Au final tout s’était passé pour le mieux, ils purent se poser sans encombres sur la planète et furent plutôt bien accueillit. Ils purent apercevoir lors de leur déplacement des visages familiers, mais dont l’expression était très loin de celle qu’ils avaient pu présenter sur Anoat. Il y’avait là un mélange de laissé pour comptes et de marginaux de la société galactique. Des marginaux, des inadaptés, des criminels, des séparatistes, des Luxiens, un mélange de tous ceux dont personne ne voulait et qui avaient finit par former leur propre société en ces lieux.
Il ne fallait pas s’y tromper, on était loin du camp de vacances la majorité avaient été soldats ou espions pour le compte des Kogarasumaru, ceux qui débarqueraient en pensant avoir affaire à une bande de pêcheurs à la technologie archaïques feraient face à de nombreuses surprises. Au final, la petite communauté s’était construite autour du palais d’un Hutt, les lieux étant tenue pour sacré à leurs yeux, il avait fait preuve à la fois d’audace, d’astuce et de stupidité pour défier les traditions et s’installer ici. Dans tous les cas, il était on ne peut plus mort et le solide bâtiment servait presque à tout en ces lieux.
Pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir que l’on trouverait presque à coup sûr le Dug en ces lieux. Seïstan et Solyr s’y rendirent donc de suite, passant devant les gardes postés plus pour le décorum que par réel utilité, même si la prudence et une légère dose de paranoïa semblaient être le fondement de la manière dont Doashim avait dirigé l’organisation. Ils déambulèrent dans les couloirs de pierre avant de se retrouver dans ce qui avait été la salle du trône. Le trône en question avait été détruit, sans doute à grand coup d’explosif ou d’ARLM et la décoration avait été refaite. Une phrase en particulier arracha un sourire aux deux compères, inscrite fièrement au centre de la pièce elle clamait « Un bon Hutt est un Hutt mort ». On ne peut renier son entraînement. Un léger ricanement les sorties de leurs rêveries.
[Dewanga]Oh, vous me cherchiez les gars ? Je suis dans la pièce d'à côté, vous ne pensiez quand même pas que j'allais poser mes fesses sur un trône de Hutt, j'ai un peu d'amour propre quand même. Ça fait du bien de vous revoir les gars... Alors, cette quête de la Twi'Lek, ça donne quoi ? De notre côté comme vous pouvez le voir les affaires ont bien repris... Les pêcheries tournent à plein régime et l'atelier de Da Soocha V aussi, le hic c'est que tout ça tourne à perte, on génère plus de ronds, à moins de vendre ce qu'on produit dans l'atelier à quelqu'un. J'ai appelé le type que j'avais laissé à ma place à la tête de Galactic Recycling mais bizarrement il ne veut pas répondre à mes holo appels... Je pense qu'il apprécie un peu trop le confort du poste de PDG, 'faudrait que vous passiez sur Eriadu pour régler ça un de ces jours. D'ailleurs il faudrait un nom pour notre nouvelle organisation, si on reprends le nom des Forces de Frappe on va se faire allumer par les Hutts ET par les Confédérés. Enfin... Je pars un peu vite en besogne, j'vous sers quelque chose ?
Le Dug se trouvait derrière un bureau, comme si cette place était la plus naturelle du monde. Pour être exact, il trônait derrière SON bureau, il avait dû le trainer ici depuis Anoat et on n’en voyait guère plus la surface. L’ensemble était recouvert d’une épaisse couche de documents divers, se trouvait mélangé pèle mêle des factures, des plans, des schémas, des cartes en un immense chaos duquel Dewanga semblait toujours tirer sans peine le document dont il avait besoin.
Le Dug avait l’air en bonne santé, il respirait mieux et semblait de retour aux affaires, déjà contrarié par un type qui semblait prendre ses aises sur Eriadu. La suite les assomma un peu. Les deux mercenaires s’étaient toujours contentés d’obéir aux ordres et ils avaient déjà du mal à s’occuper d’eux même, et voilà que le Dug leur annonçait qu’il voulait qu’ils prennent la place de Doashim. La tâche était pour ainsi dire impossible, le vide laissé incommensurable et leur manque d’expérience criant. Pourtant, Dewanga semblait aborder le sujet avec sérieux comme s’il était réellement prêt à se plier aux ordres des deux compères. Ils se regardèrent un instant, incapable de répondre et même de réfléchir pendant que d’un air malicieux le lieutenant craint et respecté savourait un Whisky Corellien.
Leur organisation n’existait même pas encore qu’elle cumulait déjà les difficultés. Elle n’avait pas nom, pas d’argent et des installations qui tournaient à perte, ce qui était pour le moins inquiétant. Et Dewanga s’attendait à ce qu’ils trouvent des solutions. Seïstan lâcha un soupir, laissant courir son regard sur la pièce où ils se trouvaient. On pouvait voir à certains endroits qu’elle l’avait été en urgence, certains éléments semblaient juste avoir été poussé pour faire de la place et reposant sur une étagère, à moitié enfouie sous la crasse et la poussière il put apercevoir un objet qui semblait totalement déplacé en ses lieux.
Un coffre en parfait état mais semblant de facture ancienne, d’un blanc immaculé et dont les ferrures argentées avaient conservé leurs brillances. Intrigué, le Kage se dirigea vers le coffre.
[Seïstan]Que contient ce coffre ?
Un coffre ancien apparaissant juste au moment où l’on abordait des problèmes d’argent, la coïncidence était presque trop belle, si belle que le MJ va sûrement râler et coller un aléa. Les Mj sont des sadiques. Seïstan l’agrippa et essaye de le tirer, le coffre était étonnamment léger, il y’avait de forte chance qu’il soit complètement vide ou presque, mais il demeurait une belle œuvre d’art. Les ferrures dessinaient des circonvolutions sur le bois, se mêlant harmonieusement pour former un motif délicat et resplendissant, rappelant les lignes des paysages de certains mondes à la vie douce comme Alderaan ou Chandrila. Une œuvre d’un temp révolu.
[Dewanga]On ne sait pas. Il était déjà là à notre arrivée et personne n’en a la clef, on l’a juste mis de côté en attendant de fouiller un peu les lieux ou de trouver un moyen de l’ouvrir.
La curiosité fut la plus forte, et le Kage essaya d’ouvrir la coffre. A sa grande surprise, ce dernier s’ouvrit sans heurt et sans bruit, laissant apparaître son contenu. C’est-à-dire pas grande chose, à peine un paquet enveloppé dans un chiffon dans le fonds du coffre. Plongeant sa main dans le coffre, Seïstan agrippa le paquet et fut surpris par son poids. Levant un sourcil, il le posa sur le bureau avant de l’ouvrir et de découvrir son contenu. Deux blaster DT-57, mais pas des blaster normaux. Sur l’ensemble du canon, quelqu’un avait gravé un motif ressemblant à un oiseau. Le canon de l’arme semblait sortir de son bec ouvert, tandis que sur les flancs on pouvait sans mal reconnaître les ailes déployées surplombant les serres gravées sur la crosse. Les deux armes portaient les mêmes gravures, légèrement difforme pour répondre au design de l’arme l’ensemble n’en restait pas moins magnifique.
[Dewanga]C’étaient les siennes, il a du les laisser après les avoir graver, lorsqu’il a récupéré les Svartalfheim.
Sans même penser à demander à Solyr, Seïstan prit les blasters et les souleva. Ils étaient plus lourds que les armes qu’il avait l’habitude d’utiliser et il aurait besoin d’entraînement avant de pouvoir réellement combattre avec mais ils semblaient épouser les paumes de ses mains.
[Solyr] On va regarder pour la Galactic Recycling, on a d’autres bases dans les environs qui pourraient nous permettre de nous remettre à flot ?
Le lendemain matin, alors que les soleils se levaient à l’horizon Seïstan se tenait debout dans l’une des salles du palais, une salle large et aux hautes fenêtres, un endroit presque étrange pour un Hutt. Tenant dans ses mains ses nouvelles armes il ferma les yeux, se concentrant sur sa respiration, avant de commencer les enchainements. Certains se répétaient depuis son enfance, un passé lointain enfouit dans les ténèbres, d’autres étaient plus récent mais tous étaient potentiellement mortel.
Les mouvements se firent plus rapide, plus précis, s’enchainant en une danse mortelle alors que ses bras commençaient à lui bruler à cause du poids des blaster et aussi de son manque de pratique. Le fait de vivre dans un chasseur stellaire a un certain nombre de désavantage, entre autres pour l’entrainement et les capacités physiques. Il déposa les armes sur le rebord de la fenêtre, le temps d’effectuer des étirements avant de reprendre les enchainements, puis le renforcement physique. Rapidement son corps rendu humide par l’effort lui donna l’impression de bruler. Respirant un grand coup, il se saisit des armes et commença à courir, parcourant les couloirs du palais pour finalement passer les portes et sentir le vent marin frais, chargé des embruns du matin.
Plusieurs personnes le regardèrent passer, avec un sourire ou d’un air approbateur selon les visages, mais le Kage n’en avait que faire il continuait sa course alors que le va et vient des navires commençait. Il sentit la différence sous ses pieds, les dures pierres du palais laissaient la place à la terre tassée du sentier continuellement empruntés par les habitants, avant de céder face au sable meuble de la plage qui semblait absorber toute son énergie. Rapidement il se retrouva couché sur le sable essayant de reprendre son souffle et maudissant son manque d’assiduité et de prévoyance.
Restant ainsi quelques minutes, il finit par se redresser avant de se choisir une protubérance sur un arbre comme cible et de lever les blasters. Il ouvrit le feu, la précision des armes étaient bonne mais il avait du mal à synchroniser les attaques entre ses deux mains. Lorsque les cellules d’énergie furent vides, il repartit en courant en direction du palais et des munitions qu’il contenait, se promettant de ne repartir qu’une fois prêt.
Il continua encore et encore, jusqu’à ce que son corps finisse par retrouver la forme variant les entrainements et l’intensité à l’exception de celui au tir. Le fait de trimballer les armes sans holster le gênait, en dehors de la possibilité de les abimer cela le mettait en danger, lui et les autres. Ce fut Dewanga qui trouva la solution pour lui, il débarqua un matin dans la salle d’entraînement réquisitionnée par Seïstan avec un paquet sous le bras. Ce dernier contenait une combinaison d’entrainement et des poids pour les poignets et les chevilles, rapidement ils devinrent inséparables.
Il reçut également l’aide d’une autre personne, même s’il se doutait dans un premier temps que c’était pour se venger, alors que le Kage effectuait ses katas avec sa combinaison il eut la surprise de voir Solyr arriver pour l’accompagner. La suite est par contre moins belle à raconter, ainsi alourdit le Kage perdait l’avantage de l’agilité qu’il avait sur son compagnon d’arme, ce dernier ne tarda pas à l’acculer avant de lui donner une leçon mémorable. Seïstan n’avait pas eu autant de courbature depuis qu’il avait combattu dans les arènes clandestines, mais petit à petit il gagna en force mais également en précision. Puis vinrent les stages « pratiques ». Il devait normalement s’agir d’une simple remise en forme, avec des armes ou des munitions factices.
Le Kage se joignait à eux une fois qu’il avait fini son entraînement matinal. La première fois il fut surpris en arrivant dans le sous-sol que le Dug avait fait réserver à cette tâche. La salle était plongée dans l’ombre, mais on pouvait deviner disséminé ici et là des caisses, sans doute pour servir de couvert. La situation était étrange, et le Kage s’avança de quelques pas avant qu’un bruit étrange ne le fasse se tourner pour se retrouver nez à nez avec Dewanga et son Thunderer. Ensuite, il put observer la splendeur du plafond avant que le visage courroucé du Dug n’emplisse son champ de vision.
[Dewanga] Espèce d’idiot ! Tu attendais quoi le signal du départ ? Si tu sens qu’il y’a un danger ne fonce pas bêtement droit devant comme un Bantha à l’abattoir !!
Le Kage eut le plaisir de réexpérimenter rapidement ses paroles, en fait de salle d’entrainement il s’agissait plutôt d’un piège géant où chaque difficulté surmonté ne l’était que pour faire face à la suivante.
Cette fois-ci, il tira de suite les armes prêt à en faire usage, avançant lentement tous les sens en éveil, il sentit du mouvement sur sa droite se jetant derrière une des caisses il ouvrit le feu en direction du bruit, regrettant les capteurs de mouvements des armures. Le problème venait peut-être de là au final, en dépendant de la technologie il avait fini par négliger les bases de son entraînement. On lui rappela donc rapidement, et douloureusement qu’en ouvrant ainsi le feu dans le noir il ne faisait que dévoiler sa position à l’ennemi, ce qui était mortel surtout lorsque l’on ne sait pas combien ils sont et leurs positions.
Les jours se suivaient et ne se ressemblaient pas. Seïstan prit rapidement de l’assurance et de l’expérience dans l’utilisation de ses nouveaux jouets, à la portée bien moindre que son Gilgamesh. Mais ses adversaires se montrèrent particulièrement fourbe et retords.
Nouvelle session, nouveau piège. Alors que le Kage avançait arme à la main, il put entendre un bruit levant l’une de ses armes il tira tout en continuant à marchant, modifiant légèrement le rythme de ses pas, il ne toucha personne mais eut l’agréable surprise de voir plusieurs adversaires dévoiler leurs positions en essayant de le toucher, là où il ne se trouvait pas. Profitant de l’obscurité, il aligna les cibles tout en restant en mouvement jusqu’à trébucher bêtement sur un être minuscule et au caractère abominable qui lui rappela à grand coup pourquoi on évite de trop se déplacer lorsque l’on a aucune visibilité.
A partir de là, les expériences furent plus variées. Certaines fois la salle était plongée dans le noir, d’autres en pleine lumière et reconstituant des lieux, comme des couloirs ou des salles sans aucune explication. Le devait observer et comprendre seul ce que l’on attendait de lui. Ce fut également à cette occasion qu’il se rappela que si un couvert vous semblait particulièrement alléchant, il y’avait de forte chance que l’adversaire le fasse exploser et vous avec, ou qu’il le piège. Bien que réduire, l’explosion de la mine l’obligea à garder le lit plusieurs jours avant de pouvoir de nouveau bouger.
D’autres fois, il s’agissait simplement d’un champ de tir avec des cibles fixes et mobile qu’il lui suffisait d’abattre, cela pouvait sembler simple mais demandait au Kage de coordonner les tirs entre ses deux armes pour gérer les munitions et le temps de rechargement nécessaire afin de ne pas se retrouver sur un champ de bataille désarmé. La préparation n’était pas seulement physique mais également mental, et un combat demandait bien plus que de gros muscles ou de gros canons. Petit à petit, Seïstan passa de plus en plus de temps avec Dewanga lorsqu’il ne s’entrainait pas, pour profiter de l’expérience du Dug, lire les ouvrages dont ce dernier disposait sur la stratégie et la finance ou tout simplement écouter les différents rapports qui lui était soumis. Ce fut après l’un de ses derniers qu’il se décida à prendre les devants même s’il ne se sentait pas réellement prêt.
[Seïstan]Il ne semble pas que vous ayez répondu, disposons d’autres bases dans les environs qui pourraient nous fournir un avantage ou des revenus ? Est-ce que vous pourriez me fournir la liste des soldats et des vaisseaux dont nous disposons et qui sont en état de fonctionnement ? Il est temps pour nous de relever la tête et de reprendre notre héritage..