- mer. 4 juin 2014 01:46
#11245
Même les anges peuvent prêcher la violence. Même les jeunes princesses peuvent diriger des bâtiments de guerre. Il n'y avait rien d'étonnant, donc, à ce que la liberté parlât de vengeance.
Mon quotidien de reine était un quotidien froid et calculateur, à mon image. Je n'étais pas du genre à me laisser séduire ou influencer, voyant avant tout les intérêts d'Alsakan et par-là même, ma propre puissance. Les crocs du pouvoir mordaient profondément dans mon coeur, à ce point qu'il n'y restait guère de place que pour quelques individus privilégiés. Etrangement, l'un de ces individus revenait souvent dans mes pensées ces temps-ci : il s'agissait d'Arial Organa, cousine de cette Républicaine du nom de Leia qui avait tant agité le Sénat à une époque. Arial était une Twi'lek de quelques années ma cadette. Nous nous étions rencontrées lorsque nous étions adolescentes et que mes parent m'avaient envoyée sur son monde adoptif, auprès des Organa. Je préfèrerais négocier avec un Corellien que de l'admettre, mais les liens que nous avions tissés alors m'étaient chers, voire précieux. Et pire que ça (et là, c'est carrément négocier avec un Hutt qui m'apparaîtrait plus plaisant que de l'avouer), ces liens m'influençaient. Avaient... changé... quelque chose en moi.
Arial était peut-être, en-dehors des membres de ma famille, la seule personne dont la considération pouvait peser sur une de mes décisions. Elle était aussi une ancienne esclave, connaissant le poids des fers et le goût du matérialisme des hommes lorsqu'il était poussé à son extrême, jusqu'à cette position où l'être intelligent devenait une possession à marchander. Plusieurs fois la jeune femme m'avait fait part de son passé, et comme notre complicité s'était développée, ses récits s'étaient détaillés. Bien sûr son intention n'avait jamais été ni de me choquer, ni de susciter ma compassion. Et tant mieux, car l'objectif n'aurait pas été atteint.
C'est la haine qui était née de ces révélations.
Ma haine n'avait rien d'ardente ou de démesurée. C'était une aversion glacée et soigneusement dissimulée, maquillée par mon masque impassible. J'aime à dire que rien de ce qui se passe dans mon coeur ne pèse dans la politique que je mène depuis mon trône... mais sur ce point précis, une telle affirmation serait fausse. Je ne m'étais jamais battue auprès des rebelles en partageant leurs idéaux charitables : certes, j'avais des valeurs, mais elles ne ressemblaient guère à la générosité ou au libre-arbitre. J'étais une dictatrice dure comme l'acier, après tout.
Mais l'esclavage... je l'avais découvert dans les mots d'Arial. Et j'avais décidé de le traquer.
Je n'étais pas la seule, d'ailleurs. Des justiciers galactiques apparaissaient un peu partout parmi les étoiles pour donner la chasse à ces pratiques. Dans le plus grand secret, j'avais pris le parti d'en rechercher quelques-uns afin de les contacter. Ni mes conseillers, ni mes proches, ni Arial n'avaient été mis au courant de cette initiative. J'ignore si ceci était révélateur d'un peu de bonté en moi : je ne pense pas. C'est juste que j'étais humaine, et qu'en tant que telle, il me fallait nécessairement quelque chose à combattre. J'étais autant le produit de la royauté que de l'armée.
Mes recherches (ou plutôt celles de mes services) avaient été fructueuses. Un nom, notamment, était ressorti : Kanjis Jo'Ren-Dar. Un Cathar.
Les enseignements de mon enfance n'étaient pas tombés dans l'oreille d'une sourde. De ces fauves à stature humaine je savais qu'ils attachaient une grande importance à l'honneur, au point que maints aspects de leur vie en revêtaient de solides aspects. Les liens du sang et la loyauté y étaient bien plus prégnants que dans notre société. J'ignorais tout de son histoire, mais ses agissements parlaient pour lui. De fait, il semblait rendre la vie dure à nombre d'Impériaux pour lesquels la notion de possession recouvrait des définitions un peu trop nombreuses à mon goût... Ce qui le distinguait des autres avait notamment le nom de Kilia : une véritable troupe armée qu'il avait levée afin de rendre justice par lui-même. Un acte impressionnant qui pouvait bien s'avérer d'une redoutable efficacité, pour peu qu'on lui en donnât les moyens. Ces moyens, je les avais.
Mais encore fallait-il vérifier qu'il les méritait.
Mon quotidien de reine était un quotidien froid et calculateur, à mon image. Je n'étais pas du genre à me laisser séduire ou influencer, voyant avant tout les intérêts d'Alsakan et par-là même, ma propre puissance. Les crocs du pouvoir mordaient profondément dans mon coeur, à ce point qu'il n'y restait guère de place que pour quelques individus privilégiés. Etrangement, l'un de ces individus revenait souvent dans mes pensées ces temps-ci : il s'agissait d'Arial Organa, cousine de cette Républicaine du nom de Leia qui avait tant agité le Sénat à une époque. Arial était une Twi'lek de quelques années ma cadette. Nous nous étions rencontrées lorsque nous étions adolescentes et que mes parent m'avaient envoyée sur son monde adoptif, auprès des Organa. Je préfèrerais négocier avec un Corellien que de l'admettre, mais les liens que nous avions tissés alors m'étaient chers, voire précieux. Et pire que ça (et là, c'est carrément négocier avec un Hutt qui m'apparaîtrait plus plaisant que de l'avouer), ces liens m'influençaient. Avaient... changé... quelque chose en moi.
Arial était peut-être, en-dehors des membres de ma famille, la seule personne dont la considération pouvait peser sur une de mes décisions. Elle était aussi une ancienne esclave, connaissant le poids des fers et le goût du matérialisme des hommes lorsqu'il était poussé à son extrême, jusqu'à cette position où l'être intelligent devenait une possession à marchander. Plusieurs fois la jeune femme m'avait fait part de son passé, et comme notre complicité s'était développée, ses récits s'étaient détaillés. Bien sûr son intention n'avait jamais été ni de me choquer, ni de susciter ma compassion. Et tant mieux, car l'objectif n'aurait pas été atteint.
C'est la haine qui était née de ces révélations.
Ma haine n'avait rien d'ardente ou de démesurée. C'était une aversion glacée et soigneusement dissimulée, maquillée par mon masque impassible. J'aime à dire que rien de ce qui se passe dans mon coeur ne pèse dans la politique que je mène depuis mon trône... mais sur ce point précis, une telle affirmation serait fausse. Je ne m'étais jamais battue auprès des rebelles en partageant leurs idéaux charitables : certes, j'avais des valeurs, mais elles ne ressemblaient guère à la générosité ou au libre-arbitre. J'étais une dictatrice dure comme l'acier, après tout.
Mais l'esclavage... je l'avais découvert dans les mots d'Arial. Et j'avais décidé de le traquer.
Je n'étais pas la seule, d'ailleurs. Des justiciers galactiques apparaissaient un peu partout parmi les étoiles pour donner la chasse à ces pratiques. Dans le plus grand secret, j'avais pris le parti d'en rechercher quelques-uns afin de les contacter. Ni mes conseillers, ni mes proches, ni Arial n'avaient été mis au courant de cette initiative. J'ignore si ceci était révélateur d'un peu de bonté en moi : je ne pense pas. C'est juste que j'étais humaine, et qu'en tant que telle, il me fallait nécessairement quelque chose à combattre. J'étais autant le produit de la royauté que de l'armée.
Mes recherches (ou plutôt celles de mes services) avaient été fructueuses. Un nom, notamment, était ressorti : Kanjis Jo'Ren-Dar. Un Cathar.
Les enseignements de mon enfance n'étaient pas tombés dans l'oreille d'une sourde. De ces fauves à stature humaine je savais qu'ils attachaient une grande importance à l'honneur, au point que maints aspects de leur vie en revêtaient de solides aspects. Les liens du sang et la loyauté y étaient bien plus prégnants que dans notre société. J'ignorais tout de son histoire, mais ses agissements parlaient pour lui. De fait, il semblait rendre la vie dure à nombre d'Impériaux pour lesquels la notion de possession recouvrait des définitions un peu trop nombreuses à mon goût... Ce qui le distinguait des autres avait notamment le nom de Kilia : une véritable troupe armée qu'il avait levée afin de rendre justice par lui-même. Un acte impressionnant qui pouvait bien s'avérer d'une redoutable efficacité, pour peu qu'on lui en donnât les moyens. Ces moyens, je les avais.
Mais encore fallait-il vérifier qu'il les méritait.