorien et son ami, du genre embuscade perfide. Connaissant un peu les mercenaires mandaloriens, Molotch n'avait pas trop envie de prendre le risque d'être confondu avec les vrais méchants. L'heure était venue de prendre des mesures drastiques. L'ascenseur montait rapidement, il fallait agir maintenant ou ça serait trop tard. Empoignant brusquement l'une des agentes par l'épaule, il la plaqua férocement contre le mur, la faisant glapir de douleur et de surprise. Ni une ni deux, il lui fit comprendre d'un regard de ne pas les trahir puis, sachant que les autres allaient instantanément lui demander c'était quoi son problème, il l'empoigna de nouveau et la jeta contre eux. Deux des gardes, totalement surpris, n'eurent pas la présence d'esprit de s'écarter pour l'éviter et la reçurent de plein fouet.

Molotch avait déjà son flingue dégainé et, d'un tir adroit, en abattit un à la tête, projetant quelques gerbes de sang sur la pauvre agente dans ses bras, la faisant hurler de terreur et d'horreur. Qui aurait osé dire que le caridan n'était pas un gentilhomme ? Pas moi madame, jamais de la vie. Le second poussa de côté la pauvre fille et leva son fusil mais n'eut pas plus le temps de faire autre chose. Le temps de combat se délitait, ralentissait tout autour de lui, lui donnant l'impression que tout se passait si lentement que le temps paraissait figé. Alors qu'il voyait le fusil se lever, l'agent avait déjà sa propre arme levée et prête à l'emploi. Comme dans un rêve, il se vit presser la détente et toucher l'autre au ventre, l'envoyant s'effondrer. Il en restait encore un qui se jeta sur lui, les faisant tomber par terre et se donner coups de pieds et poings en tentant désespérément de prendre le contrôle du pistolet pour abattre l'autre.

Le visage rougi sous l'effort, l'agent peinait sous la force impressionnante de son adversaire et sut, avec un détachement qui le surprit lui-même, qu'il n'arriverait pas à vaincre dans ce rapport de forces opposées. Il ne cessa pas pour autant de lutter tout en attendant que très vite, il finirait désarmé et finalement abattu. Par chance, l'une des agentes, peut-être Alyxtra, menottée, saisit à la gorge l'enfoiré et le tira en arrière de toutes ses minuscules forces. Assez pour le distraire et permettre à Molotch de retourner contre lui l'arme, tirer à bout portant et l'envoyer promener en arrière, écrasant à moitié l'agente. Se redressant en soufflant, aspirant de grandes bouffées d'air, l'agent se permit un petit sourire satisfait. Le spectacle ne devait pas être réjouissant à en juger l'expression des sliceuses. Il entreprit de les libérer rapidement de leurs liens.

Merci pour le coup de main, vous nous avez sauvé les miches sur ce coup.

Histoire de rajouter au côté théâtral de la scène, l'ascenseur s'ouvrit pile au moment ou le trio survivant se relevait en récupérant de ce cocktail d'émotions. A en juger par les tâches de sang sur les murs et les flaques au sol, le nettoyage du coin allait être sacrément difficile.

Bon c'est pas tout mais on a du boulot. Vous avez pu faire votre part avant de vous faire avoir ? Et l'inquisitrice elle est ou ? Il me faut un chemin rapide et simple jusqu'aux caches, j'ai un petit cadeau à leur laisser. J'arrive pas à croire qu'aucune alerte n'ait encore été déclenchée. Oh, agente... Je sais même plus comment vous vous appelez la petite jeune là. Mais arrêtez de pleurer bon dieu, vous croyez qu'on a le temps pour ça ? Agente Ma-Oon, ramenez-la sur terre, on a autre chose à faire !

Comme trouver un chemin jusqu'aux armes stockées, sans même parler de prendre le contrôle de ce foutu système informatique du complexe, choper le commandant vivant de préférence pour interrogatoire serré - et privé avec tonton Zygmunt d'ici au retour sur Yaga Minor - trouver le reste de la bande et se tirer en vitesse. Le reste était secondaire pour lui. Alors pas le temps de chouiner, ça viendrait plus tard si ils s'en sortaient tous vivants.
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By Sareth Daran
#40268
ImageAinsi donc ces droïdes n'étaient pas là pour la décoration... Le Mandalorien pensait qu'il s'agissait de bluff, mettre la main sur des sabre laser n'était pas chose aisée, du moins c'est ce qu'il pensait, mais en vérité c'était d'une simplicité enfantine puisque Dooku avait fourni des schémas permettant de répliquer aisément ces instruments de mort aux ingénieurs Séparatistes pour que ces derniers les produisent en série. C'est par ce processus impie et indigne du noble de Serreno que ces quatre sabres rouges étaient atterris ici et vrombissaient d'avance face au massacre qui allait avoir lieu dans cette pièce... Les cristaux à l'intérieur de ces pales copies devaient être nés d'un processus de synthèse, construits dans une vieille usine de la CSI durant les Guerres Noires, pas le genre très fiable ni très résistant, mais suffisemment pour découper en rondelle le Mandalorien et son ami Falleen, malheureusement pour eux. Les deux avaient cependant suffisemment d'entraînement au combat et en arts martiaux pour basculer en arrière avec leur chaise et esquiver de peu le coup de taille qui aurait sans doute pu mettre fin à leur vie à tous les deux. D'un geste acrobatique et synchronisé, les deux se remirent sur leurs pieds en une pirouette et attrapèrent les blasters que le petit droïde de protocole cachait en son sein, droïde qui ne manqua pas de prendre la poudre d'escampette une fois sa mission accomplie... Les deux compères organiques s'étaient agglutinés au fond de la pièce, dos au mur, le blaster à la main, tandis que leurs adversaires mécaniques enjambaient le bureau de leur maître pour se rapprocher lentement de leur cible sans une once de pitié dans leurs récepteurs rougeoyants. Pas un mot de leur part, ils étaient programmés pour être aussi silencieux que la mort...

L'on s'en retrouvait donc à deux blasters contre quatre sabres laser. Parfaitement et indubitablement équitable, non ? Sur le visage de Taewyn se lisait une certaine appréhension... Quand à Sareth, difficile de lire quoi que ce soit derrière son casque, mais le léger tremblotement dans sa main laissait penser qu'il était peu serein. Toujours assis à son bureau, le Commandant Rouge observait le tout d'un regard curieux avec son unique œil plissé, grattant sa barbe pendant que son autre main tapotait en rythme contre l'accoudoir de son siège. N'importe qui de sensé aurait déjà abandonné, tenté de négocier ou pris peur et tenté de fuir... Pourquoi restaient-ils malgré tout droits dans leurs bottes face à la faucheuse ?

    - Reste en retrait Taewyn... Je me charge de ça.
    - Attendez, vous êtes sûr que... ?!

Surprenamment, et alors que le Mando tenait pourtant son blaster à la main pour tirer avec, il décida de le ranger dans son holster avant de lever ses mains face à lui, comme dans un combat de boxe, que prévoyait-il de faire au juste... ? Sans que le droïde ne calcule cette possibilité dans son protocole de combat, le guerrier Mandalorien lui fonça dedans à toute vitesse, tel un bovin les cornes en avant ! Avait-il donc perdu l'esprit ? Cherchait-il une mort rapide ? Était-il dans un état de transe l'empêchant de raisonner logiquement et de réaliser l'imminence de sa future neutralisation ? Les droïdes n'étaient pas programmés pour philosopher sur cette question, aussi le plus proche de Sareth abattit ses deux armes laser sur l'opportun dans un mouvement de croix, de bas en haut. Le rugissement du laser résonna dans toute la pièce, la lumière rouge aveugla Taewyn quelques instants, le parcours des deux instruments de morts s'était terminé dans un immense bruit strident et aigu... La fin du Mandalorien était arrivée.

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Ou du moins c'est que le programme d'analyse de l'unité de classe 4 aurait pu croire, car une analyse plus poussée lui aurait permis de remarquer la composition anormale des gants de son adversaire. La maille de Beskar incrustée dans les shuk'Orok de Sareth ne céda pas d'un micromètre contre la lame laser, au contraire, elle s'enroula autour de cette dernière pour l'empêcher de bouger, comme un serpent constrictor autour de sa proie... C'était la première fois que le mercenaire usait de ses shuk'orok de cette façon, et force était de constater que les légendes disaient vrai, l'on pouvait attraper la lame d'un sabre laser avec cette pièce d'armure. Des étincelles jaillissaient de toute part, le Beskar commençait lentement à chauffer et rougir face au contact de la lame de lumière pure, pourtant il ne cédait pas, et le droïde se retrouvait incapable de déplacer ses épées comme il l'aurait souhaité, ce qui le déstabilisa le temps d'une microseconde, juste ce qu'il fallait pour que son programme trouve une contre mesure : donner un coup de pied à l'importun pour le faire lâcher prise. L'idée était bonne, mais c'était sans compter sur ce que planifiait le chasseur de primes qui, surprenamment, lâcha les armes de son adversaire et se jeta sur le côté en une roulade, esquivant de peu l'attaque du second droïde assassin qui, lui, n'était pas bloqué sur place. Le hic de l’opération c'est qu'en tentant d'éliminer le nuisible qui restreignait les mouvements de son jumeau, le droïde s'était retrouvé dans cette situation cocasse où la cible de son attaque fut son allié. Le premier guerrier de métal se retrouva donc raccourci d'une tête, provoquant l'écroulement entier de sa structure sur le sol. Un en moins.

Le problème qui se posait était cependant de taille : ne craignant plus de détruire son allié par erreur, le droïde n'allait pas se gêner pour déchaîner des attaques rapides et dévastatrices qui seraient bien plus difficiles à dévier ou arrêter avec les mains... Car oui ! Sareth avait peut être des gants insensibles aux sabres laser, mais le reste de son armure n'avait aucune défense contre les épées de lumière ! La seule chose que le Mandalorien put donc faire, c'était déambuler dans la pièce, sauter, rouler et esquiver de peu chaque coup que le droïde tentait de lui assener dans une ronde parfaitement chorégraphiée et impeccablement effectuée. C'était une sorte de danse qui se créait entre les deux, parfois le Mandalorien parvenait à parer les lames avec ses gants, mais jamais à les attraper, c'était étrange, il ne cherchait pas vraiment à prendre l'ascendant, il semblait simplement suivre les mouvements du droïde avec une régularité toujours plus constante, Taewyn ne savait pas comment interpréter une situation comme celle ci. Il s'attendait à ce que le Mando ne lui rentre dedans à son tour pour tenter le tout pour le tout... Alors pourquoi continuait-il cette danse sans fin avec le droïde ? Cela lui rappelait les entraînements réguliers que Sareth avait avec Seven au maniement de la pique de force... A moins que.

A mesure qu'il observait ce qui était en train de se passer, toujours le blaster à la main, il constatait une nette évolution des mouvements du mercenaire. Chaque mouvement semblait plus net, plus calme, parfaitement pensé pour esquiver ou parer avec le moins d'efforts possibles, quand au regard de Sareth il semblait allait de droite à gauche, comme pour suivre les mouvements de son adversaire avec précision. Il ne perdait pas du terrain, en vérité il en gagnait ! Face à un adversaire sensitif la surprise et la vitesse étaient primordiales pour éviter que ce dernier n'utilise la force et ne mette fin à l'affrontement... Mais dans le cas d'un droïde Assassin le combat n'était pas le même, aussi ingénieux que puisse être la machine elle n'était qu'une suite de protocoles et de mesures à prendre face à une situation donnée, et bien que ces mesures puissent être efficaces, elles n'étaient certainement pas infinies. Ainsi une fois au courant de cette faiblesse inhérente aux droïdes, ces derniers devenaient atrocement prévisibles puisqu'ils faisaient toujours appel aux même suites de mouvements prédéfinies... Et à mesure que le combat avançait, le guerrier les mémorisait toutes ! Aussi, lorsque la dixième passe d'arme fut échangée, Sareth n'eut même pas besoin de regarder en direction de l'attaque de taille pour s'accroupir, passer légèrement en dessous du coup puis frapper une unique fois avec son gant pour que la force dévastatrice du coup ne détruise intégralement le visage de la pauvre machine. Taewyn qui observait la scène en retenant son souffle n'en crut pas ses yeux et haleta face au stress de la situation, de toutes les missions auxquelles il avait assisté, celle ci était de loin la plus intense !!! Mais quelqu'un qui observait le tout depuis quelques minutes se rappela au bon souvenir du duo par le biais d'un applaudissement alors que son immense et massive silhouette se levait lentement de son siège.

    - Vous êtes fidèle à votre réputation, Daran, vous ne reculez devant rien, pas même les sabre lasers ne vous font peur...
    - J'en ai bien plus peur quand ils sont entre les mains d'un sensitif... Pas entre les mains d'une unité droïde obsolète dont l'efficacité discutable en combat l'a relégué au rang de prototype raté.
    - Tssssssk... Il est vrai que l'EG-05, tout comme la magnagarde ne sont guère des droïdes connus pour leur rapport qualité/prix. Quand je chassais les Jedi je préférais d'avantage les Droïdekas, moins subtils mais bien plus efficaces.
    - Maintenant quoi... Vous allez nous affronter à votre tour maintenant que vos sbires se sont fait vaincre ?
    - Presque... A la différence que je ne compte pas être dérangé par cette petite crapule du Soleil Noir pendant que nous nous battons.

Sareth avait tout juste eu le temps de ramasser l'un des sabre laser contrefait au sol avant de crier de surprise lorsque le grappin au poignet du Commandant Rouge vint s'enrouler tout autour du corps du Mandalorien... La suite, il n'aurait pu la prévoir. La vitre donnant sur l'extérieur fut brisée en un seul coup de poing. Le bruit fut strident, le verre vola dans toutes les directions, le vent et le froid de l'extérieur s'engouffrèrent à l'intérieur de la pièce en un quart de secondes puis, sans crier gare... Le Commandant Rouge sauta dans le vide, emportant le mercenaire avec lui dans sa chute. Que diable était son plan, voulait-il se suicider avec le Mando ?! Alors que le vent et les nuages giflaient le visage casqué du chasseur de primes qui tombait en chute libre, ses mains s'accrochèrent fermement à ce sabre laser de piètre qualité arraché sur le droïde assassin... Il pria que cela fonctionne puis, fermant les yeux, il appuya sur le bouton d'allumage de l'appareil, allumant l'épée de lumière et tranchant le grappin sur le coup. Sareth n'était plus entraîné par son adversaire... Mais la question restait la même, comment diable allait-il se dépatouiller de cette situation mortelle ?! Il était toujours en train de tomber !!!
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By Helera Kor'rial
#40276
Les lames vibraient dans un concert artificiel de sons stridents, de vibrations et de souffles étouffés. Des étincelles jaunâtres explosaient à chaque impact, de sorte que les lames étaient presques plongés dans un arc en ciel, tantôt de blanc, tantôt jaune ou tantôt de rouge. Le spectacle, pour un observateur externe, aurait pu être jugé magnifique. La réalité, c’était que l’échec signifiait la mort, ce que les trois protagonistes avaient tous bien en tête. L’inquisitrice restait en alerte, concentrée à survivre, repousser les deux lames de ses adversaires virulents. Ils ne la laissaient pas reposer, pas réfléchir et attaquaient dans une union déconcertante. Même la gamine, sûrement l’apprentie, avait déjà surclassé son statut et lui offrait une résistance des plus ténues. L’affrontement se composa dans le couloir, l’obligeant à reculer à chaque passe. Son esprit restait calme et mesuré, chacun de ses coups étaient précis et le double sabre lui servait d’une protection idéale. Mais dans un endroit hostile comme celui-ci, tout était question de millimètre, de timing parfaitement exécuté. Chaque minute perdues pour eux, c’était une gagnée pour l’ennemie, et une de plus pour que les tourelles soient réactivées. En pensant à cela … La reine parra le sabre rouge et se jeta sur le maître, pivotant très légèrement. Surpris, il se protégea de sa main non armée et elle le heurta de son dos. Il ne bougea pas, et ce n’était pas le but recherché. Par contre, elle réussit à rebondir pour revenir sur ses pas. Ensuite, elle leur fit volte face et s’élança dans le sens inverse.

« Tu nous quittes déjà, Sith ? »

Ignorant ses provocations, elle sentit une brise derrière sa nuque. Une intuition qui lui hurla “Baisse toi !”. Elle s'affaissa sur ses genoux et glissa, juste avant que le sabre rouge tournoyant passe au-dessus. Pas un regard ne leur fut adressé, elle était arrivée à la porte, qu’elle défonça d’un revers de main. A l’intérieur, et comme elle l’avait présupposé, des dizaines de droïdes s'affairaient à la réparation du générateur principal. Des astromécanos antiques combinés à quelques B1 pour monter la garde.

« Sey Lah ! Nous devons l’empêcher de s’en prendre au générateur », hurla le Jedi.

Mais l’inquisitrice déjà tailladait les défenseurs avec fluidité et grâce, si bien que lorsqu’ils pénétrèrent à leur tour dans la salle, Helera était seule, perchée sur le générateur.

« Tu ne fais que retarder l’inévitable, Sith. »

« C’est cela votre problème. Vous manquez cruellement de prise de recul. Je suis prête à mourir pour mes convictions. Et vous ? »

Sur ses mots, elle plongea son sabre à travers l’énorme disque de métal.




Pour une agente des bureaux, on aurait pu la confondre avec une Chiss croisée avec une Zabrak. La moitié de son visage était bleu et l’autre était rouge. Leur passage à travers les mains des mercenaires n'avait pas été de tout repos. Pire encore, ils avaient fait cela avec une telle rapidité qu’elle n’avait pas l’impression de son état actuel. Encore moins ne se rendit-elle pleinement compte que l’agent était avec elles. Ce furent les pleurs incessants de Yoshito qui la ramenèrent à la réalité. Le combat, son geste héroïque, probablement, et leur ascension à travers la tour. L’agent Subtil n’y allait pas de main morte et elle ne comprit pas tout de ses mots, mais certains mots clés firent tilter son cerveau.

« La ferme, cadette ! » Hurla-t-elle sur la petite fille aux yeux bridés.

Cette dernière se mit la main devant la bouche et se proscrit dans un coin. La gamine n’était pas dans son élément. A quoi avaient-ils pensé là-haut ?

« On a réussi ? Oui … Attendez… Oui, le système central est juste en dessous de nous. Mais relié à une redondance dans une des deux tours. L’inquisitrce s’en est chargée et on a tout déconnecté. C’est à ce moment-là qu'ils nous sont tombés dessus … »

Les yeux de l’agent se firent plus ronds, tandis qu’elle réalisa.

« Des Jedi ! Deux Jedi menaient le groupe ! L’inquisitrice est venue nous sauver, mais ils l’ont interceptée. Vous devez … »

Sa phrase fut interrompue par une détonation de tous les diables dans les niveaux inférieurs. Assez violente pour que tout le bâtiment principal n’en soit ébranlé. Les loupiotes rouges, seule source de lumière, s'éteignirent à leur tour. Les explosions retentirent sur plusieurs secondes dans un concert démoniaque rythmé par les mugissements de toute la structure. Les instruments à corde grinçant aux grès d’un arché fou. Une situation que Zygmunt ne connaissait que trop bien, tandis qu’il l’avait vécu sur Yaga Minor.

« Agent … Vous devez les arrêter … cracha-t-elle, tentant d’éliminer la poussière de ses poumons. Sinon … on est fichu … L’inquisitrice a les plans des caches ! »




Le démon embrasé avait pris possession de la salle des machines. Des flammes qui s’élevaient sur plusieurs mètres, mais faute de combustible, mouraient presque instantanément. Seuls les cadavres des droïdes offraient un festin frugal permettant de maintenir le foyer. Au centre de cette salle dévastée, l’énorme roue électromagnétique était éventrée de l’intérieur, condamnant toute réparation à un remplacement pur et simple. La poussière continuait de s’élever, mélange de solvant et de cendres métalliques transformé en une fumée épaisse. La hauteur de la salle ne permettait cependant pas l’extraction des fumées et tous les systèmes de ventilation étaient hors service. C'est à ce moment-là que le réacteur auxiliaire devait prendre le relais, en vain. Aussi aucun système d’arrosoir ne fut activé, plongeant une grande partie du rez-de-chaussée dans une pénombre où l’air à plus d’un mètre était irrespirable.

L’inquisitrice n’avait pas échappé à la règle, soufflée lors de l’explosion tel un pantin, elle ne devait sa survie qu’au bouclier de Force dont les contours avaient imprimé le mur opposé à l’impact. Elle se releva lentement pour y chercher ses ennemis du regard. L’écran interne du casque grésillait, s’éteignait pour se rallumait par intermittence. Néanmoins, il lui servait de filtre et de vision dans ce brouillard. Tout en titubant, elle se dirigea vers l’entrée, évitant les morceaux de fer incandescents qui tombaient ça et là. Son bras gauche lui faisait mal, malgré sa constitution entièrement mécanique. Les vieux reflex de protection avaient la vie dure, même encore maintenant. L’inquisitrice tira un morceau de métal tombé du toit qui lui bloquait le passage et le poussa sur le côté. Elle se faufila entre deux grilles encore crépitantes, jusqu’à trouver la porte principale, laquelle elle emprunta. De l’autre côté, elle eut à peine le temps de souffler que deux mains lui aggripèrent le cou pour la soulever contre le mur. “Merde” pensa-t-elle. Au loin, elle perçut les lueurs du sabre rouge qui s'approchait tenue par l’apprentie, éclairant petit à petit le visage de l’agresseur Jedi. Ce dernier, brûlé sur tout une moitié du corps. Le faible éclairage n’aidant pas à donner à ce visage cauchemardesque autre chose que les aspects d’un démon. Helera essayait de se soustraire à son emprise en utilisant sa propre force, en vain.

« Détruit là maintenant ! »

Le sabre fut dressé et s’abattit en une estoc particulièrement bien placé. Malgré sa tentative d’évasion, elle fut transpercée au niveau de l’abdomen, broyant quelques côtes. Ses hurlements devinrent inhumains à fur et à mesure que le feu lui consumait les entrailles. L’inquisitrice ne repensa pas à ce moment précis, à son passé, à sa vie, ses réussites et ses échecs. Ni à ses joies et ses peurs. Non, elle repensa au silence inquiétant précédant l’apparition de l’entité. Le silence avant la destruction des pirates de Cyborrea. Le silence, tandis qu’elle s’aventurait à travers les lieux les plus impies de la galaxie. Cette étincelle qui embrasa son regard, emplissant son esprit d’une émulsion enflammée tel un torrent de lave. Son cri de désespoir mua en rugissement inhumain, bestial, projetant ses ondes négatives en vague brutale.

« Sey lah … je ne peux plus tenir … encore … »

De nouveau, le sabre s’abattit, mais cette fois, elle l’attrapa avec sa main gauche et le dirigea vers celles de son assaillant, qui furent tranchées nettes, arrachant une partie de son casque au passage. Elle tomba à la renverse, roulant sur le sol, sous les hurlements désespérés du Jedi et de son apprentie qui comprit ce qu’elle venait de faire. Son propre bras n’était plus qu’une mélasse de fer en fusion dont les terminaisons nerveuses encore actives ne cessèrent d’envoyer des décharges insupportables à son cerveau. Cette douleur était telle qu’elle perdit tout contrôle. La gamine ne cessait de s’excuser auprès du maître qui se débattait pitoyablement. Au-dessus d’eux, s’éleva l’ombre de l’inquisitrice, plus enragée et impitoyable que jamais.

« Tu as bien fait. Sa lâcheté l’a conduit à t'utiliser comme arme. Achève ton œuvre et terrasse le. »

La gamine releva ses yeux vers elle. Du casque, l’on voyait apparaître son œil gauche luisant dans l’obscurité, hublot vers l’intérieur de son âme enflammée. Il était d’un rouge crépitant, tirant vers les orangés en périphérie.

« ... non … je ne voulais pas … »

Le Jedi tenta bien une parole mais l’inquisitrice lui marcha sur la mâchoire. La gamine perdit à son tour le contrôle et fonça sur l’inquisitrice. Son sabre rouge virevoltait en essayant vainement de la toucher. Helera dansait autour du corps du Jedi agonisant. Les coups devenaient de plus en plus enragés et violents, imprécis et massifs. Un taillade horizontale lui permit de se baisser, une attaque descendante allait la terrasser. Effectivement, la chaire se disloqua sous le coup du sabre. Une odeur âcre remonta dans l’atmosphère. Le Jedi était mort, coupé dans sa longueur. Helera se tenait derrière, lâchant son étreinte sur l’ennemi. Elle se releva et croisa le regard terrorisé de l’apprentie.

Image« Tu as fait ce que tu devais. Ta haine t'a rendu plus forte. Ta rage t’a protégée de lui. Je l'ai sentit, au fond de toi. Cette barrière qu'il t'imposait »

Elle laissa tomber son sabre et tomba à genoux.

« Je n’ai rien contre toi. Nous sommes là pour sauver ce qui peut l'être et détruire le mal. Rejoins-moi dans ce combat. Aide-moi à te rendre ta liberté. »

Une lueur apparut dans le regard de Sey la ... de l'espoir ? De l'envie ? Peut-être bien les deux à la fois. Helera cependant avait perçu sa faiblesse. Lui était un Jedi, probablement survivant de la guerre des clones. Elle, était trop jeune pour l'avoir vécu. Il avait dû la recruter par hasard et s'était improvisé maître. Mais faute de cadre, de dogme et de paix, il avait entrainé son esprit à haïr et à détruire. Lui-même n'obéissait plus à la paix, mais à une vieille vengeance qui avait empoisonné son esprit. Alors il avait tenté de lui transmettre ses propres desseins. Desseins qu'elle ne pouvait pas comprendre. Il l'avait spoliée, enfermée et rendue esclave de lui.
Helera l'avait perçu dans le combat. Toujours en arrière, attendant les ordres. Prisonnière de ses directives. L'inquistrice lui avait proposé une autre voie. Elle avait été l'étincelle pour l'aider à briser ses chaînes.
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By Zygmunt Molotch
#40324
On pouvait dire ce qu'on voulait de l'agente Ma-Oon machin truc, au moins elle avait un minimum de nerfs contrairement à sa collègue complètement paumée. Rien de tel qu'une petite remise au point verbale pour vous ramener dans le droit chemin. En général ça fonctionnait. Ou bien ça vous mettait encore plus le nez dedans. Ou bien ça vous donnait des envies de meurtre envers le type qui vous gueulait dessus. Pour avoir expérimenté cette méthode des deux côtés de la barrière depuis son jeune temps à l'académie, lui-même n'aurait su trop dire ce qu'il en était. Bon, après, on ne va pas le nier, se faire recadrer par un agent du Bureau, en général ça vous donne plutôt des envies de meurtre vu le manque total d'empathie et d'humanité de ces tristes sires. Quoi ? Molotch, membre de cette sinistre organisation vous dites ? Et alors ?

Des Jedi ? Qu'est-ce que des Jedi fichent ici par l'Empereur ?

Quelque chose ne collait pas dans l'histoire. Okay, ces dégénérés étaient des fous furieux adeptes du terrorisme et des méthodes douteuses pour imposer leur vision des choses, nécessairement négative pour quiconque n'y adhérait pas (et personne de censé ne le ferait, évidemment). Mais quand même, soutenir un ancien général de la CSI, la même CSI qu'ils avaient combattus à l'époque d'avant leur éviction du pouvoir... Le vieux dicton avait beau dire que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, il y avait des limites. Pour le coup, il ne voyait foutrement pas la logique de cette alliance. Par Feth, cette histoire puait de plus en plus à chaque instant passé et lui se retrouvait mêlé à une affaire moisie. Encore. Yaga Minor ne lui avait visiblement rien appris, fallait-il croire.

En parlant de ça...

Oh bah tiens, voilà qu'on a plus de jus, comme c'est cocasse. Y a rien de tel pour signaler à nos amis que l'heure du dîner a sonné...

Si les diverses petites interventions de leur bande scindée un peu partout dans le complexe n'avaient pas suffi à mettre la puce à l'oreille des mercenaires, cette petite panne sans importance allait le faire. Des intrus se promenaient dans le secteur et il était temps de les envoyer en enfer avant que le commandant ne réclame des têtes à couper pour incompétence. En l'occurrence, il fallait se bouger et vite. D'un autre côté, il y avait fort à parier que ceci était le fruit des actes d'une certaine inquisitrice ayant la fâcheuse tendance de tout faire péter dès qu'on la titillait un peu trop. Pas le genre de femme qu'il fallait chercher, au risque de la trouver. Heureusement qu'il n'était pas ce genre de crétin, ni le genre à s'amouracher d'un nid à problèmes particulièrement gros. N'est-ce pas. N'est-ce pas ?

Mais pourquoi j'ai accepté ce boulot bon sang, j'aurais dû rester à mon poste minable... Bon, ok, on va faire avec. Vous, vous continuez de monter jusqu'au bureau de la cible, avec votre apprentie, machine truc bidule là. Prenez les escaliers si les ascenseurs marchent plus. Ou trouvez un moyen, je ne vais pas pouvoir vous tenir la main. Une fois là-haut, faites en sorte d'avoir le contrôle sur tout le réseau sinon on est dans la mouise. Voyez s'il y a des infos intéressantes dans leur base de données, si on peut saboter un peu le complexe de là-haut, ce genre de choses, vous connaissez votre boulot je pense. Le mandalorien doit déjà y être, si on a du bol il a même réussi à neutraliser la cible.

Quand on parle du sarlacc... Le destin peut être un vrai comique quand il veut, car ce fut à ce moment que l'agent regarda de côté par la fenêtre près de l'ascenseur... Et vit dégringoler rapidement un mandalorien borgne. Leurs regards se croisèrent même très brièvement avant que la vitesse de la chute ne les sépare. Si on avait pu traduire ce bref échange non-verbal, ça aurait donné quelque chose comme "Oh mince, c'est con ça !"

Bon... Je crois que Daran n'est pas disponible. On va devoir espérer que la cible n'est pas là-haut à attendre sagement que ses gars ou d'autres intrus ne débarquent. Ma foi, il va falloir que vous vous débrouilliez, je ne peux pas à la fois retrouver l'inquisitrice, poser ces fichues bombes et vous tenir par la main. Soyez de grandes filles, faites votre part. Ca devrait le faire. Normalement.

Sinon, ils seraient probablement tous morts, à terme. Rien de bien grave ou alarmant donc. Sans guère plus de détail, Molotch laissa là les agentes et reprit son chemin de son côté. Il se souvenait bien d'où il avait rencontré les agentes prisonnières et d'après les dires de Ma-Oon, elles n'avaient pas été repérées et attrapées bien loin de là. Donc Helera n'était probablement pas trop profondément dans le complexe. En théorie. Cela étant, se déplacer dans un complexe fonctionnel, prudemment certes mais sans qu'aucune alarme n'ait été déclenchée, ce n'était pas la même chose que s'y déplacer dans un noir presque complet et avec la sécurité en état d'alerte, sans même parler de Jedi en chasse ni d'un commandant probablement tout aussi coriace dont on ne savait pas le statut.

Une vraie promenade de santé.

S'ils survivaient à cette opération, Aemos allait lui devoir une sacrée faveur. Il pourrait peut-être demander en retour qu'on l'envoie dans un coin tranquille ou le travail ne serait ni ingrat ni fatiguant pour des résultats ridiculement peu visibles. Ben tiens, évidemment que ça allait se passer comme ça et pas avec une tape dans le dos, un petit "beau travail" et repars au front petit minable brisé que tu es. Il n'y avait vraiment aucune raison que ça finisse mal toute cette histoire, ça n'arrivait que dans les holos de série B ça. Parce que se promener avec un sac bourré d'explosifs hautement dangereux dans un complexe truffé d'ennemis avec des incendies à plusieurs endroits et des gardes en vadrouille, sans aucune idée de comment ça se passait pour les autres, ça n'arrivait jamais en vrai.

Le caridan n'était pas un optimiste renommé, on pouvait le dire. Mais même un optimise convaincu n'aurait pas pris les paris sur ses chances de se repérer dans cette fichue base sans se faire descendre ou capturer ni de retrouver l'élue de son cœur dans l'anarchie qui semblait régner. Assez ironiquement, c'était pourtant ça qui l'aidait à s'y retrouver. Comme toujours, la jeune femme semblait prendre un malin plaisir à semer le chaos partout ou elle passait et ça, ça se voyait. Suivre les alarmes et les incendies, de plus en plus virulents à mesure qu'il s'enfonçait dans la partie du complexe ou il avait vu les agentes "escortées", c'était une plutôt bonne idée pour la retrouver. Il fallait espérer qu'il ne se trompait pas et que cette intuition qui le poussait n'allait pas le conduire droit dans un piège. Ma foi, au pire il prendrait un tir de blaster entre les deux et on n'en parlerait plus, ça ne serait alors plus son problème.

Depuis les longs mois passés en captivité entre les mains expertes et attentionnées d'Isard et même malgré les bons soins par la suite de la conseillère de l'Empereur, Molotch avait perdu cette capacité à ressentir de la peur envers la mort. Non qu'il ne craignait plus rien, l'idée était risible. Mais quand on se retrouvait dans une situation ou on était privé de tout, jusqu'à sa propre mémoire, on finissait par abandonner tout ce qui n'était pas vital à la survie. Craindre la mort et la souffrance, ça pouvait motiver à y résister mais ça pouvait aussi pousser à y succomber pour ne plus vivre en permanence dans la terreur. Et la terreur était la pire ennemie de la survie. Alors il avait abandonné derrière lui à peu près tout pour tenir bon dans cet enfer sans fin. Il ne lui était resté que la volonté brute de survivre. Même son nom, il l'avait oublié, parce que ça constituait une arme pour le faire souffrir et lui faire peur. Survivre, c'était tout ce qui comptait.

Alors il avançait, le cœur battant la chamade, les mains tremblant légèrement, serrant à s'en faire blanchir les articulations le fusil ramassé sur un mort, les yeux sans cesse aux aguets, le front plissé, le visage fermé en une expression de rage contenue. Mais il n'avait pas peur. Il n'y arrivait plus. Devait-il s'en considérer chanceux ou bien le contraire ? Il n'aurait su le dire. Les indices d'une catastrophe se faisaient de plus en plus nombreux, jusqu'à atteindre ce qui ressemblait à l'épicentre d'un accident d'une rare violence. La salle des machines contenant les générateurs ressemblait à un champ de bataille après un bombardement soutenu. Il n'y avait plus grand-chose qui tenait debout ou qui fonctionnait dans tout ce joyeux bordel et c'était un miracle que le feu qui faisait rage n'avait pas encore tout rasé. La fumée était tellement présente qu'il toussait sans arrêt alors qu'il venait à peine d'entrer.

Finalement, au milieu de tout ce chaos, à genoux par terre non loin d'un cadavre en très sale état, il vit les silhouettes dont l'une, caractéristique. Il comprit rapidement qu'un féroce combat avait dû avoir lieu ici, entre l'inquisitrice et les Jedi évoqués ? Pas le temps de poser des questions, d'autant que le bras bionique d'Helera était tellement en miettes qu'on aurait plutôt dû parler de fragments de métal vaguement collés à sa chair. Bon sang, mais il s'était passé quoi encore ? Elle avait certainement dû faire une bêtise qui l'avait mise dans la mouise bien profond. Encore. Secouant la tête, l'agent en aurait presque soupiré d'agacement mais il n'avait pas assez de souffle avec toute cette fumée.

J'aurais bien aimé savoir ce qui s'est passé ici mais on n'a pas le temps. Tirons-nous d'ici inquisitrice. Avec votre nouvelle amie si vous voulez, mais décampons avant que les locaux viennent nous conter fleurette. On a un planning à respecter.

Ce ton détaché et professionnel, presque froid et impersonnel, si typique de lui, ce qu'il pouvait le détester en cet instant. De la voir dans un aussi sale état, il en aurait rugi de fureur et éprouvé une sale envie de tirer sur tout ce qui bouge. Mais c'aurait été contre-productif et inutile. Mieux valait garder la tête froide, agir en conséquence et réserver la compassion à plus tard, s'il devait y en avoir un. Du reste, en présence de témoin, même qui risquait bien de finir à terme au peloton d'exécution - un Jedi reste un Jedi et l'Ordre 66 prévalait toujours dans l'Empire, après tout - il fallait éviter de se trahir. Il n'aurait rien tant voulu que la serrer dans ses bras pour la protéger et tenter de lui passer du baume au cœur - littéralement, connaissant la propension de la conseillère à se blesser tout le temps - mais ça lui était impossible.

Aussi leur fit-il signe, proposant sa main libre pour aider sa belle à se relever voire rester debout le temps de récupérer du choc. Parler plus serait inutile tant qu'ils seraient dans le secteur, vaguement dangereux pour leur santé. Couvrant le duo, l'agent partit en avant pour s'assurer que leur itinéraire de repli était sûr. Enfin, un peu moins dangereux que d'autres, plutôt. Ce ne fut que de longues minutes plus tard, une fois suffisamment éloignés de la salle des machines, qu'ils purent se reposer un peu et reprendre leur souffle. Molotch jeta un regard soupçonneux à leur nouvelle compagne de voyage, extrêmement méfiant à son encontre. Qui le lui aurait reproché ? Il tourna la tête vers l'inquisitrice, soucieux de son état et un peu inquiet.

Tu devrais peut-être repartir au vaisseau avec ta prisonnière. Tu es notre atout mais tu es gravement blessée. Du reste, tu es bien trop importante pour mourir dans ce trou, l'Empire a besoin de toi. Je peux continuer à chercher leurs armes pour y placer les bombes, en espérant que les agentes ont réussi à faire ce que je leur ai indiqué. Par contre je ne suis pas certain que notre chasseur de primes soit toujours en vie, je l'ai brièvement vu tombant du ciel mais bon, on voit souvent des choses bizarres.

Molotch ne pouvait guère voir le visage de la jeune femme avec son casque, même si abîmé qu'il laissait entrevoir un œil. Il l'imaginait le toisant avec un sourire amusé ou exaspéré, appréciant peu ses tentatives de la mettre à l'abri parce qu'elle n'avait pas besoin d'un chaperon. C'était probablement vrai, d'autant qu'elle avait de quoi tuer à peu près n'importe qui ou quoi lui voulant du mal, contrairement à lui qui n'était qu'un homme comme un autre. Son regard s'attarda sur le reste de bras gauche anéanti qu'elle devait supporter tant bien que mal. La douleur devait être extrême et, peut-être parce qu'il se rappelait la perte de sa propre main, fouilla dans le sac d'explosifs, cherchant un des rares objets de soin chapardés avant de prendre congé de Rooker.

Tiens, une petite injection de bacta, ça devrait soulager un peu la douleur. Peut-être même assez pour te permettre de rester sur pied. Désolé que ça ait fini aussi mal pour toi, on aurait dû trouver un meilleur plan pour ne pas t'envoyer au charbon toute seule.
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By Sareth Daran
#40356
    - Bon, je crois que Daran n'est pas disponible.

Doux euphémisme ! Et l'agenda du Mandalorien ne risquait pas de se libérer de sitôt, surtout dans le cas où sa prétendante la plus fidèle, cette chère et tendre Mort, viendrait à le faucher après tant de temps à flirter avec. Daran était toujours en chute libre, un sabre laser rouge à la main, à peine libéré du grappin qui le saucissonnait il y a quelques secondes à peine. La chute pouvait être longue, très longue, avant que le fond du fond ne soit atteint dans un craquement final des plus désagréables. D'ici Sareth avait une vue encore plus panoramique sur l'immensité de la base militaire aux mains des nostalgiques des guerres noires, là haut, sur les montagnes de Carida, et sur la fin de ses jours qui lui arrivait à la figure à la vitesse du son... C'était toujours dans ces moments là que la cadence se ralentissait quelques instants, juste le temps de constater l’ampleur de la tâche à réaliser et du carnage qui allait prendre place. Danser de façon si rapprochée avec la faucheuse était une mauvaise habitude qui collait à la peau de beaucoup de mercenaires aux yeux plus gros que le ventre, mais cette tendance était encore plus prononcée chez Sareth...

Était-ce le naturel qui revenait toujours au galop, une volonté intériorisée de jouer avec sa propre vie pour lui donner de la valeur ou bien le destin qui s'acharnait sur lui à répétition ? Peut être les trois, peut être aucun. Chercher un sens à ce qui n'en a pas, n'était-ce pas le propre de l'être pensant ? Peut être que c'était simplement "comme ça", peut être le cerveau avait-il besoin de sa dose d'adrénaline pour plonger quelques instants dans cette transe si agréable, si facile à gérer. Plus de sentiments, plus de morale, plus de questions... Juste un combat à gagner, l'instinct le plus primaire d'un animal en danger. Cliff disait souvent à son fils qu'avant chaque combat il fallait ne faire qu'un avec son corps, avec ses armes, n'être concentré que sur la résolution du conflit, sans y ressentir de joie ou de rage, faire le vide pour être imprédictible. Il devait donc y avoir un geste déclencheur permettant d'entrer dans cet état de neutralité totale, un moment permettant le déclic.

Image


Dans le cas du Mandalorien, c'était ce moment de flottement avant le combat, le calme avant la tempête, l'instant exact où l'adrénaline envoyait à grande doses ses hormones d'énergie... Cette sensation que tout ralentissait pendant quelques instants seulement. Le moment était arrivé. Il était là, flottant au milieu des bouts de verre et des nuages à lentement mais sûrement rejoindre le sol, son adversaire l'attendant sans doute déjà au sol... A cet instant ce n'était plus le cowboy de l'espace qui était au commande, mais un protocole de combat parfaitement pensé et entraîné des dizaines et des dizaines de fois auparavant. S'extirper de ce doux moment de tranquillité au beau milieu de l’œil du cyclone était toujours un crève-cœur, mais il fallait bien repartir dans la danse. Le jet-pack s'activa, cracha ses flammes bleutées dans le dos du mando, la chute fut peu à peu ralentie jusqu'à ce que le mercenaire n'atterrisse calmement au sommet d'une des nombreuses coupoles qui servait de toit à l'immense bâtiment de guerre. Tarkus l'attendait là, à son atterrissage il avait bien failli faire plier le métal massif du toit sous son poids... Et pourtant il n'avait ressenti aucun inconfort, souffert d'aucune blessure, il semblait même en pleine forme, prêt à en découdre.

    - Alors, mando, prêt à faire votre basse besogne ?
    - Il n'y a pas vraiment d'autre option qui me vienne en tête.
    - Je ne tenterai pas de vous dévier de votre tâche... Après tout nul de sensé ne fait la guerre par plaisir, mais bien par devoir. Faites ce que vous avez à faire, je resterai fidèle à ce que j'ai toujours cru.

Autour d'eux il y avait les fenêtres des divers bâtiments plongés dans le noir... Le tumulte des soldats accourant en tout sens pour tenter de trouver l'origine de la menace, essayant vainement d'allumer les droïdes de combat en sachant que c'était inutile. Il y avait aussi le début d'un incendie, la secousse d'une explosion au niveau du générateur électrique... Des sabres laser brillants dans la pénombre qui se remuaient en tous sens dans un combat dantesque entre l'inquisitrice et deux silhouettes perdues dans l'obscurité. Un véritable spectacle lumineux et presque artistique dont la violence était pourtant bien réelle. Pas le temps de s'interroger sur la présence de ces sorciers ici, Sareth avait déjà son propre combat à mener et il ne comptait pas être déconcentré par les frivolités des mystiques de la force. Le sabre laser rouge toujours à la main, il fonça sans vraiment réfléchir en direction de son adversaire avant de finir le combat d'un coup d'estoc... Le combat aurait du se finir ainsi, pourtant lorsque la lame rencontra l'armure du colosse il ne reçut pas une seule égratignure, à l'inverse du sabre laser qui se mit à vibrer et court-circuiter dans la main du Mandalorien.

    - Du cortosis... ?
    - Ma réputation ne me précède donc plus... Tarkus le Chasseur de Jedi, ça ne te dit rien ?

Une mandale en pleine figure fit reculer le guerrier sur plusieurs mètres, ses bottes métalliques crissèrent contre le toit de la coupole et la glissade avait été esquivée de peu. Il les voyait à la ceinture du géant à présent... Une jolie collection de sabre laser trônant à sa ceinture pour inviter l'audacieux à s'approcher s'il l'osait. Le Mandalorien avait osé, la punition ne s'était pas faite attendre, il se releva péniblement... Autour de lui le feu commençait à dévorer une des tours de la forteresse, le chaos remuait les troupes du commandant qui s'attelaient à éteindre le feu à l'aide de leurs extincteurs. A ce moment précis il ignorait si les sliceuses avaient réussi leur plan, si l'Inquisitrice et l'agent subtil étaient toujours dans la partie, si Taewyn avait pu se débrouiller pour descendre de là... Il n'y avait que lui et le commandant.

    - Ici Sareth... J'ai engagé le combat contre le commandant, je tâcherais de pas l’abîmer si j'y arrive mais le bougre me laisse pas beaucoup d'options, Rooker, active le plan Rex. Terminé.
    - Tu leur a fait tes adieux ? Demanda le commandant en se rapprochant d'un pas lourd.

Le mercenaire haletait et peinait à se tenir droit... Le casque en beskar avait évidemment tenu bon, mais le choc avait fait vibrer le métal et transformé toute la tête en tambourin. Le bourdonnement était insupportable, laissant notre combattant dans un état pitoyable, cela poussa notre dévaronien à baisser sa garde le temps d'une moquerie mal placée... Cela fut suffisant, le mando avait une fenêtre de tir pour projeter sur lui une fléchette électrique depuis son gantelet droit. Le projectile fonça droit dans son cou. Le corps massif de la bête rouge fut secoué de spasmes et de cris de douleur, les tendons furent poussés jusqu'à leurs limites et les muscles se raidirent... Mais la tête resta de marbre et, tel un taureau, surpassa la douleur et enfonça son adversaire d'un coup de corne qui le fit tomber de la coupole. C'était une victoire de courte durée, Tarkus qui retirait la fléchette de son épiderme le savait, car en un instant Sareth était déjà en train de canarder son adversaire depuis les airs à l'aide de son jetpack. Les tirs de blaster lourd frappèrent sans pitié l'armure de Cortosis qui commençait déjà à se craqueler, elle n'était pas prévue pour arrêter les tirs de blaster... Il serra les dents avant de pousser un hurlement bestial qui remua le complexe en entier. Ce n'était pas seulement dans le but de déstabiliser son adversaire, la force qu'il envoyait dans ses jambes cybernétiquement améliorées lui coûtait réellement de l'énergie et de l'effort. Lorsque le saut eut lieu, la coupole peina à résister à l'onde de choc, quand à Sareth il n'eut pas le temps de réagir, le corps de son adversaire lui rentra dedans à toute vitesse avant de l'emporter avec lui au travers d'une vitre menant droit vers le couloir où Zygmunt, Helera et sa nouvelle protégée tentaient tant bien que mal de retourner au hangar, leur barrant la route. Sareth était maintenu contre un mur et esquivait du mieux qu'il pouvait les immenses bourre-pifs du commandant rouge... Chaque nouveau coup esquivé manquait de fendre en deux le métal du mur blindé juste derrière, même pour un cornu de Dévaron c'était une force bien trop herculéenne pour qu'elle soit issue de ses seuls muscles. La lame rétractable du Mando jaillit de son poignet et laissa une profonde entaille dans le poignet qui maintenait le mercenaire contre le mur... Un cri. Sareth ne s'arrêta pas là, d'un coup de shuk'orok il colla une redoutable droite à la tête du taureau. Un nouveau cri, quelques pas de recul. Un direct du gauche droit dans le ventre du colosse. Trois nouveaux pas de recul, une chute dans le vide. Le Mandalorien souffla un coup avant d'observer ses alliées de circonstance qui le regardaient soit d'une mine bouche bée, soit d'un air froid et inquisiteur, c'était selon. Après tout pousser l'ennemi qu'on devait ramener vivant dans le vide n'était pas ce qu'on pourrait appeler d'un professionnalisme absolu.

    - Oh vous en faites pas, il est pas mort, il va remonter.

A ces mots, la silhouette du Commandant fut aperçue durant une demi seconde par la fenêtre... Puis un grognement digne des créatures les plus féroces de la galaxie se fit entendre à l'extérieur aux étages supérieurs.

    - Vous voyez ? Bon j'y retourne, tenez bon inquisitrice.

Sans faire plus de cérémonies il sauta lui aussi par la fenêtre avant d'activer son jetpack pour partir à la poursuite de son adversaire au travers du complexe militaire plongé dans le chaos. L'issue du duel ne risquait pas d'être décidée d'avance, d'autant que la course contre la montre était toujours d'actualité... Si jamais le commandant n'était toujours pas neutralisé dans le temps imparti par les bombes de l'agent subtil, Sareth pouvait être sûr qu'on l'abandonnerait ici sans un adieu ni un bon mot. Mais un peu plus loin, se frayant un chemin au travers des murs blindés du complexe, le plan Rex approchait...
#40363
L’inquisitrice toisait à travers son casque à demi fendue la gamine à genoux, son regard cherchant dans le sol quelque réconfort. Mais il n’y avait que les gravats de métal carbonisés entourant le cadavre encore fumant de feu son maître. Le regard de la gamine s'humidifia, sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche, sans aucune plainte. Helera perçut sa détresse, son hésitation mais aussi l’envie qui faisait battre son cœur. L’inquisitrice lui présenta sa main droite, gardant tout autant le silence et patienta. Autour d’elle, les flammes continuaient de consumer ce que leurs milliers de bouches trouvaient à portée. Parfois, des engins explosaient encore, projetant leur souffle chaud tout en brassant l’épais nuage de poussière. Cette scène surréaliste ne troubla aucune des deux femmes, la première patientant, la deuxième prenant un revirement total dans son avenir. Qu’est ce qui pu la décider ? Helera ne pouvait le dire, pas encore. Peut-être la même chose que ce qui la décida, une dizaine d'années plus tôt, lorsque le Sith l’enleva. Ou quand elle dû faire face à Dame Zannar… Le besoin de survie. Alors elle lui attrapa la main et se releva, pile au moment où l’agent fit son apparition. Il exposa la situation dans un professionnalisme exemplaire, faisant de lui une figure Stakhanoviste de leur bel empire.

Pourtant, la reine ne lui accorda qu’un bref regard et c’est vers le sol qu’il fut dirigé. Elle scanna rapidement les gravats, son moniteur interne grésillant par intermittence. Quand elle l’eut récupérée, elle l’alluma, son sabre laser à lame blanche. Ce dernier étincela toujours de sa plus belle lumière. Son regard embrasé s’y arrêta quelques instants, avant de se poser sur Sey la. D’un coup sec, elle s’arracha les restes de métal qui pendaient inertes, cautérisant au passage le saignement qui avait commencé au niveau de l’épaule.

« Il faut parfois se séparer de ce qui nous encombre pour pouvoir avancer. »

ImageSes nerfs synaptiques surchauffèrent et lui envoyèrent de violents signaux de douleur, qui ne firent qu'amplifier sa colère. Au prix d’un effort de volonté colossale et d’une pause d’une dizaine de secondes, elle réussit à ne pas passer ses nerfs sur les deux personnes vivantes encore présentes. Rien n’était gagné pour autant, car elle revivait par la même occasion cette journée sur Ithor où elle perdit son bras pour la première fois. Dans le recoin de son regard, elle ne percevait pas seulement les Dragons Ithoriens, se faufilant à travers la fumée. L’observant silencieusement tels des prédateurs aux yeux rougeoyant. Elle perçut également la silhouette silencieuse, tapis dans la pénombre. Cette silhouette démoniaque sans visage, dont la capuche béante ne laissait entrevoir que les ténèbres les plus sourds. Helera resta interdite, à mi-chemin entre le monde des ténèbres et celui des vivants. Ces deux mondes qui se croisaient désormais avec un tel réalisme qu’elle eut du mal à déceler le cauchemar de la réalité.

Ce fut Molotch qui la tira de sa rêverie, évaporant toutes les ombres d’un seul coup. Il lui prit la main sans lui poser de question et commença à la tirer de ce brasier infernal. L’inquisitrice se laissa faire, sans pour autant traîner. Au final, ils s'arrêtèrent seulement quelques couloirs plus loin. Cet arrêt fit réapparaître les ténèbres dans le coin de son regard.

« Elle n’est pas ma prisonnière », coupa-t-elle sèchement.

C’était le meilleur moyen pour ruiner tous ses efforts.

« Vous êtes donc de l’empire ? Je m’en doutais », enchaîna Sey la.

Et probablement un manque de professionnalisme qui ruina également tous ses propres efforts pour rester un modèle. Pourtant, au lieu de l’énerver davantage, cela eut au moins l’avantage de lui soutirer un sourire. Cela cassait au meilleur moment l’image du parfait impérial. Helera se tourna vers elle :

« Oui, nous sommes venus détruire les armes qui sont vendues dans l’empire et tuent énormément de monde. A cause du Commandant rouge, plusieurs centres résidentiels et culturels ont été attaqués par les terroristes qu’il a approvisionné. A cause de sa nouvelle alliance, beaucoup de planètes sont menacées. »

« Oh … »Elle baissa la tête, comme fautive d’un crime qu’elle n’avait pas commis et dont elle n’avait sûrement eu pas connaissance. « Je peux vous montrer l’endroit où ils les stockent. »

Helera se retourna vers l’agent “subtil” que de nom et sous son casque à demi brisé étira un grand sourire. Sourire qui se tarit bien vite quand sa douleur la rappela à la raison et lui envoya une décharge depuis l’épaule jusque dans l’abdomen. Elle s’appuya sur l’épaule de Zygmunt qui retint sa chute, la maintenant contre lui. En elle pulsaient des ondes brutales et impies, des reliquats d’un passé qu’elle avait tenté d’oublier et d’un futur qu’elle était sur le point de libérer. Elle les sentait, son esprit observant avec recul, sans vouloir s’en mêler directement. Son regard embrasé quant à lui ne cessait de brûler sa rétine, cela allant de mal en pis. Aussi sa douleur était tellement forte que l’aiguille qui perça sa peau fut presque un court réconfort. Mais ce fut réellement ce qui vint après qui lui apporta un semblant de paix intérieure, se diffusant dans son corps jusqu’à bloquer certains signaux synaptiques responsables de la douleur.

« Le plan était bon, je suis une impériale et je suis prête à faire tous les sacrifices nécessaires pour accomplir mon but. »

Le ton était sec et froid, répondant à une insulte perçut dans sa voix. Celle la comparant à la fois à une faible, mauvaise stratège et piètre combattante. Pendant quelques secondes, elle le toisa d’un regard implacable, avant de se calmer et baisser les yeux. Elle avait perdu ce duel. Sa main restante entoura sa nuque et vint se poser à l’arrière de son crâne, caressant ses cheveux négligemment.

« Merci d’être venue me chercher … »

La conseillère posa son front casqué contre celui de Zygmunt et ferma les yeux. Ce moment, elle l’avait arraché à la cruauté de la situation, sans demander l’avis du continuum qui guidait leur vie. Mais ce dernier ne resta pas longtemps sans réagir et une vitre se brisa en hauteur, laissant apparaître le Mandalorien et le commandant, aux prises l’un avec l’autre. Le combat se déroula sous leurs yeux incrédules, tandis que l’humain assenait de redoutables coups, assez violents pour décapiter un homme. Mais son adversaire n’en était pas un, il jouait de de son armure pour résister tout en contre attaquant avec la force de dix hommes. Faute de rapidité cependant, il chuta après un assaut du mandalorien.

Helera haussa un sourcil face aux fanfaronnades du capitaine, toujours appuyée sur Zygmunt. Elle avait pendant un instant oublié qu’ils devaient le ramener vivant. Sa remarque la rappela à la réalité, mais elle garda le silence. Car il avait vu juste, il était toujours dans les parages, elle sentait son aura. Aussi quand il réapparu, le combat se déplaça à l’extérieur, mettant fin à cet interlude inédit proche des combats dantesques sans sens des holofilms à gros budgets.

« Je crois qu’il chute depuis un moment… »

Le trio poursuivit sa route vers les hangars, ne croisant que peu de soldats. Le chaos avait pris l’endroit, les caméras et lumières étaient éteintes et l’on ne pouvait se guider que grâce à sa connaissance du bastion. Heureusement, ils avaient Sey’la qui leur montrait des passages et raccourcis, leur permettant même d’éviter quelques patrouilles peut-être un peu trop importantes pour leur groupe, dans ces conditions. En chemin, la gamine leur expliqua ce qu’elle avait vu dans cet endroit. Des armes effectivement titanesques, des stocks entiers remplissant des hangars complets. Elle leur décrivit leur positionnement à l’arrière de la forteresse, bien séparé l’un de l’autre. Elle expliqua également que les baraquements avaient été déplacés entre ces deux bâtiments pour permettre une sécurité accrue et un constant roulement des équipes de surveillance. La sensitive termina par qualifier le commandant rouge de quelques noms d'oiseaux ce qui fit vola un sourire à l’inquisitrice. Ils s’y dirigèrent, malgré les protestations de l’agent sur son état, ce à quoi elle avait répondu en se désolidarisant de son épaule pour lui prouver que tout allait bien.

Était-ce le cas ? Pas vraiment. Mais la raison n’était pas physique. Son corps n’était que le réceptacle de son esprit beaucoup trop instable. De l’extérieur, elle était affaiblie, de l’intérieur, elle bouillonnait d’une rage si intense qu’elle eût pu engloutir une ville entière. En définitif, cette rage était surtout née de la vengeance qui parasitait son esprit depuis plusieurs années maintenant. Envers les Jedi, pour sûr, mais surtout envers Ysanne, dont cette mission raviva de bien trop profondes cicatrices dont presque personne ne pouvait réellement comprendre l’étendue et les dommages. Personne mise à part Zygmunt, peut-être. Toujours est-il qu’ils poursuivirent leur chemin jusqu’à sortir du bâtiment principal, empruntant les sentiers de terre transverses pour contourner l’immense structure. Les hangars apparurent, sans grande surprise, à l’endroit exact indiqué tantôt. En revanche, la surprise fut de n’y trouver rien d'autre que les quelques speeders abandonnés à la hâte. Pourtant, l’inquisitrice sentait les dizaines de présences qui s’agitaient dans le complexe. Quelque chose n’allait pas, et pour cause, quand ils eurent parcouru la moitié de la distance les menant aux hangars, ils furent arrêtés par trois mercenaires, l’arme au poing. Très vite rejoint par une dizaine d’autres. L’un des mercenaires parla à travers son transmetteur d’épaule.

« On les a trouvé, vers les hangars. »

Puis vers eux.

« C’est terminé. Vous êtes encerclés, d’autres vont bientôt nous rejoindre. »

L’inquisitrice tourna la tête vers l’agent, tandis qu’une multitude d’idées plus folles et incensées les unes que les autres lui vinrent en tête. D’un geste lent et mesuré, elle passa sa main sous son casque et le jeta à terre, dévoilant sa chevelure blanche négligemment attachée. Son regard se transforma en une dernière plainte, une ultime excuse, suivit par un de ces sourires rieurs précédant une bêtise. Elle s’avança d’un pas et leva le bras.
-Nous nous rendons, si vous promettez qu’aucun mal ne nous sera fait.
Son interlocuteur, le mercenaire à la carrure d’un joueur de grav-ball fronça les sourcils. Son collègue de droite s’approcha de lui pour lui murmurer :

« C’est la jedi …
»

Son regard se fit plus dur et elle perçut un déclic dans son esprit. Elle se prépara à répliquer quand il prononça :

« Pas pour toi. »

Une salve lui fut dédiée, touchant respectivement son torse, sa côte et son bassin. Sans n’avoir pu répondre et trop faible pour anticiper, elle tituba puis s’écroula face contre terre. Son souffle était coupé et elle respirait par intermittence, très faiblement, mais assez fort pour que la poussière s’infiltre dans sa bouche. Elle ne pouvait exactement dire combien de temps s’écoula à partir du moment où elle avait touché le sol, ni même ce qui se passait à ses alentours. Elle perçut des cris, des heurts peut-être. Tout cela était vague désormais. Vague face à la douleur qui agitait son corps meurtri. Elle ne pouvait pas bouger et ressentait chaque brûlure, chaque nerfs en train de se rompre et se consumer. Son esprit lui refusait l’inconscience et au lieu de cela, lui faisait revivre en boucle les mêmes évènements. L’attaque d’ithor, la torture par Ysanne, l’explosion de Yaga Minor… Tous ces évènements qui petit à petit avaient ébréché sa volonté. Puis dernièrement la venue de l’entité silencieuse lui annonçant la chute prochaine des siens, laissant la porte ouverte à de sombres énergies qui aujourd’hui pulsait dans ses yeux incandescents. Ces mêmes énergies noires et insipides, résolument obscures et pourtant porteuses de puissance. Elles s’infiltraient par les blessures de son corps, par la douleur, se frayant un chemin jusqu’à son esprit, attaquant chacune de ses barrières mentales. Sans relâche, elles affluaient, jusqu’à ce que la première barrière n’explose. Il était difficile d’exposer très clairement les changements que cela induisait. Sa perception s’en retrouvait altérée, sur ce sol de terre. Sa douleur la conduisit de nouveau à saisir sa vengeance à pleine main, par le biais d’une colère qu’elle n’arrivait plus à contenir.

Helera plia son bras, se servant de sa main pour se relever à quatre pattes, sous les clameurs des mercenaires. Leurs armes de nouveau braquées, ils ne purent cependant appuyer sur la détente et tous se figèrent, tétanisés. La reine, l’inquisitrice, tourna son regard vers eux, ses cheveux blancs humides cachant une partie de ses yeux et lui procurant une apparence morbide. Les mercenaires portèrent alors les mains à leur cou, débutant une longue agonie qui durerait plusieurs secondes. Elle avait besoin de les voir souffrir tout comme elle souffrait désormais. Très lentement, telle une Liche revenue d’outre tombe, elle se releva et lorsqu’enfin elle fut de nouveau droite, les râles des morts en sursis cessèrent. Elle ne se soucia ni de Zygmunt, ni de Sey’la, sa vision ne lui appartenait plus et son désir de destruction n’était guidé que par sa vengeance. Détruire les armes pour affaiblir son ennemie.

Alors le ciel répondit à son appel et le bleu azur qui les illuminait se chargea de nuages noirs apocalyptiques. La nuit tomba autour de la forteresse, amenant avec lui les déchirements du ciel qui gémissait sous la torsion qu’on lui imposait. Les grondements des cieux répondirent à son appel et une pluie sourde les enveloppa. L’inquisitrice était immobile, figée sous l’effort qu’elle imposait, tout en se nourrissant de sa douleur, de sa haine et de sa colère. Un premier éclair frappa directement sur le hangar. L’explosion sonore titanesque qui s'ensuivit aurait pu déchirer leurs tympans, si une seconde ne vint pas troubler les efforts de la première. La réaction en chaîne des munitions embrasa de l’intérieur le premier hangar qui projeta son souffle enflammé dans toutes les directions. Les cadavres furent balayés, la secousse ébranla la terre mais Helera ne bougeait toujours pas, figée dans le sol, maintenue par quelques énergies anciennes et primales, née des peuples primitifs qui en détournèrent le noble usage pour en produire quelque chose d’impie. Le second hangar suivit de très près son jumeau dans une nouvelle clameur infernale. Ce ne fut pas tout, car les cieux n’en avaient pas fini, et la reine non plus. Son regard se porta vers les tours qui abritaient les immenses tourelles, vers la citadelle où avaient eu lieu de sinistre transaction. Tour à tour, la foudre frappa impunément, percutant avec la puissance digne d’une Turbolaser sur le métal mis à nue.

L’apocalypse se déversa autour d’eux et Helera, au centre de ce chaos, contempla son œuvre avec dédain. Quand enfin s’arrêta le vacarme assourdissant et que seule la pluie continua en torrent, elle prit une grande inspiration, sortant de cet état comme l’on sort de l’eau. Elle tomba à genoux, son bras las pendant, son visage caché par ses cheveux tourné vers le sol. Son ouïe était défaillante et elle n’entendait pour l’instant qu’un sourd écho pulsant au gré de son rythme sanguin.
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