- mer. 2 mai 2018 07:15
#32535
- Dominion arkanien -
Le soleil pointait à peine le bout de son nez, l’amphithéâtre du Dominion ouvrait ses portes et la centaine de notables en présence gagnait les sièges de l’hémicycle dans une sourde rumeur. Entre politesses et mesquineries, chacun y trouvait son compte.
- « Édifiant ce mémo. »
L'autre haussa un sourcil et se pencha vers le datapad.
- « Ah. La promotion du nouveau Lieutenant-général. »
Un hochement de tête.
- « Vous croyez qu’elle cherche un soutien ? »
L'autre émit un grognement mesquin.
- « Un soutien chez Civicius ? »
Tous deux acquiescèrent, le pupitre réclamait le silence. La séance commença. Le premier sujet concernait la réhabilitation de la mine Naghin dont l'activité avait été suspendue pendant de long mois suite à une malheureuse intervention des forces de l'ordre. Le directeur de ladite mine réclamait évidemment des dommages et intérêts. Ainsi, pendant près de quatre heures, les hauts membres du Dominion se disputèrent les marchés et leurs bénéfices, jusqu'à ce que ce soient épuisés les plus houleux débats internes. Quand ce fut fait, le Dominion entreprit de discuter les mesures intérieures. Il y avait la question des douanes. La délicate question des douanes. Elles étaient la frontières entre intérieur et extérieur. Le point particulièrement épineux sur lequel Monarque et Dominion devait œuvrer en harmonie. Et le Monarque exigeait de nouveaux changements. Biens des mois après le traumatisme, les douanes allaient encore renforcer les contrôles. Le décret trouva au Dominion un accueil favorable. Enfin, en milieu d'après-midi, furent évoquer les questions diverses, les sujets autres, les tracas du quotidien, et parmi eux …
- « Devrions-nous autoriser le cumul des fonctions des membres du Conseil Militaire ?
Vous visez un membre en particulier ?
Civicius. Stahl.
Ah, à quelles fonctions faites vous référence ?
Son entreprise. Stahl Industrie. Quelque chose comme ça.
Son business n'est pas incompatible avec sa fonction, du moment qu'il ne l'empêche pas de faire son travail.
Enfin … on ne parle pas de vendre des beignets là tout de même.
Il faut bien que la publicité, bien que discrète, de cette entreprise est un peu …
Mais enfin ! Le lieutenant-général vend des armes en dehors de nos frontières ! Ça ne choque personne ?! »
Il y eut un silence. Il reprit de plus belle.
- « Depuis quand notre armée fait-elle du négoce d'armes avec les surpuissances voisines ? Il est absolument nécessaire de réagir rapidement.
Mais … Civicius n'est pas l'armée.
Il la représente ! Il est lieutenant-général.
Alors quoi ? Interdire son business ? Ou réclamer la démission ? Ou imposer un contrat d’exclusivité ?
Ça serait ruiner son affaire.
Et bien ? Peut-être cela vaut-il mieux que de voir un membre du Conseil vendre des armes à n’importe qui.
Et la tutelle ?
Sous le même régime que GENOME ?
Nous contrôlerions ses brevets, sa production, ses contrats. Et cela pourrait contribuer à l’excellence.
Je doute que Civicius se contente de petits profits comme ceux de GENOME.
Il le faudra bien pourtant … »
Le pupitre mit un terme au débat.
- « Au vote. »
En résultait la décision suivante. Stahl Civicius ainsi que son entreprise devaient se soumettre à un contrôle fiscal et juridique rigoureux. Stahl Industry était interdite de vente à l'étranger durant toute la durée du contrôle et jusqu'à la publication du procès verbal. À moins de procéder à un changement de statut de l'entreprise, à savoir accepter la tutelle de l'état, Stahl Civicius devait soit abandonner ses droits sur Stahl Industry, soit démissionner du Conseil Militaire.
La décision fut communiquée par voie privée au principal intéressé, Stahl Civicius, ainsi qu'au Monarque.