L'Astre Tyran

[Misha Kist]

Les paupières papillonèrent dans le vide quelques instants, tandis que l'être s'éveillait en douceur. Cela faisait déjà si longtemps qu'elle voyageait, et il lui tardait de se poser enfin. Elle avait enclenché le pilote automatique, en fixant la destination sur Nar Shaddaa. Elle avait lu tellement sur cette planète, sur l'agitation qui y régnait, qu'elle avait rêvé de s'y rendre par elle-même pour constater tout ça. Et en attendant d'atteindre son but, elle s'était allongée pour se reposer un peu. Entre l'excitation du départ, la joie de se sentir enfin voler de ses propres ailes, elle se sentait soudainement épuisée, et effectivement, elle n'avait pas vu le temps passer une fois les paupières closes.

Les yeux enfin ouverts, les prunelles vertes fixées sur le plafond de sa petite cabine, Misha reprenait ses esprits doucement, pensant à ce qu'elle avait laissé derrière elle. D'un seul coup, elle réalisait que sur Corellia, elle avait un avenir tout tracé, certain. Elle connaissait son futur, son passé. Elle maîtrisait sa vie là bas. Et pourtant, pourtant, elle avait décidé de tout lâcher. Dans les yeux embués de son père, fier colosse au cœur d'argile, elle avait lu la peur et l'inquiétude pour sa fille unique. Et maintenant qu'elle était là, aux portes de cette planète inconnue, elle se demandait si tout ça était une bonne idée. Oui, elle comprenait le sentiment de son père, et l'espace d'un instant, pensa qu'elle pourrait faire demi-tour, oublier tout ça, et reprendre la ferme, comme prévu initialement.

Non. Elle ne pouvait pas.

Basculant les pieds hors de la couchette, elle se rendit dans le poste de pilotage en trainant des pieds, et en réajustant la tresse rousse qui lui tombait sur l'épaule. Elle ne pouvait pas renoncer aussi facilement juste parce que, soudainement, la peur de l'inconnu lui serrait l'estomac. Qu'est ce que ça aurait signifié hein ? Qu'elle n'avancerait jamais dans la vie si elle n'osait pas prendre de risques. La vie n'était pas plus compliquée que ça. Il fallait risquer pour réussir. Et aujourd'hui, elle était prête à prendre ce risque, à donner se nouveau tournant à son existance.

Quelques heures plus tard, le vaisseau se posa sur Nar Shaddaa, et elle se présenta au contrôle. Elle n'avait rien à se reprocher, et fut ainsi laissée tranquille. Elle regarda autour d'elle, réajustant un sac à dos sur son épaule droite. Pour se mêler à la population, rien de mieux qu'une cantina, aussi se dirigea-t-elle vers celle qui lui semblait la plus « accueillante », si l'on peut utiliser ce terme. Sauf qu'elle se heurta à un élément de taille, humain visiblement, à qui elle percuta le flanc assez violemment.

- Pardonnez moi.

[Zeph Mathuin]

Une nouvelle journée sur la Lune des Contrebandiers commence mes amis. Cela fait maintenant quelques jours que l'affaire a été conclue avec Monsieur Hett qui nous a confié son bon ami pour assurer son investissement. Depuis ce bon Monsieur DeGroot et moi nous amusons à écumer les cantinas du quartier Corellien pour recruter des matelots capables et disposés (et qui ne demandent pas non plus une trop grosse part faut pas déconner).

J'aime cet endroit. C'est ce qui se rapproche le plus du coin de Coronet ou je vivais avec ma génitrice quand j'étais gosse. Pas de loi, pas de règles stupides, une totale anarchie ou chacun vit selon ses envies tant qu'il a le cran de se battre pour les conserver. Inutile de vous dire que ça se mesure à la longueur de votre blaster et surtout de votre capacité à l'utiliser. Je vous vois venir avec votre analogie à deux crédits.

Mais je m'égare un peu là. Je disais donc que le processus de recrutement va bon train, quoique de temps en temps on tombe sur des incapables que je laisse généralement aux bons soins de mon fidèle comparse qui a tôt fait de les renvoyer au chômage. Il n'y a pas à dire c'est bon d'avoir un gros lézard à l'air hargneux avec soi. Il est toutefois maintenant temps d'aller voir si Monsieur Hett a tenu parole.

Direction le spatioport mon bon ami, on a un vaisseau à aller baptiser. Dehors comme d'habitude c'est l'anarchie, on entend tout le temps des tirs venant d'un peu partout, des cris et l'activité propre à Nar Shaddaa. Ah ça c'est la vie. Je continue donc à suivre le chemin vers mon objectif tout en conversant avec DeGroot.

Vous voyez Monsieur DeGroot, à mon sens si un homme veut vraiment être libre, il doit...

Bim. Je me cogne contre quelque chose qui doit probablement être quelqu'un en fait. Un peu grognon je commence à jurer de forts vilaines insultes bien corelliennes quand je m'aperçois que le quelqu'un est en fait un... Quelqu'une.

Et ma foi elle ne semble pas vilaine, quoiqu'un peu petite, je dois avouer n'avoir jamais vu d'Humain de taille un peu réduite mais il faut de tout pour faire une galaxie. Joli visage avec ces cheveux roux et une tresse assez élégante. Elle a l'air tellement innocente, on voit qu'elle vient de débarquer. On ne vit pas à Nar Shaddaa en ressemblant à une boy scout si vous voulez mon avis. Elle a de fort jolis yeux aussi.

Houlà veuillez m'excuser chère amie, je discutais avec mon camarade et quand je m'entend parler je ne fait plus trop attention à ce qui se passe autour de moi. Mais dites-moi, vous êtes perdue ou bien? Je m'appelle Ciaphas Cain et voici l'excellent Monsieur DeGroot.

A mes côtés le pauvre Trandoshan pousse un soupir de lassitude. Jusqu'à ma mort je l'ennuierai avec ça, il va finir par vouloir me tuer mais tant pis. Il observe d'un air intéressé l'inconnue. Non c'est de la simple politesse il n'est pas intéressé dans ce sens le lézard je ne pense pas qu'on soit son type nous les peaux-roses.

[Misha Kist]

Comme à chaque fois, sa petite taille l'oblige à lever les yeux, puis la tête vers son nouvel interlocuteur. Ce n'était pas vraiment de cette manière qu'elle s'attendait à faire de nouvelles rencontres, mais soit, c'était toujours un premier pas vers l'inconnu. L'homme en face d'elle avait un visage assez âgé, travaillé par le temps et les années, peut être par ses actions ? Cependant, il lance une salve d'injures de chez elle, et presque instantanément, elle pourrait avoir confiance en lui. Enfin presque, parce qu'elle sait rester méfiante face aux êtres, et son caractère la pousse à faire quelques pas en arrière pour gagner en recul. Elle évite de sourire, pour ne pas l'enerver plus, mais elle se détend lorsqu'il commence à s'excuser auprès d'elle.

Il faut avouer qu'elle ne s' était pas attendu un seul instant à ça. Elle s'était même posée légèrement sur ses jambes fléchies, prête à riposter en cas d'attaque au corps-à-corps, vestige des fêtes de récoltes au cours desquelles il lui arrivait de participer à des concours de lutte. Oui, la jeune Corellienne était pleine de ressources et de surprises, et il aurait été dommage de passer à côté d'un tel personnage. Elle soupira, avant de sourire de manière tout à fait sincère à celui qui venait de s'introduire comme étant Ciaphas Cain. Et son...

Comment décrire la réaction de Misha face au Trandoshan ? Elle n'avait jamais vu cette race en vrai, et pour le coup, entre l'aspect de gros lézard plus ou moins aimable, et la taille – qui a vue de nez devait facilement dépasser les deux mètres -, elle comprenait que certains puissent être impressionnés, et d'ailleurs elle l'était, fut-elle trahie par ses grands yeux verts écarquillés, et le nouveau mouvement de recul léger. Elle reporta son attention sur l'humain, bien plus rassurant malgré le fait qu'elle ne le connaissait de nulle part, mais au moins il avait un visage qui lui rappelait le pays.

- Je... Je m'appelle Misha. Droan. Misha Droan. Et si je suis perdue... Non pas vraiment. Enfin je ne connais pas cette planète, c'est la première fois que j'y pose le pied, mais de là à me considérer perdue... Non, définitivement on ne peut pas dire ça.

C'était vrai d'ailleurs. Elle ne se considérait pas comme perdue, plutôt comme une aventurière en quête de sa route. Et si le destin décidait de mettre sur sa route le reptile et Ciaphas, c'est qu'ils devaient avoir un interet certain dans son futur. Elle avait toujours entendu que tous les événements qui arrivaient dans la vie d'un être étaient là pour le mener vers sa destinée, qu'ils soient bons ou mauvais. Alors que risquait-elle vraiment?

- J'allais prendre un verre, pour tout vous avouer, Monsieur Cain. Votre ami et vous-même pourriez peut etre m'accompagner ? Vous semblez bien plus à l'aise que moi en ces lieux, vous auriez peut etre quelques petites choses à m'apprendre sur l'endroit?

[Zeph Mathuin]

Voilà qu'elle recule un peu pour pouvoir nous encadrer tout les deux. Eh bien j'en ai rencontré des femmes mais celle-là a l'air d'un sacré numéro. Ma foi c'est toujours intéressant les gens un peu spéciaux. Et elle, elle a l'air de l'être à bien des égards. Arrêtez de rire je ne pensais pas à ça. Ou peut-être un peu quand même. Joli sourire qui a l'air vrai en plus en tout cas.

Eh bien ma chère, vous êtes sur Nar Shaddaa, appelée Lune des Contrebandiers -vous aurez compris vous-même pourquoi j'espère- et c'est une planète très... Vivante on va dire, parfois un peu trop pour certains.

Le plus drôle c'est sa réaction face à Monsieur DeGroot. Elle a de ces yeux en l'observant un peu, on croirait voire une gamine qui obtient un cadeau de la part de son paternel qui est toujours absent parce qu'il est occupé à aider des enfoirés de racistes génocidaires sur les bords et qui d'un coup se souvient qu'il a un rejeton. Attendez quoi? Je me suis égaré, vieux souvenirs d'enfance vous comprenez.

Du coin de l’œil je vois bien que le Trandoshan semble bien amusé et même un peu flatté d'être l'objet de son étonnement. Je me demande ce qu'il pense dans son crâne écaillé. Peut-être qu'elle ferait une merveilleuse proie pour sa déesse des points cardinaux ou je ne sais quoi? Ou alors en fait il s'en fout complètement. Vous avez vu leurs têtes? Comment voulez-vous déchiffrer leurs expressions faciales dans ces conditions?

Vous savez quoi? Je connait un excellent bar dans le quartier Corellien, le Batteur Bourré. On peut vous y conduire si vous voulez, je vous paie une tournée de bonne bière corellienne il n'existe aucun meilleur tord-boyaux dans la galaxie. On pourra discuter un peu, vous de vos projets et nous de comment vous aider à vous repérer ici.

Je lui fait alors signe d'une brève révérence pas trop mal effectuée compte tenu du fait que je ne l'ai vue utilisée qu'une seule fois quand j'étais gosse et que je m'étais introduit chez quelqu'un pour... Bref vous avez compris. Les dames d'abord mon capitaine!

[Misha Kist]

Visiblement, il y avait autant de réactions de leurs côtés que du sien, dans la mesure où elle sentait un léger amusement de la part du gros lézard qui ne comprenait peut être pas pourquoi la jeune femme avait cette attitude là. Ceci dit, elle ne s'étonnait pas de tout ça, elle savait qu'elle avait l'air de débarquer de nulle part, noyée dans sa naïveté facilement décelable, vu son faible niveau de connaissances – hormis ce qu'elle avait lu. Mais entre les écrits et la réalité, elle découvrait le grand écart qui n'était pas vraiment facile à appréhender jusqu'à s'y retrouver confrontée. - Pourtant, elle n'aurait mis personne au défi d'essayer de profiter d'elle. Il se serait frotté à une boule piquante dotée d'un sacré caractère.

Ciaphas reprit la parole, et les prunelles vertes se tournèrent vers lui, rapidement suivies de la tête, puis du torse, faisant finalement complètement face à l'homme, pour en écouter les propositions. Ah, un quartier Corellien, déjà ça l'interessait, parce que c'était une bonne manière de rencontrer des compatriotes. Après tout, pouvait-on avoir plus confiance en quelqu'un qu'en ceux qui sont issus du même endroit que soi-même ? C'était sans doute pour ça d'ailleurs qu'elle était prête à suivre les deux compagnons.

- Je pense que c'est une excellente idée voyez vous. Ca ne fait pas bien longtemps que j'ai quitté Corellia, mais la maison, ça finit par manquer assez vite. Et puis vous pourrez me parler de vos projets vous aussi.

Ce n'était peut être pas une bonne idée. Après tout, ne venait-il pas de lui décrire cette planète comme la Lune des Contrebandiers ? Du coup on pouvait imaginer que les activités des deux bonhommes n'étaient pas vraiment des plus recommandables. Et pourtant, ça n'arrêtait pas la curiosité de la jeune femme, bien au contraire, l'idée de traîner dans un bar avec des traficants/voyous/pirates faisait briller ses yeux d'un éclat malin. Elle ne pouvait pas rêver meilleure aventure pour commencer son parcours, non ?

Elle suivi ses nouveaux amis au sein du quartier Corellien, pour rejoindre ce fameux bar qu'il avait désigné. C'était assez drôle comme endroit, et même si la fréquentation était plutôt humaine – sans doute Corellienne ? Quelle surprise ! - Misha remarqua quelques visages particuliers, races qui lui étaient inconnues, qui la surprenaient, qui l'intriguaient. Elle s'installa à une table, après s'être faufilée entre les êtres, lançant un signe au barman pour qu'on leur apporte trois bières.

Puis elle se pencha vers Ciaphas, afin qu'il l'entende au mieux.

- Alors cher ami. Que faites vous dans la vie ?

[Zeph Mathuin]

Ma foi c'est mon jour de chance on dirait. Une Corellienne qui débarque littéralement à mes pieds! C'est pas tout les jours que ça m'arrive ce genre de choses il faut dire. Quoiqu'il y a eu cette fille d'Anaxes l'autre jour... Mais je m'emballe un peu là. Ni une ni deux nous voilà repartis en sens inverse, direction le quartier Corellien et son bar de qualité (selon les ivrognes du coin en tout cas).

Sur la route, la jeune femme semble regarder partout autour avec de grands yeux. Elle a l'air tellement innocente, il doit y avoir un piège quelque part mon vieux Ciaphas, tu ne peux pas tomber comme ça sur quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de cette planète. En tout cas c'est amusant de la voir comme ça.

Une compatriote? Vous vous sentirez bien dans ce coin alors, sous réserve que vous gardiez votre arme à portée de main bien sûr.

Nous voilà arrivés, sur un conseil de Monsieur DeGroot on s'installe un peu à l'écart dans le bar histoire d'être tranquilles. Ça mes amis c'est ce que j'appelle la vie, une bière corellienne à la main, une jolie femme à portée de l'autre, un lézard géant pour... Euh non peut-être pas le lézard après réflexion. Il ne manquerait qu'une jolie danseuse Twi'lek pour compléter le tableau.

Ou peut-être pas, je sais pas de quel côté elle penche mais elle pourrait mal le prendre. On va zapper ça alors. Le Trandoshan, tel le chasseur patient, est comme à son habitude en train de surveiller tout le bar des yeux pour éviter une embuscade. Il faut croire qu'il est incapable de se détendre. Je me demande si c'est pareil chez lui.

Je lève ma bière à notre nouvelle amie mystérieuse, Misha Droan, avant d'en avaler une gorgée. Un frisson de plaisir m'emplit alors tandis que je prête l'oreille à sa question. Laquelle risque d'être un poil délicate à répondre. D'un côté vu le coin ou on est je ne devrai pas avoir honte de ma "profession" mais en même temps elle a l'air tellement ignorante des choses de la vie qu'il faudrait peut-être mieux éviter d'être trop brusque.

Eh bien disons que mon bon ami et moi sommes des auto-entrepreneurs. On... soulage les gens qu'on rencontre du terrible fardeau que représentent leurs richesses. Vous comprenez c'est dur de vivre avec autant de responsabilités. Et vous, vous bossez dans quoi si je puis me permettre chère Misha?

Je l'admet j'en fait des tonnes, mais osez me dire que vous n'en feriez pas autant vous. Et puis ça sonne mieux que "je suis un pirate sanguinaire qui trucide son prochain pour 3 crédits qu'il dépensera de toute façon en alcool ou en filles de joie si l'envie lui prend" vous ne croyez pas? Moi aussi.

Je lui présente mon plus beau sourire coquin et avenant pour la mettre à l'aise. Heureusement que mes dents ne sont pas pourries sinon ça aurait l'air tout de suite moins beau à voir.

[Misha Kist]

Misha lève sa bière de bon cœur pour accompagner ses nouveaux amis. Elle ne but pas tout de suite, au risque de passer pour une jeune fille sans aucune expérience, mais elle était bien trop interessée par ce qu'allait lui répondre ce cher Ciaphas. A ses côtés, le lézard semblait toujours en alerte, et elle regretta de ne pas avoir un petit calepin pour croquer le profil du reptile et noter ses observations, parce qu'il était sacrément interessant.

Ainsi, sa première idée était la bonne, et elle se trouvait face à un duo de pirates de l'espace. Son père aurait été affolé de la voir traîner avec de tels brigands, sa mère... Elle ne savait pas vraiment comment sa mère aurait réagit face à cette fréquentation un peu particulière, elle aimait croire qu'elle l'aurait encouragée à connaître les pirates plus en profondeur, passer au-delà des préjugés qu'on pourrait accorder à leur métier un peu... Particulier.

Dans quoi elle travaillait, voilà une question qui était interessante, devait-elle donner son ancien métier, celui qu'elle exerçait sur Corellia ? Ou celui qui la faisait rêver, pour lequel elle avait tout quitté et qui l'avait menée devant eux, dans ce bar mal famé de Nar Shaddaa ? Avant de répondre, la jeune femme baissa les yeux vers son verre, et observa un instant le liquide danser légèrement. Puis elle le saisit plutôt subitement, et le porta à ses lèvres, avant de le vider à coup de longues gorgées, et de le reposer dans un claquement.

- Oh mon parcours à moi est clairement bien moins interessant que le votre mes amis. Sur notre chère Corellia, j'assistais mon père à la ferme familiale. Et je peux vous dire que rien ne me résistait ! Ni les cultures, ni les arrosages, et encore moins les négociants qui venaient jusqu'à chez nous pour essayer de nous voler en baissant les prix au maximum ! Mais jamais je ne me suis laissée faire ! Où ont-ils vu une véritable Corellienne lâcher le morceau facilement!

Elle envoya un clin d'oeil au pirate. S'ils étaient compatriotes, il comprendrait parfaitement où elle voudrait en venir. Le peuple de leur planète était connu pour avoir un sacré caractère, et sous ses apparences frêles, elle ne dérogeait pas à la règle, loin de là. D'un signe, elle commanda une nouvelle tournée, tant pis pour eux s'ils ne l'avaient pas suivis sur la première.

- Et puis... Un jour, l'espace m'a appelée. Vous devez connaître ça, vous. Cette envie d'explorer, de connaître, de comprendre. De vivre des aventures, de savoir jusqu'où on peut aller... Alors je suis partie. Un vaisseau, une arme. Et me voilà!

[Zeph Mathuin]

Elle semble hésiter à boire sa bière. Bizarre ça, bon d'accord le verre n'est pas forcément très propre vu l'endroit ou on est c'est beaucoup demander mais on n'en est pas non plus à vérifier qu'il y ait des trucs dans le verre. En général en tout cas. Et voilà qu'elle se farcit le contenu en de rapides et grosses gorgées. Eh bien elle sait avaler y a pas de doute là-dessus. Hé hé hé.

Une fermière! Vous ne deviez pas vivre à Coronet alors. Dommage on aurait pu se croiser dans le cas contraire sans même s'en rendre compte.

Ce qui n'était pas tout à fait exact, il m'était arrivé de visiter quelques fermes en périphérie de la capitale. Il faut dire que ces endroits regorgent de coins sombres et de jolies fermières. De beaux moments, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'il manquait un bon paquet de crédits dans la maison. J'étais bien sûr totalement innocent de tels forfaits.

Mais c'est qu'elle me fait un joli clin d’œil en plus. Elle fait signe au serveur, ce qui me fait penser que j'ai pas fini la mienne. Qu'à cela ne tienne, pas question que je perde la face devant une compatriote! Je vide donc d'un trait ma bière bien fraîche en attendant la suite.

Oh que oui je comprend cette envie d'explorer, de se faire du fric, des ami(e)s et vivre des aventures palpitantes. C'est bien pour ça que j'ai foutu le camp du trou ou je vivais. En plus mon géniteur avait dans l'idée de m'engager dans la Marine Impériale, même pas en rêve monsieur.

Une histoire ma foi assez fascinante Miss Misha. On peut dire que vous pouviez faire difficilement plus palpitant comme première destination que Nar Shaddaa. Faites juste attention que ça ne le devienne pas trop. Par ici il faut savoir s'imposer si on veut avoir la paix. Gardez toujours l’œil ouvert et le blaster à portée de main et en principe vous vivrez longtemps.

Je me rend alors compte que la nouvelle tournée est là. Pas de problème en ce qui me concerne, je lève mon verre en son Honneur et je m'en envoie un bon coup. Monsieur DeGroot est comme à son habitude désapprobateur devant le spectacle de moi en train de picoler avec une demoiselle. Cette scène doit lui être un peu trop familière je pense.

Ciaphas, allez-y mollo quand même, je vous rappelle qu'on est censés aller voir pour...
Ah oui j'avais complètement zappé ça, merci Monsieur DeGroot! Il faut dire qu'un ange nous est tombé du ciel! Chère amie, on doit aller vérifier au spatioport que notre vaisseau a été livré, ça vous dit de nous accompagner ou vous préférez continuer à explorer un peu le coin?

Me levant, je lui tend la main d'un air galant, le sourire charmeur aux lèvres, la bière dans l'autre main. En y repensant après coup ça ne devait pas être très séducteur comme pose mais bon...

Me ferez-vous le plaisir ma chère? Dans le cas contraire, évitez de trop vous éloigner du quartier corellien tant que vous n'êtes pas à l'aise avec le coin.

[Misha Kist]

Misha sourit. Elle aimait bien la jovialité du pirate, il lui inspirait confiance, bien qu'il soit de mauvaise vie, il y avait quelque chose en lui qui inspirait la joie de vivre. Elle avait visité Coronet, une fois ou deux, mais à l'époque elle était encore bien trop attachée à la ferme, et n'avait pas su apprécier à sa juste valeur la cité et sa cosmopolitanie. Juste avant de partir pour Nar Shaddaa, elle s'y était arrêtée, et il fallait avouer que cette fois, elle en avait bien plus apprécié la visite et avait rencontré quelques personnes très interessantes.

En effet, Nar Shaddaa semblait être un fameux premier choix, pour démarrer une aventure. L'endroit semblait plein de multiples pistes vers des quêtes dans lesquelles elle s'engagerait bien, d'une multitude d'êtres prêts à éveiller son esprit à de nouveaux horizons. Cependant, elle retenait ses conseils avec beaucoup d'attention. S'imposer, ça allait, elle en avait l'habitude sur Corellia, ce n'était pas facile de faire sa place dans le monde quasi-exclusivement masculin qu'était le monde de l'agriculture. Et puis elle avait son arme, et n'hésiterai pas à s'en servir, elle le savait, elle préférait se manquer sur un tir que rester immobile.

Lorsque la nouvelle tournée arriva à table, Ciaphas se saisit de son visage, et en avala une belle lampée. Peut être ne voulait-il pas qu'elle le devance à nouveau ? Ego masculin ? Cette pensée lui arracha un sourire léger tandis qu'elle même abaissait le regard sur sa bière, et l'attrapait pour boire, les yeux plongés dans ceux du pirate, avant que le reptile ne les rappelle à l'ordre. Visiblement ils avaient des projets immédiats, et la demoiselle n'arrivait pas vraiment au bon moment.

Et il lui proposait de les accompagner. L'hésitation la saisit un instant. Après tout, elle ne les connaissait pas, ils étaient deux – dont un lézard de plus de deux mètres qui aurait pu lui arracher la tête d'un coup de patte -, ils étaient pirates, et elle.. Elle venait d'arriver sur cette planète où elle ne connaissait rien, ni personne, et où elle ne pourrait obtenir aucune aide rapide en cas de problèmes. Et en même temps, c'était une véritable porte ouverte à l'aventure, c'était pour CA qu'elle était venue sur cette planète, qu'elle avait fait ce chemin, qu'elle avait quitté ses parents. C'était un véritable cas de conscience qui se posait à elle.

Alors elle décida de vider son verre à nouveau, tournant la tête vers Ciaphas debout à ses côtés, la main tendue vers elle. Hésitant encore un instant, elle finit par saisir la main tendue, et s'en servit pour se lever à son tour.

- Je vous suis Messieurs ! Si le destin à voulu que je vous rencontre, c'est qu'il a décidé que je devait vous suivre, j'imagine !

[Zeph Mathuin]

Victoire mes amis! Ou peut-être pas en fait, je crie peut-être ça un peut tôt là. Bon OK elle a accepté de mettre sa main dans la mienne mais ce n'est qu'un début. Monsieur DeGroot observe le geste avec une expression que j'estime proche du dégoût. Surement qu'il trouve ça incroyablement niais et stupide. Je me demande comment ils se draguent chez lui, en ramenant des proies abattues devant les femmes?

Je suis sur le point de lui poser la question quand je me rend compte que c'est peut-être pas très délicat comme question. Bon je ne suis pas le plus délicat des hommes mais si c'est pour me faire éventrer par mon associé il vaut mieux éviter. Souriant je conduis notre amie au-dehors avant de lui lâcher la main doucement.

Attention n'allez pas croire que je vais lui faire le coup du "je vais chercher des clopes je reviens", c'est juste que c'est une adulte et que malgré ma galanterie démesurée je ne vais pas la traiter comme une poupée. Si elle n'avait pas été Corellienne j'aurais peut-être tenté le coup mais en l’occurrence non. Je n'oublie toutefois pas de lui faire un rapide baisemain, réservé d'habitude à la noblesse corellienne.

Encore que de mon avis elle mériterait d'en faire partie, j'ai pu en rencontrer une ou deux dans le temps et vu les spécimens merci bien. Au moins elle, elle semble mériter d'être traitée comme une dame. Sur ce, nous nous dirigeons donc vers le spatioport d'un pas tranquille, DeGroot sur nos talons.

C'est ou déjà Monsieur DeGroot je vous prie? Avec notre extraordinaire rencontre j'ai complètement zappé...
Hangar EG-47 Capitaine.
Merci Monsieur DeGroot.

Nous voici donc arrivés dans le hangar. Lequel se révèle après inspection tristement vide. Bon, eh bien on dirait qu'on s'est trompés. Ou alors la commande n'est pas encore là. Un peu embarrassé d'avouer à notre hôte qu'en fait on va devoir repartir bredouilles pour picoler, j'aperçois alors une lueur lumineuse qui vient de l'entrée du hangar. Est-ce que...

A terre!

Je plonge sur le côté, caché derrière un élément de décor quelconque qui fera office de couverture tandis que l'excellent DeGroot se jette aussi sur le côté, en prenant le temps de pousser -un peu brutalement cela dit- Misha tout en la protégeant de son corps. Il essaie de marquer des points à mon grand désarroi ou quoi? En tout cas elle n'a pas une égratignure même si l'expérience n'a pas dû être agréable.

Vous les voyez Monsieur DeGroot?
Droit devant, j'en compte au moins 5, peut-être plus. Restez attentifs, on dirait un piège.

Merci Captain Obvious, j'avais compris. Enfin bon, inutile de m'énerver après lui il ne veut qu'aider. Je lâche quelques tirs histoire de, tout en doutant toucher quelque chose, n'ayant pas vraiment visé et ne distinguant rien dans les ombres du hangar.

On dirait que la soirée avec notre invitée s'annonce encore plus chaude que prévu.