- sam. 18 mars 2017 19:16
#26831
Un homme un peu nerveux attendait sur la piste attenante au palais d'Harlon. Perché au bord d'une falaise, le palais gigantesque, haut de 400 mètres, qui toisait la capitale planétaire qui 'était une ville assez étalée et peu dense, toisée par deux hautes collines de part et d'autre, le palais disposait d'une piste longue de deux centaines de mètres, au-dessus de l'abîme montagnard qu'était le ravin s'éclatant quelques centaines de mètres plus bas.
Vêtu de quatre salaires annuels d'une famille de classe moyenne, Arcturus Astellan admira les traits droits et tranchés de la navette qui descendait dans l'atmosphère, se dirigeant vers la piste principale du palais, destinée à son propriétaire. Le soleil matinal gicla sur la vitre en transparacier fumé de la bête de métal, qui hurla une dernière fois en repliant ses ailes d'un gris lointain avant de laisser sa précieuse cargaison se déverser sur le sol en acier poli qui s'étalait derrière le monstre de permabéton qui toisait le Sur-Secteur depuis presque deux ans déjà.
« Bon retour parmi nous, mon fils. Avez-vous fait bon voyage ? »
« Bonjour père. Il fut... instructif. Mais le temps est venu pour autre chose. »
Le père et le fils marchèrent de concert vers le palais, le premier s'adaptant au rythme du second, comme un exemple de l'émancipation qu'imposait à leurs aînés la progéniture, tandis que l'élève dictait ses ordres au mentor. Quelque chose allait être fait, et la créateur ne pouvait plus qu'attendre le jugement de sa créature.
« Que songez-vous de mes réformes dans le Sur-Secteur Hydien, père ? »
Arcturus réfléchit un instant, semblant se remémorer ce qu'avait entreprit son fils. Puis, un blocage soudain. Il tenta de répondre, et ne trouva qu'une banalité à sortir :
« Je trouve que vos actions ont toutes été couronnées de succès. »
Il regarda son fils. Son visage placide contrastait avec celui, placide, de son père. Quelque chose dans son fils l'avait rendu froid et distant, et il fallait négocier des semaines durant pour lui tirer une once de confession intime. Ni lui ni sa femme ne l'avaient pourtant élevés comme cela.
« Vous arrivez malgré tout à ne pas mentir, père. Mais la vérité, c'est que vous ne pouvez rien dire de mes réformes dans l'Hydien. Il n'y en eut aucun. »
Son fils secoua les molécules d'azote, de dioxygène et de dioxyde de carbone de sa main engourdie par un voyage éreintant passé dans un fauteil rembourré, avant de reprendre sa phrase laissée en suspens.
« L'Hydien est un endroit où l'action doit prévaloir. Mes actions ont été portées à l'étranger, mais guère à l'intérieur. »
Le père sembla s'insurger un instant.
« Votre rôle de Grand Moff indique une représentation du Sur-Secteur, aucunement de gestion planétaire. »
« Et bien cela va changer. Bientôt. »
Le père sembla perplexe. Mais son fils fit taire toute manoeuvre de questionnement avant même qu'elle ne naisse.
« Les choses vont bouger, et ma domination sur ce Sur-Secteur sera absolue.
N'ayez crainte. Bientôt, le Sur-Secteur Hydien sera le phare de tout l'Empire. »
Vêtu de quatre salaires annuels d'une famille de classe moyenne, Arcturus Astellan admira les traits droits et tranchés de la navette qui descendait dans l'atmosphère, se dirigeant vers la piste principale du palais, destinée à son propriétaire. Le soleil matinal gicla sur la vitre en transparacier fumé de la bête de métal, qui hurla une dernière fois en repliant ses ailes d'un gris lointain avant de laisser sa précieuse cargaison se déverser sur le sol en acier poli qui s'étalait derrière le monstre de permabéton qui toisait le Sur-Secteur depuis presque deux ans déjà.
« Bon retour parmi nous, mon fils. Avez-vous fait bon voyage ? »
« Bonjour père. Il fut... instructif. Mais le temps est venu pour autre chose. »
Le père et le fils marchèrent de concert vers le palais, le premier s'adaptant au rythme du second, comme un exemple de l'émancipation qu'imposait à leurs aînés la progéniture, tandis que l'élève dictait ses ordres au mentor. Quelque chose allait être fait, et la créateur ne pouvait plus qu'attendre le jugement de sa créature.
« Que songez-vous de mes réformes dans le Sur-Secteur Hydien, père ? »
Arcturus réfléchit un instant, semblant se remémorer ce qu'avait entreprit son fils. Puis, un blocage soudain. Il tenta de répondre, et ne trouva qu'une banalité à sortir :
« Je trouve que vos actions ont toutes été couronnées de succès. »
Il regarda son fils. Son visage placide contrastait avec celui, placide, de son père. Quelque chose dans son fils l'avait rendu froid et distant, et il fallait négocier des semaines durant pour lui tirer une once de confession intime. Ni lui ni sa femme ne l'avaient pourtant élevés comme cela.
« Vous arrivez malgré tout à ne pas mentir, père. Mais la vérité, c'est que vous ne pouvez rien dire de mes réformes dans l'Hydien. Il n'y en eut aucun. »
Son fils secoua les molécules d'azote, de dioxygène et de dioxyde de carbone de sa main engourdie par un voyage éreintant passé dans un fauteil rembourré, avant de reprendre sa phrase laissée en suspens.
« L'Hydien est un endroit où l'action doit prévaloir. Mes actions ont été portées à l'étranger, mais guère à l'intérieur. »
Le père sembla s'insurger un instant.
« Votre rôle de Grand Moff indique une représentation du Sur-Secteur, aucunement de gestion planétaire. »
« Et bien cela va changer. Bientôt. »
Le père sembla perplexe. Mais son fils fit taire toute manoeuvre de questionnement avant même qu'elle ne naisse.
« Les choses vont bouger, et ma domination sur ce Sur-Secteur sera absolue.
N'ayez crainte. Bientôt, le Sur-Secteur Hydien sera le phare de tout l'Empire. »