- jeu. 3 mars 2022 17:21
#40347
IDENTITE
Nom du Personnage : Qadyr Vizsla, né Qadyr Djougah
Race : Zabrak
Âge : 36 ans
Planète d'origine : Iridonia
PROFIL
Métier : Chasseur de Prime ___
Faction : Mandaloriens
Description :
Seuls les élus ceignent la couronne d'épines ; le peuple Zabrak serait alors le peuple élu. Sur une peau brunie par le soleil et la silice, aux cicatrices fines et nombreuses taillées à la force de l'acier et de l'ozone brûlé, roulent des tatouages tribaux hérités des vieilles traditions des clans Zabrak. Des mauvaises langues l'en traiteraient de Zabrak dathomirien.
Les muscles grotesques sont pour les adeptes de la gonflette. Qadyr, héritier d'une tradition utile, campe sur des jambes taillées par la course, l'escalade et les sauts ; tracte avec des bras soudés dans les tractions, le port de charges lourdes et les frappes de la paume. Ses pectoraux ne saillissent en rien, mais témoignent de la dureté et du poids de son armure et de son métier.
Son armure porte sur lui ses envies et son ambition.
La Justice est son armure.
La Vengeance son oeil et son bras.
Histoire :
On ne naît pas Mandalorien. On le devient.
Les structures familiales de Qadyr ne furent jamais d'une parfaite stabilité. Commencer comme fils d'un boucher et d'une sage-femme promettait une vie simple dans la classe moyenne. C'était le début de toute vie dans un monde normal.
Mais il fallut que l'Empire soit proclamé quand il avait 3 ans. Que sa planète soit occupée par les autorités impériales, et même que des Zabrak s'engagent plus que n'importe quelle autre espèce dans les rangs de l'armée régulière. Que ses parents décident que la liberté valait le coup de se faire capturer par le BSI. Que ça leur vaille une exécution publique au milieu de tous les membres d'un réseau local de résistants.
Il aurait pu aller à l'université comme boursier, ou à crédit, mais non. Il avait dû devenir pupille de l'état, placé dans un orphelinat spécial, et mobilisé d'office à ses 16 ans.
Son manque cruel de sympathie pour l'Empire ne lui rendit pas les classes faciles. Mais les conscrits avaient l'avantage d'être noyés dans une armée régulière avec trop de membres pour que quiconque en ait quoi que ce soit à faire, et les exigences n'étaient pas folles. Les premières années de l'Empire avaient vu un certain nombre de conflits naître, de conquêtes à mener. Mais le temps que Qadyr soit enrôlé et entraîné, l'Empire en était à plus de la moitié de son existence, et la Galaxie était relativement pacifiée.
Ce fut la garnison pour Qadyr. Direction Ord Mantell. Faute d'utilité dans l'armée, on lui avait trouvé un poste tranquille sur place. Banal à souhait de dehors.
Un poste qui allait changer son destin.
Qadyr était agent de liaison de l'Empire auprès de l'office de contrôle et d'émission des Permis Impériaux de Maintien de la Paix. Les fameux PIMP. Du monde, il en vit passer. Les chasseurs défilaient tous avec un voile dans les yeux. Certains en avaient après la gloire, d'autres après l'or. Certains en pratiquaient l'art par amusement, d'autres par défis, pour les autres ou pour eux-mêmes.
Mais il était une race, rare, qui le faisait par devoir désintéressé. Des hommes casqués qui ne manquèrent pas de retenir son attention.
Des hommes recherchés pour leur travail bien fait. Leur professionnalisme. Leur mutisme. Leur arsenal.
Et leur beskar.
On pouvait être le meilleur chasseur de prime du secteur, la nature finissait inlassablement par vous rattraper. Émoussant vos réflexes, retardant vos instincts. Et même le vétéran des vétérans pouvait mourir sous la lame d'un assassin agile et silencieux : le temps. Un vieux contact, le plus taciturne, le plus prolifique, le plus discret - Qadyr l'aimait bien - avait fini par rendre l'âme. Faute de personnel, il fut dépêché sur place. Mise sous scellés des pièces à conviction. Un casque en beskar, des épaulières en beskar, un plastron en beskar, des grèves en beskar, des poignets en beskar, une lance en duracier. Une merveille. L'embout pouvait être chauffé en un éclair pour porter le métal au seuil de la fusion. Les officiers faisaient facilement trafic de ce genre de joujou. Raison pour laquelle Qadyr retarda l'envoi de son rapport. Le temps de mettre de côté le précieux objet.
Il fallut plusieurs mois pour que trois casqués viennent le voir dans son échoppe. Demander la restitution de l'équipement en beskar. Stoïque, il était, stoïque il resterait. Son chef était parti avec. Le trio ne parut pas impressionné par la réponse. Qadyr avait maintenant une mission pour eux : aller la chercher.
La chercher, c'était aller chez son officier, demander à reprendre l'armure pour une analyse, se faire fermer la porte au nez. Insister. Se faire dégrader en direct, avec ordre de partir dès demain de la planète. Insister encore. Se faire accuser de trahison, et voir son chef prêt à appeler la garde. Dans la panique, dans la colère, sortir son cran d'arrêt et le planter dans le cou. Rentrer brusquement dans la maison. Se rendre compte. Fermer la porte. Paniquer. Sortir la tête, vérifier qu'il n'y a pas de témoin. Par désespoir, fouiller. Ne rien trouver. Frapper une bibliothèque. Ouvrir un panneau secret. Prendre l'armure qui s'y cache.
Sans trop réfléchir, la mettre. C'est la sienne maintenant.
Retourner chercher sa lance. Ne rien dire à personne. Ne pas honorer le rendez-vous avec le trio de casqués. Faire quelques manipulations et se faire délivrer un PIMP sous un faux nom, au moins pour l'année de sa validité. Utiliser l'ID de son chef pour partir dans le premier transport disponible et partir à l'autre bout du monde.
Qadyr avait fini par se poser dans une des décharge d'Ord Mantell, là où personne n'irait le chercher. Un endroit peuplé de racailles, de ferrailleurs et de chasseurs. Si ce n'était pour son armure, Qadyr aurait été la racaille. Mais les gens le prenaient pour un chasseur. Son allure lui valut d'être considéré comme tel. Il prenait des petits boulots sous couvert de son PIMP, sans jamais rendre compte à la Guilde. Souvent des demandes de particuliers, du recouvrement de dette discret. L'armure faisait le travail la plupart du temps. Il n'eut pas à se battre souvent. Les fonds accumulés servaient juste à manger. Il dormait dans des abris de fortune la nuit, dans les décharges à ciel ouvert, dans un duvet acheté d'occasion. Il se doutait qu'il était recherché par l'Empire pour meurtre d'un officier, ce qui valait peine capitale.
Et par les casqués qui voulaient récupérer leur armure.
Pendant deux ans, il vécut comme un miséreux, mystérieux et solitaire. Ne parlant à personne, il n'en ressentit plus le besoin. Devant supporter la chaleur - errant dans les décharges la peau nue, écorchée sur des barres rouillées et par les vents de sable - la déshydratation et les attaques de vermines. Errant de décharge en décharge, revenant à divers morceaux de civilisation de temps à autre, pour gagner de quoi acheter du petit matériel, de l'eau, des filtres, une couchette,...
Mais les casqués avaient fini par le retrouver. Le ficelant comme un vilain jambon qu'on ferait pendre pour le mois d'après, immobilisé, en pantalon élimé, au milieu des arbres à cannes métalliques et autres rouilles massives, trônant dans un cimetière de vieilles pelles mécaniques.
Qadyr se débattit, fit éclater le fil simple qui l'entravait, joua de sa lance. 2 ans à s'entraîner sur des rats womps, des charognards divers, et parfois même des Savrips solitaires, cela forgeait une dextérité. Un talent dans le combat au corps à corps. Mais face au beskad d'un des casqué, il ne fit que pâle figure.
Mais c'est peut-être à cause de cette résistance, fr cette dignité dans un combat perdu d'avance, fr son regard plein de défi alors qu'il était à genoux, de son absence de complainte face à sa mort imminente... qu'ils décidèrent de la garder avec eux.
L'armure était impeccable. Qadyr en avait pris soin. Il ne l'avait que peu revêtue, mais l'avait entretenue. Il n'avait rien usurpé à leurs yeux, tout en tenant une hygiène de vie dure et impitoyable, et n'en était sorti que plus fort. Il était recherché en effet, pour meurtre. Depuis deux ans, ce n'était plus actif, mais il n'y avait pas prescription. Il pouvait partir s'il le voulait.
Ou accepter leur proposition : mériter cette armure qu'il avait conservée.
Sa vie prit un tournant. Ord Mantell était dure, sanguinaire, mais elle était passive. Elle ne souhaitait pas sa mort ; il était juste dans sa nature de pouvoir la lui offrir. Celui qui se chargeait de l'entraîner, en revanche, voulait le tuer à chaque entraînement. Deux beskad pour s'entrechoquer, et son mentor frappait pour trancher. Ses nuits sur des lunes sauvages comme Dxun, en orbite d'Ondéron, voulaient l'achever plus sûrement, surtout avec un seul pagne et son seul savoir en survie. Forger des armures dans un mélange bâtard de duracier et de beskar de contrebande - les filons étant pillés par l'Empire, il fallait ruser et sortir des lingots petit à petit et les allier à des métaux moins nobles pour en tirer profit au plus grand nombre - survivre, tirer au fusil, au pistolet, semer les champs et les récolter, manier l'épée et la lance, apprendre le mandalorien, respecter le Resol'Nare.
Il fallut plusieurs années d'entraînement intense pour enfin que son clan le juge digne de revêtir l'armure Noire et Jaune, lui demandant d'abord s'il voulait la repeindre. Il refusa sans un mot. Il endosserait les couleurs de sa nouvelle culture, à lui, l'assimilé venu de leur ennemi contemporain.
Jurant vengeance sur les impériaux, et justice pour son peuple.
Qadyr rejoignit le clan Vizsla.
Qadyr ne resta et ne revint que peu sur Mandalore, remplissant des missions à droite à gauche, rapportant les crédits de chasses accomplies pour le compte de la Guilde, jusqu'à réussir à ne vivre que de deux-trois contrats de meilleur niveau. Ils étaient le dernier échelon avant d'accéder à la légendaire Liste Noire.
La politique politicienne de Mandalore ne l'intéressait pas. Des exactions de l'Empire, il restait éloigné. Il honorait son clan, remplissait ses obligations. Il était aussi authentique qu'un mandalorien pouvait l'être. Durant la Guerre Civile qui éclata pour de bon avec la bataille de Yavin, il remplit de temps à autre diverses missions pour la Rébellion. Toujours contre crédits, hors de question de laisser l'idéologie rentrer dans sa vie. Toujours officiellement recherché par l'Empire, il évita de remplir des contrats pour eux sur des planètes majeures. Mais par deux fois, il travailla pour l'un puis l'autre camp sur les mêmes secteurs... devant traquer son employeur précédent dans la même semaine pour le compte de l'autre camp.
Qadyr ne faisait pas de politique. Seuls comptaient les crédits.
Il n'accepta aucune ristourne, aucun contrat gratuit.
Quand l'appel de revenir sur Mandalore par la déclaration d'un prétendant au titre suprême de Mand'Alor, il décida de faire le trajet. Rien ne l'y obligeait vraiment, seul le Mand'Alor pouvant lancer pareil ralliement... mais ainsi remit-il le nez dans les affaires.
C'est avant son départ pour Mandalore qu'il y eut la tuile. Un arrêt dans un motel simple. Une habitude qu'il n'avait jamais prise avant. Mais juste il s'arrêtait, et il fallait que ça tombe sur lui. Que deux coupe-jarrets lui tranchent la gorge dans son sommeil et partent avec son armure. Qu'il arrive à survivre avec un point de compression fort et un médikit comme il en avait toujours deux avec lui. Le sang perdu était massif, il esquiva de peu de devoir payer la caution sur la chambre. Et ainsi partit-il en traque de ses agresseurs, partis avec son armure, le laissant pour mort.
Ensuite il partirait pour Mandalore.
Psychologie :
Qadyr est avare en mots. Il n'y voit pas vraiment d'intérêt. Parler sert à transmettre les informations nécessaires. Communiquer n'est pas vraiment un principe cultivable.
Les émotions sont depuis longtemps mortes, le cou tordu. Pour certains, la tristesse, la joie, l'amour, la haine sont des composantes de vie. Ce ne sont pour Qadyr que de lointains souvenirs.
La douleur, les caresses, le chaud, le froid, l'humidité sont des sensations pour autrui. Depuis longtemps il ne les voit plus que comme des données. Tactiques ou triviales, mais des données. Tenir sa main au-dessus d'un brasier est d'un banal affligeant. Survivre dans le froid mènerait à la mort comme chez n'importe qui d'autre. Mais n'ayez aucun espoir de le voir frissonner.
Ni, jamais, de se plaindre.
Son travail, sa vie, sa justice, sa vengeance. Des concepts ? Des principes. Gravés sur sa peau, tatoués dans son épiderme. Mais ne pas chercher à y voir au-delà. Une machine n'a de raison d'être que dans son choix de processeur. Qadyr ne déroge pas à la règle. Son logiciel est ainsi fait.
INVENTAIRE
Crédits : 2.000
Arme : Bevii'ragir en duracier à empennage sous fusion
Equipement : Vêtements usés, faute d'armure en beskar
Nom du Personnage : Qadyr Vizsla, né Qadyr Djougah
Race : Zabrak
Âge : 36 ans
Planète d'origine : Iridonia
Métier : Chasseur de Prime ___
Faction : Mandaloriens
Description :
Seuls les élus ceignent la couronne d'épines ; le peuple Zabrak serait alors le peuple élu. Sur une peau brunie par le soleil et la silice, aux cicatrices fines et nombreuses taillées à la force de l'acier et de l'ozone brûlé, roulent des tatouages tribaux hérités des vieilles traditions des clans Zabrak. Des mauvaises langues l'en traiteraient de Zabrak dathomirien.
Les muscles grotesques sont pour les adeptes de la gonflette. Qadyr, héritier d'une tradition utile, campe sur des jambes taillées par la course, l'escalade et les sauts ; tracte avec des bras soudés dans les tractions, le port de charges lourdes et les frappes de la paume. Ses pectoraux ne saillissent en rien, mais témoignent de la dureté et du poids de son armure et de son métier.
Son armure porte sur lui ses envies et son ambition.
La Justice est son armure.
La Vengeance son oeil et son bras.
Histoire :
On ne naît pas Mandalorien. On le devient.
Les structures familiales de Qadyr ne furent jamais d'une parfaite stabilité. Commencer comme fils d'un boucher et d'une sage-femme promettait une vie simple dans la classe moyenne. C'était le début de toute vie dans un monde normal.
Mais il fallut que l'Empire soit proclamé quand il avait 3 ans. Que sa planète soit occupée par les autorités impériales, et même que des Zabrak s'engagent plus que n'importe quelle autre espèce dans les rangs de l'armée régulière. Que ses parents décident que la liberté valait le coup de se faire capturer par le BSI. Que ça leur vaille une exécution publique au milieu de tous les membres d'un réseau local de résistants.
Il aurait pu aller à l'université comme boursier, ou à crédit, mais non. Il avait dû devenir pupille de l'état, placé dans un orphelinat spécial, et mobilisé d'office à ses 16 ans.
Son manque cruel de sympathie pour l'Empire ne lui rendit pas les classes faciles. Mais les conscrits avaient l'avantage d'être noyés dans une armée régulière avec trop de membres pour que quiconque en ait quoi que ce soit à faire, et les exigences n'étaient pas folles. Les premières années de l'Empire avaient vu un certain nombre de conflits naître, de conquêtes à mener. Mais le temps que Qadyr soit enrôlé et entraîné, l'Empire en était à plus de la moitié de son existence, et la Galaxie était relativement pacifiée.
Ce fut la garnison pour Qadyr. Direction Ord Mantell. Faute d'utilité dans l'armée, on lui avait trouvé un poste tranquille sur place. Banal à souhait de dehors.
Un poste qui allait changer son destin.
Qadyr était agent de liaison de l'Empire auprès de l'office de contrôle et d'émission des Permis Impériaux de Maintien de la Paix. Les fameux PIMP. Du monde, il en vit passer. Les chasseurs défilaient tous avec un voile dans les yeux. Certains en avaient après la gloire, d'autres après l'or. Certains en pratiquaient l'art par amusement, d'autres par défis, pour les autres ou pour eux-mêmes.
Mais il était une race, rare, qui le faisait par devoir désintéressé. Des hommes casqués qui ne manquèrent pas de retenir son attention.
Des hommes recherchés pour leur travail bien fait. Leur professionnalisme. Leur mutisme. Leur arsenal.
Et leur beskar.
On pouvait être le meilleur chasseur de prime du secteur, la nature finissait inlassablement par vous rattraper. Émoussant vos réflexes, retardant vos instincts. Et même le vétéran des vétérans pouvait mourir sous la lame d'un assassin agile et silencieux : le temps. Un vieux contact, le plus taciturne, le plus prolifique, le plus discret - Qadyr l'aimait bien - avait fini par rendre l'âme. Faute de personnel, il fut dépêché sur place. Mise sous scellés des pièces à conviction. Un casque en beskar, des épaulières en beskar, un plastron en beskar, des grèves en beskar, des poignets en beskar, une lance en duracier. Une merveille. L'embout pouvait être chauffé en un éclair pour porter le métal au seuil de la fusion. Les officiers faisaient facilement trafic de ce genre de joujou. Raison pour laquelle Qadyr retarda l'envoi de son rapport. Le temps de mettre de côté le précieux objet.
Il fallut plusieurs mois pour que trois casqués viennent le voir dans son échoppe. Demander la restitution de l'équipement en beskar. Stoïque, il était, stoïque il resterait. Son chef était parti avec. Le trio ne parut pas impressionné par la réponse. Qadyr avait maintenant une mission pour eux : aller la chercher.
La chercher, c'était aller chez son officier, demander à reprendre l'armure pour une analyse, se faire fermer la porte au nez. Insister. Se faire dégrader en direct, avec ordre de partir dès demain de la planète. Insister encore. Se faire accuser de trahison, et voir son chef prêt à appeler la garde. Dans la panique, dans la colère, sortir son cran d'arrêt et le planter dans le cou. Rentrer brusquement dans la maison. Se rendre compte. Fermer la porte. Paniquer. Sortir la tête, vérifier qu'il n'y a pas de témoin. Par désespoir, fouiller. Ne rien trouver. Frapper une bibliothèque. Ouvrir un panneau secret. Prendre l'armure qui s'y cache.
Sans trop réfléchir, la mettre. C'est la sienne maintenant.
Retourner chercher sa lance. Ne rien dire à personne. Ne pas honorer le rendez-vous avec le trio de casqués. Faire quelques manipulations et se faire délivrer un PIMP sous un faux nom, au moins pour l'année de sa validité. Utiliser l'ID de son chef pour partir dans le premier transport disponible et partir à l'autre bout du monde.
Qadyr avait fini par se poser dans une des décharge d'Ord Mantell, là où personne n'irait le chercher. Un endroit peuplé de racailles, de ferrailleurs et de chasseurs. Si ce n'était pour son armure, Qadyr aurait été la racaille. Mais les gens le prenaient pour un chasseur. Son allure lui valut d'être considéré comme tel. Il prenait des petits boulots sous couvert de son PIMP, sans jamais rendre compte à la Guilde. Souvent des demandes de particuliers, du recouvrement de dette discret. L'armure faisait le travail la plupart du temps. Il n'eut pas à se battre souvent. Les fonds accumulés servaient juste à manger. Il dormait dans des abris de fortune la nuit, dans les décharges à ciel ouvert, dans un duvet acheté d'occasion. Il se doutait qu'il était recherché par l'Empire pour meurtre d'un officier, ce qui valait peine capitale.
Et par les casqués qui voulaient récupérer leur armure.
Pendant deux ans, il vécut comme un miséreux, mystérieux et solitaire. Ne parlant à personne, il n'en ressentit plus le besoin. Devant supporter la chaleur - errant dans les décharges la peau nue, écorchée sur des barres rouillées et par les vents de sable - la déshydratation et les attaques de vermines. Errant de décharge en décharge, revenant à divers morceaux de civilisation de temps à autre, pour gagner de quoi acheter du petit matériel, de l'eau, des filtres, une couchette,...
Mais les casqués avaient fini par le retrouver. Le ficelant comme un vilain jambon qu'on ferait pendre pour le mois d'après, immobilisé, en pantalon élimé, au milieu des arbres à cannes métalliques et autres rouilles massives, trônant dans un cimetière de vieilles pelles mécaniques.
Qadyr se débattit, fit éclater le fil simple qui l'entravait, joua de sa lance. 2 ans à s'entraîner sur des rats womps, des charognards divers, et parfois même des Savrips solitaires, cela forgeait une dextérité. Un talent dans le combat au corps à corps. Mais face au beskad d'un des casqué, il ne fit que pâle figure.
Mais c'est peut-être à cause de cette résistance, fr cette dignité dans un combat perdu d'avance, fr son regard plein de défi alors qu'il était à genoux, de son absence de complainte face à sa mort imminente... qu'ils décidèrent de la garder avec eux.
L'armure était impeccable. Qadyr en avait pris soin. Il ne l'avait que peu revêtue, mais l'avait entretenue. Il n'avait rien usurpé à leurs yeux, tout en tenant une hygiène de vie dure et impitoyable, et n'en était sorti que plus fort. Il était recherché en effet, pour meurtre. Depuis deux ans, ce n'était plus actif, mais il n'y avait pas prescription. Il pouvait partir s'il le voulait.
Ou accepter leur proposition : mériter cette armure qu'il avait conservée.
Sa vie prit un tournant. Ord Mantell était dure, sanguinaire, mais elle était passive. Elle ne souhaitait pas sa mort ; il était juste dans sa nature de pouvoir la lui offrir. Celui qui se chargeait de l'entraîner, en revanche, voulait le tuer à chaque entraînement. Deux beskad pour s'entrechoquer, et son mentor frappait pour trancher. Ses nuits sur des lunes sauvages comme Dxun, en orbite d'Ondéron, voulaient l'achever plus sûrement, surtout avec un seul pagne et son seul savoir en survie. Forger des armures dans un mélange bâtard de duracier et de beskar de contrebande - les filons étant pillés par l'Empire, il fallait ruser et sortir des lingots petit à petit et les allier à des métaux moins nobles pour en tirer profit au plus grand nombre - survivre, tirer au fusil, au pistolet, semer les champs et les récolter, manier l'épée et la lance, apprendre le mandalorien, respecter le Resol'Nare.
Il fallut plusieurs années d'entraînement intense pour enfin que son clan le juge digne de revêtir l'armure Noire et Jaune, lui demandant d'abord s'il voulait la repeindre. Il refusa sans un mot. Il endosserait les couleurs de sa nouvelle culture, à lui, l'assimilé venu de leur ennemi contemporain.
Jurant vengeance sur les impériaux, et justice pour son peuple.
Qadyr rejoignit le clan Vizsla.
Qadyr ne resta et ne revint que peu sur Mandalore, remplissant des missions à droite à gauche, rapportant les crédits de chasses accomplies pour le compte de la Guilde, jusqu'à réussir à ne vivre que de deux-trois contrats de meilleur niveau. Ils étaient le dernier échelon avant d'accéder à la légendaire Liste Noire.
La politique politicienne de Mandalore ne l'intéressait pas. Des exactions de l'Empire, il restait éloigné. Il honorait son clan, remplissait ses obligations. Il était aussi authentique qu'un mandalorien pouvait l'être. Durant la Guerre Civile qui éclata pour de bon avec la bataille de Yavin, il remplit de temps à autre diverses missions pour la Rébellion. Toujours contre crédits, hors de question de laisser l'idéologie rentrer dans sa vie. Toujours officiellement recherché par l'Empire, il évita de remplir des contrats pour eux sur des planètes majeures. Mais par deux fois, il travailla pour l'un puis l'autre camp sur les mêmes secteurs... devant traquer son employeur précédent dans la même semaine pour le compte de l'autre camp.
Qadyr ne faisait pas de politique. Seuls comptaient les crédits.
Il n'accepta aucune ristourne, aucun contrat gratuit.
Quand l'appel de revenir sur Mandalore par la déclaration d'un prétendant au titre suprême de Mand'Alor, il décida de faire le trajet. Rien ne l'y obligeait vraiment, seul le Mand'Alor pouvant lancer pareil ralliement... mais ainsi remit-il le nez dans les affaires.
C'est avant son départ pour Mandalore qu'il y eut la tuile. Un arrêt dans un motel simple. Une habitude qu'il n'avait jamais prise avant. Mais juste il s'arrêtait, et il fallait que ça tombe sur lui. Que deux coupe-jarrets lui tranchent la gorge dans son sommeil et partent avec son armure. Qu'il arrive à survivre avec un point de compression fort et un médikit comme il en avait toujours deux avec lui. Le sang perdu était massif, il esquiva de peu de devoir payer la caution sur la chambre. Et ainsi partit-il en traque de ses agresseurs, partis avec son armure, le laissant pour mort.
Ensuite il partirait pour Mandalore.
Psychologie :
Qadyr est avare en mots. Il n'y voit pas vraiment d'intérêt. Parler sert à transmettre les informations nécessaires. Communiquer n'est pas vraiment un principe cultivable.
Les émotions sont depuis longtemps mortes, le cou tordu. Pour certains, la tristesse, la joie, l'amour, la haine sont des composantes de vie. Ce ne sont pour Qadyr que de lointains souvenirs.
La douleur, les caresses, le chaud, le froid, l'humidité sont des sensations pour autrui. Depuis longtemps il ne les voit plus que comme des données. Tactiques ou triviales, mais des données. Tenir sa main au-dessus d'un brasier est d'un banal affligeant. Survivre dans le froid mènerait à la mort comme chez n'importe qui d'autre. Mais n'ayez aucun espoir de le voir frissonner.
Ni, jamais, de se plaindre.
Son travail, sa vie, sa justice, sa vengeance. Des concepts ? Des principes. Gravés sur sa peau, tatoués dans son épiderme. Mais ne pas chercher à y voir au-delà. Une machine n'a de raison d'être que dans son choix de processeur. Qadyr ne déroge pas à la règle. Son logiciel est ainsi fait.
Crédits : 2.000
Arme : Bevii'ragir en duracier à empennage sous fusion
Equipement : Vêtements usés, faute d'armure en beskar
Modifié en dernier par Qadyr Vizsla le lun. 7 mars 2022 20:24, modifié 3 fois.
