- ven. 23 juin 2017 07:03
#28644
Le froid, le gel, le grincement du métal face à la compression dû au froid. Helera revenait chez elle, dans son foyer d’accueil. Après ces quelques mois à errer dans la galaxie, à la recherche de la vérité. Après avoir retrouvé tant de vieilles connaissances, Mya, ses parents ou bien Jenna. Après avoir compris que la fuite n’allait pas résoudre ses problèmes, que les dommages d’un corps, ne valait pas l’abandon de l’espoir. Après tout cela, elle était revenue. Son corps avait été réparé, son esprit apaisé. Même si elle en avait été séparée, elle pouvait encore le sentir. Son bras existait encore. Bougeant les doigts robotisés un à un, elle esquissa un bref sourire. C’était cela son nouveau corps. Le cliquetis des systèmes en mouvement résonnèrent et vibrèrent, se répercutant dans tout le reste du bras. Elle ferma les yeux, afin de sentir davantage son nouveau corps. Le bras n’avait pas encore été recouvert de synthéchaire. Et le noire de l’alliage faisait contraste avec la relative blancheur de ses habits. Helera n’avait pas d’artifices particuliers, un pantalon de cuir beige et une chemise blanche. Chemise qui avait probablement vu autant de combat que son sabre …
« Helera, à tribord ! »
Sous les ordres du pilote, son frère, elle tourna le regard sur la droite, de son côté. Assise sur le siège du co-pilote, elle avait toute la possibilité d’apprécier le paysage. Alors que seulement un petit village était érigé sur la planète, il y avait désormais une véritable forteresse, accolée à la montagne. Devant celle-ci, des tentes, à demi en pierre, à demi en cuir épais de Bantha des neiges. En un demi cercle dont le centre était l’immense structure, les petites bâtisses semblaient toutes à genoux. La différence de taille était impressionnante. Au-delà, les habitations se diversifiaient. De la pierre, de la peau ou du métal. Toutes ces technologies qui cohabitaient ensemble, produisait un tout assez unique en son genre. Cette fois, il n’y avait plus d’ordre, mais plutôt des regroupements. Certains bâtiments plus grands que les autres avaient été regroupés en périphérie de cette deuxième partie du village. Ils étaient pour la plupart des camps d’entrainements. De sa hauteur, la grise pu apercevoir des petites silhouettes, déjà en action. Nelvar et Gris, s’entrainant main dans la main. Ces camps purent se compter par dizaine, offrant à l’ensemble de la population Nelvar les outils pour se défendre, si tant est que soit leur souhait. Ici, on n’apprenait pas à tirer au blaster, on apprenait à se défendre au corps à corps. Les Nelvar recevaient ainsi le même entraînement que les ombres. Des forces d’élites, dont la vocation n’était que de protéger le dogme gris, et désormais, protéger le clan et surtout le peuple. Enfin, comme une immense barrière, une force impénétrable, une merveille architecturale, la grande muraille en construction. Plusieurs dizaines de mètres de hauteur, bien supérieur à la taille d’un TB-TT. Cette muraille servait de défense passive face aux attaques dévastatrices des Horax. Tout n’était pas encore construit et l’on voyait la progression des travaux. Au-delà, une multitude de fermes, de champs et autres productions agricoles. Ceux dont l’âme était plutôt tournée vers la bèche que vers la lance s’occupaient principalement de produire et récolter de la nourriture. Enfin, on devinait au loin plusieurs groupes de chasses. Pas de système de taxe, pas d’impôt. La communauté était fondée sur la coopération. Chacun avait le rôle qu’il désirait avoir, organisant ainsi un monde utopique. Que ce soit du côté des gris comme chez les Nelvar, il n’y avait pas vocation à être envieux envers le voisin. Il n’y avait rien à jalouser, pas de richesse ni de position sociale. Tous vivaient exactement comme selon leur désir, selon les rites de la Grande Mère et de la Force mélangée. Oh, il y avait des difficultés, comme dans n’importe quelle société, mais elles se réglaient souvent dans des duels, des jeux ou des exercices mettant en avant la détermination plutôt que les coups bas. Pas de rancœurs, pas de désir de vengeance, car tous, du fermier aux chasseurs, en passant par le sensitif, était soumis au jugement de la Grande Mère. Il n’y avait pas d’intérêt à aller contre son commandement et cela finissait généralement dans un partage de nourriture.
Quoi qu’il en soit, le spectacle que lui offrait le développement de la société lui mis les larmes à l’œil. Ils avaient réussi à bâtir un foyer avec un autre peuple, se protégeant mutuellement.
« Tout cela, c’est à toi que nous le devons. Pour eux, tu es Ohorag Nelvar, pour nous tu es la fondatrice de l’ordre. Mais pour moi, tu restes ma grande sœur. »
Helera se retourna vers lui avec un sourire, posant sa main robotique sur la sienne. Elle ne sentit pas le contact, ni la chaleur de sa peau. Mais elle pu aisément les deviner. Tant que la vie perdurait, il restait de l’espoir. Cela lui fit chaud au cœur. Elle ne prononça pas plus de mots, et le silence retomba jusqu’à l’atterrissage sur une des plateformes aux sommets des tours.
Quand elle descendit, quelques gris la saluèrent en s’inclinant, geste qu’elle leur rendit. Les deux sensitifs l’accompagnèrent, mené par son frère, dirigeant de l’ordre. Ils firent rapidement le tour de l’immense bâtisse, dont Loran commentait les pièces une à une.
« C’est le premier temple gris de l’histoire. Mais permet également à la population de se replier en cas de siège. Il sert d’infirmerie, de stockage et de zones tampons pour les activités de production, situées dans la montagne. Ce bâtiment n’est pas qu’un lieu de culte, il permet d’assurer toutes les fonctions qui font défaut à l’organisation du village. Chaque pièce, chaque couloir a une utilité ici et rien n’a été laissé au hasard. Maintenant, si tu veux bien me suivre, il y a une dernière pièce que les Nelvaaniens ont absolument voulu te construire. »
« Me construire ? »
Sa curiosité piquée, elle se demanda ce que les hommes loups lui avaient préparés. Une chambre spéciale, une statue, ou bien ? Trois couloirs plus loin, ils pénétrèrent dans ce qui semblait être le centre du château. Située directement contre la montagne, on pouvait y voir les irrégularités de la roche contre le mur du fond. La salle s’étalait sur une quasi-centaine de mètres pour une deux doubles dizaines en largeur. Ils arrivèrent par le fond, et dès l’entrée, sur chaque côté, tombaient des escaliers permettant à de potentiels spectateurs de s’y assoir. La pente était douce, mais s’étendait sur plus de la moitié de la longueur. Au fond, sur une dizaine de mètre, s’étendait des places libres, et enfin contre le mur, ou plutôt, dans le mur, un siège. Une sorte de trône fait de roche dans la roche. Tout y avait été grossièrement sculpté, donnant un aspect imposant et un style architectural particulièrement joli selon ses goûts. Trois Nelvar étaient déjà sur place, et semblait l’y attendre. Helera jeta un coup d’œil à son frère qui continua à marcher droit devant, tout en y esquissant un sourire. La Grise reconnut parmi les trois indigènes le chaman Booros, dont les babines étaient également retroussées en guise de sourire. Soudain leurs regards se portèrent sur son bras et tout signe d’amabilité s’évanouit. L’un d’eux le pointa du doigt en guise de surprise :
« Holt Kazed ! »
Il sortit de la grande salle en courant. L’autre Nelvaanien s’agenouilla à terre. Booros s’approcha d’elle et prit son bras dans ses mains velues.
« La prophétie se confirme, Ohorag Nelvar. Je savais que tu nous mènerais loin, mais j’étais loin de me douter que la Grande Mère nous avait envoyé son plus grand guerrier. »
Il s’agenouilla, ses mains toujours tenant les siennes.
« Holt Kazed, Ohorag Nelvar. Nous sommes tes obligés. Aujourd’hui, et jusqu’à ce que la grande mère te rappelle… Nous avons sculpté ce trône pour toi. Guide nous. Dirige nous. Nous te suivrons. »
« Helera, à tribord ! »
Sous les ordres du pilote, son frère, elle tourna le regard sur la droite, de son côté. Assise sur le siège du co-pilote, elle avait toute la possibilité d’apprécier le paysage. Alors que seulement un petit village était érigé sur la planète, il y avait désormais une véritable forteresse, accolée à la montagne. Devant celle-ci, des tentes, à demi en pierre, à demi en cuir épais de Bantha des neiges. En un demi cercle dont le centre était l’immense structure, les petites bâtisses semblaient toutes à genoux. La différence de taille était impressionnante. Au-delà, les habitations se diversifiaient. De la pierre, de la peau ou du métal. Toutes ces technologies qui cohabitaient ensemble, produisait un tout assez unique en son genre. Cette fois, il n’y avait plus d’ordre, mais plutôt des regroupements. Certains bâtiments plus grands que les autres avaient été regroupés en périphérie de cette deuxième partie du village. Ils étaient pour la plupart des camps d’entrainements. De sa hauteur, la grise pu apercevoir des petites silhouettes, déjà en action. Nelvar et Gris, s’entrainant main dans la main. Ces camps purent se compter par dizaine, offrant à l’ensemble de la population Nelvar les outils pour se défendre, si tant est que soit leur souhait. Ici, on n’apprenait pas à tirer au blaster, on apprenait à se défendre au corps à corps. Les Nelvar recevaient ainsi le même entraînement que les ombres. Des forces d’élites, dont la vocation n’était que de protéger le dogme gris, et désormais, protéger le clan et surtout le peuple. Enfin, comme une immense barrière, une force impénétrable, une merveille architecturale, la grande muraille en construction. Plusieurs dizaines de mètres de hauteur, bien supérieur à la taille d’un TB-TT. Cette muraille servait de défense passive face aux attaques dévastatrices des Horax. Tout n’était pas encore construit et l’on voyait la progression des travaux. Au-delà, une multitude de fermes, de champs et autres productions agricoles. Ceux dont l’âme était plutôt tournée vers la bèche que vers la lance s’occupaient principalement de produire et récolter de la nourriture. Enfin, on devinait au loin plusieurs groupes de chasses. Pas de système de taxe, pas d’impôt. La communauté était fondée sur la coopération. Chacun avait le rôle qu’il désirait avoir, organisant ainsi un monde utopique. Que ce soit du côté des gris comme chez les Nelvar, il n’y avait pas vocation à être envieux envers le voisin. Il n’y avait rien à jalouser, pas de richesse ni de position sociale. Tous vivaient exactement comme selon leur désir, selon les rites de la Grande Mère et de la Force mélangée. Oh, il y avait des difficultés, comme dans n’importe quelle société, mais elles se réglaient souvent dans des duels, des jeux ou des exercices mettant en avant la détermination plutôt que les coups bas. Pas de rancœurs, pas de désir de vengeance, car tous, du fermier aux chasseurs, en passant par le sensitif, était soumis au jugement de la Grande Mère. Il n’y avait pas d’intérêt à aller contre son commandement et cela finissait généralement dans un partage de nourriture.
Quoi qu’il en soit, le spectacle que lui offrait le développement de la société lui mis les larmes à l’œil. Ils avaient réussi à bâtir un foyer avec un autre peuple, se protégeant mutuellement.
« Tout cela, c’est à toi que nous le devons. Pour eux, tu es Ohorag Nelvar, pour nous tu es la fondatrice de l’ordre. Mais pour moi, tu restes ma grande sœur. »
Helera se retourna vers lui avec un sourire, posant sa main robotique sur la sienne. Elle ne sentit pas le contact, ni la chaleur de sa peau. Mais elle pu aisément les deviner. Tant que la vie perdurait, il restait de l’espoir. Cela lui fit chaud au cœur. Elle ne prononça pas plus de mots, et le silence retomba jusqu’à l’atterrissage sur une des plateformes aux sommets des tours.
Quand elle descendit, quelques gris la saluèrent en s’inclinant, geste qu’elle leur rendit. Les deux sensitifs l’accompagnèrent, mené par son frère, dirigeant de l’ordre. Ils firent rapidement le tour de l’immense bâtisse, dont Loran commentait les pièces une à une.
« C’est le premier temple gris de l’histoire. Mais permet également à la population de se replier en cas de siège. Il sert d’infirmerie, de stockage et de zones tampons pour les activités de production, situées dans la montagne. Ce bâtiment n’est pas qu’un lieu de culte, il permet d’assurer toutes les fonctions qui font défaut à l’organisation du village. Chaque pièce, chaque couloir a une utilité ici et rien n’a été laissé au hasard. Maintenant, si tu veux bien me suivre, il y a une dernière pièce que les Nelvaaniens ont absolument voulu te construire. »
« Me construire ? »
Sa curiosité piquée, elle se demanda ce que les hommes loups lui avaient préparés. Une chambre spéciale, une statue, ou bien ? Trois couloirs plus loin, ils pénétrèrent dans ce qui semblait être le centre du château. Située directement contre la montagne, on pouvait y voir les irrégularités de la roche contre le mur du fond. La salle s’étalait sur une quasi-centaine de mètres pour une deux doubles dizaines en largeur. Ils arrivèrent par le fond, et dès l’entrée, sur chaque côté, tombaient des escaliers permettant à de potentiels spectateurs de s’y assoir. La pente était douce, mais s’étendait sur plus de la moitié de la longueur. Au fond, sur une dizaine de mètre, s’étendait des places libres, et enfin contre le mur, ou plutôt, dans le mur, un siège. Une sorte de trône fait de roche dans la roche. Tout y avait été grossièrement sculpté, donnant un aspect imposant et un style architectural particulièrement joli selon ses goûts. Trois Nelvar étaient déjà sur place, et semblait l’y attendre. Helera jeta un coup d’œil à son frère qui continua à marcher droit devant, tout en y esquissant un sourire. La Grise reconnut parmi les trois indigènes le chaman Booros, dont les babines étaient également retroussées en guise de sourire. Soudain leurs regards se portèrent sur son bras et tout signe d’amabilité s’évanouit. L’un d’eux le pointa du doigt en guise de surprise :
« Holt Kazed ! »
Il sortit de la grande salle en courant. L’autre Nelvaanien s’agenouilla à terre. Booros s’approcha d’elle et prit son bras dans ses mains velues.
« La prophétie se confirme, Ohorag Nelvar. Je savais que tu nous mènerais loin, mais j’étais loin de me douter que la Grande Mère nous avait envoyé son plus grand guerrier. »
Il s’agenouilla, ses mains toujours tenant les siennes.
« Holt Kazed, Ohorag Nelvar. Nous sommes tes obligés. Aujourd’hui, et jusqu’à ce que la grande mère te rappelle… Nous avons sculpté ce trône pour toi. Guide nous. Dirige nous. Nous te suivrons. »