- mer. 16 mars 2022 00:44
#40412
ARBRA
Forêt septentrionaleIl n’y a pas à dire tes départs précipités de Bothawui c’est toujours quelque chose. Enfin, tu connais la chansonnette avec les clans de seconde zone. Déjà que tout profit qui n’est pas le leur, leur déplaît… Alors je te passe les détails quand il est question de faire primer celui d’un alien. Enfin. Les bas-fonds du terrier s’agitent, grognent, conspirent puis s’écrasent. Et toujours dans cet ordre. – Bah. Peste Borsk en esquissant un mouvement de balayage du bras comme pour chasser tous ces désagréments jetés à sa figure. Tout Bothan désire bénéficier d’un ou de plusieurs privilèges. C’est sa façon d’affirmer sa passion de l’égalité. Et puis ce n’est pas comme si ça m’amusait de courir la cambrousse, mais notre animal du jour est du genre difficile à dompter. Je lui fais une faveur, en échange de quoi, il m’en doit une en retour. – Hum. En parlant d’animal. Ta derrière battue remonte à quand très exactement ? – Si j’ai bonne mémoire et c’est le cas. Tu y étais. Après la seconde démission de Trey’dra et ma nomination pour reprendre ma place. Sacrée journée. En tant que chef d’État, deux choses m’avaient bien manqué. Déjà d’être chef et qu’il y eût un État. – Tu fais meilleur chef que chasseur. J’espère qu’il ne compte pas négocier ça au nombre de gibiers trappés. – Tu prodigues des conseils pour la chasse maintenant, je dois m’attendre à ce que tu me lises la carte du ciel et que tu règles ma chute de poils à mon retour ? Contente-toi d'assurer la régence. Ponctua-t-il sèchement avant de couper la liaison holocom avec Tav.
Si le vieux Fey’lya avait usé de patience ne serait-ce que quelques instants de plus il aurait appris que « certaines choses ne trompent pas, surtout quand ça saute aux yeux ». Sans doute que la chose lui aurait déplu, c’était mieux ainsi. Il n’aimait pas les reproches comme tout un chacun, encore moins quand il est question de sa manière de chasser. Fut-il aussi mauvais qu’on le laisse entendre. Il avait déjà trop tardé et il était attendu …Et voilà que quelqu’un s’approche. La tête du bothan s’hérisse, un bruit de pas suivis par un second et enfin … Un vacarme. On martèle l’armature comme gamorréen en rut, la porte du compartiment privé de la navette chancelle sous le torrent de coups. Fey’lya trésaille, comprend, se ressaisit puis fulmine. On finit par entendre crier, mais sans que cela ne vienne de lui, non pas que l’envie ne lui est pas parcourue l’esprit, sa pudeur à garder les apparences lui épargna tout un spectacle pathétique.
Celui qui l’interloque, le fait avec toute la manière bien caractérisée des simples d’esprit et tout ça pour simplement indiquer qu’il est temps de fouler le sol de ses deux pattes, un manque de savoir-vivre alarmant. Le Bothan engoncé dans sa tunique violacée fait claquer la porte et foudroie d’un regard noir le mutin de l’ordre et du bon sens. Signe d’un licenciement imminent, le demeuré finit par comprendre l’étendue de son erreur et se décompose dans son uniforme. Un militaire par-dessus tout… une bande de demeurés à peine bons pour se prendre du plasma maugréa Fey’lya sans faire état du moindre commentaire audible. Celui-ci poursuit plutôt sa route en direction d’une rampe abaissée, celle de son vaisseau, fermement ancré au sol meuble d’une clairière. Borsk en tête de sa propre délégation s’étonne de l’accueil qui lui est réservé. Même pour un vieux routier de la diplomatie la vision d’une vingtaine de baroudeurs en griffes, en crocs et en écailles tout armés de la tête aux pattes a quelque chose de déstabilisant. On s’habitue trop aux froufrous, aux étoffes et autres subterfuges de cour. À mémoire de bothan il n’a pas vu tel cortège diplomatique depuis sa dernière confrontation avec le représentant du peuple Kaleesh. Un sacré spécimen lui aussi. Passant outre, Borsk se contenta de faire ce que Borsk savait faire, préserver les apparences et répondre au sourire édenté de son hôte par une mine amusée.Je me languissssais de vous voir arriver, le soleil vient tout juste de se lever par ici. – Je partage votre plaisir et vous transmets toutes les amitiés du peuple Bothan excellence Tusserk. Léger ricanement du côté de l’assemblée des reptiles, réprimés sauvagement par un grognement de l’ancien. Haussement de sourcils côté bothan. Après ce qui semble être un soupir, le lézard osa la confidence. – Je ne m’y ferais jamais. – On ne s’y fait jamais vraiment. Le tout est de garder les apparences. Le ton se veut presque paternaliste, amical, à confidence pour confidence afin de maintenir l’illusion d’un pied d’égalité.
Le bothan ne put faire abstraction des railleries qui pondent au creux de son esprit. Quel blanc-bec ! Et comble de ça, pas même le plus gratiné. En tout cas, il ne vaut pas un clou comme diplomate, mais rien d’étonnant de la part d’un être issu d'une race aussi primitive. La rencontre entre Trandoshans et Bothans ne peut commencer sous meilleurs auspices.