Palais impérial de Muracie, Centares, Greater Maldrood
Stressé. A ce moment là précis, c'est bien ce que décrit totalement ma personne : je suis stressé. Je n'ai eu qu'une seule affectation, et elle m'a été donnée d'office par le responsable de la Marine Impériale auprès de l'académie de Carida. Aujourd'hui.. C'est la première fois que je me présente devant une personne de très haut rang comme un seigneur de guerre en charge d'un secteur entier, et c'est la première fois que je participe à un entretien « d'embauche » dans un sens.
Les temps changent, les manières et les gens avec. Et si certaines personnes ne changent pas, parce que les manières changent elles doivent s'incliner et s'adapter. C'est ce que redoute le plus un stratège : un combat perdu d'avance mais inévitable. Je suis dans ce cas là, et malgré le regret de l'ancienne période, que je n'ai pu vivre comme militaire en fin de compte, je dois m'adapter. C'est ainsi que l'on passe d'une obtention d'affectation et de mission très rapide, à la nécessité de se vendre auprès d'officiers haut gradés locaux pour trouver une affectation, lorsqu'on est en quête d'aventure et de combats spatiaux comme moi. Cette faim qui n'a pu être rassasiée lors de ma première mission d'ailleurs.
C'est donc pourquoi je suis là, devant le grand bureau du seigneur de guerre Pern, à attendre qu'il veuille bien m'accueillir. J'ai fais le voyage Carida – Centares, capitale du secteur du Greater Maldrood, grâce à une navette civile que l'on avait commandé pour m'amener jusqu'ici. Puis, je suis arrivé à Muracie, capitale de Centares. Après un rapide trajet en speeder, bien escorté par les fidèles et réputés stormtroopers, nous arrivions devant le vaste palais impérial.
Me voilà donc devant le bureau du seigneur Pern. Vêtu de mon uniforme de cérémonie blanc pour l'occasion, bien coiffé et rasé au poil près. Le premier avis peut être vital, d'autant plus que je n'ai pas un dossier exemplaire et qu'il doit y avoir bien meilleur dossier que le mien, sans aucun doute : rare sont ceux qui sortent officiers de l'Académie de Carida et qui restent à leur poste, malgré une absence totale d'informations pendant plus d'un an.
Finalement, le temps d'attente à tripoter mes mains dans tous les sens n'est pas bien long. Voilà qu'un homme vêtu en civil viens me chercher et m'invite à pénétrer dans la pièce. Je m'exécute d'un pas militaire et, à la vue de mon probable futur chef, je me met au garde-à-vous, faisant claquer mes bottes. Après quelques secondes, il m'invite à venir m'asseoir juste devant lui, sur un siège. Je m'exécute sans plus attendre, avec la plus stricte, mais normale pour moi, des droitures militaires.
C'est lui qui ouvre la conversation, derrière son armure aux signes étranges et son casque qui m'empêche d'affronter son regard. Mais ce n'est pas pour autant que je ne vais pas le regarder droit là où devrait se trouver ses yeux, bien au contraire même. Ainsi, avec une expression de plus neutre, mais des plus strict et digne de ma ferveur en temps qu'officier impérial, je l'écoute attentivement.
Il m'informe tout d'abord avoir lu mon maigre dossier. A cela je ne répondrais rien : mon dossier est en effet très faible et cela me désole, mais le manque de missions, d'affectations et surtout le fait qui m'a forcé à commander un navire « disparu » pendant plus d'un an, font que mon dossier reste pour le moment très faible. Il note d'ailleurs ce fait et m'explique que cela est rare, aussi bien de répondre à l'appel des Vestiges de l'Empire, et que je hais cette appellation, que de ramener un vaisseau de guerre en état plus ou moins de combattre, avec hommes et matériel en prime.
Il ne tourne d'ailleurs pas autour du pot : c'est cette capacité qui l'intéresse. J'ai une carte à jouer, et il faut que je la joue pleinement. D'autant plus qu'il cherche la franchise, et bien que la franchise ne soit pas ce qu'on m'est le plus autorisé, je peux, je pense, me débrouiller pour donner mon avis de la manière la plus construite possible. Tout en essayant de taire certaines choses.. Il ne faut jamais tout raconter après tout.
« Ce que je veux ? Simplement participer à la sécurité dans la Galaxie et assurer la paix, même et surtout si cela passe par la destruction de la Nouvelle République et la réinstauration de Coruscant comme capitale du grand Empire Galactique. »
Je marque une courte pause, en profitant pour me racler discrètement la gorge.
« Je suis également revenu parce qu'il s'agissait d'un ordre, et qu'on m'avait confié un vaisseau, un équipage, dont j'avais la responsabilité durant toute la mission. Un ordre est un ordre et il est fait pour être suivi, pour être respecté sans le remettre en question. Aussi, si l'on me dit qu'il est temps de rentrer, alors il est temps de rentrer et d'être réaffecté ailleurs. D'autant plus que notre vaisseau était en piteux état sur de nombreux points, notamment au niveau de l'entretien ou de la sécurité à bord, puisqu'il n'avait eu de maintenance correcte auprès de techniciens qualifiés. Ainsi il avait besoin d'une remise à niveau, comme l'équipage d'ailleurs. Bien que j'ai œuvré à maintenir le vaisseau et l'équipage en état de combattre durant toute la durée de la mission, je ne peux faire l'impossible : une maintenance dans un chantier naval ou une station de maintenance était nécessaire. »
Je marque à nouveau une pause, me replongeant rapidement dans les événements, à l'époque. Le « Vaillant » était un piteux état, effectivement, et je me souviens avoir redouté ne pas résister à une attaque pirate ou néo-républicaine. J'avais fais former, parmi l'équipage, des unités spécialisés dans la lutte à bord d'un vaisseau de guerre : aussi bien pour l'abordage que pour la protection du « Vaillant ». Ainsi en cas d'attaque, je tentais de nous assurer une survie en permettant à une flotte adversaire d'aborder le vaisseau pour qu'une fois à l'intérieur, les troupes adversaires ne puissent s'en sortir.
En plus de cela, j'avais fait en sorte de maintenir les capsules de sauvetage toujours prêtes, et avait fait préparé une bonne quantité d'explosifs, la plupart du temps récupérés sur les pirates que nous avions arrêtés, dans les zones vitales. J'avais également augmenté le temps d'entraînement des canonniers, en concentrant leurs entraînements sur les points vitaux de différents vaisseaux que l'on pouvait rencontrer. Enfin, j'avais fait subir un test psychologique, grâce à l'un de mes conseillers et ami membre des Renseignements Impériaux qui nous avait suivi pour cette mission, à tous nos prisonniers, pour la plupart des criminels, plaçant à proximité des hangars ceux susceptibles d'être les plus dangereux et les plus agressifs. Bien sûr, j'avais demandé à ce qu'on ne puisse verrouiller les portes menant aux cellules que de l'extérieur, et elles étaient constamment verrouillées pour éviter des mutineries : certes les soldats bloqués à l'intérieur seraient livrés à leur sort et sans autres armes que des matraques paralysantes, mais ainsi le reste du vaisseau ne serait pas en danger. Et en cas d'abordage réussi, nous les aurions lâchés tous.
Mais c'est désormais une époque révolue, et je dois répondre au seigneur Pern.
« Ce que je pense des changements actuels ? Je ne suis que peu informé, mais du peu que j'ai entendu, je suis attristé de nous voir prendre une direction semblable à celle de la Nouvelle-République. A mon sens, seul l'espèce humaine est stable et digne de confiance. Les autres.. races, ne sont bonnes qu'à servir l'Empire et les humains. C'est mon avis sur la question, mais il n'engage que moi et ne m'empêche en rien de suivre les ordres que l'on pourrait me donner. »
Ceci était dit, voyons maintenant la réaction..