- mar. 8 sept. 2015 10:22
#19886
Centres Urbains Impériaux installés sur les espaces verts de Bandomeer
Centres Urbains Impériaux installés sur les espaces verts de Bandomeer
S'il y avait bien une planète qu'il détestait, une planète qui le dégouttait, qu'il rabaissait intérieurement sans cesse, c'était bien Bandommeer. Pourtant, c'était sans doute la seule planète qui l'avait respecté : par crainte ou par déférence. Peu importe. C'est curieux, mais lui aussi l'avait aimé à sa manière. Bandomeer, oui. Une planète dont l'esthétique n'a rien d’hypocrite. Défigurée, elle est comme est. Qu'espérait-elle au juste en se faisant greffer cette pelouse verte ? OU ces CUI pour pallier aux inégalités ? Allons bon. Destinée à servir jusqu'à ses plus profondes entrailles, voilà la fin et le moyen de Bandomeer. Rien de plus, rien de moins.
Bandomeer est digne car elle n'a jamais cherché le laisser-paraître. Pas une Coruscant, flamboyante qu'en haut et pas moins désespérante qu'en bas, tels les ghettos de Taris ou de Metellos. Bandomeer était à l'image de l'Empire : un espace défiguré et gagné par une léthargie spirituelle. Tournant telle une toupie ne sachant que trop peu le comment et surtout le pourquoi.
L'idéologie de l'Ordre Nouveau a échoué car il lui manquait une chose essentielle : la métaphysique. Se fondant sur la métaphysique, une idée est indémontrable, donc irréfutable. Un but infini qui fournit son propre carburant. Un ordre et une sécurité se fondent sur des données empiriques. Idem concernant richesse et prospérité. Ces vecteurs ne furent jamais atteints ou à un stade trop embryonnaire. Faute d'avoir essayé peut-être. Ce n'était pas la première tentative das l'histoire, ni la dernière. Mais celle-ci avait un goût amère dès son commencement. Le cycle impérial se terminait doucement, et le crépuscule commençait à battre des lueurs inquiétantes.
Les processus historiques sont-ils irréversibles et fatales ? A partir du moment qu'une dynamique est enclenchée, un homme, un groupe ou une organisation peuvent-ils inverser la tendance et « faire l'Histoire » ou est-ce enfantillage ? Une illusion ?
Peut-être. Mais il fallait le vérifier une dernière fois.
Démission de Trachta de l'université de Yaga Minor. Évidemment, ce fait n'attira pas une attention comme celle de la démission du poste de gouverneur quelques mois plus tôt. Mais il y en aura une qui provoquera le même effet, au moins sur "son" ancien monde.
On est quand même civilisé. Le représentant fut tout d'abord encouragé à démissionner. Dans le cas contraire, un scandale des plus classiques fut créé avec sa personne en tête d'affiche. Rebelote ? Sortie anticipée du parc, sans tampon de ré-entrée.
La campagne de Trachta ? Un retour modeste et sans fanfares mais une campagne présente et appuyée. Les braises étaient encore chaudes. C'était un pari d'avoir abandonné le siège de gouverneur pour donner un peu de vent aux citoyens. Non que Trachta fut omniprésent, mais il géra une crise qui laissa des plaies. Des plaies qu'il valait mieux ne pas réveiller. La suite logique était que Bandomeer se soit remise à tourner comme toujours : sur elle-même. Extraction, production, exportation.
Une petite classe moyenne non-humaine se développait (peut-être) depuis les quelques réformes et l'utilisation massive des sections urbaines spécialisées : de véritables coups de pieds sociaux afin d'arracher les aliens de la pauvreté pour les mettre dans la précarité. Un progrès bancal mais un progrès tout de même.
En tout cas, Trachta avait probablement tous les qualités pour se faire élire : ancien gouverneur, il représenterait au mieux les intérêts du monde à la Diète. Au pire, il parviendra à arracher quelques subventions, qui sait. Même pour les "moins chauds", il valait mieux un Trachta le cul vissé au parlement qu'au poste de gouverneur.
Tout cela si on avait affaire à une élection pluraliste et libre. Évidemment, ici non. L'élection était actée car l’œil qui voit tout et la main qui touche tout – le BSI – l'avaient décidé.
Un nouveau godillot allait faire son entrée à la Diète.
Bandomeer est digne car elle n'a jamais cherché le laisser-paraître. Pas une Coruscant, flamboyante qu'en haut et pas moins désespérante qu'en bas, tels les ghettos de Taris ou de Metellos. Bandomeer était à l'image de l'Empire : un espace défiguré et gagné par une léthargie spirituelle. Tournant telle une toupie ne sachant que trop peu le comment et surtout le pourquoi.
L'idéologie de l'Ordre Nouveau a échoué car il lui manquait une chose essentielle : la métaphysique. Se fondant sur la métaphysique, une idée est indémontrable, donc irréfutable. Un but infini qui fournit son propre carburant. Un ordre et une sécurité se fondent sur des données empiriques. Idem concernant richesse et prospérité. Ces vecteurs ne furent jamais atteints ou à un stade trop embryonnaire. Faute d'avoir essayé peut-être. Ce n'était pas la première tentative das l'histoire, ni la dernière. Mais celle-ci avait un goût amère dès son commencement. Le cycle impérial se terminait doucement, et le crépuscule commençait à battre des lueurs inquiétantes.
Les processus historiques sont-ils irréversibles et fatales ? A partir du moment qu'une dynamique est enclenchée, un homme, un groupe ou une organisation peuvent-ils inverser la tendance et « faire l'Histoire » ou est-ce enfantillage ? Une illusion ?
Peut-être. Mais il fallait le vérifier une dernière fois.
Démission de Trachta de l'université de Yaga Minor. Évidemment, ce fait n'attira pas une attention comme celle de la démission du poste de gouverneur quelques mois plus tôt. Mais il y en aura une qui provoquera le même effet, au moins sur "son" ancien monde.
- - Je me présenterai aux élections de Bandomeer pour désigner le représentant.
Silence. Rien d'extraordinaire au final.
- Il me semble qu'il y a déjà un représentant en exercice...
Pour Herklir, c'était lui la toupie. Mais présentement, il n'y avait rien ajouter si n'est le jawohl.
- Comme vous voudrez.
On est quand même civilisé. Le représentant fut tout d'abord encouragé à démissionner. Dans le cas contraire, un scandale des plus classiques fut créé avec sa personne en tête d'affiche. Rebelote ? Sortie anticipée du parc, sans tampon de ré-entrée.
La campagne de Trachta ? Un retour modeste et sans fanfares mais une campagne présente et appuyée. Les braises étaient encore chaudes. C'était un pari d'avoir abandonné le siège de gouverneur pour donner un peu de vent aux citoyens. Non que Trachta fut omniprésent, mais il géra une crise qui laissa des plaies. Des plaies qu'il valait mieux ne pas réveiller. La suite logique était que Bandomeer se soit remise à tourner comme toujours : sur elle-même. Extraction, production, exportation.
Une petite classe moyenne non-humaine se développait (peut-être) depuis les quelques réformes et l'utilisation massive des sections urbaines spécialisées : de véritables coups de pieds sociaux afin d'arracher les aliens de la pauvreté pour les mettre dans la précarité. Un progrès bancal mais un progrès tout de même.
En tout cas, Trachta avait probablement tous les qualités pour se faire élire : ancien gouverneur, il représenterait au mieux les intérêts du monde à la Diète. Au pire, il parviendra à arracher quelques subventions, qui sait. Même pour les "moins chauds", il valait mieux un Trachta le cul vissé au parlement qu'au poste de gouverneur.
Tout cela si on avait affaire à une élection pluraliste et libre. Évidemment, ici non. L'élection était actée car l’œil qui voit tout et la main qui touche tout – le BSI – l'avaient décidé.
Un nouveau godillot allait faire son entrée à la Diète.