- jeu. 27 juil. 2017 13:37
#29328
Il frappe, il détourne, il pare, il relance, il vainc encore et toujours l'apprentie, repoussant sans effort ses assauts brouillons et uniquement portés par la rage de vaincre. Ce n'est pas la bonne méthode, elle le comprend, mais elle est incapable de contrôler le tourbillon d'émotions violentes qui l'habitent. Par ses paroles, il a ouvert une porte donnant sur un noyau primal d'émotions négatives de son passé qu'elle a toujours gardé enfermées en elle.
Elle ne peut pas gérer tout ça, pas plus qu'elle ne saurait vaincre le monstre qui lui fait face. Ils sont trop exigeants avec elle, ils lui demandent de contrôler ce qui ne peut l'être, de diriger le flux de souffrance, de colère et de chagrin qui la hante depuis si longtemps qu'elle ne connait rien d'autre. Elle a l'impression que son crâne va exploser, comment quiconque peut-il vivre avec pareil fardeau? Comment osent-ils exiger un tel effort de sa part? Ils ont prétendu qu'ils allaient la libérer et l'aider à ne plus jamais être esclave, mais ils ne font que rire d'elle et la maltraiter.
Comme les autres. Ils sont tous pareils. Tous ses ennemis. Tous coupables. Un jour elle le leur fera payer, pas un ne réchappera à sa vengeance. Et puis une voix, presque douce, presque apaisante, perce le brouillard de haine qui l'étouffe et l'aveugle à ce qui est en train de la consumer. Elle la conseille, l'aide. Elle agit comme un baume sur la blessure de son esprit. La Pantoran risque un regard sur la Mirialan et comprend qu'elle l'a contacté directement dans sa tête. Une unique larme, de chagrin, de fureur, de frustration et de remerciement, coule le long de sa joue avant de s'écraser par terre.
Oui, elle comprend maintenant. Accepter toutes les émotions. Ne pas se restreindre en les repoussant ou en niant leur existence. Les laisser prendre forme. Incarner ce qu'elle ressent pour mieux le diriger. Là est la subtilité. Ne pas laisser les sentiments prendre le contrôle, les diriger pour qu'ils accentuent la force et le pouvoir du pratiquant. S'accepter soi-même. Elle relève la tête, un sourire sincèrement heureux sur son visage malgré la douleur, l'échec et tant d'autres choses qui l'accablent.
Merci Maître.
C'est avec un véritable soulagement qu'elle murmure ces mots, si bas qu'elle ne sait même pas si elle les a véritablement prononcé, ou simplement pensé. Krayt est maintenant derrière elle, ayant profité de son absence passagère pour lancer des assauts implacables et destructeurs, forme terrifiante et emplissant tout son espace de vision, terrible et étincelant d'un pouvoir avide de l'anéantir. Il a renoncé à simplement la contrer pour passer à un jeu plus agressif.
Mais son assaut porte les germes de sa défaite, ou du moins le pense-t-elle. Il ne raisonne plus non plus comme un combattant mais comme une machine de destruction vouée à lui faire mal. Il ne réfléchit plus, il agit. Elle tient là sa chance, si infime soit-elle. Elle peut prouver qu'elle n'est ni Faible, ni inutile, qu'elle est digne de devenir une Dame des Sith. Ou s'avouer vaincue et supplier, demandant qu'on mette fin à sa vie inutile et dénuée de sens.
La paix est un mensonge, il n'y a que la passion.
Elle s'ouvre pleinement et totalement à ce qui fait d'elle un être vivant. Elle se gorge de la peur que lui inspire Krayt, du respect et la loyauté qui la lient à Ranath, de la rage qu'elle ressent en repensant à ses tortionnaires, de tout ce qu'elle a un jour pu ressentir.
Par la passion, j'ai la puissance.
Elle sent à quel point tout ce qu'elle a pu ressentir en s'exerçant avec la Force jusque là n'était rien, un embryon, un fragment du pouvoir à portée de sa main. L'espace d'un instant, elle se sent merveilleusement vivante, plus vivante qu'elle ne l'a jamais été. Et elle comprend tout le plaisir qu'il y a à être un Sith. Cette impression de pouvoir faire n'importe quoi est saisissante.
Par la puissance, j'ai le pouvoir.
Elle sait qu'elle devrait se sentir épuisée, entre les entraînements de la journée avec Ranath, les cauchemars récurrents, les visions de Force sur Darth Bane, le duel avec Krayt qui l'a poussé jusqu'à ses extrêmes limites, elle ne devrait plus pouvoir tenir debout. Mais quelque chose en elle la pousse à continuer, refuse de laisser tomber tant qu'elle n'aura pas tout donné excepté sa vie. C'est la Force, poussée par ses émotions et sa volonté, qui lui obéit et la sert.
Alors que le Seigneur Noir lance un nouvel assaut sauvage, elle fait mine de reculer, une expression de crainte sur son visage jeune et marqué par les épreuves. Il se jette sur elle, riant de constater que sa proie est acculée et va subir le juste châtiment qu'elle mérite. Il fait erreur, mais il ne le sait pas encore. Le pouvoir est là, elle le sent l'emplir. Elle sait qu'elle n'a aucun moyen de le vaincre par des moyens conventionnels, il est bien au-delà de tout ce qu'elle pourrait déployer.
Mais elle n'est pas totalement démunie. Elle dispose d'un atout qu'il ne connaît pas car il ne l'a pas vue faire et il croit qu'elle ne vaut rien. Elle peut retourner sa propre arrogance contre lui. Exploiter ses faiblesses à elle pour en faire des forces à même d'arracher la victoire. Alors qu'il se dresse au-dessus d'elle, à moitié allongée par terre, prêt à frapper sans aucune pitié, elle invoque la Force. Elle veut le prendre par surprise, lui porter un coup auquel il ne s'attendra pas, et tant pis si il arrive quand même à se défendre.
Alors elle disparaît, soudainement, comme ça.
Par le pouvoir, j'ai la victoire.
Elle réapparaît juste dans son dos, à un mètre de lui, prête à attaquer. Il n'a rien vu venir, trop focalisé sur la facilité avec laquelle il jouait avec elle. Une erreur de débutant, qu'elle compte mettre à profit. Elle se doute bien qu'il saura riposter et probablement aussi la repousser. Mais elle s'en moque. Elle a prouvé qu'elle n'était pas si simple à mettre à terre et qu'il ne se comporterait pas avec elle comme il le ferait d'un rat-womp qu'il asticoterait pour son seul plaisir sadique.
C'est une victoire qui lui convient. Elle ne gagnera pas de duel contre lui, mais elle se prouvera à elle-même, autant qu'aux autres, qu'on doit compter avec son talent et sa force, quand bien même elle n'est qu'une débutante sur la voie des Sith.
Par la victoire, je brise mes chaînes.
Elle s'élance pour le frapper au dos. Un coup en traître qu'il ne pensait probablement pas possible de la part de l'esclave bonne à rien qu'il affrontait. Et c'est pourtant ce qui est arrivé. Ne jamais abandonner. Ne jamais rien lâcher. Ne rien prendre pour acquis. Constamment se remettre en cause, repousser ses limites. Apprendre de ses erreurs pour mieux les gommer. Exploiter celles des autres pour son propre bénéfice. C'est le chemin du pouvoir et de la victoire.
La Force me libérera.
L'épée de bois est proche, si proche de toucher le dos du Seigneur Noir, qu'elle s'autorise l'espace d'un infime instant à ressentir le triomphe et la joie. Il est bien trop puissant pour accepter et tolérer qu'elle puisse même le frôler. Il esquivera probablement, ou parera au dernier moment. Peu importe. Elle se sent en paix, enfin. Elle en a fini avec tout ces souvenirs qui l'entravaient et l'empêchaient de révéler son potentiel. Ironiquement, c'est le monstre qui lui fait face qui a permis cela.
Elle n'oubliera pas ce qu'elle a jadis subi, mais plus jamais elle ne se laissera empoisonner par les souvenirs ni dominer par eux. Elle fera avec, elle le canalisera pour devenir plus forte, plus puissante, plus intelligente, pour devenir plus que ce qu'elle a été. Par la même, elle deviendra véritablement et pleinement libre de faire ce qu'elle désire, comme elle le désire. Parce que la liberté tant chérie par les Sith, c'est ne pas être restreint par qui ou que ce soit dans l'accomplissement de ses désirs, peu importe qu'ils soient égoïstes ou non.
Au sol ou elle était quelques instants plus tôt, la larme versée avait maintenant séché sur la terre aride.
Elle ne peut pas gérer tout ça, pas plus qu'elle ne saurait vaincre le monstre qui lui fait face. Ils sont trop exigeants avec elle, ils lui demandent de contrôler ce qui ne peut l'être, de diriger le flux de souffrance, de colère et de chagrin qui la hante depuis si longtemps qu'elle ne connait rien d'autre. Elle a l'impression que son crâne va exploser, comment quiconque peut-il vivre avec pareil fardeau? Comment osent-ils exiger un tel effort de sa part? Ils ont prétendu qu'ils allaient la libérer et l'aider à ne plus jamais être esclave, mais ils ne font que rire d'elle et la maltraiter.
Comme les autres. Ils sont tous pareils. Tous ses ennemis. Tous coupables. Un jour elle le leur fera payer, pas un ne réchappera à sa vengeance. Et puis une voix, presque douce, presque apaisante, perce le brouillard de haine qui l'étouffe et l'aveugle à ce qui est en train de la consumer. Elle la conseille, l'aide. Elle agit comme un baume sur la blessure de son esprit. La Pantoran risque un regard sur la Mirialan et comprend qu'elle l'a contacté directement dans sa tête. Une unique larme, de chagrin, de fureur, de frustration et de remerciement, coule le long de sa joue avant de s'écraser par terre.
Oui, elle comprend maintenant. Accepter toutes les émotions. Ne pas se restreindre en les repoussant ou en niant leur existence. Les laisser prendre forme. Incarner ce qu'elle ressent pour mieux le diriger. Là est la subtilité. Ne pas laisser les sentiments prendre le contrôle, les diriger pour qu'ils accentuent la force et le pouvoir du pratiquant. S'accepter soi-même. Elle relève la tête, un sourire sincèrement heureux sur son visage malgré la douleur, l'échec et tant d'autres choses qui l'accablent.
Merci Maître.
C'est avec un véritable soulagement qu'elle murmure ces mots, si bas qu'elle ne sait même pas si elle les a véritablement prononcé, ou simplement pensé. Krayt est maintenant derrière elle, ayant profité de son absence passagère pour lancer des assauts implacables et destructeurs, forme terrifiante et emplissant tout son espace de vision, terrible et étincelant d'un pouvoir avide de l'anéantir. Il a renoncé à simplement la contrer pour passer à un jeu plus agressif.
Mais son assaut porte les germes de sa défaite, ou du moins le pense-t-elle. Il ne raisonne plus non plus comme un combattant mais comme une machine de destruction vouée à lui faire mal. Il ne réfléchit plus, il agit. Elle tient là sa chance, si infime soit-elle. Elle peut prouver qu'elle n'est ni Faible, ni inutile, qu'elle est digne de devenir une Dame des Sith. Ou s'avouer vaincue et supplier, demandant qu'on mette fin à sa vie inutile et dénuée de sens.
Elle s'ouvre pleinement et totalement à ce qui fait d'elle un être vivant. Elle se gorge de la peur que lui inspire Krayt, du respect et la loyauté qui la lient à Ranath, de la rage qu'elle ressent en repensant à ses tortionnaires, de tout ce qu'elle a un jour pu ressentir.
Elle sent à quel point tout ce qu'elle a pu ressentir en s'exerçant avec la Force jusque là n'était rien, un embryon, un fragment du pouvoir à portée de sa main. L'espace d'un instant, elle se sent merveilleusement vivante, plus vivante qu'elle ne l'a jamais été. Et elle comprend tout le plaisir qu'il y a à être un Sith. Cette impression de pouvoir faire n'importe quoi est saisissante.
Elle sait qu'elle devrait se sentir épuisée, entre les entraînements de la journée avec Ranath, les cauchemars récurrents, les visions de Force sur Darth Bane, le duel avec Krayt qui l'a poussé jusqu'à ses extrêmes limites, elle ne devrait plus pouvoir tenir debout. Mais quelque chose en elle la pousse à continuer, refuse de laisser tomber tant qu'elle n'aura pas tout donné excepté sa vie. C'est la Force, poussée par ses émotions et sa volonté, qui lui obéit et la sert.
Alors que le Seigneur Noir lance un nouvel assaut sauvage, elle fait mine de reculer, une expression de crainte sur son visage jeune et marqué par les épreuves. Il se jette sur elle, riant de constater que sa proie est acculée et va subir le juste châtiment qu'elle mérite. Il fait erreur, mais il ne le sait pas encore. Le pouvoir est là, elle le sent l'emplir. Elle sait qu'elle n'a aucun moyen de le vaincre par des moyens conventionnels, il est bien au-delà de tout ce qu'elle pourrait déployer.
Mais elle n'est pas totalement démunie. Elle dispose d'un atout qu'il ne connaît pas car il ne l'a pas vue faire et il croit qu'elle ne vaut rien. Elle peut retourner sa propre arrogance contre lui. Exploiter ses faiblesses à elle pour en faire des forces à même d'arracher la victoire. Alors qu'il se dresse au-dessus d'elle, à moitié allongée par terre, prêt à frapper sans aucune pitié, elle invoque la Force. Elle veut le prendre par surprise, lui porter un coup auquel il ne s'attendra pas, et tant pis si il arrive quand même à se défendre.
Alors elle disparaît, soudainement, comme ça.
Elle réapparaît juste dans son dos, à un mètre de lui, prête à attaquer. Il n'a rien vu venir, trop focalisé sur la facilité avec laquelle il jouait avec elle. Une erreur de débutant, qu'elle compte mettre à profit. Elle se doute bien qu'il saura riposter et probablement aussi la repousser. Mais elle s'en moque. Elle a prouvé qu'elle n'était pas si simple à mettre à terre et qu'il ne se comporterait pas avec elle comme il le ferait d'un rat-womp qu'il asticoterait pour son seul plaisir sadique.
C'est une victoire qui lui convient. Elle ne gagnera pas de duel contre lui, mais elle se prouvera à elle-même, autant qu'aux autres, qu'on doit compter avec son talent et sa force, quand bien même elle n'est qu'une débutante sur la voie des Sith.
Elle s'élance pour le frapper au dos. Un coup en traître qu'il ne pensait probablement pas possible de la part de l'esclave bonne à rien qu'il affrontait. Et c'est pourtant ce qui est arrivé. Ne jamais abandonner. Ne jamais rien lâcher. Ne rien prendre pour acquis. Constamment se remettre en cause, repousser ses limites. Apprendre de ses erreurs pour mieux les gommer. Exploiter celles des autres pour son propre bénéfice. C'est le chemin du pouvoir et de la victoire.
L'épée de bois est proche, si proche de toucher le dos du Seigneur Noir, qu'elle s'autorise l'espace d'un infime instant à ressentir le triomphe et la joie. Il est bien trop puissant pour accepter et tolérer qu'elle puisse même le frôler. Il esquivera probablement, ou parera au dernier moment. Peu importe. Elle se sent en paix, enfin. Elle en a fini avec tout ces souvenirs qui l'entravaient et l'empêchaient de révéler son potentiel. Ironiquement, c'est le monstre qui lui fait face qui a permis cela.
Elle n'oubliera pas ce qu'elle a jadis subi, mais plus jamais elle ne se laissera empoisonner par les souvenirs ni dominer par eux. Elle fera avec, elle le canalisera pour devenir plus forte, plus puissante, plus intelligente, pour devenir plus que ce qu'elle a été. Par la même, elle deviendra véritablement et pleinement libre de faire ce qu'elle désire, comme elle le désire. Parce que la liberté tant chérie par les Sith, c'est ne pas être restreint par qui ou que ce soit dans l'accomplissement de ses désirs, peu importe qu'ils soient égoïstes ou non.
Au sol ou elle était quelques instants plus tôt, la larme versée avait maintenant séché sur la terre aride.